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Critiques de Marie Mangez (110)
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Le Parfum des cendres

Je suis assez heureux de pouvoir écrire ici ma première critique, mon premier avis concernant une lecture. Hélas, j'aurai probablement préféré la rédiger sur un roman m'ayant davantage inspiré un commentaire positif.

Recommandé par une libraire à qui j'avais demandé un roman feel-good, je me suis plongé doucement dans les pages avant de rapidement grimacer : le style me bloquait.

Le sujet était assez nouveau, frais si je puis dire : il est rare de tomber sur un héros pratiquant la thanatopraxie, ou même un roman se passant aussi proche de la mort, cependant l'écriture était, selon moi, brouillonne. Si le fond pourrait presque convaincre, la forme demeure incertaine, avec des envolés lyriques côtoyant des injures, un genre fleuri collé à une vulgarisation du monde des morts qui passe à côté et manque sa cible.

Le héros est peu intéressant au final, exigeant de notre part une totale concentration et beaucoup de patience pour réussir à accrocher à ses histoires...et la rencontre avec Alice, second personnage, et son évolution manque de naturel. Leur relation ne fonctionne pas selon moi, ou alors je suis juste trop pointilleux...



En bref, un simple roman passe-temps, où on tourne les pages sans s'y plonger. Il se lit facilement et rapidement, mais ne devient pas un incontournable de la littérature française.
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Le Parfum des cendres

Lu dans le cadre des 68 premières fois

Bragonard quelle bonne trouvaille pour nommer le héros de ce roman original, qui utilise son nez pour comprendre les âmes des corps qu'il doit preparer avant les funérailles. Sylvain Bragonard est thanatopracteur et il est doué pour redonner la vie.

Alice le suit depuis plusieurs mois dans sa pratique car elle a décidé de preparer une thèse sur cette profession.

Elle va détecter les fêlures de Sylvain.

Un roman au thème très original et à l'écriture fluide.

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Le Parfum des cendres

J'ai découvert et sollicité le texte par hasard, le titre m'a interrogé et j'ai plongé dans l'écoute, emportée par la voix agréable et profonde de Sophie Frison et par cette lecture apaisante . (Merci Audiolib et NetGalley)

D'abord surprise par l'immersion dans l'univers de la mort avec l'évocation du métier de thanatopracteur, je suis entré dans l'univers de Sylvain, un thanatopracteur mutique et la narration que fait Alice de ce métier, une thésarde en observation dans le milieu funéraire, m'a envouté. Que de sens en éveil dans ces descriptions ! Que de joliesses pour réparer les défunts. Ce roman transforme le laid, les cadavres, la mort en beauté, en poésie.

Le roman s'inspire explicitement du roman de Süsking,..

https://passeuredelivres.over-blog.com/2022/02/le-parfum-des-cendres-marie-mangez-lu-par-sophie-frison-audiolib.html
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Le Parfum des cendres

Alice, jeune doctorante, prépare une thèse sur les thanatopracteurs. Dans le cadre de ces recherches, elle va accompagner des professionnels pendant un temps, afin de voir leurs habitudes. C'est ainsi qu'elle rencontre Sylvain Bragonard. Cet homme froid, silencieux et bourru l'intrigue au plus au point. Sa curiosité est encore plus piqué à vif, quand la jeune femme se rend compte que Sylvain est doté d'un nez hypersensible, et qu'il va jusqu'à humer les morts pour découvrir leur personnalité.



Ce livre est une véritable expérience sensorielle. L'histoire explore la puissance des odeurs et des sens d'une manière qui en fait une lecture passionnante.



Marie Mangez a réussi à créer une atmosphère unique grâce à de riches descriptions. Chaque page est imprégnée d'odeurs envoûtantes, des parfums floraux délicats aux senteurs plus fortes de cendres. L'odorat devient un élément central, nous plongeant dans les émotions des protagonistes.



Au-delà de l'aspect sensoriel, l'intrigue est captivante. L'amour, le mystère, et le poids du passé se tissent ensemble de manière magistrale. Le personnage de Sylvain Bragonard est énigmatique et touchant. Il semble clairement avoir des problèmes avec les interractions sociales, et il est touchant de voir comment Alice le pousse dans ses retranchements et fini par l'apprivoisser. Les personnages évoluent, et l'histoire réserve des rebondissements inattendus qui m'ont laissé bouche bée.



Il s'agit donc d'une lecture captivante et une très belle découverte. En lisant ce livre, on ne peut qu'avoir une pensée pour le célèbre Grenouille présent dans Le Parfum de Süskind. Pourtant, c'est de manière inédite que Marie Mangez aborde ce délicat sens de l'odorat. Et c'est une belle réussite
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Le Parfum des cendres

"Toute mort est un mystère parce que toute vie est un mystère." Jean d'Ormesson



Le thème de ce livre est très original. Le lecteur ne peut s'empêcher, au cours de sa lecture, de penser à Jean Baptiste Grenouille du Parfum.



Sylvain est un thanatopracteur, c'est à dire un embaumeur. Ce dernier se délecte de l'odeur, toujours différente, des personnes décédées dont il doit s'occuper. Alice, une étudiante en thèse, va le suivre pendant plusieurs jours dans son quotidien. Cette dernière va essayer de percer la carapace de cet homme qui semble préférer la présence des morts à celle des vivants.



Le lecteur est séduit par la poésie du texte et semble lui aussi ressentir les odeurs qui s'entremêlent au fil des pages.



Belle découverte pour ce premier roman !!!
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Le Parfum des cendres

Alice, doctorante, a pour idée de faire sa thèse sur le métier de thanatopracteur. Après avoir accompagné plusieurs d'entre eux, elle rencontre Sylvain Bragonard, qui définit le mort qu'il embaume à travers tout un panel de parfum.



Comment quelqu'un si doux, si attentionné, si délicat avec les morts qu'il embaume peut-il être si taciturne, si renfermé dans son quotidien ?  C'est cette ambivalence qui perturbe Alice, la pétillante. Elle va donc essayer de comprendre cette différence de comportement.



J'ai aimé cette relation à fleur de peau, cette complicité particulière qui existe entre Sylvain et Alice. Alice, la pétillante, qui tente de faire entrer du soleil dans la vie d'un Sylvain rétif, de lui montrer que la vie est un cadeau alors que celui-ci se détruit doucement mais sûrement.



J'ai aimé la multitude d'odeurs et l'association que fait Sylvain entre les odeurs et la personnalité des personnes qu'il s'occupe de rendre présentable à leurs proches. J'ai souri au clin d'oeil de l'auteur à la marque de parfums Fragonard, pour ne pas la citer.



ce roman qui se lit vite augure une belle carrière littéraire à l'auteur même si l'écriture a besoin d'être étoffée pour vraiment nous emporter car par moment j'ai été un peu ailleurs. 



Ce livre lu dans le cadre des 68premièresfois a été une belle surprise même si j'en attendais plus.
Lien : https://quandsylit.over-blog..
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Le Parfum des cendres

Sylvain est thanatopracteur, Alice une thésarde qui l'observe depuis quelques temps pour étayer son mémoire. Au délà du métier, elle observe aussi l'homme et va peu à peu le faire sortir de son mutisme et faire en sorte qu'il s'ouvre à nouveau au monde.



C'est un joli roman tout en finesse dans la description des gestes, des odeurs, des émotions. Les 2 personnages sont attachants bien qu'ils soient aux antipodes l'un de l'autre. On sent la profonde blessure qui enferme Sylvain et toute la générosité d'Alice qui chercle à le faire accoucher de lui même en lui posant moulte questions, et en l'ouvrant à la musique.



C'est doux, poétique et fait découvrir un métier peu vendeur. Osé pour un premier roman !



Une belle découverte
Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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Le Parfum des cendres

Sylvain est thanatopracteur, Alice fait une thèse sur ce métier peu courant et les pratiques entourant la mort. Elle a suivi différents professionnels durant les mois précédents avant de commencer un stage chez Sylvain. Il n’est pas content, mais n’ose jamais dire non, c’est un ours bourru et peu causant, au contraire d’Alice qui est très extravertie. La particularité de Sylvain est d’être passionné par les parfums. Il se sent mal à l’aise avec les vivants mais arrive a retrouver la personnalités des défunts à travers leurs parfums. Alice est intriguée par cet homme sombre et secret, elle se donne pour mission de le ramener dans le monde des vivants et de percer son mystère.



J’ai été très déçue par ce livre. Il souffre sans aucun doute de ma lecture récente et enthousiaste de Changer l’eau des fleurs , de Valérie Perrin. Le thème en est voisin, il s’agit aussi de mort, de deuil et de résilience, mais il y a un tel saut qualitatif entre ces deux livres que je ne pouvais qu’être déçue par celui-ci qui est bien « fadasse » pour reprendre un qualificatif qui revient souvent dans le roman. Les personnages ne sont pas attachants, bien trop caricaturaux, entre Sylvain, le mort-vivant qui a renoncé à ses rêves et refuse d’avancer; et Alice, instable, extravertie à l’excès, qui chante du CloClo à tue-tête dans la camionnette de Sylvain, en route vers le funérarium. L’intrigue est cousue de fil blanc et il n’y a guère de surprises à en attendre.



Le roman est lu par Sophie Frison, et je pense que c’est grâce à elle que j’ai quand même aimé ce livre, elle sait rendre cette écoute attrayante avec les bonnes intonations. Je constate une fois de plus que la version audio d’un livre que je n’aurais pas apprécié en version papier passe bien.



Au niveau du style, c’est très irrégulier, certains passages sont très poétiques et d’autres franchement vulgaires, l’auteure n’a pas encore trouvé son style. Je n’ai pas aimé les passages vulgaires et certains passages sur les parfums sont très redondants.



Un grand merci à Netgalley et Audiolib pour ce roman, même si la rencontre magique n’a pas eu lieu.



#LeParfumdescendres #NetGalleyFrance !
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Le Parfum des cendres

Un roman qui s'inspire du Parfum de Süskind. Un thanatopracteur accepte de prendre avec lui une thésarde qui écrit sur ce métier si particulier. C'est un homme taiseux et Alice va venir bouleverser son monde, le bousculer pour le sortir de sa bulle et d'un ancien traumatisme.

Un roman original, intéressant mais pas assez abouti, trop prévisible.
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Le Parfum des cendres

Alice fait une thèse sur la thanatopraxie, à savoir les techniques d'embaumement des cadavres. Afin de se documenter, elle accompagne des embaumeurs au quotidien dans leur travail, dont Sylvain.

Dès le début, Alice est intriguée par Sylvain, la distance qu'il semble mettre avec tout ce qui l'entoure, sa manière tendre et attentive de faire son travail.

Tout d'abord intriguée par le mystère qu'il représente et qu'elle veut percer, Alice va vite se prendre à son propre jeu.



A priori, ce texte n'est pas vraiment fait pour moi, le feel-good ce n'est pas vraiment ce que j'ai l'habitude de lire. Mais étonnamment, Sophie Frison donne un petit côté canaille à ce texte qui m'a aidée à entrer un peu plus dans l'histoire. Le revers de la médaille étant que la gouaille de Ju (heureusement pas un personnage central) me l'a rendue absolument antipathique...



Le récit est émaillé d'odeurs, celles que Sylvain rend aux disparus, de sons, ceux dont Alice abreuve Sylvain. C'est un roman qui fait appel aux sens.

Malgré un léger manque de finesse dans les personnages et un dénouement attendu, j'ai passé un moment d'écoute très agréable avec Le Parfum des cendres.
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Le Parfum des cendres

Marie Mangez, anthropologue, signe son premier roman, un thriller particulier.



Alice chercheuse en pleine écriture de sa thèse, effectue plusieurs stages d’observation auprès de thanatopracteurs aux profils divers. Mais c'est aux côtés de Sylvain, fermé, discret, comme mort, qu’elle se heurte à un mur. Elle peine à nouer un lien, à lui parler. Elle l’étudie, le regarde de loin, commence à comprendre qu’une certaine fascination de la mort l’habite, lorsqu'une étincelle fait briller ses yeux. D’autant que ce n’est que lorsque celle-ci apparaît qu’il semble retrouver un souffle de vie en lui…

De Sylvain, nous n’en savons que peu, jusqu’aux chapitres concernant sa famille... Et l’on comprend qu’un drame a mis fin à sa vie – sociale, intérieure... Cet homme d’apparence glacée, au talent sensible, forme un duo détonant avec Alice, joyeuse, boute en train.



Ce roman est sans cesse en fil tendu, en (des)équilibre avec le roman de Patrick Süskind « Le Parfum ». L’autrice l’assume, malheureusement, cela ne suffit pas à faire oublier ce monument littéraire vertigineux, quand « Le parfum des cendres » demeure au rez-de-chaussée.



Il est difficile de s’immerger totalement dans ces lignes au style plat, ennuyeux, jetant par-ci par-là de la poudre aux yeux avec des mots savants et impromptus. Alors, ce qui se promettait à être un thriller se transforme en une romance non assumée, mièvre et ennuyeuse.
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Le Parfum des cendres

Premier roman sur la thanatopraxie profondément humain et vivant. Sylvain, thanatopracteur, vit sous cloche depuis une horrible tragédie qui a affecté sa vie entière, à tel point qu'il essaie d'étouffer la vie en lui, de devenir progressivement aussi insensible et sans attaches comme les morts dont il s'occupe. Mais le flux de la vie est beaucoup plus fort que le Styx des remords et de la culpabilité que s'inflige Sylvain. La mort et surtout la vie sont traitées ici avec délicatesse et originalité, autour d'un duo de deux personnes au parcours de vie atypiques et aux multiples méandres : Sylvain, nez exceptionnel, qui hume les morts afin de mieux les embaumer et leur apporter un supplément d'âme, réconfort pour les familles, l'entourage; Alice, thésarde, toujours joyeuse, à la bonne humeur quelque peu forcée... Quel grand secret cache Sylvain, Alice va-t-elle réussir à le percer à jour, briser cette carapace et créer un nouveau paysage sensoriel ? A découvrir !
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Le Parfum des cendres

Le parfum des cendres de Marie Mangez ou comment découvrir la thanatopraxie sous un nouvel angle. Un texte très beau sur le corps, sur la solitude, sur les souvenirs et les histoires de vie. J’ai vraiment apprécié ce roman qui m’a donné envie de lire Le Parfum de Patrick Süskind.
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Le Parfum des cendres

Il est difficile, quand on commence le livre, de ne pas penser au "Parfum" de @Patrick Süskind (Il y est d'ailleurs fait référence) mais Sylvain n'a pas grand chose à voir avec Jean-Baptiste Grenouille, si ce n'est cette sensibilité aux senteurs.

L'univers olfactif est décrit très finement et le livre se sent et se ressent, même si au premier abord, on peut être rebuter à l'idée qu'une personne ait besoin de "respirer" les morts pour leur redonner leur personnalité...

Lorsqu'Alice rencontre Sylvain, tout semble les opposer : Elle respire la joie de vivre, lui est plutôt taciturne, elle s'intéresse aux vivants, il est fasciné par les morts, dont il hume les dépouilles... Leur point commun (le seul a priori) : Elle fait une thèse sur les thanatopracteurs et c'en est un. Petit à petit, Alice va chercher, en s'aidant de la musique, à comprendre ce qui anime Sylvain et découvrir le secret qu'il cache depuis 15 ans.

L'originalité du livre réside dans le choix de l'univers des embaumeurs, abordé non pas sous son aspect potentiellement lugubre mais plutôt mettant en valeur le rôle de ceux qui redonnent un semblant de vie aux morts et aident ainsi les vivants à garder une belle image de leurs défunts.

@Marie MANGEZ évite l'écueil du glauque et rend poétique, par cette approche olfactive, la description des disparus et fait se révéler deux personnalités qui ne semblaient pas faites pour se rencontrer..
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Le Parfum des cendres

Voici un roman dont je n’avais jamais entendu parler avant de le recevoir, et je le regrette car, de par l’originalité de ses thématiques et du milieu professionnel dans lequel il nous plonge, il mérite qu’on s’y attarde…



Nous découvrons ici deux personnages aux antipodes l’un de l’autre, Alice, thésarde pétillante et pleine de vie et Sylvain, thanatopracteur taiseux et bourru. La première s’intéresse au métier du second, le second supporte la présence de cette femme bon gré mal gré, cette dernière ayant une légère tendance à l’assaillir de questions et à troubler ses tête-à-tête avec les morts.



Au fil des pages, on comprend néanmoins que Sylvain n’est pas cet être replié sur lui-même, morne et morbide dont il peut donner l’image. Dans la tête de ce conteur des odeurs, c’est une explosion des sens, c’est tout un monde en dégradé de fragrances qui se déploie en lui, et qui lui permet de rendre un ultime hommage aux défunts. Un hommage unique tout en subtilité, en douceur, en odeurs et en senteurs… J’ai été, dans un premier temps, surprise et déstabilisée par son habitude de humer les défunts pour en dresser le portrait, avant de trouver une certaine poésie à cette étrange démarche.



Dynamique, d’une spontanéité parfois déroutante, curieuse et quelque peu intrusive, Alice est, quant à elle, un petit ouragan qui va, petit à petit, dénouer le mystère Sylvain. J’ai beaucoup aimé ce personnage qui apporte un contraste saisissant avec Sylvain ! Le feu et la glace, le silence opposé à un flux ininterrompu de paroles… Malgré l’opposition de leur caractère et la mise à distance de Sylvain, le duo fonctionne bien et nous offre de sympathiques moments durant lesquels on sent se développer une certaine compréhension et forme de tendresse. Il y a aussi beaucoup de sourires dans ce roman puisqu’il est juste impossible de ne pas se laisser emporter par la bonne humeur d’Alice.



Une bonne humeur dont Sylvain n’arrivera jamais à bout même quand il s’enfermera dans sa carapace. Secret, alambiqué et complexe, ce personnage m’a néanmoins touchée, d’autant qu’au fil du roman, il se dévoile à nous. Nous découvrons ses failles, ses faiblesses, et les deuils de différentes natures qui ont fini par remodeler son caractère, au grand dam d’une sœur qui n’a jamais accepté que son frère différent, mais attachant et passionnant, soit devenu cet adulte taciturne et détaché des vivants. Au fil des années, s’est développé entre les deux un fossé de froideur et d’incompréhension qui va rendre la sœur de Sylvain cassante et quelque peu antipathique, même si progressivement, mon regard sur cette dernière s’est adouci. Proche de mon frère, je suis arrivée à comprendre sa difficulté à faire le deuil de ce frère avec lequel elle avait sa propre manière de communiquer. J’ai néanmoins eu beaucoup de mal avec le compagnon d’Aude, méchant par bêtise et moqueur par faiblesse.



Les personnages sont intéressants, forts et atypiques pour certains, mais j’ai ressenti un petit manque au niveau de l’intrigue. Quelques chapitres de plus auraient pu apporter cette profondeur faisant passer un roman d’agréable à remarquable, et m’auraient permis de me préparer à une fin qui m’a semblé trop abrupte. Je n’étais pas prête à quitter le cocon étrange et protecteur dans lequel Marie Mangez m’avait placée et la voix de la narratrice, confinée. Je n’étais pas prête à ce que la graine du changement éclose pour l’un et disparaisse dans le mouvement pour l’autre. J’aurais aimé une autre fin, j’aurais aimé ressentir le dénouement avec intensité, comme j’ai ressenti tout le reste de l’histoire au plus profond de moi-même. Pour autant, la fin porte en son sein un doux mais réaliste message d’espoir, et symbolise toute la beauté et la grâce de l’éphémère.



Délicate, poétique et d’une grande humanité, la plume de l’autrice est une douceur qui s’installe confortablement dans les cœurs pour y diffuser toute sa chaleur. Elle permet ainsi de ressentir et de vivre avec intensité une histoire dans laquelle les odeurs prennent vie dans toute leur complexité et pluralité, parfois sensualité. Les sens sont sollicités sans répit et la vie et la mort célébrées dans une belle uniformité. Après tout, l’une n’existe pas sans l’autre ! À cet égard, Sylvain représente un pont solide entre les deux, au même titre qu’Alice qui aime tellement la vie qu’elle ne peut ignorer la mort.



Quant à la voix de Sophie Frison, subtile et tout en nuances, elle arrive à capter l’essence du roman et à lui apporter des effets de texture intéressants. Plus qu’une lecture, un travail d’interprétation grâce auquel les descriptions prennent vie, et les personnages se détachent du texte pour venir nous parler à l’oreille avec exaltation pour Alice, un brin de provocation qui se pare parfois d’une vulgarité soignée et étudiée pour Ju, et avec réserve et pudeur, parfois colère pour Sylvain…



En bref, Le parfum des cendres, c’est l’histoire d’une rencontre, de deuils à surmonter, d’un ouragan qui apporte le changement mais qui l’aime tellement qu’il oublie que changer ne veut pas dire jamais s’attacher, de thématiques importantes et pour certaines inattendues, mais c’est aussi un bel appel à la vie et une ode aux sens. L’odorat, le goût, le toucher, l’ouïe et même la vue sont tous sollicités dans cette histoire où la poésie de la plume de Marie Mangez se dispute à son talent pour célébrer la vie, rendre hommage à la mort, et offrir aux lecteurs une tendre, douce, subtile et émouvante histoire de renaissance. Touchant, étrange et poétique, un roman aux allures de conte sur la puissance des rencontres et du changement.
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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Le Parfum des cendres

Sylvain est thanatopracteur, il veille et s’occupe des morts avec passion. Un homme solitaire, fade et qui semble si triste. Une vie sans saveur, sans gout, sans envie. Alice va venir bousculer son quotidien morose. Elle rédige une thèse et demande à observer Sylvain de sa pratique. A l’inverse de lui, elle est pleine de vie, déborde d’enthousiasme. Cette pétillante jeune femme, va doucement tenter de briser la carapace de Sylvain, qui l’intrigue fortement. Qu’a bien pu vivre Sylvain pour être ainsi renfermé dans sa coquille?



Avec ce roman, c’est tous vos sens qui vont être sollicités. L’ouïe, avec la musique comme fil conducteur dans le roman. Celle qu’Alice aime tant, et qu’elle fait découvrir à Sylvain. Tout ces titres mélangés qui composent l’album de sa vie. On use de son nez également. On sentirait presque à travers les pages, les odeurs décrites par Sylvain.



Une rencontre qui va réveiller Sylvain. Il est aussi mort que les corps qu’il a devant lui sur sa table. Il a peur de reprendre goût à la vie, et pourtant, doucement, avec délicatesse, Alice va amener un peu de lumière dans son quotidien.



C’est un univers bien particulier que nous livre ce texte. Un duo de personnages que tout oppose. J’ai apprécié la poésie qui se dégage lors des descriptions du travail de Sylvain. Vous saviez que l’on peut sortir un cerveau par les narines et le remplacer par des herbes aromatiques afin de l’embaumer?



Sophie Frison, utilise un ton espiègle et mutin pour sa lecture, qui colle si bien à l’ambiance du texte et à l’humour d’Alice. Elle sait parfaitement jouer de sa voix, pour ce texte qui oscille entre douceur et échanges plus tendus.
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Le Parfum des cendres

Ce roman traite d'une rencontre, celle de Sylvain, thanatopracteur, taciturne et mystérieux, et d'Alice, thésarde, curieuse et pleine de vie.

Sylvain a un don : grâce aux odeurs, il peut comprendre la personnalité de tous, vivants ou morts.



Malgré le sujet un peu difficile, ce roman se lit très bien.

Au fur et à mesure de la lecture, la complémentarité des personnages devient évidente. On penètre peu à peu le secret de Sylvain, qui est bien abîmé par la vie.



L'écriture transforme ce qui aurait pu être lugubre en un récit prenant et inhabituel.

A chaque page , on est plongé dans un festival d'odeurs et de parfums, ce qui permet de ressentir les émotions des personnages.



L'auteur nous présente le métier de thanatopracteur de manière sensible et pudique, elle met en valeur le fait que les morts ont été des personnes, qu'on peut toujours les écouter et les comprendre.



C'est donc une belle découverte.
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Le Parfum des cendres

Le parfum des cendres est une histoire originale, surprenante, mais qui manque un peu de finesse et de saveur.



Tout d’abord l’irrégularité du style. La prose de Marie Mangez est par moments très poétique, et par d’autres assez ordinaire, voire même vulgaire. Des descriptions et dialogues trop simples côtoient les sublimes expériences olfactives (parfois un peu longues) qui nous emportent dans un univers somptueusement parfumé. Ensuite, les personnages. Antipathiques, caricaturaux et unidimensionnel… Je n’arrivais pas à m’attacher ou comprendre les décisions des personnages du roman.



Je m’attendais à beaucoup plus aimer Le parfum des cendres, puisque ce livre nous permet de découvrir un côté de la mort très méconnue; l’art, la douceur et le respect qu’est la thanatopraxie. Ce livre reste toutefois une lecture rapide et quelque peu enrichissante, même si le style n’était malheureusement pas pour moi.
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Le Parfum des cendres

« Phantosmie, disaient les savants docteurs. Des odeurs fantômes, qui dans l’ombre rôdaient à l’intérieur de lui, toujours prêtes à sortir du néant et à lui susurrer dans les narines leurs rengaines entêtantes. Cauchemars odorants, corps volatiles ressurgis d’outre-tombe pour envelopper Sylvain et son nez de leurs bras invisibles, jusqu’à l’étouffement.



J’ai choisi de vous parler de ce premier roman, non pas pour son intrigue, ni son style mais parce que l’auteur, Marie Mangez, y fait un traitement des sens très intéressant. Elle y dépeint à travers son personnage, Sylvain Bragonard. à l’aura abstraite, enfermé dans un paysage mental sombre, étrange qui, vous l’aurez compris, cache un secret, une perception du monde des odeurs très esthétique.



Cet homme énigmatique a très peu de lien avec les vivants, de par son métier (embaumeur) mais également le mystère qu’il cache. Une odeur de pneus brûlés obsédante, envahissante va transformer son cerveau en cendres.

Débarque dans sa vie, cette thésarde habitée d’une gaieté permanente, « concentré de la vie en pastille », qui va l’observer, l’assaillir de questions, le noyer de musique, et va se confronter à son univers, percer son mystère.

L’éphémère Alice va observer Sylvain et lui faire porter un regard sur le monde des vivants. Elle va de par cette rencontre lui faire appréhender ces sens qu’il ne connaît pas.

Un petit bonus pour la couverture !

En bref, une lecture agréable d’un dimanche matin sous la couette.


Lien : https://blogdelecturelepetit..
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Le Parfum des cendres

Sylvain Bragonard a le pouvoir de cerner n'importe quelle personnalité grâce à de simples senteurs, il exerce ce don quotidiennement dans son métier d'embaumeur, il est capable, par son analyse des parfums de dresser le portrait des morts dont il prend soin. C'est un homme de trente-sept ans taiseux et bourru qui est plus à l'aise dans le monde des morts que dans celui des vivants. Tout le contraire d'Alice une jeune femme qui a choisi les thanatopracteurs comme sujet de thèse. Au contact de Sylvain, qu'elle surnomme le Picasso du nez, elle va découvrir le monde des odeurs et tenter de percer le mystère de cet homme qui s'est réfugié dans ce métier depuis un accident qui a bouleversé sa vie quinze ans plus tôt.



Ce roman mérite la prime de l'originalité. L'auteure a eu l'audace de mettre en scène un embaumeur et a réussi l'exploit de nous offrir un roman d'une absolue beauté, d'une grande poésie. Elle dépeint un artiste qui traite les corps avec respect et délicatesse, le roman est centré sur la personnalité et l'histoire de Sylvain, un homme raide et solitaire que la rencontre avec Alice, pétillante et curieuse, va libérer d'un secret qui lui pèse depuis des années. Ce roman n'est absolument pas sombre, les morts sur lesquels Sylvain exerce son art ne sont que des corps, l'auteure ne s'étale jamais sur leur vie, sur les circonstances de leur mort. Leurs familles ne sont évoquées que pour décrire leurs réactions reconnaissantes face au travail effectué par Sylvain.



L'écriture est sensorielle et fluide, le ton est juste, la narration efficace nous met face à un secret complètement imprévisible. Il n'y a rien de macabre dans ce délicieux roman, il serait dommage que son sujet fasse fuir les lecteurs. Un premier roman audacieux et très bien maîtrisé.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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