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Critiques de Léonor de Recondo (1407)
Revenir à toi

Après 30 ans de séparation, une jeune femme retrouve la femme qui l'a fait naître. Comment a-t-elle grandi sans le regard de sa mère? Comment vont se passer ses retrouvailles? Qu'est devenue cette étrangère pendant ses si longues années.

Un choc. La narratrice arrête tout dans sa vie pour la retrouver sans savoir à quoi s'attendre. Son quotidien est stoppé en plein élan, elle part. Mais trouver qui & quoi ? La plume toujours délicate de Léonor de Recondo fait mouche. Il y a du vécu dans ce récit. Des expressions, des gestes, des situations qui sonnent vrai. Tout fait sens. Un livre ouvert : l'héroïne est devenue une grande comédienne reconnue. Elle puise ses rôles dans cette absence, dans ce manque. Une manière pour elle d'oublier son enfance désastreuse, ce manque d'amour, ces abandons. Et peut-être est-elle devenue célèbre pour que sa mère, quelque part dans le monde, puisse la voir? Un livre de 180 pages qui se dévoile au fil de somptueuses pages, qui se dévore, qui s'abandonne à un lecteur ému. L'auteure condense ses pensées, ses actions, laisse son héroïne avoir une histoire d'amour alors que sa tête n'est pas là. Elle est toujours ailleurs. Elle entraîne le lecteur, fidèle témoin, dans sa danse. Avec joie.
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Revenir à toi

Lorsqu’elle est une jeune adolescente, la mère de Magdalena disparaît de sa vie. Petit à petit, elle apprend à vivre avec cette absence, le théâtre devenant un lieu pour exulter et apprivoiser sa tristesse. Un jour, Apollonia refait surface, mystérieusement, dans une maison éclusière peu entretenue…

L’écriture de Léonor de Récondo est une fois de plus au plus près des émotions, et décrit avec subtilité et pudeur la réconciliation entre une fille et sa mère.

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Manifesto

« Ma bouche contre ton oreille, je te dis des mots qui ne s'écrivent pas. Des mots qui exigent la voix. Des mots de toi à moi, les derniers prononcés qui traversent ta peau devenue froide, qui parcourent tes oreilles, ton cerveau, tes veines et tout ton squelette pour rejoindre ton souffle si ténu soit-il. Des mots d'amour, de gratitude, alors que déjà se profile l'incertitude de pouvoir jamais vivre sans toi. »



Dans un texte magnifique tout en pudeur et en délicatesse, lumineux,

Leonor de Recondo retrace la longue et éprouvante dernière nuit de son père Félix, et la transforme en manifeste d'amour envers ce père tant admiré, alternant la fiction, avec un dialogue entre Félix et Ernesto( Ernest Hemingway) chacun racontant à l'autre ce qui a façonné sa vie, et des souvenirs plus personnels de sa relation à son père.

Un père marqué très tôt par l'exil, (le très beau" Rêves oubliés" raconte l'histoire familiale , et de nombreux passages ici font écho à ce roman que j'ai beaucoup aimé) et le deuil de ses trois premiers enfants. Un père peintre et sculpteur qui garda intacte sa force créatrice en dépit d'une vie qui ne l'épargna pas, qui eut une relation très forte avec sa fille musicienne pour qui il fabriqua de ses propres mains un violon...

Il faut lire ce texte vibrant à l'écriture élégante, toute en nuances , magnifique hommage d'une femme à son père, d'une artiste à un autre artiste. Leonor de Recondo, livre après livre ne cesse de me séduire...
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Revenir à toi

Si comme moi, vous avez trouvé la 4e de couverture assez sommaire et espériez en découvrir davantage à la lecture, sachez que vous pourriez rester sur votre faim.

Nous ne partageons que quelques jours en compagnie de Magdalena. Pourtant, ces quelques heures sont fatidiques pour elle : elles marquent (enfin) les retrouvailles entre une fille et sa mère, la fin d'une quête, la fin de (certains) questionnements sans fin.

Ce court roman ne répondra pas à toutes vos questions (ni à celles de la narratrice d'ailleurs) ; Léonor de Récondo a pris le parti de vous laisser dans le flou, comme Magdalena, de ne distiller que quelques informations, ce qui est parfaitement cohérent avec la durée et le cadre de l'action.

C'est un roman d'ambiance, dont l'écriture poétique et sensible m'a portée rapidement au bout des quelques 190 pages.

Il reste cependant trop en surface ; j'aurais aimé en savoir davantage et la fin me semble un peu baclée.









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Point Cardinal

Léonor de Récondo aborde avec beaucoup de finesse la question de la transidentité. Elle rend compte de la souffrance de ces hommes et femmes et celle de leur entourage. Les personnages sont attachants et plutôt crédibles, tant dans leurs doutes que dans leurs convictions. Mais deux points m'ont un peu gêné : d''une part, traiter ce sujet en 220 pages uniquement oblige à faire des choix, et je suis un peu resté sur ma faim. Certains épisodes sont traités un peu vite, ou ellipsés. D'autre part, le parcours de Laurent, et les réactions finalement pas si négatives de ses proches, de ses collègues ou du voisinage, donnent l'impression que le chemin de la transidentité n'est pas si compliqué, ce qui est certainement loin de la réalité.
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Revenir à toi

Leonor de Recondo a changé d’éditeur et publie désormais sous la bannière prestigieuse des éditions Grasset « revenir à toi ». Après son « Manifesto » sur les derniers instants de son père, il est question ici de son retour vers une mère ( Apollonia) dont elle retrouve la trace après sa fuite dans son adolescence. Alors que Magdalena est devenue une actrice reconnue et qu’elle a coupé tout lien avec sa famille, c’est tout en sensibilité, élégance et émotion qu’elle nous fait vivre cette découverte d’une mère perdue dans sa vie, après une errance psychiatrique, mais également perdue dans la vie de sa fille. Une mère mutique, se nourrissant de sablés mais qui, au fond, n’a peut-être pas perdu tout lien ni toute mémoire.

L’écriture est épurée, directe mais jamais brutale. Elle va à l’essentiel.

Un très beau livre , d’une intimité bouleversante

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Revenir à toi

J'ai beaucoup aimé ce court roman au style atypique, sans réel dialogue mais empli de lyrisme.

On est plongé dans les réflexions de Magdalena et on la suit sur ce chemin qui la ramène peu à peu vers sa mère et vers elle-même.

En parallèle, Apollonia se dévoile couche par couche au fil des pages. On tente de comprendre ce qui a poussé cette mère à abandonner sa fille et ce qui l'a fragilisée au point qu'elle n'arrive même plus à s'occuper d'elle-même.



C'est une histoire que j'ai pris plaisir à découvrir et qui m'a émue.

Je pense que, comme Magdalena qui se réfugie dans le théâtre pour devenir quelqu'un d'autre le temps d'une représentation, nous endossons tous des costumes à certains moments, de peur de nous dévoiler tels que nous sommes.



Seul bémol : la fin est un peu rapide à mon goût, certaines questions restent sans réponse et j'aurais aimé que la relation mère / fille soit un peu plus développée.



Je vous conseille ce doux roman qui a su me toucher.
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Revenir à toi

Revenir à toi est un récit qui ne m'a pas livré tous ses mystères, et c'est tant mieux. Sa grande poésie, la mélancolie distillée, la beauté des paysages dépeints, la plongée dans l'âme de Magdalena, au plus près de ses questionnements et hésitations m'ont emportée dans leur élan. C'est un petit livre que j'ai lu d'une traite, un très bon moment de lecture qui m'a amenée dans un ailleurs. J'ai beaucoup aimé.

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Pietra viva

Une très belle langue mais une histoire qui m'a malheureusement laissée de marbre. Malgré une entrée en matière délicate et plaisante, l' hermétisme a fini par me gagner puisque je n'ai pas réussi à éprouver la moindre empathie pour le célèbre sculpteur de la Renaissance. Ce dernier se trouve à un moment très important de sa carrière puisque le Pape Jules II, très ému par la Pietra Viva, le charge de construire son tombeau mais aussi à un moment très douloureux puisqu'il fait face à un deuil qui en fait rejaillir un autre. La narration se focalise donc sur les émotions et la création cependant rien ne m'a séduite chez ce personnage dont l'antipathie, je pense, a fortement contribué à mon insensibilité.
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Revenir à toi

15 ans de silence brisé par un appel. Un appel et tout se bouscule. Un appel et un espoir.

Magdalena retrouve la trace de sa mère qui l'a abandonné il y a de cela des dizaines d'années. Elle accourt et tente de saisir tout ce qui lui a échappé. Comment réussir à redire maman quand on avait fait un trait définitif sur celle-ci ? Voilà ce qu'explore Leonor de Recondo avec brio. Cette écriture toujours aussi vive taille dans le vif. En quelques pages, elle nous délivre une description de ce que peut être la complexité humaine et les contradictions qui peuvent nous traverser. L'autrice parvient également à démontrer le pouvoir des mots et ici du théâtre. Pour le personnage principal, le salut se trouve sur les planches entre deux didascalies. Sophocle ou Anouilh, peu importe au final. L'important est cette Antigone qui palpite sous sa peau et qui ne demande qu'à une chose : s'exprimer.
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Manifesto

Difficile ne pas être touchée une fois de plus par l'histoire de la mort d'un proche. L'auteure rend hommage à son père Félix de Recondo dont la mort est programmée (l'auteur veut-elle parler d'euthanasie ?) Il est vieux et atteint d'une maladie. le livre alterne un chapitre dans le présent, à l'hôpital où sa femme et sa fille Cécile attendent que le produit injecté fasse son effet et, un chapitre dans les pensées de Félix. Une espèce d'entre deux avant la mort où il revit sa vie, son enfance, sa famille, les lieux de sa vie. C'est là où je me suis un peu perdue. Félix interpelle Ernest Hemingway, l'écriture poétique se mêlant au récit personnel, mais cela donne un effet un peu abstrait et maniéré. Soit on se laisse emporter dans cet univers, soit on peut passer à côté. Il reste que les pages concernant l'attente sont les plus touchantes, l'écriture est juste et sincère quand elle parle de l'être aimé jusqu'à son dernier souffle.
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Revenir à toi

REVENIR À TOI, c'est un road trip sans trop de kilomètres parcourus.

C'est le voyage d'une fille devenue femme vers sa mère disparue depuis des décennies.

C'est l'histoire d'une comédienne qui retourne sans cesse à Antigone.

C'est l'histoire des frères et sœurs, et parents ou grands parents, des non-dits, à enterrer.

Le voyage de l'obscurité vers la lumière, de l'insalubrité vers la place nette.

C'est l'heure de refermer les plaies. L'heure du véritable deuil.

L'heure de revenir à qui l'on est et d'où l'on vient.

L'heure de se reconstruire, de revenir à soi.



Et c'est beau.

Simple et poétique.

Erotique et silencieux.

C'est l'eau du canal et Jordan.

Et les chats.



C'est surtout un personnage dont on comprend tout, tout en pudeur et littérature.



J'avais adoré AMOURS.



Je vais adoré cette auteure, définitivement.

Violoniste émérite, Léonor de Récondo a tous les talents. Bravo.
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Revenir à toi

Magdalena découvre l'origine de la dépression de sa mère, Apollonia, ce qui l'a poussée à quitter la maison familiale et disparaître. Où est maman ? Pourquoi m'a-t-elle abandonnée ? Quand la jeune femme, devenue actrice célèbre, retrouve 30 ans plus tard sa mère, vraie clocharde recluse avec ses chats dans une maison éclusière, le lecteur a déjà anticipé la réponse. Et la relation sur place avec un jeune vendeur qui la réconforte une nuit paraît anecdotique.

Magdalena se remémore les phrases d'Antigone ( celle de Anouilh) pour faire face au mutisme de sa mère, ou les paroles de Rosa ( Tennessee Williams) : "Personne n'est rien avant d'être aimé." Des passages touchants certes mais j'ai eu l'impression d'une histoire fabriquée et suis restée indifférente. Dommage, j'avais beaucoup apprécié Pietra Viva.
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Revenir à toi

Autant le dire je n’ai pas aimé ce livre. Tant le style que l’intrigue m’ont paru artificiels. Je l’ai lu jusqu’au bout mais sans réel plaisir de lecture.



L’histoire est assez simple : Magdalena, une comédienne parisienne de 44 ans, vivant seule sans enfant, apprend où vit sa mère Appolonia. Cette mère devenue dépressive a quitté sa vie alors qu’elle n’avait que 14 ans et elle ne l’a jamais revue depuis lors. Elle décide de la rejoindre, attend des réponses sur cet abandon qui a marqué son adolescence mais aussi toute sa vie.

Appolonia vit seule dans une maison éclusière dans le sud de la France.



Magdalena trouve d’abord la porte et les volets fermés et a l’initiative de s’acheter une tente chez Décathlon où elle séduit sans le vouloir un jeune vendeur nommé Jordan. Elle plante sa tente dans le jardin de la maison en attendant le retour de la mère. Jordan, qui a localisé la maison éclusière dont Magdalena lui a parlé, la rejoint de façon inopinée. Je vous laisse imaginer la suite de cette première nuit dans la maison de la mère ou plutôt sur la banquette arrière de la voiture du jeune amant surgi de nulle part. Puis la mère revient enfin. Un face à face s’engage entre la mère et la fille et une vérité se fait jour dont la fille ignorait tout.





Voilà pour le résumé. Mon avis sur cette lecture est plutôt négatif : aucun des personnages ne m’a touchée et l’intrigue m’a semblé cousue de fil blanc.





Dès la première nuit dans la maison de la mère, le lecteur peut se poser beaucoup de questions sans réponses :

- pourquoi la fille décide d’acheter un tente précaire pour dormir dans le jardin d’autant que sa mère peut revenir à tout moment, le soir même ou beaucoup plus tard ?

- pourquoi la mère est finalement absente la première nuit alors qu’elle n’est plus valide et qu’elle vit seule, où était-elle donc ?

- comment un jeune vendeur de Décathlon s’amourache d’une femme de 44 ans visiblement désorientée, pieds nus dans le magasin où il travaille, au point de la chercher dès le premier soir et la désirer follement ?

- comment l’héroïne de 44 ans a la tête et le corps disposés à des ébats amoureux avec un jeune vendeur inconnu alors qu’elle vient de retrouver la trace de sa mère après 30 ans d’absence ?





Bref, dès le début du roman, des incohérences ou des bizarreries font perdre de l’intérêt à l’intrigue qui aurait dû se resserrer autour du duo mère fille et de leurs retrouvailles. Le jeune amant d’un soir est un personnage tout à fait superflu.



Le thème des secrets de famille, éculé, est une fois de plus exploité dans ce livre mais, en l’espèce, ce secret, révélé à la fin mais prévisible dès le début du roman, n’explique en rien le cheminement de la mère ni l’abandon de son enfant. La tragédie des origines et les mensonges familiaux peuvent rendre fous mais dans cette histoire, la dévastation de la mère n’est aucunement expliquée et semble disproportionnée par rapport aux évènements personnels qui lui sont révélés (comment ?) à l’âge adulte. Je note aussi que la mère finit par communiquer le secret à la fille alors qu’elle semblait avoir totalement perdu la raison les premiers temps : ce changement d’attitude de la mère est assez incompréhensible, même si la folie est par définition irrationnelle. La réaction de la fille apprenant ce secret (elle admet l’incompréhensible, s’abandonne à la mère sans plus se poser de questions) ne me semble pas crédible non plus.



Tout au long du livre, la référence permanente au personnage d’Antigone de Sophocle que Magdalena joue au théâtre et auquel elle s’est toujours identifiée, me semble aussi pesant, artificiel.



Pour moi, cette intrigue manque d’authenticité et de vraisemblance de bout en bout. Les personnages sont faux et ne dégagent donc aucune émotion. Le personnage de la mère reste obscur, faute d’éléments biographiques car le secret révélé n’explique pas tout. Le personnage de la fille n’a rien d’attachant et peut même agacer alors qu’une femme seule dans la vie, abandonnée jeune par sa mère, devrait au contraire émouvoir.



Le style certes recherché et littéraire donne quelques beaux passages mais aussi beaucoup d’artifices, de phrases vides ou obscures. L’auteur a indéniablement un talent d’écriture mais ce talent n’est pas au service de l’intrigue qui m’a déplu compte tenu de son peu de vraisemblance et du manque d’émotion, de sentiments vrais.

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Amours

Je ne vais pas cacher que la quatrième de couverture m'a fait un peu peur. J'étais étonnée qu'on en dévoile autant, mais heureusement, il y a un twist au milieu de l'histoire. C'est assez déroutant car on ne s'attend pas à ce twist, et ça donne un tout autre tournant à l'histoire. L'histoire est surprenante, et ce, jusqu'à la fin du roman. C'est un livre court mais sensible, profond et intense. Amours est un véritable ôde à la féminité. Les deux portraits de femmes sont juste magnifiques et la plume de Léonor de Récondo sert totalement ces deux portraits. La plume de l'autrice est tellement belle et poétique qu'elle en est presque musicale.
Lien : https://www.youtube.com/watc..
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Point Cardinal

Cela fait la deuxième fois que je lis un livre de cette auteure et pour la deuxième fois j'ai ce sentiment "d'inachevé", d'inabouti" mais surtout d'une histoire vraiment incomplète... Sur le cheminement de l'histoire du personnage principal, sur les étapes - ô combien cruciales - de sa renaissance/délivrance/transformation...

Les personnages secondaires manquent également de profondeur, de crédibilité, sont dans le meilleur des cas, simplement survolés.

Même si ce roman a le mérite d'aborder un thème encore trop tabou dans la société, il n'en reste pas moins que l'histoire aurait méritée d'être beaucoup plus travaillée.

Je pense ne plus lire de livres de cette auteure. J'avais déjà lu "Amours" et avais ressenti ce même manque...
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Revenir à toi

Magdalena est une belle jeune femme, actrice, célèbre, aimée de son public et de ceux qui travaillent à ses côtés. Le théâtre et ses rôles comblent sa vie et lui donnent sa confiance. Pourtant on sent en elle une fragilité, une blessure intime profonde comme une plaie toujours ouverte.



Le jour où sa secrétaire Adèle lui annonce « Magda, on a retrouvé ta mère » c’est une véritable secousse sismique qui la prend et une faille s’ouvre sous ses pieds. Elle n’a qu’une obsession, traverser la France en train pour retrouver l’absente.



Car depuis son enfance, Magda attend le retour de celle qui a un jour passé la porte sans jamais revenir sur ses pas. La jeune fille quelle était alors se souvient de ses retours de l’école, quand elle allait s’asseoir sur le lit près où sa mère passait ses journées, dépressive et mutique. Ses tentatives pour essayer d’obtenir son attention, les bonnes notes, les anecdotes, les mots qu’elle lançait dans le vide sans jamais obtenir son attention. Puis le vide laissé par sa mère. Ce père qui ne savait pas expliquer, qui est parti à son tour, la laissant avec les grands-parents.



Magda s’est construite sur le manque, sur le silence. Une vie bien remplie, brillante, et l’espoir fou que sa mère la retrouve un jour, au hasard d’une coupure de presse, d’une allusion sur sa carrière. C’est enfin arrivé et aujourd’hui c’est elle qui part pour tenter de remplir ce manque.



La maison éclusière où vit sa mère est une quasi ruine, et la femme devant elle a tout d’une clocharde échappée d’un hôpital psychiatrique. Dans ce paysage à la sérénité paisible, elle va peu à peu remonter le fil de son histoire, comprendre la fuite, apprivoiser l’absente. Se déroulent alors des journées étranges, parenthèses de vie, pont entre deux âmes, où mère et fille sont des étrangères sans l’être vraiment, à se dire que si le cœur ne peut pas parler les liens du sang le pourront sans doute.



Portée par les rôles qu’elle a joué sans fin depuis des années, ces Antigone, ces femmes fortes et solitaires qui ont forgé son caractère, Magdalena se rapproche peu à peu d’Apollonia. Mais il est difficile d’accepter le passé, le vide, l’absence. Peut-elle enfin comprendre la raison de tant d’années de douleur, soulever cette chape de silence, comprendre d’où vient le traumatisme.



J’ai aimé rencontrer cette femme dans laquelle les chagrins et la solitude de l’enfance ont laissé de profondes traces et qui malgré le silence et la tristesse, trouve une consolation dans ces étranges retrouvailles.



lire la suite de ma chronique sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2021/09/29/revenir-a-toi-leonor-de-recondo/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Revenir à toi

S'il y a une autrice que j'aime énormément, c'est bien Léonor de Récondo. Il me fallait donc absolument lire celui-ci.

Magdalena est une actrice célèbre qui enchaine les succès malgré une difficulté à être heureuse. Elle joue Antigone et se sent proche d'elle, elle clame les mots qui lui font du bien sur les planches des théâtres et donne de la joie aux spectateurs. Cependant, la vie n'a pas toujours été facile pour Magdalena, à 14 ans, sa mère, gravement dépressive, l'abandonne chez ses grand-parents. La jeune fille a beaucoup souffert de ce départ, de cette vie sans mère et s'est construite comme elle a pu, avec ce trou béant dans sa vie. Jusqu'au jour où son agent lui dit avoir retrouvé sa mère. Ni une ni deux, elle part sans rien, sans avoir prévu quoi que ce soit, laissant représentation et obligations derrière elle afin de retrouver cette mère tant aimée et tant haïe.

Revenir à toi, c'est l'histoire de la fille qui retrouve sa mère mais également de la femme qui se trouve (ou se retrouve).

Bien que certains éléments soient faciles, ces retrouvailles trop aisées, ce côté presque happy ending, j'ai aimé cette vraie réflexion sur la mère, sur l'absence, sur le fait de se retrouver. Peut-être parce qu'à ma façon je m'y suis retrouvée aussi... Mais on voit le parcours de cette femme se clôturer en retrouvant sa mère, on voit cette femme adulte faire la paix.

Puis, comment ne pas aimer la plume poétique, tendre, ravissante de l'autrice ? Cette plume qui nous offre à la fois un univers triste, violent et dramatique, beau et doux...

A lire, à découvrir !
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Revenir à toi

J'ai peur de n'avoir pas tout compris dans ce roman et surtout, je reste étonnée de cette fin un peu étrange. Il me semble que l'auteure est passée à côté de quelque chose en voulant trop bien faire. Ou alors, a-t-elle souhaité que le lecteur s'interroge et mette en place des liens, des références, des connivences ? Pour ma part, c'est raté, je n'ai eu aucune émotion.
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Revenir à toi

Deuxième livre de cette rentrée littéraire et celui là avec une auteure que j’affectionne particulièrement pour son écriture poétique et sa propension à nous embarquer dans des univers très sensuels.



Revenir à toi, c'est revenir à la mère. Celle de Magdalena a disparu du jour au lendemain alors qu’elle était encore adolescente. Magdalena a aujourd’hui 44 ans; c’est une actrice de théâtre au talent reconnu et admirée pour sa beauté chez qui on sent d’emblée la fragilité et les failles sur lesquelles elle a façonné sa vie.



« Maman est partie », cette phrase est restée sans réponse depuis 30 ans jusqu’à cet appel qui annonce « On a trouvé ta mère ». Alors Magdalena n’hésite pas une seconde, elle plaque tout, saute dans le premier train pour le Sud-Ouest et de là loue une voiture pour rejoindre le canal latéral de la Garonne.



Je tenais absolument à lire ce livre avant d’en savoir trop. Un livre de Léonor c’est toujours une belle promesse …



J'ai été assez déstabilisée par les premiers chapitres. Un style un peu brut que je ne reconnaissais pas et des personnages auxquels j’avais du mal à m’attacher.



Il a fallu attendre la page 65 pour qu’enfin je retrouve la poésie, la sensualité et la musicalité de cette écriture que j’aime tant. A partir de ce moment là, j’ai dévoré la suite gagnée par l’urgence de savoir, de comprendre.



Le récit alterne entre entre le passé de la mère, Apollonia, et le présent de Magda qui a éprouvé tant de difficultés à grandir. De l’enfance de l’une, à l’adolescence de l’autre.



Magdalena a appris très tôt à gérer les silences puis l’absence de sa mère, s’en accommodant tant bien que mal jusqu’à son départ inexpliqué, cette coupure brutale qui a laissé tant de questions en suspens.



Léonor de Récondo entraine le lecteur au coeur des pensées torturées d’une adolescente devenue adulte fascinée par l’Antigone d’Annouilh puis de Sophocle (là, j’avoue avoir parfois décroché …).



La maison de l’écluse, théâtre de la renaissance, joue dans le roman un rôle à part entière. Les descriptions du Canal latéral de la Garonne m’ont interpellée tant elles étaient justes et belles … et je le connais bien ce canal avec ses eaux calmes dans lesquelles les platanes viennent se refléter au gré des lumières.



De son écriture sensible et fine, avec la pudeur qui la caractérise, Léonor de Récondo nous offre un roman intime. Elle sait raconter la dépression et les traumatismes de l’enfance mais il manque à mon avis la force de l’émotion tellement présente dans ses précédents ouvrages.



Les chapitres sont courts, cela se lit vite, trop vite … et puis d’un coup, c’est fini et j’étais terriblement déçue d’être déçue. Mon attente était un peu trop grande …


Lien : http://www.instantanesfutile..
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