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Citations de Karim Berrouka (259)


- Tu te sens radioactif ? lui demande Fonsdé.
- Pas vraiment.
- Et pourquoi on ne serait pas atteint, nous ? T'as envie de me bouffer ?
Deuspi agite la tête négativement. Pas plus qu'il n'a envie d'aller se faire un trip steak tartare avec les autres allumés qui errent la gueule bavant de sang au milieu de la rue.
- C'est peut-être de l'art, continue Fonsdé. Genre une performance. Un truc vraiment extrême, comme de peindre des scènes de déjeuners sur l'herbe avec des tripes de porc pour pinceau et de bouse de vache comme peinture. Du pur décadent conceptuel.
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_ Je crois qu'on n'est pas encore redescendus du trip de la nuit dernière.
_ C'est quand même vachement gore. J'ai pas l'habitude d'halluciner cannibalisme.
_ Moi non plus. Et j'ai pas l'impression d'être encore défoncé.
_ Moi non plus.
Ce doit donc être réel. Reste à comprendre la raison de ce besoin subit de s'entre-dévorer.
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Des milliers de bouffeurs de cervelle empilés les uns sur les autres. Un truc immonde, purulent, avec des bras et des jambes qui s'échappent et brassent hypnotiquement le vide, des têtes qui émergent, les yeux clos et les mâchoires béantes déversant des ruisseaux de bave glutineuse. De temps à autre, les dents claquent, happant le néant, accompagnés par des bruits immondes et des raclements de gorge. Et le tout frémit, agité par des ondes qui parcourent lentement le charnier, comme si tout cela n'était qu'un seul être, démentiel, abominable, qui grogne et gronde, gémit et rugit, en s'abandonnant dans une torpeur commune. Le rêve ultime d'un fan de Lovecraft sous LSD.
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Mourir le premier avec beaucoup d’honneur ne s’est jamais prouvé bien efficace, surtout quand on représente l’intégralité de son armée.
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Les années passent mais les hommes ne changent guère.
Leur cruauté n’a d’égale que la fascination qu’ils ont de la vie.
Comme si l’unique façon qu’ils pouvaient concevoir de chérir cette dernière était de la rendre insupportable d’abord, et insignifiante ensuite.
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- Écoute bonhomme... Je sais pas ce que tu veux ou à quoi tu essaies de jouer, mais va falloir arrêter les conneries. parce qu'à partir de maintenant, tu t'adresses plus à un sous-fifre entraîné à l'école des jungiens de l'Île aux Enfants. Soit on a une conversation entre hommes, directe, loyale, respectueuse... Soit...
- Vous croyez aux fées ?
Le colonel marque une pause. Froncemenrt de sourcils, léger rictus d'incompréhension au coin des lèvres...
- Je quoi ?
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« Ceux qui se sont sagement limités à ce qui leur paraissait possible n’ont jamais avancé d’un seul pas. » Et un petit conseil en bonus (c’est gratos et ça pourrait aider) : Là où il y a du purin, il y de l’espoir.
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Quant à Mange-Poubelle, il n’est pas revenu. Eva a rapidement pris l’habitude d’arpenter les remparts faisant face au bois lors de ses heures de repos, guettant telle une sœur Anne le retour de son freegan et compagnon de prises de tête idéologiques préféré, mais rien n’est venu, malgré l’herbe qui ne verdoyait plus et le soleil qui ne poudroyait guère, se contentant de jouer à cache-cache avec les nuages de plus en plus nombreux.
Et l’hiver est arrivé, avec son ciel gris menaçant, ses vents glaciaux et ses premières chutes de neige.
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(...) Kropotkine doute lui-même de ses arguments. Il pourrait citer des centaines d’exemples de guerres menées au nom du bien, de la démocratie.
Pas certain que la justesse d’une cause soit une bonne excuse pour se permettre de tout massacrer sur son passage.
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De toute les matières, c’est la grise que je préfère.
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La lumière revient, et avec, le bruit, la fureur. Le chaos.
Le cercle des bras tendus n'est plus qu'à trois mètres de lui. Il y a urgence. C'est probablement idiot mais il va faire comme Jean Matthieu lui a dit dans sa vision. Pas spécialement convaincu par son discours, mais le flic voulait du punk. Pas question d'obéir à ce connard. Il va se faire mal pour se faire plaisir. Un dernier baroud d'honneur, une ultime provocation.
Ça ne va pas être simple. Cela va contre ses principes.
Il esquisse un petit sourire rebelle et se met à chanter... une chanson de hippies.
Si on lui avait dit un jour qu'il tirerait sa révérence sur un air pour adorateurs de mandalas et de vestes à franges...

Salut noirceur ma vieille pote
J'viens t'parler d'un truc qui dépote
Parce qu'une vision d'un ange sous trip
M'a dit de chanter des trucs de gland
Et la vision, pleine de benjoin et d'encens, reste encore
Au fond du son, du silence...

Bordel que c'est faux. Et les accords, on dirait Pierre Boulez essayant de jouer du Einstürzende Neubauten sur un cymbalum. Mais dans l'idée, c'est bien baba. Bien trop pour Deuspi qui se dit qu'il va mourir d'une overdose de Peace & Love avant même qu'une main crochue lui arrache la gorge.
Aussitôt, les zombies autour de lui s'immobilisent. Puis, ils se mettent à se dandiner, remuant la tête avec un air béat, comme s'ils avaient avalé des neuroleptiques ou étaient entrés en communion avec le dieu de la guimauve. Il savait que la musique de babs avaient un effet nocif sur l'organisme et la psyché. Il ne pensait pas que c'était aussi intense.
Il continue son chemin, machinalement, direction le centre de la place. Il n'a pas trop le temps de réfléchir, il doit se focaliser sur la chanson, parce que, naturellement, il a juste envie d'accélérer le tempo, de frapper plus fort les cordes, de hurler «Hotel California über alles !». Il se retient, il se concentre. Il doit être plus cool qu'un flower child de San Francisco, il doit réveiller le hippie qui n'a jamais été tapi au fond de lui, que les divinités du psychédélisme et de l'amour lui accordent le pouvoir de l'amour. Il peut le faire, il peut le faire !
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Oui, vous avez vu juste, nous ne sommes pas de la police. Nous travaillons pour des causes plus nobles qu'affermir le pouvoir de gouvernements rompus à la dévastation du pays qu'ils prétendent diriger en suçant jusqu'à la mort les gens qui ont eu l'idée saugrenue, mais elle était naïve et pleine d'espoir, de les porter au pouvoir.
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Eva est fâchée. Toujours pour la même raison. Faut dire que deux nuits à poil dans une cellule dont les murs sont couverts de merdes séchées et le sol pue la pisse, à se farcir les vannes salaces et les insultes sexistes de la horde locale de flics, ce n'est pas ce qu'il y a de plus efficace pour calmer les nerfs. Elle avait cru les lointaines terres des Yvelines plus bucoliques, plus accueillantes. Erreur, au commissariat de Rambouillet, on cultive avec fierté l'abus de pouvoir. Et tout ça pour quoi ? Pour avoir débarqué du train avec des draps couverts de slogans anti-chasse à courre. Même pas eu le temps de sortir de la gare, encore moins de déplier les banderoles. Les grands moyens avaient été déployés. On aurait pu croire que Ben Laden ressuscité était attendu dans le train de 11h15. Bref, tout le monde embarqué, avec mandales et coups dans les genoux. Et deux nuits en cellule. Pas bien étonnant qu'Eva ne soit pas de bonne humeur.
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Zombie soit qui mal y pense.
[Jésus Grandebarbe]
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Comment des zombies peuvent-ils marcher au pas, même si ce n'est qu'une parodie de défilé ? Qu'est-ce qui a pu se réveiller dans leur cervelle vide pour provoquer une telle modification comportementale ? Une réminiscence de leur vie passée ? Peut-être que tous ces croque-barbaque sont des anciens militaires qui ont été zombifiés alors qu'ils préparaient le 14 juillet ? Pas très crédible. Mais le phénomène a de quoi faire flipper. Si les bouffeurs de cervelle commencent à marcher au pas, la vie va devenir beaucoup moins drôle...
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L’idée qu’une fiction qui date d’un siècle puisse aujourd’hui déclencher des réactions aussi déraisonnables la laisse pantoise. Elle sait que l’humanité aime s’inventer des dieux, entretenir des cultes, s’écrire des dogmes pour le plaisir d’aller défendre le plus inhumainement possible ses certitudes, qu’elle entretient le mystère non pas parce que sa confrontation est grisante, mais parce que l’impossibilité de sa résolution est une source féconde pour transformer peurs et doutes en des systèmes statiques et ordonnés de croyances – et même si c’est bien l’imagination qui les fait naître, l’éducation et la morale se chargent rapidement d’encager cette dernière.
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- Montjoie ! Saint-Denis ! Fuck le patronat !
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(...), mais quand il est question de réaliser un rêve, de tenir une vieille promesse, il faut savoir puiser dans les réserves des réserves, porter l'excellence et la détermination à son paroxysme.
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Le zombie révèle ce qu'il y a de meilleur dans le keupron destroy.
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Impossible de savoir si ce qui fait office de crêpes Suzette purulentes sur le sol était ou n'était pas zombie au moment du grand plongeon. Seul certitude : il a dû pleuvoir du touriste comme des grêlons lors d'un mois d'août en Dordogne.
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