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Critiques de Lars Saabye Christensen (35)
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Le Demi-frère

Une lecture fantastique, désopilante, captivante, qui allie le tragique et le comique, le grotesque et le sérieux, le suspense et l'évidence, le rêve et le cauchemar, le réalisme et l'impossible.

Une énormité : plus de 900 pages (version livre de poche). Ce n'est pas dans mes habitudes de signaler le nombre de pages, je m'en moque un peu, mais là, on a à faire avec un monument.

Une qualité stylistique indubitable. Que du plaisir, de la saveur, de l'arôme, pimentée, aigre-douce, suave, parfumée, musquée, parfois... un vrai régal.

(je ne connaissais pas du tout l'auteur, il apparaît que c'est une pointure).

L'histoire : résumer plus de 900 pages en quelques lignes, il ne s'agirait pas de lasser mon babéliaute préféré, mes baléliautes préférés, mission possible.

Se référer au titre : demi-frères. En fait peut-être, peut-être pas. Mais ils ont la même mère. Et quelques années de différence et quelques centimètres de différence. Car Barnum, le plus jeune, souffre de sa petite taille.

Ces deux-là, Fred et Barnum, sont élevés et vivent donc au milieu de trois femmes, trois générations, l'arrière grand-mère surnommée La Vieille, Boletta, la grand-mère et Véra, leur mère. Pas d'homme, pas de mari, pas de père. Cependant, Boletta est née d'un amour éphémère d'un marin égaré au Groenland et ainsi fantasmé et voué à une adoration digne d'un dieu. Le père de Vera, on n'en parle jamais. Et enfin Véra est violée par un inconnu aux 9 doigts, qui ressemble étrangement à celui qu'elle épousera quelques années plus tard et lui fera un second fils, Barnum.

Trois femmes, trois générations, qui nous font traverser l'histoire de la Norvège depuis 1945 jusqu'à pratiquement aujourd'hui (2000, plutôt). Une histoire pas si tranquille que cela.

Les personnages sont pratiquement tous à multiples facettes, complexes. Tous un peu honnêtes, un peu roublards, un peu compatissants, un peu cyniques. Aucun n'échappe à la plume acerbe, désabusée, cynique, de l'auteur.

Fort heureusement, l'auteur réserve à son lecteur, d'abord des énigmes, qui seront résolues ou pas, peut-être, peut-être pas, (pour reprendre une expression récurrente dans le roman), ce sera au lecteur de se faire sa propre idée. Et puis l'auteur a un sens de l'humour et de la dérision, maniés avec une empathie sans limite. Alors ces personnages restent humains, tristement humains (comme le concierge Bang ou l'agent d'assurance Arnesen), magnifiquement fragiles (Vivian, sa mère, le père de Peder, Fred bien sûr)...

Et ce livre parle de l'image, de ce que l'on voit et de ce que l'on croit voir. De ce qui est visible et laid, et de ce qui est caché. De celui que se cache, pour ne pas voir ou ne pas être vu. La maman de Peder joue à cache-cache avec son fauteuil roulant qu'on entend quand on ne la voit pas, la maman de Vivian se cache derrière sa voilette et pourtant elle veut voir. Mais est-ce qu'on peut voir quand on ne veut pas être vu ? Enfin, Barnum écrit des scénarios mais devra composer des adaptations. Tout ne serait donc qu'adaptation. Adaptation à quoi ?

Il n'y a pas de réponse. L'auteur ne donne aucune réponse. Qui est le père de Fred ? Est-ce Arnold ? peut-être, ou peut-être pas. On ne voit pas ce qu'on voit, mais on voit ce qu'on croit voir.

Une lecture très particulière. En tout cas, prenante et impressionnante.
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Herman

"Herman" roman de Lars Saabye Christensen, romancier et poète norvégien entre autre, récompensé en 1988 par le prix de la Critique.



"Herman" prénom de ce jeune garçon de 11 ans, dans la Norvège des années 60, fils unique, plein d'imagination et de questionnement, "des pensées par milliers sourdant" dans son esprit "même quand la lampe est allumée". Un jeune garçon vivant dans son monde, moqué par ses camarades et ses professeurs. Avant qu'une maladie rare entraînant la chute de ses cheveux ne fasse naître de la pitié chez son entourage. Un jeune garçon au caractère bien trempé, faisant preuve d'une certaine clairvoyance, de repartie et d'humour.



Des traits d'humour qui n'ont pas manquer de me faire sourire de temps à autre malgré cet univers particulier, le monde vu par les yeux d'un enfant. Un style d'écriture parfois déstabilisant, qui fait d'Herman un garçon très attachant et d'Herman, le roman, un livre plaisant à lire sans être pour ma part exceptionnel.
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Le Demi-frère

Un très bon roman qui n'a pas de longueur excessive pour sa taille (800 pages).L'histoire est captivante et tient en haleine de bout en bout.Le dépaysement est assure et c'est un plaisir de suivre ces aventures tout au long du livre.On assiste ici à un feu d'artifice imaginatif pour notre plus grand bonheur.
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Le Demi-frère

Plus de 10 années se sont écoulées et ce livre resurgit soudainement d'un vieux carton.

Que reste-t-il une fois le plaisir de lire achevé et la dernière page tournée ?

Pour Le Demi-frère, j'opte pour une demi-opinion et donc la demi-note tant j'ai le souvenir d'avoir adoré certains passages et souffert des langueurs d'autres. Roman du tout et du rien, du tragique comme du comique, je l'avais refermé avec regret tout en me souvenant encore des moments où j'attendais impatiemment qu'il se passât quelque chose. Long mais court à la fois ce roman est à mi-chemin entre l'envie et la frustration... Comme un excellent champagne, j'ai encore l'impression dans la bouche même si j'ai perdu les bulles...
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Obsèques

Prenons en exemple les pages 104 et 105 de ce roman : le nom de Kim Karlsen y apparait 8 fois. Si j'extrapole sur les 315 pages restantes, je vais devoir lire ce nom encore 1240 fois.

412 + 8 + 1240 = 1660

Qui aura le courage de démontrer que ce calcul de probabilités est fantaisiste ?..........



.......Loin de moi l'idée d'imposer la lecture de ce livre, je suis donc allé jusqu'au bout par la voie rapide en me contentant de compter les Kim Carlsen. J'en conclus que : qu'il soit bon ou mauvais un roman n'est pas un calcul de probabilités.

Néanmoins, de la page 9 à la 199, j'en ai compté 468 ce qui donne une moyenne de plus de 2,4 fois par page. Ensuite , il disparait progressivement au bénéfice de simples Kim (plus familier) ou d'autres prénoms de la famille Karlsen.

Le gouvernement de Corée du nord songerait à autoriser la sortie du livre à la condition de pouvoir changer le patronyme en question.



Cette lecture, c'était juste : A day in the life
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Le Demi-frère

Le demi-frère est un roman bien singulier. Il n'a pas vocation à apporter toutes les réponses qu'il soulève. C'est une ligne de fuite qui disparaît à l'horizon. Fred est l'ainé, il est le fruit de l'agression subit par sa mère, l'auteur de ses jours a disparu. C'est un être ténébreux, taiseux au point de ne plus parler pendant des mois. Il est en quête d'identité, il veut soulever le voile, s'échappe à de multiples reprises, pour disparaître à son tour. Barnum est son demi-frère, qui à hérité de son père sa petite taille, il a du mal à contrôler ses sphincters, il est assez dissemblable de l’aîné. Son père à connu une vie riche en événements, il s'évapore aussi, enfin il me semble, ceci n'est plus très clair le livre à peine fermé. Et puis il y a l'arrière grand mère, la grand mère, et la mère, quatre générations sous le même toit. Cela défie toute esquisse, c'est déjà une aquarelle aux motifs délavés; le livre avec ses plus de neuf cent pages, est un fjord que les brumes norvégiennes oblitèrent. Tous les personnages connaissent des éclipses, soit il meurent, soit ils disparaissent physiquement, soit ils se retranchent en eux-mêmes. Le roman déstabilise le lecteur, quand il ne le désarçonne pas complètement, il a cette qualité de laisser libre cours à chacun d’interpréter, de flotter entre onirisme et clair-obscur.
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Obsèques

Jai abandonné, je l'avoue à moitié chemin...trop de verbiage, trop d'images, trop de fantasmes, trop de tout sans but ni signification... Soporifique et rasoir. Trop long aussi. Bbref, moi, je n'aime pas mais il trouvera sûrement des adeptes.
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Sur la touche

Sur la touche est un roman norvégien et cela se voit dès les premières pages. En effet, on a de nombreux noms à consonance norvégienne et ce n'est pas forcément évident pour la lecture (en tout cas pour moi certains passages ont été laborieux mais heureusement ce n'est pas souvent).



Otto est un petit garçon particulier. Même si ce n'est jamais écrit, le lecteur comprend rapidement qu'il est probablement légerement handicapé. Il ne fait rien comme tout le monde, il a ses raisonnements et ses logiques bien à lui. Son monde tourne autour de ses parents et du foot. Il aimerait bien jouer sur le terrain mais personne ne le lui propose et cela semble évident pour tout le monde qu'il ne sera jamais accepté par l'entraîneur.

D'ailleurs il n'est pas vraiment accepté par les autres enfants non plus. Si les adultes sont plutôt gentils et semble faire attention à lui, les enfants l'ignorent ou le laissent "sur la touche".



Otto est attachant malgré les bétises qu'il fait et les mensonges qu'il sort pour éviter d'être grondé. Et d'ailleurs il se rend bien compte qu'il ne devrait pas agir ainsi puisqu'il y a toujours mauvaise conscience et qu'il s'accuse souvent de ce qu'il se passe même s'il n'est pas fautif.



Un roman sympathique mais je me demande tout de même à quel public il est destiné car il me paraît trop complexe pour beaucoup de collégiens.
Lien : http://blogonoisettes.canalb..
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Herman



Voilà. J'ai été Herman.

Un peu à la marge mais pas tant que cela.

Avec des éclairs clairvoyants, une perception souvent fine des réactions que je suscite chez les autres.



Dans cet univers à la taille d'un enfant, et à celle plus précisément de l'enfant Herman, rien n'est manichéiste, mais subtile et nuancé.

Poétique et tendre aussi.







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Beatles

Grand et générationnel...
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Le modèle

Dans ce roman nous pénétrons dans le monde d'un peintre, Peter Whil et ce dernier nous entraîne dans les perspectives d'une future cecité .



Peter Whil est un peintre reconnu à l'aube de la cinquantaine, sa femme Hélène est une scénographe (elle travaille sur Le canard sauvage de Henrik Ibsen), tous deux sont les parents de Kaia, petite fille de 6 ans .

Ben , galeriste de Peter depuis 25 ans, gravite autour de la famille dont il est devenu un proche.



Peter prépare une nouvelle exposition, mais et suite à plusieurs malaises, il consulte un spécialiste qui lui apprend qu'il développe une rétinite pigmentaire le vouant aux « ténèbres à perpétuité ».



Dès lors, essayant d'abord de cacher à sa famille le diagnostic irrémédiable, Peter dévoré par la peur s'englue dans ses appréhensions , refuse la réalité... et, suite à un incident décide de faire le portrait de Kaïa , le modèle.

Mais la vie est pleine de surprises, les retrouvailles avec un ancien camarade de classe, Thomas Hammer seront lourdes de conséquences.



Deux niveaux de lectures apparaissent dans ce roman.

Une lecture au premier degré où nous suivons l'artiste dans sa vie quotidienne et familiale, et où nous pénétrons dans son atelier, chasse gardée de Peter, pour partager ses visons artistiques et leurs évolutions.

Un second niveau de lecture à mettre en parallèle avec la pièce de Ibsen.



N'ayant pas lu cette pièce, je me suis donc renseignée sur elle, et il est évident que la lecture du roman de Christensen apparaît sous un autre éclairage : avant tout roman psychologique, il révèle sa dimension philosophique : quelles sont les limites à ne pas franchir si l'on veut préserver son âme, et quelles seront les conséquences si nous les franchissons…



Pourtant j'ai trouvé cette lecture agréable malgré mes lacunes et les relents nauséabonds qui refluent suite au choix fait par Peter… mais cela, je vous laisse le découvrir !
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Obsèques

Passage à trépas et portrait d'un doux dingue, fragile et rêveur, Kim Karlsen.

En prologue, un de ses courriers signé Paul adressé à l'un de ses amis, tous fans des Beatles...

Suit alors une déambulation dans le labyrinthe des couloirs d'un hôtel, où le héros progresse "vierge et vide" car Kim est mort en ce 4 janvier 2001 et, amnésique à son réveil...

Une longue ballade, en compagnie de Kim, débute dans les paysages glacées, froids et bleues des îles Vesteralen dans les fjords du nord. de la Norvège.

Un passeur l'attend au bout d'un ponton.

Dans son périple, le héros va croiser les personnages emblématiques de sa vie, assister aux spectacles des événements qui l'ont marquée (notamment dans les années 70), lui permettant de reconstituer une identité.

Une ballade écrite comme un panégyrique fantastique relatant ses aventures.

Mais la ballade dans l'au delà s'achève après avoir réussi la traversée du Styx.

La première partie "The end" est close.

Succède alors à cette période, un nouveau temps, matérialisé par des sous parties ( Et d'un, Et de deux, Et de trois) où à lieu l'irruption de ses trois amis Gunnar, Ola et Sebastian, interrompus chacun à leur tour dans leur quotidien à l'annonce du décès de Kim en ce 5 janvier 2001.

Sous-parties, elles-mêmes entrecoupées par des tranches de vie de Kim éclairant des recoins cachés.

La boucle est bouclée, définitivement ancrées dans le réel, les obsèques ont lieux avec un hommage à l'amitié, un au revoir à l'ami retrouvé.

Dans ce roman particulier, à la structure étudiée, j'ai aimé flotter dans les limbes, me laisser porter dans un univers onirique, aux lisières du fantastique, proche de celui de Sjon.

Une découverte poétique et, la rencontre avec un auteur que je ne connaissais pas.
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Le Demi-frère

On entre dans ce roman comme ou dans une salle de cinéma : quand on sort, on éblouit par la lumière dont on a oublié l'existence, tant l'histoire nous a "attrapé". Le héros, Barnum, est quelqu'un qui va naitre un peu par hasard, après un frère Fred, avec lequel il entretiendra un lien ambivalent d'amour et de haine, de protection ou de tyrannie. Malmené par la vie, parce que petit, tout petit, se sentant seul et différent, souffre-douleur de ses camarades, il sera celui qui va raconter l'histoire de cette drôle de famille, dominée par les femmes, où les hommes ne sont passés que pour faire des enfants. Nanti de deux amis indéfectibles et de son demi-frère qui disparaîtra durant 28 ans, Barnum, devenu adulte, écrira des scénarii, et gagnera avec l'un d'eux le premier prix d'un concours privé; dans la lettre l'informant de son succès, le commentaire pourrait aussi bien s'appliquer au roman dans son entier :

" Le jury salue un scénario d'une grande originalité narrative, servi par un talent de conteur jubilatoire et un style très personnel donnant néanmoins libre cours à l'expansion des fantasmes singuliers de l'écrivain, qui peuvent également être interprétés comme

la métaphore d'une société dévoyée, vorace et oppressive."

Laars Saabye Christensen a été traduit dans 25 pays avec «Le demi-frère», et a reçu en 2002 le Prix littéraire du Conseil Nordique. Son style est unique et très pudique, aux antipodes du lyrisme .
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Obsèques

J'ai lu il y a quelques années "Beatles" et j'avais beaucoup aimé l'histoire de ces quatre jeunes norvégiens fans des Beatles qui découvrent la vie au rythme de leurs albums, de la drogue, des filles et des idéaux révolutionnaires.

Nous les avions laissé à la fin des années 70, à vingt ans, Kim s'enfuyant de l'hôpital psychiatrique où il était interné.

On retrouve Kim en 2001, mort.



La première partie du livre est assez surréaliste, étant donné qu'il relate les aventures et les rencontres d'un personnage décédé, mais il serait plus accessible si les souvenirs du livre précédent n'étaient pas si lointains...En effet de nombreuses allusions et retours en arrière à la fin des années 60 restent plutôt mystérieuses.



Très bien écrit, une écriture fluide et poétique mais malgré tout un roman un peu décevant.

En deçà de l'univers onirique des chanteurs, le portrait d'une génération déconnectée du réel, d'adultes restés plongés dans des rêves d'enfants, peu capables de prendre des responsabilités...Ils ont vieilli sans murir et trois d'entre eux se retrouvent un beau jour devant la tombe de leur copain d'enfance...

Un conseil pour vraiment l'apprécier : le lire dans la lancée de "Beatles".
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Beatles



Publié en 84 en Norvège avec un immense succès Beatles vient d'être traduit (2009).Sur la quatrième de couverture de ce gros roman de 643 pages figure "un Frantzen norvégien".Terreur de ma part,ayant lâchement déserté Les corrections à mi-parcours.Au bout de quelques pages l'un des jeunes protagonistes a épinglé un modeste poster des Animals sur les murs de sa chambre.Nous sommes en 1965.C'est gagné pour Lars Saabye Christensen.Pas seulement parce c'est ma génération,pas seulement parce que j'étais un grand fan des Animals d'Eric Burdon,pas seulement parce que le titre de ce livre reprend le nom d'un groupe qui a changé le siècle.Pas seulement parce que les "enfadolescences" sixties sont toutes un peu miennes,forcémént miennes.Surtout parce que j'ai l'impression que Christensen a su cristalliser le mal de vivre en ces années pleines,en un de ces pays du Nord que leur petite taille contraint à l'imagination.



Kim,Gunnar,Ola et Seb,réunis par leur passion des Beatles,vont vivre sous nos yeux sept ans de 65 à 72 en une vingtaine de chapitres portant chacun le nom d'un titre ou d'un album des Fab Four,y compris des Beatles en solo,ce qui me paraît important.Oh ils ont bien comme tout le monde l'ambition de former un groupe.J'ai vécu ça.Mais surtout il semble que le monde leur appartient,que les libertés sortent de leurs boîtes de Pandore,qu'il y a Dieu merci toujours une quelconque guerre à contester du côté de Säïgon par exemple.Bref la vie est belle.Et puis surtout ces galettes magiques qui ponctuent leurs saisons, Revolver, Rubber soul, Sergent Poivre, double blanc,and so on...Enfin il y a ces drôles de substances,de celles qu'on croit anticonformistes et qui s'avéreront d'un très obscur suivisme.Rumeurs de séparation,mort de Paul,cet ahurissant canular,1968 année trompe l'oeil,morts des trois J. (pas un canular cette fois), baccalauréat, voyages, la Place saint Michel où se retrouvent nos amis.Et les parents,ah,les parents...Et les filles,ah,les filles...



Dans ce que je considère comme un grand livre générationnel,la mienne,la seule,nos quatre mousquetaires finissent par ressembler aux autres,à nous,à tous.Et c 'est très bien ainsi.Le destin de Kim,Gunnar,Ola et Seb ne sera pas particulièrement original.Mais ce sera le leur,complètement."Le magasin de bonbons est ouvert ce soir".Cette terrible phrase peut mener loin,on l'aura compris,jusqu'en enfer,en passant par la case psychiatrie.Foin de Petit Livre Rouge,de slogans antiimpérialistes,de "This is the end,my only friend the end" ,de parties de pêche en fjord,d'alcools et de vins avec bien peu de modération,comme ça vaut le coup de vivre ça,et comme ce livre est bon!



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Le modèle

Plutôt une déception,assez sévère au demeurant que ma deuxième incursion chez Lars Saabye Christensen,après le si passionnant Beatles.Vingt ans séparent les deux livres et certains considéreront sûrement que Le modèle souffre moins de scories en brassant une histoire somme toute simple et dans le thème et dans le temps.A cinquante ans Peter,peintre célèbre mais un peu en perte de vitesse,se voit diagnostiquer une cécité prochaine.Et ce à l'aube d'une nouvelle exposition dont son galeriste Ben attend beaucoup.Sa femme et sa fille suscitent chez lui plus d'incompréhension que de complicité.Enfin le hasard le met en présence d'un ami d'enfance,ophtalmologue,aux pratiques pour le moins curieuses.Quelques mois avant l'échéance obscure Peter retrouvera-t-il le souffle créateur in extremis en faisant le portrait de sa fille par exemple?



J'ai eu du mal à m'intéresser vraiment aux atermoiements de Peter.Les portraits me semblent insuffisamment fouillés, particulièrement ceux de Ben et de Thomas l'ami retrouvé,plutôt malsain.Qualifié de roman faustien,ce qui est bien pratique dès qu'un personnage regarde son âge en face et se décide à ne pas l'accepter,quitte à prendre les chemins les plus douteux,Le modèle s'englue dans des considérations morales un peu à rebrousse-poil.Hélène l'épouse est dans le théâtre et le cousinage d'Ibsen est souvent évoqué.Hélas pour moi je connais trop mal l'oeuvre du grand dramaturge norvégien pour y trouver mon compte. Christensen est-il devenu à Oslo une sorte d'institution lui aussi?Il semble qu'il soit très apprécié en Scandinavie, romancier, dramaturge, poète ,scénariste, traducteur,parolier,etc...Vous pouvez vous plonger dans cette sorte d'interrogation sur la création artistique.C'est comme

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Obsèques

Je vais dévoiler la dernière partie de ce livre.Quelle mouche m'a donc piqué?Je n'ai jamais fait ça mais la lecture du roman Obsèques est une aventure qui a pris pas mal de temps de ma précieuse vie.Les lecteurs, rares, de Lars Saabye Christensen, enfin les éventuels lecteurs ont le droit de savoir.J'ai acheté ce livre parce que cet auteur norvégien m'a séduit avec Beatles et un peu moins avec Le modèle,Liverposlo ,Tableaux d'une exposition .La couverture m'avait aussi bien plu,Magical mystery tour oblige et les chapitres nommés comme des chansons des Beatles.C'est sûr,j'allais me régaler.Mais voilà,les choses n'ont pas été aussi simples.



Sur 412 pages,280 environ m'ont considérablement fatigué.Kim est mort à 50 ans dans un hôtel du Nord norvégien,ce qui fait pas mal de nords et explique que j'ai perdu le mien un bon moment.Kim Karlsen est donc mort,mais il ne se souvient de rien. Non, suivez s'il vous plait.Il faut vous dire que la lecture de Beatles,remontant à trois ans,j'avais oublié que Kim était l'un des quatre membres du groupe rock héros de ce génial roman.Déjà là,je vous aide un peu,bande de veinards.Les deux premiers tiers du livre, Christensen les a voulus ainsi,très oniriques,surréalistes,comme le furent les Beatles de I'm the walrus ou Strawberry fields forever.Alice et Lewis Carroll ne sont pas loin non plus.Plus ahurissant encore,Kim aurait volé un diplôme décerné au cinéma de cettre ville du Nord très nordique,lequel diplôme récompensait la meilleure recette mondiale des entrées du film La mélodie du bonheur.Attention,j'en vois qui ne vont pas finir cet article pourtant limpide.



Le mode est farfelu,parfaitement hermétique par instants,mais peut-être ai-je dormi un peu.Mais sûrement vous avez mieux à faire,vous ennuierais-je?J'abrège."Arrivé à la moitié du parcours le funambule s'aperçut que le fil n'allait pas plus loin".Cette citation superbe sera ce que j'ai essentiellement retenu des deux premers tiers d'Obsèques.Ne faites pas cette tête d'enterrement, j'ai bientôt terminé.Après ces heures de lectures,hachées menues à raison de trois pages ici,quatre pages là,on en vient aux funérailles,de belles funérailles sous la pluie avec très peu de gens,une ex-épouse,une fille que Kim avait un peu oubliée,un ancien copain gauchiste puis dealer,puis clochard.Et surtout Seb,Olaf et Gunnar les three restant ce ces Fab Four norvégiens,héros du livre Beatles,abondamment cité.Laborieusement retrouvés dans leurs activités de sexagénaires,bien loin de Sergeant Pepper's,bien las,l'un vaguement fonctionnaire archéologue,l'autre prof ayant depuis lontemps perdu ses cheveux,le troisième sourd,qui lutte contre l'obésité.Fringant,tout ça.



130 pages très belles,de celles,rares,où j'ai l'impression de faire partie d'un bouquin,d'être partie prenante de ce cimetière sous la pluie,tant ces personnages paraissent vivants,tellement humains et pathétiques,auxquels je m'étais déjà pas mal identifié dans Beatles.Il y a des livres dont le tiers valent mieux que cinq tomes entiers d'autres.Obsèques m'a bien sûr inspiré pour Riff ultime, dernière livraison de Des plumes,une histoire d'Olivia. Cessons de persifler,lire Obsèques si on n'a pas lu Beatles, c'est un peu compliqué.Si on l'a lu c'est juste un peu plus simple,pas beaucoup.Mais avec un peu de fantaisie,celle de The fool on the hill,ça vaut le coup.

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Sur la touche

classé en jeunesse, ce roman présente l'été d'un petit garçon passionné de foot, mais laissé "sur la touche" par ses copains. Cet été-là, il va vivre un drame, et y puiser la force nécessaire pour rentrer enfin dans le jeu.



J'ai retrouvé ici une "patte" scandinave, dans l'approche psychologique des personnages : rien n'est expliqué, on devine avec les gestes et les mots, mais il n'est jamais question de dévoiler des émotions à l'état brute : on ne nous dit jamais "un voile de tristesse noyait ses yeux" ou autres phrases dans le genre; on nous dit plutôt "il ne répondit pas et maman lui serra la main plus fort" : c'est autrement plus convaincant il me semble, même si nous ne sommes pas habitués à lire ainsi!



roman sympa, quoi ;-) encore une découverte intéressante!
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Le Demi-frère

Saga familiale Norvégienne dont l'action principale se passe dans les années 50 après la guerre - Histoire d'une famille narrée par un des enfant Barnum que l'on voit grandir jusqu'à l'âge adulte. Deux vies deux visions totalement différentes entre les deux frères portant un regard critique sur la famille et la société. Récit poignant, tragique, touchant et aussi comique par le regard critique et vrai de l'adolescent - souvent désabusé mais optimiste aussi. A lire pour la beauté de l'écriture l'analyse psychologique des personnages et des états d'âme
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Le Demi-frère

La première impression quand on voit le livre....euh c'est un gros pavé....il faut avoir du temps devant soi pour se lancer....

La quatrième de couverture est motivante pour tous ceux qui veulent découvrir ou creuser leur connaissance de la Norvège....l'histoire des cinquante dernières années vécue au milieu d'une famille d'Oslo.....plutôt prometteur comme challenge !

Le style doit être agréable, vu les récompenses reçues....

Alors il n'y à plus qu'à se lancer en profitant de vacances ensoleillées!

C'est un roman fleuve disent ils! Pas très original comme commentaire, mais je trouve le terme très adapté, c'est un roman digne des plus longs fleuves du monde qui raconte son histoire et celles de tous ces affluents sans oublier ses confluents! Vous comprendrez donc que l'on s'y perd un peu!

Le problème c'est que j'ai eu tendance à rester sur les rives du fleuve, le courant est nul, je n'ai jamais été emportée par cette prose, et pourtant j'avais apprécié Beatles!

Mais là, nous sommes dans l'exploration des turpitudes de jeunes adolescents, sans jamais éprouver une quelconque sympathie pour les personnages sauf peut-être l'absent Fred!

Il a bien eu raison d'aller explorer d'autres mondes et d'autres continents. Le style est fouillis, je me suis noyée dans une mare aux canards, et je me suis ennuyée ferme....

J'attendrai un peu, peut être même très longtemps avant de lire Herman!
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