Citations de Karim Berrouka (259)
Vers vingt-trois heures, Skrook est pris par une furieuse envie de pisser. Il sort de la tente. Il sait qu'il y a quelque part un algeco avec des chiottes dedans, même si tout le monde pisse dehors. Mais il se dit que non, c'est bon, c'est pas parce que c'est la teuf qu'on se met tous en roue libre, qu'il faut que le lieu sente la pisse pendant les quatre jours qu'il reste encore au festival. On pourra trouver cette réflexion assez surprenante de la part d'un keupon. N'oublions pas qu'il vient de prendre deux acides de bonne qualité, et du speed, et que parfois la drogue fait penser les gens de travers.
Parce que bien évidemment, Eva, ils l’aiment beaucoup. Même si elle est chiante avec son militantisme constant contre le sexisme, le machisme, l’homophobie, la transphobie, le racisme, le fascisme, le classisme, l’expérimentation animale, le nucléaire, l’économie de marché, l’urbanisme, la répression, la politique d’immigration, le patronat, la violence contre les punks, la haine des moutons, etc. Ce qui lui a valu le surnom de Miss Antitout, qu’elle n’apprécie guère.
C'est magnifique comme l'autosatisfaction peut se persuader qu'elle convoque le génie chaque fois qu'elle balance une phrase ampoulée dans l'air.
Le vélo c'est génial, elle l'a toujours soutenu, mais il a fallu attendre l'apocalypse pour que l'évidence s'impose au monde.
L’histoire ne doit pas se contenter de compiler des suites d’événements. Elle doit aussi se comprendre en terme d’individus
Mes parents étaient punks. Enfin, quand je suis née. Après mon père a mal tourné, il est devenu hippie.
Rappelle-toi que c'est dans l'épreuve que le degré de solidarité se mesure.
C'est à désespérer, marmonne Jex. Faire autant de n'importe quoi pour que ça engendre rien d'autre que du rien du tout...
L’histoire de l’humanité est un mouvement constant du règne de la nécessité vers le règne de la liberté !
- Débauche & luxure, amour, concupiscence & love, ô Cosmic love, puissance impie des générations dégénérées !
- Vous êtes défoncée ?
- Non, c’est la puissance de l’amour !
Fonsdé : C'est un putain de conte de fée cette histoire de zombies !
Le détective sourit. Des fées, et puis quoi encore.
" Vous ne me croyez pas?
- Non.
-Attendez qu'on m'enlève ces menottes, je vous le prouve."
C'est ça, se dit Marc-Aurèle. Faudrait peut-être pas le prendre pour le Fox Mulder local.
" On est paumés...
- Je suis, sur ce point, en complet accord avec votre analyse, inspecteur. J'aurai bien émis cette hypothèse (qui m'apparaît plus comme un truisme conjoncturel) plus tôt, mais je craignais qu'en l'annonçant personnellement, on prenne ma parole pour ce qu'elle est, c'est-à-dire, juste et lumineuse, et que cela irrigue le terreau de la désillusion et sape le moral de la troupe."
Etienne, Premier de la Classe et la fée chef scout continuent leur exploration méthodique des salles du château. Avec la nette impression qu'un architecte dément a réussi à imprégner sa schizophrénie aiguë à l'édifice.
On m'avait dit qu'une certaine simplicité, pour ne pas dire laxisme, avait envahi vos mœurs depuis quelques décennies. Pas dans ce domaine, en tout cas... Vous cultivez toujours avec passion les tergiversations procédurières.
C'est amusant les départementales. J'ai toujours eu la nette impression qu'il y avait un code étrange qui régissait leur signalisation, un truc cabalistique que seuls les gars du coin pouvaient comprendre et dont le but était de paumer les Parisiens, qu'ils tournent toute la nuit jusqu'à ce que leur réservoir soit vide, pour finir à quémander un bidon de super dans une station fermée. Dans le meilleur des cas, ils finissaient par dégoter deux trois litres au prix de l'or en barre, dans le pire, ils étaient sacrifiés à un dieu païen par des zombis qui se rassasiaient de leur chair pourtant pas si appétissante en hurlant à la lune comme une bande d'américains tout droit sortis de la pire série B.
Deuspi pouffe intérieurement. C'est bien la première fois qu'un flic lui gueule dessus pour qu'il joue du punk. Sous la menace d'un flingue, en plus. L'apocalypse, ça a du bon.
En nous déclarant anarchistes, nous proclamons d'avance que nous renonçons à traiter les autres comme nous ne voudrions pas être traités par eux ; que nous ne tolérons plus l'inégalité qui permettrait à quelques uns d'entre nous d'exercer leur force, ou leur ruse ou leur habileté, d'une façon qui nous déplairait à nous mêmes. Mais l'égalité en tout, synonyme d'équité, c'est l'anarchie même.
L'argent, c'était leur âme. Quand la thune est partie en fumée, bah, il leur restait plus que leur enveloppe de chair. Et l'avidité. Vous savez, l'avidité, l'envie de posséder toujours plus que l'autre, de bouffer la tronche du voisin pour lui prouver que vous avez une plus grande gueule que lui.
Notre vieux monde vient de se faire ramasser. Adieu divine consommation, adieu confort et mansuétude étatique et patronale. L'avenir est à nous.