Citations de Lorraine Fouchet (926)
Le coeur suspendu, vaguement consciente d’être en faute, j’attendais de grandir pour lui échapper et m’envivrer.
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Un livre, ça épaule les jours lourds et ça donne des ailes les jours légers.
J'écris mes livres comme je fais mon pain. Je prépare la pâte, je dose les rires et les battements de cœur. Ensuite chaque lecteur le façonne et lui donne sa forme propre.
Les chanteurs ont leur voix. Les pianistes posent leurs doigts sur les touches. Les saxophonistes jouent avec leur corps.
Retrouvé aussi la peur de se tromper. parce que, en ayant peur, on devient meilleur.
J'ai abandonné mon petit pied de basilic. Il m'attendra, embaumant la cuisine, confiant. Puis sa terre va se craqueler. Ses feuilles vont sécher, sa tige va s'étioler, il va se rabougrir. Personne n'a le double de mes clefs, personne ne l'arrosera. Pardon, petit basilic. C'est pour ça que je n'ai pas d'enfants, je serais une mauvaise mère, ça doit être de famille.
Il faut aimer sans assurance de bonheur, sans contrat préservant des risques du destin, sans garde-fou. On court chaque jour le splendide danger de la tendresse.
« On n’achète pas une maison, elle vous possède. »
En ouvrant ma trousse de toilette, je tombe sur un petit paquet où tu as écrit en majuscules POUR MAMAN. Mes yeux s'embuent, mon coeur fibrille, s'il était relié à un électrographe les ondes danseraient la java.
Je l'ai baptisé le ganglion douanier, je lui ai donné ce surnom pour l'apprivoiser et essayer de juguler ma peur. Ce douanier avec son uniforme, son ceinturon, son képi et ses grosses moustaches, j'espère qu'il a monté la garde efficacement, qu'aucune cellule terroriste n'a franchi la frontière pour essaimer ailleurs.
A quoi ça sert, un père ? A vous faire prendre votre envol, à pousser ses oisillons hors du nid en leur conseillant d'agiter leurs ailes, sinon ils s'écraseront au sol !
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On ne fait pas d'études pour devenir veuf. On se jette à l'eau et on boit la tasse.
- Je t'ai apporté le CD d'I Muvrini dont je t'avais parlé,celui avec Barbara Fortuna, dit-il.
- On ne vient pas sur une île par hasard, poursuit-elle en démarrant. C'est une quête. Tu n'es pas attirée par la plage, les goélands ou les crêpes dentelle. Ici, tout est symbole. Cette île est née du choc de deux plaques tectoniques il y a quatre cent millions d'années. On l'appelle l'île aux sorcières, Enez Ar C'hoaz'h. C'est un creuset, un athanor, un chaudron de magie blanche. Tu cherches un Tonnerre qui est allé à l'île d'Elbe autrefois ?
Pour que l'obscurité de la nuit devienne lumière, il faut quelqu'un à aimer. Seul, on se noie.
Tout ce que tu vas vivre sera magnifique. Ce monde est sauvé par le parfum du café, la beauté de l'océan, la puissance du rire et la force de l'amour.
Je reste assis au bord de ton cœur.
Aimer un enfant, c'est faire le deuil de l'enfant rêvé, fantasmé, c'est l'accepter tel qu'il est, pas tel que nous le souhaiterions.
il faut être en paix avec le passé pour aller vers l'avenir, il faut avoir été triste pour entendre la musique, et être en paix avec soi-même pour la supporter.
T'aimer a été une ivresse, tes paroles m'ont grisée, mais tu ne m'as jamais saoulée.
L'humour n'est pas la politesse du désespoir, c'est la bouée des noyés qui n'ont pas enlevé leurs bottes pour couler plus vite.