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Critiques de Luis Sepúlveda (1613)
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Dernières nouvelles du sud

Des photos prises par Daniel Mordzinski, ami et compagnon de voyage de Sepúlveda, accompagnent de courts chapitres relatant une étape de leur périple commun en Patagonie. Entre les rencontres souvent étonnantes et émouvantes et la majestueuse splendeur sauvage des immenses paysages de ce bout du monde, Sepúlveda donne à voir. Il témoigne de la lente disparition d’un mode de vie au profit d’un monde qui se croit moderne. Beauté, fraternité et simplicité côtoient laideur, déshumanisation et absurdité. En racontant à quel point l’homme peut faire le choix du laid ou du beau, Sepúlveda se révèle encore une fois être le conteur merveilleux d’un quotidien qui l’est tout autant; si on sait le voir.

Un livre plein de belles émotions, de constats qui mettent en colère, mais aussi d’humour. Bref : une petite pépite.
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Dernières nouvelles du sud

Dernières nouvelles du sud est un recueil de légendes, un récit de voyage, ou un peu des deux, partagé entre deux "socios" Luis Sepulveda et Daniel Mordzinski (pour les photos).



Les nouvelles constituent autant d'étapes pour ces voyageurs de grands chemins en route vers le sud, toujours plus vers le sud.

On y rencontre les gauchos habiles, une magicienne à la peau parcheminée et aux mains fertiles, la tombe d'un shérif texan poursuivant Butch Cassidy et le Kid, le descendant imbibé de David Crockett, une veille loco, un luthier heureux, un lutin gaélique, des fantômes beaucoup de fantômes.



La Patagonie est une terre sans limite, conquise par des hommes aventuriers qui ont appris à y vivre et à y mourir, loin des acquisitions récentes des milliardaires d'aujourd'hui qui semblent se foutrent complètement des hommes et de l'histoire de cette terre, pure et venteuse. Remplie d'espace et de légende.



31 décembre 2012
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Dernières nouvelles du sud

Luis Sepulveda nous entraine dans un voyage magnifique au pays où "le ciel est si bas qu'on peut le toucher": la Patagonie. Plus qu'un simple récit de voyage, l'auteur nous offre des portraits touchants de ses rencontres. On retiendra notamment celle de El Tano qui marche plusieurs heures droit devant pour trouver le bois parfait pour fabriquer un violon ou encore celle de Dona Delia la "Dame miracle" qui a 95 ans vit seule au milieu des grandes plaines de Patagonie. A travers ces rencontres, c'est également des témoignages sur l'évolution et les transformations du pays qui sont relatés.

Voici donc un beau livre tant pour la richesse de son contenu que par les photos de Daniel Mordzinki qui l'accompagne.
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Dernières nouvelles du sud

Dernières nouvelles du sud est un recueil de voyages et de rencontres, sur les routes du sud de l'Argentine, descendant encore et encore, à travers la Patagonie, jusqu'au sud et au but ultime de leurs pérégrinations. Illustré en noir et blanc de photos de Daniel Mordzinski, c'est une série de portraits perdus au milieu de l'immensité, de rencontres étonnantes et de personnages qui semblent parfois presque irréels. Cela parle de bandits légendaires, mais aussi de corruption moderne, c'est une déclaration d'amour à tous ceux qui ne rentrent pas dans le moule actuel du monde, et à ce pays dont nul ne sait s'il survivra encore longtemps, car après les massacres des populations locales, ce sont désormais les modes qui menacent la Patagonie.

C'est farouchement partisan, jusqu'au cliché parfois, mais aussi une lecture que j'ai bien appréciée, dont je ne suis pas sûre qu'elle me marquera éternellement, mais qui donne l'envie de voyager, lentement, et de prendre le temps de rencontrer nous aussi sur la route d'étonnants portraits.
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Dernières nouvelles du sud

«En Patagonie, on dit que faire demi-tour et revenir en arrière porte malheur. Pour rester fidèle aux coutumes locales, nous avons poursuivi notre chemin car le destin est toujours devant, et on ne doit avoir dans son dos que la guitare et les souvenirs.»



Livre du souvenir, ode au voyage, récit de la mémoire et légendes du bout du monde. Dernières nouvelles du Sud est tout cela à la fois et bien plus encore.

Le Sud c’est le sud du monde, au-delà du 42ème parallèle; de Buenos Aires vers la Patagonie, sur les terres Mapuche, au cœur de la Terre de Feu.



Luis Sepulveda, accompagné de son socio (son camarade), Daniel Mordzinski entreprennent donc le voyage de leur vie, et nous livrent le dernier témoignage d’un monde aujourd’hui disparu. Comme les photos de Mordzinski parcourant le texte, c’est sans tristesse ni nostalgie que la plume de Sepulveda immortalise les rencontres, l’échange et le partage autour d’un maté avec ces habitants du Sud. Situations cocasses et personnages singuliers, la légende s’écrit sur ces terres qui «ont toujours été considérées comme des territoires susceptibles d’être spoliés impunément. Au nom de l’élevage et du progrès, on a exterminé des ethnies, des races, des forêts.»

Et de ces derniers survivants, on découvre, au fil du récit, le quotidien à part, dans un climat rude où le vent du changement est aussi austère que l’air qui vous fouette le visage. On accepte l’invitation des gauchos de Patagonie à partager l’asado aux succulents fumets de viande grillée; on s’installe dans l’antre d’une guérisseuse vivant en harmonie avec la Nature qui l’entoure; on suit un luthier dans la recherche effrénée d’un instrument perdu; et avant de partager quelques verres à une table de bar avec un lutin (!), on s’embarque à bord du mythique Patagonia Express pour son ultime voyage…

Tant de personnages d’une sincérité émouvante, peut-être encore vivants, aujourd’hui quelque part à l’extrémité du monde, et qui composent, dans leur naturelle envie de mener une vie en contradiction avec la marche forcée de la modernité, la légende patagonne.

La photographie brute et sans fard de Mordzinski vient appuyer la force du récit à l’écriture légère, mais cependant authentique de Sepulveda, dans ces Dernières nouvelles du Sud, qui parcourues comme un roman initiatique, amèneront peut-être le lecteur à s’interroger sur la nature humaine primordiale, aujourd’hui définitivement perdue.
Lien : http://vagabondssolitaires.w..
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Dernières nouvelles du sud

Sur la route vers le Sud du monde, vers le Sud de l'Âme, du délitement kafkaïen du Buenos-Aïres des années 1990 aux humanités patagonnes et de la Terre où rencontrer vaut le feu, "où tout ressemble à une gigantesque braise", mais où on semble toujours entendre la même histoire de spoliations. Un livre de voyage à quatre mains croisé avec les photos du socio, Daniel Mordzinski, entre nostalgie et parcours féerique car on croise ici centaures, rites prométhéens, lutin, dame aux miracles et magiciens, grands aventuriers de légende, chercheurs de bois qui chantent, à se demander si on n'a pas mis le pied dans de belles improbables fictions mieux que dans un récit de voyage habituel. Mais non, peut-être est-ce seulement ici la conjugaison d'une terre où le temps qui passe donne plus d'importance à ce qui passe et le regard d'un Sepùlveda qui transfigure chaque être qu'on prend le temps de voir car il s'agit de raconter comme pour un auditoire plus que pour unelecture et qu'écrire c'est toujours "favoriser des fugues temporaires". On nous offre une belle manière de fuguer de nos routines et peut-être, ensuite, et c'est toute la magie de ce réalisme, d'en mieux savourer l'extraordinaire inattendu qu'on ne sait plus toujours voir. Oui, on embarque ici pour voyager.
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Dernières nouvelles du sud

En 1996, Luis Sepúlveda et le photographe Daniel Mordzinski se lancent dans un périple à travers la Patagonie, en territoire argentin et chilien, à la découverte des habitants de ces contrées lointaines. Ils racontent avec humour et poésie des rencontres insolites avec un luthier qui parcourt la steppe à la recherche d’un violon, une vieille femme aux mains miraculeuses, un lutin vêtu de rouge, un ivrogne qui dit être l’arrière-arrière-petit-fils de Davy Crockett…

Mettant à l'honneur la générosité et l’hospitalité des personnes qui les accueillent, leur récit est aussi une réflexion sur l’histoire : la colonisation brutale, les massacres d’Indiens, le passé nazi de l’Argentine, les dictatures et les traces qu'elles ont laissé comme dans le chapitre saisissant qui évoque la chevauchée des deux auteurs dans un champ semé de mines par les militaires de Pinochet lors de la guerre des Malouines. Ils dénoncent aussi les conséquences désastreuses du capitalisme et les privatisations (celle du chemin de fer en particulier) et témoignent de la transformation des paysages et des modes de vie. Le récit se fait alors celui d’un monde disparu.
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Dernières nouvelles du sud

Le dernier "Far South", presque immaculé de civilisation.



Magnifique voyage itinérant de place en place, à la rencontre de personnages tous plus atypiques les uns que les autres, dans un décor où la civilisation a encore du mal à s'imposer, même si elle a déjà causé des dégâts irrémédiables.

Luis Sepulveda, et son "socio" photographe Daniel Mordzinski, mus par une recherche d'absolu, choisissent les grands espaces patagoniens pour satisfaire à leur quête ontologique.

On y découvre des personnages hauts en couleur, un artiste-luthier, un descendant de Davy Crockett, mais aussi un lutin (!)... tous vivent libres leur passion, leur nature dégagées - pour un temps encore - des codes, des règles d'une société de plus en plus mondialisée. Des rencontres donc, avec des êtres libres, libres de pensées, libres d'exister....!
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Dernières nouvelles du sud

En 1996, l’écrivain Luis Sepulveda et son ami, son socio comme il l’appelle, le photographe Daniel Mordzinski partent au sud du Sud : en Patagonie. Depuis Buenos Aires, ils traversent la Terre de Feu pour aller à la rencontre de ses habitants et ramener leurs histoires.

Ce récit de voyage qui prend la forme de petites nouvelles marquant chacune des rencontres sont autant d’étapes de leurs parcours qu’une histoire de la Patagonie à travers ses hommes et ses femmes.



De fait, le hasard du voyage leur fait croiser toutes sortes de personnages, des fous, des improbables, des solitaires qui cachent en leur cœur bien des secrets ou des surprises. Il y a El Tano, qui cherche désespérément dans le désert son violon. Nos 2 voyageurs l’accompagnent avant de découvrir que l’homme est luthier et qu’il travaille pour l’orchestre symphonique de Berlin. Il y a cette extraordinaire vieille dame de 95 ans qui vit seul au milieu d’une oasis de verdure créée par ses soins à l’épreuve du vent cinglant. Il y a ce descendant de Davy Crocket qui raconte à qui veut l’entendre les histoires de ces ancêtres, aux clients du bar où il traîne ses guêtres. Il y a la rencontre avec les cheminots du Patagonia Express qui remettent en route le temps d’un trajet le train légendaire dans un acte militant. Il y a El Duende, qui se dit lutin expulsé de son monde pour l’amour d’une jeune fille. Et tant d’autres encore.



A travers ces hommes, ces femmes se dressent la mémoire d’un pays meurtri, en passe de disparaître. Ce sont les histoires d’un Sud qui n’est plus, en proie à une modernité écrasante qui condamne les hommes au progrès. Sepulveda évoque ces terres enviées que les puissants (Stallone, Benetton) veulent s’approprier sur le dos des plus pauvres, l’extermination des indiens Mapuches et autres ethnies, l’histoire des immigrants qui ont fait le pays, les privatisations qui bousculent la vie quotidienne des petites gens. Véritable hommage aux hommes de Patagonie, à leur terre, ces Dernières nouvelles du Sud se voit éclairer par les magnifiques photos de Mordzinski. Porté par un noir et blanc franc et puissant, les images se font le témoin de ces rencontres qu’on envie quelque peu à ces deux hommes complices. Souvenirs inoubliables de la richesse humaine, la simplicité des paysages, des portraits de ses habitants en dit long sur la grandeur patagonne.
Lien : http://grenieralivres.fr/201..
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Dernières nouvelles du sud

Un coup de cœur tant littéraire qu'esthétique grâce aux splendides et très humaines photographies qui le parsèment, Dernières nouvelles du sud se replonge dans les grandes étendues de Patagonie, ce qu'elles étaient et ce qu'elles sont devenues, entre légendes anciennes et rachats de terres bien actuels, et qui modifient inexorablement cet immense et magnifique espace.

Luís Sepulveda réussit à mon sens magistralement là où Bruce Chatwin n'était qu'un étranger, et ses rencontres avec les quelques habitants qui subsistent au milieu des moutons et des orages mêlent mélancolie et tristesse face à un monde qui change et qui ne sera plus jamais le même.

Un grand plaisir de lecture, surtout pour ceux qui ont déjà parcouru un tant soit peu la Patagonie!
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Dernières nouvelles du sud

Livre de voyage ou compilation de nouvelles ? Ce livre est un peu des deux. Sepulveda a ce sens du récit, ce sens du conteur, qui transforme quelques anecdotes de voyages en légendes ! Non, anecdote est trop connoté, il s'agit plutôt de rencontres, la véritable essence du voyage, que Sepulveda nous conte aux fils des pages. Un voyage fait au sud du 42eme parallèle, avec son « socio », complice photographe Daniel Mordzinski, mais aussi avec son cœur, grand ouvert sur la vie. Dix neuf cent quatre-vingt seize, les deux complices décident de faire ce voyage au Sud et de le raconter avec leurs mots à eux : la lumière pour Mordzinski et l'encre pour Sepulveda. Ils partent, sans vraiment plus de but que de se laisser guider par les rencontres, ce qui veut dire aussi prendre le temps. Le vrai voyage était là. Les rencontres avec ce luthier Cervantesque sorti de la brume à la recherche d'un violon au milieu de nulle part, le poivrot descendant de Davy Crockett, les mécanos du Patagonia express et de nombreux autres dont Sepulveda a écrit la légende et que Mordzinski a immortalisé avec son Leica.

Ces nouvelles du sud, c'est aussi un plaidoyer pour ces hommes ancrés dans la terre australe, au caractère endurci par les vents de Patagonie, ces hommes et ces femmes que Sepulveda chérit aussi dans nombres de ces livres. Des héros de l'ordinaire, savants mélanges de dureté et de douceur, de vent tempétueux et de lumière rasante. Des hommes et des femmes exploités, maltraités, et qui ne demandent rien de plus que de vivre leur liberté.

Ces dernières nouvelles du sud, hélas ne sont pas bonnes. Elles témoignent de la toute puissance de l'argent qui gangrène les esprits, pourrit les racines et coupe les ailes. Par bonheur, il y a les livres. De fiction, ou de voyages, ils nous invitent dans les contrées de notre âme que l'on aurait oubliées, ils ouvrent ces fenêtres sur les mondes à vivre et à rêver.
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Dernières nouvelles du sud

Onze nouvelles sur un voyage. Un voyage partant du 42e Parallèle pour prendre plein sud, en direction du Cap Horn. La Patagonie, célèbre Terre de Feu, traversée et revisitée par un écrivain et un photographe. Tous deux amoureux de cette terre relativement inhospitalière. Riche de légendes et de sang versé. De drames et d’espoirs. Onze nouvelles remplies d’une humanité bienvenue.



Ce livre est un cadeau. Au propre car il m’a été récemment offert. Et au figuré car il fait du bien. Et, en ces temps un peu moroses, prendre soin de son moral est primordial. Car oui, ce livre fait du bien malgré l’histoire mouvementé et sanglante de la Patagonie. Malgré la dureté de la vie dans ces contrées fouettées par les vents. Impitoyables. Ce livre fait du bien car il montre que derrière la plus petite chose peut se cacher une très grande humanité. Une générosité rare. Précieuse. Et toujours sincère. Des rencontre, souvent fortuites, qui embellissent le voyage. Et renforcent une foie en l’Autre qui est de plus en plus chancelante. Oui, ce livre fait du bien.



Je ne peux donc que le conseiller à tous les passionnés de voyage. A tous ceux pour qui l’Homme a encore une importance en tant qu’individu riche de ses expériences et de ses singularités. A tout ami d’une poésie puissante et légère talentueusement et généreusement offerte dans ses courtes nouvelles.


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Dernières nouvelles du sud

J'adore relire ce livre de temps en temps. L'idée qu'à l'origine, les auteurs voulaient réaliser un périple bien précis, très long. Et qu'au final, ils ne soient pas allés là où ils avaient initialement prévu d'aller.



J'ai mis des années à le comprendre, mais au final, il me semble que le vrai voyage, c'est vraiment cela. Ne pas se fixer un but précis. Aller au hasard des rencontres. Éviter les célèbres "incontournables" et autres "1000 lieux qu'il faut avoir vu dans sa vie". Découvrir petit à petit. Se laisser porter...



Et puis, il y a le style de Sepulveda. Entre farce, colère, et dérision. Farce lorsqu'il nous raconte ses pérégrinations dans Buenos Aires, afin de savoir où et comment acheter des billets pour le Patagonia Express. Ses rencontres pleines d'humanité avec les personnes qu'il va être amené à croiser dans ce désert. El Tano, par exemple, artisan fabricant de violons, capable de marcher des heures à la recherche du morceau de bois dont il tirera un instrument. Coquito le lutin. Rase-mottes le gaucho qui ne fait qu'un avec son cheval. Martin Sheffields, capable de tromper les autorités scientifiques en leur faisant prendre une peau de vache pour les restes d'un animal préhistorique. Et bien d'autres.



Et il faut dire un mot des photos de Daniel Mordzinski. Loin des clichés spectaculaires de la Patagonie. Pas de glaciers ici, pas de montagnes déchiquetées, pas de guanacos bondissants parmi les nandous. Je retiendrai les portraits de ces deux vieilles femmes solitaires: l'une pensive et autoritaire à la fois, à la porte de ce qui paraît être une cabane. Le toit est de tôle ondulée. Une feuille bien floue au premier plan vient croiser son bras, appuyé sur une planche qui pourrait être un comptoir rudimentaire. Bref, ce qu'il ne faut pas faire en photo, selon les experts... L'autre file de la laine, souriante, au coin de la cheminée, sous les portraits sévères d'un homme et d'une femme engoncés dans des tenues très 19ème.
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Dernières nouvelles du sud

« En Patagonie, on dit que faire demi-tour et revenir en arrière porte malheur. Pour rester fidèle aux coutumes locales, nous avons poursuivi notre chemin car le destin est toujours devant, et on ne doit avoir dans son dos que la guitare et les souvenirs. »



Attendez, j’vous raconte…



J’arrive à peine d’un voyage enchanteur au pays de Sepúlveda pour vous donner les Dernières nouvelles du Sud, le Sud du bout du monde. Mon sac-à-dos est chargé de souvenirs, pas de ceux qui s’abîment et se perdent, mais des souvenirs comme des odeurs qui s’impriment à jamais dans les mémoires du coeur. Mes compagnons de route, Luis Sepúlveda et Daniel Mordzinski - photographe franco-argentin - avaient envie de nous raconter la richesse lumineuse dont sont imprégnés les gens qui vivent dans cet endroit que l’on dit l’un des plus purs de la planète : la Patagonie. Et moi, je ne demandais pas mieux que de les suivre…



À bord d’une vieille bagnole, notre voyage débutait à San Carlos de Bariloche, où nous descendions vers le Cap Horn, à l’Ouest argentin de la Terre de Feu, pour revenir par la Patagonie chilienne jusqu’à l’île de Chiloé, quatre mille cinq cents kilomètres plus loin. La quila venait de fleurir, une variété de bambou andin. Pas un seul nuage dans le ciel, d’un bleu immaculé. Nous avons traversé la steppe patagonienne, affrontant de face les vents violents de ces grands espaces indomptables. Ils nous ont rappelé les beautés sauvages d’une terre qui côtoie de près les eaux glaciales de l’Antarctique et les masses d’air froides qui battent de plein fouet sur la Cordillère des Andes.



« La steppe patagone invite les humains au silence car la voix puissante du vent raconte toujours d’où il vient et, chargé d’odeurs, dit tout ce qu’il a vu. »



Comme seule boussole, nous avions une envie furieuse de nous abreuver du parfum des fleurs sauvages, des saveurs des ravioles con tuco et de l’agneau rôti sur la broche, que mes amis voyageurs affirmaient dur comme fer être le meilleur au monde. Le vin chilien coulait dans les verres au son des guitares et des accordéons, avant de finir la soirée devant un bon maté que nos hôtes au visage tanné par le vent nous servaient avec fierté.



De toutes ces rencontres que nous ayons faites, si je devais n’en revivre qu’une seule, j’irais revoir La dame aux miracles, cette vieille femme de quatre-vingt-quinze ans avec ses beaux sillons de rides qui témoignent de son histoire. Sa petite maison de campagne est entourée d’un jardin qui abonde de fruits et de légumes. Les herbes miraculeuses qui foisonnent de toutes parts ont ce don d’éveiller la fertilité. Mais je voudrais surtout, au coin du feu, qu’elle me reparle des souvenirs de l’homme sur la photo sépia. Je saurais alors que le plus beau des voyages est celui qui nous offre le cadeau d’une fenêtre ouverte sur le cœur des gens…



« Un jour mourait en Patagonie mais, à l’aube suivante, une vieille dame de quatre-vingt-quinze ans, qui avait fêté son anniversaire avec deux hommes des grands chemins, garderait la merveilleuse habitude de vivre. »



Je pourrais aussi vous parler de l’homme-luthier, El Tano, avec lui nous avons cherché dans chaque recoin de la steppe des bois rares pour la confection de ses violons. Ou encore des Gauchos de Patagonie, ces cavaliers qui franchissent la Pampa au galop, hommes élégants avec un foulard rouge autour du cou. Ils sont maîtres du lasso avec leurs gestes lents et harmonieux…



Ce récit de voyage est dédié à Osvaldo Soriano. Des pages émouvantes témoignent de son amitié envers l’écrivain et scénariste argentin.



« Osvaldo Soriano se dirigeait à pas lents vers Callao, il s’est arrêté pour saluer un vendeur de journaux, s’est penché un peu plus loin pour caresser un chat de gouttière puis a continué à s’éloigner, à s’éloigner jusqu’à ce que sa silhouette se perde sous les arbres, jusqu’à ce qu’il ne reste plus de lui qu’un souvenir inoubliable, définitif, têtu, incombustible, installé pour toujours dans le cœur de ma mémoire. »



Le temps me manque pour vous en dire davantage, le Patagonia Express arrive dans quelques minutes. Je monterai à bord et je me fermerai les yeux sur ces souvenirs inoubliables d’images et de rencontres.



Des Grandes Plaines du Montana en passant par un igloo du Québec, je dois le cadeau inestimable de cet aller-simple au Sud du 42ème parallèle à un Bison. Si vous passez un jour à la petite maison de campagne de La Dame aux miracles, vous seriez gentils de la serrer très fort dans vos bras de ma part. Dites-lui qu’il n’y a pas un jour qui passe sans que je pense à elle et à la photo sépia suspendue à son mur.



L’amour est le plus beau des voyages…


Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
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Deux idées de bonheur

Deux Idées de bonheur s'ouvre sur un premier chapitre intitulé "Une idée du bonheur" qui est un échange à bâtons rompus (..)
Lien : http://www.macuisinerouge.co..
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Deux idées de bonheur

J’ai découvert l’existence de ce livre Deux idées de bonheur, lors du dernier salon du livre de Bron, l’auteur du Vieux qui lisait des romans d’amour dans lequel l’immense Luis Sepúlveda, cet écrivain chilien qui a été notamment emprisonné dans les geoles de Pinochet, était un des invités d’honneurs et a notamment fait une conférence autour de sa dernière parution à ce jour en France.



Cette parution, chez Metaillié, c'est donc cet essai co écrit avec le gastronome italien Carlo Petrini, fondateur du mouvement slow-food, assez connu au dela de nos frontières mais pas vraiment en France.



Petrini et Sepúlveda nous entraînent dans une discussion à batons rompus qui mélangent leurs visions du monde et les moyens de l'améliorer dans une conversation passionnante et passionnée.



Fidèle à son oeuvre littéraire traditionnellement engagée, Sepúlveda démontre à travers ses livres ses convictions profondes, la défense de la nature et de certaines traditions et surtout défend l'éloge de la lenteur, d'une société escargotée, une société dans laquelle des valeurs comme le partage, la dignité humaine, l'éducation sont valorisés et pas laissés de coté comme c'est trop souvent le cas.…



Fourmillant d'anecdotes aussi bien économiques que familiales, politiques et gourmandes, cette échange sur cet autre monde possible et sur l'ode à l'artisanat et à l'humain , prend la forme d'une conversation vivante qui nous donne l'impression d'être en leur compagnie, et cela fait forcément un bien fou, vu la grande valeur des hommes en question.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Deux idées de bonheur

Que pouvons-nous attendre de demain ? Et que pouvons-nous faire pour que nos lendemains soient heureux ? Tant qu'à y réfléchir, finalement, qu'est-ce que le bonheur ?

Les deux auteurs qui engagent la conversation dans la première partie de cet essai, donnent parfois l'impression de tergiverser..pourtant ils se rejoignent sur une idée commune : le monde a besoin de partage ! L'humanité qui a abusé des ressources naturelles court à sa perte et pourtant, partout dans le monde, à petite échelle, existent des solutions pour préserver l'homme et lui permettre d'évoluer en bonne intelligence.

Cet ouvrage est un manifeste (clairement joyeux et positif) qui ouvre de nouveaux horizons ; les initiatives locales sont porteuses d'espoir, elles génèrent du BON ! et il suffit de courir le monde, comme l'ont fait les auteurs, pour se rendre compte que la plus grande problématique est celle de la nourriture : la gastronomie est le lien universel. Parce qu'elle permet la transmission des savoirs culinaires, l'exploitation des ressources disponibles (comment cuisiner les pelures de légumes de façon gourmande alors que les pays riches gaspillent ?), parce qu'elle est aussi le moyen de lutter contre la faim par le biais de la réappropriation des cultures diversifiées, traditionnelles, familiales (l'exemple des jardin bio des favelas au Brésil est riche d'enseignement).

Sepulveda aborde la politique (et l'économie) comme explication de l'échec, donne des pistes, (ses anecdotes sont savoureuses !!) que conforte Carlo Petrini, militant au sein du mouvement slow food.

Tir nourri contre les multinationales qui modifient génétiquement les graines, tiennent le monopole agricole, proposent des semences inadaptées à certains climats (et font abandonner la polyculture à des populations qui en cas de cataclysme naturel pouvaient toutefois assurer leur auto-subsistance), Deux idées de bonheur est aussi un plaidoyer pour le bonheur dans les choses simples : se retrouver au bout du monde pour partager des expériences autour d'un verre de vin ou de maté, parce que l'homme, même s'il ne parle pas la même langue a d'abord beaucoup à donner et à partager...

Un bouquin qu'on referme avec un autre regard sur notre façon d'aborder le monde, qui explique que les innovations technologiques conjuguées aux méthodes ancestrales devraient permettre de nourrir la planète entière sans nuire à l'environnement, à la "Terre mère", et, sans être militant écolo, c'est une lecture qui interpelle, conforte, donne des pistes !
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Deux idées de bonheur

Hasard amusant au vu du sujet du livre, c'est dans une librairie-restaurant que j'ai acheté sur un coup de tête Deux idées de bonheur, et dans une librairie-café que j'en ai terminé la lecture. Le titre me plaisait, la couverture aussi, et le nom de Luis Sepulveda sur la couverture a achevé de me convaincre...

Bien m'en a pris, car j'ai trouvé amplement matière à réflexion dans cet essai à quatre mains sur les thèmes du bonheur, de la lenteur et de l'alimentation... sujets qui ont bien plus en commun qu'il n'y parait au premier abord !

L'ouvrage s'ouvre sur une discussion à bâtons rompus entre Luis Sepulveda, immense auteur Chilien très engagé que l'on ne présente plus, et Carlo Petrini (que je ne connaissais pas), gastronome italien et défenseur du slow food ainsi que du manger local. Les deux hommes échangent sur leurs expériences, leurs engagements respectifs et visions du monde et de son devenir, sur la dignité humaine, l'importance de la lenteur...

Il est ensuite suivi par deux essais sur le bonheur, où chaque auteur approfondit sa pensée via de courts chapitres thématiques : une idée de nature, une idée de partage, etc...

Un (des) essais très intéressants, qui s'ils restent parfois généralistes et même un peu généralisateurs sont porteurs de beaucoup d'idées que l'on sent fructueuses, notamment toutes celles de Carlo Petrini sur la gastronomie dans son acceptation la plus noble et son lien intrinsèque avec les problématiques écologique, alimentaire, agricoles et sociales... J'ai découvert avec intérêt le mouvement Slow food et les projet du réseau Terra Madre, et c'est réellement un texte qui donne envie d'aller plus loin et de continuer à réfléchir et à changer sa manière d'aborder certaines choses... mais aussi de lire tous les contes de Sepulveda et plus particulièrement son Art de la Lenteur.
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Histoire d'un chien mapuche

Voilà un texte plein d’énergie, à la gloire de la nature et de la terre nourricière, rehaussé par les illustrations impeccables de Joëlle Jolivet.
Lien : http://next.liberation.fr/cu..
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Histoire d'un chien mapuche

Une très belle petite histoire, enrichie d'illustrations sympathiques, qui rend hommage à l'amitié et à la nature avec beaucoup de poésie. En bonus, le lexique mapuche traduit en plus en fin d'ouvrage est tout aussi passionnant.
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