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Critiques de Lionel Astruc (28)
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Traque verte

Au siècle dernier, un slogan disait « Sega c’est plus fort que toi ». Ne sachant pas trop par où commencer ce billet, je reprendrais bien « ces gars, c’est plus fort que toi ».



Avec Traque verte de Lionel Astruc, on passe par toutes les couleurs. Des dégradés de rouge allant de la colère à la honte en passant par la gêne et la révolte. Du bleu à l’âme. L’écho fait au silence qui suit la lecture crée un blanc qui contraste avec le jaune du rire nerveux qui s’en suit en pensant à notre vie, à nos préoccupations, à nos « urgences », à tout un tas de trucs futiles qui nous pourrissent la vie à commencer par nous même. Quelques idées noires plus tard, la même question me revient en boucle. Qu’est ce qui fait que certains hommes soient capables de tout pour de l’argent, toujours plus d’argent, ce putain de truc qui perverti tout, ces valeurs qui ne sont que du vent…



Ami lecteur, si le thriller c’est ton truc, si le gore t’excite, si Machiavel est ton maître que le sordide te donne des frissons, si l’hémoglobine te caresse dans le sens du poil et que le suspens est orgasmique alors je te demanderai juste… quel plaisir trouves-tu dans tout ça quand on sait que la fiction se fait enrhumer régulièrement par la réalité?

Oui, Traque verte est l’histoire vraie des dernières heures d’Hem Chandra Pandey, un journaliste Indien assassiné pour avoir voulu dénoncer les puissants. Bon pour le suspens, c’est mort, si je peux dire, puisque dès la couverture on connait la fin, désolé ami babélioteur.

Les puissants, ce sont les multinationales nommées Tata et Essar (citées dans le livre mais elles ne sont pas les seules), géants de l’extraction minière qui, couvertes et aidées par le gouvernement Indien, a fait expulser, emprisonner, tuer, massacrer des milliers de paysans ayant eu la mauvaise idée de vivre sur des terres riches en minerais.

Pendant que Tata rachetait par exemple Land Rover et Jaguar en 2008, des paysans étaient exécutés pace qu’ils ne voulaient pas comprendre que ce sont les marchés qui décident et qu’on ne s’oppose pas aux marchés sinon la croissance va décroitre et les très très très trop riches ne deviendront que très très trop riches et que ça serait vraiment trop trop trop très triste (oui je touche ma bille en économie, je sais je sais). Il faut dire que Tata est présent dans de nombreux domaines et que par exemple il y a de fortes chances qu’il y ait du Tata dans nos téléphones portables. 103,5 milliards de dollars de chiffre d’affaire en 2016, faut bien avouer que quelques centaines de milliers de vies (de pauvres en plus faut pas déconner) ne pèsent rien devant les courbes qui dépassent les sommets des graphiques.

Mais que fait le gouvernement? Bah, comme tous les gouvernements, il fait là où on lui dit de faire puisque les maîtres du monde se nomment Dow Jones, Cac 40 et toute la famille qui se complait à entretenir une consanguinité aigue à travers le temps.

Alors oui, ces gars c’est plus fort que toi. Euh… entendons nous bien, quand je dis ces gars, je ne parle pas des multisalauds de tout bord mais de tous les Hem Chandra Pandey, tous les lanceurs d’alerte pourchassés. Aujourd’hui un Hem est tombé, demain deux autres prendront la relève. Oui monsieur tata, ces gars c’est plus fort que toi.

Ami babélioteur, ce qui est vachement mieux dans ce bouquin que dans un classique truc d’horreur c’est que là comme l’histoire est vraie on peut mettre des photos sous les noms, on peut même trouver la photo décrite, celle de la mise en scène de la mort de Hem et de Cherukuri Rajkumar. Ah oui je vous ai pas dit, Cherukuri Rajkumar c’est le leader des résistants, enfin des rebelles, des maoïstes (ça justifie mieux les massacres parce que maoïstes quand même, c’est pas bien) avec qui avait rendez vous Hem pour une interview qui n’aura jamais lieu puisque les forces des bienfaiteurs de l’humanité les enlèveront avant de les exécuter dans la foulée.

Je crois que je vais m’arrêter là parce que je ne sais toujours pas comment entamer ce billet, par contre je crois que je vais aller vomir encore un peu mon dégoût pour tout ce qui ressemble de près ou de loin à un profit.



*Penser à suivre Lionel Astruc.

*Penser à dire encore du bien d’Actes Sud.

*Penser à arrêter de me parler tout seul en public.

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Vandana Shiva, pour une désobéissance créatrice :..

J'ai été surprise, en commençant ce livre, de la facilité avec laquelle je comprenais les enjeux liés à l'industrie des semences: il faut dire que Vandana Shiva, en plus d'être une femme dotée d'un sacré caractère, est une merveilleuse pédagogue, sans pour autant simplifier ses propos.

Il s'agit ici d'entretiens menés sur plusieurs années par Lionel Astruc auprès de la cheffe de file du mouvement altermondialiste dont la publication date déjà de presque 10 ans mais dont les propos sont bien d'actualité.

Vandana Shiva y explique notamment l'emprise des grandes entreprises sur l'agriculture, telles que Montsanto ou Coca Cola, responsable à eux seuls l'un d'une transformation radicale de l'agriculture et du métier de paysan, l'autre d'une pénurie extrême d'eau imposant des changements de vie radicaux.

Les solutions: éduquer, encore et encore, et lutter contre ces multinationales et les lobbies qui détruisent à tour de bras les ressources naturelles, la paysannerie et l'artisanat, et à plus grande échelle, notre environnement.

Les propos de Vandana Shiva sont aussi sages que révoltés, voire visionnaires. On sent en elle une connaissance profonde de la terre qu'elle habite, tout en se revendiquant d'une lignée de femmes paysannes connaissant le milieu agricole mieux que n'importe quel chercheur.

Je pense que ce livre est une excellente base pour celles et ceux qui, comme moi, sont encore parfois perdus dans l'histoire et les aboutissants de l'altermondialisme; je me suis peut-être un peu essoufflée vers la fin mais j'ai pris un énorme intérêt à lire ces entretiens et à rencontrer cette femme remarquable.
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Manger local : S'approvisionner et produire..

Aujourd’hui où se dessine l’ère de l’après-pétrole, il apparaît donc nécessaire de retrouver la maîtrise de notre alimentation, en privilégiant les “circuits courts” et les producteurs locaux, ou en produisant soi-même légumes, fruits ou œufs. Cette relocalisation permet de savoir comment sont produits et transformés les aliments, mais aussi de renouer un dialogue avec les agriculteurs et de leur garantir un revenu à la hauteur de leur travail et de leur rôle nourricier. Il y a au moins trois bonnes raisons de manger local.



D’abord, parce que notre approvisionnement dépend pour une trop large part d’importations en provenance de pays parfois lointains, ce qui le rend fragile. On a calculé que, si les transports étaient interrompus, une ville comme Paris, par exemple, n’avait que trois ou quatre jours d’autonomie alimentaire. Ensuite, parce que ces importations sont coûteuses en pétrole, une énergie qui va devenir rare et chère, et en pollutions qui viennent accroître le réchauffement climatique. Enfin, parce que renouer un lien avec les producteurs locaux permet de savoir comment est produit ce que l’on mange. Cependant, comment faire pour manger local ? Retrouver la maîtrise de son alimentation oblige à réapprendre des gestes souvent oubliés (jardiner, préparer des conserves…) et à redécouvrir la coopération et l’entraide qui conditionnent le plus souvent la réussite.



Pour aider à cette grande “requalification”, les auteurs de Manger local proposent vingt-six initiatives qui reposent sur des expériences vécues, réussies et facilement reproductibles, ordonnées de manière à amener le lecteur des actions les plus simples à mettre en œuvre (créer un marché de producteurs, un réseau de paniers, approvisionner une cantine en produits bio et locaux ou démarrer son potager) aux plus “engagées” (se réunir autour d’un jardin partagé, créer un éco-hameau, mettre les initiatives locales en réseau…).



Chaque initiative est exposée de manière pragmatique, avec ses succès et ses accidents de parcours. Une liste de conseils pratiques suit chacun de ces récits et donne une idée juste du travail à accomplir et de la marche à suivre pour adapter les différentes idées maîtresses à son propre territoire (quartier, village, ville, vallée…). Cette liste est accompagnée d’un annuaire très fourni qui permet au lecteur de poursuivre sa réflexion pour s’engager localement.



www.http://cdurable.info
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L'art de la fausse générosité : La fondation Bi..

Un essai pour comprendre un peu mieux, au travers de l'exemple de la Fondation Bill et Melinda Gate, comment, sous des atours désintéressés, les fondations diverses crées par les multimilliardaires de la planète servent principalement les intérêts de leurs fondateurs et administrateurs. Comment ces « mécènes » les utilisent à leur propre profit, comment sont utilisés les fonds dans un circuit fermé auto alimenté et quels effets ils ont sur les politiques de santé, agricoles et sociales de pays et de continents entiers

Un livre court, argumenté et référencé. Et surtout ne pas manquer la post-face de Vandana Shiva.



Des bienfaiteurs? Un livre qui nuance un peu cette angélique apparence.
Lien : https://www.noid.ch/lart-de-..
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L'art de la fausse générosité : La fondation Bi..

Le seul défaut de ce livre sera pour moi de n'avoir, comme beaucoup d'essais, aucune image ( pas même en couverture pour le coup!). Après c'est un péché véniel: je ne trouve pas de handicap à cette enquête sur les conflits d'intérêts de la philanthropie déviante du couple Gates.

Le journaliste démonte les rouages qui ont permis à Bill Gates de devenir un des hommes les plus riches du monde et de continuer à amasser toujours plus d'argent au fur et à mesure qu'il en donne...

Le premier chapitre raconte l'épopée Microsoft, avec un jeune Bill Gates intelligent, compétiteur, et qui va très vite compter sur les brevets pour mettre la main sur l'empire informatique des années à venir... Le deuxième chapitre parle la fondation Gates créée en 2000 et présente son "philanthrocapitalisme": une philosophie, la technologie reine des solutions sans remise en question du système qui crée les inégalités et la pauvreté, l'opacité et l'omniprésence garantes d'une absence de critique, et la réinjection des fonds de la fondation dans des entreprises appartenant à Gates, via la technologie "apportée" aux nécessiteux. "L'avidité prend l'habit de la générosité": troisième chapitre qui démonte le système qui a permis la fortune de Microsoft, à coup de brevets sur des inventions qui pourraient profiter bien plus aux gens si elles étaient restées dans le domaine public ... et de niches fiscales qui appauvrissent les états alors qu'ils auraient besoin de cet argent pour aider leur population! Investissements donc aux frais du contribuable, et de plus nuisibles car s'appuyant sur des entreprises destructrices de l'environnement et des droits humains... Le quatrième et dernier chapitre parle de l'environnement justement et de santé: la Fondation apporte par exemple des vaccins sans prendre en compte les particularités locales ( des vaccins contre la polio par exemple sont distribués dans des régions où ils n'en n'ont jamais entendu parler et qui auraient bien plus besoin de vaccins contre la rougeole) et exerce une mainmise sur l'agriculture via des OGM, des semences brevetées et des produits phytosanitaires... enfin il termine en précisant qu'aucun organisme public et indépendant n'effectue de contrôle ni d'examen sur la Fondation des Gates, véritable déni d'information et de démocratie...

Une postface clôt le livre, écrite par Vandana Shiva, déjà citée plusieurs fois dans le livre, dans les remerciements (elle a donné l'idée du livre à Lionel Astruc) et au dernier chapitre. Elle compare Monsanto à Microsoft dans leur politique agressive de brevets sur tout, et dénonce la valorisation par Bill Gates d'un seul modèle agricole en dépit d'une biodiversité agricole nécessaire à l'alimentation pour tous; avec à la fin une petite publicité pour sa propre association Navdanya, pour la libre circulation des graines et des semences.

C'est court, clair, très compréhensible ; démonstration édifiante, implacable mais sans méchanceté ni emportement. Le livre est lui-même agréable, un bel objet comme tous ceux des éditions Actes Sud.

Que je remercie d'ailleurs ainsi que Babelio pour m'avoir donné l'occasion, lors de cette Masse Critique Non-Fiction, d'en apprendre plus sur notre monde et les magouilles du "charity business"...Rappelant que les capitaines d'industrie qui se vantent souvent de faire vivre des gens car ils leur "donnent du travail", mènent souvent grand train en ne payant pas forcément bien leurs employés (en se payant des centaines de fois plus qu'eux!), et les privent de services publics essentiels en pratiquant l'évasion fiscale, (c'est à dire empêchent les gouvernements d'accéder à un argent légal et légitime qui permettrait d'offrir à tous une vie meilleure via les services publics).

Un ouvrage de salubrité publique!

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L'art de la fausse générosité : La fondation Bi..

*J'ai reçu un message de Babelio me demandant où en était ma critique de cet essai. Je pensais l'avoir postée. Mille excuses.*





50 milliards de dollars.

C'est la dotation allouée à la fondation Bill et Melinda Gates, plus grande fondation caritative du monde.

Ce qui en fait le douzième plus gros pourvoyeur de fonds en ce qui concerne l'aide au développement. Tous les autres étant des états.



Au yeux de tous (ou presque) Bill Gates est "le plus grand philanthrope du monde". C'était aussi le cas pour moi jusqu'à il y a quelques années. A l'époque je m'intéressais à l'agriculture en Afrique et la lecture de quelques articles sur Bill Gates et son soutien inconditionnel pour les OGM m'avait plus que refroidie. Douche encore plus froide lorsque j'avais découvert les liens de la fondation avec Monsanto.

Me mettre ce livre entre les mains, c'était donc prêcher une convaincue.

Mais cet ouvrage va plus loin en décortiquant les rouages du cynisme et de l'hypocrisie incroyables dont fait preuve le milliardaire.



Premier point intéressant, malgré un argumentaire à charge contre les activités de la fondation Bill et Melinda Gates, l'auteur reconnaît en introduction que sous les couches d'hypocrisie, il y a tout de même quelques actions avec des effets bénéfiques.

Certains à la morale complaisante diront que cela est suffisant. S'il permet de faire quelque chose de bien alors ou peut fermer les yeux sur les aspects négatifs.



On retrouve la même logique dans l'argumentaire qui permet de dédouaner les pseudo philanthropes à la morale douteuse.

Exemple : les récents (et pourtant énièmes dérapages) racistes de Brigitte Bardot à propos des Réunionnais. Combien de messages sur les réseaux sociaux pour l'affranchir de son vomi verbal ?

Madame fait le bien pour sauver les animaux, on peut donc bien l'absoudre de ses envolées xénophobes...

En général la moindre critique nous renvoie à deux remarques éculées :

1/ C'est déjà mieux que ne rien faire

2/ Et toi qu'est ce que tu fais à part critiquer ?

Il suffit de faire quelques recherches rapides sur le net pour se rendre compte que la majorité des critiques à l'égard de la fondation de Bill Gates viennent avant tout de médias alternatifs. (Ce point de la critique ou plutôt non critique par les médias est d'ailleurs abordé dans l'ouvrage).





Revenons à nos moutons.

Dans un premier temps, un bref rappel biographique sur Bill Gates et la construction de l'empire Microsoft nous permet de mettre en parallèle la logique avec laquelle il a fondé son entreprise et la façon dont l'homme gère sa fondation.

Honnêtement étant très peu portée sur l'informatique, les questions techniques m'ont un peu perdue...

A partir du début des années 2000, Microsoft connait des déboires judiciaires importants et son image st fortement ternie dans l'opinion publique. C'est là qu'est créée la fondation Bill et Melinda

Gates.



Je ne vais pas résumer le livre. Il est très court et suffisamment bien écrit pour capter l'attention du lecteur.

On y découvre les mécanismes du philanthro-capitalisme. Une méthode particulièrement habile pour dorer / redorer son image sous le masque du philanthrope tout en réalisant des profits et en imposant sa vision du développement à coup de campagne de vaccination, de révolution verte africaine (les résultats catastrophiques de la révolution agricole indienne en auraient pourtant avisé plus d'un...).

En investissant dans des entreprises qui sont elles-mêmes responsables des problèmes d'inégalités, d'écologie, de droits de l'homme, de santé causés puis en leur apportant des soi-disant réponses, le pseudo philanthrope entretient lui-même le cercle vicieux.

Résultat : les actions soi-disant philanthropiques du milliardaire lui on permis de s'enrichir... (bien aidé par une habile politique d'évitement fiscal).



Un lire à lire qui malheureusement ne fera sans doute pas de remous.

J'ai bien l'impression que le modèle Bill Gates n'est pas près d'être remis en cause...





Masse critique février 2019

Merci à Babelio et Actes Sud
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L'art de la fausse générosité : La fondation Bi..

Amis des bonnes nouvelles, passez votre chemin!

Ce court texte démonte les dégâts que finit par faire la fondation Gates, à force de se substituer aux États pour des décisions très importantes, entre autres dans le domaine de la santé ou de l'agriculture, avec l'argent qui manque dans la poche des États à force d"'optimisation fiscale", entre autres de Microsoft. Cela parle des fonds de la Fondation utilisés pour favoriser les entreprises dont Gates s'assoit au conseil, ou alors où il a lourdement investi, de la main gauche qui reprend ce qu'a donné la droite, de la lutte contre la polio dans des régions où elle est absente et où la rougeole fait rage, du tout OGM et des fermiers pris à la gorge par le coût des semences. La partie sur le tout vaccin mériterait peut être d'être amendé post-covid, par contre.

Bref, c'est bien déprimant, et bien documenté, et rappelle une fois de plus que nous vivons dans un monde bien imparfait et que nos dirigeants devraient un peu se bouger de temps, et nous aller voter et nous impliquer dans la vie de la cité, comme on dit, avant qu'on finisse tous encore plus à la merci de quelques uns.
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Ecotourisme : Voyages écologiques et équitables

(...) Comment oublier qu’on est confiné-e-s chez soi pour une durée indéterminée? Voyager grâce aux livres est un bon début. Lire des ouvrages consacrés aux voyages, c’est encore mieux! Surtout quand il s’agit de voyager de façon équitable, en respectant la nature et les gens chez qui on s’impose.



Le livre est abondamment illustré et les photos sont vraiment magnifiques. Paysages somptueux, scènes de la vie quotidienne ou monuments connus, on a l’impression d’y être, le temps de tourner la page et de visiter un autre lieu.



On nous donne également beaucoup d’informations sur comment visiter tous ces endroits de manière responsable et par quels moyens. Le livre datant de 2009, je ne sais pas si les liens donnés sont toujours valides et j’imagine que depuis, beaucoup de choses ont évolué. C’est d’ailleurs le seul point négatif de ma lecture. J’avais reçu ce livre dans une box il y a plusieurs années et déjà à ce moment-là il n’était probablement plus d’actualité.



Une lecture très intéressante, instructive, qui fait voyager depuis son fauteuil et qui fait prendre un bon bol d’air par l’imagination.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Vandana Shiva, pour une désobéissance créatrice :..

Pour qui ne connait pas ou peu la vie et l'œuvre de cette femme remarquable qu'est Vandana Shiva, le livre de Lionel Astruc, clair, bien structuré, plutôt facile à lire, est une très bonne approche que je recommande. Comme il s'agit d'un essai sous forme d'interview, je pense qu'il est souhaitable de continuer sa démarche en lisant les œuvres écrites de la main même de l'auteur. On parle, et c'est solidement argumenté, de lutte contre le brevetage du vivant, d'affrontement contre la politique des multinationales ; les concepts d'écoféminisme, de guerre des graines, de banques de semences... sont clairement expliqués.

Mon seul regret concerne le parrainage par les Colibris, et Cyril Dion, mouvement et personnage ayant le don de me rendre quelque peu méfiant.

Ma seule réserve concerne la vision optimiste de la pratique systématique de la non-violence que préconise Vandana Shiva, en référence à Gandhi. Si cette politique remporte tous mes suffrages, je ne suis pas sûr que ce soit le seul outil à privilégier. A travers le boycott et le sabotage par exemple, la limite entre violence et non-violence n'est pas toujours bien claire. Quant au don de soi, au sacrifice éventuel de sa vie, je suis assez d'accord avec notre "Brassens national" : mourir pour des idées, oui, mais de mort lente !

Comme chaque fois que je lis un ouvrage de (ou consacré à) ma conscrite, la magie fonctionne : Vandana Shiva est vraiment une personnalité critique incontournable de notre société en déclin.
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L'art de la fausse générosité : La fondation Bi..

L'auteur en s' appuyant sur le rapport de Mark Curtis, Developpment, is the Gates foundation always a force for good ?, livre un essai original avec un angle peu abordé par les médias qui mettent en avant la philanthropie des riches de ce monde, celle de savoir si ces dons, cette "charity" sont t-ils si désintéressés et s'ils permettent effectivement de faire des actes profitables à ceux à qui ils sont destinés. Sans être manichéen, l'auteur admet que la fondation Bill Gates a eu un rôle important dans l'éradication de la polio, ce livre révèle un tableau globalement négatif de ces dons si l'on envisage les politiques de lutte contre les maladies, l'amélioration de l'agriculture dans une perspective de développement durable, de coopération et de respect de la diversité des territoires et des populations. En faisant un parallèle entre le développement de l' entreprise windows et la politique menée dans le domaine de l'aide aux agriculteurs des pays d'Afrique et d'Asie à travers l'amélioration des semences , l'auteur montre que la fondation Bill Gates adopte les mêmes principes ( brevetage pour entrainer une situation de monopole et d'absence de concurrence, uniformité). C'est le sens même du programme de la fondation dans ce champ, son nom étant "one agriculture". Enfin, l'auteur à travers quelques chiffres montre le poids de la fondation en termes de sommes investies dans les différents programmes de santé ou d'agriculture, qui la place au rang de pays comme l'Allemagne ou le Japon. D'où, l'inquiétante absence d'évaluations indépendantes des politiques menées par la fondation et tout aussi inquiétant ce pouvoir qui ne dit pas son nom : celle d'une entreprise privée d'influencer par ses dons les priorités des politique publiques d'un pays en terme de santé ou d'agriculture et en faisant fi en termes de solutions d'autres alternatives.



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L'art de la fausse générosité : La fondation Bi..

Je ne ferai pas mieux que Terryjil, allez-y voir. Je ne connaissais pas le "charity business" et la fausse philanthropie me dégoûte. Ce livre est salutaire: il nous ouvre les yeux. Après Nomadland et Disruption, j'ai envie de lire un livre très léger et ce n'est pas le cas de Nécrologie du chat ni de Maritima (que j'ai adoré). Une BD ch'ti peut-être

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L'art de la fausse générosité : La fondation Bi..

Lionel Astruc nous propose une critique au vitriol de la fondation Gates dont la réputation philanthropique serait largement volée : loin de vouloir minimiser tout ce que peut apporter la fondation, l'auteur met en lumière le caractère tout à fait intéressé des causes soutenues, contrairement à ce que clament ses dirigeants...



Petit tour d'horizon : Lionel Astruc nous rappelle tout d'abord les prémices de Microsoft et la mentalité de ses fondateurs obsédée par le monopole et la monétisation au moyen des brevets, bien loin de la mentalité open source des pionniers de la tech. On apprend par la suite que les grands bénéficiaires de la fondation sont surtout des entreprises, et que la plupart des autres partenaires, par peur de voir fondre leurs dotations, pratiquent inconsciemment une forme d'autocensure vis-à-vis de l'institution.



Questionnant aussi le contexte d'acquisition de la fortune de la fondation, l'auteur nous fait un petit exposé des instruments utilisés par ses fondateurs pour s'assurer d'un montage fiscal bien rodé, où investissements et trust alimentent la fondation, qui soutient elle des entreprises du secteur de son choix, entreprises qui généreront à termes des bénéfices et des dividendes au profit de ses actionnaires...Lionel Astruc souligne ainsi la pénétration corrélée de la fondation Gates et de l'entreprise Microsoft en Afrique.



Au vu de sa puissance financière et des secteurs qui l'obsèdent, la fondation Gates bascule forcément du côté politique, sans aucune gouvernance ou évaluation de la stratégie qu'elle mène ; ce qu'illustre particulièrement bien les deux secteurs choisis par Astruc pour démontrer la mainmise de la fondation sur des sujets relevant de l'Etat : l'agriculture, et la santé.



On apprend donc sans surprise que la fondation se veut le chantre des semences hybrides et qu'elle promeut la protection industrielle via les brevets, et qu'elle soutient massivement des entreprises dont on doute la situation de nécessiteux : Cargill et DuPont...Sa stratégie va donc totalement à l'encontre de l'agroécologie.



Quant au secteur de la santé, Lionel Astruc donne l'intéressant exemple de l'obsession de la fondation pour la polio, déterminant de fait une priorité politique, et la hausse notoire de la rougeole dont le traitement est laissé pour compte. Ainsi, en ne se concentrant que sur une maladie, la fondation peut, par son contournement des systèmes de santé, contribuer à masquer par son action et sa couverture médiatique d'autres problèmes tout aussi importants.



Une lecture extrêmement instructive et mesurée, à lire !
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Traque verte

Un petit roman inspiré de faits réels, et bien déprimant...comme les faits réels ! Dès le début, le lecteur sait comment ça finit :journaliste assassinée, population locale maltraitée par le gouvernement et ses milices, et parfois par les rebelles qui se disent de leur côté, entreprises prêtes à tout massacrer sur leur passage pour leur profit.... Les droits de l'homme ont du plomb dans l'aile en Inde, peu importe ce dont le gouvernement se rengorge!
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L'art de la fausse générosité : La fondation Bi..

Le développement de Lionel Astruc sur la philanthropie à la Bill Gates est décapante et très instructive. On se disait bien que Bill Gates ne pouvait être aussi généreux sans qu'il y ait de petites (grosses) compensations. Les mécanismes de cette fausse philanthropie y sont précisément démontés. On y comprend pourquoi "plus la fondation de Bill Gates donne, plus Bill Gates s'enrichit". Et tout cela sans la moindre transparence ni esprit de démocratie puisque tous les leviers de décision sont tenus par Bill et son épouse Linda. Et quand on connaît les enjeux au niveau mondial, cela fait très peur.

Une réserve en ce qui me concerne, inhérente à ce type d'essai à charge : on aimerait bien savoir ce que Bill Gates dirait pour sa défense...
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L'art de la fausse générosité : La fondation Bi..

Enquête journalistique plutôt qu’essai, le livre de Lionel Astruc déboulonne l’empire Gates, et plus spécifiquement son pendant philanthropique : la fondation Bill et Melinda Gates. La démonstration est limpide : la manne philanthropique dissimule une réalité moins heureuse puisqu’elle est à la fois née du brevetage abusif des technologies de l’information dont est né Microsoft et des stratégies d’évasion fiscale employée par l’entreprise. L’utilisation de ces fonds, potentiellement mal acquis, est elle aussi loin d’être neutre : ils financent dans leur écrasante majorité des projets au centre desquels le paradigme technologique est roi, qu’il s’agisse de santé ou d’agriculture. Autrement dit, dans la perspective de la Fondation, le développement des pays du Sud n’aura lieu que grâce à l’innovation. Un postulat qui dépolitise complètement la question des inégalités mondiales et du système qui les nourrit. Bémol important de ce livre : l’utilisation insuffisante des chiffres, également trop faiblement mis en perspectives, qui ne permet pas au lecteur d’avoir une vue d’ensemble de ce que finance la Fondation. La démonstration perd un peu en rigueur, un contradicteur pouvant ainsi reprocher à l’auteur de généraliser à partir de quelques exemples. Enfin, nombre de reproches adressées à la Fondation Gates pourrait tout aussi bien être faits au système général de l’aide, y compris public, qui rechigne à répondre aux besoins des pays du Sud.
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Vandana Shiva : Victoires d'une Indienne co..

Livre agréable à lire. Il retrace, en un récit fluide, le parcours d'une indienne, scientifique qui a gardé les pieds sur terre et proche des gens, pour la défense de biens communs. Quel témoignage ! Mais pourquoi si peu entendu par nos "politiques" ?

Et de nous, dans notre vie quotidienne, lors de nos achats par exemple, ....

A propager !
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Vandana Shiva, pour une désobéissance créatrice :..

Une grande dame ! Un livre exceptionnel, essentiel.
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Le cercle vertueux

livre très intéressant, dont certaines idées sont déjà repris dans d'autres livres, surtout de Vandana Shiva. Ici l'apport de Nicolas Hulot recentre le livre sur des initiatives (ou des décisions) qui peuvent être prises au niveau de la politique européenne !

Il semble cependant que le monde politique est une "machine" très lente à la détente et qui bouge que lors de graves crises ! Dommage car que de temps perdu au détriment, toujours, du plus faible.
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Vandana Shiva, pour une désobéissance créatrice :..

Je viens de terminer ce livre passionnant sur l’écologie, l’activisme, l’altermondialisation, la lutte non-violente, le système de reproduction de graines…



Le livre de Lionel Astuc “Vandana Shiva, pour une désobéissance créatrice” donne un état actuel des luttes contre les multinationales de semenciers sans tomber dans le pathos mais en donnant au contraire des pistes d’alternatives à partir d’exemples qui se concrétisent un peu partout dans le monde. Très bien documenté, le livre nous décrit les luttes de cette activiste indienne qui n’a jamais cessé de se battre, malgré les menaces, les obstacles, les combats perdus mais aussi ceux gagnés. C’est une belle leçon de vie.



Et comme Gandhi disait "Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde !", le livre nous démontre que nous pouvons tous, à notre échelle, faire bouger les choses.
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Le pouvoir d'agir ensemble, ici et maintena..

Une lecture enrichissante comme on en trouve peu.

Le discours de Rob Hopkins se veut apolitique et c'est très appréciable. Il vous faut connaître quelques principes d'économie parallèle comme la monnaie locale, les chantiers participatifs, ou toute autre pratique collaborative style covoiturage, avant de débuter la lecture. Sinon, passez votre chemin.



La retranscription de cette série d'entretiens entre Lionel Astruc et Rob Hopkins est parfois maladroite. Mais le propos est tellement passionnant, que seuls les plus tatillons s'en trouveront incommodés.



J'avais lu un article sur lui dans le journal MOINS! et je suis très contente d'avoir sauté le pas et découvert son incroyable façon de mobiliser les foules, sans en avoir l'air.
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