Citations de Larry Tremblay (217)
Tu n’as pas remarqué? Les bruits ne font plus le même bruit, et le silence, on dirait qu’il se cache comme s’il préparait un mauvais coup.
Je me remémore en conduisant
Les chants de Maldoror
deux capsules de bière
prennent la place
de mes yeux
Elle se laissait bercer par la musique des insectes, levait la tête en cherchant la lune des yeux. Elle la regardait comme si c'était une vieille amie qu'elle venait rencontrer. Certaines nuits, la lune lui faisait penser à une empreinte d'ongle dans la chair du ciel. Elle aimait ce moment où elle se tenait seule devant l'infini.
"De toute façon, a-t-il fini pas dire, ça n'a pas de sens d'envoyer l'un à la mort en sachant que celle-ci à déjà touché l'autre de sa main invisible. Mais que faire ?"
Et mon coeur est cassé comme un caillou. Et je pleure des larmes qui me déchirent le visage.Mais comme tu le constates, j'ai une voix calme. Mieux encore, j'ai une voix paisible...
Je devinais la prodigieuse quantité d’énergie nécessaire pour demeurer soi-même, devinais qu’il suffisait d’un moment d’inattention, d’une faiblesse passagère pour glisser entre les gentes d’un autre que soi.
Les hommes dans notre pays vieillissent plus vite que leur femme. Ils se dessèchent comme des feuilles de tabac. C’est la haine qui tient leurs os en place. Sans la haine, ils s’écrouleraient dans la poussière pour ne plus se relever. Le vent les ferait disparaître dans une bourrasque. Il n’y aurait plus que le gémissement de leur femme dans la nuit.
Je me suis fait la réflexion que tu t'étais plutôt bien débrouillé malgré ta méconnaissance du français. Tu avais trouvé ce que tu cherchais sans problème apparent.
"Te peindre, comme je l'avais fait, avait été un acte sexuel. À coups de pinceaux, j'avais abusé de ton corps."
Tu as ébranlé ma vie comme un coup de poing que je n'ai pas eu le temps de voir arriver. A peine un mois auparavant, tu avais tenté de me dévaliser en pleine nuit. Tu avais espéré quoi ? Que je cachais mon argent sous mon matelas ? J'aurais été flatté si tu étais venu pour me voler une toile. Mais tu étais ignorant et vulgaire malgré tes beaux vêtements. Tu ne savais rien de l'art, tu n'avais aucune idée de l'artiste que j'étais. Tu avais cru repartir avec une montre, une télé, des babioles. Tu m'as sauté dessus comme un chat. Une bête d'égout. Dommage que tu n'aies pas pu me dévaliser chaque soir. J'étais prêt à subir de ta part ces violences qui s'enfoncent dans la chair comme des hameçons.
(p.23)
On me donne le choix
entre le mal et le bien
Cela me paraît peu
y a-t-il autre chose ?
Je gratte le mal
trouve le bien
Je gratte le bien
trouve le mal
Autour de moi
personne
à qui en parler
"On n'envoie pas un enfant malade à la guerre. On ne sacrifie pas ce qui est déjà sacrifié."
Qu’y a-t-il derrière ce qui est ?
Je devine que la jeunesse crépite
des braises entre les dents
L’angoisse installe
un poste de douane
au milieu de ma chambre
Pour entrer
dans le sommeil
je montre
un passeport phosphorescent
Je caresse les hublots de mon rêve
Bonjour. Je m'appelle Marco. J'ai sept ans et demi avec des poussières. Comme dit mon père quand on lui demande l'heure. Il répond toujours: "Il est cinq heures et des poussières." Il y a toujours de la poussière sur la montre de mon père.
Le parfum des fleurs est leur sang.
Les fleurs sont courageuses et généreuses. Elles répandent leur sang sans se soucier de leur vie.
Voilà pourquoi elles se fanent si vite, épuisées d'avoir offert leur beauté à qui veut bien la voir
Les hommes dans notre pays vieillissent plus vite que leur femme. Ils se dessèchent comme des feuilles de tabac. C’est la haine qui tient leurs os en place. Sans la haine, ils s’écrouleraient dans la poussière pour ne plus s’en relever.
Les hommes dans notre pays vieillissent plus vite que leur femme. Ils se dessèchent comme des feuilles de tabac. C'est la haine qui tient leurs os en place. Sans la haine, ils s'écrouleraient dans la poussière pour ne plus se relever. Le vent les ferait disparaître dans une bourrasque. il n'y aurait plus que le gémissement de leur femme dans la nuit.
C'est bien que dans notre existence quelque chose arrive parfois à nous secouer, à nous sortir de nos banalités.
-A quoi ça sert de mettre au monde des enfants si c'est pour les sacrifier comme de pauvres bêtes qu'on envoie à l'abattoir!
Pour tuer le temps, ils s'amusaient à se faire exploser dans l'orangeraie. Aziz avait chipé à son père une vieille ceinture qu'il avait alourdie avec trois petites boîtes de conserve remplies de sable. Ils la portaient tour à tour , se glissant dans la peau du futur martyr. les orangers jouaient aussi avec eux. Ils se métamorphosaient en ennemis, interminables rangées de guerriers, prêts à lancer leurs fruits explosifs au moindre bruit suspect. (...)
Amed et Aziz tentaient d'imaginer l'impact au moment fatal.
- Tu crois qu'on va avoir mal?