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Critiques de Mariana Enriquez (327)
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Notre part de nuit

Il y a des livres dont la lecture provoque une telle sidération qu'il est difficile d'en parler. On peut quand même commencer par dire de celui-ci que c'est un grand livre.

A la croisée de plusieurs genres littéraires, il mêle un culte chtonien de dieux proches de l'univers de Lovecraft à l'horreur trop réelle de la dictature militaire argentine, l'une se nourrissant de l'autre dans une trame très habile à la croisée du roman fantastique et de la saga familiale

C'est totalement original, inclassable, et presque impossible à raconter de manière plus détaillée

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Notre part de nuit

Notre part de nuit de Mariana Enriquez m’attendait depuis un bout de temps dans ma Pile à Lire. Ce roman avait tout pour m’attirer dès sa sortie, puisqu’il s’agit d’un récit gothique et horrifique d’une autrice d’Amérique du Sud. On y lit donc une histoire qui mêle saga familiale et Histoire de l’Argentine.



S’il y a bien quelque chose qui m’a marqué dans cette lecture, c’est sa puissante atmosphère dérangeante. Mariana Enriquez nous plonge dans la fuite d’un père et de son fils, qui cherchent à échapper à l’influence malsaine d’une secte cherchant à les instrumentaliser pour acquérir de nouveaux pouvoirs. Puissants médiums, ils ont liés aux univers des morts et à l’Obscurité, Ténèbres toutes puissantes qu’ils sont capables d’invoquer. L’autrice parvient à construire des ambiances aussi néfastes qu’entêtantes à travers un ésotérisme dérangeant et organique. Sa plume transmet ces aspects grâce à un vocabulaire macabre, bien sûr, un ésotérisme sanglant et des séquences de body horror bien maîtrisées. Dans le Culte, il n’est pas rare d’avoir des cicatrices ou de manquer de membres suite à des Séances. Les membres les plus influents ont des méthodes de communication avec les Ténèbres qui impliquent la torture, notamment d’enfants. Un passage dans une maison hantée m’a également fait forte impression.



Cela se traduit à travers les personnages. Aucun n’est spécialement attachant, hormis peut-être Gaspar, et encore. Sa relation avec son père, Juan, est une pierre angulaire du récit. Mais, comme le reste du roman, elle a des aspects malsains avec lesquels j’ai eu du mal, notamment la violence parfois gratuite. Je l’ai tout de même compris comme étant la manifestation d’un trauma générationnel que Gaspar doit parvenir à briser, il doit mettre fin au cycle. Car dans sa famille, la violence se transmet de génération en génération comme une maladie invasive et tenace. Toutes les relations du roman sont marquées par un mélange trouble entre amour, déception et conflit. Dommage que certains personnages, comme Mercedes, manquent de nuances comme le reste du casting, tant elle semble au-delà de toute rédemption et cartoonesque dans son manque de pitié.



Difficile de ne pas évoquer la place de l’histoire torturée de l’Argentine. Une grande partie de l’histoire se passe sous la dictature, le roman est traversé d’une grande tension. La présence militaire est renforcée, d’où le fait que Juan et Gaspar voyagent en voiture pour rester discrets. La révolution est abordée de manière très frontale à plusieurs reprises, notamment à travers des personnages qui la vivent directement ou y tiennent une participation active. Les deux familles les plus importantes de la Secte que fuit le duo Père fils sont issues de Grande-Bretagne, mais sont également de riches propriétaires terriens. Anglophones, en quêtes d’immortalité, ils instrumentalisent de nombreux médiums, souvent issus de populations pauvres (Afrique, immigrés suédois…), pour atteindre l’immortalité. Le parallèle avec la colonisation est évident, mais en même temps assez subtil et dérangeant. En un sens, la violence de la Secte fait écho à la violence dans le réel.



Ce lien avec l’histoire est porté par un récit qui met en scène plusieurs points de vue et plusieurs époques. Plusieurs médiums aussi, car il semble que le passé fasse sans cesse irruption dans le présent. Les morts viennent hanter les vivants. Il y aussi les disparus. Les disparus du Culte, enlevés par l’Obscurité insondable avide de sacrifices humains, et les disparus de la Guerre Civiles, que les mères cherchent sans relâche dans les fosses anonymes. Ainsi, le cheminement de Gaspar, le long chemin de la guérison face à la violence, est un parallèle à celui de tout un pays. Un pays hanté, parfois amnésique, parfois aux souvenirs aigus, mais qui tente d’aller vers l’apaisement et le progrès. Et si la guérison passait par l’acceptation ?



Notre part de nuit de Mariana Enriquez ne manque pas d’arguments en sa faveur ! C’est un récit horrifique glaçant, mêlant ésotérisme et body horror. L’autrice y ajoute une touche historique, le parallèle entre les victimes de la secte vénérant l’Obscurité et la dictature argentine est clair. De plus, l’écriture macabre de l’autrice apporte une ambiance vraiment unique, revisitant les classiques du récit d’horreur. Malgré cela, j’ai eu un peu de mal avec la relation père / fils, dont les aspects les plus violents m’ont laissé avec un profond malaise. De même, il y a quelques longueurs qui ont rendu mon avancée parfois laborieuse.






Lien : https://lageekosophe.com/202..
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Les dangers de fumer au lit

Il s'agit d'un recueil de nouvelles macabres, des histoires de fantômes basées sur des superstitions ou des légendes urbaines. L'autrice a su créer des ambiances sombres et surnaturelles qui m'ont rappelé les film d'horreur des années 80 ou 90, tout en dénonçant les violences faites aux femmes et aux enfants ou les inégalités sociales en Argentine.



C'est le deuxième recueil de nouvelles fantastiques écrit par une femme au nom à consonnance hispanique que je lis en très peu de temps – le premier étant "Son corps et autres célébrations", de Carmen Maria Machado –, alors difficile de ne pas les comparer. Bien que les deux ouvrages proposent des univers métaphoriques riches s'élaborant autour de thèmes semblables, je crois que celui-ci, s'inspirant davantage de la culture populaire, est un peu plus "premier degré" que l'autre, et peut-être moins "littéraire", au sens académique du terme. C'est donc une lecture qui m'a semblé plus légère, plus accessible – ce qui n'enlève rien à l'intérêt qu'elle a suscité chez moi.



Même si j'ai trouvé la fin de certains textes un peu insatisfaisante, abandonnant impitoyablement le lecteur à ses questions qui n'obtiendront jamais de réponses, ça ne m'a pas empêché de les apprécier. J'ai adoré ces histoires de revenants, de sorcières et de diables modernes!
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Notre part de nuit

J’ai dû lire ce livre en plusieurs fois. Non pas que ça ne me plaisait pas, mais j’avais du mal à comprendre où tout ça allait mener, quel était le réel fil rouge de cette histoire, alors j’avais du mal à m’y accrocher et à y revenir sans me forcer. Et plus ça avançait pire c’était et moins j’arrivais à trouver de direction à cette histoire.

Je n’ai pas trouvé ce roman fascinant ni envoûtant, contrairement à ce qui se clame partout y compris sur la couverture de la version poche, juste fouillis et désordonné. Bon, je suppose que pour beaucoup de monde cette manière un peu hallucinée de conter les gens, les lieux, les événements et les époques est un art mais ça ne fonctionne pas sur moi, organisme mononeuronal primitif, et je suis passée à des kilomètres du génie du truc.

Je suis tout de même allée jusqu’au bout, je ne sais pas trop comment ni pourquoi. J’avais peut-être juste envie de voir si tout allait s’éclairer sur la fin.

Mais au final, je n’ai jamais compris où ce roman voulait en venir. Et c’est dommage, parce que sur le papier il avait vraiment tout pour me plaire.
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Notre part de nuit

On tremble pour Gaspar et son entourage, on ne sait que penser de Juan, la famille Reyes inspire de l’horreur… Les émotions fusent, l’estomac doit parfois être bien accroché ! Mariana Enriquez nous entraîne dans les forces occultes des ténèbres sur fond des tourments de l’histoire Argentine. Un magistral roman du genre.
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Les dangers de fumer au lit

Une lecture sympa pour les amateurs d'histoires sinistres et de légendes urbaines qu'on se racontait à Halloween quand on était ados.



Emprunté suite aux conseils des bibliothécaires de ma ville, je me suis bien amusée avec ce livre.

Les histoires nous envoûtent rapidement. Bien que courtes, on a le temps de se figurer les tempéraments des personnages et leurs préoccupations -très- singulières. Les chutes sont souvent imprévisibles et - ce que j'ai préféré - poétiquement cryptiques.



On termine chaque récit avec un sentiment de confusion et de malaise; en n'étant pas certains d'avoir saisi l'étendue de cette horreur finement distillée.



J'ai apprécié le mélange des matériaux horrifiques opéré avec brio par l'autrice. Elle suscite le dégoût, l'effroi, voire parfois l'excitation - si vous êtes un peu tordu - en faisant appel à tous nos sens.

La manière dont elle entremêle la sexualité à l'épouvante m'a particulièrement plu.

Paraphilie, prostituti*n, vi*l, masturbation compulsive... tout est évoqué avec une sorte de grâce naturaliste qui ajoute encore à l'aspect authentiquement hideux de l'existence. C'est ce qui donne, je trouve, du relief aux histoires qui parfois ont des thèmes stéréotypés (Ouija, fantômes, possession démoniaque).
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Notre part de nuit

NOTRE PART DE NUIT de MARIANA ENRIQUEZ

Juan part avec son fils Gaspar, 6 ans. Ils ont tous les deux des pouvoirs, la mère de Gaspar, Rosario également. Dans leur fuite ils s’arrêtent dans un hôtel et sentent la présence de fantômes, leur parlent pour qu’ils partent. Juan paraît malade, il n’arrive pas à correspondre avec Rosario sa femme décédée malgré les mèches de cheveux et ses cendres qui lui servent pour l’invoquer Ils arrivent chez Tali, la sœur de Rosario pour pratiquer un cérémonial d’une société secrète, l’Ordre, très riche et qui recherche l’immortalité! Mais pour ce cérémonial ils ont besoin d’un médium et Juan étant mourant ils cherchent à récupérer Gaspar dont ils pensent qu’il a le don. Juan fait tout pour protéger Gaspar des chefs de l’Ordre.

C’est une histoire à la fois sombre et sordide dans laquelle nous entraîne ENRIQUEZ, avec de nombreux retours en arrière sur la création de cette secte, les rapports avec la haute finance, les privilèges, les sociétés occultes et les horreurs du culte à travers la séquestration d’enfants qui rejoint la découverte d’une fosse commune et des exactions passées. C’est un roman qui va au-delà des frontières du fantastique, bien plus loin que dans son premier recueil de nouvelles, un roman qui plonge ses racines dans le folklore argentin, dans une forme d’alchimie nourrie par la mythologie grecque. Mais c’est aussi un roman qui traverse les pires moments de l’histoire argentine entre péronisme et dictatures, des disparitions et des exécutions sommaires.

Un grand livre, une plume particulièrement originale qui confirme ce que l’on entr’apercevait dans »Ce que nous avons perdu dans le feu » Mais un livre difficile par sa construction qui laissera sûrement bien des lecteurs dans la marge.
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Ce que nous avons perdu dans le feu

Une belle découverte, comme une bonne claque qui vous réveille d'une somnolence gluante.



Lisez ce recueil de nouvelles si vous osez faire face à vos peurs, rationnelles et irrationnelles les plus intimes.

Lisez ce recueil de nouvelles si vous voulez vous imprégner de la vie de tous les jours des argentins et découvrir leurs croyances, leurs coutumes, leurs blessures.

La plume est comme la vie : sans pitié. Victoire pour les plus forts. Mort pour les faibles.

La plume est colorée et vous ouvre les portes de l'Argentine entre ses saints et ses favelas, ses fantômes et ses mendiants, ses quartiers cossus et ses routes sans fin. Et pour quelques pages, (hélas), vous marchez dans les pas du personnage qui vit une situation tragico-panique, terrifico-magique.

Imaginaire ? Réel ? Finalement quand on a peur, c'est vraiment réel...

Et c'est vraiment bien fait, avec la juste dose de suggéré et de ce que vous imaginerez. Pas de sanguinolent décrit dans le détail, mais comme le cerveau est bien fait, c'est vous qui allez construire votre propre scène. C'est pire et beaucoup plus efficace. Et petit point positif complémentaire qu'il me semble important de souligner : les nouvelles sont plutôt de qualité égale. Ce qui n'est pas toujours le cas dans les recueils...



Alors, faut-il le lire ? Oui. Un grand oui. Pour une fois qu'on se fait peur de manière efficace, on ne va pas bouder son plaisir !!!
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Notre part de nuit

Quand on me parle de " roman phénomène" et d' "œuvre magistrale", j'ai tendance à courir immédiatement chez mon libraire, animée par l'envie frénétique de découvrir la pépite dont tout le monde parle. Alors quand j'ai lu les éloges si nombreux et enthousiasmés dans la presse et sur Babelio, un horizon d'attente, assez colossal je dois dire, s'est créé autour du roman Notre part de nuit de Mariana Enriquez. Donc, malgré la pile assez conséquente de livres qui m'attendait déjà, j'ai tout laissé en plan pour dévorer (enfin c'est ce que je pensais), ce pavé dont la 4eme de couverture et le bandeau de promo laissaient présager une lecture époustouflante. J'en sors déçue, je n'ai pas trouvé la lecture que j'attendais. Je m'imaginais scotchée à mon bouquin, un peu frissonnante de savoir ce qui allait se passer. J'aurais aimé découvrir un univers plus gothique, plus baroque, plus littéraire dans le style aussi. Malheureusement, je n'ai pas cru à ce monde occulte régi par une société secrète (je crois que j'ai un problème avec les livres centrés sur les sociétés secrètes aussi, généralement je n'y adhère pas) et n'ai pas ressenti grand chose pour les protagonistes qui m'ont laissée de marbre. Finalement, je l'ai terminé en diagonale, impatiente de retrouver la pile de bouquins que j'avais délaissée pour lire le roman qui enchante tout le monde sauf moi, tant pis.
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Notre part de nuit

Un des romans monstres de la rentrée par une très grande romancière argentine, star des lettres là bas. Voici son tout premier roman enfin traduit en France



Mariana Enriquez repousse les limites du roman et impose sa voix magistrale, quelque part entre Cormac McCarthy et Stephen King.



Elle manie avec subtilité les limites du fantastique dans ce roman puissant aux accents gothiques dont l’intrigue prend racine en Argentine dans les années 80.



Alternant les points de vue, les lieux et les époques, leur périple nous conduit de la dictature militaire argentine des années 1980 au Londres psychédélique des années 1970.



A lire si vous aimez les gros pavés et surtout les livres d’un souffle et d’une originalité qui renverse tout/ sur son passage



768 pages qui mélangent plusieurs histoires .



Une lecture incandescente qui refuse toute rationalisme !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Ce que nous avons perdu dans le feu

Tout comme "Les dangers de fumer au lit", lu l'an dernier, ce recueil de nouvelles horrifiques traite des inégalités sociales en Argentine. Les thèmes et le style des deux livres sont très semblables, ce qui rend l'ensemble de l'oeuvre d'Enriquez cohérent mais un peu sans surprise.



La redondance ne m'a pas ennuyée du tout, toutefois. C'est un très bon livre. L'autrice parvient à réunir revendications politiques et divertissements macabres dans de courts textes sans laisser aucune couture apparente, ce qui à mon sens relève de la prouesse littéraire. Je lirai assurément ses prochaines publications.
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Notre part de nuit

Ce livre me manque. Depuis que je l'ai refermé il me manque. Il est pourtant loin d'être parfait et il est dur à lire (sadisme, torture,...) mais il vous marque à jamais je crois. Il est impossible d'en sortir indifférent. 3 mois après je commence à comprendre aussi. J'ai envie de le relire. Roman choral
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Notre part de nuit

700 pages et quelques, une histoire de l'Argentine à travers le 20e siècle, une histoire de cruauté, d'amour paternel et d'esprits malins. Voilà comment, en quelques mots , on pourrait résumer ce monument de littérature fantastique.

Mais il faudrait des pages et des pages pour dire à quel point ce récit est bouleversant, magnifique et dégueulasse à la fois. Épique et mesquin.

L'histoire d'un peuple coupé en deux, les maîtres et les chiens. Les puissants et leurs créatures. Les membres de l'Ordre et les enfants pauvres qui leur servent de médiums pour convoquer l'Obscurité, seule susceptible de leur conférer l'immortalité.

Et dans tout ça, Juan le moribond qui veut sauver son fils Gaspar, qui refuse de le voir manipulé comme il l'a lui-même été, qui dresse toutes ses pauvres forces face à la cruauté de sa belle-famille richissime, déviante, implacable. Mais qui se soucierait, à l'époque, d'une disparition de plus ?...
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Notre part de nuit

J'ai lu beaucoup de chroniques dithyrambiques sur "notre part de nuit" de Mariana Enriquez, et c'est sans doute ça qui m'a gêné lors du début de ma lecture.

J'ai eu du mal à me mettre dans cette histoire où le fantastique est très présent dans le début du roman, et où je ne comprenais pas tout, l'obscurité, je n'arrivais pas à me faire une idée de ce que c'était.

Et ensuite la relation père fils entre Juan et Gaspard m'a totalement happée et j'ai beaucoup aimé cette partie très sombre, violente par moment mais qui reste toujours un brin mystérieuse. La dernière partie du livre m'a permis de trouver ce livre vraiment très intéressant et enfin d'apprécier ce roman à se juste valeur.

La construction reste très intéressante et le côté historique sur l'Argentine est passionnant.

Hormis ce côté fantastique que j'ai vraiment eu du mal à comprendre, mais ce n'est pas du tout mon style de lecture habituelle, c'est un roman très dense et intéressant.
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Notre part de nuit

Quel roman étrange que 'Notre part de nuit' !

Comme à mon habitude, j'ai commencé la lecture sans lire la quatrième de couverture et je dois avouer que j'ai eu peur au début, pas à cause du nombre de pages, mais à cause du sujet.

Le personnage principal est Gaspar, le fils d'un médium. Il a hérité du don de son père et est destiné à servir une mystérieuse société secrète qui entre en contact avec les Ténèbres pour percer les mystères de la vie éternelle. Son père fera tout son possible pour protéger son fils de son terrible sort : 'Les médiums ne vivaient pas longtemps. le contact avec les dieux anciens les détruisait physiquement et mentalement. Certains mouraient au premier contact, ou très tôt. La plupart d'entre eux devenait rapidement fous, de façon irrémédiable.'



Il y a beaucoup de violence dans ce roman, on parle des victimes de la dictature en Argentine aussi, une ambiance étrange poursuit le lecteur tout au long de l' histoire.



Malgré ses 760 pages, le roman se dévore et les retours en arrière ne posent pas de problème pour s'y retrouver.

Je l'ai lu en quatre jours et je pense que c'était la lecture idéale pour la période de Halloween. Une expérience de lecture dérangeante que je ne suis pas prête à revivre. Cela ne veut pas dire que je n'ai pas aimé le livre, mais si je devrais le relire, j'aurais dit : non.

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Notre part de nuit

Ce roman n'est pas pour tout le monde, pour plusieurs raisons :



- la construction du roman, avec très peu de chapitres qui sont très longs, une répartition en différentes parties qui peuvent sembler étranges au départ mais qui prennent du sens au fur et à mesure, le tout sur plusieurs dizaines d'années. Donc aux adeptes de chapitres courts à picorer dans le train, oubliez.



- l'écriture est sublime, mais c'est sombre, violent voire malsain par moment. Certaines scènes resteront gravées dans ma mémoire, à mon avis. Mais l'intrigue et l'univers sont si passionnants, riches et intelligents ! On touche à l'occultisme, aux mythes, aux croyances, à la religiosité, à la connaissance et au secret, dans une Argentine sous dictature. Il y a l'Obscurité, les Rituels, les Initiés, une secte morbide et avide de pouvoir, qui tournent autour de Juan et son fils, Gaspar. C'est fantastique, c'est gothique mais en plus violent, on est dans la folie et la haine.



- les personnages sont gris, loin d'être des héros, les émotions sont brutes, complexes, les personnalités d'une grande finesse parce que justement, pleines de contradictions. Il ne faut pas chercher ici de joie, il y en a un peu parfois mais c'est délicieusement macabre. Il y a quelque chose de jouissif dans cette écriture, cet univers, cette intrigue, tant de secrets, tant de pouvoir.



Bref, une lecture unique, sublime et magnifique, mais qui ne plaira pas à tout le monde, soyez prévenus ! La seule chose qui m'a empêchée de mettre 5/5 est une partie que j'ai trouvé un peu longue, mais une fois l'intrigue repartie, je l'ai dévoré jusqu'aux dernières pages, fascinée et révulsée à la fois.
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Notre part de nuit

J'ai beaucoup vu passer ce roman à sa sortie et lu pas mal de critiques donnant très envie.

C'est donc confiante que je me suis lancée dans cette lecture mais très vite j'ai compris que je n'irai pas au bout de ce pavé de 760 pages.



Le début de l'intrigue ne m'a pas embarqué dans le road trip du père avec son jeune fils. Le personnage du père est peu sympathique, le but de chacun est nébuleux et plus j'avance dans la lecture plus je décroche. Après avoir lu 220 pages, j'abandonne. Cela m'arrive rarement mais là le livre me tombe des mains. Dommage.
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Notre part de nuit

Chère lectrice, Cher lecteur,



Porté par un poème d’Emily Dickinson, Notre part de nuit de Mariana Enriquez, s’avère un livre monstre, où l’instance lectrice est emportée malgré elle dans des sphères ténébreuses, malsaines, diaboliques avec comme toile de fond une Argentine tourmentée. Je voulais le lire depuis sa sortie, alors lorsqu’Alto a proposé une édition CODA, je me suis empressée de demander une copie en service de presse. Je tiens par ailleurs à remercier la maison d’édition pour cet envoi.



Dès le départ, j’ai été happée par cette histoire mettant en scène un père violent et malade, Juan, et son fils Gaspar, qui partent sur les routes de l’Argentine dans un «road-trip» au début des années 80. L’un est en deuil de la femme aimée et l’autre de sa mère. Juan fait tout son possible pour éloigner son fils de la famille de sa femme décédée car cette dernière est liée à une secte. Cette secte commet des actes terribles, barbares, pour tenter d’atteindre l’immortalité ou maintenir en vie la conscience. Juan et Garpar réussiront-ils à lui échapper? Le destin finira-t-il par les rattraper?



Dans ce livre, j’ai été témoin d’actes horrifiants, sataniques. L’Obscurité n’est jamais loin et les maisons sembles possédées. Le pouvoir de la secte est immense et il s’infiltre dans le coeur noir des uns et dans les pensées des autres. J’ai ressenti la peur des personnages envers la magie noire ou encore la sorcellerie. Il y a même une jeune fille à qui il manque un bras qui disparaît à l’intérieur d’une maison et sa disparition aura un impact sur le devenir de Gaspar et de ses amis Vicky et Pablo.



Ce que j’ai trouvé le plus fascinant dans ce récit, c’est l’Histoire du Culte de l’Ombre et des médiums. Car Juan est un médium qui sait voir les morts sauf son amour.



«Ils avaient entendu des histoires à propos d’un esprit qui se manifestait sous la forme d’une lumière noire et avait un pouvoir de divination et de prophéties.» (p. 422)



«Seuls les médiums peuvent faire venir cette Obscurité qui parle et nous permettra de vivre pour toujours, d’être comme des dieux. Les mortels sont le passé, m’a dit un jour Florence.» (p.450)



Durant toute ma lecture, je me suis dit que Mariana Enriquez possédait une imagination à nulle autre pareille. Je n’ai encore rien lu de tel même dans les romans de Stephen King.



Le seul bémol à cette histoire, je dirais, ce sont les nombreux personnages que la lectrice ou le lecteur rencontrent. Je trouvais qu’ils étaient trop nombreux. C’est vrai que pour offrir un roman de plus de 800 pages, il faut bien suggérer quelque chose….



Mais encore, la construction du récit apparaît géniale. Mariana Enriquez propose à son lectorat les morceaux d’un casse-tête qu’il doit rassembler à travers les différentes époques ou encore par le biais des voix qui se font écho pour réussir à contempler tout le portrait démoniaque du récit. C’est fort, c’est un voyage au bout de la nuit, c’est un navire rempli de bêtes terribles qui avance au fil des pages. Âmes sensibles, abstenez-vous.



Malgré tout, je vous invite à découvrir cette histoire marquée par l’Obscurité, par les sacrifices humains, par les rituels, par les puissances occultes, par les meurtres. Je ne me suis pas ennuyée. Ce livre mérite certainement les critiques élogieuses qu’il a reçues et les nombreux prix que son autrice a remportés grâce à lui.



C’est une belle histoire aussi d’amitié entre Gaspar, Vicky et Pablo. C’est également une belle histoire entre un père qui veut à tout prix protéger son enfant et celle d’un fils qui doit tenter de comprendre les forces occultes l’entourant, tout cela sous fond de dictature.



Avez-vous lu Notre part de nuit de Mariana Enriquez?

https://madamelit.ca/2023/02/19/madame-lit-notre-part-de-nuit-de-mariana-enriquez/
Lien : https://madamelit.ca/2023/02..
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Les dangers de fumer au lit

Cette série de douze nouvelles confirme la qualité de cette autrice après « Ce que nous avons perdu dans le feu » et « Notre part de nuit ». On y retrouve son fantastique très singulier aux personnages presque exclusivement féminins et l’importance qu’elle donne aux odeurs. Ses thèmes de prédilection :l’adolescence , son univers impitoyable (« la Vierge des tufières » « Viande » « Ni anniversaire,ni baptême » « Les dangers de fumer au lit » « Quand on parlait avec les morts ») ; les familles hantées (« Le puits ») ; la société argentine ses bas-fonds (« Le caddie » ) et les souvenirs noirs de la dictature (« Les petits revenants ») ; les fantômes envahissants (« L’exhumation d’Angelita » « Rambla triste » « Le Mirador ») .Obsession morbide (« Où es-tu mon cœur ? ») . L’ensemble est très fort et déstabilisant.
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Les dangers de fumer au lit

J’ai découvert Mariana Enriquez dans son sublime roman Notre part de nuit. Elle avait écrit un texte ciselé, sombre et profond. Avec Les dangers de fumer au lit, elle signe là encore de superbes textes. Il s’agit d’un recueil de douze nouvelles, plus ou moins longues. Certaines ne font que quelques pages, d’autres sont plus amples, frôlant la novella.



Elles ont toutes en commun de se dérouler en Argentine et de mettre en scène le folklore local. Là, on retrouve des ossements de petite fille au fond d’un jardin; ici, les « Petits revenants » envahissent les rues de la capitale. Ces nouvelles misent sur le surnaturel: les esprits, les revenants sont très présents et font partie des croyances et du folklore argentin. Mariana Enriquez se plaît à parler des parias de la société: les sans-abris, les fous, les prostituées. Les adolescents sont aussi au cœur de ses nouvelles et mettent en exergue la vitalité qu’ils dégagent tous mais aussi leur fragilité d’êtres en construction.



Toutes ces nouvelles sont très sombres voire glauques mais je les ai dévorées avec avidité. Mariana Enriquez a le don de vous happer dès les premiers mots, les premières phrases et de ne plus vous lâcher. C’est macabre à souhait: âmes sensibles s’abstenir! Mon coup de coeur se porte sur la nouvelle la plus longue « Les petits revenants » d’une noirceur insensée. L’autrice y dénonce les enlèvements d’adolescentes, destinées aux trafics et à la prostitution. C’est un texte fort et effrayant à bien des égards.



Avec ce recueil de nouvelles, Mariana Enriquez confirme qu’elle est une grande autrice et qu’elle possède une plume envoûtante.
Lien : https://carolivre.wordpress...
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