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Critiques de Karl Marlantes (52)
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Faire bientôt éclater la terre

Faire bientôt éclater la terre nous plonge au XXe siècle, trois jeunes Finlandais décident de fuir l'oppression russe. Deux frère, Ilmari et Matti, et leur sœur Aino.

La fratrie va travailler dans le domaine de l'abattage des arbres, que ce soit en les coupant dans le cas des deux frères, ou en s'occupant du campement et de la nourriture dans le cas d'Aino.

Pour Ilmari et Matti, c'est l'occasion de se forger une nouvelle vie, de pouvoir mener à vie leurs rêves, que ce soit en terme de vie professionnelle ou de vie personnelle. Mais Aino, de son côté, est révoltée par les conditions de la vie salariée et par l'avidité des patrons. Car le bûcheronnage est une activité lucrative pour les patrons, qui en profitent sans vergogne, exploitant à la fois la terre mais aussi les salariés, qui doivent travailler de longues heures éreintantes pour un travail dangereux et un salaire de misère. La jeune femme se lance dans la création d'un syndicat et dans une série de grèves, luttant pour assurer un avenir meilleur aux petits travailleurs – même si ses idées sont parfois mal-vues et qu'elle est considérée comme une « rouge ».

Sa vision de la vie est forcément en confrontation avec celle de ses frères. Car eux ont focalisés sur le fait de marier, de mettre de l'argent de côté, tandis qu'Aino ne vit que pour combattre l'injustice, à coup de grèves et de revendications. Elle en oublie donc souvent l'individualité pour se concentrer sur le collectif, délaissant souvent familles et amis. Mais a-t-elle vraiment tort ? Ses frères ont-ils tort ? Les syndicats, malgré le fait que certains utilisent des méthodes jugées barbares ou peu conventionnelles, se battent pour les opprimés et pour une sécurité sur le long terme, même si la violence est là sur le court terme.

Faire bientôt éclater la terre est un livre qui me tentait énormément, pour le côté fresque : que ce soit familiale ou politique. On plonge dans l'histoire des États-Unis à un moment charnière, spécialement pour les immigrés scandinaves. L'Amérique est en pleine évolution, de nombreuses envies s'opposent, des intérêts divergent, que ce soit la lutte patron/ouvrier, mais aussi celles au sein d'une même famille ou communauté.

C'est un roman passionnant, très bien écrit, et cela augure bien cette rentrée littéraire 2022. Je vous conseille donc vivement Faire bientôt éclater la terre !
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Faire bientôt éclater la terre

Dans la Finlande alors dominée par la Russie, Ilmari, Aino et Matti sont les trois enfants survivants de la famille Koski, la joie de leur mère malgré les privations et les mésactions de l'Occupant. Pourtant, pour un avenir meilleur, pour éviter les ennuis politiques ou les poursuites judiciaires, ils quitteront le vieux pays et s'installeront dans le Nord des États-Unis où les épicéas sont géants, les poissons nombreux et les combats sociaux encore balbutiants. Des rencontres, des danses, de la sueur qui perle sur le front, des déconvenues, des rêves et des meetings politques forgeront (ou tailleront à coups de puuko) le destin de cette famille et de leurs proches.

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L'auteur est un descendant de cette émigration scandinave aux USA, il parle avec ironie des travers de ces gens venus du froid et avec tendresse de leur grand cœur. Avec l'implication politique d'Aino, il nous rappelle que nos (fragiles) acquits sociaux viennent de ces bûcherons, ouvriers, cantinières et tous les travailleurs et travailleuses qui se sont littéralement battus pour nous. Mais il n'oublie pas de nous divertir, de nous dérouter et de nous faire vibrer au rythme de ce quotidien si particulier...

Si j'avoue ne pas avoir toujours bien compris les subtilités de la coupe du bois, j'ai été tout à fascinée par cette saga familiale. Les Koski sont attachants, agaçants, terriblement humains et tous les trois me manquent déjà énormément !
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Faire bientôt éclater la terre

Mon premier livre de l’auteur !

Faire bientôt éclater la terre est un roman chargé d’histoire, un roman d’aventure et de destin, où se mêlent amours, drames, engagements et détermination.

L’histoire débute en Finlande à la fin du 19ème siècle, et se poursuit dans l’Oregon durant la 1ère partie du 20ème siècle.

On va suivre ici le destin de trois jeunes finlandais, trois frères et sœur soudés et aux personnalités bien différentes.

En 1893, Ilmari, l’aîné, a émigré aux Etats-Unis où il est devenu propriétaire d’une parcelle de terre sur laquelle il a construit une ferme.

Pendant ce temps là, sa sœur Aino, découvre le communisme et apprend le métier de sage femme aux côtés de sa mère.

Quant à leur frère, Matti, il aide aux travaux de la ferme de son père avec ingéniosité.

La vie est dure dans cette Finlande envahie par les russes, où la famine guette et où le loyer devient de plus en plus difficile à payer.

Deux drames successifs obligent Matti, puis Aino à partir vers l’Oregon, pour un nouveau départ.

Aux Etats-Unis, ils retrouvent le sage Ilmari qui travaille dur dans sa ferme et espère y accueillir une épouse pour y fonder un foyer.

Aino se lance sans concession dans la bataille du capitalisme et la défense des conditions des travailleurs.

Matti devient bucheron, au péril de sa vie avant de se lancer dans le monde impitoyable des affaires.



Ce livre est riche !

Ce livre est riche, tant par les personnalités fortes de des protagonistes que par la densité des informations livrées sur les thématiques abordées : le communisme confronté au rêve américain, et au capitalisme, le syndicalisme et la naissance des premières coopératives, la découverte du monde du bois et de la pêche, les traditions finlandaises et le rôle des femmes dans cette société en pleine évolution.

« Faire bientôt éclater la terre » est un roman à découvrir absolument, tout en prenant le temps de sa lecture pour s’imprégner de la culture finlandaise et la naissance du rêve américain.

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Faire bientôt éclater la terre

Si vous aimez les grandes fresques à la fois historiques et familiales, ce roman est pour vous !



L'histoire commence en Finlande au tout début du XXeme siècle au sein de la famille Koski. Le frère ainé a déjà rejoint l'Amérique et sera suivi par son frère Matti et Aino, sa soeur, lesquels fuient notamment la domination Russe mais également la repression dont ils font l'objet du fait de leurs idées. Aino, le personnage central du roman est une vraie révolutionnaire et embrasse des idées clairement Marxistes.



Nous voilà embarqués dans un roman dense et précis. Sur fond de lutte des classes et de combats pour un peu de reconnaissance envers une population exploitée et aux conditions de vie très difficile, la vie de la famille s'organise entre joies et peines.



J'ai beaucoup aimé les personnages de cette grande fresque. Des hommes et des femmes pour la plupart courageux, travailleurs, besogneux.

Paradoxalement, Aino, le personnage principal me laisse un sentiment mitigé. Certes combative et pugnace pour ce qui est de défendre ses idées politiques, elle est très décevante d'un point de vue personnel. Peu d'amour pour sa fille et pour son mari. Elle les fera souffrir et il n'y a qu'à la fin du roman qu'elle sera un peu plus humaine.



Je ne me suis ennuyée à aucun moment et la description parfaite des conditions de vie et de travail permet de mieux connaitre le monde du bucheronnage ainsi que les fondements de la société Américaine.



Les sujets annexes sont nombreux (prohibition, trafics, progrès divers) et les thèmes abordés également (pardon, rédemption pour ne citer qu'eux)



Un roman passionnant et riche mais très abordable. Ma plus grosse difficulté ayant été de visualiser les scènes de bucheronnage...j'avoue que ça n'a pas été très clair pour moi...mais ce n'est pas l'essentiel.





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Faire bientôt éclater la terre

Saga classique de l'émigration aux Etats-Unis, ce roman vraiment fleuve (Deep River titre original curieusement traduit en France) en est la version finlandaise avec la diaspora nordique à l'extrême nord-ouest américain, le Washington au début du siècle précédent. Faire bientôt éclater la terre comporte 850 pages. La littérature et le cinéma ont souvent relaté l'arrivée et l'installation des Européens. Italiens et Irlandais fournissant le plus gros contingent.Voici l'histoire des Finlandais devenus bûcherons ou pêcheurs du côté de la Columbia River, contée par Karl Marlantes, lui-même né à Astoria, Oregon, en 1944 et auteur d'un des meilleurs livres sur le Vietnam, Retour à Matterhorn.



Les ingrédients sont bien là. Une fratrie de nouveaux venus en Amérique, ceux-là ont fui l'oppression russe en Finlande au début du XXe siècle. Dans ce bout du monde américain tout est à construire. Ilmari, Matti et leur soeur Aino se retrouvent ainsi dans une colonie de bûcherons. La tache est colossale mais l'espoir est là. Land of freedom? Certes, mais ça va prendre du temps. Entre parenthèses lire Faire bientôt éclater la terre aussi, ça prend du temps. Nous n'échapperons donc pas aux préjugés des autochtones, à la volonté des arrivants, aux débuts d'une déforestation artisanale. Rien de vraiment inédit dans cette histoire. Mais outre que c'est une histoire à laquelle on adhère facilement n'oublions jamais que l'inédit n'existe plus depuis belle lurette.



Ce roman présente Aino, la soeur, comme l'héroïne principale, la plus engagée socialement, la plus pugnace, une Scarlett O'Hara de l'abattage des arbres, une pasionaria de la cause des exploités, une précurseure... (comment dit-on) du syndicalisme. Normal dans le contexte actuel, néanmoins sympathique. On y rencontre Joe Hill, immmigrant suédois, militant célèbre, héros des chansons folk de ma jeunesse. Les frères d'Aino et tous les autres ne s'en laissent pas conter malgré tous les malheurs de la ruée vers l'Ouest. Accidents du travail (terme anachronique bien sûr), amours-désamours, mariages, fièvres, bals, 14-18, ascension sociale avec quelques pannes, tout ce qui fait l'intérêt et la limite de ces bouquins-tendinites (parfois le kiné resurgit vu le poids de l'ouvrage) est là.



Et puis il y a les détails. Et là Marlantes ne fait pas dans le détail avec tous ces détails techniques un tantinet fastidieux. Sur la pêche au chinook dans l'estuaire, ce saumon géant plus lourd encore que le bouquin. Le travail de documentation de cette saga dû être considérable. Et que dire des pages entières sur le labeur si dur des bûcherons, élagueurs, débardeurs face aux gigantesques séquoias? On en sort un eu essoré parfois, les bras lourds de tant d'efforts.



Mais ne boudons pas. Faire éclater la terre est un bon roman, bien balisé certes mais ce n'est pas désagréable de cheminer en littérature muni d'une ceinture de sécurité, comme n'avaient pas les pionniers nordiques dans les années 1900. Rappelez-vous, faut un bout de temps. Pour la chanson je n'ai pas mis la célèbre version Woodstock de Joan Baez qui m'énerve un peu mais celle de Luke Kelly (The Dubliners)



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Faire bientôt éclater la terre

‶La manière de gagner de l’argent importait moins que le fait d’en gagner. ″

″Si les travailleurs obtenaient leur juste part des richesses qu’ils créent, il y aurait tout ce qu’il faut pour tout le monde. Le voilà le rêve de l’IWW. ‶ (Industrial Workers of the World ou IWW est un syndicat international fondé aux États-Unis en 1905 dont le siège actuel se trouve à Chicago. À son apogée, en 1923, l'organisation comptait environ 100 000 membres actifs.)



L’histoire se déroule sur une cinquantaine d’année, de fin du 19ème siècle dans une Finlande rurale, sous la coupe du grand voisin russe. La population a faim, et vit sous la répression, alors que frémissent les mouvements révolutionnaires de résistance à l’oppression, et en même temps les idées communistes.

C’est ainsi que nous faisons connaissance avec la famille Koski, et en particulier Ilmari, Aino (la cadette) et Matti.

La fratrie quitte le pays pour aller s’installer entre l’état de Washington et celui d’Oregon, sur les rives de la Columbia River ; deux états réputés pour leurs forêts, et l’essor de l’exploitation du bois. Ils retrouvent sur place d’autres membres de la diaspora finlandaise, avec lesquels ils vont s’établir, se mélanger au gré des aléas économiques et professionnels.

Aino, est un personnage central de cette épopée à la fois historique et sociale, traversant le siècle et les luttes syndicales dans un pays en plein essor économique et pas vraiment concerné par le mouvement ouvrier.

Aino, a été très tôt sensibilisée par les inégalités, la précarité ouvrière, et toute sa vie sera consacrée à la lutte pour l’amélioration des conditions de travail, et de rémunération, dans tous les secteurs économiques qu’elle sera amenée à connaître. Elle prend tous les risques, sacrifie jusqu’à sa vie privée et familiale. C’est viscéral, elle ne peut admettre que les uns puissent s’enrichir quand d’autres n’ont pas de quoi manger ou soigner leurs enfants. Toute sa vie elle sera ″ une rouge‶ parmi les blancs, une politiquement incorrecte au pays du capitalisme, une ennemie, voir une traitre.

Ce roman est une fresque de 850 pages dans laquelle le lecteur vit au cœur de cette diaspora que l’on voit évoluer, souffrir devenir parents, s’insérer avec plus ou moins de difficultés au sein d’une société qui ne veut pas forcement d’eux si ce n’est pour la puissance de leurs bras. Et si de temps à autre, quelques longueurs viennent ponctuer cet ouvrage, ce dernier n’en demeure pas moins un très bon cru parce qu’il porte un regard un peu différent, moins triomphant, et donc plus réaliste sur un pays en construction. Parmi les nombreux personnages, certains occupent une place prééminente, et sont parfaitement campés ; néanmoins les autres n’en ont pas été oubliés pour autant.


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Faire bientôt éclater la terre

Une histoire prenante d'une famille finlandaise qui part en Amérique pour fuir la misère de leurs pays et se retrouvent à couper du bois. Un livre que je ne pensait pas forcément terminé (c'est un beau bébé). Mais j'ai été tellement attaché à chaque personnage que je ne pouvais pas m'arrêter avant la fin. L'histoire s'insère aussi dans un large contexte historique qui est fort intéressant à lire. Même s'il peut faire peur à cause de sa taille, je recommande vivement ce livre.
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J'ai "fait connaissance" avec M. Marlantes lorsque j'ai regardé l'an dernier l'excellente série "Vietnam" de Ken Burns et Lynn Novick, disponible sur Netflix. J'en ai appris des vertes et des pas mûres sur la guerre éponyme, à cette occasion, grâce aux archives déclassifiées, et notamment concernant le niveau de cynisme et de mensonge d'état (voir notamment les conversations téléphoniques HALLUCINANTES entre Kissinger, Johnson et Nixon.)

Bref, cette parenthèse étant fermée, cette série met à profit les interviews de nombreux vétérans du Vietnam, parmi lesquels Karl Marlantes qui crève littéralement l'écran par son charisme, son intelligence, son recul et sa philosophie. De quoi battre en brèche la légende selon laquelle les Marines seraient des abrutis.

Une recherche sur internet plus tard, j'ai vu qu'il avait écrit un roman-témoignage et je l'ai acheté aussitôt.

Bien m'en a pris.

Autant le dire, j'en ai pris plein la gueule pendant presque 1 000 pages, et dans le dernier tiers plus particulièrement.

Malgré quelques incompréhensions certainement liées à la culture américaine des années 60, et plus particulièrement celle des bidasses, sans doute spécifique, avec des traits d'esprit probablement assez intraduisibles, d'ailleurs le traducteur a dû bien s'amuser, malgré cela donc, j'ai vu ressusciter dans ces pages tous les films sur la guerre du Vietnam qui m'ont marqué : Platoon, Né un 4 juillet, Apocalypse Now, Nous étions soldats... L'absurdité de cette guerre, tout le monde la connaît déjà, mais vue par un type qui l'a faite (et qui a même rempilé pour éviter que son frère ne soit mobilisé), j'avoue que ça vaut son pesant de cacahuètes.

Prendre une colline d'assaut pour y installer une ZA, l'abandonner aussitôt après parce que le commandement a décidé qu'il y avait mieux à faire, puis devoir la reprendre d'assaut contres les Viets qui entre-temps ont installé leurs mitrailleuses à l'abri des casemates très solides que vous avez construites vous-mêmes, parce que le commandement a finalement décidé que cette colline était importante (avant d'ailleurs de l'abandonner une nouvelle fois dans l'épilogue) : CHECK !

Les chefs alcoolos et inconscients, le racisme rampant dans une unité mixte pour la première fois dans l'histoire de ce pays, pour le meilleur, mais surtout, surtout pour le pire : check !

Bref, un roman coup de poing en même temps qu'un témoignage essentiel.
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Faire bientôt éclater la terre

C'est un grand roman par la qualité du récit et aussi un gros roman (1139 pages dans l'édition de poche). Karl Marlantes s'est inspiré de l'épopée mythologique finnoise “Kalevala”, pour bâtir cette saga familiale, une transposition au début du XXème siècle. A travers elle, l'auteur, d'origine finlandaise par sa mère, retrace l'histoire peu connue de ces finlandais opprimés par les Russes au tout début des années 1900, qui immigrèrent sur la côte ouest des Etats-Unis dans les États de Washington et de l'Oregon pour tenter leur chance comme bûcherons ou pêcheur de Saumons.

L'histoire retrace les aventures d'une fratrie dont les trois membres suivent des chemins différents tout en conservant l'esprit de tribu: le personnage principale, Aino,une jeune au caractère bien trempé, déjà passionaria révolutionnaire marxiste en Finlande, devient meneuse syndicale aux Etats-Unis alors que ses deux frères Matti et Ilmari suivent des voies opposées: Matti tente sa chance comme petit entrepreneur d'une scierie et son frère Ilmari fermier s'accroche à sa foi luthérienne. A travers les combats d'Aino Karl Marlantes fait revivre certains conflits comme la grève générale déclenchée à Seattle en 1919 par le syndicat révolutionnaire IWW ( Industrial Workers of the World). C'est un monde dur où les conditions de travail sont dangereuses et la répression féroce. On revit également les trafic liés à la prohibition et les violences d'un monde où tout semble permis pour se faire une place au soleil, notamment pour les vétérans de la première guerre mondiale de retour dans un pays qui se construit à une vitesse folle. Saissisant de vérité le roman nous dépeint à la fois les beauté de la forêt primaire (une vieille indienne se lie d'amitié avec Ilmari et une de ses fille, personnifie le respect de la nature) et l'âpreté des moeurs de l'époque.

Karl Marlantes a vécu dans cette ouest américain où les pionniers n'ont pas toujours respecté la nature en n'hésitant à raser des parcelles d'arbres millénaires, et connaît parfaitement les techniques d'abattage du bois où de pêche aux saumons, d'où un vocabulaire précis dans des descriptions parfois un peu longues. Cela étant, il a parfaitement rendue l'ambiance de l'époque avec un intéressant panorama de cette histoire de l'ouest américain au nord de la Californie bourré de références historiques souvent peu connues en Europe. Il en est de même pour le début du roman en Finlande sous le joug russe.Les personnages de son roman sont très attachants, ce qui tient le lecteur en haleine jusqu'à la fin.

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Livre extrêmement marquant sur la guerre du Vietnam, vécue de l'intérieur.

La description des conditions de vie des soldats est précise et glaçante, entre la chaleur, les sangsues, les marches interminables sans eau ni nourriture, le ravitaillement étant trop dangereux.

Les décisions de l'état-major sont finement analysées, détachées de la réalité car prises loin du front, et prises souvent pour apporter un coup de pouce à une carrière, en dépit des pertes humaines.

Ce livre n'est pas (seulement) un livre de guerre, il est un formidable témoignage des relations humaines, du racisme au sein de l'armée.

L'écriture est très efficace, rythmée, mention spéciale pour les dialogues très naturels.

J'ai juste trouvé le roman un peu long, notamment lors du dernier récit de combat, à réserver aux amateurs de stratégie militaire.
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Le conflit au Vietnam a était longuement abordé par le cinéma américain entre autres , avec Platoon , Hamburger Hill , Entre ciel et terre , Voyage au bout de l'enfer , Full métal jacket , mais également en matiére de littérature . L'on se souvient du Merdier ou de Sympathy for the devil . Cet opus présent est dans la lignée de ces prédecesseurs , plus dans le style de Platoon , avec une plongée au coeur d'une section que l'on suit tout au long de cet ouvrage conséquent. La sensation de réalisme est ici clairement présente , l'auteur tout comme Oliver Stone à combattu au Vietnam , certes cet opus est une fiction mais il y a clairement des éléments réalistes qui ne trompe pas . Tout comme dans Platoon l'histoire suit une jeune recrue sans expérience , qui se retrouve avec des responsabilités au milieu de soldats qui méme si ils on son age , sont déja des anciens sur ce terrain qui pour l'armée US était le pire des piéges . Pourquoi ? Pour plusieurs raisons . Tout d'abord ces hommes sont trés jeunes , en manque de repéres , d'expérience et sont donc par là méme susceptibles de faire d'avantages d'erreurs fatales que des soldats chevronnés n'en auraient commises. Ces erreurs étant trop souvent fatales dans ce contexte. Ensuite il y a le fait que l'ennemi était "invisible " au Vietnam . Les américains se sont confrontés à des hommes qui maitrisaient parfaitement le terrain , et cela à eu un impact trés négatif sur les forces américaines . Il ne faut pas oublier l'absurdité du commandement , qui envoie clairement à la mort des hommes , dans le seul et unique but de gagner une étoile supplémentaire. L'on ne compte pas ici le nombre de fois ou ces soldats se retrouvent dans des situations ubuesques , sans nourriture , sans munitions , a devoir creuser , a devoir couper des arbres et de la végétation typiques de la jungle sans aucun moyen techniques. Et le commandement en remet toujours une couche supplémentaire , ce qui finit par susciter un élan de sympathie envers ces jeunes soldats qui étaient justes bons au fond à étres abbatus pour que la médaille et l'étoile soient sur les uniformes des haut gradés. Si l'on rajoute à cela la problématique importante et méme cruciale du racisme clairement affiché par certains chefs de section , ce qui occasionne nombre de problémes dramatiques graves , l'on a une idée plus précise de l'enfer que ces hommes on vécus , et l'on comprend mieux pourquoi le retour au pays pour les survivants fut aussi compliqué. Cet ouvrage est aussi important pour comprendre la mécanique infernale qui était en cours au Vietnam que ne l'est Platoon auquel l'on pense trés souvent pendant la lecture de ce roman conséquent mais d'une importance tellement grande que l'on ne peut que sortir de ce livre en se sentant mieux instruit et informé sur le calvaire qu'on vécu cette génération sacrifiée de jeunes américains. L'on comprend avec ce livre que l'ennemi n'était pas que le soldat vietnamien , au Vietnam l'ennemi c'était également l'armée américaine elle méme pour ces propres soldats du rang . Une page d'histoire tout simplement.
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Faire bientôt éclater la terre

Voici un roman qui vous embarque dans la vie des immigrés islandais aux Etats-Unis au début du XXe siècle à travers une figure féminine.



Nous suivons le destin parfois contrarié de cette femme qui décide d'affronter les épreuves mais aussi celui de sa famille et de ses amis qui ont également fait le choix de quitter la Finlande.

Un roman qui offre une fresque et donne à voir un monde où rien n'est facile mais où la solidarité est le maître mot.

C'est aussi une leçon de courage de cette femme qui refuse de laisser ses convictions de côté et qui coûte que coûte les défend.



Une histoire qui marque. De la littérature comme on l'aime.



Merci à #NetGalleyFrance et à #calmann.levy pour la lecture de ce roman
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Faire bientôt éclater la terre

Magnifique chef d’œuvre ! 850 pages dont jamais on ne se lasse, c’est un exploit. Je me suis régalée jusqu’au bout, c’est rare. Écrivain virtuose qui a vraiment donné de lui-même, merci pour ce superbe travail ! Je quitte l’ambiance, l’histoire, les personnages avec regret, ils m’ont accompagné pendant les grosses chaleurs. De la grande nourriture. Certainement l’un des meilleurs livres que j’ai lu de ma vie.

Histoire de finlandais réfugiés sur le cote Ouest de l’Amérique fin du dix-neuvième siècle. Construction épique de ce grand pays, conditions de travail terribles, comment les pionniers ont rasé les forêts primaires pour installer les fondations de ce pays dominant le monde, les premiers syndicats, la guerre, la constitution de l’identité nationale etc... L’héroïne principale, Aino, est un fier portrait de femme, engagée contre l’injustice, syndiquée, politisée, activiste, courageuse, subissant et se révoltant contre la violence des patrons, des milices, de même que les hommes de sa famille, tous très attachants malgré la dureté de leur vie. Rien de mieux pour comprendre comment ces gens vivaient il y a un bon siècle et sur quoi repose l’Amérique d’aujourd’hui. Une prédation effrénée et une énergie folle au travail.

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Faire bientôt éclater la terre

Fuir la répression russe en Finlande pour tomber dans le libéralisme forcenée des Etats-Unis naissant, la vie est dure pour les pionniers et particulièrement pour les femmes, surtout si elles ont des idées socialistes et émancipatrices.

Mais ce qui frappe le plus dans cette épopée familiale, c'est la manque totale de considération pour l'environnement, les nécessités de la survie et la recherche du profit conduisant à exploiter totalement les ressources naturelles d'un endroit avant de se déplacer vers un autre, phénomène qui mène inexorablement vers le désastre d'aujourd'hui mais qui était totalement inconnu à l'époque tellement la nature paraissant inépuisable.

Mais comment prendre en compte l'avenir de la planète quand on lutte chaque jour pour avoir de quoi se nourrir et avoir un endroit pour dormir sans mourir de froid.

Cet engrenage fatal rend pessimiste que l'avenir de l'humanité.

Et pourtant il y a quand même des moments de bonheur et cette rage de ne pas baisser les bras.

Ce récit âpre et très bien écrit est prenant jusqu'au bout.
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Faire bientôt éclater la terre

J’ai 5 ans et je joue avec Nathalie dans un bruit de fureur, des éclats stridents de scie, les camions déambulent, déchargent du bois, les grumes sont entassés, les voix sont couvertes. Mais surtout l’odeur de la sciure, le bois toujours présent.



J’ai 8 ans, je suis avec ma famille dans une grande maison en bois en Finlande dans la région des 1000 lacs et elle donne sur l’un de ces derniers, du moins je m’imagine qu’il en fait partie. Il n’y a absolument rien d’autre autour si ce n’est la forêt.



J’ai 44 ans, et je découvre « faire bientôt éclater la terre » de Karl Marlentes, 853 pages de l’épopée d’une fratrie obligée de quitter la Finlande au début du 20ème siècle et qui repart à zéro dans l’Oregon. On suit plus de 50 ans de leur histoire, on apprend beaucoup sur l’occupation russe, le sisû des Finlandais, la force intérieure d’un individu, son courage, bref ses tripes pour faire face à l’adversité avec stoïcisme, encore mieux que le hygge danois et le lagom suédois ! On assiste au début des développements des grandes scieries et conserveries de poissons, de l’exploitation massive de la nature, sa mise sous coupe réglée.



Les personnages ne sont pas manichéens, il y a différentes facettes de l’être humain, avec leurs défauts, les histoires sont rudes mais on s’attache autant à l’intransigeante Aino, au mystique Ilmari au réfléchi Matti qu’à Aksel épris de liberté….On patauge dans la boue, on dort souvent à la belle étoile, on construit des saunas, on se bat contre les consortiums capitalistes, mais on danse aussi, on boit, on se bat et on tombe amoureux.



En dernier chapitre, l’auteur apporte des précisions sur l’une de ses sources d’inspiration : le Kalevala, poème épique qui retrace les aventures des figures chamaniques du pays Suomi où se trouve l’actuelle Finlande, et auquel le peuple finlandais s’est raccroché notamment lors de l’occupation russe.



Un grand roman sur la liberté qui s’arraché autant par la lutte syndicale que des rêves poursuivis en forêts et en mer.



Il fait la démonstration que la nature façonne l’âme humaine. Après tout ce que l’auteur fait subir à ses personnages, leur caractère héroïque dans les épreuves donne tant de vertu magique à ce « sisûs» invoqué tout au long du récit que l’on a envie de s’approprier.
Lien : https://lechameaubleu.fr/
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Faire bientôt éclater la terre

Ce gros roman, traduit de l’anglais - Etats-Unis, nous plonge dans des univers peu courants et sur une fresque historique de près d’un siècle, décrit du point de vue d’une seule famille.



La première partie qui concerne la fin du XIXème siècle nous plonge en Finlande, un pays occupé depuis 1809 par les Russes. La Russie est combattue par les finlandais et l’échec de la guerre contre le Japon en 1905 affaiblit le Tsar. La Révolution russe couve et touche Aino qui s’entiche d’un activiste finlandais. Que de malheurs dans cette première partie : deux soldats russes envahissent la maison, Matti, le frère d’Aino est arrêté et parvient à s’enfuir, la soeur Aino est arrêtée et torturée. Suite à une rixe entre les deux soldats russes et la famille, un des soldats tue le chien, le père Taippo s’interpose, blesse le soldat, et est emmené pour ne plus jamais revenir.



En parallèle, un attentat se prépare; Aksel est au coeur de l’action mais son frère Gunnar prévient l’usine, cible de l’attaque, il doit fuir aussi car si les activistes s’en aperçoivent, ce sera la mort assurée.



Et puis il y Imalen, le frère ainé de Aino et Matti, qui est parti aux Etats-Unis, dans un coin perdu du Nord-Ouest, près de l’Etat de Washington.



On se rend compte à la fin de la première partie, que par des voies détournées, Matti, Aino et Gunnar convergent tous vers Deep Water (le titre anglais du livre), l’endroit paumé où Imalen fait le bûcheron.



Un périple incroyable d’une famille finlandaise que l’on suit sur la côte ouest des Etats-Unis. Au final c’est surtout Aino que l’on suivra principalement de 1893 à 1932 avec un codicille situé bien plus tard, au moment de sa toute fin en 1969.



Ce roman (récit?) se veut total et embrasse une histoire de la Terre aux États Unis, dans le milieu de bois puis de la pêche. L’érudition de l’auteur est incroyable et nous entraîne dans une plongée immersive tout au long des 840 pages de cette somme. Bien entendu, les « petites » histoires (les rencontres, les mariages, les enfants, les conditions de vie,…) rencontrent à tout moment la Grande histoire, celle de la guerre et de la crise de 29. Surtout à travers l’histoire d’Aino, on côtoie toute l’histoire du syndicalisme au début du XXe siècle. Aino syndicaliste extrême de l’IWW (les wobblistes) qui met de côté sa famille (puis sa fille) pour les besoins de la cause. L’auteur est très pédagogue et prend soin de tout expliquer et de suivre les événements qu’il décrit en notant régulièrement les dates de manière précise, ce qui permet de ne pas perdre le lecteur, malgré les complexités techniques qui sont décrites. Un magnifique roman qui fera date.



Si l’on devait trouver un défaut à ce livre c’est sans doute que ce type de livre, de « péplum » devrait-on dire, a déjà été fait, que ce soit au cinéma et en littérature et que certains effets sont assez attendus, en particulier dans les relations entre les personnages. Mais c’est un défaut mineur et pour ceux qui sont épris de grande littérature, ils seront comblés.





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Retour à Matterhorn

J'ai lu ce livre il y a maintenant quelques mois, et j'en garde un vif souvenir (en général c'est bon signe ...).Probablement un des meilleurs écrits sur la guerre du Vietnam.

On y comprends mieux pourquoi cette guerre ne pouvait être gagnée par l'armée US. Le ridicule y a fait dans ses rangs finalement presque autant de victimes que le Vietcong.

Imaginez une colline perdue au milieu de la jungle (Matterhorn - pourquoi celle là plutôt qu'une autre ?) investie, fortifiée. Puis abandonnée en l'état.

Et comme le Vietcong s'y est ensuite confortablement installée, il faudra la reprendre ....

On y accompagne une section de jeunes américains, combattants néophytes, largués en terrain hostile (la nature tout autant que l'adversaire), le plus souvent abandonnés à eux-même, pour des objectifs qu'il leur reste à deviner.

Dans ce microcosme absurde résonnent les maux qui traversaient la société américaine des années 60-70: la violence, le racisme, la drogue, ... jusqu'à pousser à la folie cette jeunesse désemparée.

Et ils ont quand même fait la guerre ....

Les pages qui relatent l'assaut sur Matterhorn sont à couper le souffle de réalisme (je n'ai jamais pris d'assaut une colline fortifiée, mais après ce livre je pense que j'imagine un peu mieux ...).

La lente préparation, le silence avant le chaos, cette concentration un peu hallucinée qui surmonte même la peur.

Et cet état-major, à l'abri, passionné par ce "kriegspiel", jubilant de voir ainsi récité sous ses yeux les leçons apprises à West-Point.

Un livre fort.

Ah, j'oublie .... après avoir repris la colline, ils l'ont à nouveau abandonnée ....
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Retour à Matterhorn

Excellent bouquin, qui restitue avec un réalisme saisissant l'enfer du Vietnam, avec en toile de fond une critique corrosive et très probablement fondée du commandement US ...
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Faire bientôt éclater la terre

Je vais être particulièrement dur : vous prenez un ouvrage historique sur l’abattage des arbres dans les forêts primaires aux États Unis, un sur l’émergence des syndicats auxquels vous ajoutez un manuel de sages femmes, beaucoup de bons sentiments et vous passez tout ceci au mixeur ; vous obtenez un pavé de 850 pages hyper romancé et particulièrement soporifique. Malgré le poids et le prix prohibitif de ce livre il n’ira pas dans ma bibliothèque. Karl Marlantes est sorti de sa zone de confort : la guerre du Vietnam qu’il connaît bien pour se lancer dans un récit comme on n’ose plus en écrire depuis bien longtemps.
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Faire bientôt éclater la terre

Un livre épique, foisonnant, dense, 850 pages, dans une ambiance plutôt sombre mais pas seulement.
Lien : https://www.francetvinfo.fr/..
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