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Critiques de Marie Mangez (110)
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Le Parfum des cendres

En règle générale, je rédige mes chroniques assez rapidement après la lecture d’un livre. Mes souvenirs sont précis, je suis mes axes de lectures…

Plus rarement, je laisse passer un peu de temps, volontairement ou non, et ma mémoire a digéré le livre, me laissant une appropriation, des sensations, des impressions plus diffuses et moins aisées à mettre en mots…

Le Parfum des cendres, premier roman de Marie Mangez, était un peu passé sous la pile des gloses à écrire, je l’avoue. Il me reste en tête toute une ambiance…



Deux personnages que tout oppose sont amenés à collaborer, à échanger des expériences, à se confronter l’un à l’autre, à s’apprivoiser… Rien de bien nouveau me direz-vous, une romance sans grande surprise me disais-je…

Eh bien, non ! Marie Mangez nous propose un roman original et sensoriel qui revisite les codes de la rencontre amoureuse et de la communication.



Sylvain est bourru, solitaire, taiseux... Il exerce le métier de thanatopracteur, une activité qui ne facilite pas les contacts… De plus, il se comporte étrangement vis à vis des corps des défunts dont il s’occupe ; naturellement, il agit avec respect et professionnalisme mais, de surcroit, il est capable de cerner leur personnalité, de comprendre leur parcours…

Alice est volubile, directe et thésarde… Le sujet de son mémoire peut surprendre, sur les pratiques autour de la mort. Pour mener à bien ses recherches, elle passe beaucoup de temps avec des professionnels de la conservation des corps… Aux côtés de Sylvain, elle est déconcertée et, très vite, curieuse de mieux le connaître.

Autour de ces deux personnages, Marie Mangez déploie le monde des odeurs, des senteurs, des parfums et, surtout, nous le fait partager, ressentir de l’intérieur. Elle nous parle aussi de surdité.

En parallèle, il y a un mystère, un traumatisme ancien et, parfois, l’autrice semble nous entraîner dans un scénario prévisible, attendu, comme un prérequis du genre et puis, non, ce ne sera pas ce que l’on croyait voir venir. J’ai beaucoup apprécié de dénouement dont je ne peux pas parler ici, ne voulant pas divulgâcher.



Ce roman me laisse un arrière-goût d’insolite, de sensoriel… Il se lit aussi avec le nez, avec les sens. Personnellement, je suis assez sensible aux odeurs et j’ai apprécié la galerie de portraits des défunts. Ici, la mort est au premier plan, sans fioritures, détaillée, objectivée. Les cadavres ne font plus peur, ne gênent pas. Tout est dit dans le titre : le parfum induit une odeur agréable et les cendres renvoient aux restes mortels, à la pénitence et au deuil.



J’avais choisi la version audio lue par Sophie Frison, qui prête sa voix en servant le texte, autant dans l’émotion que dans l’humour.



Ce premier roman est une excellente surprise !



#LeParfumdescendres #NetGalleyFrance


Lien : https://www.facebook.com/pir..
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Le Parfum des cendres

Sylvain est embaumeur, homme renfermé et taciturne, son passé l’a poussé à se recroqueviller à l’intérieur de sa coquille, sa particularité, hormis son métier, est d’avoir un odorat très développé, dont il se sert pour l’embaumement et ainsi offrir aux morts qu’ils côtoient un dernier hommage olfactif ! Alice écrit une thèse sur les thanatopracteurs, jeune femme pétillante et pleine de vie, une rencontre improbable entre ces deux personnages va avoir lieu quand cette dernière demande un stage auprès de Sylvain…Si lui reste mutique, Alice deviendra de plus en plus curieuse face à ces silences et tentera d’apprivoiser cet homme meurtri, en faisant preuve de patience et à travers la musique… Un premier roman maitrisé et réussi, un sujet qui n’est pas évident à aborder et qui peut paraître difficile à lire mais l’auteure apporte une touche de poésie, de bienveillance et même d’humour fin qui met le lecteur à l’aise. On ne peut bien sûr s’empêcher de penser au « parfum » de Süskind dont les références sont multiples, ceci dit Sylvain est loin de ressembler à Jean-Baptiste Grenouille et ses déviances de psychopathe. Un livre que je conseille donc d'accueillir en pensant aux parfums de la vie !

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Le Parfum des cendres

Partons à la découverte d'un métier méconnu : celui de thanatopracteur. Sylvain Bragonnard exerce ce métier avec un sens du devoir exemplaire. Alice, jeune étudiante décide de le suivre durant un petit bout de temps pour étudier son métier qui est le sujet de sa thèse. Elle va devoir se confronter au mutisme et au caractère brut de Sylvain, et réussir à le faire s'ouvrir au monde tout en délicatesse.

Un roman qui aiguise tous les sens grâce aux descriptions olfactives très réussies, qui rappellerait presque "le parfum" de Suskind.

Une petite pépite à lire sans modération.
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Le Parfum des cendres

Alice prépare une thèse sur les thanatopracteurs, et à cette occasion est amenée à observer quelques temps différents professionnels. le dernier en date, Sylvain Bragonard, est un homme aux méthodes de travail peu communes mais fascinantes. Si Alice est une personne gaie et particulièrement loquace, Sylvain quant à lui, est son exact opposé. du moins avec les vivants. Car en compagnie des morts, cet homme d'ordinaire si taciturne semble reprendre vie. Ce comportement intrigue la jeune femme, qui se met alors en tête d'en apprendre davantage sur son histoire personnelle. Mais Sylvain est un véritable coffre-fort, et n'a aucune envie de livrer à d'autres, et à Alice en particulier, les secrets qui le hantent.

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Je suis entrée dans ce roman avec une grande facilité, emportée par le ton et l'humour adoptés. Au fil des pages, l'intrigue autour du passé de l'embaumeur prend forme. Les souvenirs de Sylvain se dévoilent délicatement, rappelés à sa mémoire par une odeur ou une mélodie, encouragés par la fraîcheur d'Alice. Cet homme au nez si fin, est capable de reconstituer les notes subtiles d'un parfum et d'en habiller les morts, avec beaucoup de sensibilité. Cependant, il devient tragiquement anosmique dès lors qu'il revient parmi les vivants. J'ai été touchée par ce personnage, dont le passé est d'une emprise telle, qu'il l'empêche de vivre. On ressent chez lui une culpabilité profonde, dévastatrice. Au contraire, le personnage de Ju, sans cesse sur ses épaules comme un bon petit diable, m'a souvent exaspérée. Rien chez elle, de sa personnalité à son attitude, n'a éveillé la moindre empathie en moi. Heureusement, la spontanéité d'Alice agit comme une bouffée d'oxygène. Sa curiosité vis-à-vis de Sylvain pourrait paraître déplacée, si sa bienveillance et sa générosité n'étaient pas si évidentes. Elle est de ces personnes qui voient les bons côtés. de ces personnes qui sourient à la vie. de ces personnes qui peuvent guérir bien des blessures.

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Si mon intérêt pour ce roman a été assez inégal, avec une impression de longueur parfois, j'ai néanmoins beaucoup apprécié l'écriture de Marie Mangez. Tantôt âpre ou poétique, elle devient subtilement différente selon les personnages et les situations.

Le parfum des cendres met en lumière un duo aussi surprenant qu'émouvant. Alice/Sylvain. Elle la vie, lui la mort. Elle les sons, lui les odeurs. Une belle ode aux sens et à la vie.

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[Mon avis sur la version audio]

Dans son interprétation, Sophie Frison a parfaitement saisi les nuances des personnages, et exprimé avec naturel toute la poésie du texte. de sa voix claire et enthousiaste, elle a su apporter une saveur toute personnelle à cet univers de senteurs. Une excellente performance.

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Chronique sur le blog.
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Le Parfum des cendres

N°1625 - Janvier 2022



Le parfum des cendres – Marie Mangez – Finitude.



C’est une rencontre entre Sylvain Bragonard, un embaumeur, taiseux et solitaire et Alice, une doctorante pétillante et curieuse de cette pratique professionnelle et qui veut faire de ce métier le sujet de sa thèse. Sylvain a accepté sa présence à ses côtés sans trop savoir pourquoi puisqu’il ne sait pas dire non. Avant de le rencontrer, elle a déjà pris beaucoup de notes auprès de différents thanatopracteurs. Cela a été une belle rencontre entre ces deux êtres exactement contraires, autant Alice est pleine de vie et lui qui ne vit que dans la mort et avec les morts au point d’être presque constamment en marge de la société. Il leur parle et les distingue uniquement par l’odeur qu’ils dégagent. Évidemment on pense à Jean-Baptiste Grenouille du roman de Patrick Suskin (« Le parfum ») à qui il est fait référence dans le roman et c’est d’autant plus d’actualité que le virus de la covid, non content de prendre sa moisson de vies, s’attaque, temporairement parfois, notamment à l’odorat de ses victimes.

Sauf que dans le roman de Suskin, Grenouille est un assassin. Alice en vient donc à penser, devant l’étrangeté de Sylvain qu’il pourrait bien lui cacher quelque chose ! C’est une pensée furtive et néanmoins gratuite, mais cela lui traverse l’esprit et s’y imprime durablement. Est-ce pour cela qu’elle prend son rôle tellement au sérieux, au point de lui faire prendre un cuite ou d’explorer sa vie familiale et personnelle ? En tout cas elle s’attachera à briser cette cuirasse pour révéler le secret de Sylvain qui prend lui aussi ses racines dans la mort, mais dans une mort qui lui est très personnelle.

Je suis assez peu entré dans cette histoire rédigée avec des mots simples sans fioriture littéraire.
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Le Parfum des cendres

Une silhouette allongée. Une vieille apparemment endormie. Un visage apaisé. Des effluves de groseilles qui l’enveloppe. Cet incipit doux et intriguant happe le lecteur pour l’engager dans une histoire à l’opposé de l’apparente délicatesse des premières lignes.

Sylvain, thanatopracteur, taiseux, replié sur soi, côtoie bien malgré lui Alice, une jeune thésarde qui travaille sur cette profession aussi mal-connue que fascinante. De non-dits en dérobades, on comprend assez vite qu’il y a anguille sous roche. Leurs multiples rencontres permettront-elles à Alice à percer ce mystère ?

Pour originale que soit l’intrigue, ce roman ne tient malheureusement pas ses promesses. Les premières pages passées, il tourne assez vite en rond avec une redondance des scènes de soins apportés aux dépouilles, doublée d’une approche capillotractée du drame intime de Sylvain. Dommage car les pages consacrées aux parfums et aux senteurs sont d’une rare sensibilité.

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Le Parfum des cendres

1ere phrase : Bernadette était allongée, paupières fermées, les bras sagement étendus le long du corps



L’histoire

Avec cette première phrase, le lecteur plonge sans détour dans la vie de Sylvain Bragonard, trentenaire, thanatopracteur. Sylvain a un don, il est capable de voir la vie de ces morts en les respirant. Il va rencontrer Alice qui va bousculer sa vie bien établie. Passionnée de musique, elle est étudiante et boucle une thèse sur ce métier extra-ordinaire. Elle va l’accompagner, lui qui accompagne les morts. Doucement le voile va se lever sur les raisons qui ont conduit Sylvain à exercer ce métier.



Mon avis

Dans ce premier roman, Marie Mangez embarque le lecteur dans un double voyage olfactif et musical très original. Les deux personnages sont décrits avec finesse dans une écriture fluide, riche, contemporaine et déjà très personnelle pour un premier roman. Les pages défilent. Avec ce sujet très inhabituel on ne pourra pas s’empêcher de penser au Parfum de Patrick Süskind, l’auteur y fait elle-même référence, comme un clin d'œil au lecteur. Mais le récit suivra ici un chemin différent.

Le lecteur échappe aux sujets plus classiques des premiers romans, souvent autobiographiques, on espère que celui-ci ne l’est pas ! Une très belle découverte et un sujet qui ne doit pas effrayer le lecteur. Marie Mangez entre avec brio dans la catégorie des jeunes écrivains à suivre !
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Le Parfum des cendres

Si le thème choisi est assez convenu, un homme abattu par le destin qu'une rencontre fera renaître à la vie, le contexte de ce #premierroman  est plutôt original et en fait une lecture surprenante et très réussie !



Alice, une jeune femme bavarde, virevoltante,  débordante de vie, éternelle étudiante, prépare une thèse sur les thanatopracteurs. Lorsqu'elle rencontre Sylvain, elle perçoit tout de suite une personnalité différente. Il est taiseux, limite asocial et semble ne renouer avec la vie qu'en s'occupant des morts. Et il a une façon bien à lui de s'en occuper. Différente de celle des autres praticiens qu'elle a déjà pu suivre pour ses recherches. Il s'en occupe avec une délicatesse infinie et une sorte de tendresse. Il leur attribue une personnalité olfactive après les avoir humés et tous ses soins tiendront compte de ce qu'il a perçu pour restituer aux familles un corps fidèle au vivant qu'il était.

Alice va découvrir avec Sylvain un univers dont elle ignore tout et  tenter de partager ses références musicales avec lui, car impossible pour elle de se passer de musique...



Elle comprend vite que le comportement de Sylvain cache un secret et avec patience et obstination, en dépit de ses rejets réguliers, elle va tenter de lever les barrages qui maintiennent Sylvain dans une forme d'absence de vie et tenter de le ramener du côté des vivants.



Alternant un vocabulaire riche, précis voire poétique dès qu'elle aborde l'univers des parfums et le métier de Sylvain, l'autrice change de registre pour traduire la gouaille d'Alice qui dit ce qu'elle pense sans s'embarasser des conventions. Elle va jusqu'à utiliser un langage plus grossier pour un autre personnage au un rôle important. Une fois passée la surprise lors des premiers changements de registre, il m'a semblé que cela donnait une couleur et un rythme aux passages concernés plutôt réalistes.

J'ai écouté la version audio de ce roman lu avec beaucoup de talent,  de fraîcheur et de vivacité par Sophie Frison. Mon mari, qui l'a écouté aussi, a apprécié ce roman autant que moi !

Et si vous le lisez, vous serez surpris par la fin, loin du fil blanc imaginé ...



Ce roman, avec la description des gestes et la douceur de Sylvain lorsqu'il s'occupe des morts m'a remis en mémoire un film japonais vu il y a quelques années, sur un jeune musicien reconverti un peu par hasard dans ce métier de thanatopracteur. Lui aussi s'occupait des morts avec un respect et une tendresse infinie, de ses gestes naissait une véritable ode à la vie.( Departures, titre original Okuribito,  2008) Ce film a d'ailleurs contribué à restaurer l'image de ce métier tabou au Japon. Le souvenir de certaines images se mêlaient dans mon esprit à l'écoute de ce roman qui convoque les sens en un festival d'odeurs et de sons...

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Le Parfum des cendres

Le Parfum des cendres de Marie Mangez, magnifiquement lu par Sophie Frison. Sylvain exerce la mystérieuse profession d'embaumeur et est capable à partir d'une simple odeur de cerner n'importe quelle personnalité. Son chemin va croiser celui d'Alice une jeune thésarde qui se passionne pour le métier d'embaumeur. Une intense complicité va alors naitre entre eux et ouvrir un chapitre imprévu de leur vie ! Un livre addictif, un page turner!
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Le Parfum des cendres

L’auteure nous offre une histoire improbable, mais c’est bien le rôle du romancier de laisser aller un imaginaire qui sera offert en partage au lecteur, ce qui est le cas ici.

Sylvain Bragonard thanatopracteur est pourvu d’un nez absolu dont il se sert pour nous décrire son ressenti olfactif à chacune de ses interventions. Alice qui prépare une thèse sur les thanatopracteurs l’accompagne dans son travail et constate qu’il est difficile de communiquer avec lui, il répond à peine à ses questions et son attitude la rend perplexe quant à l’avenir de leur relation.

Un événement datant d’une quinzaine d’année, survenu sur la route de Grasse semble avoir été le déclencheur du comportement taciturne et taiseux de Sylvain. Une odeur de pneus brûlés s’invite parfois parmi les fragrances délicates évoquées lors de ses embaumements sans qu’on en soupçonne encore la signification ainsi qu’une odeur de muscade qui elle est parfaitement associée à « Ju », une femme qu’il a connu, qui le surnommait son « picasso du nez » et qui usait à son égard d’un langage brut à l’humour douteux.

L’attitude de Sylvain à l’anniversaire de sa sœur Aude confirme, qu’outre son désintérêt pour le moelleux au chocolat de sa mère Eliane, c’est bien le décès de « ju » qui l’a conduit à sa prostration maladive et que la seule exception à son mutisme a lieu lors des descriptions détaillées des odeurs qu’il perçoit au contact des corps de ses clients.

Seul chez lui, Sylvain s’autoflagelle en buvant du vinaigre, espérant ainsi, effacer, anesthésier ses souvenirs douloureux et tout ce qui l’a contaminé aux contact du monde des vivants auquel il n’aspire plus.

La musique adoucissant les mœurs, c’est la voie qu’Alice emprunte pour tenter de dérider Sylvain lors de leurs déplacements en voiture et elle y parvient progressivement, sa ténacité parvenant finalement à briser la carapace que Sylvain avait dressée autour de lui, en particulier en le sensibilisant à cet art qu’il associera désormais aux parfums dans le ressenti de son activité.

L’humour estimé un peu primaire du début enrobe agréablement la narration et culmine avec l’irruption de « ju » et de ses réflexions tonitruantes surgissant du passé dans la mémoire de Sylvain et rédigées phonétiquement pour en renforcer la portée. La révélation de l’anosmie sélective frappant sylvain, consécutive à son accident explique enfin son comportement et les bienfaits de l’intervention d’Alice clôturent une histoire bien ficelée et agréable à lire.
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Le Parfum des cendres

J'ai tout de suite été aspirée dans cette histoire.

Les histoires d'odeurs, ou chaque senteur peut être décortiquée avec des mots, ça me laisse toujours totalement pantoise. Je trouve ça magique d'être capable de décrire ce que perçoit l'odorat.

Mais trop souvent, j'ai pensé au roman lu cette été : Arroser l'eau des fleurs. C'est le même genre de construction, un personnage cabossé par la vie qui va se reconstruire grâce à une rencontre, mais l'origine de son mal n'est pas révélé immédiatement, c'est dilué au fur et a mesure des chapitres.

Donc c'est sympa, mais j'ai trop eu l'impression d'avoir déjà entendu cela avant.

Et j'ai aussi eu un soucis avec la voix de la lectrice : j'avais beaucoup de mal à distinguée quand c'était le personnage principale féminin qui parlait, au milieu du reste du récit. Il n'y avait pas assez de différence dans les modulations, les intonations. Et il m'est arrivé d'avoir un moment d'incompréhension
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Le Parfum des cendres

Premier roman sur la thanatopraxie profondément humain et vivant. Sylvain, thanatopracteur, vit sous cloche depuis une horrible tragédie qui a affecté sa vie entière, à tel point qu'il essaie d'étouffer la vie en lui, de devenir progressivement aussi insensible et sans attaches comme les morts dont il s'occupe. Mais le flux de la vie est beaucoup plus fort que le Styx des remords et de la culpabilité que s'inflige Sylvain. La mort et surtout la vie sont traitées ici avec délicatesse et originalité, autour d'un duo de deux personnes au parcours de vie atypiques et aux multiples méandres : Sylvain, nez exceptionnel, qui hume les morts afin de mieux les embaumer et leur apporter un supplément d'âme, réconfort pour les familles, l'entourage; Alice, thésarde, toujours joyeuse, à la bonne humeur quelque peu forcée... Quel grand secret cache Sylvain, Alice va-t-elle réussir à le percer à jour, briser cette carapace et créer un nouveau paysage sensoriel ? A découvrir !
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Le Parfum des cendres

Même si, après avoir lu la 4e de couverture, j’avoue avoir eu la réaction suivante : « Oh la la, un thanatopracteur !!! Oh non, je peux pas lire ça, ça va être déprimant » et même un peu celle-ci : « Ah non, au secours, pas encore un livre sur la mort !!! ». Je vous arrête tout de suite, et vous assure que j’ai beaucoup ri (même si l’humour est parfois grinçant, les réparties sont souvent très marrantes) en lisant « Le parfum des cendres », et j’ai eu du mal à me détacher de ma lecture grâce à deux personnages principaux hauts en couleurs !



Elle, c’est Alice. C’est une fille bavarde, expansive et pleine d’énergie. Elle a presque 30 ans (ou déjà, je ne sais plus), mais elle continue une thèse car elle cherche sa voie. Pour se faire, elle va faire des stages de quelques mois chez des thanatopracteurs. [Alors lorsqu’elle arrive pour son stage chez Sylvain Bragonard, un thanatopracteur complètement mutique, et qui a l’air agacé par sa présence, Alice va essayer de voir si c’est une façade ou s’il est toujours comme ça. ] Et cette fois-ci, elle est très intriguée par Sylvain Bragonard. Il est plutôt jeune, mais complètement mutique. Il embellit les morts, mais il a une gestuelle très particulière, car en plus de les toucher, il « hume » les défunts. Alice, intriguée par ce comportement étrange, va essayer d’en savoir plus sur lui, sur sa vie, et sur ce qui l’a amené à faire ce métier…



C’est aussi un livre qui fait titiller les sens, surtout, l’odorat et l’ouïe, mais pas que.

Et comme annoncé dans le titre, il y a des clins d’oeil au livre « Le parfum » de Suskind.

L’écriture est très habile, je trouve, avec beaucoup d’implications du lecteur. J’ai adoré la façon dont l’autrice nous mène en bateau, de temps en temps, pour nous montrer un élément auquel on ne s’attend pas du tout. Il y a des répliques savoureuses !

C’est très réussi ! Un coup de coeur pour moi !

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Le Parfum des cendres

Sylvain Bragonard a le pouvoir de cerner n'importe quelle personnalité grâce à de simples senteurs, il exerce ce don quotidiennement dans son métier d'embaumeur, il est capable, par son analyse des parfums de dresser le portrait des morts dont il prend soin. C'est un homme de trente-sept ans taiseux et bourru qui est plus à l'aise dans le monde des morts que dans celui des vivants. Tout le contraire d'Alice une jeune femme qui a choisi les thanatopracteurs comme sujet de thèse. Au contact de Sylvain, qu'elle surnomme le Picasso du nez, elle va découvrir le monde des odeurs et tenter de percer le mystère de cet homme qui s'est réfugié dans ce métier depuis un accident qui a bouleversé sa vie quinze ans plus tôt.



Ce roman mérite la prime de l'originalité. L'auteure a eu l'audace de mettre en scène un embaumeur et a réussi l'exploit de nous offrir un roman d'une absolue beauté, d'une grande poésie. Elle dépeint un artiste qui traite les corps avec respect et délicatesse, le roman est centré sur la personnalité et l'histoire de Sylvain, un homme raide et solitaire que la rencontre avec Alice, pétillante et curieuse, va libérer d'un secret qui lui pèse depuis des années. Ce roman n'est absolument pas sombre, les morts sur lesquels Sylvain exerce son art ne sont que des corps, l'auteure ne s'étale jamais sur leur vie, sur les circonstances de leur mort. Leurs familles ne sont évoquées que pour décrire leurs réactions reconnaissantes face au travail effectué par Sylvain.



L'écriture est sensorielle et fluide, le ton est juste, la narration efficace nous met face à un secret complètement imprévisible. Il n'y a rien de macabre dans ce délicieux roman, il serait dommage que son sujet fasse fuir les lecteurs. Un premier roman audacieux et très bien maîtrisé.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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Le Parfum des cendres

C'est difficile de décrire les parfums et leur monde. Mission réussie pour l'auteure de ce premier roman. L'émotion qui animé les parfumeurs est parfaitement retranscrite, l'écriture est vive et poétique. Une seule dissonance : les passages durant lesquels elle fait parler Ju', l'un des personnages. Mais qui, à 20 ans, parle comme ça ?!
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Le Parfum des cendres

Pour moi c’est une très belle découverte de la rentrée littéraire. Mon libraire m’a mis ce premier roman dans les mains et je l’en remercie.

Ce livre est audacieux, intéressant, original et même atypique !

Les thèmes abordés sont « lourds » mais le style pas du tout. L’écriture est parfois même très poétique.

Certes on le relie au Parfum de Suskind (l’auteur y fait même référence) mais sous un angle contemporain, et moins sanglant.

Ce livre sent bon, enivre et reste en mémoire….
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Le Parfum des cendres

Sylvain Bragonard exerce un métier peu conventionnel, mais pourtant essentiel, celui de thanatopracteur : pour quelques heures, il redonne aux morts un sursaut de vie. Pour cela, inutile de se fier à une photo donnée par la famille, Sylvain possède une méthode bien à lui : Il renifle les cadavres, et par les odeurs qui s’en dégagent, il parvient à reconstituer leur personnalité. Un vrai don pour ce Bragonard, qui, a une lettre près, suivait les traces d’un parfumeur bien connu. D’ailleurs, parfumeur était bien la carrière que Sylvain envisageait avant… un terrible drame personnel. Taiseux, taciturne, peu sociable, le Bragonard est un animal triste qui préfère la compagnie des morts à celle des vivants. Mort, il l’est d’ailleurs un peu, métaphoriquement j’entends. Il n’y a véritablement que ses horribles habitudes alimentaires qui provoquent suffisamment de secousses pour que son corps réagisse encore un peu. Alors, quand Alice entre dans sa vie, c’est comme un tremblement de terre de force 8 sur l’échelle de Richter. Alice écrit une thèse sur les thanatopracteurs, elle tutoie ceux qui côtoient la mort, mais elle est bien vivante. Solaire, drôle, pleine de vie, Alice est tout l’inverse de Sylvain. Son premier objectif est de lui arracher un sourire (et ça, ce n’est pas gagné…) et de percer à jour le secret de cet embaumeur cadavérique, suceur compulsif de bonbons à la menthe, force 8 !



« Le parfum des cendres » appelle tous les sens, et pas seulement ceux liés aux corps en décomposition : c’est la grande force de ce roman. À travers les odeurs, ce sont des vies entières qui apparaissent sous nos yeux. Sous ses airs grincheux, Sylvain est un véritable poète des sens. Il ne voit pas les existences fauchées, il en devine la beauté avant qu’elles se soient définitivement arrêtées. La puissance de ces odeurs ouvre grand les champs des possibles de l’imagination et grâce à Sylvain, le lecteur est en mesure de sentir, puis de ressentir. Marie Mangez utilise une précision redoutable pour décrire les parfums afin de permettre cette transmission olfactive nécessaire pour pénétrer l’univers de Bragonard. Il faut avouer que le début du récit m’a laissée perplexe… et si cette lecture ne s’était pas faite en audio, sans doute aurais-je abandonné. Encore une fois, la lecture audio a tout changé. La voix de Sophie Frison éclaire ce texte de son dynamisme et de sa jovialité. Sophie Frison a l’enthousiasme communicatif, c’est le moins que l’on puisse dire ! On sent qu’elle a pris un plaisir immense à lire cette histoire et lui a donné toute l’émotion qu’elle mérite, parfois tragique, parfois drôle. Un vrai talent d’actrice puisqu’il lui faut ici naviguer entre la voix de Sylvain, et celle d’Alice, deux personnalités que tout oppose, deux voix singulièrement différentes. Cette alternance, très réussie, suscite des moments de rire, des instants de tendresse, et parfois, l’apparition d’une boule d’angoisse au fond de l’estomac. Qu’a donc vécu Sylvain pour s’empêcher à ce point de vivre ? Comment parvenir à lui faire comprendre qu’il existe encore de belles choses à expérimenter ? Alice s’y emploie à grand renfort de musique qu’elle fait hurler dans le camion mortuaire, Sophie Frison l’accompagne dans cette mission « sauver Sylvain » en y mettant un vrai cœur à l’ouvrage, comme si, sans se connaître, ces deux femmes avaient un même but. Sans doute est-ce là toute la magie des versions audio… faire prendre conscience que les mots ont une âme, qu’ils ne noircissent pas seulement les pages, mais qu’ils sont aussi vivants.



« Le parfum des cendres » fait revivre de façon tendre et sans tire-larme les existences des morts en focalisant sur ce thanatopracteur bien en vie, mais dévasté de l’intérieur. Tous les sens du lecteur sont continuellement maintenus en alerte. Les petits intermèdes musicaux proposés dans la version audio accentuent la musicalité des mots. Et l’ardeur de la lectrice est contagieuse. Une très belle expérience à tenter.


Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Le Parfum des cendres

J'ai découvert et sollicité le texte par hasard, le titre m'a interrogé et j'ai plongé dans l'écoute, emportée par la voix agréable et profonde de Sophie Frison et par cette lecture apaisante . (Merci Audiolib et NetGalley)

D'abord surprise par l'immersion dans l'univers de la mort avec l'évocation du métier de thanatopracteur, je suis entré dans l'univers de Sylvain, un thanatopracteur mutique et la narration que fait Alice de ce métier, une thésarde en observation dans le milieu funéraire, m'a envouté. Que de sens en éveil dans ces descriptions ! Que de joliesses pour réparer les défunts. Ce roman transforme le laid, les cadavres, la mort en beauté, en poésie.

Le roman s'inspire explicitement du roman de Süsking,..

https://passeuredelivres.over-blog.com/2022/02/le-parfum-des-cendres-marie-mangez-lu-par-sophie-frison-audiolib.html
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Le Parfum des cendres

La rencontre improbable entre un thanatopracteur bourru et une étudiante rayonnante



Un superbe roman 😍



Drôle, émouvant, des dialogues parfaits, une très belle découverte !



La voix de la lectrice est douce, très agréable et donne merveilleusement vie aux personnages.



Sylvain est un Jean-Baptiste Grenouille moderne, qui a un nez hors du commun, sauf qu'il ne l'exploite absolument pas, passant sa vie au milieu des cadavres et des morgues. Il a l'air mort lui aussi, tellement toute joie a disparu de sa personne. Alice, jeune thésarde qui s'intéresse au métier d'embaumeur des morts va le sortir de sa léthargie et une belle relation va se nouer entre ces deux-là.



Quelques longueurs car beaucoup de parfums décrits très précisément mais une super chouette écoute dans l'ensemble et un sujet très original. Je recommande chaudement !
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Le Parfum des cendres

« Phantosmie, disaient les savants docteurs. Des odeurs fantômes, qui dans l’ombre rôdaient à l’intérieur de lui, toujours prêtes à sortir du néant et à lui susurrer dans les narines leurs rengaines entêtantes. Cauchemars odorants, corps volatiles ressurgis d’outre-tombe pour envelopper Sylvain et son nez de leurs bras invisibles, jusqu’à l’étouffement.



J’ai choisi de vous parler de ce premier roman, non pas pour son intrigue, ni son style mais parce que l’auteur, Marie Mangez, y fait un traitement des sens très intéressant. Elle y dépeint à travers son personnage, Sylvain Bragonard. à l’aura abstraite, enfermé dans un paysage mental sombre, étrange qui, vous l’aurez compris, cache un secret, une perception du monde des odeurs très esthétique.



Cet homme énigmatique a très peu de lien avec les vivants, de par son métier (embaumeur) mais également le mystère qu’il cache. Une odeur de pneus brûlés obsédante, envahissante va transformer son cerveau en cendres.

Débarque dans sa vie, cette thésarde habitée d’une gaieté permanente, « concentré de la vie en pastille », qui va l’observer, l’assaillir de questions, le noyer de musique, et va se confronter à son univers, percer son mystère.

L’éphémère Alice va observer Sylvain et lui faire porter un regard sur le monde des vivants. Elle va de par cette rencontre lui faire appréhender ces sens qu’il ne connaît pas.

Un petit bonus pour la couverture !

En bref, une lecture agréable d’un dimanche matin sous la couette.


Lien : https://blogdelecturelepetit..
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