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Citations de Karel Capek (256)


Nous, les jeunes, nous frayons la voie au futur salamandrisme mondial, nous voulons être les premières salamandres, les salamandres de demain ! Et c’est ainsi qu’on vit naître le mouvement des jeunes poètes salamandriens, la musique tritonique (à trois tons) et la peinture pélagique qui s’inspirait des formes des méduses et des amibes marines dans lesquelles elle trouvait une nouvelle source de beauté monumentale.
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Disons la vérité : la beauté de Naples, c'est un peu une arnaque. Naples n'est pas belle, sauf si vous la regardez de loin. De loin, elle s'étend dorée au soleil. La mer est bleue, autant que vous pouvez l'imaginer : ici devant, un joli pin ; ce bleu là-bas, c'est Capri ; le Vésuve exhale un morceau de ouate blanche : Sorrente au loin brille comme un sou neuf : Dieu que c'est joli. Puis arrive le couchant, tout bleuit et surgissent de petites lumières. Voilà maintenant tout un demi-cercle de petites étincelles, et un bateau s'avance sur la mer, brillant de lumières vertes, bleu et or : Dieu, que c'est joli ! Mais entre dans la ville, mon gars ; marche dans les rues, jette sur tout un regard tchèque et réjouis-toi comme tu peux de cette vie colorée : bientôt, tu en seras un peu écœuré.

Le peuple de Naples
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Sienne est une petite ville extraordinairement mignonne, sise sur trois petites collines, et souriante, qu'une pluie tiède lui coule le long du dos ou que le soleil brille. Elle possède quelques monuments célèbres, mais elle est tout entière un agréable monument ancien. Rien que du bon gothique en brique, sage, avec juste quelques pépites du début de la Renaissance. Mais ce n'est ni du gothique courroucé et guerrier, ni de la Renaissance de fortification, dure et imprenable, genre Palais Strozzi : tout est en quelque sorte intime, plus gai, plus gracieux qu'ailleurs.

Sienne, Orvieto
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Que dirions-nous si une espèce animale autre que l’homme proclamait que, vu son nombre et son instruction, elle possède seule le droit d’occuper le monde entier et de dominer toute la nature ? C’est donc cette confrontation entre l’histoire du passé humain et l’histoire actuelle qui m’a poussé de force à m’asseoir à mon bureau pour écrire « La guerre des salamandres ». La critique l’a qualifiée de roman utopique. Je m’élève contre ce terme. Il ne s’agit pas d’utopie, il s’agit d’actualité. Ce n’est pas une spéculation sur les choses à venir, c’est un reflet de ce qui est, de ce qui nous entoure. Ce n’est pas une fantaisie ; de la fantaisie, je suis toujours prêt à en rajouter gratis tant qu’on en voudra ; mais je voulais parler de la réalité. Je n’y peux rien, mais une littérature qui n’a cure de la réalité, de ce qui arrive vraiment au monde, des œuvres qui ne veulent pas réagir devant cette réalité avec toute la force dont la pensée et la parole sont capables, cette littérature n’est pas la mienne.
Karel Capek, postface
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Je pourrais parler des luxuriantes couleurs de l'automne, de ses brouillards mélancoliques, des âmes des morts et des phénomènes célestes, des derniers asters et de la rose rouge qui s'efforce encore de fleurir; ou bien des feux-follets du crépuscule, de l'odeur des cierges de cimetière, des feuilles sèches. Mais je voudrais bien rendre témoignage à une autre beauté de notre automne tchèque et chanter sa gloire. Je veux parler tout simplement de la betterave.
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C'est là qu'est l'avenir de l'humanité.
Messieurs, les mers recouvrent quatre cinquièmes du globe ; il est certain que c'est trop ; il faut corriger la surface du globe, la carte des mers et des terres. Ce ne sera plus le style du capitaine Van Toch ; nous remplaçons le roman d'aventures de la pêche des perles par l'hymne du travail.
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- Vous vous rappelez, dit M. Bondy plongeant dans ses souvenirs quand vous veniez crier derrière moi : « Juif, Juif, le diable t'emporte dans ses griffes ! »
- Ja, déclara le capitaine et il manifesta son émotion en se mouchant avec un bruit de trompette dans son mouchoir bleu.
- Ach, ja. C'était le bon temps, ça. Ben, on n'y peut rien. Le temps passe.
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Ces rats, là-bas, en Europe, s’imaginent qu’il y a encore des découvertes à faire ici. Bon sang de bon sang, quels crétins ! Ils finiront par me demander de regarder dans les trous de nez des Bataks pour voir s’il n’y a pas de perles dans leur morve.
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La question se pose : L'homme est-il, a-t-il jamais été capable de bonheur ? L'homme certes, comme tout être qui vit, mais pas le genre humain. Tout le malheur de l'homme réside dans le fait qu'il ait été obligé de devenir l'humanité ou qu'il l'est devenu trop tard, quand s'était irréparablement différencié en nations, races, croyances, castes et classes, en riches et en pauvres, en hommes éduqués et en ignorant, en maîtres et en esclaves. Rassemblez de force en un même troupeau des chevaux, des loups, des brebis, des chats, des renards et des biches, des ours et des chèvres ; parquez-les dans un même enclos, forcez-les à vivre dans cette mêlée insensée que vous appelez l'Ordre Social et à respecter les mêmes règles de vie ; ce sera un troupeau malheureux, insatisfait, fatalement divisé, où nulle créature ne se sentira chez elle.
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Le voilà chez lui tout à coup, il lui a suffi de faire un pas au-delà de ce ravin pierreux pour être inondé de sensations familières (..) voilà le rocher paré de mousse de gentiane et de genévrier, voilà la lisière du bois, les bouses de vache durcies et le chalet abandonné. L’Amérique est oubliée, et les huit années se sont évanouies. Le scarabée luit comme jadis sur la tête du charbon, et comme jadis voilà l’herbe glissante et les tintements lointains des clochettes des bêtes, ce renflement de collines au-dessus de Kriva, les pointes brunes du carex et la route qui mène chez soi. Et c’est la route accueillante aux pieds tendres et aux sandales, qui sent bon la vache et les arbres, la route tiède comme un four à pain, la route de la vallée et des troupeaux, semée de pierres, mouillée par les sources fantasques.
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Aussi longtemps que j’étais jeune, j’avais à l’égard du jardin de mon père l’attitude d’un ennemi et même d’un destructeur, parce qu’il m’était interdit de marcher sur les plates-bandes et de cueillir les fruits verts. A Adam aussi il était interdit au paradis terrestre de marcher sur les plates-bandes et de cueillir les fruits de l’Arbre de la Connaissance, parce qu’ils n’étaient pas encore mûrs ; seulement Adam – comme nous autres, enfants – cueillit le fruit vert et, pour cette raison, il fut chassé du paradis. Depuis ce temps et pour toujours, le fruit de l’Arbre de la Connaissance reste vert.
(p.11) – « Comment on devient jardinier »
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- R.U.R. - Comédie utopiste en trois actes et un prologue de Karel Tchapek.
Les personnages sont :
- Harry Domin, directeur général des usines "Rezon's Universal Robots"
- Ingénieur Fabry, directeur technique des usines R.U.R.
- Docteur Gall, chef de la section physiologique et expérimentale des usines R.U.R.
- Docteur Hallemeier, chef de l'institut pour la psychologie et pour l'éducation des robots
- Consul Busmans, directeur commercial de R.U.R.
- Alquist, architecte en chef de R.U.R.
- Marius, robot
- Radius, robot
- Primus, robot
- Damon, robot
- Hélène Glory
- Hélène, robote
- Nounou
- Sylla, robote
- un domestique robot et la foule des robots

La pièce a été représentée, pour la première fois, sur la scène de la Comédie des Champs-Elysées, le 26 mars 1924, sous la direction de Jacques Hébertot....
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Il n’est point de félicité égale à celle de deux époux qui ont les mêmes goûts et les mêmes pensées ; ils font le désespoir de leurs ennemis et la joie de ceux qui les aiment…
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Le meurtre de l'agent Bartoš avait violé cette espèce de familiarité qui existe entre le policier et le malfaiteur de métier. Qu'il ait tiré passait encore, mais tirer dans le ventre, ça ne se faisait pas, même pas pour les bêtes

La fin d'Oplatka, p. 194
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Je compris qu'il s'accomplissait ici une sorte de rite, qui consiste à fumer la pipe courte, à feuilleter le Who is who, et surtout à se taire. Ce silence n'est pas le silence de la solitude, ni le silence du philosophe pythagoricien, ni le silence devant la divinité, ni le silence de la mort, ni le silence de la rêverie profonde : c'est un silence à part, raffiné et mondain, le silence du gentleman parmi les gentlemen.

Clubs - p. 53
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Quand votre montre s'arrête, vous la démontez puis vous la portez chez l'horloger; quand votre auto est en panne, vous levez le capot et vous tripotez dans le moteur, puis vous allez chercher un mécanicien. Avec n'importe quoi au monde, on peut faire quelque chose; on peut tout arranger , tout réformer, mais, contre le temps, on ne peut rien entreprendre. Ni le zèle, ni l'ingéniosité, ni la curiosité, ni les jurons n'y peuvent rien; les bourgeons s'ouvrent et les germes lèvent lorsque le temps est venu et quand le veut leur loi. C'est ainsi que l'on prend pleinement conscience de l'impuissance de l'homme; c'est ainsi que l'on comprend que la patience est la mère de la sagesse.
Du reste, il n'y a pas autre chose à faire.
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Un beau jour, il vous arrive de planter vous-même de votre propre main une fleur (dans mon cas, ce fut une joubarbe); au cours de l’opération, par quelque écorchure ou autrement, un peu de terre pénètre dans votre organisme et détermine une sorte d’inflammation ou d’intoxication; bref, vous devenez un jardinier.
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L'auteur du présent article a été témoin de l'émotion qui s'est emparée des matelots, même les plus endurcis du bateau-réservoir S. S. 14, lorsque deux cent quarante salamandres de qualité supérieure furent saisies de violentes attaques de diarrhée. Ils allaient les regarder avec des yeux qui n'étaient pas loin des larmes et exprimaient leurs sentiments humains avec une rude franchise : « Quel diable nous a envoyé ces salopes-là ! »
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Nous autres, jardiniers, vivons en quelque sorte en avance sur le présent : quand nos roses fleurissent, nous pensons qu’elles fleuriront encore mieux l’année suivante ; et dans une dizaine d’années ce pin minuscule sera un arbre ; si seulement j’étais plus vieux de dix ans ! Je voudrais voir déjà à quoi ressembleront ces petits bouleaux dans cinquante ans. Le vrai, le mieux sont devant nous. Chaque année apporte davantage de croissance et de beauté. Dieu soit loué, nous aurons bientôt un an de plus.
(p.151-152) – « La vie au jardin »
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Je sais ce que c'est que la fiction, mon vieux, je sais comment ça se fabrique : disons une part d'expérience, trois parts d'imagination, deux parts de construction logique et le reste c'est du calcul rusé : il faut que ça soit neuf, que ça soit de son temps, qu'on y trouve la solution ou la preuve de quelque chose, et surtout que cela fasse de l'effet.
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