Une fois de plus avec cette écrivaine, je me suis laissé emporter par cette plume pudique et intimiste qui explore les failles d'une actrice quadragénaire, Magdalena, abandonnée par sa mère durant son enfance, et qui se retrouve soudainement face à ses fêlures quand elle la revoit trente ans plus tard mais qu'elle se confronte toujours au silence maternel. C'était un récit sensible, subtil et mélancolique, qui distille l'essentiel pour saisir la vérité d'un être rongé par l'absence, qui se coule dans des rôles dont elle se figure qu'ils pourront lui apporter, plus que du réconfort ou de la force, une réponse face à l'abandon.
Commenter  J’apprécie         50
C’est décidé, c’est le troisième et dernier livre que je lis de la collection « Ma nuit au musée ».
J’ignore si c’est moi qui ai plus d’exigences que d’autres, mais le livre de Léonor de Récondo m’a aussi un peu déçu, tout comme celui de Leila Slimani.
Elles ne m’ont pas transporté.
Seul le très grand dessinateur Enki Bilal fut très inspiré avec « Nu avec Picasso », nous gratifiant en plus, de quelques de ses dessins très bizarres. Un livre à lire !
Avec « La leçon des ténèbres », Léonor se retrouve donc une nuit entière enfermée au Museo del greco à Tolède.
C’est ce musée, situé dans le quartier juif de cette ville, qui accueille une grande collection de toiles et plusieurs croquis de l’artiste peintre Domenikos Theotokopoulos, plus connu comme El Greco. On y trouve de nombreuses œuvres de la dernière époque de ce génie.
J’avais pensé que Léonor de Récondo, elle-même musicienne, ayant été élevée avec des parents artistes, qu’elle aurait fait une « fusion » avec les œuvres du peintre grec. Qu’elle m’aurait raconté des histoires fantastiques avec les personnages peints, qui sont pour moi empreints de mysticisme et qui dégagent une fièvre contemplative.
Mais l’auteure a préféré raconter, avec une énorme poésie je lui accorde, Une sorte de biographie augmentée et imaginée du peintre.
J’ai bien compris que Léonor en entrant dans ce musée, avait fait un jeu et attendait impatiemment et ardemment son amoureux Domenikos le peintre.
Ses un peu trop de « mon amour » par ci et « mi amor » par-là, m’ont un peu agacé.
Mais c’est à la page 86-87 que je me suis arrêté et que j’ai bondi.
Il est 1h12, lorsque le gardien du musée fait sa ronde et arrive dans la salle où est se trouve l’auteure.
Je cite :
(..) Je remarque que sa chemise, bien qu’elle soit rentrée dans son pantalon est ouverte jusqu’au nombril, laissant voir une large partie de son torse.
Il est proche de moi, trop proche. (..)
L’occasion est belle. Une femme seule dans ce musée, toutes alarmes éteintes, avec diffusion en directe dans le local de sécurité. Trois mois de visionnage gratuit.
Qu’ont-ils tiré au sort celui qui viendrait ?
Mais madame de Récondo, c’est quoi ce film que vous vous faites ?
C’est quoi ce jugement à l’emporte-pièce ?
Mais c’est quoi cette diffamation ?
Comme si tous les gardiens de musée qui avaient la chemise grande ouverte étaient tous des violeurs en puissance ?!!!
Et Léonor de Récondo d’insister :
(..) Je me détourne. Juan est délicat. Il sourit toujours, mais il a compris que non, ce ne serait pas pour tout de suite, peut-être même pas pour ce soir.
(..) Désappointement du côté du local de sécurité, le collègue écrase piteusement son mégot dans le cendrier en verre.
Et j’ajoute, dépité, parce qu’il pensait se « palucher » en regardant les ébats de l’auteure avec Juan son collège.
Je suis désolé, j’ai trouvé que ces deux pages n’avaient absolument rien à faire dans ce livre.
Quelle piètre image fut donnée à ces gardiens !
Quelle piètre image est donnée à l’homme en général.
A force de voir du mâle partout, c’est le mal qu’on voit partout.
Commenter  J’apprécie         50
Cet ouvrage ouvre pour nous le livre de l'intime de Michel Ange. Avec la perte -tout jeune- de sa mère et la récente disparition d'un ami qui lui dispense -post-mortem- un enseignement qui le fera avancer dans sa vie d'homme et de sculpteur, aidé en cela par un enfant, tout comme lui orphelin de mère.
Un superbe hymne à la joie.
Commenter  J’apprécie         50
Je ne sais pour quelle raison, les personnes confrontées à une identité sexuelle qui n'est pas la leur, celle qu'elles ressentent profondément, me touchent.
Dans ce roman, qui n'est pas nouveau, Léonor de RECONDO nous conte le parcours de Laurent, cadre dans une société, marié avec Solange, institutrice, deux enfants (1 fils, Thomas, 16 ans et 1 fille, Claire, 12 ans), pour devenir Lauren, tout en passant par Mathilda.
Une chemin qui débute dés l'enfance, avec l'amour de Laurent pour les vêtements dans la penderie de sa maman et l'incompréhension de son père face à l'absence d'engouement de son fils pour le foot. Il y a surtout une rencontre un jour dans un bar, le zanzibar, avec Cynthia, qui a achevé sa transformation et qui va l'aider à affronter ce qu'il est. Autour de Laurent, évolue aussi Estelle, sa collègue-copine de travail et la société, celle qui juge, celle dans laquelle il travaille ... Car la mutation de Laurent, va entraîner celle de Solange, qui réalise son besoin d'un corps d'homme, jeune, de Thomas, qui ne supporte pas et sera ravi de s'éloigner par le biais d'un pensionnat, de Claire, qui va prendre le sujet à bras le corps pour informer et faire comprendre ce qu'est la difficulté de naître dans le corps d'un autre. L'auteur raconte le plaisir d'avoir des seins, de ne plus avoir de pénis quand on est une femme, les cheveux longs, la peau douce mais aussi, la corpulence musculaire qui bouge et la difficulté d'être femme dans un monde d'homme : à travail égal, salaire égal ...
Commenter  J’apprécie         50
Magnifique! L'histoire, l'ambiance, le style. J'ai tout aimé.
Commenter  J’apprécie         50
J'ai découvert cet auteur comme beaucoup à: La grande librairie.Elle m'avait intrigué, je la sentais très sensible.Bref, j'ai cru à une valeur sûre.J'ai acheté 3 livres d'un coup.
Point cardinal a été ma première lecture.Je suis tombée dans un univers inconnu à mes préoccupations.Un homme veut devenir une femme, son désir est si fort qu'il ira jusqu'au bout.
Nous suivons ainsi les états et le parcours de cet homme.
Je n'ai pas été happée par cette histoire, cette écriture.Pas de lien que je n'ai pu faire avec cette flamboyante auteure/ violoniste découverte lors de l'émission.
Pour le sujet, voyez plutôt ce magnifique film: Danish girl ( disponible en Dvd), premier homme qui s'est transformé en femme.A voir absolument
Commenter  J’apprécie         50
Ce roman c’est l’histoire d’un adieu . C’est l’histoire d’une fille qui dit adieu à son père, c’est l’histoire d’une épouse qui dit adieu à son mari.Un adieu qui se fait dans une chambre d’hôpital, en une nuit.
Ce roman c’est l’histoire d’un dialogue entre Félix de Recondo et Hemingway.
Ce livre dépeint des tranches de vie de Félix de Recondo et Hemingway .
Ce texte est tellement lumineux.
C’est sublime !
Je vous le recommande.
Commenter  J’apprécie         50
Michelangelo a du mal à se remettre de la mort du moine Andreas dont il était fasciné par la beauté parfaite. Il décide donc de fuir dans les carrières de Carrare où il doit choisir le marbre dont il aura besoin pour le futur tombeau du pape.
C’est un bourreau de travail, exigeant, arrogant et un peu (beaucoup ?) misanthrope, qui ne comprend pas pour le jeune garçon Michele puisse se prendre d’affection pour lui. Peu à peu, son comportement va évoluer, Michelangelo, comprend que si la pierre lui apporte une certaine forme de réconfort, elle n’a pas toutes les réponses à ses questions. Il va donc essayer de s’ouvrir aux autres.
Ce roman très bien écrit, nous parle de la beauté de l’art de la sculpture et de l’importance de la matière dont naître l’oeuvre. Il traite aussi des relations humaines et de la difficulté de communiquer quand on ne vit que pour sa passion.
J’ai aimé ce livre pour son aspect historique même si je giflerais bien volontiers le personnage principal avec lequel il est difficile d’avoir de l’empathie.
Commenter  J’apprécie         50
Nous sommes dans une maison bourgeoise de la Creuse, Anselme est un jeune notable marié à Victoire, une femme rigide et peu amène. Céleste, la petite bonne, est douce et mignonne. Anselme en profitera lâchement. Céleste tombe enceinte, Victoire et Anselme adoptent l’enfant, chacun y trouve son compte, les apparences sont sauvées.Mais derrière cette histoire sordide, il y a ce vent de liberté qui se met à souffler, entre Victoire et Céleste, par-delà toutes les convenances et toutes les barrières sociales.Je ne vous en dirai pas plus. Ce court roman est admirablement construit, il montre que, contre l’envie de liberté, on ne peut heureusement rien faire, sinon se laisser porter. Pour le meilleur et/ou pour le pire, c’est ce que vous découvrirez en lisant « Amours ».
Commenter  J’apprécie         50
Je suis un peu gênée pour écrire cette critique, mais je ne suis pas parvenue à rejoindre Léonor De Récondo dans ses émotions. Pourtant, j'avais adoré Amours, et Point Cardinal ! Et Léonor De Récondo nous livre là une intimité familiale qui ne peut que nous toucher. Mais, la structure du texte, alternance du vécu de Léonor et de sa mère Cécile auprès de Félix, et les échanges imaginaires entre Félix et Hemingway m'a quelque peu gênée. Je n'exclus pas la possibilité de relire ce récit à un autre moment de ma vie où je pourrais être plus réceptive !
Commenter  J’apprécie         50
roman choral, très belle ecriture, déambulations psychologiques, tendresse, un petit moment à déguster. Sérénité malgré le thème.
Commenter  J’apprécie         52
Léonor de Recondo signe un roman très autobiographique où elle relate les derniers instants de son père Félix à l'hôpital qu'elle a veillé en compagnie de sa mère.
Le livre est scindé en deux récits qui alternent : La relation de ce qu'elle a vécu pendant ces longues heures à l'hôpital et ce qu'elle imagine des pensées, des rêves de Félix pendant cette agonie.
La partie autobiographique recrée bien l'atmosphère de tristesse, d'angoisse, de colère, voire d'incompréhension mais aussi d'amour qui saisit chacun de nous lorsqu'il est confronté à la disparition d'un proche.
A contrario, les rêves de Félix, tout à la joie de retrouver Ernesto Hemingway qu'il a connu en Espagne pendant son enfance, sont assez joyeux. Le plaisir de raconter sa vie à un vieil ami en atténue les aspérités, les moments les plus durs. Les souvenirs d'enfance, bons ou mauvais et Dieu sait que ceux de la guerre d'Espagne le sont pour lui, se racontent avec un certain plaisir.
L'alternance des passages tristes avec ceux relativement gais créent un vrai plaisir de lecture.
Le talent de Léonor de Recondo est connu et avec ce récit autobiographique romancé, elle en administre une nouvelle fois la preuve.
Commenter  J’apprécie         50
Alors que son père, Félix de Récondo, vit ses dernières heures dans un lit d'hôpital, Leonor sa fille, évoque sa vie. Cet artiste diminué depuis de nombreux mois par la maladie d'Alzheimer, a vécu son enfance à Guernica puis a quitté l'Espagne, pour la France, installé au pays basque, a vécu plusieurs drames familiaux...
L'attente est longue dans cette chambre impersonnelle, où seule l'infirmière de nuit prend en compte la famille de ce patient mourant... Ainsi pensées et souvenirs s'envolent tels des notes de musique malgré la douleur ou plutôt grâce à la souffrance de la perte de l'être cher...
Comme dans chacun de ses livres, l'auteure aborde les sujets brulants de la vie, si l'on peut dire puisque dans ce livre, il s'agit de la mort, avec une grande délicatesse. Elle rend un bel hommage à son père, espagnol d'origine, ayant fui son pays natal, durant la période franquiste, et dont la vie a été marqué par plusieurs deuils.
Ce récit intime, d'une grande tendresse, est à la fois léger et poignant, dur et délicat...
Un roman dont la construction est originale, vibrant et musical, aux multiples tempos, qui comme les précédents parle d'Amour.
A lire sans hésiter.
Commenter  J’apprécie         50
Excellent petit roman réalisto-naturaliste moderne. Léonor de Recondo a une plume très agréable et cet ouvrage est puissant mais sans grandiloquence.
Ce livre très beau, très fort, très triste raconte les amours interdites de deux femmes : la maîtresse et la servante, rapprochées par la naissance d'un enfant adultérin.
L' auteure se place dans la lignée de Gaudé, Flaubert, Maupassant, Hugo, Zola...
Bref, un roman à lire et à partager sans hésiter!
Commenter  J’apprécie         50
Depuis que j'ai vu The Danish Girl et que je suis ressortie de la salle bouleversée comme je l'ai rarement été, j'avais envie de lire un livre sur le transgenre. Point Cardinal m'a fait de l'œil dès sa sortie mais j'ai retardé le moment, allez savoir pourquoi.
Il se lit vite, diablement vite, trop vite.
J'ai aimé le style de l'auteur, tout en délicatesse. On est à la troisième personne, passant parfois à la première quand les émotions de Laurent se font trop vives. Comme si cette identité masculin qu'on lui impose installe de la distance avec lui-même et nous autres lecteurs et qu'une fois sa transformation en marche, sa confiance en lui se traduisait par un "je" assumé, revanchard.
L'auteure ne passe pas à côté des souffrances que cette décision, son changement de sexe, va engendrer au sein de son entourage mais cette certitude.
Point Cardinal est un roman doux et émouvant, tout en suggestion et en féminité. Il ne m'aura pas apporté autant d'émotion que The danish girl mais qu'il est bon de lire un roman positif sur ce sujet si peu évoqué en littérature !
Commenter  J’apprécie         50