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Critiques de Marceline Loridan-Ivens (300)
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C'était génial de vivre

David Teboul et Isabelle Wekstein-Steg, proches de Marceline Loridan-Ivens, nous font partager des propos d'elle qu'ils ont recueillis. Ils lui donnent la parole dans ce livre.

Marceline raconte son enfance heureuse et son amour pour son père. Croyant protéger sa famille, il achète un château à Bollène (zone libre pendant la guerre). Dénoncés par des voisins, le père et la fille sont arrêtés et internés à Drancy, d'où ils prendront le train pour Auschwitz. Les autres membres de la famille ont le temps de fuir...

Marceline dit l'horreur du camp, la cruauté des kapos, la perte des êtres chers. Dès son arrivée au camp, elle ment sur son âge ; à la descente du train, elle répond « 18 ans », ce qui lui permet d'échapper à la sélection. Elle relate aussi cette scène poignante : par hasard, elle croise son père dans le camp. Elle ne peut se retenir de l'étreindre, et elle est violemment battue par un SS au point de perdre connaissance. Son père a le temps de lui glisser un oignon dans son vêtement :



"Ce légume était un luxe extraordinaire."



Ce sera la dernière fois qu'elle le verra : elle ne cessera d'espérer son retour et de clamer son manque de lui…



Ses amis Ginette Cherkasky (Ginette Kolinka) et Simone Jacob (Simone Veil), les filles de Birkenau, sont revenues elles aussi des camps de la mort.

Après Auschwitz et Bergen-Belsen dont elle est rescapée, Marceline parle du retour à la vie. Elle dit combien il est difficile, voir impossible de raconter ce qui a été, car personne, après la guerre, n'a envie d'écouter ni de croire. Les rapports avec sa mère sont durs, tout comme ceux avec Marie, sa belle-soeur, qui s'est mal comportée avec elle en déportation.

Elle dit :



"Dans ces années-là [après-guerre], on a posé un couvercle sur la marmite. Il ne fallait surtout pas parler des camps. (...) Aujourd'hui, alors que c'est devenu possible, on se retrouve face à des ordures antisémites et négationnistes. C'est le silence de l'après-guerre qui en est responsable."



Marceline ne se présente pas comme une héroïne. Elle dit elle-même que tout le monde a pu oublier ses mésactions tout en croyant avoir été irréprochable, et elle ne juge personne. Elle donne à voir les comportements humains, surprenants, bons ou odieux. Elle-même ne peut oublier la petite Grecque qu'elle a fait mourir en la poussant sur les ordres d'un SS.



Marceline, pleine de vie et de projets, du désir de vivre et d'aimer, disait qu'elle choisirait quand elle mourrait :



"Ça ne va pas durer longtemps parce que, à un moment, on est tous obligés de se barrer. C'est moi qui déciderai du moment. Ça, j'en suis persuadée. (...) Maintenant je fais du rabe. Rien ne peut m'empêcher d'être joyeuse."



La rabbine Delphine Horvilleur, qui a prononcé le kaddish sur sa tombe, s'amuse de son pied de nez à Dieu, en qui elle disait ne pas croire à cause de son absence dans les camps (elle qui pourtant jeûna à Auschwitz pour rester digne à Yom Kippour : Marceline est morte à 90 ans le soir de la plus importante des fêtes juives : celle du Grand Pardon.
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C'était génial de vivre

Marceline Loridan-Ivens nous a quitté en septembre 2018 à l'âge de 90 ans. Des entretiens avec David Teboul et Isabelle Wekstein-Steg les deux dernières années de sa vie ont permis l'écriture de ce très touchant témoignage.



Marceline nous raconte sa vie, celle de sa famille, elle troisième enfant née en 1928, sa plus tendre enfance, son arrestation et déportation à l'âge de 15 ans. Sa rencontre avec Simone Jacob alias Simone Veil, l'autre rescapée de Birkenau.



Elle nous parle de ses engagements après la guerre, ses combats mais surtout de sa reconstruction, de son amour de la vie.



Ce qui m'a le plus particulièrement touchée c'est la difficulté pour ceux qui sont restés de croire et d'écouter les témoignages des survivants. Il est vrai qu'il est difficile de croire l'indicible.



J'admire sa force, sa lutte pour retrouver foi en la vie, retrouver l'humanité, la compassion et la tendresse.



Un témoignage émouvant, lumineux qui est indispensable, à lire pour ne pas oublier.



Je retiens qu'il est indispensable de garder en soi quelque chose de l'enfance.



"Je n'ai jamais quitté le camp...le vrai camp ne s'en va jamais. Il est au fond de moi."



et cette phrase bouleversante "Au retour, beaucoup de survivants ont voulu des enfants. Pas moi. J'ai dominé mon corps pour ne pas en avoir. ... pour éviter que cela ne recommence."



A lire de toute urgence



♥♥♥♥♥
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C'était génial de vivre

Rien de nouveau sous le soleil pour moi qui lis beaucoup de témoignages et récits de vies sur la seconde guerre mondiale, avec ce livre qui apporte le témoignage de Marceline Loridan-Ivens (réalisatrice, écrivain, scénariste et accessoirement grande amie de Simone Veil) sur la façon dont elle a vécu la déportation (à Auschwitz-Birkenau puis à Bergen-Belsen) et son "retour à la vie" cahotique.

Mais, il n'en reste pas moins un témoignage précieux car il aide au devoir de mémoire et à la transmission aux générations futures, et ce d'autant plus que ce livre lui donne la parole à quelques mois de son décès survenu en septembre 2018.

Ce que j'y ai trouvé de nouveau, c'est la façon dont Marceline évoque sans fard les exactions que les Allemands les obligeaient (et l'obligeaient) à commettre pour tenter de survivre et le sentiment de culpabilité qui perdure toute la vie à ces souvenirs... C'est aussi de reconnaître sa difficulté à revivre comme si de rien n'était et ses tentatives de suicide... C'est aussi la critique qu'elle exprime sur le silence total et malsain qui a entouré le retour des déportés... C'est la façon dont elle met en lumière son engagement militant en faveur de la politique, de la liberté de création, du féminisme, de l'amour libre... Autant de thèmes qui, souvent, ne sont pas abordés dans d'autres témoignages.

Bref, une belle figure de femme avec ses beautés et ses failles dont il m'a été particulièrement plaisant d'entendre la voix à travers ces lignes.
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C'était génial de vivre

Sans doute le dernier témoignage de Marceline Loridan-Ivens, brut et bouleversant.
Lien : https://www.la-croix.com/Cul..
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C'était génial de vivre

David Teboul et Isabelle Weksyein-Steg, nous offre dans 𝑪’é𝒕𝒂𝒊𝒕 𝒈é𝒏𝒊𝒂𝒍 𝒅𝒆 𝒗𝒊𝒗𝒓𝒆 le dernier témoignage de Marceline-Loridan Ivens (1928-2018), aux éditions Les Arènes.



Dans ce récit, elle retrace l’histoire de ses parents, des émigrés juifs polonais arrivés en France en 1920. Elle dépeint son arrestation et sa déportation avec père, la vie dans les camps, sa rencontre avec Simone Jacob, Ginette Kolinka - et tant d’autres. Elle se remémore son arrivée à Auschwitz-Birkenau, Bergen-Belsen et Theresienstadt. À la Libération, vient le temps d’après, celui de vivre, de survivre.



C’est là un témoignage puissant, d’une femme forte en quête de liberté.



Et pour reprendre cette question posée aux passants dans 𝘾𝙝𝙧𝙤𝙣𝙞𝙦𝙪𝙚 𝙙’𝙪𝙣 é𝙩é d’Edgar Morin et Jean Rouch :



« Êtes-vous heureux ? »
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C'était génial de vivre

Ce livre se lit d'une traite, il est captivant et sans chichi, terriblement vrai et fort. J'ai beaucoup aimé cette biographie de Marceline Loridan-Ivens, découverte grâce à cet article https://www.elle.fr/Societe/Interviews/Marceline-Loridan-Ivens-deportee-a-15-ans-Je-suis-une-petite-fille-de-86-ans-2886822 j'y ai retrouvé en effet les souvenirs de Simone Veil dont j'avais lu la bio l'an dernier, c'est 86 ans qui se lisent comme 86 pages, à la fois trop rapide et bien dosé. Merci
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C'était génial de vivre

Marceline Loridens-Ivens née Rozenberg, scénariste, cinéaste, productrice et écrivaine, que l’on connait tous comme survivante de la Shoah, et amie de Simone Veil.



Marceline a souvent raconté son histoire, je pense notamment à son témoignage vidéo pour la Fondation pour la mémoire de la Shoah mais ce récit est un peu différent.

Comme pour « Aube à Birkenau » retranscrit par le même David Teboul, c’est l’intimité de ce récit qui fait sa puissance.



J’ai lu ce livre d’une traite entourée de la présence de Marceline comme si j’avais pris place avec elle sur le lit de Simone Veil, en amie.

Elle raconte la déportation et la vie d’après comme personne, avec cette franchise qui la caractérisait tant. Elle dit « Il fallait que je dise ce que d’autres ne diraient pas », c’est exactement cela. Elle ne cache rien du mal que peut causer l’instinct de survie dans les camps. Elle ne cache pas non plus la difficulté à vivre quand on revient de cet enfer, les autres qui ne comprennent pas mais surtout les envies d’en finir car la souffrance est trop grande.

Elle ne prend aucune pincettes pour dire la vérité de sa vie et de son histoire.

Je l’admire pour cela.



C’est le dernier récit de Marceline, offert en toute intimité à David Teboul et Isabelle Wektein-Steg, une chance de pouvoir le découvrir.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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C'était génial de vivre

C’était génial de vivre. C’est un si beau titre je trouve !

Vous connaissez sûrement son prénom et son nom, Marceline Loridan-Ivens. Et vous l’identifiez probablement aussi, ne serait-ce que par ses cheveux bouclés, épais et roux. Et pourtant, comme moi, peut-être ne connaissez-vous pas encore son histoire. Ce livre va vous y conduire.

David Teboul et Isabelle Weinstein-Steg ont pris le temps de la connaître, de la rencontrer et d’installer une relation de confiance. Tous les trois ont été suffisamment proches pour que Marceline Loridan-Ivens accepte de se livrer une dernière fois, au soir de sa vie, et se raconter.

Marceline Rozenberg est née en mars 1928 à Epinal. Elle est au centre de sa fratrie. Un frère et une sœur l’ont précédé, tous deux nés en Pologne d’où sont originaire ses parents. Elle est la première enfant du couple à naître en France. Il en sera de même de son petit frère et de sa petit sœur. Elle voue un amour profond à son père. Avec sa mère, les relations sont plus compliquées. Entre frères et sœurs, on s’aime mais on se chamaille. Les plus grands ont déjà quitté la maison familiale quand la guerre éclate. Les deux petits sont cachés. Seule Marceline continue à vivre avec ses parents, et avec deux sœurs qu’ils cachent. La famille vit dans la crainte d’une arrestation. Ils sont juifs, non pratiquants, et l’étau se resserre, inexorablement.

Quand ils sont arrêtés, la famille vit au Domaine de Gourdon, à Bollène dans le Vaucluse dans un château que le père a acheté quelques années plus tôt. Marceline a alors 15 ans.

Elle est envoyée, avec son père et les deux jeunes sœurs, à la prison des Baumettes à Marseille, puis à Drancy, puis à Auschwitz-Birkenau.

Dans le convoi qui les envoie en Pologne, le n°71 du 13 avril 1944, elle y fera la rencontre de Simone Veil et de Ginette Kolinka. Son père ne reviendra pas.

C’est en enfer que Marceline arrive le 16 avril 1944. Triée, déshabillée, auscultée, habillée de fripes, elles sont mises au pas rapidement. La dureté du camp ne tarde pas à leur tomber dessus. Il va falloir tâcher de survivre coûte que coûte.

Elle raconte cela, la faim, la douleur, les coups, la survie, la mort. Comme elle le dit, elle « savait tout de la mort mais rien de l’amour ». Ce qu’elle vit, ce qu’elle voit, ce qu’elle fait, tout cela la marquera à vie. « On a l’âge de son trauma » dit-elle.

Elle, son trauma, c’est Birkenau, à quinze ans. Elle n’a jamais arrêté d’avoir quinze ans. Tout le reste, dit-elle encore, « c’est du rab ».

Car il y a cela aussi dans ce livre. Il y a le rab. Le retour, la vie qui recommence, la famille qu’il faut retrouver, le quotidien qu’il faut réapprivoiser.

Je suis heureuse d’avoir lu ce récit et d’avoir découvert une femme forte. On ressent dans son témoignage le ressentiment qu’elle a envers certaines personnes. On imagine la difficulté de repartir de zéro, même à seulement 17 ans, vu ce qu’elle a vécu.

Si vous lisez ce livre, lisez aussi le témoignage de Ginette Kolinka, Retour à Birkenau, car les deux jeunes femmes ont vécu l’horreur ensemble.

Mention spéciale au graphisme du livre. La première de couverture montre quatre photos en couleur de Marceline Loridan-Ivens prises peu de temps avant sa mort. La quatrième de couverture montre huit photos d’elle, en noir et blanc, prises en 1961. Arrêtez-vous sur ces photos et admirez-la avant de la lire ou de la découvrir.
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C'était génial de vivre

Livre "dévoré" en une matinée. J'ai pleuré dès le prologue. Une leçon de vie ou plutôt de survie admirable. J'ai beaucoup aimé la franchise de cette femme, rien n'est tout blanc ni tout noir dans ses propos. A lire absolument quand nos propres problèmes nous semblent insurmontables!
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C'était génial de vivre

Marceline Loridan-Ivens est morte à 90 ans. 

C’était génial de vivre constitue sans doute son dernier témoignage, livré au documentariste David Teboul et à l’avocate Isabelle Wekstein-Steg.

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Elle raconte son enfance, puis des éclats de sa vie, souvenirs clairs ou tronqués de l’enfer concentrationnaire, elle qui fut déportée à Auschwitz-Birkenau à 15 ans.

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C'était génial de vivre est un bouleversant combat, une injonction à "continuer".

Les mots et les phrases sont jetés là, bruts, francs.

Paroles d'une femme libre. Enfin.

Parce que ce n'est pas parce qu'on est libéré qu'on est libre. Encore faut-il se reconstruire.

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J'ai lu beaucoup de témoignages, je me suis rendue au camp de Struthof, en Alsace, seul camp de concentration ayant existé sur le territoire français.

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Je me suis documentée... je croyais tout savoir ou presque. Quelle prétention.

Chaque fois que je consulte d'autres ouvrages, j'en apprends encore.

Toujours plus horrible.

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Voilà, je ne savais que dire pour transmettre mes émotions, je suis encore à court de mots et j'en suis désolée.

Autant de souffrances, autant de courage face à autant de cruauté... et encore, cruauté est trop faible pour qualifier les atrocités commises.

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Ce livre est très court, je vous invite à le lire.

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Et tu n'es pas revenu

"Mais nous aurions été deux à savoir. Nous n'en aurions peut-être pas parlé souvent, mais les relents, les images, les odeurs et la violence des émotions nous auraient traversés comme des ondes, même en silence, et nous aurions pu diviser le souvenir par deux".



Ces mots, ce sont ceux que Marcelline Loridan-Ivens, née Rozenberg adresse à son père, 70 ans après leur séparation sur le quai de la gare du camp d'Auschwitz au printemps 1944. Elle avait 15 ans."Tu reviendras parce que tu es jeune, moi je ne reviendrai pas" lui avait-il dit lors de leur internement à Drancy, antichambre d'une destination dont il pressentait la terrible réalité. Cette phrase, c'est elle qui tient la jeune Marceline en vie, elle qui lui donne la force de résister à la tentation du lâcher prise qui soulage tant de victimes qui trouvent ainsi le moyen de fuir les conditions atroces de leur détention.



Dans cette lettre, Marceline Loridan-Ivens évoque bien sûr ces longs mois à Birkenau, à seulement quelques kilomètres de distance de son père enfermé à Auschwitz et dit comment cette absence est devenue une présence permanente. Il faut lire ce témoignage d'une survivante (il n'en restera plus un jour et seuls ces écrits pourront faire foi de ce que fut la barbarie nazie), dont les mots sont terriblement justes, poignants au point de faire surgir les sanglots, incontrôlables. Tout comme Si c'est un homme de Primo Levi, ce texte est incontournable.



Mais il l'est également par ce qu'il dit des soixante-dix années vécues par l'auteur après. La difficulté de l'après. La culpabilité du survivant alliée à celle d'avoir pris la place de son père dans une famille qui aurait préféré le voir revenir lui, maillon central. Un père, un mari aurait été plus utile lui semble-t-il qu'une fille ou une soeur. La volonté des gens de vite "tourner la page". Pendant toutes ces années, Marceline Loridan-Ivens a construit sa vie, s'est mariée deux fois, a fait carrière dans le cinéma et s'est engagée pour des causes qui lui tenaient à coeur. Sans que jamais cette absence/présence ne la quitte.



Force est de constater que l'histoire n'est pas finie. Le regard que l'auteure porte sur notre monde contemporain est à la fois empreint de pessimisme et de cette lucidité de ceux qui ont vécu le pire et savent encore le reconnaître. "Je ne sais pas me détacher du monde extérieur, il m'a enlevée lorsque j'avais quinze ans. C'est une mosaïque hideuse de communautés et de religions poussées à l'extrême". Jusqu'à ce terrible aveu, l'idée atroce qu'elle aurait peut-être mieux fait de ne pas revenir des camps. Même si elle garde l'espoir de changer d'avis au cours des quelques années qui lui restent à vivre.



Je le répète, ce témoignage est précieux, simplement essentiel, il faut absolument le lire. Le lire et le méditer. Vite.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Et tu n'es pas revenu

Livre marquant , cette grande dame nous a quitté il y a peu elle nous laisse un trésor avec ce livre, ce message d'une fille a son père disparu dans un camp. Entre rage de vivre, désespoir et culpabilité ce témoignage est touchant et exceptionnel .
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Et tu n'es pas revenu

Un témoignage d'une jeune fille déportée à 15ans avec son père, écrit des décennies après son séjour en camp.

Elle y décrit son séjour en camp de concentration, les horreurs et les privations, le détachement dont elle a du faire preuve pour y survivre, mais le livre parle surtout de sa relation à son père. La présence de son père, déporté en même tant qu'elle, absent parce que détenu à quelques kilomètres, mais présent dans toutes ses pensées, seul lien avec son passé, seul espoir dans les épreuves. Seule leur survie à tous les deux compte ( elle ne s'inquiète pas du sort du reste de sa famille qui avait réussi à s'enfuir). Son père ne s'en sortira pas, et tout le reste de sa vie sera marqué par les horreurs vécues, mais surtout par l'absence et la mort de son père, par les mots qu'il avait prononcé à Drancy, par l'oubli des mots écrit dans la lettre qu'il avait réussi à lui faire parvenir. par ce qu'ils n'ont pu partager après son impossible retour à la vie "normale".

Ce n'est pas forcément le meilleur ouvrage sur cette période, et la brieveté de l'ouvrage et l'écriture détachée et un peu froide ( peut-être parce que ce sont de lointains souvenirs, sûrement parce que c'est ce détachement voulu ou inconscient qui lui a permis de survivre avant et après la déportation) crée une certaine distance avec les personnages et les événements,

Mais c'est un témoignage à lire, qui retranscrit bien la difficulté de vivre avec les camps et la souffrance liée à la perte de quelqu'un que l'on aime ( l'absence de ce père aura de dramatiques répercussions sur toute la famille).
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Et tu n'es pas revenu

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Et tu n'es pas revenu

J’avais repéré la chronique de Ludo sur Bricabook. J’en avais également entendu parler par un ami. De plus, l’auteur est passée à La Grande Librairie et sur France Inter et elle m’avait laissée le sentiment d’être un sacré personnage.



Et pourtant, si on ne m’avait pas prêté l’ouvrage, je ne l’aurais certainement pas lu. J’avais ce sentiment que tout avait été évoqué, peu importe le support. Après, je comprenais aussi le besoin d’écrire de Marceline Loridan-Ivens comme un besoin d’exorciser, de tourner la page bien qu’il soit impossible d’oublier pour ceux qui ont vécu l’horreur.



L’auteur de ce tout petit ouvrage a 86 ans et a décidé d’écrire à son père. Elle fait partie des rares rescapés du camp d’Auschwitz-Birkenau. Elle avait 15 ans lorsqu’elle a été déportée avec son père qui avait prédit que seule elle reviendrait du cauchemar. Le but n’est pas seulement de raconter la vie au camp mais également son retour à la vraie vie, le temps qui passe sans lui, ce qu’il aurait été le seul à pouvoir comprendre…



Rien de nouveau n’est apporté à ce que j’avais déjà lu, vu et entendu mais tout est passé en revu de l’arrestation à la libération, en passant par la peur, la violence, les humiliations et l’espoir. Et, une fois qu’elle est revenue à la vie, l’auteur raconte le suicide de ceux qui n’arrivent pas à accepter, déportés ou non, la vie qui doit reprendre difficilement… et surtout, ces conseils insistants pour qu’elle oublie ce qu’elle a vécu. Mais comment oublier ? Comment laisser les blessures s’estomper ? Finalement, ce qui m’a semblé, moralement, difficile à supporter, c’est l’absence d’oreille, l’impossibilité pour elle, de raconter ce qu’elle a vécu… Mais, pourquoi a-t-elle attendu si longtemps ?



Une autre chose m’a paru difficile voire carrément aberrante : son père a été officiellement déclaré mort TROIS ans après… Pourquoi pas plus tôt ? Ce temps qui passe rend l’annonce encore plus effroyable !



Ce qui m’a le plus dérangé dans cet ouvrage, c’est le style très oral… surtout pour un livre écrit à quatre mains avec une journaliste. De plus, j’ai noté plusieurs fautes d’orthographe. Frappe ? Ou faute réelle ?



Si j’ai le sentiment que j’aurais pu me passer de cette lecture, je pense que cela reste un témoignage essentiel pour la transmission aux générations futures.
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Et tu n'es pas revenu

Le 29 février 1944, Marceline Loridan-Ivens est arrêtée avec son père dans leur propriété du Vaucluse. Elle n'a que quinze ans et elle va être déportée à Birkenau et son père à Auschwitz. Des années plus tard, elle adresse une lettre à celui qui n'est pas revenu des camps.



Ce père qu'elle va chercher toute sa vie, à qui elle raconte son retour parmi les siens. Sa famille brisée par son absence. Son envie de mourir par deux fois après l'innommable, la barbarie, la mort dans les camps. La solidarité aussi avec Ginette, Dora, Simone... celles qui sont devenues ses amies pour toujours.



Marceline n'a jamais renoncé à vivre, même lorsqu'elle était au plus près du gouffre. Une envie de vivre qui ne l'a presque pas quittée dans une vie bien remplie, mais sans enfant. Elle n'en voulait pas. Elle disait ne rien avoir à leur transmettre, qu'elle n'était pas sûre que la barbarie ne recommence pas un jour...



Marceline a survécu à l'enfer et a tout osé. Marceline si sauvage, si petite et pourtant immense qui nous enseigne une autre façon d'être au monde. Sans peur et sans concessions inutiles. L'esprit ouvert, l'âme et le cœur libérés. Et c'est formidable.



Challenge MULTI-DÉFIS 2021

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Et tu n'es pas revenu

Un témoignage important sur l’horreur des camps, l’incompréhensible qui rend toute survie impossible. L’auteur raconte la vie sans son père, ce père qui n’est pas revenu. Bouleversant.


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Et tu n'es pas revenu

Un petit livre, tout discret, tout mignon, mais qui cache une grande question : comment vivre après la déportation dans un camp de la mort ?



La narratrice adresse une lettre à son père, tellement peinée d’avoir perdu celle que celui-ci lui avait adressée dans le camp d’Auschwitz où ils étaient déporté ensemble. Perdue la lettre, oublié le texte, sauf l’en-tête et la signature.



Bien sûr, il y a des redites sur le fonctionnement du camp que l’on a déjà lu cent fois ailleurs : pourquoi le nom de Canada pour l’atelier des vêtements ; la manie de Madame Simone Veil de toujours subtiliser les petites cuillères. Mais l’auteur ajoute la déportation avec son père, l’apprentissage avec ce seul repère familial.



De l’auteure, je ne connaissais rien. Il me tarde maintenant de découvrir son oeuvre cinématographique.



L’image que je retiendrai :



Celle de la tomate et de l’oignon que le père donne à sa fille la dernière fois qu’il la voit.
Lien : http://alexmotamots.wordpres..
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Et tu n'es pas revenu

ET TU N'ES PAS REVENU Marceline Loridan-Ivens (née Marceline Rosenberg)



Un témoignage terriblement touchant, bien écrit dans un style efficace sans fioritures. L'histoire déchirante d'une jeune femme déportée à Auschwitz-Birkenau parce que juive mais non pratiquante et qui survivra aux privations et au sadisme mais, sans son père aimé lequel succombera aux mauvais traitements.
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Et tu n'es pas revenu

Un magnifique témoignage. Toute ma critique sur Le Turbil Ephémère
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