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Critiques de Marc Voltenauer (318)
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L'aigle de sang

Je poursuis ma découverte de nouveaux auteurs et le moins que l'on puisse dire c'est que Marc Voltenauer fait une entrée fracassante dans ma bibliothèque avec L'aigle de sang.

Un pur thriller dans les règles de l'art.

Andreas Auer, le policier Suisse cher à l'auteur, sur les traces de son passé.

C'est en Suède, sur l'île de Gotland que tout aurait commencé à la fin des années 70.

Une famille massacrée. Un rituel venu du fond des âges.

Des secrets, des mensonges.

Qui est Andreas ?

Quel est ce mystérieux clan, coupable de crimes abominables ?

Qui sait ?

Qui parlera ?

Andreas, sur cette terre pas tout à fait inconnue, parviendra-t-il à découvrir  le secret de ses origines ?

Ce qui est génial dans ce bouquin, hormis le fait qu'il vous tient en haleine jusqu'à la dernière page, c'est que son auteur, avec un talent extrême, prend le temps de développer son récit,  il aurait pu vous l'emballer en 300 pages, mais non, il est malin le bougre, il vous accroche, si j'osais, je dirais que ce sont des serres d'aigle qui vous tiennent. Vous pouvez gesticuler, vous démener dans tous les sens, vous débattre, rien à faire, il ne vous lâche pas. N'insistez pas, c'est peine perdue.

Je dois quand même vous prévenir, Voltenauer a du sang sur les mains. Il tue, il mutile, Brrrrrr !!! C'est glaçant.

Mais franchement, Marc, un bébé quand même...

Et pour être sûr de ne pas vous perdre en route, il en rajoute, il revient sur les lieux des crimes, il vous badigeonne de sang.

Bon, j'ai réussi à vous effrayer ?

Non ?

En fait, comme je le disais plus haut, tout est histoire de talent. Ici, pas de surenchère. Tout est expliqué,  justifié,  crédible, efficace aussi.

Après tout dans ce genre de roman, il faut s'attendre à quoi ?

Je vais ajouter un truc, et non des moindres. Si Marc Voltenauer ne m'a pas incité à commettre des atrocités (ce qui est plutôt rassurant, non ?), il m'a, par contre, convaincu d'aller visiter la Suède. D'ailleurs, au milieu de ma lecture je n'ai pu m'empêcher d'aller à la pêche aux infos. Gotland, Trullhalsar, Barshalder, Visby, autant de lieu qui m'attirent. Mankell m'a souvent invité à faire le voyage, Voltenauer a sorti mes valises....

En attendant, une chose est sûre, je vais m'empresser d'augmenter ma PAL avec les autres ouvrages de cet auteur, je suis fan.





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Le Dragon du Muveran

Voilà un thriller comme je les aime. Qui vous happe dès les premières pages, et qui ne vous lâche pas jusqu’aux toutes dernières. 600 pages, mais qui se dévorent avec un grand plaisir.



L’histoire semble assez simple, et, nous, lecteurs, disposons dès les premières pages d’éléments qui nous aident à suivre l’enquête, avec quelques chapitres dont le narrateur est le meurtrier, et d’autres qui se déroulent dans le passé. Mais l’équilibre est parfait : on n’est pas en avance par rapport aux enquêteurs, on les accompagne juste comme il faut. Et même si on découvre finalement l’identité du meurtrier en page 500, on ne s’ennuie pas pour autant dans les 100 dernières pages, car il y a encore des rebondissements à découvrir.



Bref, l’équilibre est quasi-parfait.



En plus, on s’attache au personnages. À celui d’Andreas, d’abord, ce policier hédoniste, amateur de bons vins et de cigares, un peu rebelle, mais pénétré de l’importance de sa mission.



Karine, même si elle est un peu en retrait, nous livre petit à petit suffisamment de matière pour que l’on puisse avoir de l’empathie pour elle. Elle à juste assez de présence pour ne pas être juste un faire valoir.



Mikaël, originaire de Gryon, cuisinier émérite et dont la culture, notamment religieuse va aider les autres protagonistes, est également un de ces personnages qui, s’ils sont en retrait – Andreas est clairement le héros affiché -, ne sont pas abandonnés dans l’ombre.



Autrement dit, j’ai totalement adhéré à l’histoire, à la façon dont elle est menée, aux personnages, aux à-coups du scénario. Je ne vais donc pas avoir le choix, il va falloir que Qui a tué Heidi ?, deuxième aventure d’Andreas Auer, rejoigne prochainement ma PAL… Merci, Monsieur Voltenauer !



Pour conclure, je veux rajouter un point. Cela n’a pas forcément d’importance pour tout le monde, mais, moi, j’apprécie de retrouver chez un personnage un peu de son auteur. Et, là, il semble qu’Andreas et Mikaël soient un peu de Marc Voltenauer, puisque celui-ci, comme Mikaël, a fait des études de théologie, avant de s’orienter vers les ressources humaines – en ce qui concerne l’auteur – ou le journalisme – pour le personnage. Certaines des thématiques, valeurs, interrogations existentielles, façons de réagir dans la vie de ces personnages donnent donc l’impression d’être, en partie, celle de l’auteur. Et c’est quelque chose que j’apprécie.
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Cendres ardentes

L’avantage de l’été est que le repos du corps et de l’esprit est propice à l’indulgence, à voir le verre à moitié plein plutôt que l’inverse, et c’est exactement ce qui a guidé ma lecture de Cendres ardentes de Marc Voltenauer, un auteur suisse de polar jusque-là inconnu chez moi (merci Vleel).



Après le chaos déclenché par le régime albanais dans les années 80, la famille Horti s’est divisée entre ceux restés au pays et ceux (le plus grand nombre) ayant migré vers la Suisse voisine. Mais tous ont continué à perpétuer le kanun.



Le kanun, c’est ce droit coutumier et ancestral de l’Albanie, ces tables de la loi claniques qui régissent le code des familles et se substituent au droit légal, ce qui se fait et ne se fait pas, et notamment la façon de réparer les outrages, le sang appelant le sang.



Opposée depuis plusieurs générations à la famille Hakami, les assassinats vengeurs se sont succédé des deux côtés avec la famille Horti mais pour certains de ses membres, le chef de famille Sokol ou la jeune génération, il est temps de s’adapter et de faire cesser le sang.



Sauf que Skënder Horti, le mafieux de la famille, ne l’entend pas vraiment ainsi et lorsque le lac Léman commence à faire remonter à la surface des morceaux de femmes enfermés dans des sacs poubelles, la vendetta semble s’intensifier…



Faisant mener l’enquête à son personnage récurrent, l’inspecteur principal Andreas Auer, Marc Voltenauer nous embarque dans un polar classique mais plutôt bien troussé, où son intrigue se complète de contenus historiques, scientifiques, sociétaux et religieux qui témoignent d’un grand travail de recherche.



Et dans ce cas, tout est une question d’équilibre. En d’autres temps, j’aurais trouvé qu’ils prenaient ici un peu trop d’importance digressive, sans toujours de lien direct avec la trame. Mais c’est l’été alors je n’ai gardé que le plaisir d’un pageturner agréable et instructif, ce qui en cette saison, me convient parfaitement !

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Le Dragon du Muveran

Ce polar assez sanglant, qui se déroule en Suisse, m’a fait passer un bon moment, malgré les atrocités commises et le fait qu’on devine dès le tout début qu’il s’agit d’une histoire de vengeance.

J’ai bien aimé suivre l’enquête policière où l’on voit des inspecteurs travailler mais aussi passer des moments en famille.

J’ai aimé le fait que l’enquête ne soit pas résolue en trois minutes, dans la vraie vie, on ne résout pas un crime en une heure !

Le personnage principal est attachant et les seconds rôles ont de la consistance, ce ne sont pas juste des prénoms.

J’ai pris plaisir à me balader dans cette vallée Suisse où la vie semble tranquille quand des hommes ne s’y font pas assassiner de façon odieuse, on y mange et on y boit de très bonnes choses !

L’intrigue n’est pas très originale, mais j’ai quand même été happée par l’histoire, qui dégage un calme et une ambiance proche de la réalité.

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Le Dragon du Muveran

Je ne connaissais l’auteur que par les groupes de lecture dont je fais partie, j’ai en effet vu passer à plusieurs reprises des avis sur son deuxième roman: Qui a tué Heidi?

Je me retrouve donc avec ce roman Pocket entre les mains, gagné sur le site Lecteur.com. J’en suis d’ailleurs ravie car c’est encore une fois l’occasion de découvrir un auteur.

Mais je dois avouer que j’ai fais ma petite curieuse et je suis allée à la pêche aux avis sur ce roman. J’ai été assez surprise de le voir se faire  » démonter » par un ou deux avis donnés sur Babelio, on lui reprochait des phrases mal construites, un ennui total qui faisait que finir le livre avait été un torture…

Je suis toujours surprise par ce genre de critique car je pense qu’elle cache souvent quelque chose. Alors, me concernant, j’voue n’être qu’une simple lectrice de base, qui aime qu’on lui raconte des histoires, qui aime suivre des enquêtes, et Marc Voltenauer m’a ici fait plaisir.

Un tueur un peu, beaucoup barré mais avec beaucoup d’imagination, des meurtres un peu gore, une enquête certes calme, mais efficace, en bref une histoire dont on veut connaître la fin.
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Le Dragon du Muveran

Un bon roman policier doit-il forcément être mal écrit? Certes, l'intrigue de ce roman romand est bien ficelée, les meurtres sordides mis en scène avec subtilité et l'enquête menée avec passion ; mais cela suffit-il? Un roman se réduit-il à ce qu'il raconte? Sans doute ne suis-je pas assez lecteur de polars pour trancher mais il faut bien avouer un certain agacement face à l'absence de style de ce texte : phrases mal construites, clichés omniprésents, particulièrement dans les descriptions, longues explications inutiles, lourdeur du langage, etc. Bref, j'en ressors le sentiment pénible d'un correcteur face à une mauvaise dissertation.
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Qui a tué Heidi ?

Le polar débute par un meurtre perpétré à l’opéra de Berlin par un tueur à gages russe qui vient d’abattre un couple de compatriotes et ses garde du corps en pleine représentation. Nous retrouvons ensuite l’inspecteur Andreas Auer dans son village de Gryon, dans les alpes vaudoises. Il est en vacances forcées après avoir frappé un de ses collègues pour des propos racistes. A son retour, sa cheffe lui apprend qu’il est mis à pied pour cet exploit. De rage, notre héros décide de prendre les six semaines de vacances qu’il lui reste. Il s’est récemment lié d’amitié avec Antoine, un paysan de ses voisins et décide de s’initier aux soins des vaches. C’est ainsi qu’Andreas se retrouve en train de présenter Yodeleuse lors d’un concours bovin tandis qu’Antoine présente une autre de ses bêtes. Sa soeur Jessica, son ami Mikaël et d’autres proches sont dans le public. La favorite est Blümchen qui devrait remporter un concours de plus pour la plus grande gloire de son propriétaire, Serge Hugon. Toutefois la star des alpages est prise de convulsions et décède lors du concours, permettant contre toute attente à Yodeleuse de gagner. Quelques jours après, Antoine, Andreas et leurs amis fêtent la victoire, au moment où Hugon vient les menacer : sa vache a été empoisonnée et il est sûr qu’Antoine est le coupable. Le lendemain, ce dernier trouve Heidi égorgée sur son pré et n’a aucun doute sur l’identité du malfaiteur. Il se dépêche de se rendre à la ferme de son collègue, que l’on retrouvera mort le lundi matin. Il y a des traces ADN d’Antoine sur l’arme du crime et Karine, la collègue d’Andreas vient l’arrêter. Le tueur à gages est aussi à Gryon, mais nous y suivons également « L’homme qui s’enivrait du parfum de sa mère », un psychopathe qui n’a jamais réglé son complexe d’Oedipe. Bref ce petit village vaudois va à nouveau perdre sa tranquillité après avoir hébergé « l’homme qui n’est pas un meurtrier » dans Le dragon du Muveran, premier épisode de la saga. En résumé, les vacances d’Andreas ne seront pas de tout repos entre conflit paysan, scandale immobilier, mafia russe et psychopathe en crise.



Ce roman est le deuxième de la série, mais j’ai lu le troisième, L’aigle de sang auparavant, ce qui se révèle être une mauvaise idée, il faut vraiment lire la saga dans l’ordre. Dans ce livre, l’auteur met en place le suivant en insistant sur les cauchemars d’Andreas et le secret de Jessica, qui nous seront révélés dans le troisième tome, connaissant de quoi il retourne cette insistance m’a gênée. Je trouve ce roman moins bon que les deux autres. Il y a trois enquêtes, qui vont forcément se rejoindre, ce qui donne à l’intrigue un côté assez artificiel, finalement aucune des trois n’est développée autant qu’elle pourrait l’être. Toutefois malgré ces défauts on est pris dans l’histoire avec des chapitres courts qui font alterner les lieux et les points de vue. C’est juste dommage qu’il y ait autant de digressions inutiles et de descriptions qui n’apportent rien mais ralentissent la progression de l’intrigue. Plus condensé, le roman aurait été nettement meilleur.



Andreas est un flic atypique, le personnage est intéressant, même si l’insistance sur son homosexualité est trop lourde. Chacun est libre de faire ce qu’il veut, mais y a t’il besoin d’autant insister sur le sujet ? On dirait que sa sexualité est le point le plus important de l’identité du policier et qu’il doit absolument l’étaler au grand jour. L’auteur nous présente aussi une Suisse assez cliché, avec cet alpage idyllique où la mort va se déchaîner. Je ne connais pas grand chose au monde paysan, mais je n’ai pas eu l’impression d’un portrait très réaliste. L’explication du vocabulaire suisse est par contre une bonne idée, pour les lecteurs étrangers, même si ça relève du marketing.



Le point du livre que j’ai trouvé le plus intéressant est l’éthique, avec le personnage d’Erica, qui choisit d’assumer sa faute, alors qu’Andreas était au courant et avait choisi de fermer les yeux, trouvant légitime de se faire justice dans certains cas. A la fin, il fera un autre choix que la pasteure. Le questionnement sur ce qu’est la vraie justice et celle du système pénal est un point fort de ce roman.



C’est une lecture en demi-teinte pour moi. Je me suis laissé prendre dans l’histoire, mais je pense que je l’oublierai vite. Il me reste le quatrième épisode des aventures d’Andreas à découvrir, ce que je devrais faire rapidement, j’espère y retrouver les qualités des deux autres romans que j’avais nettement plus appréciés.
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Les protégés de Sainte Kinga

Paru fin 2020, Les Protégés de Sainte Kinga est le quatrième polar de l’écrivain suisse Marc Voltenaer. Focus sur les mines de sel de Bex, dans le canton de Vaud ! Une région dans laquelle j’ai pris plaisir à me retrouver, car elle est riche en souvenirs de mon enfance. J’ai passé de nombreuses vacances à Villars et les noms de Bex, Ollon, Gryon, Chésières ont laissé une trace impérissable dans ma mémoire. Je ne connaissais toutefois pas les mines de sel ni leur univers souterrain mystérieux et tentaculaire.



La scène de crime ne manque donc pas de sel ! Au fond de la mine, des criminels ou des terroristes – il parait que ce n’est pas la même chose ! – ont capturé des otages, dont une majorité d’enfants. Un inconnu grimé en Charlot pose les premières revendications tout en narguant les flics. Ça ne rigole pas, un premier otage (adulte) est exécuté. L’officier Andreas Auer, de la police criminelle vaudoise, mène l’enquête tout en supervisant les négociations.



La fiction est finement charpentée – bien qu’un peu compliquée –, tant pour les motivations des criminels, que pour la stratégie très élaborée qu’ils ont concoctée. Il est vrai que l’action se passe en Suisse, où l’on a le culte de la mécanique de précision. L’horlogerie y est aussi réputée et dans leur grande majorité, les chapitres sont titrés sur le modèle « treize heures et vingt-deux minutes après le début de la prise d’otages ».



Les Protégés de Sainte Kinga est un polar à suspense et à énigmes. Son narrateur – l’auteur, en fait ! – maintient en permanence, et avec succès, l’incertitude sur l’issue de la prise d’otages. Il entretient en même temps le mystère sur l’identité des coupables, des complices et sur leurs motivations. C’est là que le bât blesse. Parce qu’en sa qualité de narrateur du type omniscient, il dissimule sciemment des faits, puis les dévoile selon sa volonté et non pas en fonction du déroulement des péripéties. C’est un artifice d’écriture classique, mais en l’occurrence un peu trop évident. Les thrillers sont plus crédibles lorsque le narrateur semble ne pas en savoir plus que le lecteur.



Le livre est très documenté. De longues pages sont consacrées à l’histoire de la mine et à sa topographie, ses galeries, ses escaliers, ses accès et ses anciennes zones de travail. On s’y ennuie un peu. L’auteur se complaît aussi à multiplier avec force explications les recours aux technologies de protection et de piratage les plus innovants. Dans un roman, la qualité de la documentation est importante, mais sa transcription dans la narration doit rester légère. Les détails descriptifs ou fonctionnels n’intéressent que les spécialistes. Vous et moi, nous n’y comprenons rien.



Très long, plus de cinq cents pages, le livre est toutefois relativement facile à lire grâce à ses très courts chapitres, en dépit des excès de détails que j’ai évoqués et qu’il suffit de « zapper ».


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Qui a tué Heidi ?

La lecture du premier tome – qui était aussi le premier roman de Marc Voltenauer – avait été une excellente surprise. Scénario solide, suspense bien ficelé, rebondissements malins, et, surtout, des personnages attachants, avec Andreas, Mikael, Karine… avaient fait le travail. Du coup, j’attendais avec curiosité et impatience ce deuxième opus. L’essai allait-il être transformé ?



Disons le tout de suite, la réponse à cette question est indéniablement oui. La lecture est toujours aussi agréable et fluide, le scénario est toujours bien ficelé. Un temps, j’ai craint que l’intervention dans les affaires internes de Gryon d’un espion russe ne soit un petit peu artificielle, mais Marc Voltenauer parvient à relier les fils des différentes intrigues de façon très maline.



Il y a quelque chose qui ressemble à un « tic » de l’auteur : nous faire, très tôt dans le roman, découvrir l’auteur des faits de l’intérieur – le coupable à venir est le narrateur de certains chapitres -, mais sans nous indiquer de qui il s’agit en le dissimulant sous une appellation floue. Ainsi, « l’homme qui s’enivrait du parfum de sa mère » prend, dans ce deuxième tome, la place de « l’homme qui n’était pas un meurtrier ». Mais Marc Voltenauer le joue toujours aussi finement, et entretient vraiment le suspense jusqu’au bout. Il s’amuse à nous tendre des perches, à multiplier les fausses pistes, pour mieux nous surprendre… et même en se doutant que l’on est un pantin entre les mains de l’auteur, on se fait encore avoir !



On apprend à mieux connaître nos personnages, notamment avec l’arrivée de Jessica, la sœur d’Andreas, dont on découvre qu’elle a encore un rôle à jouer dans les épisodes à venir. Et, sans vouloir spoiler, il faut cependant signaler à ceux qui aiment que tout soit en ordre quand ils referment un livre, ici l’auteur nous laisse en plan avec un suspense insoutenable, qui ne trouvera sa réponse que dans le troisième épisode de la série. La parution, c’est quand, Monsieur Voltenauer ? Ne nous tenez pas en haleine trop longtemps, tout de même… vous allez finir par avoir des morts sur la conscience, à nous laisser en apnée !
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Cendres ardentes

Bonjour amis lecteurs,

Aujourd’hui je vous propose « Cendres ardentes » de Marc Voltenauer. L’auteur nous fait voyager entre Suisse, Albanie et Monténégro. En route pour la cinquième aventure de l'inspecteur Andreas Auer (l’intrigue est indépendante des précédentes), chargé d’enquêter sur un corps mutilé retrouvé dans le lac Léman. L’intrigue, redoutable, se dévoile sur fond de vendetta et nous fait découvrir le “Kanun” ( code de conduite ancestral albanais). Vous découvrirez un thriller violent, prenant, parfaitement documenté qui m’a séduit par sa construction, ses multiples rebondissements, sa richesse d’informations et son final redoutable. Le personnage principal se présente sous un jour charismatique et devient très attachant ( je vais me hâter de découvrir ses enquêtes précédentes). L’auteur m’a charmée grâce à une plume percutante, incisive, visuelle. Vous ressentirez les émotions des personnages, leurs douleurs et l’horreur de certaines situations. Un gros coup de cœur !

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Les protégés de Sainte Kinga

Tout d’abord un grand merci à Delphine des Editions Slatkine pour ce nouveau polar vraiment passionnant. L’auteur s’améliore à chaque livre et celui-ci est vraiment très réussi, comme en témoignent les nombreuses critiques très positives.



Le roman alterne les chapitres qui parlent du passé, en particulier de l’histoire d’Aaron Salzberg, un mineur juif polonais venu à Bex en 1826 pour travailler à la mine de sel, mais aussi un survol de l’histoire de la mine depuis sa découverte au dix-septième siècle et le présent, qui nous raconte une prise d’otages de nos jour dans la saline. Bien sûr peu à peu les deux histoires vont converger, sinon ça n’aurait pas d’intérêt. Aaron vient d’une région qui exploite aussi une mine de sel. Il est très bien accueilli par le directeur, il est très compétent et permet de réaliser des progrès techniques, ce qui fait perdre son emploi de gradueur à Samuel Ansermet, provoquant une grande rancoeur, qui culminera quand le jeune homme deviendra l’amant de l’épouse du directeur quelques années plus tard et déclenchera un drame.



De nos jours, l’inspecteur Andreas Auer anime une formation sur les prises d’otages à l’académie de police de Savatan, lorsque tout à coup il est appelé avec toute son équipe et des négociateurs pour une vraie prise d’otages dans les mines de sel de Bex. Un homme déguisé en Charlot s’est emparé d’employés de la mine, d’une classe d’adolescents, de leurs institutrices et d’un groupe d’extrême droite qui avait loué une salle pour une réunion, il les séquestre et commence par demander dix millions de francs de rançon. Pour montrer sa détermination, il abat l’un des otages très rapidement. On suit toute la prise d’otages, à la fois du côté des ravisseurs et des policiers. Les ravisseurs sont très organisés et ont toujours un coup d’avance sur les policiers, ils semblent tout maîtriser et la tâche des flics est très compliquée. Après la rançon, Charlot a des revendications plus « sociales » mais refuse toujours de libérer les otages, y compris les enfants. Il demande qu’on accorde l’asile à un réfugié débouté et séparé de sa famille ainsi que deux autres exigences du même ordre. La prise d’otages dure près de trois jours, suivie de la traque des complices qui ont pu s’échapper.



Le roman est très prenant et plein de rebondissements. Les chapitres sont courts et cette fois l’écriture de l’auteur est plus maîtrisée et plus sobre. On ne rencontre plus « l’homme qui n’est pas un assassin » ou « l’homme qui s’enivrait du parfum de sa mère », je trouve qu’il a nettement progressé. Au début il y a une description très détaillée de la mine, de son histoire et de son fonctionnement. J’ai cru que l’auteur retombait dans son travers de la promotion régionale, comme s’il était subventionné par l’office du tourisme, mais ça n’a pas duré. Dans un de ses polars, Nicolas Feuz situe son action dans les moulins souterrains du Col des Roches et donne aussi beaucoup de détails historiques, toutefois ça m’a moins dérangée, sûrement parce que c’est ma région et que je connais l’endroit, contrairement aux lieux évoqués par Marc Voltenauer dans ses livres. Donc la pléthore de détails sur le contexte intéresse plus les lecteurs régionaux et peut vite ennuyer les autres. La documentation est très importante pour un roman mais elle doit rester légère dans l’histoire, on peut toujours en parler plus abondement dans les annexes comme le font Steve Berry ou Alice Quinn. Heureusement cette lourdeur ne dure pas dans ce polar et on est vite pris par cette histoire tout à fait passionnante, d’ailleurs, je voulais absolument savoir comment elle se terminait et je l’ai finie à 4h30 du matin à force de me dire encore un chapitre avant d’aller au lit, je ne pouvais le lâcher et c’est quand même rare que je sois si peu raisonnable, c’est dire la qualité de ce roman.



Sur le fond, Charlot est très ambigu, son action relève à la fois du grand banditisme par la demande de rançon, et le fait d’avoir cibler un otage avec une famille assez riche pour payer et d’un désir de rétablir la justice. Il veut qu’on accorde l’asile à un réfugié débouté au nom des règles de Schengen et qui se trouve dans une situation absurde, que les responsables de la communauté catholique intégriste reconnaissent leur responsabilité face à l’homophobie ou qu’on réhabilite la mémoire d’un mineur juif, même si dans l’histoire d’Aaron l’antisémitisme est un prétexte plus qu’une cause. Charlot combat en particulier l’extrême-droite qui se répand en Europe en séquestrant des militant d’un mouvement (heureusement fictif, même si ce genre d’idées existent aussi chez nous hélas). Andreas et le négociateur sont très clairs : si ces idées sont défendables et même honorables, il n’est pas question d’utiliser le violence pour les revendiquer. Charlot qui tue les militants nationalistes comme du bétail à l’abattoir ne vaut pas mieux que les homophobes qui ont tué Léo en le précipitant dans la Sarine. Les idées défendues par Charlot et celles qu’il combat sont largement expliquées et forment la trame du livre.



Comme dans tous ces romans, Marc Voltenauer parle d’homosexualité et d’homophobie, qui serait selon lui la nouvelle forme du racisme. Il parle de la communauté d’Ecône, mais ce groupe est ultra minoritaire en Suisse. Je n’ai pas trouvé le nombre de catholiques intégristes dans notre pays, mais ça doit faire au maximum quelques centaines et encore, donc il ne sont pas représentatifs des chrétiens suisses. Dans le roman des personnes proche de ce mouvement ont tué un participant à la Gay pride. La violence est évidemment condamnable et le meurtre encore plus. Toutefois il existe un courant important et pacifique qui n’approuve pas du tout ce que j’appellerais globalement la libéralisation des moeurs (qui englobe l’homosexualité mais pas seulement), ce sont les chrétiens évangéliques et qui se font museler. Si la haine envers qui que ce soit est bien évidemment interdite, on doit pouvoir discuter de certains choix de vie sans se faire criminaliser. On a parfaitement le droit de penser que l’homosexualité ou l’adultère ne sont pas conformes à la volonté divine, tout en rappelant que Jésus a bien plus souvent condamné l’amour de l’argent et l’idolâtrie (péchés que notre société pratique abondement) que le relâchement des moeurs. On peut penser de cette manière sans agresser qui que ce soit ni être un affreux fasciste. Malheureusement avec la pensée unique et le politiquement correct qui dominent, les opinions non conformistes semblent interdites, voire criminalisées.



Ce polar est très riche, très bien ficelé et passionnant, je trouve que l’auteur progresse à chaque livre, les deux derniers sont nettement plus aboutis que les deux premiers. Il est intéressant par son côté historique et nous fait réfléchir sur des questions actuelles comme les réfugiés, la pensée nationaliste qui revient en force en Europe et la notion de tolérance. Une lecture vraiment très agréable que je recommande vivement.
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L'aigle de sang

Tout d’abord un grand merci aux Editions Slatkine pour ce partenariat très apprécié. Autant le dire tout de suite, ce polar est un gros coup de coeur et je suis très contente de l’avoir lu. Du coup j’ai très envie de découvrir les deux premières aventures d’Andreas Auer, Le dragon du Muveran dort tranquillement dans mon immense PAL, mais je vais le sortir rapidement.



Ce livre commence gentiment et nous donne surtout envie de connaître le début des aventures d’Andreas car on apprend dans les premier chapitres qu’il a tué un suspect coupable d’avoir tiré sur Mikael son compagnon et de l’avoir gravement blessé, ce qui lui laisse de lourdes séquelles. Andreas a pu faire passer ce meurtre pour de la légitime défense grâce au témoignage d’un collègue, mais sa hiérarchie n’est pas dupe même si elle ne peut rien prouver. La vie personnelle d’Andreas n’est déjà pas simple avec son compagnon handicapé, mais sa soeur lui a révélé quelques mois auparavant un secret de famille : il a été adopté à l’âge de cinq ans et ses parents ne lui ont jamais rien dit, depuis il ne leur adresse plus la parole et cherche le sens de cauchemars qui le hantent depuis toujours. Il profite de ses vacances d’été pour se rendre avec son chien Minus dans leur maison familiale sur l’ile de Gotland en Suède. En alternance dans les premiers chapitres, on nous relate la fondation d’un groupe néo-païen viking en 1978 sur cette île, tout commence dans la fête, puis peu à peu le chef (le Jarl) introduit des sacrifices animaux et terrorise les membres qui ne peuvent quitter le clan sous peine de mort.



Arrivé sur l’ile, Andreas trouve rapidement les renseignements qu’il cherche dans son dossier d’adoption : Il s’appelait Roopi, ses grands parents d’origine estonienne émigrés à la fin de la guerre se sont installés sur l’ile. Ses parents sont morts dans un accident de voiture en 1979, sous le choc il n’a plus parlé durant des mois. Comme il n’avait aucune famille proche, les Auer, des amis de ses parents l’ont adopté, tandis qu’un couple de Stockholm ont recueilli ses deux grandes soeurs. Andreas va visiter une colonie où les enfants d’origine estonienne passaient leurs vacances d’été, ils a de vagues souvenirs du lieu, mais son nom ne figure pas dans les dossiers de l’institution, ce qui lui donne à penser qu’il y a anguille sous roche. Il en a la confirmation éclatante lors de la rencontre avec une de ses soeurs à Tallinn : l’histoire concorde, sauf qu’elle n’a jamais eu de frère. Cette femme lui montre de vieilles photos d’époque, Andreas a trouvé la même dans le grenier de la maison familiale, mais l’un des hommes ne porte pas le même prénom.



Andreas se retrouve face à une terrible omerta. Il a compris que ce qui figure dans son dossier est faux, mais on s’obstine à prétendre le contraire. En se basant sur ses vagues souvenirs et les failles du dossier, il poursuit son enquête qui prend une tout autre envergure et le ramène au clan viking dont tout le monde nie aussi l’existence, mais Andreas est bien décidé à connaître le fin mot de l’histoire et surtout le secret de ses origines.



Ce polar est juste génial, je l’ai lu d’une traite, ce qui m’arrive bien rarement pour des livres de plus de cinq cents pages, mais je ne pouvais pas le lâcher. L’histoire est très prenante et très instructive, on apprend plein de choses sur les Vikings, sujet peu connu sous nos latitudes, mais visiblement très intéressant. Les émotions des personnages sont très bien décrites et ils sont tout à fait vraisemblables, ce qui est un grand plus pour ce type de livres, car je trouve que certains auteurs, surtout américains, restent dans la caricature avec des personnages interchangeables dans leur polar. J’apprécie que ces héros semblent sortis de la vie normale et qu’on ait l’impression de pouvoir les croiser au coin de la rue. L’écriture est fluide, le vocabulaire riche, il y a des fausses pistes et des rebondissements, bref, tout ce qu’il faut pour faire de polar un pur bonheur de lecture et un gros coup de coeur.
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Qui a tué Heidi ?

Alors, vous voulez savoir qui a tué Heidi ?

Ce n'est ni son grand-père ni son ami Peter.

Ca ne s'est pas passé au mayen, tout là-haut au dessus des alpages.



Le drame a eu lieu au coeur du village de Gryon dans les Alpes vaudoises.

Eh bien, si on m'avait dit qu'il se passait tant de choses dans ce coin de paradis.

Après le Dragon du Muveran qui nous a replongé dans nos jeunes années d'écoliers des années 70, le meurtrier d'Heidi nous fait découvrir la vie à la montagne, le travail à la ferme, les concours bovins, les blessures de l'enfance, l'adoration malsaine d'un enfant pour sa mère et les dents longues des promoteurs immobiliers.

Ce deuxième opus des enquêtes de l'inspecteur Auer est bien sombre : Enlèvements à répétition, meurtres glaçants aux armes blanches, exotiques ou soviétiques, potins villageois... Tous les ingrédients sont là pour nous offrir un polar bien de chez nous à l'ambiance glauque à souhaits.



Maintenant, je sais qui a tué Heidi et je vous invite à le découvrir vous aussi.

Ca en vaut la peine. Mais non, n'insistez plus ! Vous ne tirerez aucun autre indice de ma part. Le silence est d'or.

Et comme le disait Victor Hugo : "La continuité des grands spectacles nous fait sublimes ou stupides. Dans les Alpes, on est aigle ou crétin.”

Moi j'ajouterais : "On est mort ou malin."
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Cendres ardentes

Après un passage par la littérature pour ados, Marc Voltenauer revient cette année avec un récit vraiment glaçant dont certains passages où il faudra avoir l’estomac bien accroché pour supporter certaines descriptions cliniques comme ces actes particulièrement abominables dont je ne vous dis rien de plus.

A travers ce roman c’est également l’histoire de l’Albanie que l’auteur nous raconte. L’histoire de la diaspora qui vit en Suisse comme celle restée au pays. Un État longtemps resté refermé sur lui-même pendant la dictature communiste et qui utilise encore quelques règles coutumières dictées par un certain «Kanun » Il est censé représenter un code de conduite ancestral pour les familles albanaises qu’elles soient situées en Europe ou dans le Monde.

C’est notamment le cas de la famille Hoti disséminée entre la Suisse, l’Albanie et le Monténégro. L’un des membres de la famille vient de se faire tuer en Albanie alors qu’il était venu enterrer son épouse. Un meurtre attribué sans doute possible au clan Hakani avec qui les Hoti ont des relations conflictuelles depuis l’arrivée au pouvoir du dictateur Hoxha après la deuxième guerre mondiale. Si Sokol, le chef du clan Hoti est partisan de stopper la spirale funeste qui relie les deux familles régie par le Kanun, son neveu Skënder souhaite se venger en éliminant l’un des membres de la famille Hakani habitant en Suisse. Les deux positions semblent irréconciliables d’autant que Skënder, qui a développé divers trafics, souhaite en profiter pour éliminer un concurrent.

Quelques mois plus tard, on retrouve l’inspecteur principal Auer aux prises avec une sombre affaire de membres humains découverts dans le Lac Léman. Plusieurs fouilles sous-marines vont permettre de déterminer que d’autres membres se trouvent encore au fond du lac puis qu'ils appartiennent à plusieurs femmes d’âges différents. Leur examen détaillé par le légiste va par la suite mettre en lumière quelques morceaux de chair manquants comme s’ils avaient été découpés après la mort des victimes. Dans quel but ? Pour quel rituel ? L’équipe de la Brigade Criminelle, dirigée par Andreas Auer n’est pas au bout de ses (mauvaises) surprises.

Vous êtes prévenu : ce nouveau roman de l’auteur suisse ne fait pas dans la dentelle et nous fait basculer dans ce récit hors-norme sans aucun filtre. Plusieurs histoires se déroulent en parallèle dont on présume qu’elles finiront bien par se chevaucher à un moment : l’enquête de police dirigée par l’inspecteur principal Auer qui doit identifier les restes humains et tenter de trouver une piste lui permettant de remonter vers ceux qui ont commis ces crimes ; les pérégrinations de la famille Hoti et parmi elle , celles du sulfureux Skënder et de Sokol qui vient de disparaître ; la troisième histoire est l’enquête que mène officieusement Hubert, sourd-muet mais dont les autres sens sont très affûtés, qui cherche la trace de son ami Sokol en compagnie de la sœur Laura, une religieuse qui ne recule devant aucun sacrifice pour faire jaillir la vérité, aussi sombre soit-elle.

Comme à l’habitude Marc nous gratifie d’une écriture fluide qui vous embarque instantanément. Côté scénario, si le début vous semblera peut être manquer de rythme , gardez de l’énergie pour un final hallucinant.

Les autres retrouverons avec plaisir un Andreas Auer qui prépare un bel événement d’ordre privé même s’il doit garder la tête froide pour élucider une enquête aux multiples rebondissements.

Enfin concernant les personnages vous allez découvrir une fratrie albanaise en pleine turbulence, tiraillée entre les coutumes ancestrales et leur vie à l’occidentale.











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Cendres ardentes

Mirjan, un Albanais qui vit en Suisse depuis trente ans retourne au pays pour enterrer son épouse, mais il se fait assassiner au cimetière par Halim. Leurs deux pères avaient conclu une trève, mais Halim la refuse et reprend à son compte la vendetta qui oppose les deux familles depuis des décennies. Après ce crime, Sokol, frère ainé de Mirjam vient en Suisse pour reprendre les rennes de la famille. Il désire mettre fin à ces massacres et refuse de commettre un nouveau meurtre pour venger son frère. Son neveu Skänder un trafiquant de drogue notoire veut absolument laver l’honneur de la famille et s’oppose fortement à son oncle.



Une baigneuse trouve un gros sac d’ordures dans le lac Léman, elle le ramène sur la berge pour le jeter dans une poubelle, mais un torse humain putréfié se trouve à l’intérieur. Andreas Auer et sa brigade sont appelés sur les lieux de cette macabre découverte, dans les jours suivants ils recherchent les autres parties du corps et les mauvaises surprises s’enchaînent.



Nous suivons ces deux intrigues en parallèle qui nous feront découvrir les méthodes de la police scientifique et les arcanes de la diaspora albanaise en Suisse. L’auteur insiste sur l’intégration de cette communauté, soulignant que Skänder, qui occupe une place centrale dans le roman est l’exception qui confirme la règle. La grande majorité des Albanais vit et travaille selon les habitudes suisses malgré les préjugés qui leur collent à la peau, même si la situation s’est améliorée depuis les années 1990. En Albanie aussi les mentalités se sont ouvertes, le pays a connu une terrible dictature et à sa chute une situation d’anarchie qui a largement profité au crime organisé, les habitudes de corruption perdurent mais l’Etat, qui est candidat à l’UE fait un gros effort pour lutter contre ses démons depuis 2014. Deux des personnages du roman font un voyage dans ce pays, ce qui est l’occasion de nous expliquer son histoire récente et son évolution.



Tous les chapitres commencent par une citation d’un ouvrage traditionnel albanais qui était le code de conduite autrefois, en particulier sur l’honneur. Sokol et Skänder incarnent les deux visions de cette tradition, le premier veut n’en garder que l’esprit, il refuse la vendetta aveugle sur des générations alors que son neveu désire l’appliquer au pied de la lettre et ce d’autant plus que c’est un vrai psychopathe comme nous le découvrirons au fil de l’intrigue. Même si ce personnage est très noir, je pense que cette tension entre modernité et tradition traverse réellement la communauté albanaise, tout comme d’autres communautés immigrées. L’auteur nous permet de la découvrir dans une optique de tolérance et de reconnaissance réciproque. On retrouve sa générosité et son esprit de tolérance.



On retrouve également l’érudition qui caractérise les polars de Marc Voltenauer. Les personnages sont très travaillés et réalistes, ils ont une vraie épaisseur et on a l’impression qu’on pourrait vraiment les croiser dans les rues d’Aigle. L’auteur ne laisse rien au hasard et son roman est très documenté. On retrouve aussi les thèmes qui lui sont chers, la tolérance, la foi et l’homosexualité. J’ai aussi beaucoup aimé la réflexion sur les traditions albanaises et bibliques, sur l’importance de l’esprit contre la lettre. Sans compter les informations scientifiques, maintenant je sais comment immerger un cadavre dans le lac et l’empêcher de remonter ! J’ai aussi retrouvé avec plaisir Erica à la fin du roman, l’héroïne de son premier livre, Le dragon du Muveran. C’est toujours un grand plaisir de découvrir une nouvelle aventure d’Andreas.



Un grand merci à Delphine des Editions Slatkine pour ce roman que j’ai eu la chance de lire en avant première. Et aussi à l’auteur qui me l’a dédicacé. C’est toujours une joie de recevoir un livre en service de presse mais c’est exceptionnel d’y trouver une dédicace personnelle, c’est un geste généreux, qualité dominante dans l’oeuvre de l’auteur qui nous permet de découvrir à travers ses intrigues différentes communautés suisses, qu’il s’agisse des agriculteurs (Qui a tué Heidi?) ou des immigrés polonais (Les protégés de Sainte Kinga) ou albanais ici. J’ai aimé tous les polars de l’auteur et je vous invite vivement à les découvrir.
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Cendres ardentes

Encore un écrivain dont je n'avais pas entendu parler avant que quelques amis babeliotes ne publient des critiques de ses livres. J'ai tenté ces Cendres ardentes un peu par hasard, essentiellement parce que c'était l'ouvrage le plus récent (2023) de cet auteur suisse de polars.



Les principaux personnages, à commencer par l'inspecteur Andreas Auer, reviennent de livres en livres, mais cet aspect ne gêne absolument pas la compréhension de cet épisode. Les thèmes sont rapidement exposés, et dans le détail. Car Voltenauer abuse d'un syndrome que je définirais comme celui du romancier qui a patiemment constitué une documentation, interrogé des spécialistes, et veut maintenant replacer l'intégralité de ses recherches dans son roman. Ce qui donne un côté fourre-tout à de longues explications dans des dialogues avec les professionnels de la médecine légale sur les temps de décomposition des cadavres dans l'eau et sur la terre ferme, ou avec des membres de la communauté albanaise autour du Kanun, cet ensemble de règles codifiées qui règlent chaque moment de la vie (et de la mort) à base de vengeance et de sens de l'honneur. Les vendettas familiales s'étalent sur des générations et perdurent aujourd'hui dans le milieu albanais.



Alors évidement, tout part d'un tronc humain repêché dans les eaux du lac Léman, emballé dans du plastique. Première remontée des profondeurs qui va être suivie de deux autres. Les corps ont été découpés très professionnellement. Des organes sont même manquants...

Dans le même temps, une famille albanaise installée en Suisse se déchire autour du meurtre « rituel » commis là-bas en Albanie du chef de famille, Mirjan, qui était revenu au pays pour enterrer son épouse. Faut-il se venger comme le réclame Skënder, le caïd du clan, qui fait dans les stups et la prostitution, ou au contraire chercher un arrangement comme le promeut Sokol, un oncle venu pour l'occasion de Tirana ?



Le déploiement d'informations sur l'Albanie (ou plus tard dans le livre sur un sujet terrifiant) fait très artificiel et rend un peu lourde l'intrigue. Il y a là un louable souci de vraisemblance, mais le livre serait plus réussi et l'action plus tendue si ces explications se limitaient à ce qui est franchement utile à l'enquête.



Les chapitres s'enchaînent, mais sans déclencher franchement une envie d'avancer dans l'intrigue. C'est un peu poussif. le choix de conclure autour d'un nouveau sujet, horrible et comme les précédents expliqué dans les moindres détails, vient en plus un peu casser l'histoire en la menant vers un final spectaculaire, mais un peu inutile, l'essentiel ayant été dit précédemment.



Cette lecture laisse donc un sentiment mitigé. Voltenauer est un auteur sérieux, qui se documente et cherche à coller à la réalité en instruisant son lecteur. Mais la répétitivité des informations finit par nuire à cette intention.
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Les protégés de Sainte Kinga

Chronique de Flingueuse : La kronik d’Eppy Fanny pour Collectif Polar

C’est avec plaisir que j’ai retrouvé l’inspecteur Andreas Auer pour une nouvelle aventure. Très personnelle puisque dans ce récit la vie de son neveu est en jeu.

Une fois de plus, Marc joue habilement de sa machine à voyager dans le temps. Pour le plus grand plaisir des lecteurs et il nous offre un récit riche s’il en est.

L’histoire :

Au tout début il y eu une légende. Celle de Jean Bouillet, dit le Bracaillon. De sa rencontre avec un gnome qu’il suivra et du trésor qu’il découvrira. Ce trésor qui scintille : du sel enfoui sous terre. De ses années envolées et de sa vie sauvée in extremis. Car tout a toujours un prix.

1823 :

Aaron a quitté sa Pologne et arrive à Bex pour travailler dans les mines de Sel. Grâce à ses compétences il va vite progresser et améliorer les rendements. Une progression si rapide fait des jaloux. Il a pris leur place, leur maison, et même convoité la femme d’un d’eux. Mais l’amour rend imprudent. Il n’est pas des leurs. C’est un sale juif qui ne mérite qu’une chose : la mort ! Et lorsque des hommes de pouvoir se lient contre un étranger, ce dernier ne fait jamais le poids. Malgré des amis fidèles.

Aujourd’hui :

Un habile hacker active un mail et s’introduit dans le réseau de communication des mines de Bex.

Un groupe néonazi, le Bloc identitaire suisse, est réuni dans la salle de conférence des mines de sel de Bex. Ils débattent de leur idéologie, eux qui haïssent ce qui n’est pas blanc de peau ni hétéro. Ils ont loué la salle sous le prétexte de créer une nouvelle brasserie.

Un groupe d’élèves, leurs enseignantes et une guide débutent la visite des mines. Adam, le neveu d’Andreas, fait partie des élèves avec sa meilleure amie Valentine.

Deux sauniers sont déjà à la tâche.

Et tout bascule : des hommes en armes braquent leurs fusils sur eux et dirigent tout ce petit monde dans la salle de conférence. Les nazillons font moins les malins.

La police est appelée sur place. Il y a là Bakary, négociateur de talent, qui visionne la 1ère vidéo reçue. A l’écran un homme habillé en Charlot. Son moyen de communication : un clap de cinéma avec des références à un film de Chaplin et une phrase en latin. Puis des feuilles de papier à hauteur de poitrine délivrent leur message. Charlot est ressuscité et toutes les personnes dans la mine sont ses otages.

Andreas et son équipe vont se joindre au poste de commandement qui est sur place, accompagné d’une petite nouvelle, Kinga. Un prénom prédestiné pour ce qu’ils vont devoir gérer. Ste Kinga étant la patronne des mineurs. Les piliers de l’équipe, Karine et Christophe, sont auprès d’Andrea. Il y a également Mélaine, nouvelle dans l’équipe. Andreas décèle une tension entre Mélaine et Kinga. Il sera toujours temps de percer l’abcès une fois les otages libérés.

Les forces de l’ordre sont concentrées sur les plans de la mine et les caméras. Comment les preneurs d’otages ont pu entrer et comment comptent-ils sortir ? Le mystère est pour l’instant entier. Alors qu’Andrea vient d’apprendre que son neveu fait partie des otages, un wagon sort de la mine. A son bord, un homme ligoté et bâillonné recouvert d’une substance blanche, qui se transforme en torche humaine. Et une seconde vidéo arrive. Un nouveau clap, une référence au film « le Dictateur » et une devise sur les enfants blancs. Bakary, part ses origines, est heurté par ces références. Le voilà face à Charlot pour un 1er contact. Bien compliqué lorsque le preneur d’otage se cantonne au rôle de mime et garde la main. Une rançon est réclamée.

Et là une évidence. Cette prise d’otage a été longuement préparée. Les ravisseurs savent que l’état Suisse n’accepte jamais de payer. Ils se sont donc arrangés pour que ce soit la classe de Valentine qui soit sur place. Valentine, dont le père est le seul à avoir les moyens de réunir la somme dans un délai aussi court. Comment ont-ils fait ? Qui sont leurs complices ?

Voici Charlot qui se sert de Facebook live pour délivrer son message :

Extrait page 116 :

« Aujourd’hui, je m’élève contre toute forme d’injustice, de discrimination et d’intolérance. Aujourd’hui, je vous exhorte à combattre ces crimes contre l’humanité. Que chacun de vous lutte dans la mesure de ses moyens. »

C’est enfin clair, les preneurs d’otages visent le groupe d’extrême droite. Seulement, au sein de ce groupe, se trouve un policier infiltré depuis 18 mois. La cheffe de la police judiciaire fédérale les en informe. Il ne manquait plus que ça !

Puis un nouveau Clap, une nouvelle demande. Charlot souhaite l’asile politique pour un homme séparé des siens. Cette requête fait tomber le masque et permet la découverte de son identité. D’autres otages seront sacrifiés. La demande suivante sera pour qu’un abbé, qui par ses propos incite à la haine envers les homosexuels, présente publiquement des excuses.

Quel lien y a-t-il entre toutes ces demandes disparates ?

Heureusement, le compagnon d’Andréa, Mikaël, fait des recherches utiles qui vont venir éclairer cette histoire. Une enquête éprouvante pour Andrea et son équipe, pour Bakari qui n’oublie pas l’enfant qu’il n’a pu sauver et qui doit aujourd’hui sauver une classe entière. Une enquête qui conduira Andrea hors des frontières Suisses pour un final dont personne ne sortira gagnant. N’est pas Sun Tzu qui veut.

Et alors, ces mots prendront tous leurs sens :

« Saler sa propre vie était une exhortation à être en paix avec soi-même et avec les autres. Saler sa vie signifiait s’élever contre toute forme d’injustice, de discrimination et d’intolérance. Saler sa vie, c’était mettre au cœur de son existence une exigence morale d’amour qui dépasse frontières et différences. Pourtant ils étaient allés trop loin. »

En conclusion :

Une fois encore un pur bonheur de lecture avec toujours des sauts dans le temps. Ce que pour ma part j’apprécie particulièrement. L’auteur aborde dans ce roman, des faits historiques tels que : la fondation du grand-duché de Varsovie, la persécution des juifs en Pologne, la ligue des frères afrikaners et d’autres ligues qui prônent la suprématie blanche, l’ANC, le sort des réfugiés d’hier et d’aujourd’hui, celui des homosexuels…

Il nous parle également du poids du passé qui construit le présent. De ces nouvelles technologies qui peuvent être dangereuses entre de mauvaises mains.

C’est dense.

C’est passionnant.

Ça interroge sur les moyens de combattre les injustices.

Doit-on devenir à son tour un monstre pour y parvenir ?

Un livre impossible à lâcher tant que la dernière page n’est pas terminée.
Lien : https://collectifpolar.blog/..
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Le Dragon du Muveran

C'est un très bon polar. On y retrouve le style d'ambiances en huit-clos des auteurs scandinaves mais dans les Alpes suisses! C'est assez dépaysant voir même exotique! L'intrigue est très bien ficelée et les personnages sont à la fois originaux et attachants. Une fois le décor posé (100 premières pages), le rythme devient haletant et les pages se tournent avec frénésie. le style d'écriture est efficace: des phrases courtes, des dialogues simples et pertinents.
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Le Dragon du Muveran

En tant que Valaisanne, je savais que des dragons sévissaient dans le canton d'à côté. Mais je ne pouvais imaginer qu'un tel specimen, celui du Muveran, tout droit sorti des enfers, viendrait troubler de manière aussi violente la paisible bourgade de Gryon.

C'est ma première découverte de la plume de Marc Voltenauer. J'ai pourtant l'impression de connaître cet écrivain tant il se fait présent dans les médias et sur les salons littéraires de notre coin de Suisse Romande.

Revenons au Dragon... Si, à certains moments, j'ai senti un peu d'engourdissement et de lenteur face à une enquête qui n'avançait guère, j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir les descriptions de lieux de ce coin des Alpes que je connais, ma foi, bien peu.

Dans l'ensemble, le scénario tient bien le coup; les faits et gestes sont bien documentés; les personnages se penchent sur leur propre histoire tout en essayant de démêler celle des autres; le cadre donne envie de vacances et la lecture se fait très agréable, même s'il s'agit d'un polar bien glauque.

L'annonce du dénouement transforme le roman en page turner ce qui me permet de refermer ce livre sur une excellente note.



La paix va-t-elle revenir à Gryon ?

Je crois bien que oui, si on écoute J.R.R. Tolkien : "Ainsi vient la neige après le feu, et même les dragons ont une fin.”



Quant à moi, je m'en vais de suite retrouver le dompteur de dragons et son inspecteur Andreas pour la suite des aventures au coeur des Alpes vaudoises.

Qui a tué Heidi ? Je vous en dirai plus au prochain épisode.
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L'aigle de sang

C'est un roman qui se déroule sur 2 époques :

Lîle de Gotland en Suède : 1978

Le Clan des Enfants de Freya pratiquent les rites des Vikings , avec des casques, des déguisements, des habits et des bijoux sertis de pierres ! Ils ne se connaissent pas entre eux et, seul le chef : le Jarl décide pour les 12 autres ! Ils vont pratiquer des sacrifices en l'honneur de la déesse Freya et commencer par tuer un mouton, puis un bébé pour en 1979 : massacrer une famille avec le rite de" l'Aigle de Sang " ! Les policiers chargés de l'enquête n'ont pas trouvé les assassins et c'est Andréas Auer en 2016 qui en remontant à ses origines va tenter de comprendre ce qui s'est réellement passé avec 37 ans d'écart !

Gotland 2016 :

L'inspecteur Andréas habite en Suisse avec son compagnon Mikaël et c'est suite à une révélation de sa soeur Jessica qu'il apprend qu'il a été adopté et que le berceau de sa famille est sur cette île de Suède ! Il décide d'aller passer ses vacances à Gotland pour découvrir sa filiation. Il va contacter le commissaire Albin qui était chargé de l'enquête avec Johanna, mais il va vite se rendre compte que le clan existe encore et que les " Enfants de Freya " ont massacré d'autres membres, qu'ils continuent de semer la peur et éliminer ceux qui parlent ! Avec des photos trouvées dans son grenier, Andréas va réaliser qu'il a été sauvé par Albin qui a fait croire à sa mort, et l'a fait adopter par ceux qu'il a toujours cru être ses parents ! Trente sept ans après : c'est avec les équipes de Stockholm qui l'ont intégré parmi eux que le "cold case " de 1979 sera résolu et il pourra repartir en Suisse avec Mikaël qui l'a rejoint !

Marc Voltenauer nous plonge avec un style agréable dans une abondante documentation sur les traditions, la mythologie des Vickings et, mais ( à mon avis ) trop succinctement sur le sort de ce pays" neutre " qui a été bouleversé par les " incursions" de ses voisins allemands et russes, par l'arrivée de milliers de réfugiés Estoniens ! Il a fallu attendre la page 498 sur 508 pour que le grand-père d'Andréas écrive que "pour lui et les Suédois : l'Aigle de Sang est celui versé par toutes les victimes de la guerre "!

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