Citations de Karel Capek (256)
Mais l’homme a besoin de tout, sauf de l’abondance illimitée.
Le diamètre de la jambe en haut : 84 cm, expliqua le petit homme sec. Mais, avec la concurrence qu’il y a aujourd’hui, Marouchka n’est plus la femme la plus grosse du monde.
Et puis voilà le Bronnoysund et la petite ville de Bronnoy, dont les habitants sont principalement des morues séchées. On les fait sécher sur de longues et hautes palissades, et elles empestent en silence, avec une opiniâtreté toute scandinave. Sous ces latitudes, le monde n'est fait que de blocs de pierre, de morues et de mer. Nous approchons du cercle polaire.
Le poète inclina ses lourdes épaules : " c'est ça le hic, docteur. C'est que la réalité m'importe tellement. Si je l'invente, si je suis tout le temps en train d'inventer quelque chose, c'est pour mieux la maîtriser. Ce que je vois ne me suffit pas."
Les gens commencèrent enfin à considérer les salamandres comme quelque chose d’aussi banal qu’une machine à calculer ou un automate ; ce n’étaient plus, à leurs yeux, de mystérieuses créatures sorties, on ne sait à quelle fin, de tréfonds inconnus. En outre, les gens ne trouvent jamais de mystère dans ce qui leur rend service, dans ce qui leur profite, mais seulement dans ce qui leur nuit, dans ce qui les menace ; et puisque, comme on l’a vu, les salamandres étaient des créatures très utiles, à multiples emplois, elles étaient entrées dans l’ordre des choses normal et rationnel.
Laissons de côté la question de l'âme ; mais pour autant que j'aie pu observer les Andrias, je dirais qu'ils n'ont pas de personnalité ; ils se ressemblent tous : tous aussi travailleurs, tous aussi capables, tous aussi dénués d'expression. En d'autres termes : ils réalisent un certain idéal de la civilisation moderne : la Moyenne.
Nous autres jardiniers, vivons en quelque sorte en avance sur le présent: quand nos roses fleurissent, nous pensons qu'elles fleuriront encore mieux l'année suivante.
- Crénom, Rejzek, s'écria de nouveau Kéval, écoutez, vous savez ce qui serait sensationnel ? Annoncer que, quelque part, quelque chose s'est passé d'une façon naturelle, sans miracle. Mais je pense que personne ne nous croirait. Attendez, je vais inventer quelque chose de naturel.
Un nouveau silence.
- Rejzek, dit Kéval d'une voix plaintive, je ne suis même pas capable d'inventer quelque chose de naturel. Quand j'y réfléchis, je m'aperçois que tout est miraculeux. Tout ce qui existe est une sorte de miracle, de magie.
HÉLÈNE
Pourquoi nous haïssez-vous ?
RADIUS
Vous n'êtes pas comme les robots. Vous êtes moins performants que les robots. Les robots font tout. Vous ne faites que donner des ordres. Vous ne faites que parler.
HÉLÈNE
Mais c'est absurde, Radius. Dites-moi, quelqu'un vous a fait du mal ? Je voudrais tant que vous me compreniez !
RADIUS
Vous ne faites que parler.
"La science sans dogmes n'est qu'un tas d'incertitudes."
Le metteur en pages soupire :
- Et qui voulez-vous qui lise ça, Monsieur ? Il n'y aura encore rien à lire dans le journal.
Six messieurs abandonnés lèvent les yeux au plafond comme pour y découvrir quelque chose à lire.
Le jardin n'est jamais fini. En ce sens, le jardin ressemble au monde et à toutes les entreprises humaines.
''C’est un fait qu’on ne se soucie pas de savoir sur quoi on marche : on se précipite comme un fou et on s’occupe surtout des beaux nuages qui sont là-haut et du bel horizon ou des belles montagnes qui sont là-bas ; mais on ne regarde pas à ses pieds pour s dire que la terre est belle."
Hélène : J'ai vu des robots pour la première fois chez nous. La commune les a achetés, je veux dire engagés.
Domin : achetés chère mademoiselle. On achète les robots.
... elle pourrait être un excellent animal de guerre, presque indestructible. Cela n'est malheureusement pas possible à cause de son caractère pacifique et de son naturel sans défense.
Quoi qu'il en soit, concluait l'article du savant professeur, dans cette résurrection évolutive de la salamandre miocène, nous voyons avec respect et émerveillement que le Génie de l'Evolution sur notre planète est encore loin d'avoir achevé son oeuvre créatrice. (livre I, p. 147).
SIGELIUS : Eh bien, je songe... aux préparatifs de cette guerre, qui désormais paraît, Dieu soit loué, inévitable. Diriger les établissements Krug en un tel moment n'est pas une mince affaire.
LE BARON KRUG : C'est bien vrai, oui. Et bien, voilà, mon cher Sigelius. J'ai pensé que je pourrais vous confier une certaine somme pour la recherche contre la maladie blanche.
SIGELIUS : Ha, je reocnnais bien là le baron Krug. Se préoccuper des projets scientifiques en un tel moment de tension ! Toujours aussi généreux et spontané ! Nous acceptons avec plaisir, monsieur le baron, et vous pouvez être assuré que nous utiliserons cet argent pour continuer nos recherches tant que nous en aurons la force.
LE BARON KRUG: J'en suis convaincu. (Il pose une grosse enveloppe sur le bureau.)
SIGELIUS : Dois-je faire un reçu ?
LE BARON KRUG : Pas nécessaire. Et comment se présente la situation, mon cher Sigelius ?
SIGELIUS : De la maladie blanche ? Et bien, cela continue à se propager... Par bonheur, les gens pensent maintenant davantage à la prochaine guerre qu'à la maladie blanche. Les perspectives sont très optimistes, n'est-ce-pas, monsieur le baron ? La confiance est totale. (p. 86)
LE JOURNALISTE : Une ?
SIGELIUS : Pandémie. Une maladie qui gagne le monde entier comme un raz-de-marée. Oui, en Chine, presque chaque année, on voit surgir une maladie nouvelle et intéressante - c'est la pauvreté qui fait ça -, mais jusqu'à présent aucune n'a eu le succès de la maladie de Tcheng, c'est vraiment la maladie du moment. (pp. 21-22)
LE JOURNALISTE : Monsieur le conseiller d’État, notre journal souhaiterait donner au public des informations de la voix la plus autorisée...
SIGELIUS : ... à propos de la maladie blanche ou lèpre de Pékin, je sais. Malheureusement, on écrit déjà beaucoup trop à ce sujet. Et de façon trop peu scientifique. Mon opinion est qu'il faut laisser la médecine aux médecins. Si vous parlez de cette maladie dans la presse, la majorité des lecteurs va soudain se découvrir tous les symptômes afférents, pas vrai ? (p. 18)
Parfois, bien sûr, la forêt s'écarte pour laisser un peu de place à des pâturages et des prés, comme c'est le cas là-haut, dès Norrbottenslan, où les gens confectionnent pour le foin d'amusantes et jolies petites maisons de bois, dont on dirait qu'on les a tassées en s'asseyant dessus, tant elles sont écrasées en accordéon et larges à mi-hauteur.