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Citations de Luc Chomarat (209)


- Je cherche un hacker, dit Holmes. Un bon. Par ailleurs, si c'était un effet de votre bonté, j'apprécierais une petite Carlsberg beer.
[...]
- Écoutez, on ne trouve que deux choses dans cet établissement : des hackers et des Carlsberg beer. Votre demande est donc recevable à tous points de vue.
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Il serra la main tendue. L’homme se renversa à nouveau dans son fauteuil, sans cesser de le dévisager.
– Méfiez-vous. Il y a pas mal de tueurs par ici. C’est le climat, ça les rend fous.
– Pardon ?
– L’amok. Vous en avez entendu parler ?
Delafeuille fronça les sourcils.
– Stefan Zweig ?
– Absolument pas. Holmes. Et vous êtes bien Delafeuille.
– Mais oui. Mais… Comment le savez-vous ?
– Les deux personnes qui discutent dans le box, là-bas. Bien malgré moi, j’ai entendu leur conversation, et je dois dire qu’ils manquent de la plus élémentaire discrétion… c’est pourquoi j’ai préféré me déplacer jusqu’ici.
Delafeuille hocha la tête. Holmes eut un imperceptible sourire.
– J’ai cru comprendre que ce monsieur et cette dame se trouvent à Copenhague pour négocier les droits de traduction d’un auteur local. À un moment donné, la femme a dit : « Je crois savoir que Delafeuille est aussi sur le coup. Le vieux grincheux devrait être là aujourd’hui ou demain. » À cause de l’éclairage tamisé, et aussi parce qu’ils semblent assez fascinés par leur propre discours, ils n’ont pas remarqué votre présence. J’ai immédiatement vu, aux regards furtifs que vous jetiez dans leur direction, que vous, par contre, vous les connaissiez bien, et redoutiez visiblement qu’ils viennent vous saluer. Vous vous êtes imperceptiblement déplacé, de façon à ce que cet élégant luminaire leur dissimule votre physionomie. Et vous venez d’arriver à l’hôtel… De là à conclure que vous étiez le « vieux grincheux » aimablement évoqué… Évidemment j’aurais pu vous googliser, mais cela ne m’a pas paru nécessaire. Et puis, c’est moins amusant.
L’éditeur ne put retenir un sourire.
– Belle démonstration. C’est digne de… (Delafeuille fronça les sourcils.) Comment avez-vous dit que vous vous appelez ?
– Holmes. Sherlock Holmes.
– Très drôle.
– Qu’est-ce que ça a de drôle ?
Delafeuille se renversa sur son siège. À son tour de montrer ses capacités de raisonnement.
– Vous ne pouvez pas être Sherlock Holmes, pour trois raisons, et l’une d’elles suffirait. La première : Sherlock Holmes est un personnage de fiction.
– Un personnage de fiction… C’est intéressant.
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Tous les films d'OZU commencent sur toile de fond de jute, au son d'une petite musique de supermarché. Alors on se cale dans son fauteuil, et dès les premiers plans fixes sur des façades d'immeubles, dès les premières banalités échangées par les personnages sur le temps qu'il a fait aujourd'hui, on jubile.
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Ce sont les vieilles qui lisent des livres. Les vieilles. Bientôt, elles seront toutes mortes. Les teenagers, non.
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- Vous savez ce que disait John Ford Quand on lui demandait pourquoi les Indiens ne tiraient pas tout simplement sur les chevaux de la diligence ?
Elle me regarde en souriait d'une oreille à l'autre.
- Non, mais vous allez me le dire.
- Il disait : "C'est simple, il n'y aurait pas eu de film."
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Après tout, le monde ne change pas autant que vous semblez le dire. Malgré ce que vous m’avez expliqué, je crois que les gens ont toujours envie de partir dans des pays exotiques, dans des hôtels de rêve, et de vivre des aventures exaltantes, avec des jolies femmes.
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Tu vois, la guerre est un état naturel. C'est l'état naturel de l'humanité. La paix est un accident.
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Il avait connu la fin d'une époque où un concepteur rédacteur pouvait se faire virer pour une faute d'orthographe sur une maquette. Aujourd'hui entouré d'illettrés qui passaient leurs journées sur YouTube à la recherche d'une idée qui n'était pas la leur, il avait conscience d'être un survivant.
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Il jeta à nouveau un coup d’œil par le hublot. Donc il était quinze heures trente, et il faisait nuit. Charmant pays.
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Delafeuille soupira, revint sur la liste, fit défiler une série de titres qui l’informaient de façon lapidaire que l’Europe traversait une crise économique sans précédent, la première de cette envergure depuis l’année dernière. Et que le Paris Saint-Germain avait écrasé l’AS Saint-Etienne.
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Le polar nordique fait vivre des tas de gens.
- Pour l’instant j’ai plutôt l’impression qu’il en tue un certain nombre.
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Les gens qui lisaient des thrillers nordiques sur les plages de Méditerranée avaient la belle vie , eux .
Ils ne se rendaient pas compte.
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Il voyait aussi dans ces histoires de serial killers, somme toute assez répétitives( et pour cause ) une certaine complaisance, notamment dans les interminables scènes de torture et de viol . Chez Grundozwkzson , elles pouvaient s’étendre sur plusieurs dizaines de pages. Même en admettant que le public soit friand de ce genre de choses, ce type devait avoir de terribles problèmes sexuels.
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Au prix où étaient toujours les loyers à Paris, comment un jeune barbu sans emploi pouvait-il habiter un 110 mètres carrés à proximité du Trocadéro, meublé de Chesterfield authentiques, et passer ses journées à lire de vieux pulps et visionner des giallos de troisième zone et faire sa stupide émission sur Internet ? Encore un qui avait hérité.
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- [...] Qu'est-ce que je fais, maintenant ?
Il aurait été assez drôle de dire à l'agent Raskog de se mettre un doigt dans le cul et de courir dans la neige en décrivant des figures en 8. Cela aurait mis un peu de fantaisie dans toute cette atmosphère de procédural, où l'on voyait des flics sans charisme s'acharner sur des tâches routinières.
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Si la violence n'intéressait personne, il n'y aurait plus de journal de vingt heures, ni la Bible ni les récits d'Homère n'auraient trouvé leurs lecteurs, et si la trouble attirance hétérosexuelle n'avait pas sa part de violence, je n'aurais pas envie de l'attacher sur la table (Ikea, étonnamment. Elle ne tiendrait jamais le coup).
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Le premier, celui qui venait d'aboyer, était un nabot hystérique d'un certain âge, coiffé d'une chapka ridicule. Il me rappelait vaguement quelqu'un, mais qui ? L'autre ressemblait à l'idée que je me fais de Sherlock Holmes : front haut, maintien aristocratique, houppelande.
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- J'utilise le vieux procédé du cheval de Troie.Voyez : je signe d'un nom fantaisiste, Ulla Ogson, qui sonne à la fois scandinave et érotique. Je crée très rapidement un faux profil de journaliste assez vraisemblable, auquel je rajoute une photo de pornstar ukrainienne siliconée.
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la numérisation du livre est décrite comme un phénomène inévitable, mais aussi et en même temps (et cela mérite d'être souligné) comme une catastrophe de grande ampleur.
- Oui, admit Delafeuille, elle est traitée à la fois avec une mélancolie explicite, et un fond d'ironie à laquelle je suis assez sensible.
- La politesse du désespoir.
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Eh bien, je pense que sous la multiplicité des péripéties, et leur extrême fantaisie il faut bien le dire, c’est un formatage de la pensée qui est là mis en cause, un certain mode de consommation... des objets culturels. Un livre n’est pas censé surprendre mais répondre à une attente.
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