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Citations de Marie-Hélène Lafon (932)


Elle apprenait la lumière qui réveillait chaque chose, l’une, l’autre ensuite, visitée prise nimbée ; les prés, les arbres, la route en ruban bleu, les chemins tapis, les vaches lentes et les tracteurs matutinaux, cahotants, volontiers rouges.
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Marie-Hélène Lafon
Je suis née en littérature à bout de désir et à force de nécessité. Ou l'inverse, à force de désir et à bout de nécessité.
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Elle était partie pour protéger les gosses. Les sauver. Il se souvient de ce mot. Les sauver. Comme si elle était capable de sauver ses gosses alors qu’elle était pas fichue de s’occuper d’elle-même et de rester propre.  »
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Marie-Hélène Lafon
Concrètement, je transforme des personnes en personnages à l’aide de mots, de phrases et d’histoires, cela au travail du chantier, c’est-à-dire, au travail de la langue. Quand on se mêle de raconter ce que j’écris dans ce livre, il s’agit de trouver le mot juste à la juste place, pour éviter tous les écueils possibles comme le surplomb, le jugement, l’assignation à résidence des uns et des autres, le pathos, le voyeurisme, j’en passe et non des moindres. Tout cela fait partie du vertige de ce chantier d’écriture."
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[…] la coulée rousse de ses cheveux sucrés, [...]
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Les femmes étaient interdites, du moins les jeunes filles de son milieu, gardées comme des reliquaires, bardées de mères alarmées, de tantes répulsives et de principes épineux. 
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Il y a comme ça des périodes où les plaques tectoniques de nos vies se mettent en mouvement, où les coutures des jours craquent, où l'ordinaire sort de ses gonds ; ensuite le décor se recompose et on continue ;
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C’est de la mort, de la maladie, de la perte, de la trahison, de l’absence qui commence pour toujours ou pour longtemps, on ne sait pas, on tient, on fait face, on attend et on s’arrange plus ou moins, on vieillit, on dure.
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J'ai l'oeil, je n'oublie à peu près rien, ce que j'ai oublié, je l'invente.
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A la mort de mon père je me suis sentie dégarnie pour toujours, je n'étais plus enveloppée par une famille. p.73
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(...) ces médecins, le père et le fils, étaient partis en guerre, dans le journal ils écrivaient en croisade, contre l’alcoolisme ; on voyait régulièrement dans La Montagne des articles signés par eux qui parlaient de fléau, de ravages dans les campagnes, d’éradication, de cause sacrée (...) ; on racontait aussi qu’ils roulaient pour le cousin d’Aurillac et son service spécialisé qui ne risquait pas de manquer de clients, la Sécurité sociale avait bon dos, elle payait les traitements qui n’en finissaient pas, coûtaient bonbon et n’avaient pas l’air de servir à grand-chose à en juger par le nombre de poivrots du canton abonnés aux cures ; entre novembre et mars, ils allaient se faire désherber à Aurillac, on disait désherber et tout le monde comprenait, les gars passaient l’hiver au chaud à l’hôtel trois étoiles chez Grémanville, c’était le nom du cousin, ils ressortaient de là retapés récurés en grande forme et rattaquaient le canon aussi sec.
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Le dictionnaire glissait sur la toile cirée beige, il avait des pages roses au milieu et Joseph s'était souvent demandé si cette couleur avait un rapport avec le Minitel rose ; ...
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On ne gratterait pas les vieilles plaies de solitude et de peur, on n'était pas armé pour ça, pas équipé; on s'arrangerait autrement
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Elle tourne et retourne les mots qui font autant de dégâts que les coups, peut-être même davantage parce qu’ils ne la lâchent pas et lui tombent dessus au moment où elle s’y attend le moins.
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Jamais elle n'est tout à fait tranquille.
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Le dimanche matin, quand ils partent, il gueule mais il ne cogne pas, il se retient, elle ne sait pas pourquoi et ne cherche plus à comprendre. Elle n'a jamais rien compris, elle s'en rend compte maintenant, quand il est trop tard. Elle pose le chemisier, la jupe, une combinaison, sur la chaise, à côté de la cheminée, sans les ranger puisqu'elle les portera demain pour descendre. Elle ne rentre plus dans sa robe bleue, celle de l'été dernier, avec une ceinture ; même avec la gaine neuve sous la combinaison ; pas la peine d'essayer. Sa mère dira, tu as encore pris ma pauvre petite.
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Joseph était gentil, si gentil, pas bavard, pas du genre qui fait des promesses pour ne pas les tenir, mais du solide, du paysan solide ; elle [Sylvie] répétait cette expression, du paysan solide.
P. 102
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Marie-Hélène Lafon
Jeanne tint dans ses mains des livres, dont nul, avant elle, dans la litanie paysanne des siens, n'avait su, soupçonné, ou espéré l'existence. Quelques-uns, ou quelques-unes, sans doute, avaient, avant-elle, mâchonné des lettres indécises, vaguement apprises, lentement dégluties et oubliées, tombées dans la désuétude certaine de ce qui ne nourrit pas. Les livres n'étaient pas dans la mémoire des siens, pas du côté de son sang. Patiente et seule, elle apprit. Elle apprivoisa les contours du monde nouveau de tout son corps mince et dur de jeune fille résolue. Elle apprit avec son corps, et, la première, Jeanne détourna pour le travail des livres la ténacité longue de ceux qui, avant elle, s'étaient nourris de la terre, frottés, usés contre elle, et d'elle avaient joui.
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Il y a de la douceur dans les routines qui font passer le temps, les douleurs, et la vie ; les gestes du matin, par exemple, les premiers au sortir du lit, la radio en sourdine la ceinture du peignoir le rond bleu du gaz sous la casserole le capiton usé des pantoufles les cheveux que l'on démêle avec les doigts, les gestes du matin font entrer dans les jours, ils ordonnent le monde , ils manquent si quelque chose les empêche, on est démangé, et ils sont plus que tous les autres difficiles à partager. (p69)
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p 125 ... un jardin festonné d'iris mordorés,....
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