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Critiques de Laura Alcoba (145)
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Le Bleu des Abeilles

"Le bleu des abeilles" fait suite à "Manèges" que je n'ai pas lu et précède "La danse de l'araignée" qui vient de paraître. Dans ce petit roman autobiographique Laura Alcoba retrace ses souvenirs quand, à l'âge de 10 ans, elle arrive en France pour rejoindre sa mère qui a réussi à fuir la dictature argentine. La cité de la Voie-Verte à Blanc-Mesnil n'est pas tout à fait la France qu'elle s'imaginait mais petit à petit elle y prend ses marques, se fait des copines et cet environnement plutôt cosmopolite lui devient de plus en plus familier. Elle n'oublie pas pour autant ses amies de l'autre côté de l'Atlantique ni son père, prisonnier politique, en leur écrivant régulièrement.



J'ai adoré ce petit livre qui est un recueil d'anecdotes de la vie d'une jeune fille intelligente et studieuse contrainte de quitter son pays d'enfance. J'ai beaucoup aimé les passages sur l'apprentissage du français depuis les débuts avec Noémie, sa prof, jusqu'à ce moment magique où elle n'a plus besoin de traduire dans sa tête pour s'exprimer aisément dans une langue qu'elle maîtrise de mieux en mieux. Je comprends son émerveillement car le français n'est pas ma langue maternelle non plus mais je le parlais déjà bien quand je me suis décidée à m'installer en France, nos expériences linguistiques sont donc quelque peu différentes.



Même si les terreurs du régime y sont évoquées à travers les disparitions des amis de ses parents et l'emprisonnement de son père, cette chronique est pleine de tendresse et d'humour. J'ai pris beaucoup de plaisir à partager les joies et les tracas de cette jeune héroïne à qui je me suis rapidement attachée et que j'ai très envie de retrouver dans "La danse de l'araignée".
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Manèges : Petite histoire argentine

"Tu dois te demander, Diana, pourquoi j’ai tant tardé à raconter cette histoire. ..

...M’y voici.

Je vais évoquer cette folie argentine et toutes ces personnes emportées par la violence. je me suis enfin décidée parce que je pense bien souvent aux morts, mais aussi parce que je sais qu’il ne faut pas oublier les survivants. Je suis à présent convaincue qu’il est très important de penser à eux. de s’efforcer de leur faire aussi une place. C’est cela que j’ai tant tardé à comprendre, Diana. Voilà sans doute pourquoi j’ai tant attendu.

Mais avant de commencer cette petite histoire, j’aimerais te dire une chose encore: si je fais aujourd’hui cet effort de mémoire  pour parler de l’Argentine des Montoneros, de la dictature et de la terreur à hauteur d’enfant, ce n’est pas tant pour me souvenir que pour voir, après, si j’arrive à oublier un peu."



Le livre est dédié à Diana E. Teruggi.



En exergue:

Un souvenir, mon ami.

Nous ne vivons qu’en avant ou en arrière.

Gérard de Nerval.



L’épisode de son enfance que Laura Alcoba raconte commence en 1975 . Les montoneros doivent impérativement se cacher pour ne pas être arrêtés, et torturés, et très vite, d’ailleurs, Laura va aller voir son père en prison. Sa mère est recherchée , et toutes les deux vont aller habiter dans une maison, qui est en fait une imprimerie clandestine. Sa mère travaillera cachée derrière tout un camouflage de casiers de lapins. Et celle que Laura va le plus côtoyer, c’est cette Diana.

Cette histoire est vue , de façon parfaite, par petites annotations, souvenirs , et si elle raconte des évènements très particuliers, elle parle également très bien de l’enfance. A cet âge là, 8 ans, l’enfant qu’elle était ressent beaucoup de choses, en comprend d’autres, mais pas tout bien sûr. Pas les véritables enjeux, pas le pourquoi de cette existence bizarre qu’elle est amenée à mener. On rejoint là tout à fait le film de Benjamin Avila, Enfances clandestines. Et, de même on constate , devant ce combat contre une dictature, l’existence de trois générations : ces jeunes hommes et femmes, donc, les Montoneros, qui prennent, ils le savent, le risque d’être tués à tout moment, leurs enfants qu’ils entrainent dans ce risque , et leurs parents qui sont le plus souvent ambivalents: "Ce qui fait peur à mon grand-père, ce sont les gens qui veulent que tout change. "Qui les aident comme ils peuvent mais ont tellement peur de les perdre.

Ce seront ces fameuses grands-mères qui ont commencé à défiler toutes les semaines depuis le 30 avril 1977 sur la place de Mai, certaines d’entre elles ont d’ailleurs été assassinées aussi.

Les enfants.. Laura Elcoba le décrit très bien. Elle est prévenue, elle sait qu’il faut se taire : "J’ai compris et j’obéirai. Je ne dirai rien. Même si on venait à me faire mal. Même si on me tordait le bras et qu’on me brûlait avec un fer à repasser. Même si on me plantait de tout petits clous dans les genoux. Moi j’ai compris à quel point il est important de se taire."

A cet âge-là, les enfants veulent faire plaisir, s’adaptent à tout, et ce qui la heurte la plus, la petite Laura, ce qu’elle a le plus retenu, ce sont les erreurs qu’elle fait , et souvent bien malgré elle. La peur de mal faire, la honte d’avoir mal fait. Le reste, se cacher sous des couvertures pour circuler, cesser d’aller à l’école parce que c’est trop dangereux,tout ce qui lui est imposé, lui semble presque normal. Laura Elcoba sait très bien traduire la tension à hauteur d’enfant, le reste, la fin, c’est l’adulte qui l’écrit.

En lien, un peu plus sur Diana Esmeralda Teruggi de Mariani, Daniel Enrique Mariani et leur fille Clara Anahi.



C’est..bouleversant. Merci MaiteBsAs de m'avoir fait découvrir Laura Alcoba.


Lien : http://www.desaparecidos.org..
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Le Bleu des Abeilles

Voici un très joli petit roman. Et quand je dis «petit», je fais bien référence au format, car quant à son contenu, il possède à la fois la légèreté, la fraîcheur et la profondeur qui, ainsi associées, n’appartiennent qu’à l’enfance.

Laura Alcoba relève en effet fort brillamment le défi de relater quelques mois dans la vie d’une écolière du point de vue de l’enfant elle-même. Dans ce roman que l’on imagine assez largement autobiographique, elle évoque les souvenirs d’une fillette argentine qui, dans les années 70, alors qu’elle est âgée d’une dizaine d’années, part rejoindre sa mère exilée en France tandis que son père est retenu prisonnier dans les prisons de son pays.



Bien que la situation vécue par l’enfant soit grave - exil, séparation, immersion dans un pays inconnu dont elle ne maîtrise pas la langue... - le ton n’est jamais pesant et à aucun moment on n’est tenté de s’apitoyer sur elle. Bien au contraire: plus d’une fois il m’est arrivé de sourire à la lecture des scènes rapportées.



Ce qui fait tout le sel de ce récit, c’est le décalage permanent qu’il offre entre une situation ou un élément somme toute banals et la façon dont ils sont perçus.



Comme c’est très souvent le cas lorsqu’un étranger porte son regard sur un pays et une culture qui ne sont pas les siens, ce qui paraît évident et naturel à un natif prend d’un seul coup un caractère totalement inattendu. Par un changement de perspective, ce à quoi l’on ne prêtait jusqu’alors guère attention devient soudain un objet d’interrogation. Ainsi la découverte du reblochon revêt-elle pour la petite fille une expérience quasi existentielle... et nous-même, après la lecture, ne dégusterons-nous sans doute plus ce fameux fromage de la même manière !



Là où l’écriture devient de la haute voltige, c’est que l’auteur conjugue ce décalage culturel avec un second, de nature temporelle : en nous ramenant dans les années 70, l’auteur pointe avec malice les goûts et les modes de l’époque. Ainsi est-il question de manière récurrente d’un papier peint jaune, orange et marron à motifs en forme de tuyaux qui interpelle fortement la narratrice. De vous à moi, si vous appartenez à la génération née à l’aube des années 70, ne gardez-vous pas un certain traumatisme dû à la déco de cette époque ? Personnellement je conserve un souvenir très précis du papier peint qui était dans ma chambre, avec ses motifs géométriques dans les tons de vert pomme, assortis au parquet qui avait été peint dans la même couleur ! Et je ne parle pas de l’électroménager invariablement orange ! Rien que d’y repenser... Bref, tout ça pour dire que cet aspect du livre m’a particulièrement touchée !

Du fait de cette proximité générationnelle, les expériences vécues par l’enfant m’ont inévitablement ramenées aux miennes et à mes propres souvenirs (la scène où la narratrice découvre Claude François à travers les yeux d’une jeune fan est absolument délicieuse !), rendant ainsi ce récit terriblement attachant.



Enfin, le roman est émaillé de réflexions sur la langue, que la petite fille s’efforce à tout prix de s’approprier. La maîtriser est en effet, pour elle comme pour sa mère, la condition de son intégration au pays qui l’a accueillie. Cela peut sembler évident, mais qu’une petite fille en ait le sentiment tellement aigu témoigne de sa maturité. Et, s’il se confirme que ce roman est effectivement inspiré de la propre vie de l’auteur, on se dit à lire ce très beau livre qu’elle a parfaitement réalisé son ambition.


Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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Le Bleu des Abeilles

Un court roman autobiographique émouvant dans sa simplicité.

L’héroïne a dix ans lorsqu’elle quitte l’Argentine où son père est prisonnier politique, pour rejoindre sa mère en banlieue parisienne.

C’est l’apprentissage de la langue, de l’amitié.

L’exil vu par les yeux d’un enfant semble moins difficile. Tout est à découvrir, et la petite fille est pleine de bonne volonté.

C’est raconté par ses yeux, avec ses mots et c’est attendrissant.

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Le Bleu des Abeilles

Chez moi, à Charleville-Mézières, le Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes vient tous les deux ans combler l'âme et le cœur du grand enfant que je suis resté.

C'est souvent l'occasion de voir le travail d'adaptation de compagnies venues du monde entier, et par là même d'attirer mon regard sur des ouvrages que je n'aurais sinon pas eu l'occasion de découvrir.

Ainsi en est-il de ce "Bleu des Abeilles" de l'écrivaine argentine Laura Alcoba. Le Théâtre du Shabano en a tiré un très beau spectacle, jouant beaucoup sur ombres et lumières. Au point de m'avoir donné l'envie de lire l'ouvrage. J'y ai retrouvé certains des accents du spectacle, la tendresse de la narratrice, son regard d'enfant sur un monde d'adultes qui parfois la dépasse.

Arrivée jeune en France pour rejoindre sa mère, alors que son père est enfermé dans les geôles de la dictature, elle doit tout à la fois faire l'apprentissage d'une langue et de l'intégration, alors que sa réalité de banlieusarde est parfois bien éloignée de ses rêves, maintenir un lien épistolaire parfois douloureux avec son père, et grandir, simplement.

L'autrice elle-même, en fin d'ouvrage, reconnait que son propos est le fruit de quelques souvenirs, confus, incomplets. C'est peut-être la petite faiblesse du livre - et son charme : cette accumulation de pastilles qu'on a parfois du mal à relier entre elles. Et c'est aussi toute la force de l'adaptation que j'ai eu la chance de voir, qui redonne tout son sens à des éléments parfois épars.
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Par la forêt

Ce livre relate un fait atroce, au delà de toute compréhension. Mais que l'on peut classer dans les faits divers quand on en entend le récit, malheureusement trop souvent, dans les actualités. Un acte innommable, quelque chose qui ne peut s'expliquer que par la folie faute de trouver une autre explication.

Ecrire sur un tel sujet est une gageure, pourtant Laura Acolba a su trouver les mots. C'est un roman sans tout à fait en être un puisque l'auteure s'est inspirée de faits réels, la part de vérité reste néanmoins énorme.

Laure Alcoba relate les entretiens qu'elle a pu avoir avec les principaux protagonistes, sans juger, juste chercher à comprendre, pour elle, pour eux. Comprendre le geste et l'après,comment continuer.

Les événements bruts, incompréhensible pour tous même sans doute aujourd'hui pour l'auteur de ces faits.

Difficile de ne pas être remué par ce livre, je vais le garder longtemps en mémoire. Seul bémol, j'aurai aimé entendre également le père de famille mais il ne l'a sans doute pas voulu, chacun se protège comme il peut.
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Manèges : Petite histoire argentine

Manèges, Petite histoire argentine relate la première partie de l'enfance de Laura Alcoba. Le récit se déroule dans les années soixante-dix. Laura vit en Argentine, elle a environ 8 ans et son père est déjà emprisonné en tant qu'opposant politique au régime. Sa mère vit dans la clandestinité et a changé d'identité. Laura doit donc vivre cachée avec sa mère et des amis militants Diana et Cacho.



C'est une enfant qui a bien conscience de ce qui se passe. En effet, elle vit sans arrêt avec la peur de parler ou de révéler son identité. La torture est quelque chose qui lui a été expliqué et qu'elle comprend parfaitement.



Laura et sa mère s'installent dans une maison, où les "Montoneros" vont construire un "embute" pour y cacher une imprimerie qui édite des brochures dénonçant le régime politique et diffusant des idées révolutionnaires. La vie de Laura n'est pas très stable même si elle sort parfois du "milieu" pour voir ses grands-parents. De plus, elle doit changer plusieurs fois d'école pour fuir avec sa mère avant d'être livrée à elle-même dans la maison. En réalité, cette enfant est très isolée car elle vit uniquement avec des adultes.



Je n'ai pas trop compris les enjeux politiques du roman car je connais mal l'histoire de l'Argentine, je pense qu'il faut en connaître un minimum pour en saisir tout le sens.



Même si je n'ai pas eu le coup de cœur pour ce roman de Laura Alcoba, c'est avec plaisir que je l'ai lu et je pense poursuivre la découverte de ses autres romans.


Lien : http://lilasviolet.blogspot...
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Manèges : Petite histoire argentine

Je ne crois pas qu'on puisse faire une lecture objective d'un roman. En tout cas, je ne crois pas qu'on soit sur Babelio pour être objectif. Je crois qu'on y est par passion, parce qu'on ne peut pas se passer de lire et qu'on est avide de découvrir d'autres romans. Ceci posé, je ne suis vraiment vraiment pas objective sur "Manèges". Il se trouve que je n'ai que quelques années de différence avec l'auteur, et qu'à peu près au moment où elle quittait l'Argentine pour la France, je quittais la France pour l'Argentine. Elle y raconte un épisode de son enfance, quand elle avait sept ans, avant l'arrivée de Videla au pouvoir. Son père, opposant politique au régime de la seconde femme de Peron, était en prison, et sa mère vivait en clandestinité. Laura Alcoba a donc dû changer de prénom, de nom, d'école, de quartier, et vivre dans une maison isolée avec sa mère et d'autres montoneros, un des deux groupes majeurs d'opposition. Il se trouve aussi que j'ai moi-même écrit un roman ("Et toujours en été") qui parle justement de ses enfants de "révolutionnaires" devenus grands, de la façon dont ils ont essayé de se construire sur l'exil, les disparitions et les silences. Je tiens à préciser que je ne parle jamais de mes romans quand je poste des chroniques sur Babelio, mais qu'après deux jours de réflexion, j'ai décidé d'arrêter de me demander comment parler de ce livre de façon objective. J'ai terriblement envie de donner envie de le lire, et j'ai pensé à des accroches genre "Si vous avez aimé La Garçonnière, d'Hélène Grémillon, lisez ce livre!", "Si vous avez aimé les romans d'Elsa Osorio, lisez ce livre!", mais je crois que c'est une erreur. Vous voyez, une des phrases qui m'a le plus émue dans "Manèges" est presque anodine. "Des années plus tard, bien après le retour à la démocratie, mon père, qui était libre depuis longtemps déjà -il a été libéré quelques mois avant la guerre des malouines, comme beaucoup de prisonniers politiques relâchés au moment où la dictature commençait à s'effondrer-, m'a tendu un livre, en me disant "Tiens, là-dedans on parle de la maison où tu as vécu avec ta mère". Il n'a rien dit d'autre. C'est que nous avons beaucoup de mal à parler de tout ça". Voilà pourquoi j'ai eu brusquement les larmes aux yeux, à cause de ce bout de phrase "C'est que nous avons beaucoup de mal à parler de tout ça". J'ai moi-même beaucoup de mal à parler de tout ça. J'ai caché pendant des années que j'avais vécu en Argentine tant je redoutais les questions, et je me souviens, quand j'ai fini "Et toujours en été", qui a été, de tous mes livres, celui que j'ai eu le plus de mal à écrire, je me suis dit que je n'avais fait qu'effleurer ce que je voulais vraiment dire, que je ne l'avais peut-être même pas approché. Je pense parfois que je n'y arriverai jamais, ou en tout cas que je n'y arriverai jamais seule, que ce que j'essaie de dire est disséminé dans tout un tas de romans, et que "Kamchatka" de Marcelo Figueras, et "Manèges", sont une partie de ce puzzle. 130 pages, une dernière phrase magnifique, je ne saurais que trop recommander, sans aucune objectivité donc, la lecture de ce livre.
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Le Bleu des Abeilles

La narratrice,l'auteure elle-meme,à l'age de dix ans,quitte l'Argentine,laissant derrière elle son pére prisonnier politique à La Plata,pour rejoindre sa mére exilée à Paris.Avec le regard d'un enfant et la juste dose de naïveté,elle revient sur ses premiéres années à Blanc-Mesnil,évoquant ses difficultés avec son nouvel entourage et sa nouvelle langue.C'est un livre touchant,émouvant,écrit en courts chapitres,chaque chapitre racontant une anecdote de la vie d'expatriée de cette petite fille,qui a du changer de monde.Un roman plein de grace,à lire!
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Le Bleu des Abeilles

A la fin des années 70, à l'âge de dix ans, Laura doit quitter l'Argentine pour rejoindre sa mère réfugiée politique en France. Son père est en prison en Argentine. Laura et sa mère demeurent en banlieue parisienne. La petite fille fait la connaissance d'un nouveau pays, du froid, de la neige, de la vie en banlieue, et surtout d'une nouvelle langue qui peu à peu et malgré les difficultés, deviendra sa langue. Aujourd'hui Laura Alcoba est écrivaine, enseigne la littérature espagnole à l'université, traduit, s'exprime et écrit en français. Un exemple d'intégration réussie, tout en ayant maintenu vivantes ses racines argentines.

Un petit livre simple, épuré, intelligent, sensible.
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Le Bleu des Abeilles

En Argentine, une petite fille attend impatiemment son départ pour la France afin de rejoindre sa mère qui s'y est réfugiée. Tous les jeudis, elle va voir son père à la prison jusqu'au jour du départ pour "l'autre côté de l'océan".



L'arrivée en France est assez brutale et elle est faite de nombreuses désillusions. En effet, son exil l'amènera à Blanc-Mesnil et non au "Paris des cartes postales".



L'intégration ou plutôt l"immersion" est le thème central du roman. En effet, cette petite fille s'applique ,avec dextérité, à prononcer correctement les mots en français. Elle cherche également à se faire des amis français. Les mots choisis par l'auteur donnent beaucoup de sens au roman. La petite fille souhaite devenir "transparente" et ressent de la "honte" lorsque son accent est reconnaissable ou lorsqu'elle fait des erreurs de langage. Les abeilles sont également au centre du récit car c'est le sujet récurrent des échanges épistolaires qu'elle entretient avec son père resté en Argentine.



J'ai été très touchée par la vision naïve de l'enfant sur la réalité de la vie et de l'exil. Le lecteur s'attachera facilement à la narratrice.



Ce roman est une découverte et un coup de cœur. Je ne connaissais pas Laura Alcoba avant de participer au Mois de l'Argentine. Disons que dans la liste des auteurs argentins, j'ai pris un nom au hasard et que le hasard a bien fait les choses.


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Manèges : Petite histoire argentine

Dans les années 70, en Argentine, la deuxième femme de Péron est remplacée par un triumvirat de généraux. Des militants sont obligés de se cacher et de vivre dans la clandestinité. Cette histoire nous est racontée par une petite fille, qui doit oublier son nom, vivre sous un faux nom et elle participe à une imprimerie clandestine. Ce roman nous raconte ses aventures au niveau de cette petite fille, qui essaie du haut de ses huit ans de comprendre le monde des adultes. Un livre très touchant qui nous permet d'appréhender la difficulté sous dictature. Une belle écriture et beaucoup d'impatience de découvrir l'adaptation théâtrale de ce texte, prévue prochainement sur l'agglomération bordelaise.
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Manèges : Petite histoire argentine

C'est le regard d'un petite fille de sept ans (l'auteure) sur sa vie. Nous sommes en Argentine en 1976. Les parents sont des militants Montoneros et luttent contre la sanglante dictature des généraux au pouvoir. Le père de la petite est en prison. Elle et sa mère, prises en charge par la Résistance, sont obligées de se cacher et de changer de nom. La petite, parfaitement au courant de la situation, a la consigne de se taire dans cette nouvelle maison, qui par ailleurs abrite une imprimerie clandestine.

Cette prime jeunesse hors norme et douloureuse est racontée avec sensibilité et simplicité.
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Le Bleu des Abeilles

La narratrice a une dizaine d'années et quitte l'Argentine où son père reste prisonnier politique.

Elle raconte son arrivée en France et sa correspondance avec son père où ils parlent surtout des abeilles puisque beaucoup de sujets sont interdits.

Un livre vite lu , témoignage d'une enfant qui découvre la France.
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Le Bleu des Abeilles

Ce roman, nous conte l'histoire, en partie autobiographique, d'une petite fille arrivée en France pour échapper à la dictature argentine. Sa vie modeste avec sa mère, ses démêlés avec le français, ses petits camarades avec leurs différences mal acceptées par les autres, la vie dans une cité de banlieu et le lien littéraire avec le papa, en prison en Argentine.

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Manèges : Petite histoire argentine

La dictature argentine vue par les yeux d'une petite fille. Sa famille entre dans la clandestinité, sa mère change totalement d'apparence afin d'échapper aux sbires du nouveau régime, et le départ pour une nouvelle adresse donne lieu à mille précautions bien difficiles à comprendre quand on n'a que sept ou huit ans... D'autant qu'à cette petite fille, on en explique le moins possible : il ne faudrait pas qu'elle mette les siens en danger par une parole imprudente.

J'ai lu ce récit (qui retrace l'enfance argentine de Laura Alcoba) d'une traite. Il est à la fois traversé par une grande tension, car on redoute à tout moment l'arrestation, et en même temps il reconstitue avec une grande justesse la perplexité et la candeur d'un regard enfantin grand ouvert sur la folie du monde. Il y a une grande finesse dans la peinture des émotions, et cette façon d'écrire délicate, pudique et sincère m'a marquée parce que je la trouve au final plutôt rare.
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Le Bleu des Abeilles

J'avais lu il y a déjà un moment "La danse de l'araignée" qui est postérieur à celui-ci qui relate l'arrivée de Laura en France. J'y ai retrouvé ce ton doux et poétique que j'avais tant apprécié. J'y ai aussi partagé l'intérêt et les interrogations de l'enfant pour cette langue si belle mais parfois si étrange qu'est la nôtre. Un pur moment de plaisir.
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Manèges : Petite histoire argentine



Argentine, années 70. Laura Alcoba vivait sur la terre d'Evita au moment où la dictature militaire s'est mise en place. Ses parents étaient militants Monteneros en 1975, alors qu'elle était une petite fille de 7 ans. Parce qu'elle a décidé de ne pas attendre d'être vieille pour raconter, et parce qu'elle espère oublier un peu ces heures noires, l'autrice a décidé de raconter des bribes de son passé à travers trois romans. Manèges est le premier d'entre eux.



A travers ses yeux d'enfants, mais avec son langage d'adulte, Laura Alcoba se souvient des visites à son père emprisonné, des voyages en voiture cachée sous une couverture, de sa mère planquée dans une cave et faisant tourner une imprimerie clandestine, du sourire de Diana qui attendait un enfant, des magnifiques chaussures de la jolie voisine, d'une cour d'école où le silence était de mise.... A travers une tranche de vie argentine d'environ un an, nous vivons de l'intérieur, à hauteur d'enfant, le début de cette période noire. Sans analyse, sans précision politique, sans explication historique, sans perspective neutre.... Manèges nous touche à l'âme, doucement mais douloureusement.
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Les passagers de l'Anna C

Fin des années 60, les belles années nourries de l'illusion. Les parents de la narratrice (de l'auteure sans doute) quittent l'Argentine avec d'autres pour Cuba pour une « formation de guérilleros ». Nous les suivrons dans leurs aventures, leurs ressentis, les problèmes de cohabitation, la découverte d'un pays en voie vers le socialisme, leur rencontre avec un personnage de légende, je n'en dis pas plus. Ils rejoindront plus tard l'Argentine, chacun vers son destin, qui s’avérera souvent cruel nous dira brièvement l'auteure dans une postface.

Voilà un livre agréable à lire, un peu superficiel mais touchant.
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La danse de l'araignée

Après le Bleu des Abeilles, c'est avec une petite pointe d'émotion que je retrouve Laura, arrivée en France avec sa mère en fuyant la dictature argentine.

J'ai retrouvé dans ces lignes les accents de sincérité du premier tome, la découverte progressive d'un pays d'adoption. Après le temps de l'enfance vient le temps de l'adolescence. Ses questionnements, ses transformations du corps, les amitiés qui se font et se défont ...

Et toujours, la présence du père de Laura, absent car emprisonné en Argentine, mais tellement présent par la correspondance régulière qu'il entretient avec sa fille.

Pourtant, j'ai refermé l'ouvrage de Laura Alcoba en ayant le sentiment qu'il manquait quelque chose ... il y a de l'émotion, une forme de tendresse un peu surranée pour les années passées. Mais j'ai trouvé le récit un peu trop décousu, comme restant parfois à la surface. On a parfois le sentiment de picorer des éléments épars, avec assez peu de liant dans les événements, petits et grands, qui rythme la vie de la petite Laura.

Peut-être est-ce délibéré, pour que le récit reste à hauteur d'enfant, qu'il se lise au travers des yeux de l'adolescente qu'elle devient.

Une lecture agréable donc, une écriture fluide, qui m'a cependant quelque peu laissé sur ma faim ...
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