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Critiques de Larry Brown (202)
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Père et fils

Du roman noir, du vrai, dans la lignée du grand Jim Thompson. L'histoire d'une famille du Sud. Des personnages forts, un vrai style. Alire aussi du même auteur: "Fay", très beau portrait de femme;
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Père et fils

"Father and Soon" de Larry Brown (1951-2004) est paru aux Etats-Unis en 1996. Il a d'abord été publié en France dans la collection Noire chez Gallimard, puis réédité en 2015 dans la collection Totem des éditions Gallmeister.

Glenn revient dans sa ville natale après un séjour en prison (pour avoir tué un gamin alors qu'il conduisait en état d'ivresse). Il retrouve son frère Puppy, le shérif Bobby Blanchard (on comprend que Glenn le déteste depuis l'adolescence), la mère de celui-ci Mary, Jowell, son ancienne amante et mère de son jeune fils David, qui a eu entre temps une liaison avec Bobby. En deux jours Glenn aura le temps de commettre deux meurtres et deux viols. On retrouve dans ce roman au réalisme très noir le rythme lent, déjà présent dans "Joe". L'intrigue, finalement très mince dans son contenu, se déroule comme un lent travelling cinématographique, qui serait filmé par une caméra à bord d'un vieux pickup, au cours des errances sur ces routes de cette région du Mississipi, où l'auteur a vécu toute sa vie. Les personnages sont visualisés par leurs gestes banals répétés : les cigarettes qu'on roule, les cannettes de bières qu'on décapsule (on boit beaucoup chez Larry Brown) tout en conduisant. L'atmosphère et la psychologie des personnages est d'abord posée par ces détails du quotidien. D'où vient le mal chez Glenn ? Se transmet-il de père en fils (Virgil est un vétéran de la guerre de Corée), est-il dû à l'évènement traumatique de son enfance, a-t-il été insufflé par une mère qui voulait se venger de son mari adultère ? Pourquoi Bobby, orphelin de père (enfin, le pense-t-il), a-t-il, lui, choisi le chemin de la loi ? Dans cette noirceur ne subsiste qu'une mince lueur, celle du lien qui s'est créé en dépit de tout entre Virgil et son petit-fils.

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Fay

Un roman très "américain". Apparemment les personnages ne sont pas au courant qu'on peut boire de l'eau. Même chose pour la cigarette. J'imaginais en permanence les personnages entourés d'un nuage de fumée.

Moi qui ai horreur de cela, ça a finit pour me déranger alors que ce ne sont que des mots.

Le roman est violent et vulgaire.

J'ai trouvé le roman un peu long par rapport à l'histoire proposée. Il y aurait pu avoir plus de rythme.

J'ai aimé suivre les aventures de Fay sans m'attacher à elle.

Quant à la fin je l'ai détestée. C'est tout ce que je n'aime pas !!!!
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Fay

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Fay

Si au départ le pavé de + de 500 pages m'inquiétait et bien il n'en était plus rien une fois lancée. Un vrai page-turner! J'ai adoré retrouver la plume de Larry Brown, c'est noir, trash et ça prend aux tripes. Et quel personnage cette Fay ! C'est une jeune fille de 17ans qui décide de fuir son quotidien et sa famille avec un père violent et abusif. Et la voilà en train de faire du stop et évidemment plusieurs rencontres. Fay est spéciale, par moment très naïve et par moment trop mâture pour son âge. Et cette façon d'aborder certaines situations où on a la sensation qu'elle ne ressent rien. Je ne veux rien vous dévoiler car ça serait vous priver d'un super moment de lecture, mais au final, Fay c'est une fille qui cherche à s'émanciper, à se construire et qui souhaite juste aimer et être aimée. Elle ne laissera d'ailleurs personne indifférent dans son parcours. C'est un coup de coeur pour moi. Si vous aimez les romans noirs sur la société alors foncez découvrir Fay !

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Affronter l'orage

J’aime beaucoup me lancer dans des recueils de nouvelles pour découvrir un nouvel auteur. Ce ne sont jamais des coups de cœur puisque j’ai “besoin” d’avoir des romans denses pour vraiment m'immerger dans une histoire.



Larry Brown me faisait envie et peur à la fois. J’en ai entendu parler en positif mais vu les thématiques, je pouvais adorer comme détester sa plume.



Et, si toutes les nouvelles ne m’ont pas convaincue, je dois dire que certaines m’ont plus marquée que d’autres.

J’ai eu un coup de cœur pour la deuxième nouvelle qui raconte l’histoire d’une femme alcoolique (que l’on suit). On la voit se trouver des excuses, essayer de nier l’évidence, on observe aussi son entourage… La profondeur de la description psychologique permet de bien rendre la détresse et l’addiction dont elle est victime.

J’ai aussi aimé l’une des dernières nouvelles qui dépeint une jeune femme mère qui ne vet assumer aucune de ses responsabilités.

Dans l’une comme dans l’autre, avoir pris le parti de traiter de personnages féminins accablés par des désastres qui touchent habituellement les hommes dans la littérature !



A contrario, il y a une nouvelle qui m’a posé une difficulté à la lecture : nous sommes dans le cerveau d’un jeune homme et plusieurs histoires qu’il a vécu s’intercalent de manière aléatoires et brouillant ce qui rend la compréhension desdites histoires absolument chaotique. J’en suis ressorti avec l’impression d’avoir eu le cerveau secoué dans tous les sens.



J’ai plutôt apprécié cet ouvrage et comme j’ai d’autres livres de cet auteur dans ma pàl, je vais continuer ma découverte.


Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Père et fils

Tout c’que je connaissais de Larry Brown c’était que ce mec avait écrit Joe, que j’avais pas pris le temps de lire mais que j’avais été voir au cinéma parce que y’avait le gosse de Mud qui jouait dedans et que mon srab Robin m’avait dit « mais si bouges toi le cul viens on y va c’est toi qu’invite en plus ».



En dehors du super jeu d’acteur de Nicolas Cage,(LOL) j’avais beaucoup aimé l’ambiance du film, des mecs qui tentaient de vivre dans des contrées oubliées par Dieu lui-même ou en tout cas, là où il aurait pas vraiment envie de foutre les pieds tellement y’a de fermes ghettos et des crasseux qui seraient capable de prendre n’importe quel redneck à la baston et d'se faire chier dessus Chuck Norris lui même.



Pardon. Je reviens un peu dans le vif, ce petit bouquin de Larry Brown que j’ai lu en un après-midi tellement j’me suis laissé porter (j’en ai oublié de manger mon goûter tartines grillées au miel, argument choc n°1) se passe à peu près avec les mêmes gueules un peu cassées, des types qui vivent de bricoles et de cages à poules, dans des bleds qui pourraient servir de lieux de décors à une saison de True Detective, tout ça dans les années 60.



J’avais déjà fait un laïus sur les moments père/fils comme quoi ça me foutait les foies et que c’était difficile d’être objectif tellement ça me parle. Mais pour une fois j’ai été surpris (dans le bon sens ce qui fait genre un peu l’argument choc n°2).



Ça s’appelle Père et fils donc tu t’attends au moins à ce que y’ait deux protagonistes qui partagent des moments forts.

Bah là pas trop si ce n’est que c’est tendu du cul pour le personnage principal de l’histoire, Glen. En fait c’est une putain d’ordure qui vient de purger 3 ans de prison pour avoir renversé un gosse un soir de beuverie. Jusque là tu te dis bon ok le mec va revenir, rédemption clic-clac, emballé c’est pesé.



Eeeeeeeh non ! On flirte même adroitement avec ce qui pourrait s’apparenter à du roman noir, Glen étant un affreux jojo (bon ok j’en rajoute un peu, on lui découvre une pseudo sensibilité quasiment à la fin de l’histoire). Son père conscient d’avoir mis au monde un gamin malade gouverné par la haine, essaye de faire avec. Il doit aussi faire avec pas mal de fantômes ; sa femme morte et d’autres surprises que je peux pas révéler ici sinon j’vais faire péter le quota de spoils qu’est déjà bien atteint à mon avis.



Bref le type là Glen il sort de taule et, bim il rebute deux types dans la foulée. Comme ça gratos.



Vont graviter autour de ce père et de son fils toute une batterie de personnage s’efforçant de vivre au mieux leur vie défoncée.



Le style de Larry Brown est magnifique, j’pèse pas mes mots. Tu vois quand tu mets du lait dans ton café pour le rendre moins fort mais que ça change pas trop le gout en même temps ? Bah c’est ça. En fait il a des mots qui transpirent le côté sauvage des régions du sud des étazunis, y’a une espèce de poésie de bouillasse et de vents secs, d’éclairs et de tempêtes à t’faire pisser dessus n’importe quel breton.



Voilà, j’ai pris une petite claque quand même alors je tenais à vous en faire tous profiter.
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Fay

Mon impression a froid (je viens tout juste d’en terminer la lecture).



J’ai eu beaucoup de difficulté à terminer ce bouquin, je ne me suis pas du tout attachée aux personnages. L’action est lente truffée de détails inutiles. C’est un roman ou une femme est le personnage principal, mais c’est écrit par un homme et j’ai trouvé que ça paraissait beaucoup. Je ne sais pas comment expliquer autrement que parfois on dirait qu’un vieux monsieur a écrit sur papier ses fantasme et sa vision de la femme un peu arriérée.

Je n’ai vraiment pas aimé et je ne recommande pas du tout.

Dommage, j’avais lu beaucoup de commentaires élogieux.
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Joe

Avec ce roman, on plonge dans les tréfonds de l'humanité.



On suit Garry Jones et sa famille qui vagabonde dans le Mississippi. Parler de famille dysfonctionnelle serait un euphémisme : Garry ne connait pas sa date de naissance, n'a jamais été à l'école, ne sait pas ce qu'est une brosse à dents ou une église. Son père est une raclure de bidet de la pire espèce, capable de vendre femme et enfants pour un peu d'alcool. Sa mère, brisée par la vie qu'elle a vécu et la perte de plusieurs enfants, est complètement amorphe et ne lui est d'aucune aide.

Mais on s'attache à ce garçon, travailleur et déterminé à s'en sortir. C'est lui qui va nourrir sa famille, essayer de bricoler la maison abandonnée qu'ils ont investi et économiser le peu d'argent qu'il arrive à sauver de son père pour s'acheter un camion.



Il rencontre Joe, qui lui donne un travail, le prend sous son aile et fait office de figure paternelle, même si lui-même est loin de la perfection. Il est alcoolique, bagarreur, parieur, il a passé quelques années au pénitencier et joue avec le feu ce qui semble le rediriger tout droit vers la case prison.



Une lecture sombre, assez désespérante et en même temps pleine d'humanité.

Larry Brown n'est pas manichéen, ses personnages sont écrits avec justesse, ils sont attachants malgré toutes leurs imperfections.

On s'y croirait, dans les forêts du Mississippi, mais on est content que le voyage se fasse à travers le livre et qu'on puisse laisser toute cette misère entre ses pages.
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Sale boulot

Lorsque le zigue @nestormaigret a qualifié ce roman de "Boulversifiant" je n'ai pas résisté à aller voir ça de plus près ! Eh bien... je viens à l'instant de refermer ce livre et je tenais à le remercier ici !

Sale boulot de Larry Brown est un roman intimiste, tragique qui se déroule en huis clos dans une chambre d'hôpital. J'avais l'impression d'être assise là, en face de Braiden et Walter, d'écouter attentivement leurs histoires et leurs silences.

22 ans que Braiden est allongé là, sans ses jambes, sans ses bras. Alors il part loin dans sa tête, s'inventant mille vies et mille dialogues (dont un en particulier avec Jésus qui est tout bonnement magistral !)

Et il y a Walter qui, lui, n'a plus de visage et des problèmes de cerveau mais la totalité du corps. Oui, ils ont été tous les deux mutilés parlant guerre. Oui il y a la couleur de peau qui les différentie (Braiden est noir, Walter est blanc) et entre eux aurait pu naître un silence, un écart. Mais ces deux là vont se parler en une nuit, se raconter à travers leurs souvenirs d'enfance, leurs doutes, ce qui a fait malgré la pauvreté, malgré les affres de leurs familles, parfois la beauté d'un instant. En une nuit, c'est la vie, la mort. Ce sont les rêves, les espérances mais aussi la douleur, les cicatrices, l'odeur des biscuits du matin et la peau des femmes.

En une nuit, Larry Brown, nous offre à lire l'histoire de ces deux vétérans. Elle est puissante, sombre, dans une langue incroyable, une maîtrise parfaite.

@nestormaigret : j'ai adoré ! Encore merci.
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Affronter l'orage

Un recueil de nouvelles très répétitives. On y côtoie le sexe, l'alcoolisme et les problèmes d'américains caricaturaux. Livre a lire rapidement, et on ne doit pas s'attendre à de la grande littérature. C'est probablement dû a la traduction de l'anglais au français, mais les nouvelles sont écrites a l'aide de phrases courtes sans sonorité qui nous aide a apprécier le récit. En revanche gros point positif pour la qualité de l'édition gallmeister (papier, impression etc..) au top !
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Dur comme l'amour

L'amour, l'écriture, la bière, les femmes,etc.



Ce recueil est formidable parce qu'il nous démontre en trois parties distinctes l'étendue du talent de Larry Brown :



-La 1ère partie (de la page 11 à la page 155) : elle comporte huit nouvelles d'une vingtaine de pages environ où il est question d'un homme qui parfois écrit (mais aussi d'une femme graphomane dans la nouvelle «L'apprentie»), de personnages qui déambulent en ville de bar en bar pour trouver des femmes ou pour en fuir une, qui le plus souvent éclusent des quantités astronomiques de canettes de bière conservées dans le coffre bien réfrigéré de leur voiture.

Il est aussi question de chien raide mort dans la cour, de vagin trop large, de chasse à l'exhibitionniste, etc.



-La 2nde partie (de la page 159 à la page 194) : c'est une pièce de théâtre d'environ 40 pages qui se déroule dans un tribunal de l'absurde d'un comique burlesque.



-La 3ème partie (de la page 197 à la page 316) : il s'agit d'une longue nouvelle ou d'un court roman de 120 pages environ, intitulée « 92 jours », qu'on peut se procurer en folio 2€ chez Gallimard.

Léon Barlow, le personnage principal, écrit sans cesse, et bien que son talent soit souvent reconnu, il ne reçoit que des lettres de refus d'éditeurs. Il a décidé de vivre au jour le jour. Il travaille quelque temps (en peignant des maisons, par exemple) puis laisse tomber, vit de ce qu'il vient de gagner et écrit jusqu'à ce que l'argent soit épuisé. Puis il se remet à travailler quelques jours de plus et ainsi de suite. C'est un plan qui lui était venu sur une impulsion, mais dès qu'il l'avait adopté il s'était juré de s'y tenir tant qu'il vivrait.



En définitive, il y a du Fante et du Bukowski dans ce livre. Il est à la fois hilarant et triste, brutal émotionnellement. Je vous le recommande vivement.
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Joe

Il se passe pas grand chose dans cette contrée rurale du Mississippi ; pourtant, on reste accroché à ce texte en raison d'une écriture vivante et forte qui rappelle un peu celle d'Harry Crews...
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L'usine à lapins

C'est ma troisième excursion livresque dans les écrits de Larry Brown, et penser qu'un jour mes découvertes prendront fin puisque malheureusement il a quitté ce monde est toujours un déchirement.



Comme d'autres auteurs américains que j'affectionne particulièrement, il avait le talent pour nous offrir des romans noirs où les désespérés, les poissards, les bouseux, les laissés pour compte, étaient mis en lumière dans les coins les plus reculés des États-Unis. Les oubliés de l'Amérique étaient ses stars.



L'usine à lapins son dernier roman, auparavant publié chez Gallimard en 2005 et chez folio en 2008, fait dorénavant partie de la collection totem de chez Gallmeister avec une traduction révisée. Les fans de Larry Brown et de cette maison d'édition ne peuvent que se réjouir.



Derrière cette couverture, assez cocasse, se cache une petite merveille où les bêtes volent parfois la vedette aux humains et se révèlent même parfois bien plus malignes et moins dangereuses malgré les apparences.



L'histoire a beau être très sombre, parfois assez violente, on s'attache à chacun des personnages plus désespérés les uns que les autres. On comprend aisément leurs penchants pour l'alcool et autres substances illicites qui les aident certainement à supporter ces vies de merde. (N'ayons pas peur des mots, on n'est pas chez Disney, mais dans le Mississippi de Larry Brown.)



Et malgré la violence véhiculée dans cette histoire, malgré les rêves brisés, et les âmes perdues, ce récit absolument irrésistible fait sourire assez sournoisement.



Alors même si l'usine à lapins est dorénavant fermée, il ne tient qu'à vous de la faire revivre en vous plongeant dans cette histoire aussi succulente qu'un bon civet.



Des hommes, des femmes, des bêtes, de la picole, de la fumette, et même du sexe, et ouais tout y est, alors surtout ne tardez pas trop, ce serait dommage de passer votre chemin et de rater cette incontournable escapade américaine.



Chronique complète sur mon blog (lien ci-dessous)
Lien : https://dealerdeligne.wordpr..
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Fay

C'est lent, très lent ...vraiment trop lent à cause d'un style très descriptif qui se perd dans des détails inintéressants. Pourtant c'est dommage car certains passages sont prenants voir stressants mais ça ne dure pas bien longtemps . Je n'ai vraiment pas accroché à tel point que j'ai survolé les derniers chapitres, ce qui m'arrive rarement . C'était la première fois que je lisais du Larry Brown... peut-être cet auteur n'est il pas fait pour moi?
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Sale boulot

Braiden est là, dans ce lit d’hôpital, sans bras ni jambes depuis la guerre du Viet-Nam il y a 22 ans. Il tient le coup grâce à ses rêveries qui le mènent en compagnie de ses ancêtres africains, ses bavardages avec Jésus, et l'aide complice d'une infirmière noire comme lui, qui le livre en bière et en canabis.

Il voit débarquer un jour Walter, un petit blanc élevé dans la misère, défiguré depuis la même guerre, en proie à de bizarres "crises", qui ne sait pas trop pourquoi il est là, et traîne avec lui une histoire d'amour mi-glauque mi-pure avec une jeune femme dont le corps a été défiguré par des morsures de chien.



Ils vont peu à peu s'apprivoiser, se confier jusqu'à un épilogue où tout s'explique plutôt tragiquement, et qui témoigne de la compassion qu'ils ont partagée.



C'est plutôt aigu dans la critique de la guerre : qu'est ce qui y a mené ces deux jeunes gars qui n'ont vraiment aucune raison de vouloir se battre pour une patrie qui n'a pas été tendre avec eux, et les conséquences dramatiques de cet engagement qui a gâché leur vie au-delà du descriptible. C'est présenté en courts chapitres où ils parlent alternativement, dans un style oral réaliste,  très frustre et inélégant, qui m'a beaucoup gênée.

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Père et fils

Fluide et on y retrouve un peu l’âme des livres qu’on lisait il y a longtemps. Je reste sur ma faim, l’histoire est bien romancée mais pas assez ficelée. On prévoit la fin assez rapidement.
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92 jours

Leon Barlow vit seul depuis son divorce avec sa femme. Il boit de la bière et encore de la bière et essaye désespérément d’écrire. Mais sa femme lui réclame sa pension alimentaire, ses potes viennent boire avec lui et lui faire lire leur poèmes. Pour vivre il peint des maisons pendant quelques jours le temps de se renflouer et de remplir le garde manger et se remet à écrire. Il envoie ses nouvelles aux quatre coins du pays mais son talent n’est pas encore reconnu à sa juste valeur et il ne reçoit que des refus…

92 jours est une novella, une longue nouvelle, à la sauce Bukowski. On y retrouve les thèmes chers à l’auteur du Journal d’un vieux dégueulasse : l’alcool, l’écriture, la précarité, les petits boulots, les femmes… Une bonne histoire qui donne envie de lire les autres livres de l’auteur.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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Père et fils

Voilà un livre sombre, moite, un drame n’offrant aucune possibilité de rédemption.



Sud des Etats-Unis, sa chaleur, sa lourdeur et ce racisme comme une seconde peau.

Tout est en place, dès les premières page de ce fabuleux roman : la sécheresse de la terre, un vieux pick-up rongé par les années, le regard des hommes fatigués.



D’une écriture parfaitement maîtrisée, Larry Brown nous entraine d’un bout à l’autre, nous laissant constamment dans le doute, faisant très subtilement monter la pression jusqu’au niveau maximum supportable.



Ce coin d’Amérique profonde où l’humanité semble avoir disparue et où la noirceur avale les hommes est décrit par l’auteur avec la précision des plus grands du « nature writing », genre dont s’est fait la spécialiste la maison d’édition Gallmeister. Les personnages, en mal d’amour, d’espoir et de vie traversent les pages en soulevant la poussière.



Glen d’abord, qui noie ses rancœurs, sa colère et son chagrin dans l’alcool et des actes monstrueux. Bobby, shérif du comté qui lutte chaque jour contre des crimes qui semblent quotidiens : ivresse, bagarres, maltraitance, décès d’enfants…



Un roman lent, brutal, une écriture simple, puissante, percutante.



Édité dans l’excellente collection Totem chez Gallmeister
Lien : https://bonnesfeuillesetmauv..
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Fay

Larry Brown fait de la lie américaine son terreau favori.



Entre ses pages s'abrite un ramassis de gueules cassées, paumés, mal barrés, minables et fripouilles qui nous sont racontés avec une infinie tendresse.



Mâchoires béantes, ils avalent.

Mécaniquement. Le jour, la nuit, whisky, burgers, café, bières, kilomètres d'asphalte au volant des picks-up, fumée de hasch et rebelote...

Comme un leitmotiv.



Quand ils sont bien défoncés, ils ont la gâchette sensible, sautent sur tout ce qui bouge (dans tous les sens du terme) et se démontent la gueule à coup de poings.



On aime, ou pas.



Ma grosse déception c'est le texte.

La traduction ne vaut rien. Truffée de coquilles très repérables.

J'avais gardé un souvenir si lumineux de "Joe".

Dommage.
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