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Critiques de Marie Mangez (110)
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Le Parfum des cendres

Sylvain s’occupe de femmes et d’hommes, après leurs morts, il est embaumeur. Alice fait un Doctorat et elle s’intéresse à ce métier de

thanatopracteur aussi étrange qu’indispensable .Sylvain est un homme bourru et qui parle peu . Il semble n’être bien qu’avec lui-même et en compagnie des morts. Grâce aux odeurs de ceux-ci, il arrive à déceler leurs parcours de vie et à en faire leurs portaits. Ces senteurs, Alice n’arrive pas à les percevoir, ce qui rend le mystère qui plane autour de cet homme stupéfiant de capacité, de sensibilité avec ceux qui ne sont plus ,encore plus captivant !

Subjuguée par Sylvain. Alice va peu à peu réussir à l’apprivoiser en partageant sa passion pour la musique en écoutant du Cloclo, du ABBA , et d’autres musiques plus éclectiques pour enfin découvrir ce qu’il cache à tous.

Ce livre est passionnant, au-delà du huis clos entre ces deux êtres, il y a des histoires de vie qui se croisent et l’on passe du monde du vivant à celui du silence d’une manière fluide et naturelle.

Le livre est passionnant, on ne peut le quitter facilement.



C’est un très beau coup de cœur ❤️



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Le Parfum des cendres

Alice, c'est une bavarde, passionnée de musique et qui prépare une thèse sur... les thanatopracteurs. Pourquoi ? Elle-même ne sait pas tellement. Elle a suivi plusieurs embaumeurs jusqu'au moment où vient le tour de Sylvain Bragonard. Presque mutique, visiblement plus à l'aise avec les morts qu'avec les vivants et qui a la faculté de cerner la personnalité de ses "clients" à travers leur odeur.

Parce que les différentes senteurs, odeurs, parfums, fragrances font partie intégrante de la vie de Sylvain. Il dresse à son envahissante accompagnatrice les portraits de celles et ceux qui passent sous ses pinceaux : l'acidité de la groseille, la pureté des pétales de cerisier... et c'est quand il décrypte les odeurs que Sylvain prend vie. Il est une énigme que veut absolument résoudre Alice : il a un secret, elle en est sûre.



Le Parfum des Cendres, c'est un voyage aux mille senteurs, un aperçu doux et poétique de ce métier au mieux inconnu, au pire incompris. C'est aussi le récit de la perte, du manque, du renouveau. On ne peut pas rester de marbre face à ces différents portraits et les relations entre les personnages. Comme l'odeur de la muscade, ce roman continue à nous suivre même une fois la dernière page tournée.
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Le Parfum des cendres

Nous suivons l'histoire d'un thanatopracteur, Sylvain, quo accueille en stage une certaine Alice.

Elle a une thèse à réaliser et pour se faire elle doit observer plusieurs mois durant le travail qu'effectue Sylvain.



Avant d'être embaumeur il souhaitait devenir parfumeur, il a toujours eu le nez pour sentir et capter toutes les odeurs, mais un drame survenu il a tout abandonné.



C'est une homme solitaire, coupé de tout et de tout le monde, qui a un mode de vie assez étrange et une alimentation quelque peu étonnante.



Je suis extrêmement fan du livre Le parfum de Patrick Suskind, et j'ai eu avec ce livre la de lire un remake à la française.



C'est un bon livre tout de même je ne le dénigre aucunement mais il n'a pas été en profondeur j'ai eu l'impression de toujours survoler aussi bien le métier que la vie de Sylvain.
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Le Parfum des cendres

Pour les besoins de sa thèse Alice suit le quotidien de thanatopracteurs. Étrange métier que celui de rendre un visage décent aux morts avant de leur dire adieu, un métier méconnu, moqué et pourtant tellement utile. C’est ainsi qu’elle se retrouve chez Sylvain, un passionné de son métier mais un grand taiseux, un solitaire fracassé par un drame survenu 15 ans plus tôt qui l’a définitivement coupé du vivant. Ce n’est qu’auprès des corps sans vie qu’il se sent revivre, son nez exceptionnel reconstituant dans les effluves de ces corps la trame de leur existence. Alors que l’une va se rapprocher de la mort, l’apprivoiser et apprendre à ne plus la craindre, l’autre va au contact d’Alice se réconcilier peu à peu avec la vie.

C’est un roman bien original que celui ci. Un très beau voyage au pays des sens, faisant la part belle à l’odorat, au travers du don exceptionnel de sylvain’, au toucher plein de délicatesse quand il rend leur dignité à ces corps malmenés par la mort, mais aussi à l’ouïe au travers de la musique qui peu à peu le ramènera vers le monde des vivants. C’est fluide et le style est enlevé mais à vrai dire je n’ai pas été complètement séduite par cette belle histoire. Peut être était elle un peu trop convenue ou ses personnages un peu trop caricaturaux? J’ai passé un bon moment mais je n’en garderai pas un souvenir impérissable. On est quand même bien loin du « Parfum » de Suskind auquel je l’ai souvent vu comparé.
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Le Parfum des cendres

« Ici un fragment de citronnelle, un effluve de camomille, de la cardamome, une pincée de badiane. Là du muguet, de la coriandre ou du bois de rose, des notes de sauge ou de lavande, acajou et églantine, ou encore cuir de chèvre et pain grillé, plastique neuf et mousse de chêne, parfois framboise et terreau frais. »



Sylvain, thanatopracteur, appréhende une personnalité grâce à son don, il hume les parfums des corps. Les senteurs sont variées : florales, puissantes, sensuelles, enivrantes, gourmandes. Que ce soit les vivants ou que ce soit les morts, Sylvain sent tout ce qui lui passe sous le nez. Quand Alice s’intéresse à la profession de l’homme, elle trouve sa façon de faire très particulière. En bousculant le quotidien de Sylvain, elle comprend que celui-ci cache quelque chose. La rencontre des deux est une explosion de fragrances.



« Depuis lors, son nez errait dans le vide atmosphérique, pauvre appendice isolé et stérile, privé de connexion avec son cerveau dont il constituait jadis, tout à la fois, la proue, la boussole et le radar ; et dans ce cerveau amputé de son radar, dans cette prison mentale flottaient, elles aussi condamnées à perpétuité, toutes les odeurs emmagasinées au cours des vingt-deux ans de sa présence au monde. »



Quelle surprise ! Le parfum des cendres est le style de roman que j’affectionne beaucoup. En effet, tous les sens sont en éveil pendant la lecture, impossible d’être insensible. Marie Mangez m’a immergé dans un lieu qui n’est pas des plus joyeux, je vous l’accorde, mais avec ses descriptions olfactives elle le rend tellement vivant et beau à lire que les pages défilent. Alice si pétillante. Sylvain si morne. Les deux forment un duo qui fonctionne vraiment bien.

Un premier roman sensoriel qui ne pouvait que m’attirer à lui. Ce rapport aux corps, aux morts se mêlant à nos sens, il ne pouvait en être autrement en étant soignante. Observer, sentir, toucher et se raconter leurs histoires.



http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2022/05/31/39498669.html
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Le Parfum des cendres

Marie Mangez - Le Parfum des Cendres



Sylvain est thanatopracteur. Il s'occupe de redonner un peu de vie à ces corps abîmés par la mort.

Il le fait avec douceur, délicatesse et finesse, en définissant et en attribuant à chacun d'entre eux, un parfum de fleurs, de fruits, d'arbres, d'épices...

Mais dès que Sylvain interrompt son travail et sort de son laboratoire, il se ferme. Il refuse le contact avec le monde extérieur, devenant hermétique à tout ce qui l'entoure et se passe autour de lui.

Pour quelle raison est-il aussi solitaire, taiseux ?

Alice, éternelle étudiante, veut en savoir plus sur ce métier et demande à suivre Sylvain au jour le jour.

Elle l'observe, scrute ses moindres faits et gestes, voulant connaitre les raisons qui l'ont conduit à exercer un tel métier à son âge. Elle veut percer le mystère qui l'entoure.



L'expérience de la perte d'un proche, d'un être aimé est un cap difficile à passer. Mais il peut arriver aussi que l'on doive faire le deuil d'un membre, d'un sens ou d'une compétence.

Il peut y avoir beaucoup de choses dont on doit faire le deuil et dont on ne parle jamais assez.

Accepter qu'on ne peut plus faire quelque chose (marcher par exemple) et adapter sa vie en fonction de cela (utiliser un fauteuil roulant, modifier son logement...) est un exercice aussi difficile que de faire le deuil d'une personne...



" Sylvain ne s'entendait pas avec les vivants. Il ne pouvait établir avec eux la même complicité, ressentir à leur égard la même affection qu'envers ces dépouilles vaguement nauséabondes étalées sur la table de préparation. Un fossé le séparait d'eux : le fossé entre la vie et la mort."

p 10



"L'ouverture de la housse, c'était toujours un moment spécial. On ne savait jamais exactement à quoi s'attendre. Instant Kinder surprise".

p 11



"Je me sens trop vivante pour ne pas être passionnée par la mort, Monsieur Bragonard. Comme beaucoup de personnes, non ? (...)

Et vous, Sylvain, qu'est-ce qui vous intéresse dans la mort ?

Silence profond. Il semblait sincèrement réfléchir à la question.

"La vie,

- la vie ?..."

Il opina, l'oeil intense et trouble, termina son Perrier cul-sec, et de nouveau la boucla."

p 29



"Oui c'est dans cet univers des plus triviaux, l'univers de la mort, que surgissait soudain tout un monde de parfums, sensuel et vibrant, crée par une voix dont les accents s'adoucissaient au contact de ces particules olfactives jaillies du néant.

A leur contact, la voix bourrue et sèche de l'embaumeur devenait enveloppante comme celle d'un conteur et Alice se laissait bercer, transporter par ce son grâce auquel, sous leurs yeux, les chairs figées reprenaient couleur et vie."

p 77



(...) embaumement et parfum. Deux mots liés dans leur essence : c'est aux rituels d'embaumement que le parfum devait sa maternité. Les hommes avaient commencé par parfumer leurs morts, avant d'embaumer les vivants."

p 125



"Tout ça, dans le fond, c'était une histoire de perte de sens, et c'est par cette perte de sens qu'elle, Alice, avait finalement trouvé le sien. Une affaire d'Ephémère... oui, c'était ça."

p 202



"(...) le choc, en rompant les fils qui l'attachaient au monde extérieur, avait également sectionné le lien qui maintenait Sylvain à son enveloppe corporelle, son propre corps lui était plus étranger que ceux des cadavres qu'il manipulait toute la journée."

p 225



Cette lecture stimule tous les sens. On lève le nez pour sentir les odeurs que Sylvain évoque ; on salive à l'évocation des mets qu'il aime à cuisiner.

Ce roman est à la fois glaçant par l'évocation des gestes de l'embaumeur mais aussi plein de joie de vivre et d'enthousiasme.

La vivacité d'Alice, avec sa musique et ses playlists éclectiques, nous ramène rapidement vers la vie et l'optimisme.



Un premier roman sur la résilience, qui percute et dont on ne sort pas indemne !

Encore une belle découverte des 68 premières fois !
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Le Parfum des cendres

❝ Le coup d’œil est souvent trompeur, pas le coup de nez. N’ayez pas peur de reconnaître franchement les conclusions de votre olfaction. Cela évitera bien des massacres, des controverses et des conversations inutiles, des vies ruinées par l’ennui, l’asphyxie, l’envie. Je ne connais pas d’autre grâce que celle d’être nez.❞

Philippe Sollers, Passion fixe



❝ Bernadette était allongée, paupières fermées, les bras sagement étendus le long du corps. Au cœur de ses joues sillonnées de rides, légèrement affaissées, on distinguait le creux des fossettes, centres névralgiques d’un visage encore animé par des années de sourire. Visage arborant désormais une expression sereine — Bernadette attendait que l’on s’occupe d’elle, remettant placidement son enveloppe charnelle aux soins d’autres mains que les siennes.

Sylvain la contempla avec tendresse. D’un mouvement délicat, le pinceau alla caresser les lèvres de la vieille femme, une caresse minutieuse et colorante. Rouge grenat. Teinte identique à celle du tailleur que la famille avait préparé pour elle.❞



Ainsi s'ouvre Le Parfum des cendres de Marie Mangez. Pour son premier roman, l'autrice a choisi de s’intéresser à un jeune homme et à sa profession aussi peu banale que méconnue. Thanatopracteur. Sylvain Bragonard (clin d’œil à la Maison Fragonard, parfumerie fondée par Eugène Fuchs ?) est thanatopracteur, mais pas un thanatopracteur comme les autres. Sylvain a un nez, voyez-vous. Il hume les morts et leur offre, pour dernier hommage, l’embaumement qui raconte le mieux la personne qu’ils étaient de leur vivant. On pense bien sûr au Parfum de Patrick Süskind — Marie Mangez glisse d’ailleurs des allusions au fabuleux odorat de Jean-Baptiste Grenouille qui, lui, n’avait cure de l'enveloppe charnelle et de son apparence. On pense aussi à l'excellente série Six Feet Under qui a fait les beaux jours d'HBO cinq ans durant, elle aussi citée par l’autrice.



Sans surprise, les meilleurs passages de ce roman atypique sont ceux où Sylvain brosse le portrait subtil, tout en sensibilité olfactive, des morts que ce nouvel Anubis magnifie. Voilà comment il nous présente Bernadette :



❝ Ça lui allait bien, cette couleur au parfum de groseille. Sylvain écarquilla les narines, son regard glissa le long de la petite bouche ronde et encore charnue, séductrice, encadrée de plis amers que venaient contrebalancer, un peu plus loin, les deux fossettes rieuses. Et puis, au bout de ses doigts déformés par l’arthrose, ultime coquetterie, une dentelle de vernis écaillé… Groseille, oui. C’était bien ça. Cette fragrance piquante et fruitée. Une bille écarlate qui éclate en jus acide, très acide sous ses dehors pimpants, pas du genre à enrober le palais de douceur sucrée, la groseille, plutôt du genre à le picoter délicieusement – avec, de temps à autre, l’éclair d’amertume des minuscules grains qui cèdent sous la dent.❞



ou Giselle :



❝ parfum chaleureux et végétal, la lourde et capiteuse puissance du patchouli sur ces bras massifs, plutôt flasques, bardés d'hématomes, des bras faits pour serrer — éventuellement pour étouffer — et pour s'agiter avec expressivité... Une drama queen à l'orientale, le patchouli, fragrance liquoreuse, séductrice et entière, qu'on aime ou qu'on déteste, une note de fond, facilement entêtante, avec une tendance notoire à s'incruster. Et puis aussi, en humant bien, quelque chose d'autre... quelque chose de plus tendre et léger, une note de tête, aérienne, fragile : le lilas. Et ce n'était pas un mélange parfaitement harmonieux, non, le lilas et le patchouli, l'accord était risqué et parfois dissonant, comme une guerre que l'un et l'autre se menaient au cœur de Giselle. Souvent à l'avantage du patchouli, qui écrasait tout, mais le lilas résistait, il surgissait brièvement puis se faisait de nouveau engloutir, et l'ensemble formait malgré tout un semblant de cohérence, une odeur poudrée, vibrante, très effective, nimbée de naïve coquetterie.❞



ou encore ce long vieillard maigre aux joues creuses qui sent :



❝ [...] du vieux journal et de la bergamote. [...] Du vieux journal [...›] Quand le papier jaunit et commence à s'émietter, vous savez... ça dégage un genre d'odeur suave et humide, très légèrement plus sucrée que les vieux bouquins mais c'est la même famille, la cellulose en décomposition, c'est très fin et dé"lichât, cette odeur, léger comme la poussière et dense à la fois... ❞



Chez ce taiseux, ce lyrisme soudain à de quoi étonner. En tout cas, il captive Alice, jeune thésarde venue observer Sylvain dans le cadre de ses recherches en anthropologie. Des thanatopracteurs elle en a rencontré d’autres avant lui, mais celui-ci... celui-ci l’intrigue, sa manière de travailler... son mutisme... Il cache quelque chose que cette curieuse impénitente, prompte à mettre les pieds dans le plat, se fait fort de découvrir. Et Alice intrigue tout autant Sylvain :



❝ Qu'est-ce que ça cachait, cette gaieté permanente, il se le demandait, une fille comme ça, on aurait dit qu'elle surajoutait de la vie partout comme on noie sous le sel et les épices un plat trop fade,❞



Sylvain et Alice. Alice et Sylvain. L’un est taiseux, l’autre volubile, très volubile. L’un est solitaire, l’autre envahissante, très envahissante. L’un est rugueux, replié sur lui-même, l’autre spontanée (comprenez limite sans-gêne), pétillante, et bien décidée à fendre l’armure de cet homme taciturne pour lequel on se prend d'affection tant on pressent qu'il a laissé derrière lui sa propre vie. Que lui est-il arrivé ? Quel événement en est la cause ?

Difficile de trouver deux êtres plus dissemblables. Les opposer est un procédé convenu qui, poussé ici méthodiquement jusque dans les moindres détails, manque de finesse, c'est certain. Pourtant aussi mal assorti soit-il le duo qu’ils forment fonctionne bien et on pardonne son côté caricatural. Il est intéressant de voir comment petit à petit la virevoltante Alice apprivoise Sylvain, l’amenant avec toute la douceur brusque dont elle est capable à lui livrer des bribes de son passé qu’il remonte jusqu’à ce jour de juillet au parfum de cendres, quinze ans auparavant.



❝ Sylvain ne s’entendait pas avec les vivants. Il ne pouvait établir avec eux la même complicité, ressentir à leur égard la même affection qu’envers ces dépouilles vaguement nauséabondes étalées sur la table de préparation. Un fossé le séparait d’eux : le fossé entre la mort et la vie. Ce que ressentaient les macchabées, il le comprenait, et eux semblaient le comprendre aussi, bien mieux qu’aucun vivant. Leur monde à eux, le monde des vivants, Sylvain Bragonard l’avait quitté, sur la route de Grasse, le 21 juillet, il y a quinze ans.❞



La clef de l’énigme est là qui explique pourquoi Sylvain, après avoir suivi de brillantes études de chimie qui le destinaient à devenir nez chez un grand parfumeur, a tout laissé tomber du jour au lendemain pour devenir thanatopracteur et quitter le côté des vivants pour celui des morts.



De nombreuses variations de style (familier voire gouailleur, paroles de chanson, registre plus soutenu entre autres) créent un rythme dans un roman où, il faut bien le dire, il ne se passe pas grand chose. L'écriture de Marie Mangez n’est jamais aussi juste que lorsqu’elle évoque l’univers sensoriel des odeurs et des sons. C'est particulièrement réussi



❝ Oui, c’est dans cet univers des plus triviaux, l’univers de la mort, que surgissait soudain tout un monde de parfums, sensuel et vibrant, créé par une voix dont les accents s’adoucissaient au contact de ces particules olfactives jaillies du néant. À leur contact la voix bourrue et sèche de l’embaumeur devenait enveloppante comme celle d’un conteur et Alice se laissait bercer, transporter par ce son grâce auquel, sous leurs yeux, les chairs figées reprenaient couleur et vie.❞



et, comme Alice, on se laisse volontiers bercer. Par contre, l'écriture peine à me convaincre dès qu'elle s'éloigne de cet univers-là. Les dialogues, par exemple, sont empreints d'une vulgarité répétitive loin d’être toujours indispensable, me semble-t-il.



Roman de la perte, Le Parfum des cendres est l’histoire d’une renaissance comme un miracle laborieux à la faveur d’une rencontre fortuite, de deuil à faire, de fantôme à laisser partir, d'un fossé de douleur à enjamber pour revenir du côté des vivants, d’un passé dont l’odeur âcre a recouvert et annihilé toutes les autres, de goûts à réapprendre — celui de vivre n’étant pas le moindre.



Un premier roman intrigant, plein d'humanité sur une profession méconnue et de fraîcheur sur la mort comme vous ne l’avez jamais sentie.



Lu pour la sélection 2022 des #68premieresfois


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Le Parfum des cendres

J'ai beaucoup apprécié de lire ce roman, même si d'aucuns estiment qu'il est cousu de fil blanc. J'ai aimé l'originalité du thème : la thanatopraxie. J'ai trouvé les personnages attachants. Bref, je me suis laissée prendre par cette histoire sentimentale qui s'intéressent aux humains... *Sélection CEZAM 2022*
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Le Parfum des cendres

Alice, doctorante, a pour idée de faire sa thèse sur le métier de thanatopracteur. Après avoir accompagné plusieurs d'entre eux, elle rencontre Sylvain Bragonard, qui définit le mort qu'il embaume à travers tout un panel de parfum.



Comment quelqu'un si doux, si attentionné, si délicat avec les morts qu'il embaume peut-il être si taciturne, si renfermé dans son quotidien ?  C'est cette ambivalence qui perturbe Alice, la pétillante. Elle va donc essayer de comprendre cette différence de comportement.



J'ai aimé cette relation à fleur de peau, cette complicité particulière qui existe entre Sylvain et Alice. Alice, la pétillante, qui tente de faire entrer du soleil dans la vie d'un Sylvain rétif, de lui montrer que la vie est un cadeau alors que celui-ci se détruit doucement mais sûrement.



J'ai aimé la multitude d'odeurs et l'association que fait Sylvain entre les odeurs et la personnalité des personnes qu'il s'occupe de rendre présentable à leurs proches. J'ai souri au clin d'oeil de l'auteur à la marque de parfums Fragonard, pour ne pas la citer.



ce roman qui se lit vite augure une belle carrière littéraire à l'auteur même si l'écriture a besoin d'être étoffée pour vraiment nous emporter car par moment j'ai été un peu ailleurs. 



Ce livre lu dans le cadre des 68premièresfois a été une belle surprise même si j'en attendais plus.
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Le Parfum des cendres

J’ai audiolu Le parfum des cendres de Marie Mangez dans le cadre du Prix Audiolib 2022. Dès les premiers chapitres, le lecteur peut deviner la suite des événements. Le parfum des cendres n’est pas un roman avec de grandes surprises. En général, ce n’est pas à mal car j’arrive à m’attaquer aux personnages, je me trouve des points communs ou au minimum un peu d’empathie qui fait que j’ai envie de découvrir par quel biais l’auteur déroule les événements. Je n’ai pas ressenti cela avec la plume de Marie Mangez.



Les personnages principaux sont antagonistes à l’extrême (comme dans bien des romans, pour donner raison à l’adage « les opposés s’attirent ») mais rien n’est fait pour que le lecteur s’attache à eux.



Le titre Le parfum des cendres prévient d’emblée : on va parler d’odeurs, de parfums. Au fil des chapitres, les descriptions des odeurs et leurs interprétations deviennent rituelles, inlassablement. Mais c’est trop long ! J’avais l’impression d’écouter une liste de parfums, les uns après les autres et l’histoire entre Sylvain et Alice n’était que secondaire.



Je ne peux pas dire que j’ai aimé Le parfum des cendres mais je ne l’ai pas détesté non plus. En réalité, je suis restée de marbre, je n’ai rien ressenti à la suite de cette audiolecture. Ce n’est pas une lecture qui restera dans ma mémoire, mais je n’ai pas de mauvais souvenirs. Je l’ai écoutée sur mes trajets quotidiens, comme je peux écouter la radio sans me souvenir quelle musique j’ai entendu.



En revanche, j’ai beaucoup aimé découvrir la voix de Sophie Frison que je ne connaissais pas. D’ailleurs si ce n’était pas en livre audio que j’ai lu Le parfum des cendres, je ne serais pas allée jusqu’au bout. La voix de la narratrice est parfaitement posée et agréable à écouter. Rien qu’à l’entendre, je savais identifier les différents personnages. Je découvrirai sans aucun doute et avec plaisir d’autres livres grâce à sa voix.
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Le Parfum des cendres

Comment vous retranscrire la beauté de cet ouvrage ? Comment trouver les mots pour montrer la réussite de cette autrice ? Je suis bien démuni. En effet, de la mort, elle parvient à nous montrer tant de vie. Ce qui passerait pour être un livre lugubre et sombre est en fait un livre si lumineux, si odorant, si... vivant ! Je vous le conseille, en écoutant la mort, vous verrez la vie différement.
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Le Parfum des cendres

Ce roman parle de deuils, deuil de l'autre et deuil de soi...

Nous y suivons Sylvain qui a embrassé le métier de thanatopracteur suite à des rêves brisés... Mort parmi les morts, son quotidien va être bousculé par la présence d'Alice, une stagiaire curieuse et pleine de vie...

Le parfum des cendres est un roman agréable à lire qui nous offre un voyage olfactif et musical doté de quelques descriptions savoureuses. Malgré cela, le coup de coeur ne s'est pas manifesté, j'aurais aimé m'enfouir davantage dans la psychologie de ces personnages, creuser plus en profondeur leurs relations aux autres. Seuls les derniers chapitres m'ont emportée... L'autrice reste, à mon goût, trop en surface mais pour un premier roman, c'est tout de même très bien !
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Le Parfum des cendres

Je ne vais pas m’attarder sur ce livre. Je pense qu’il n’était pas fait pour moi. J’ai vraiment eu du mal à le finir et ce qui m’a permis de continuer, c’est la description des odeurs dans laquelle je me suis retrouvée. C’est mon métier et ma passion donc forcément ça me parle, mais alors le récit a été très looong pour moi.
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Le Parfum des cendres

Un livre qui m'a tout de suite tapé dans l'œil de part sa couverture intrigante. Je n'ai pas été déçue et j'ai beaucoup aimé l'approche de l'autrice de dépeindre un métier pas si connu que cela.



Nous rencontrons Sylvain Bragonard, thanatopracteur qui possède un véritable don : celui de cerner la personnalité des gens qu'ils soient morts ou vivants grâce aux senteurs. Alice doit faire sa thèse sur le métier de Sylvain. Va alors se créer une relation unique. Sylvain est mystérieux, bourru. Elle est joviale et curieuse. Va-t-elle réussir à percer le mystère autour de Sylvain ?



Le roman se lit très vite, court mais concis. Tous les éléments sont cohérents et la relation entre les deux protagonistes va évoluer au fur et à mesure que l'on avance dans notre lecture. Au-début un peu rebutée par Sylvain, plus je lisais plus je l'appréciais. On se rend vite compte que sous ses airs d'ours se cache un véritable nounours abîmé par la vie.

Alice est un petit rayon de soleil, qui vient illuminer la vie de Sylvain et la nôtre au passage. Ainsi, je ne me suis absolument pas sentie oppressée par le thème récurrent de la mort du roman.

Les personnalités des personnages sont bien imagées et traitées et qui se complètent tout le long de la lecture.



La plume de l'autrice est belle et délicate et elle arrive à rendre ce métier beau et intéressant. En effet, travailler avec les morts n'est pas une corvée. Il suffit juste de savoir les "écouter" et les "sentir".

Ce roman a donc été un véritable voyage sensoriel où l'autrice mêle nos sens pour en faire un roman atypique et marquant ou la mort n'est pas perçu comme quelque chose de négative mais comme un sujet à part entière grâce à la pudeur de l'autrice. Une lecture qui peut être déconcertante.



Je recommande ce roman qui peut très bien se lire à l'automne, avec le doux bruit du feu de cheminée qui crépite et les feuilles qui tombent des arbres.
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Le Parfum des cendres

Alice, jeune doctorante, prépare une thèse sur les thanatopracteurs. Dans le cadre de ces recherches, elle va accompagner des professionnels pendant un temps, afin de voir leurs habitudes. C'est ainsi qu'elle rencontre Sylvain Bragonard. Cet homme froid, silencieux et bourru l'intrigue au plus au point. Sa curiosité est encore plus piqué à vif, quand la jeune femme se rend compte que Sylvain est doté d'un nez hypersensible, et qu'il va jusqu'à humer les morts pour découvrir leur personnalité.



Ce livre est une véritable expérience sensorielle. L'histoire explore la puissance des odeurs et des sens d'une manière qui en fait une lecture passionnante.



Marie Mangez a réussi à créer une atmosphère unique grâce à de riches descriptions. Chaque page est imprégnée d'odeurs envoûtantes, des parfums floraux délicats aux senteurs plus fortes de cendres. L'odorat devient un élément central, nous plongeant dans les émotions des protagonistes.



Au-delà de l'aspect sensoriel, l'intrigue est captivante. L'amour, le mystère, et le poids du passé se tissent ensemble de manière magistrale. Le personnage de Sylvain Bragonard est énigmatique et touchant. Il semble clairement avoir des problèmes avec les interractions sociales, et il est touchant de voir comment Alice le pousse dans ses retranchements et fini par l'apprivoisser. Les personnages évoluent, et l'histoire réserve des rebondissements inattendus qui m'ont laissé bouche bée.



Il s'agit donc d'une lecture captivante et une très belle découverte. En lisant ce livre, on ne peut qu'avoir une pensée pour le célèbre Grenouille présent dans Le Parfum de Süskind. Pourtant, c'est de manière inédite que Marie Mangez aborde ce délicat sens de l'odorat. Et c'est une belle réussite
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Le Parfum des cendres

Quelle belle plume! Dès le début, on est happé dans cette histoire vraiment différente. On va suivre Sylvain, embaumeur et Alice qui écrit une thèse sur ce métier si particulier. Au début, chacun reste chacun reste dans son coin et chaque personnage parle, nous parle, ou a eux même. On sent qu’il y a des non dits chez Sylvain. Petit a petit, on s’attache a eux. On est vraiment dans une ambiance particulière. Chacun va apporter à l’autre, sans forcément s’en rendre compte, de nouvelles visions, de nouvelles perspectives et les sortir de leur retranchement. J’ai beaucoup aimé la plume si différente, qui prend le temps de poser les choses, l’ambiance, la psychologie des personnages. Les descriptifs sont la, nous aident a nous plonger dans cette histoire. Plus on avance dedans, plus on apprend l’histoire de Sylvain, pourquoi il est comme ça. Entre les corps et les embaumements, sa façon de les sentir, il se dévoile. J’ai vraiment plongé dans cet univers olfactif et si différent pourtant. Mettre cadavre et senteurs dans la même histoire, il fallait oser. Pourtant, ça fonctionne super bien. C’est prenant. Jusqu’au bout, on veut tout savoir de Sylvain, on veut savoir son secret. J’ai refermé ce livre encore un peu envoutée. C’est vraiment une lecture atypique mais incroyable. Je le recommande pour sortir de sa zone de confort et pour la psychologie des personnages.
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Le Parfum des cendres

Une très belle lecture. Un voyage au pays des sens, des saveurs et odeurs et aussi des sons. Il y a de la tristesse mais aussi de la joie. Les descriptions des odeurs sont à tomber. C'est Le parfum (Patrick Süskind) mais en mieux pour moi. Je me suis beaucoup attaché aux deux personnages principaux.
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Le Parfum des cendres

Une jolie histoire, pleine de saveur et d'originalité, avec des personnages haut en couleur, qui n'ont pas (jamais) la langue dans leur poche !

Mais la fin est trop abrupte pour moi, j'aurais vraiment apprécié pouvoir continuer dans cet univers et en savoir un peu plus sur la suite..
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Le Parfum des cendres

Vivant/ parfumé/ musical.



«Alice a décidé de rédiger une thèse sur la thanatopraxie. Pour cela elle s’immerge dans ce monde particulier et suit différents professionnels. Parmi eux, Sylvain Bragonard est celui qui éveille le plus sa curiosité. Il a beau être taciturne et grognon, il parvient à insuffler un semblant de vie aux cadavres. Quels secrets garde-t-il enfouis? »



À lire en se délectant de musique et de parfums.
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Le Parfum des cendres

Un livre plutôt inclassable...



Alice fait une thèse sur les thanatopracteurs. Pour cela, elle est amenée à suivre des professionnels dans leur quotidien. Actuellement, elle suit Sylvain Bragonard. L’homme n’est pas bavard. C’est à peine si Alice et lui échangent quelques mots pendant leurs journées de travail. Sylvain est une véritable énigme pour la jeune femme, surtout lorsqu’elle perçoit qu’il sent les morts… littéralement. Alice, voulant percer son secret, va essayer d’établir un lien avec l’embaumeur.



J’aime beaucoup les livres qui font appel aux sens et ici, comme vous pouvez l’imaginer par rapport au court résumé, l’odorat a beaucoup d’importance.

Je vous imagine en train de froncer le nez quand je vous parle d'embaumeur et d’odeurs dans le même paragraphe.

Mais détrompez-vous, ce livre traite de parfums dans le sens agréable du terme (la plupart du temps). D'ailleurs on notera l'allusion du nom du héros, Bragonard, au milieu des parfums, en référence à Fragonard.



Lors de la lecture, on comprend vite que Sylvain a vécu un évènement traumatisant. L'autrice nous révèle, un peu trop vite à mon goût, de quoi il s’agit. Bien sûr, nous n’avons pas tous les détails. J’avais peur que cela gâche la suite de ma lecture mais… non, car une surprise nous attend...



En revanche, si vous aimez l’action, vous serez déçus. Il ne se passe, pour ainsi dire, pas grand chose. Ce sont des scènes du quotidien pour un embaumeur, et les intéractions entre Alice et Sylvain qui animent, en grande partie, le récit.



Au niveau de la narration en elle-même, on alterne entre deux styles. D'un côté, un langage soutenu lorsqu'on traite, par exemple, de parfums. D'un autre côté, quand il est question, entre autres, des pensées des deux protagonistes, on bascule sur un langage beaucoup plus familier. C'est un brin perturbant au départ, mais cela permet d'une manière peu conventionnelle de rythmer le récit.



En bref, j'ai apprécié cette lecture atypique qui m'a plongé dans la thanatopraxie, milieu que je ne connaissais pas du tout. Étant étrangère à ce domaine, je ne peux pas juger de la mise en avant du côté technique du métier. En revanche, j'ai trouvé que l'histoire lui conférait un côté très humain et emprunt de respect.
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