Citations de Lorraine Fouchet (938)
Les anniversaires, comme Noël ou Thanksgiving, sont des concentrés de famille, des condensés d'enfance, des plaies rouvertes. Il manque forcément quelqu'un.
Les maisons de retraite sont comme les rentes viagères : le malheur des uns fait le bonheur des autres.
Pour que l'obscurité de la nuit devienne lumière, il faut quelqu'un à aimer. Seul, on se noie.
J'invente des histoires qui deviennent des livres. Ma mère, elle, invente sa vie.
Quand un proche meurt, on est missionné pour être heureux à sa place, c'est une sacrée dette.
Les parents et les enfants concluent un pacte au départ : je t'élève, je m'occupe de toi. J'avance en âge, tu t'occupes de moi. Tu romps le pacte, ça ne sa fait pas. Tu m'appartiens. Je suis très déçue.
La vie se construit comme un oignon, par couches successives.
En cette seconde, tout est juste et parfait. Maman m’aime, elle est heureuse, je suis une bonne fille à défaut d’être une bonne mère, j’ai tenu ma promesse, je suis forte pour nous deux, je me démène pour lui offrir une vieillesse paisible, tout est possible, même la tendresse.
Il est des chagrins dont on ne guérit pas, on se croit en rémission, et puis paf, il suffit d'un mot ou d'une rencontre pour que la douleur flambe.
Le plus important, dans la vie, c'est ce qu'on construit, la famille qu'on bâtit, conclut ma sage amie.
Elle a supporté de vivre, déchirée, se croyant coupable.
Je lui dois la joie de l'île et mon bonheur avec Charles. Je cherchais un père, j'ai trouvé une mère. Je l'avais depuis ma naissance, mais on se croisait sans se voir. On vient enfin de se rencontrer.
- Tu viendras nous voir à Groix ?
Groix a une magie propre, on y est plus heureux que n'importe où ailleurs. Plus triste aussi parfois. Les émotions et les pensées n'ont pas de garde-fou.
La célébrité ne lui était pas venue d’emblée, il a travaillé longtemps pour s’imposer dans le métier et devenir incontournable. — Quand la reconnaissance de mes pairs est arrivée et que les récompenses ont commencé à pleuvoir, j’ai cru que c’était gagné, le bonheur, que j’avais prouvé ce que je valais, que la suite de mon existence ne serait plus qu’une aventure passionnante avec une happy end. J’étais un imbécile, j’ai pris mes désirs pour la réalité, et ma vie pour un film !
– Pourquoi écris-tu Coline ?
– Parce qu'une seule vie ne me suffit pas, souffle l'adolescente.
J'ai su très jeune qu'une famille est un jeu de chaises musicales. Chaque fois que la musique s'arrête, Dieu retire une chaise et il manque quelqu'un à l'appel. C'est toi qui as ouvert le bal, papa. Ma douce grand-mère Enez part te retrouver là où on s'en va après et rejoint son fils Louis.
C'est à ça que servent les cérémonies, à allumer un radiateur pour faire fondre l'igloo qui nous glace le sang.
P 124
Je n'irai pas à la messe de minuit. C'est mon premier Noël sans toi, Lou, je suis paumé. On ne fait pas d'études pour devenir veuf, on se jette à l'eau et on boit la tasse.
Tu te dis que si Dieu a crée le monde, il a passé plus de temps à fabriquer cette île que d'autres endroits.
L’humour n’est pas la politesse du désespoir, c’est la bouée des noyés qui n’ont pas enlevé leurs bottes pour couler plus vite.
(Pages 191-192 livre de poche)
Les hommes sont comme le Perito Moreno, en perpétuel mouvement, ils avancent chaque jour, ils chuchotent, ils grondent, ils crient, ils hurlent, ils croient former des barrages au chagrin ou au malheur, puis un jour, ils s'effondrent. Mais avant ce jour, quelle formidable force, quelle aventure magnifique