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Critiques de Lea Carpenter (33)
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Onze jours

Onze jours… Dans la mythologie, c’est la durée de cessez-le-feu convenue entre Achille et Priam pour organiser un enterrement décent à son fils Hector. Mais à Chadds Fords en Pennsylvanie, c’est le temps qui va s ‘écouler entre le moment où Sara apprend que son fils Jason, officier des SEAL - l’élite des forces spéciales américaines - est porté disparu en opération extérieure, et celui où elle va le retrouver.



Ces onze jours vont servir à Léa Carpenter – ici traduite par Anatole Pons - à nous restituer l’histoire à travers deux regards croisés et alternés : celui de Sara, qui profite de cette longue attente pour relire les anciens mails reçus de son fils et conserver ce lien si fort qui les unit tous les deux depuis la disparition de David, le père ; mais aussi celui de Jason, dont le récit de l’apprentissage et de l’impitoyable formation au sein des SEAL est également celui de sa propre maturation, forgée dans l’ombre du père absent et dans la volonté de sortir du chemin tout tracé.



Onze jours fait alterner les passages opérationnels descriptifs, extrêmement bien détaillés et documentés (jusqu’au dernier qui, sans qu’il y soit explicitement fait référence, ne peut empêcher le lecteur d’y voir le raid ayant permis… mais stop, no spoil !), et les réflexions sur l’engagement, le patriotisme, l’évolution des guerres et l’importance croissante du renseignement, le tout soutenu par de nombreuses références aux épopées mythologiques. Onze jours est enfin un très joli portrait de femme et de mère, dont les faiblesses et inquiétudes s’effacent derrière la force insufflée à son fils, à qui malgré la distance et l’éloignement, elle transmet épistolairement la confiance nécessaire à l’accomplissement de sa mission.



Sara, la mère qui soutient, la mère qui accueille, la mère qui questionne sans souci des réponses, la mère qui écoute, la mère qui pleure mais reste digne. Et droite.



À travers les âges, les guerres évoluent, certes, mais elles restent des guerres. Heureusement, les mères restent également des mères. Pour son premier livre, Lea Carpenter réussit un très joli livre : son écriture est belle, légère fluide et moderne, apportant le pendant de douceur et d’humanité nécessaires à la violence de son sujet.



Un grand merci à Gallmeister comme à Léa et à son PicaboRiverBookClub pour cette lecture en avant première.

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Onze jours

A l’approche du 11 septembre dont les images de 2001 restent gravées dans toutes les mémoires, c’est le cœur serré et la gorge nouée que je referme le premier roman de Léa Carpenter « onze jours » qui est mon premier partenariat avec le Picabo River Book Club (dont le groupe est sur FB) crée par Léa que je remercie vivement ainsi que les éditions Gallmeister.



Ce roman m’a profondément émue et bouleversée car il est tiré de faits réels en pleine guerre d’Afghanistan et il touche mon cœur de maman. C’est l’amour d’une mère pour son fils Jason qui s’est engagé dans les forces spéciales américaines et c’est l’amour patriotique de Jason pour son pays.

Nous sommes le 11 mai 2011, le roman débute au 9ième jour de la disparition de Jason à 27 ans lors de sa 5ième mission particulièrement dangereuse.

Des jours pendant lesquels Sara s’accroche à ses souvenirs et aux anciens mails envoyés par son fils pour être au plus près de lui et ne pas le perdre où qu’il soit. Sa vie est remplie d’attente, de brèves retrouvailles avec son fils, de longs silences entre les opérations militaires mais pas de renoncement. Sarah a cette force tranquille qui force l’admiration.

J’ai vu grandir Jason devant moi. J’ai été attendrie par sa passion de petit garçon pour les petites cuillères de toutes sortes qu’il aimait étaler comme des petits trésors.

Sarah a accepté les choix de son fils devenu adulte d’intégrer l’Académie militaire puis les forces spéciales (SEAL) et sa mobilisation au Moyen-Orient malgré la peur et le sentiment d’abandon qui va avec.



Pendant que Sarah se souvient, Jason nous dévoile ce qu’elle ne sait pas, les formations d’opérateur, les semaines d’enfer, les camps d’entraînement où il développe ses capacités physiques et psychologiques.

Léa Carpenter est au plus près de la réalité en allant interroger des anciens de SEAL et en se basant sur des archives. J’ai beaucoup apprécié son travail de reportage et ses talents de journaliste qu’elle met à profit dans son roman et qui m’a fait apprendre énormément de choses.

Puis viennent les vraies missions en zone dangereuse.



J’ai aimé la construction du récit à deux voix, celle de Sarah et celle de Jason qui s’alternent au fur et à mesure des événements faisant mieux comprendre l’histoire et l’idéal de chacun.

J’ai ressenti pleinement l’émotion contenue de Sara malgré les scènes de descriptions d’entraînement militaires et les techniques de combat qui m’ont d’abord rebuté au début du roman. Puis au fur et à mesure que je tournais les pages, je les attendais car elles me révélaient la personnalité de Jason qui me permettait de réconforter la part inconsolable de Sarah.

Sarah attend qu'on lui rende son fils depuis 9 jours, mais il lui reste encore 2 jours d'attente qui se précipitent au rythme enlevé de l’écriture adaptée à l’enchaînement plus rapide des événements.

Jason est le guerrier moderne de la mythologie grecque dont il porte un des noms, il préfère le nom de guerrier à celui de soldat ou de combattant.

Les héros de Jason sont ceux de l’Iliade et de la mythologie grecque, Jason écrit de la poésie comme le fut Wilfred Owen lors de la première guerre mondiale.

Comme ses héros, Jason est un être sensible qui ne peut se détacher facilement des sentiments qui font de lui un être humain.

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Onze jours

Sara court pour occuper son esprit à autre chose qu’à l’attente angoissante, celle d’un fils, Jason, engagé dans les SEAL, élite de l’armée américaine, et disparu depuis neuf jours lors d’une opération spéciale. Elle court pour sortir de toutes les petites attentions de son entourage, inutiles, vainement réconfortantes.

A son retour, deux hommes l’attendent devant sa maison…

L’attente libère le récit de la contrainte du temps. Les heures que passe Sara dans l’espoir d’avoir des nouvelles de son fils lui permettent de se souvenir. La vie de David, son compagnon éternellement absent et père de Jason, et celle de ce dernier défilent dans son esprit, essayant d’apporter des réponses à la question : « comment les choses en sont-elles arrivées là ? ». En l’espace de quelques secondes, la terre s’est dérobée devant elle laissant la place à l’immense gouffre de l’ignorance et de l’effroi.

On pourrait croire que cette attente va être ennuyeuse, mais c’est tout le contraire. Sara va puiser dans sa mémoire les souvenirs de ce cheminement qui a conduit à cette situation dramatique. Les études brillantes de son fils qui est plus un littéraire qu’un scientifique, et qui le mènent à l’impasse du refus de son admission à Harvard. Le virage vers une carrière militaire et pas des moindres, les SEAL, carrière où il est question de dépasser ses limites, maitriser les quatre éléments, terre, air, eau, feu, mettre sa vie en jeu. Mais Jason a toujours cette phrase en tête : « Toujours regarder le verre à moitié plein ». Les épreuves et l’esprit d’équipe, l’insouciance d’une jeunesse immortelle, parce que c’est idiot de mourir à cet âge-là, improbable, inconcevable.

Sara cherche si la vérité se cache derrière ces souvenirs jusqu’à présent oubliés. Elle se dédouble, à la fois narratrice de cette histoire, et personnage principal en tant que mère. Se demande-t-elle si elle n’est pas à l’origine de ce drame ? Sentiment coupable d’avoir échoué dans l’éducation de Jason ? Qu’est-ce qui a cloché ? Les causes proviennent peut-être de cette phrase de David : « C’est là où tes compétences rejoignent tes intérêts qu’il faut essayer de passer l’essentiel de ton temps ».

Sara court vers ce train, vers cette vérité qui semble s’imposer à elle et dont elle n’ose en reconnaitre la gravité.

Léa Carpenter, avec un texte remarquablement bien documenté et une écriture fine et pleine de sensibilité, nous fais plonger dans cet univers militaire où les valeurs morales sont la seule monnaie qui motive ces hommes et ces femmes qui décident de s’engager. C’est une histoire sans héros, simplement humaine, avec des personnages qui ont des idéaux et les pieds bien sur terre. C’est un récit de vie banale dont on ne soupçonnerait pas qu’elle puisse nous arriver, et pourtant, Léa Carpenter nous fait la démonstration du contraire. Rien de spectaculaire, simplement magnifique, magistral.

Merci aux remarquables éditions Gallmeister (que j’affectionne particulièrement) et à Masse Critique Babelio pour m’avoir fait découvrir cette auteure magnifique et cette histoire pleine d’humanité.

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Rouge Blanc Bleu

Roman d’espionnage ? Récit psychologique ? Livre de l’intime et de l’analyse ? Rouge, Blanc Bleu de Léa Carpenter – traduit par Anatole Pons-Remaux – est un peu tout cela. Les amateurs de thrillers d’espionnage en mode pageturner seront cependant déçus car l’action laisse ici la place à une réflexion profonde et documentée sur le fonctionnement de la CIA et ses rapports avec ceux qui la servent.



Noël, le père d’Anna, fut de ceux-là jusqu’à son décès accidentel dans les Alpes, la veille du mariage d’Anna. La découverte de vidéos, la rencontre avec un ancien proche de Noël puis les enquêtes de sécurité liées à l’ascension politique de son mari vont peu à peu dévoiler à Anna le passé caché de son père, relai d’une source majeure de l’Agence en Chine.



Comme dans Onze jours, on retrouve la méticuleuse précision des recherches de Léa Carpenter : méthodes de recrutement, mise en condition, utilisation permanente du polygraphe, traitement des informateurs et surtout, fragilité et instabilité du statut d’agent… la CIA du XXIe siècle est décrite avec réalisme et distance. L’ennemi a changé, les équilibres mondiaux ont évolué, mais les méthodes de l’agence semblent incroyablement datées.



Comme dans Onze jours, on retrouve l’écriture empathique, chargée d’émotion et de poésie imagée de Léa Carpenter. Ses mots sont aussi doux et délicats que la réalité qu’affronte Anna est dure et aseptisée. La construction atypique, faite de chapitres très courts alternant les Questions/Réponses descriptives des arcanes de la CIA avec la révélation fragmentée du passé de Noël, déroute tout d’abord. Et puis on s’habitue. Enfin un peu, pas complètement…



Mention spéciale enfin à la relation d’Anna avec son mari, forte de différences additionnées et de compréhension infinie : un océan d’équilibre dans un quotidien qui s’agite.



Avec Rouge, Blanc, Bleu, Léa Carpenter confirme sa petite voix à part parmi les auteurs US contemporains, avec des livres exigeants mais une tonalité singulière et attachante.
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Onze jours

ONZE JOURS de Léa Carpenter

Traduit par Anatole Pons

Éditions Gallmeister



A force de lire, on en vient à avoir de l'affection pour certaines maisons d'édition en raison de leurs catalogues, des qualités de traduction pour leurs auteurs étrangers, des couvertures,...

Aussi dès que Leatouchbook propose un partenariat sur le #PicaboRiverBookClub avec les éditions #Gallmeister, je n'hésite pas un seul instant (même si le résumé ne me tente pas plus que ça) car j'avoue avoir un (gros) faible pour les éditions Gallmeister et je leur fait confiance pour me proposer de bonnes lectures.



Comme je le disais, le résumé de "ONZE JOURS" ne me tentait pas du tout au départ car il m'évoquait un livre de l'écrivain israélien David Grossman, "Femme fuyant l'annonce"... Et à cause de ce préjugé, les 50 premières pages furent un peu difficiles mais, progressivement, Léa Carpenter s'est imposée et a su m'émouvoir car j'ai terminé ma lecture en larmes...



"ONZE JOURS" c'est l'histoire d'un amour fusionnel entre une mère et son fils, jusqu'à ce que le fils grandisse et s'affranchisse de sa mère en devenant un soldat américain. Mais Léa Carpenter est aussi journaliste et en moins de 340 pages, elle nous décrit l'entrainement des forces spéciales de l'US Navy (les fameux SEAL) et fait un constat sur l'évolution de la guerre pendant les 100 dernières années. Et la dernière mission du fils n'est pas sans ressemblance avec la traque d'un certain Ben Laden par l'armée américaine.



Bref, un premier roman extrêmement réussi et documenté.



Au final, s'il fallait comparer Léa Carpenter à d'autres écrivains, je penserais plutôt à Arthuro Perez-Reverte (car on y retrouve le même travail de recherche et d'érudition) avec un soupçon de Bob Shacochis.



Et il ne faut pas oublier le traducteur, Anatole Pons, car son excellent travail mérite d'être souligné.



Cette lecture a été passionnante et émouvante, j'ai adoré ce livre et j'ai déjà hâte de retrouver Léa Carpenter dans un nouveau roman... Mille mercis à Léatouchbook et aux éditions Gallmeister.
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Onze jours

Onze. C’est le nombre de jours que Sara a dû attendre pour avoir des nouvelles de son fils Jason, porté disparu en Afghanistan. Il était en mission, il fait partie des SEAL, cette unité spéciale de l’US Navy. Jason est son fils unique, et c’est le seul qui peuple ses silences, qui éclaire ses jours sombres, qui éloigne les ombres et qui rythme sa vie. Elle l’a élevé seule et leur relation est solide, respectueuse et entière. Onze jours, c’est le temps qu’il va falloir à Sara pour comprendre et accepter que le monde a changé…



Le roman de Lea Carpenter est celui d’une relation forte et émouvante entre une mère et son fils. L’auteur trouve les mots justes pour nous offrir une histoire touchante.



Les chapitres alternent entre les points de vue de Sara et ceux de Jason. Chacun éclaire à sa manière les souvenirs d’une rencontre amoureuse, d’une enfance heureuse, des valeurs et des choix de vie et de ce fil tendu entre deux âmes.

C’est l’histoire d’une mère qui vit pour son fils, sans l’étouffer, sans l’enfermer, et d’un garçon qui respecte la liberté qu’elle lui laisse, sans en abuser, sans l’abandonner. Cet équilibre apporte la force à l’un et à l’autre d’avancer, sans se retourner, sans regretter et sans blesser.



L’auteur a travaillé son sujet et on sent que rien a été laissé au hasard. Aux amoureux de politique, de faits d’armes, aux faces cachées des combats ou au quotidien des forces spéciales, cette histoire apportera beaucoup. A ceux qui apprécient les jolis mots, les livres, les lettres, les sentiments puissants mais comme cachés derrière un voile, cette histoire comblera vos jours.



Et si, dans ce roman, la mort est toujours un résultat possible, c’est bien de la vie dont il est question…

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Onze jours

Il existe donc des romans publiés chez Gallmeister qui ne me séduisent que modérément…



J’ai eu la grande chance de lire en avant-première « Onze jours » de Lea Carpenter grâce au Picabo River Book Club (que je remercie chaleureusement au passage !).



L’histoire se déroule en mai 2011. Jason, membre des forces spéciales américaines, et fils unique de Sara, a disparu en Afghanistan au cours d’une mission. Le récit va alterner les chapitres consacrés à Sara, où s’exprime notamment son angoisse dans l’attente de nouvelles, et ceux où, en flashback, on revient sur l’engagement de Jason en lien avec les évènements du 11 septembre 2001. Comme un dialogue à distance entre deux individus profondément liés.



« Onze jours » est un récit plutôt intime, assez pudique, celui d’une relation particulièrement forte entre une mère et son fils, sur laquelle plane l’ombre du père disparu très tôt, David, qui reste, malgré son absence, omniprésent. C’est aussi une histoire que j’ai trouvé également assez documentée (et un peu aride parfois…) sur l’histoire et le quotidien des forces spéciales, et notamment les SEAL.



Une histoire donc plutôt forte, et même dramatique, mais tout en sobriété, en maitrise. Et c’est probablement ici que le bât blesse. Le texte me semble trop en retenue, trop sur la réserve. Il aura manqué un petit quelque chose, un soupçon d’émotion, un petit supplément d’humanité. D’où mon ressenti au final plutôt mitigé …

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Onze jours

Une mère attend de recevoir des nouvelles de son fils , soldat dans les SEAL (l'élite de l'armée américaine, genre force spéciale avec des hommes hyper entraînés), disparu en mission en Afghanistan.

Elle attend et se souvient du père de son fils, de sa vie, de l'enfance de son garçon et petit à petit, tout en douceur, on apprend à connaître cette relation particulière qui existe toujours entre une mère et son fils.

C'est fin, sans drame, c'est prenant.

Le style est sans fioriture, sans excès, tout en délicatesse.

Le petit bémol, selon moi, mais qui tient à l'histoire familiale de l'auteure, est ce contexte de patriotisme glorieux, de cet éloge constant de l'armée, de l'héroïsme, de cette belle solidarité, fraternité entre soldats d'une même équipe. Elle décrit le nouveau type de guerre avec des interventions ponctuelles pour faire le moins de blesser et cibler une maison, un homme en particulier, grâce au SEAl, ses ninjas, ses snipers, l'élite de l'élite.

On se sentirait presque dans l'endoctrinement.

Mais comme je l'écrivais plus haut, Lea Carpenter a une histoire familiale particulière : son père était un espion de l'Army Intelligence.

Elle rend hommage.

Mais un hommage tellement imprégné de cette éducation militaire - héroïsme, honneur, famille, patrie - vécue de l'intérieur et complètement assimilée que ça en est dérangeant.

On dirait presque un livre de propagande américaine.

Cela reste cependant un bon livre, bien écrit, bien construit.

C'est sans doute cela qui m'a le plus perturbée, ce paradoxe : un livre que j'apprécie avec des idées véhiculées qui me rebutent.

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Onze jours

Sara apprend que son fils, Jason, a disparu pendant sa dernière mission chez les SEAL.



Pendant l'attente angoissante de nouvelles, elle se replonge dans les mails envoyés par son fils depuis le début de son entraînement.



Garçon passionné par la littérature, elle l'avait imaginé faire des études universitaires et embrasser une carrière intellectuelle. Mais, devenu homme, il a fait son choix. Il voulait rejoindre les SEAL afin de défendre son pays. ☆☆☆ On se doute que l'entraînement pour devenir un SEAL (Sea Air Land) doit être corsé et physique. En lisant ce roman fameusement documenté en la matière, j'ai découvert certaines épreuves qu'un aspirant SEAL doit obligatoirement réussir afin de rejoindre les rangs. L'épreuve du Drown-proofing m'a laissée sans respiration pendant quelques instants...



C'est également l'histoire d'une mère célibataire. D'une femme qui a toujours eu la vie remplie par son seul et unique enfant. Et ce lien indéfectible qui les lie. Cet homme de 27 ans qui l'appelle encore Maman parce que ce mot évoque toute la tendresse qu'il ressent pour elle.



On se plonge littéralement dans cette histoire. Onze jours durant, on suit les pas de Sara. On retient sa respiration. On est pieds et poings liés sur toute la longueur jusqu'à apprendre en quoi consistait la mission dirigée par Jason.



J'avoue avoir lu ce roman avec une certaine distance et avoir eu un peu de mal à m'attacher aux personnages. Mais impossible de le laisser tomber pour autant... La réflexion, sur ce qui pousse un homme à mettre sa vie en jeu pour une mission et celle sur comment on peut vivre en tant que mère avec cette peur de voir son fils mourir, est poussée, approfondie, riche et pleine de sens.



Merci beaucoup à Lea Touch Book et à son #PicaboRiverBookClub de m'avoir permis de lire ce livre des excellentes éditions Gallmeister
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Onze jours

Parfois il suffit d'un événement, un choc, pour voir le monde d'un autre œil et envisager sa vie différemment.



Pour Jason, alors âgé de 17 ans, ce sont les attentats du 11.09.2001. Une révélation. Il prend la décision de s'engager dans les forces spéciales de l'armée américaine. C'est une vocation finalement, qu'il se découvre. Aussi jeune qu'il est, il sait qu'il veut servir son pays, le défendre, quitte à laisser sa maman et sa vie de jeune adulte, derrière lui. Sara, jeune mère d'une trentaine d'années, subit cette décision. Évidemment, elle veut garder son fils près d'elle. Mais elle le laisse vivre son expérience et son projet. 10 ans ont passé, on est en mai 2011. Sara est informée de la disparition de Jason lors d'une mission secrète. La presse est à l'affût chaque jour, chaque nuit, faisant des rondes en face de chez elle. Alors elle se replonge dans les e-mails que Jason lui envoyait depuis le début de sa formation. Elle veut comprendre pourquoi il a pris cette orientation, ce que les SEAL lui ont apporté.



Ce texte est subtil et assez sensible puisque Léa Carpenter expose une très belle relation fusionnelle d'une mère avec son fils. Qu'importe la distance, ces deux-là sont liés. Il n'y a qu'eux, depuis la fuite et ensuite la mort du papa de Jason, David. Le seul grand amour de Sara d'ailleurs. Mais elle a su gérer ce fils qui, du jour au lendemain, alors qu'il aurait pu prétendre à de belles études, et ensuite à un poste haut placé, a décidé de servir sa patrie. Le jour où tout bascule, où Sara est informée que quelque chose est arrivé à son fils, elle bascule, tout en gardant les pieds sur terre. Elle veut savoir, savoir ce qu'a été cette mission si secrète, ce que Jason a vécu ces 11 derniers jours, pourquoi il a voulu ça. On assiste à une alternance entre ces deux personnages : d'une part Sara explique sa vie, sa rencontre avec David, son quotidien qui est désormais caché. Et d'autre part, Jason, qui s'étend longuement sur les entraînements. J'ai été davantage touchée par les parties de Sara, me plongeant dans cette vie mise en suspens durant quelques jours, le temps d'avoir des nouvelles. Le personnage de Jason est certes intéressant, on a affaire à un gars très intelligent, qui a de belles valeurs, très proche de sa maman. Mais les détails très poussés sur les SEAL et les discours militaristes ne m'ont pas captivée.



On traverse un texte lent, qui prend le temps de nous envelopper dans le quotidien de ces deux personnages, particulièrement bien ficelés. Les dernières pages sont beaucoup plus captivantes que le reste, et nous prend d'un coup pour nous amener enfin vers les réponses que le lecteur attend avec impatience! Cette lenteur et le traitement trop approfondi à mon goût sur les forces armées américaines ont eu raison de mon attention à plusieurs reprises. Mais au final, avec ces dernières pages plus romanesques, je le vois sous un autre angle. C'est un roman abouti, politique, bien écrit malgré une certaine prise de distance émotionnelle de la part de l'autrice. Je retiendrai surtout cette très jolie histoire entre une mère et son fils.



Merci à Léa et aux éditions Sonatine pour cette lecture qui sort de mes habitudes. C'est une lecture commune avec Fanny !
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Onze jours

« La phronèsis, selon Aristote, est la sagesse acquise par l’expérience qui vous permet de faire des choix sur la marche à suivre dans une situation donnée. Elle s’oppose à la sophia, la sagesse acquise dans les livres. »

SEAL : Sea, Air, Land (mer, air, terre). L’acronyme signifie également « phoque » en anglais; il désigne la polyvalence des forces spéciales de l’US Navy.

Jason est un SEAL, et il a disparu. Ça n’arrive pas, ça, chez les SEAL. On ne laisse personne « disparaître ». Alors comment, pourquoi ? Sa mère attend. Elle est très entourée, l’US Navy sait faire ça, la gestion des proches. Son métier lui fait également côtoyer le gratin de la politique, et le père de Jason, décédé, a été en son temps un célèbre espion, il a doté son fils de prestigieux parrains. Passant du présent (l’attente) au passé (Jason raconte son parcours), le roman nous plonge au coeur de l’âme américaine…

C’est le premier roman de Léa Carpenter et il impose d’emblée le respect. Il y a quelque de chose de grand qui s’en dégage, une intelligence évidente, une profondeur, couplée à un sens du suspens, quelque chose qui agrippe, un peu douloureusement; dans le même temps il y a aussi quelque chose qui grippe, les dialogues sont laborieux, le rythme disruptif, et on n’est jamais sûr d’avoir tout à fait compris. Il m’a été difficile de m’attacher à qui que ce soit, j’ai eu l’impression que ça ne prenait jamais vraiment, sans pour autant souhaiter arrêter la lecture, tant le sujet est intéressant.

Partagée.

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Onze jours

Courir pour attendre, pour oublier, pour se souvenir qu'on a détesté, aimé, construit, raté et réussi. Courir, comme pour fuir vers l'avant pour ne pas se retrouver au présent.

L'attente, onze jours, l'horrible attente d'une mère dont le fils, officier des forces spéciales ne donne pas de nouvelles.

Une écriture simple, puissante, qui nous raconte l'amour, l'humanité, la vie simplement.

Merci aux éditions Gallmeister et à Babélio pour cette jolie masse critique!
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Onze jours

Onze jours, c’est l’histoire d’une mère, Sara, et de son fils, Jason. Il y a eu un père, mais il ne fait plus – directement – partie de l’équation depuis bien longtemps. Sara a élevé Jason seule, en lui ouvrant l’esprit sur le monde, en lui donnant toutes les chances pour qu’il intègre une prestigieuse université, qui lui donnerait par la suite accès à une belle et longue carrière à un poste très haut placé.

Mais à 17 ans, Jason est bouleversé par les attentats du World Trade Center, le 11 septembre 2001. Après cet événement tragique, il décide de s’engager au sein de l’armée pour intégrer le corps des SEAL. Sara ne pourra rien faire contre la détermination de son fils à servir son pays et le soutiendra à chacune des étapes, malgré sa peur des dangers que son enfant, devenu grand, devra affronter, bien loin de la route qui semblait tracée pour lui initialement. Très vite, Jason s’avérera très doué pour les missions sur lesquelles il est envoyé. Et puis un jour, lors de l’une d’elle, il disparaît.



Onze jours, c’est la durée pendant laquelle Sara est sans aucune nouvelle de son fils.

Onze jours, à attendre.

Onze jours, à se refaire le film de sa vie.



Il m’a fallu quelques dizaines de pages pour bien rentrer dans le livre, parce qu’on se retrouve assez vite face au jargon militaire américain, et que c’est quelque chose que nous sommes, je pense, assez peu à maîtriser, moi la première. L’adaptation aurait pu être plus rapide si j’avais pris connaissance dès le départ du lexique présent à la fin du livre, mais j’ai décidé de me débrouiller sans, et de vérifier à la fin de ma lecture si j’avais bien capté les choses (verdict : je m’en suis plutôt bien tirée !).

Hormis ce petit détail, que je ne considère pas comme gênant, les bases sont très vites posées et on est facilement immergé dans l’histoire de ce duo mère-fils, très proches et pourtant si éloignés.



Le récit est très bien construit, on alterne entre le vécu de Sara et celui de Jason. Il y a constamment un parallèle entre les différentes étapes et épreuves qu’ils traversent tous les deux, et l’auteure s’attarde énormément (et c’est tout l’intérêt du récit d’ailleurs) sur les personnalités et les psychologies de ses deux protagonistes.



Sara tout d’abord, devenue mère à l’aube de ses vingt ans, et qui a du se débrouiller très vite pour élever son fils. On comprend très vite que c’est une personne assez secrète, très en retenue, qui a beaucoup serré les dents pour avancer coûte que coûte, pour son fils, la seule personne au monde qui compte pour elle. Tout la concernant est évoqué de manière très subtile et pudique, que ce soit sa relation avec le père de son fils – un homme mystérieux, charismatique qu’on déteste quasi-immédiatement (enfin, que moi j’ai détesté tout de suite en tout cas), celle qu’elle entretient avec Jason ou bien tout simplement avec elle-même.

Un très beau personnage que l’on observe faire face à une situation insupportable. Ce qui interpelle, et ce dont on ne peut être qu’admiratif, c’est la façon dont elle lutte pour ne pas perdre pieds. Un footing, un potager, une plongée dans un souvenir, une rétrospective sur sa vie. Elle tient bon et se refuse à toute conclusion, positive comme négative. Elle attend. Toute la force de Sarah transpire à chaque ligne. Une force dont elle a fait preuve toute sa vie, mais qui ne cache pas pour autant sa sensibilité.



Et puis, il y a Jason. Ce petit garçon que l’on devine inventif, créatif, ouvert et curieux de tout, qui devient cet adolescent qui avait devant lui une voie toute tracée vers l’université et le succès. Tout bascule ce jour de septembre 2001. Ce jour où il décide que sa vie, il la consacrera à la protection de son pays. Ce jour où sa vie change, et avec elle, celle de sa mère. Ce jour à partir duquel il deviendra progressivement un homme respecté par ses pairs.

Tout de suite, on comprend qu’à travers le cheminement de Jason, c’est en fait celui de milliers de jeunes américains que l’on suit. Lea Carpenter aborde un sujet que je n’avais jamais ne serait-ce qu’effleuré, à savoir l’engagement de toutes ces jeunes recrues qui a découlé du 11 septembre.

Finalement, ce qu’on prend au début pour un élan de patriotisme est en fait bien plus subtil que ça et c’est ce que j’ai trouvé particulièrement intéressant. Si on peut remettre en question les actions des USA suite aux attentats du World Trade Center, on ne peut sous-estimer le sentiment qui a envahi les esprits des américains, notamment la jeune génération. Concrètement, on sait très bien que si ces événements n’avaient pas eu lieu, Jason ne se trouverait sûrement pas là où il est actuellement, mais sûrement bien au chaud dans un bureau. Pour autant, quelque chose en lui s’est éveillé ce jour-là, et depuis il vit avec. Il s’est engagé avec. Il part en mission avec. On l’observe grandir, évoluer, épauler ses camarades qui doutent, et affronter ses propres questionnements. Combien sont-ils à avoir eu ce parcours à partir de cette date-là ?



Bien plus qu’un livre sur la guerre, c’est en fait un livre sur l’amour qu’on tient entre nos mains. L’amour universel, sous toutes ses formes. Celui d’une femme pour un homme, d’une mère pour son enfant, d’un fils pour sa mère, d’hommes pour leur pays, d’un soldat pour ses camarades.



Lea Carpenter signe un premier roman puissant, émouvant, et, il faut le souligner parce que le boulot a dû être énorme de ce point de vue aussi, très bien documenté. On a là énormément de termes propres à l’armée américaine ainsi qu’au renseignement. C’est vraiment très intéressant, d’autant plus que le récit s’inspire d’une mission qui a réellement eu lieu.



Bref vous l’aurez compris : jetez-vous sur ce livre, vous ne serez pas déçus ! (Et si ce n’est pas encore fait, jetez-vous aussi sur les éditions Gallmeister ! )
Lien : https://lesjolischouxmoustac..
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Onze jours

Onze jours de la vie d’une femme, d’une mère, et d’un soldat. Onze jours d’espoir, d’amour et de peur mélangés dans le cœur de cette femme qui sait son fils parti se battre contre des hommes qu’elle ne connaît pas.

Tu sais, peut-être que parfois tu t’es demandé ce qui poussait ces mômes à s’engager pour la liberté. Ce qui poussait ces mères à ne pas vouloir croire à la disparition de ces fils et de ces filles, devenus des soldats, des guerriers formés à tuer, devenus des assassins professionnels, quoiqu’en disent ceux qui te parlent de la patrie...

Tu as sans doute déjà croisé ces mères et ces fils, vivant une passion quasi fusionnée à travers la vie et les sentiers qui les emportent si loin que les kilomètres n’existent plus.

Et puis sans doute aussi que tu as entendu dire des mots sur ces soldats de l’élite, ces SEALS dont les légendes façonnent l’Histoire des guerres, ces commandos, membres des forces spéciales de la US Navy.

La Team 6, celle qui est allée chercher et tuer OBL, au cœur d’une mission dont ils auraient pu ne pas revenir.

Alors tu vas rencontrer Jason et Sara. Jason qui a choisi la guerre et Sara qui n’a pas choisi autre chose que de se conformer à la décision de son fils.

Sara qui relit les lettres de Jason, et qui tente de comprendre pourquoi…

Alors les souvenirs, les mots d’un enfant devenu soldat, et la peur liée à cette disparition de l’homme qu’il est aujourd’hui.

Et tu vas comprendre à quel point aussi ces hommes sont liés par la souffrance endurée pendant leur formation, sans doute l’une des plus dures de toutes les armées du monde, à part, peut-être, celle des SAS.

Comprendre à quel point ce qui s’est passé le 11 septembre 2001, et toi aussi tu te souviens exactement de ce que tu faisais ce jour-là et de l’endroit où tu étais, à quel point les images et la stupeur ont changé le monde et ta vision de l’avenir.

Comprendre aussi que ces soldats de l’élite ne sont pas que des tueurs, comme certains le laissent entrevoir, mais bien plutôt des hommes d’une intelligence exceptionnelle, et d’une humilité dont nos hommes politiques qui se décorent allègrement de la Légion d’honneur feraient bien de s’inspirer…

Ceci posé, j’espérais tellement plus de ce roman.

La suite :
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Rouge Blanc Bleu

C'est assez rare, mais j'ai eu énormément de difficultés à lire ce roman, j'ai dû persévérer.

Autant sur le fond que sur la forme, Léa Carpenter n'aura pas retenu mon attention.



L'univers est celui de l'espionnage, du contre-espionnage, des stratégies à mettre en place, du recrutement des agents de la CIA, de leur mission, du contrôle de leur administration sur leur loyauté par l'emploi du sacro-saint polygraphe... A ce stade là, l'auteur m'avait déjà perdue car c'est un domaine extrêmement spécifique, avec des codes qui lui appartiennent et il faut reconnaître que le sujet peut ne pas passionner tout le monde.



Mais au-delà de l'histoire elle-même, il y a le style de Léa Carpenter. Il y a un énorme travail d'écriture, je ne peux imaginer que Léa Carpenter se soit installée à son bureau et ait écrit de façon linéaire et sans préparation, sans retouche, sans retour constant en arrière et relecture, ce récit extrêmement "calibré", pesé et pensé.



Le résultat, c'est un récit ciselé, mais ardu, décousu et exigeant, qui m'a totalement perdue. Trop longtemps, l'auteure nous maintient dans une interrogation, dans un univers dont on ne mesure pas les frontières, dont on n'identifie pas les protagonistes, leur rôle.



Si le personnage de l'héroïne, Anna, finit par nous être familier, son père qui brille par son absence tragique, reste une pièce énigmatique de ce roman. On tente de le cerner par petites touches successives, celles que l'auteure veut bien nous concéder. On comprend bien sur qu'il travaillait en réalité pour la CIA. Mais que s'est-il passé pour qu'il décède la veille de la célébration du mariage d'Anna ? Quel est le lien avec cet mystérieux personnage qui approche Anna durant sa lune de miel ? Le père d'Anna, fasciné par la Chine, y avait un contact, une source.

Beaucoup (trop) de circonvolutions pour décrire le lien entre le père d'Anna et ce contact qui reste pour moi une énigme, au point que je m'interroge à l'issue de ma lecture : ai-je bien compris ? (aurais-je raté le train pour la Chine??)



Je me suis sentie totalement étrangère à ce monde dans lequel j'étais projetée. Et il n'est pas question de s'attaquer à cette lecture le soir, fatiguée dans son lit, avec les yeux qui commencent à cligner!

Peut-être faudra t-il que je retente ma chance avec un autre roman de cette auteure pour une rencontre plus harmonieuse cette fois-ci !
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Onze jours

Il faudrait toujours se méfier des bandeaux trop louangeurs ….

« Une histoire envoûtante. »



Je choisis mes lectures essentiellement par la quatrième de couverture, en fonction du sujet ; il y a ce qui m’intéresse et qui donc m’attire, et il y a le reste que je laisse….L’éditeur entre, bien entendu en ligne de compte, même si, et c’est normal et sain, que je n’adhère pas forcément totalement et inconditionnellement à ce qu’il publie.



"Onze jours" avait tout pour me séduire, en tout cas le sujet me faisait envie. Il restait une inconnue de taille, que seule la lecture pouvait lever : la manière de le traiter….

Et pour le cas, je n’ai guère été convaincue par le propos tant j’ai trouvé ce roman ennuyeux car beaucoup trop lent à mon goût ; un propos plus enclin à m’endormir qu’à susciter l’envie d’aller plus loin.

Habilement construit et bien écrit, ce roman n’en demeure pas moins frustrant, à part les cinquante dernières pages nettement plus énergiques et plus motivantes. L’ensemble manque de souffle et d’entrain ; il ne m’a pas ému.



Un livre qui avait tout pour me plaire ais qui visiblement n’était pas pour moi, et je ne pouvais pas vraiment le savoir….



Merci aux éditions Gallmeister et masse critique Babélio.


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Onze jours

On va être clair, le principal reproche que je pourrais faire et qui expliquerait ma « mwé-titude » généralisée :



Il m’a manqué un sérieux souffle romanesque.



En fait, pour tout vous dire, j’ai été assez déroutée par la construction de l’histoire. Il y a un « truc » qu’on attend (la disparition de Jason racontée dans le résumé), et cette disparition et surtout ses conséquences ne se déclenchent qu’à la toute fin. Entre temps, on a la voix d’une mère et d’un fils que l’on suit, entre-coupée par les lettres qu’ils se sont envoyés. J’ai bien aimé la partie concernant Sara, ces questionnements de mère sur ses choix et ceux de son fils ainsi que le rapport conflictuel qu’elle entretient avec l’armée, distant et méfiant (comme le mien). Mais la partie de Jason où est décrite en long et en large la formation des SEAL m’a franchement barbée.



Déjà j’aime pas trop trop le milieu militaire, son esprit et son fonctionnement, je suis plutôt du genre esprit d’indépendance, réfléchir par soi-même et paix à tous.



Alors quand on me raconte en long et en large une formation chez les SEAL (la Navy US si j’ai bien compris), j’ai un peu fait la gueule et même avec la meilleure volonté du monde, je décrochais très facilement. D’autant qu’on ne s’attache pas tellement à Jason, l’histoire est plutôt anecdotique puisqu’elle raconte des petits pans de la vie de Jason sans rentrer vraiment dans les détails. Je me suis pas sentie véritablement investie émotionnellement. Un peu comme si j’étais en train de voir défiler des images sans que j’arrive à trouver le lien entre elles.



Donc quand je dis qu’il m’a manqué un souffle romanesque, c’est ici que le problème commence : jusqu’aux 50 dernières pages, nous sommes, avec Sara, dans l’attente de « quelque chose qui va se passer ». Tout le reste du roman est plutôt introspectif et intimiste entre les voix des deux personnages, mais à chaque fois je ne pouvais m’empêcher de me demander quand l’histoire allait enfin démarrer. Je pensais que le « truc » tant attendu allait se passer bien plus tôt dans le récit et il a fallu attendre la fin pour que l’histoire prenne un envol plutôt marqué et du coup, romanesque.



Et les 50 dernières pages sont splendides.



Le manque d’investissement qui me faisait défaut a vite disparu. J’étais dedans, enfin et j’ai avalé ces 50 pages avec voracité, passionnée et émue par ce que je lisais, en regrettant bien fortement que ce romanesque que Lea Carpenter a réussi à insuffler à ces pages n’était pas là depuis le début.




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Onze jours

« Onze jours » où quand la guerre devient philosophique.


Sara tombe sous le feu des projecteurs lorsque son fils Jason, soldat dans les SEAL, disparaît en Afghanistan, lors d'une opération classée secrète. Il lui faudra onze jours avant d'apprendre ce qui est arrivé à son enfant. Ces onze jours vont lui servir à remonter le cours de leurs vies et de leur relation. Dans une série de flash-back, alternant la narration par la mère et la narration par le fils, on découvre l'histoire de la naissance de Jason, son engagement dans l'armée, sa formation militaire. Sara parle, Jason parle.  Les deux volets narratifs mènent inexorablement à la mission au cours de laquelle il va disparaître.


Cet enfant brillant, élevé par une mère célibataire mais entouré de « parrains » haut placés, destiné à intégrer Harvard, décide aux lendemains du 11 septembre d'intégrer l'Académie navale, marquant le début d'une quête sacrificielle


Commence alors le récit des années d'entraînement de Jason dans les forces d'opérations spéciales et des jours douloureux dans la vie de Sara, sans nouvelles de lui. Pour mieux comprendre son enfant, Sara s'est familiarisée avec les questions militaires et à travers les courriers de Jason pendant sa formation, elle le voit se transformer en un leader fort et bienveillant. Jason, lui, s'interroge sur la guerre, sur le combat contre le terrorisme, sur son destin, sur l'engagement. Ses pensées se transforment en véritables réflexions philosophiques, avec pour références la mythologie, la littérature et la poésie qui l'ont bercé dans sa jeunesse.


Ce livre est impeccablement structuré et soulève de nombreuses questions : Pourquoi les nations envoient-elles des fils à la guerre et comment les mères peuvent-elles le supporter? Est-ce que faire partie de l'armée oblige l'individu à se transformer en un outil irréfléchi ? Est-ce que être soldat c'est anéantir sa personnalité ou au contraire affiner son caractère en devenant acteur de son époque ? Qu'est-ce qui a tant changé entre la guerre version 39/40 et les guerres contemporaines ?

Le réalisme du sujet de traité, associé aux méditations profondes de ses personnages sur la nature de la guerre,  donne lieu à une réflexion fine sur le combat bien loin du manichéisme, et au-delà de l'image touchante du lien entre une mère et un fils, Léa Carpenter offre un regard unique sur la formation, l'histoire et la culture d'une des plus prestigieuses forces d'élite au monde.


Je ne suis nullement férue de guerre, je n'y connais rien en armée, j'ai même un petit côté antimilitariste (ce qui n'est pas très tendance en 2018) et pourtant j'ai réellement apprécié ce livre car ce roman montre les mutations qui se produisent lorsqu'un individu très intelligent s'engage volontairement dans une cause beaucoup plus grande que lui.


Merci infiniment au Picabo River Book Club (groupe Facebook spécialisé en littérature nord américaine, si jamais vous ne connaissez pas encore) pour cette découverte. Si j'apprécie les parutions des Éditions Gallmeister, je ne pense pas que je serais allée naturellement vers ce livre en raison du sujet, ce qui aurait été une grande erreur.
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Onze jours

Faire le choix de découvrir un premier roman est toujours un coup de poker. Parfois la main est bonne et d’autres pas.

Avec Onze jours, on découvre une auteure avec un style déjà très fort et c’est résolument une bonne pioche que ce roman paru début septembre dans la collection Américana de Gallmeister.

Sara est une mère qui a élevé son fils unique, Jason, seule. Il est toute sa vie.

Mais Jason est dans l’armée américaine, c’est un SEAL. Lors d’une mission, il est porté disparu et elle ne le retrouvera que onze jours plus tard.

Dans ce roman, l’auteure aborde deux thèmes au travers de ses deux personnages principaux, les faisant s’exprimer tour à tour.

Dans le présent, on découvre Sara. Le père de Jason les a quittés alors qu’il était très jeune. Employé au Pentagone, il a choisi de vivre loin de sa famille jusqu’à son décès. Elle a alors reporté tout son amour sur son fils, en faisant le centre de son univers. Léa Carpenter nous fait ressentir tout l’amour qu’une mère peut porter à son enfant, le déchirement de la séparation quand Jason décide de s’engager dans l’armée et de suivre la formation des SEALs.

Une part de la bienheureuse ignorance dans laquelle on baigne quand on n’a pas encore eu son premier enfant se mesure dans la conviction que vous pourriez être en mesure de changer le cours de sa vie.

C’est aussi l’angoisse à l’annonce de la disparition de son fils, sa quête de la vérité alors qu’elle part, elle ne sait où, pour voir son fils enfin retrouvé. Elle va chercher à comprendre les motivations de Jason pour pouvoir, peut-être, comprendre pourquoi il a disparu et imaginer leurs retrouvailles.

Dans le passé, Jason est un garçon qui a grandi avec l’image d’un père qu’il s’est forgée. Un héros, un aventurier. Les attentats du 11 septembre le décident à s’engager dans l’armée. L’auteure, par la voix de Jason, raconte les idéaux, la ténacité et le courage de ces jeunes qui décident de suivre l’un des entrainements les plus durs, celui pour devenir un SEAL, véritables héros aux yeux de beaucoup d’américains comme en témoignent tous les films et toutes les séries télévisées qui leur sont consacrés. Le texte tourne alors au discours ultra patriotique qu’on peut retrouver dans la littérature américaine. Le style change avec le personnage, s’affermit et deviens plus dur, plus froid aussi, tout en restant quasiment parfait.

La guerre, c’est la capacité à mourir pour une autre personne sans hésiter. La guerre, c’est la croyance que la vie d’une autre personne a plus de valeur que la tienne.

Les deux styles se fondront dans la dernière partie du récit et en deviendront un autre, tout aussi maitrisé, plus proche du roman d’espionnage.

On a donc là deux histoires d’amour : l’amour d’une mère et l’amour d’un soldat pour sa patrie. Libre à chacun d’avoir son avis sur la notion de sacrifice d’une mère ou d’un soldat. Ici, Léa Carpenter tente de nous démontrer sa légitimité. Que l’on adhère ou pas au point de vue de l’auteure, ce texte mérite d’être lu pour son écriture et l’auteure reste définitivement une auteure à suivre.


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Onze jours

Décidément ce mois de septembre est riche en découverte. Lea Carpenter signe avec ELEVEN DAYS, son tout premier roman qui divise, vraiment, la blogosphère.





Carpenter traite un sujet actuel et intergénérationnel. Un sujet qui apporte son lot de polémiques et qui divise largement les Etats-Unis. La guerre contre le terrorisme est acclamée par les chants patriotiques et drapeaux flottants pavoisant de nombreuses maisons et autant dénigrée par les détracteurs.





Au travers de l’histoire de Sara et de son fils Jason, Carpenter décrit avec honnêteté, précision et bienveillance le quotidien de deux êtres qui ont pris le parti de veiller l’un sur l’autre quelque soit le chemin qu’ils prennent. De ne pas juger et surtout porter un regard objectif et respectueux de leurs choix. Sara, mère célibataire mais soutenu par le papa David, est une douce rêveuse, idéaliste dans un monde où les mots virevoltent. Une mère aimante et protectrice. Son fils Jason a grandit au rythme de son imagination débordante. Un père parti trop tôt, avec touts ses secrets. Un silence pesant où est abstenu toute sorte d’histoire héroïque. Le 11 septembre 2011, date charnière d’une nouvelle ère, éclate alors qu’il est un jeune homme en quête de son futur. Comme parmi tant d’autres, il rejoint les rangs de l’armée américaine.





Sara vit au jour le jour, quotidien ritualisé, entre son travail de correctrice, de correspondance avec son fils, de ses recherches sur des essais politiques et sur l’armée. La peur de le perdre est là, tapit dans l’ombre. Ingrate, moqueuse, narguant avec force la tranquillité de Sara. Car Jason poursuit son engagement, ses entrainements et rejoint le SEAL ( Sea, Air, Land (mer, air, terre). L’acronyme signifie également « phoque » en anglais ; il désigne la polyvalence des forces spéciales de l’US Navy. Note de l’auteur). L’excellence de l’armée américaine.





Carpenter, forte de sa plume authentique délivre dans son récit l’immuabilité qui unit une mère et un fils parti au front. Tout à tour, elle donne la voix à Sara et puis à Jason. Carpenter m’a bouleversée par le discours de Sara qui délivre sa peine, sa joie, ses craintes, ses espoirs, ses attentes. Elle met en exergue cette foule de sentiments en brandissant fièrement la pancarte : « je suis fière de mon fils, mais je n’accepterai pas sa mort éventuelle ». Le paradoxe est saisissant et c’est sur ce point de vue que Carpenter tire la force de son roman. D’un autre côté, dans les pas de Jason, j’ai découvert un univers inaccessible pour le commun des mortels, celui des SEAL. Dans ces moments là, le récit est nettement plus technique. A la fois documentaire et récit d’action, j’ai découvert qui sont ses hommes anonymes qui défendent la liberté de tous. Ces portraits sont tour à tour émouvants et effroyables.





ONZE JOURS m’a littéralement chamboulée. Il est difficile de se dire que c’est une pure fiction tant tout semble réel. Quelque part dans un pays qui m’est inconnu, des mères, des pères, des frères, des sœurs, des familles entières, des soldats sont concernés. J’ai aimé que Carpenter ne prenne pas position dans ce conflit et que son roman est , ici, pour montrer la pure réalité. Elle donne la chance à son lecteur via toutes les informations concrètes de se forger sa propre opinion.





Hommes, héroïsme, bravoure, force, patience, sentiments, amour … animent avec brio une histoire poignante !
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