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Citations de Larry Tremblay (217)


concentre-toi. Oublie. Crée. Il y a des jours où tout commence, d'autres où tout finit. Il ne tient qu'à toi que celui-ci en soit un où tout commence. Respire
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La maison faisait du silence comme les orangers faisaient de la lumière.
p. 95
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Depuis que les garçons attendaient le retour de Soulayed, le temps était devenu étrangement long. Les minutes s'étiraient comme si elles étaient faites avec de la pâte. L'un des frères partirait à la guerre et ferait exploser les baraques militaires de la drôle de ville comme l'avait appelée Soulayed. Ils en parlaient sans arrêt. Sur qui le choix de leur père s'arrêterait-il? Pourquoi l'un plutôt que l'autre? Aziz jurait qu'il ne laisserait pas partir son frère sans lui, Amed affirmait la même chose. Malgré leur jeune âge, ils étaient conscients de l'honneur que Soulayed leur avait fait. Ils étaient subitement devenus de vrais combattants.
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Si Amed pleurait, Aziz pleurait aussi. Si Aziz riait, Amed riait aussi. Les gens disaient pour se moquer d'eux : "Plus tard ils vont se marier."
Leur grand-mère s’appelait Shahina. Avec ses mauvais yeux, elle les confondait tout le temps. Elle les appelait ses deux gouttes d’eau dans le désert. Elle disait : "Cessez de vous tenir par la main, j’ai l’impression de voir double." Elle disait aussi : "Un jour, il n’y aura plus de gouttes, il y aura de l’eau, c’est tout." Elle aurait pu dire : "Un jour, il y aura du sang, c’est tout."
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Tu es Amed et tu es Aziz. Tu es les deux. Ne cherche plus ton frère parce qu’il est dans ton cœur.
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« Les mots ne sont jamais innocents. Ils cachent des intentions secrètes qui orientent l’attention du lecteur, suscitent en lui des images, éveillent des désirs, engendrent des besoins », aimait-elle répéter.

(Alto, p. 103)
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Mais pourquoi faut-il vivre dans un pays où le temps ne peut pas faire son travail. La peinture n'a pas le temps de s'écailler, les rideaux n'ont pas le temps de jaunir, les assiettes n'ont pas le temps de s'ébrécher. Les choses ne font jamais leur temps, les vivants sont toujours plus lents que les morts.
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Le plus difficile, ce n’est pas de jeter la terre dans le trou pour le recouvrir, tu m’as vu, j’ai bien fermé le trou. Le plus difficile, c’est de chercher dans les débris. Ma mère, j’ai vu sa tête ouverte. Je ne reconnaissais plus la bonté de son visage. Du sang, il y en avait sur les murs percés, sur les assiettes cassées. J’ai ramassé avec mes mains nues les restes de mon père. Il y en avait beaucoup... Personne ne devrait avoir à faire ça.
Page 37
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La souffrance était la chose la plus inutile de la création.
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Quand tout le monde lira le même livre, ce sera la fin de la littérature et la victoire du livre en tant que pure marchandise. Et nous n'en sommes pas loin. Le littéraire, en se "bestsellerisant", se conforme aux lois qui régissent la marchandise, répondant à des critères d'emballage, de goût, de diffusion, de marketing, lesquels préexistent au contenu même du livre et, en fait, l'écrivent dans le dos de son auteur.
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Si vous demandez à ma mère ce qu'elle pense de moi, elle vous répondra que j'exagère tout le temps.

Si vous demandez à mon père, il dira la même chose. Et si ma petite sœur parlait, je suis presque sûr que ce serait pareil. Tout ça parce que je parle dans un micro imaginaire. Ça m'amuse, moi, de transformer ma vie en reportage. Pourquoi c'est un problème?
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Il se posait lui-même la question du mal. Il était trop facile d'accuser ceux qui commettaient des crimes de guerre d'être des assassins ou des bêtes féroces. Surtout quand celui qui les jugeait vivait loin des circonstances ayant provoqué ces conflits dont l'origine se perdait dans le tourbillon de l'histoire. Qu'aurait-il fait, lui, dans de pareilles situations ? Aurait-il été, comme des millions d'autres hommes, capable de tuer pour défendre une idée, un bout de terre, une frontière, du pétrole ? Aurait-il été lui aussi conditionné à tuer des inconnus, femmes et enfants ? Ou aurait-il eu le courage, au risque de sa vie, de refuser l'ordre qu'on lui donnait d'abattre d'une rafale de mitraillette des gens sans défense ?
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La route était secouée de joie et de colère
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Tu ne comprends rien. Je veux que toi et moi, nous nous engagions dans une expérimentation existentialiste. Il faut sortir des sentiers battus. Trouver de nouvelles façons de vivre les relations humaines. Nous sommes jeunes, nous n'allons pas reproduire bêtement ce que nos parents ont fait.
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Cette médiatisation outrancière de la mort révèle l'état pathologique dans laquelle la société maintient ses membres.Le vautour, dans cette histoire, c'est aussi lui, surtout lui, la main prolongée par une télécommande. Suant à grosses gouttes, fusionné au cuir de son fauteuil, il se délecte du malheur des autres.
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Ton nom est grand, mon coeur, trop petit pour le contenir en entier. Qu'as-tu à faire de la prière d'une femme comme moi? Mes lèvres touchent à peine l'ombre de ta première syllabe. Mais, disent-ils, ton coeur est plus grand que ton nom. Ton coeur, si grand soit-il, le coeur d'une femme comme moi peut l'entendre dans le sien.C'est ce qu'ils disent en parlant de Toi, et ils ne font que dire la vérité. Mais pourquoi faut-il vivre dans un pays où le temps ne peut pas faire son travail? La peinture n'a pas le temps de s'écailler, les rideaux n'ont pas le temps de jaunir, les assiettes n'ont pas le temps de s'ébrécher. Les choses ne font jamais leur temps, les vivants sont toujours plus lents que les morts. Les hommes dans notre pays vieillissent plus vite que leur femme. Ils se dessèchent comme des feuilles de tabac. C'est la haine qui tient leurs os en place. Sans la haine, ils s'écrouleraient dans la poussière pour ne plus se relever. Le vent les ferait disparaître dans une bourrasque. Il n'y aurait plus que le gémissement de leur femme dans la nuit. Ecoute-moi, j'ai deux fils . L'un est la main, l'autre, le poing. L'un prend, l'autre donne. Un jour , c'est l'un, un jour, c'est l'autre. Je t'en supplie, ne me prends pas les deux.
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Je te parle avec de la paix dans mes mots, dans mes phrases. Je te parle avec une voix qui a sept ans, neuf ans, vingt ans, mile ans. L'entends-tu?
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Mais le cœur est un animal inquiet, toujours sur ses gardes, pire qu’un chien paranoïaque.
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Je ne peignais pas de paysage. Ma peinture ne supportait pas le grand air. Pas besoin de montagnes, de rivières, de déserts, de pâturages ni de plages léchées par les vagues. Encore moins de soleil, de lune, de nuages. Ton corps me suffisait à peindre l’univers.
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Les deux frères étaient couchés sur le toit de la maison. Les premières étoiles venaient d'apparaître. Elles perçaient le ciel une à une, avant de le cribler par dizaines de leurs feux scintillants. Amed et Aziz avaient pris l'habitude de monter là-haut profiter de la brise. Ils s'étendaient sur le dos près du gros réservoir d'eau et plongeaient leurs regards dans la nuit infinie.
- Ne sois pas triste, Amed. Bientôt, je serai là-haut. Promets-moi que tu viendras chaque soir ici pour me raconter ta journée.
- Comment je ferai pour te trouver, il y a tellement d'étoiles ?
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