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Critiques de Karel Capek (177)
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R.U.R. : Rossum's Universal Robots

Karel Čapek est un important écrivain tchèque de la première moitié du 20em siècle. Il a pratiqué différents genres littéraires : roman, conte, récit de voyage, journalisme même, et il a connu ses succès parmi les plus importants au théâtre. Sa pièce, voire son oeuvre la plus connue, en particulier en dehors de son pays, est sans conteste R.U.R (Rossum's Universal Robots).



La pièce est jouée à Prague en 1920, et traduite dans une vingtaine de langues. Elle est par exemple jouée à Paris en 1924 au théâtre Hébertot, avec un accueil très favorable. Un mot inventé par l'auteur pour les besoins de sa pièce va lui assurer la survie : le mot robot, provenant d'un mot signifiant travail de force en thèque va entrer dans le vocabulaire mondial et ne plus le quitter. Il n'a d'une certaine façon jamais été aussi d'actualité que de nos jours.



Nous sommes à une époque non clairement définie, dans une île, dans l'entreprise R.U.R qui fabrique et commercialise des robots. Dans le prologue, une jeune femme, Hélène, arrive dans l'île avec l'envie de visiter les usines, et surtout pousser les robots à demander un meilleur traitement. Domin, le directeur général la reçoit (elle est la fille d'un célèbre politicien) et tombe amoureux d'elle. Il lui raconte l'histoire de son entreprise.



Le grand précurseur, Rossum, vise à recréer la vie, récréer l'homme pour montrer que ce dernier peut se passer de Dieu. Il n'y arrive pas vraiment, mais un de ses neveux, le jeune Rossum, reprend ses travaux et crée le robot, une machine, capable de faire n'importe quel travail, mais qui ne ressent pas, ne pense pas par elle-même. Elle est programmée pour fonctionner environ vingt ans avant de s'arrêter.



La ressemblance du robot avec l'être humain, pousse certains à y voir un être à part entière. Hélène fait partie de ces personnes. Elle épouse Domin, et incite le Dr Gall, à introduire des modifications amenant les robots à penser par eux-mêmes. Ils sont de plus en plus répandus et utilisés par les hommes, qui en viennent à ne plus travailler. Ils sont aussi utilisés pour la guerre. Et un jour ils se révoltent contre les hommes, poussés par les nouveaux modèles modifiés par le Dr Gall. Ils éliminent les hommes et encerclent la maison dans l'île où sont réfugiés les membres de l'équipe du R.U.R. Domin pense négocier avec eux, avec les documents Rossum, qui donnent les formules de la fabrication des robots. Mais Hélène les a brûlés.



Karel Čapek a écrit plusieurs oeuvres que l'on pourrait qualifier d'anticipation ou de science fiction. Mais il s'agit toujours pour lui d'y introduire des interrogations philosophiques, sur la nature de l'homme, sur ses choix politiques et sociétaux qui entraînent des conséquences qui peuvent être désastreuses pour lui. L'ironie, presque voltairienne, est toujours plus au moins présente dans ses oeuvres, même si Karel Čapek demeure un optimiste et un humaniste, et l'espoir est toujours au final présent, même dans les récits les plus sombres.



R.U.R. n'est pas à mon sens son oeuvre la plus aboutie et intéressante, même si elle reste agréable à lire et présente des questionnements toujours d'actualité.
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L'Année du jardinier

Petite lecture sympa qui nous emmène au jardin tout au long de l’année.

Le ton est léger et teinté d’humour. Les jardiniers – ces étranges produits de la civilisation, toujours débordés par une nature trop prolifique, toujours impatients devant une nature trop lente, toujours insatisfaits de la météo - y sont gentiment moqués. Et la terre - celle sur quoi toujours on marche sans se soucier, trop préoccupé par les beaux nuages et l’horizon lointain - y est célébrée …



A lire pour les jardiniers en herbe ou à offrir à vos amis jardiniers …

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L'Année du jardinier

Vous qui avez pour idole Michel le jardinier ou Alain Baraton , ce livre n'est pas pour vous . L'humour décapant de Karel Capek , laisse votre jardin a nu ou en l'état de bourbier immonde , il se moque cruellement des jardiniers du dimanche , des obsédés du rosier , des adorateurs de gazon anglais . Capek n'est pas un jardinier académique , mais dans son genre c'est un marrant .

Dans le fond , a-t-il tort de rire en vous regardant arroser votre pelouse , pour la faire mieux pousser , puis à l'étape suivante de devoir la tondre ras , et de nouveau l'arroser ? Ainsi de suite ....Capek est là pour divertir par son espièglerie , non pour donner des cours de jardinage .

Mais ce n'est pas tout , Capek est aussi un poète , des jardins de gare , de quai de gare , des jardins de chefs de gare , des engrais naturels et de ceux en poudre miraculeuse , un peu comme notre Prévert . Ce tchèque vaut bien une visite en son jardin et il déridera les plus maussades d'entre vous .



Capek est aussi à connaître pour ses autres titres : " La guerre des salamandres " , " Rur " qui sont plus de la science fiction politique .
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Cinq contes pas comme les autres

Comme son titre l’indique il s’agit de cinq contes, destinés à priori pour un jeune public, et joliment illustrées par des dessins de Josef, le frère de l’auteur. Nous retrouvons le ton habituel de Karel Čapek fait d’un mélange d’humour, de second degré, mais en même de profonde bienveillance et humanité.



Les contes se placent résolument à l’époque à laquelle ils ont été écrits : la science a fait des progrès et prétend expliquer le monde. Pour se déplacer plus de tapis volants, mais des automobiles. Mais survivent quelques représentants des anciennes espèces : ondins, rusalka, lutins, magiciens...Qui s’adaptent comme ils le peuvent au monde moderne, qui ne croit plus qu’à moitié en leur existence. Alors pour subsister, ils doivent s’adapter, faire de la politique, ou devenir starlette à Hollywood.



De jolis textes, poétiques et drôles, qui ont gardé les structures en cascade des contes, un certain nombre de détails aussi. Ils dégagent une nostalgie d’un monde où la magie était possible, ou tout au moins d’un monde dans lequel on pouvait encore y croire. Avant que la raison ne se mette à vouloir tout expliquer, et réfuter beaucoup de choses qui donnaient du charme à l’existence. Parce que l’imagination, qui habille le monde avec des couleurs chatoyantes est peut être aussi indispensable que les objets ayant une utilité bien définie.
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L'Année du jardinier

Avec l'humour si spécifique qui le caractérise, Karel Čapek décrit la vie que mène un jardinier, amateur mais passionné, tout le long de l'année. Chaque mois de l'année a son chapitre, dans lequel sont décrites les activités spécifiques auxquelles se consacre notre horticulteur. Ces chapitres sont entrecoupés par 13 autres, consacrés à des considérations générales liées à l'art des jardins. Tous ces chapitres sont courts, et agrémentés de très jolis dessins de Josef, le frère de l'auteur.



C'est un ouvrage délicieux, y compris pour quelqu'un qui n'a jamais eu de jardin, ni même la plus petite velléité de faire pousser quoi que ce soit dans un pot. L'auteur peint un tableau plein d'humour, n'épargne pas le ridicule à son personnage, mais en même temps on sent toute la sympathie qu'il doit éprouver pour lui ; sans doute il fait lui-même parti de ces passionnés des fleurs et des pelouses impeccablement entretenues.



Une même philosophie que dans les autres livres de Karel Čapek se dégage de cet ouvrage, mineur mais charmant, à la fois capable de voir les défauts de ses congénères, mais ne se départissant malgré tout pas d'une bienveillance humaniste vis à vis de notre espèce, au final optimiste malgré tout.



Le seul petit couac, la couverture du livre, avec cette brouette remplie de légumes, alors que dans un chapitre Karel Čapek explique pourquoi la culture des légumes est tout à fait exclue.
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Cinq contes pas comme les autres

Des contes tchèques des années 30, écrits dans une langue vive, joyeuse, riche et amoureuse.
Lien : http://next.liberation.fr/li..
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La guerre des salamandres

Un chef d’œuvre de fable géopolitique intemporelle, du récit d’aventure à la dystopie.



Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2017/05/26/note-de-lecture-la-guerre-des-salamandres-karel-capek/
Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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La fabrique d'absolu

Sans nul doute , moins bon que " La guerre des Salamandres " . Récit assez confus , déroutant sans utilité ultérieure mais souvent assez juste sur la vision de l'église et de ses fidèles . Heureusement , pour moi , dans la vie , ces considérations ne me touchent pas de prés et leur démonstration m'est depuis longtemps assimilée sans que je ne sois méprisant envers les adeptes qui sont pourtant bien ridiculisés dans le livre . L'écriture date un peu et la démonstration est pleine de lourdeur ..... surprenant venant d'un pays si riche en auteurs adeptes de la légèreté d'esprit .

Lecture à réserver aux adeptes de Capek dont je suis et reste quand même .
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La guerre des salamandres

Karel Čapek est le gars qui a inventé le mot « robot » dans sa pièce de théâtre R.U.R. en 1920. Capek étant un romancier tchèque, le mot robot vient du tchèque et signifie en gros travailleur.

Mais c’est la Guerre des Salamandres qui nous intéresse aujourd’hui. Ce roman est sorti en 1935 (l’édition que j'ai date de 1986).

Il se présente un peu sous forme de chroniques, allant de la découverte des salamandres marines géantes à leur expansion. Le découpage en chapitres montre au lecteur des points de vue différents : celui du capitaine farfelu qui découvre et fait proliférer les créatures, celui des scientifiques qui les étudient, de l’agent d’entretien du muséum de Londres, d’un magnat des affaires ou du majordome de ce-dernier, entre autre.

Mais ce sont les Salamandres elles-mêmes les véritables héroïnes. Elles vivent dans l’eau bien sûr mais peuvent aller sur la terre ferme en mode bipède et uniquement la nuit. Elles ont la peau lisse et noire, sans écailles ni poils. Elles sont inoffensives pour les humains, bien qu’elles leur fassent très peur la plupart du temps. Elles sont pacifistes et corvéables. Et capables par la suite de parler si on leur apprend, même de lire, et puis de faire tout un tas de choses…

Evidemment, nous les hommes, on leur tire dessus, on les tue, notamment à cause de la peur qu’elles inspirent, on les exploite, on les exhibe, et tout un tas d’autres joyeusetés.

Ce roman dystopique est une critique de la société contemporaine à l’auteur mais toujours tellement d’actualité. Une critique du communisme, du nazisme, du capitalisme, du racisme et j’en passe. Problèmes écologiques, croyances en la toute-puissance du progrès, mondialisation économique, etc. Les thèmes abordés n’ont pas pris une ride.

Un seul regret : que cette œuvre n’ai pas la même aura que le meilleur des mondes ou 1984, par exemple.

Quelle que soit la couverture, foncez lire ce chef-d’œuvre de la SF !

Vidéo de la chronique + lecture d'extraits en cliquant sur le lien ci-dessous :
Lien : https://youtu.be/hufKm6fYzLM
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R.U.R. : Rossum's Universal Robots

Étonnamment puissante et actuelle, l’invention sociale et politique du robot en 1920.



Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2017/04/10/note-de-lecture-r-u-r-karel-capek/
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La guerre des salamandres

Tellement dans le vrai ! l'homme a ce penchant à vouloir tout dominer : ses semblables, la nature, les animaux, et pourquoi pas des salamandres qui ensuite se rebelleraient ? Ce livre est construit de façon très moderne, il est drôle et visionnaire.
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L'Année du jardinier



Amis des jardins, obsédés du bêchage, du binage, de l'arrachage, bref de toutes les activités liées au jardinage, ce livre est pour vous! Et aussi pour les autres, car il est hilarant!



Je ne connaissais que de nom cet auteur tchèque qui présente son livre comme un almanach, au fil des saisons.Un calendrier à la fois juste et désopilant des mille et une obsessions, manies , préoccupations du jardinier.



Même si cet ouvrage date de 1929, il me semble toujours d'actualité, on se retrouve vraiment "nous autres les jardiniers " ( eh oui, je fais partie aussi de ces fous furieux ) , comme se complaît à le clamer l'auteur, dans les "misères " auxquelles sont confrontés les "as"du semis ,de l'arrosage .Ah, l'arrosage, un morceau d'anthologie ! "On pourrait s'imaginer qu'il n'y a rien de plus simple que d'arroser un jardin. Mais on ne tarde pas à s'apercevoir que la lance d'arrosage est un être tout particulièrement astucieux et dangereux :elle se tord, fait des cabrioles, se détend soudain, répand sous elle une grande quantité d'eau pour s'enfoncer ensuite voluptueusement dans le marécage qu'elle a ainsi créé. "



Au coeur de cet almanach sévit bien sûr le temps. "C'est une drôle de chose que le temps; il n'est jamais comme il devrait être ; il exagère toujours dans un sens ou dans l'autre." Le jardinier devient alors poète .Mais à la différence du poète, "il ne peste pas seulement contre le vent du nord mais aussi contre les furieux vents de l'est; et il en veut moins aux tempêtes de neige qu'aux gelées traîtresses et qui viennent à pas de loup".



J'ai adoré parcourir cette chronique d'un passionné, qui n'hésite pas à pratiquer l'auto-dérision. Les dessins de son frère, qui accompagnent ses propos, sont tout autant humoristiques.



Et comme l'auteur a raison! Une année de jardinier ne suffit pas .Je lui laisse le mot de la fin , qui n'en est pas une..." Le jardin n'est jamais fini. En ce sens, le jardin ressemble au monde et à toutes les entreprises humaines. "
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Entretiens avec Masaryk

Il n'y a pas longtemps, j'ai regardé quelques vidéos avec Masaryk; ses discours, son séjour à Topolcianky, ses funérailles (ainsi que celles de Karel Capek), ce qui m'a rappelé que j'ai voulu écrire un petit mot concernant les Dialogues.

Quand les grands esprits se rencontrent ! Les pensées de Masaryk sous la plume de Capek, c'est une grande leçon de la vie tout simplement.

L'ouvrage est divisée en trois parties, la première n'étant pas un dialogue proprement dit - ce sont plutôt les souvenirs de Masaryk depuis son enfance, en passant par ses études et son entrée dans le monde politique, jusqu'à l'entrée dans sa fonction présidentielle.

La deuxième partie, un dialogue avec Capek, représente sa philosophie, sa noétique, sa vision de l'état démocratique et la démocratie tout court, mais aussi ses opinions sur la religion, littérature, journalisme, l'importance de l'éducation et de la culture...

La dernière partie est une sorte de mémento, les petites bribes de conversation, pensées, anecdotes, qui nous permettent de mieux voir la personnalité de Masaryk.

le premier président de la toute nouvelle république Tchécoslovaque, après la chute de l'Empire Austro-Hongrois à la fin de la Grande guerre, Masaryk a acquis dans son pays presque un statut d'un saint - appelé tantôt "papa Masaryk", "président libérateur" ou "The great old man of Europe" (par les américains), il présente sa version de la démocratie droite, sans mensonge, avec la tête sur les épaules. Sa philosophie est une synthèse des pensées utiles, profitables à la vie et non aux "verbalismes".

le livre, tantôt glorifié, tantôt strictement interdit dans son pays d'origine selon le régime, est finalement ressorti en 1990, après la Révolution du Velours, pour devenir une sorte de livre de chevet.

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Récits apocryphes

Un petit bijou de la littérature, datant de 1932, mais pas du tout marqué par le temps qui passe. Capek était le principal porte-parole littéraire du pragmatisme, un courant philosophique lequel juge toutes les idées par rapport à leurs conséquences, c'est à dire par leur utilité directe pour l'homme. Pacifiste, grand défenseur de petits gens, de "la voie du milieu" et de la liberté démocratique, il est vite fiché dans les listes noires et persécuté autant par les marxistes que par les fascistes. Epuisé, il meurt de pneumonie le jour de Noel 1938. Ce, livre composé d'une petite trentaine de récits, met en scène les personnages littéraires, bibliques et historiques (Prométhée, Archimède, Hamlet, Roméo et Juliette, Pilate, Napoléon,Lazare....) dans les histoires apocryphes; subitement, ils vont prendre vie et devenir comme chacun de nous, avec nos vertus et nos vices. Et très vite, on va se rendre compte que toutes ces histoires qu'on croit si bien connaître se sont peut-être passées tout à fait différemment.....A lire absolument !
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L'Année du jardinier

Un petit régal de lecture, reposant, drôle, gentil et profondément humain. Ce livre parle tout simplement d'une année d'un amoureux du jardin, mais on y sent le vécu, l'observation, l'attachement à son petit lopin de terre. J'étais très agréablement surprise par l'excellente qualité de la traduction, car traduire Capek, un écrivain qui avait le vocabulaire immense, usait et abusait d'adjectives et adorait jongler avec les mots n'est pas une mince affaire. C'est peut-être pour ça que je ne trouve pas les livres comme Krakatit ou Les histoires d'une poche en français....
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La guerre des salamandres

Dans la première partie nous suivons le capitaine van Toch dans un de ses voyages, dans le Pacifique. Irascible, têtu, il pense tout savoir. Mais il va découvrir dans l'île de Tana Masa quelques chose d'inimaginable, une espèce de salamandres, étrangement intelligentes. Le vieux capitaine va s'y attacher, et vouloir les aider. En échange de perles qu'elles pêchent, il leur apporte des couteaux et autres ustensiles pour les aider à se défendre contre les requins, à construire des digues...Et leur apprend les rudiments du langage. Et les dissémine en douce dans d'autres îles dans des conditions favorables pour leur développement. Une société va prendre en main leur sort, et tout en perfectionnant leur maîtrise de la technique, vendre leur force de travail dans l'eau, les transformant en esclaves, indispensables au fonctionnement de la société humaine. Les choses suivant leur cours, un jour les esclaves se révoltent et menacent leurs maîtres dans leur existence même.



Le résumé ne peut pas réellement rendre compte de l'inventivité de ce livre, qui joue sur beaucoup de registres. Une description truculente de personnages, le capitaine van Toch en tout premier lieu. Une sorte de livre fantastique dans la première partie, avec la découverte des salamandres. Et puis la mise à nue de mécanismes totalitaires, mais aussi une logique mercantile que l'on trouve plus que d'actualité. S'en est d'ailleurs presque effrayant, un certain nombre de réactions, de même que la façon de transformer la réalité, dans la presse par exemple, pour la faire correspondre à certains schémas sonne plus vraie que nature. C'est très drôle d'ailleurs pas moments, mais par moments pas du tout. Cette manière dont les choses échappent à tout contrôle, et vont jusqu'à la catastrophe prévisible sans possibilité de stopper la folle machine en route, est d'une justesse terrifiante.



Une lecture surprenante et très riche.

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La guerre des salamandres

La couverture avait accroché mon regard au détour d’une médiathèque, et c’est comme ça que je me suis laissée happer par ce livre pour lequel j’utiliserais un qualificatif auquel je n’ai pas souvent recours : c’est diablement intelligent. Intelligent comme peuvent l’être ces entreprises ambitieuses que sont certains ouvrages de la littérature

fantastique où les événements, les personnages d’un autre monde et l’univers inventé sont si cohérents, si puissamment développés, qu’on en reste juste bouche bée d’admiration. Surtout, on reste pantois devant la terrible actualité de ce texte écrit dans les années 1930, qui dénonce dans une histoire remarquablement menée l’avidité humaine et la progression visqueuse du nazisme. Le texte possède un message extrêmement fort, mais n’en oublie pas pour autant humour et ingéniosité narrative. 370 pages de lecture aussi divertissantes que terrifiantes, à ne pas manquer pour les amateurs de littérature qui apporte un regard profond sur notre monde.
Lien : http://www.exploratology.com/
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La fabrique d'absolu

J'ai trouvé excellent le début du livre, extraordinaire idée quand on pense qu'on est dans années 20. Mais ensuite, je trouve que ça se dilue, se perd, et le style aussi devient faiblard (la traduction ? ou carrément le texte original ?).

On m'avait vanté ce livre, il se laisse lire, il fait un peu réfléchir, mais je n'en fait pas un must-have-been-readen.
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La fabrique d'absolu

Un inventeur conçoit une machine capable de produire une énergie formidable et entièrement propre en annihilant le charbon. Formidable ! Malheureusement, la destruction de la matière libère l'essence divine qui s'y trouvait enfermée, et tandis que le monde entier s'équipe de son Carburateur, une vague de foi aveugle se met à frapper tous ceux qui s'en approchent.



Ce petit roman de SF tchèque est extrêmement facile à lire et délicieusement satirique. Tout le monde est tourné en dérision dans la plus grande bonne humeur et avec une justesse désopilante. Au final je me suis marrée de bout en bout. C'est difficile d'en faire un coup de coeur car ce n'est pas un livre qui parle au coeur, tant qu'à l'esprit et aux zygomatiques, mais c'était une très bonne lecture.
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La fabrique d'absolu

Dieu est en tout. Imaginez la chose au sens le plus concret... imaginez qu'en détruisant la matière jusqu'au dernier atome, on libère l'essence divine qu'elle recèle. Imaginez qu'un procédé révolutionnaire - censé à l'origine produire une énergie quasi illimitée à coût dérisoire - se répande à travers le monde, et y déverse à flots la divinité.

Cela pourrait être beau et grand, pensez-vous n'est-ce pas ? tous les hommes enfin réunis par l'essence même du monde. Naïfs que vous êtes ! Outre que l'Absolu, les miracles et les crises de foi qu'il provoque, sont très mauvais pour le commerce (ce qui est fort gênant dans un monde entièrement régi par celui-ci), il est bien évident que si Dieu se révèle, à droite, dans le moteur d'une péniche, et à gauche dans celui d'un manège, les partisans de la Divine Péniche et ceux du Divin Manège ne vont pas tarder à se tataner allégrement la tronche pour prouver à l'autre qu'il possède dans son camp la seule Absolue Divinité.

Et comme la divinité en question est un brin maladroite dans ses manifestations - elle n'a pas l'habitude, la pauvre ! - on se retrouve vite avec un sacré bordel sur les bras.



Basée sur une idée géniale que l'auteur exploite avec autant d'esprit que de justesse, la Fabrique d'Absolu ne m'a pas autant emballée que la Guerre des Salamandres, par laquelle j'avais découvert Čapek il y a quelques mois. J'ai manqué, surtout, de personnages auxquels m'accrocher pour donner du corps, de l'émotion à l'histoire, qui aussi brillante soit-elle m'a laissée assez froide. Mais tel quel, le récit reste bourré de ces petites phrases judicieuses et drôles, de ces remarques impitoyables sur la nature humaine qu'on a envie de souligner et qui confirment le talent et la clairvoyance de l'auteur.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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