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Critiques de Marie Mangez (110)
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Le Parfum des cendres

un doux roman où la vie s’emmêle avec la mort. Alice, pour sa thèse, suit des thanatopracteurs dans leur journée de travail.

Elle y rencontre Sylvain, exerçant ce métier mais tout de suite Alice sent bien qu'il est différent : silencieux, il préfère travailler sur les corps grâce à l'odorat et les parfums qu'il ressent.

Alice va lui insuffler de la vie et va le bousculer. Sylvain va être obligé d'affronter son passé.

Un roman qui m'a rappelé un peu "le mec de la tombe d'à côté".
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Le Parfum des cendres

Alice, doctorante, a pour idée de faire sa thèse sur le métier de thanatopracteur. Après avoir accompagné plusieurs d'entre eux, elle rencontre Sylvain Bragonard, qui définit le mort qu'il embaume à travers tout un panel de parfum.



Comment quelqu'un si doux, si attentionné, si délicat avec les morts qu'il embaume peut-il être si taciturne, si renfermé dans son quotidien ?  C'est cette ambivalence qui perturbe Alice, la pétillante. Elle va donc essayer de comprendre cette différence de comportement.



J'ai aimé cette relation à fleur de peau, cette complicité particulière qui existe entre Sylvain et Alice. Alice, la pétillante, qui tente de faire entrer du soleil dans la vie d'un Sylvain rétif, de lui montrer que la vie est un cadeau alors que celui-ci se détruit doucement mais sûrement.



J'ai aimé la multitude d'odeurs et l'association que fait Sylvain entre les odeurs et la personnalité des personnes qu'il s'occupe de rendre présentable à leurs proches. J'ai souri au clin d'oeil de l'auteur à la marque de parfums Fragonard, pour ne pas la citer.



ce roman qui se lit vite augure une belle carrière littéraire à l'auteur même si l'écriture a besoin d'être étoffée pour vraiment nous emporter car par moment j'ai été un peu ailleurs. 



Ce livre lu dans le cadre des 68premièresfois a été une belle surprise même si j'en attendais plus.
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Le Parfum des cendres

Même si c'est une livre que ne restera, sans doute pas, en mémoire très longtemps, j'ai eu du plaisir dans cette lecture.

J'ai apprécié cet environnement atypique méconnu, que l'on préfère occulter. J'ai aimé les personnages qui doivent faire un long parcours pour s'apprivoiser et permettre à Sylvain de se reconstruire.

Une premier roman qui laisse présager un bel avenir à l'auteure.

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Le Parfum des cendres

Sylvain, thanatopracteur, bourru et solitaire, accepte la présence d'Alice, jeune thésarde.

Elle l'accompagne dans ses taches, il l'intrigue, ils s'apprivoisent.

Sylvain"sent" les morts, leur trouve des odeurs très personnelles.

Pourquoi Sylvain Bragonard, avec son nez si fin, a t- il choisi ce métier ?

Que cache t-il à Alice?

Ce premier roman réussi et original, nous promène et nous laisse découvrir avec grand plaisir ce " conteur d'odeurs" bien difficile à cerner.

#68premieresfois

#unefemmequilitenvautdeux
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Le Parfum des cendres

un court roman qui aborde un milieu peu connu et la découverte fut très intéressante. Grâce à Sylvain, nous allons prendre part à un métier plutôt taiseux puisqu'il est thanatopracteur. Sous l'œil d'Alice qui le suit pour quelques semaines dans son métier, l'embaumement n'aura presque plus de secret pour le lecteur. Sans être glauque, le récit évolue dans une atmosphère atypique avec des personnages attachants et haut en couleur. Sylvain est un écorché qui nous propose un voyage sensoriel grâce à son odorat ultra développé qu'il utilise comme une mélodie lorsqu'il embaume ses défunts. Ancré dans un profond mutisme et dans une solitude voulue, nous découvrons comment Sylvain est devenu celui qu'il est aujourd'hui.







Concernant Alice, c'est le souffle de vie parmi les morts. C'est une playlist déjantée, une croqueuse de vie à l'état brut. Entre ces deux opposés, c'est un petit quelque chose de tendre et touchant dans la complexité de leur caractère. Marie Mangez propose un récit qui tient la route avec fluidité. Les chapitres courts donnent du rythme et l'originalité vient de ce mélange entre la mort et les fragnances où les défunts reprennent vie dans un dernier souffle grâce à Sylvain. Le parfum des cendres, c'est comme une célébration de la vie, de la reconstruction dans une atmosphère étrange et prenante à la fois !







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Le Parfum des cendres

J'ai lu il y a quelques semaines ce court roman, dont le résumé m'avait sauté aux yeux et avait touché une corde sensible.

J'adore lire sur des métiers peu connu, des sujets sensibles et peu exploité. Rajoutez à cela le monde du parfum (nez) et de l'odorat, et je suis vraiment très intriguée.

Et pourtant, j'ai été partiellement déçue.

J'ai bien aimé le caractère singulier des personnages mais l'histoire est courte, j'aurais aimé plus de développement. Je pensais que tout irait plus loin, qu'il y aurait plus d'intrigue.

Les idées sont bonnes mais j'ai comme une impression qu'elles n'ont pas été assez exploitées.

Cela reste une bonne lecture feel good, une bonne découverte, mais elle ne m'aura pas chamboulée.
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Le Parfum des cendres

Dix jours pour lire ces 230 pages ! Autant dire qu'elles ne m'ont pas inspirée.



Avec la méthode Cémantix (jeu découvert avant-hier, follement addictif, hein Sachka ? 😉), ces mots seraient bien classés : deuil, souvenirs, traumatisme, mort, parfums, essences, vinaigre, pastilles à la menthe, thanatopraxie, cadavres, musique, solitude, enfermement, taiseux, romance (?). Et enfer, aussi, le mot d'hier.

.

Pour mon ressenti de lecture, on serait sur : dégoût, ennui, agacement, envie de secouer le mec apathique & antipathique (ça n'entrerait pas, le robot n'accepte qu'un mot à la fois).

Adolescente, j'avais été bluffée par 'Le Parfum' de Patrick Süskind. J'ai toujours les - grandes - narines bien ouvertes, j'aime sentir, nommer les (bonnes) odeurs, me les rappeler, et l'idée de les 'enflaconner' me ravit.

.

Ici, le personnage principal est thanatopracteur, il manipule les défunts avec une délicatesse presque suspecte et les définit à partir d'odeurs.

Je trouve ça glauque, je ne suis pas curieuse de savoir ce que devient le corps mort des gens que j'aime.

Exemple de métaphore, quand le 'héros' cuisine :

« Il remplit la casserole, puis s'attaqua à l'ail, l'éminça avec la même minutie que lorsqu'il s'agissait de dégager l'artère carotide d'un nourrisson. »

Au secours ! 😱🤢

Et le roman est très long. Je salue Alice pour sa patience, moi qui supporte mal les huîtres...

.

Jury Cézam roman 2022.
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Le Parfum des cendres

Sylvain s’occupe de femmes et d’hommes, après leurs morts, il est embaumeur. Alice fait un Doctorat et elle s’intéresse à ce métier de

thanatopracteur aussi étrange qu’indispensable .Sylvain est un homme bourru et qui parle peu . Il semble n’être bien qu’avec lui-même et en compagnie des morts. Grâce aux odeurs de ceux-ci, il arrive à déceler leurs parcours de vie et à en faire leurs portaits. Ces senteurs, Alice n’arrive pas à les percevoir, ce qui rend le mystère qui plane autour de cet homme stupéfiant de capacité, de sensibilité avec ceux qui ne sont plus ,encore plus captivant !

Subjuguée par Sylvain. Alice va peu à peu réussir à l’apprivoiser en partageant sa passion pour la musique en écoutant du Cloclo, du ABBA , et d’autres musiques plus éclectiques pour enfin découvrir ce qu’il cache à tous.

Ce livre est passionnant, au-delà du huis clos entre ces deux êtres, il y a des histoires de vie qui se croisent et l’on passe du monde du vivant à celui du silence d’une manière fluide et naturelle.

Le livre est passionnant, on ne peut le quitter facilement.



C’est un très beau coup de cœur ❤️



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Le Parfum des cendres

Un livre qui m'a tout de suite tapé dans l'œil de part sa couverture intrigante. Je n'ai pas été déçue et j'ai beaucoup aimé l'approche de l'autrice de dépeindre un métier pas si connu que cela.



Nous rencontrons Sylvain Bragonard, thanatopracteur qui possède un véritable don : celui de cerner la personnalité des gens qu'ils soient morts ou vivants grâce aux senteurs. Alice doit faire sa thèse sur le métier de Sylvain. Va alors se créer une relation unique. Sylvain est mystérieux, bourru. Elle est joviale et curieuse. Va-t-elle réussir à percer le mystère autour de Sylvain ?



Le roman se lit très vite, court mais concis. Tous les éléments sont cohérents et la relation entre les deux protagonistes va évoluer au fur et à mesure que l'on avance dans notre lecture. Au-début un peu rebutée par Sylvain, plus je lisais plus je l'appréciais. On se rend vite compte que sous ses airs d'ours se cache un véritable nounours abîmé par la vie.

Alice est un petit rayon de soleil, qui vient illuminer la vie de Sylvain et la nôtre au passage. Ainsi, je ne me suis absolument pas sentie oppressée par le thème récurrent de la mort du roman.

Les personnalités des personnages sont bien imagées et traitées et qui se complètent tout le long de la lecture.



La plume de l'autrice est belle et délicate et elle arrive à rendre ce métier beau et intéressant. En effet, travailler avec les morts n'est pas une corvée. Il suffit juste de savoir les "écouter" et les "sentir".

Ce roman a donc été un véritable voyage sensoriel où l'autrice mêle nos sens pour en faire un roman atypique et marquant ou la mort n'est pas perçu comme quelque chose de négative mais comme un sujet à part entière grâce à la pudeur de l'autrice. Une lecture qui peut être déconcertante.



Je recommande ce roman qui peut très bien se lire à l'automne, avec le doux bruit du feu de cheminée qui crépite et les feuilles qui tombent des arbres.
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Le Parfum des cendres

❝ Le coup d’œil est souvent trompeur, pas le coup de nez. N’ayez pas peur de reconnaître franchement les conclusions de votre olfaction. Cela évitera bien des massacres, des controverses et des conversations inutiles, des vies ruinées par l’ennui, l’asphyxie, l’envie. Je ne connais pas d’autre grâce que celle d’être nez.❞

Philippe Sollers, Passion fixe



❝ Bernadette était allongée, paupières fermées, les bras sagement étendus le long du corps. Au cœur de ses joues sillonnées de rides, légèrement affaissées, on distinguait le creux des fossettes, centres névralgiques d’un visage encore animé par des années de sourire. Visage arborant désormais une expression sereine — Bernadette attendait que l’on s’occupe d’elle, remettant placidement son enveloppe charnelle aux soins d’autres mains que les siennes.

Sylvain la contempla avec tendresse. D’un mouvement délicat, le pinceau alla caresser les lèvres de la vieille femme, une caresse minutieuse et colorante. Rouge grenat. Teinte identique à celle du tailleur que la famille avait préparé pour elle.❞



Ainsi s'ouvre Le Parfum des cendres de Marie Mangez. Pour son premier roman, l'autrice a choisi de s’intéresser à un jeune homme et à sa profession aussi peu banale que méconnue. Thanatopracteur. Sylvain Bragonard (clin d’œil à la Maison Fragonard, parfumerie fondée par Eugène Fuchs ?) est thanatopracteur, mais pas un thanatopracteur comme les autres. Sylvain a un nez, voyez-vous. Il hume les morts et leur offre, pour dernier hommage, l’embaumement qui raconte le mieux la personne qu’ils étaient de leur vivant. On pense bien sûr au Parfum de Patrick Süskind — Marie Mangez glisse d’ailleurs des allusions au fabuleux odorat de Jean-Baptiste Grenouille qui, lui, n’avait cure de l'enveloppe charnelle et de son apparence. On pense aussi à l'excellente série Six Feet Under qui a fait les beaux jours d'HBO cinq ans durant, elle aussi citée par l’autrice.



Sans surprise, les meilleurs passages de ce roman atypique sont ceux où Sylvain brosse le portrait subtil, tout en sensibilité olfactive, des morts que ce nouvel Anubis magnifie. Voilà comment il nous présente Bernadette :



❝ Ça lui allait bien, cette couleur au parfum de groseille. Sylvain écarquilla les narines, son regard glissa le long de la petite bouche ronde et encore charnue, séductrice, encadrée de plis amers que venaient contrebalancer, un peu plus loin, les deux fossettes rieuses. Et puis, au bout de ses doigts déformés par l’arthrose, ultime coquetterie, une dentelle de vernis écaillé… Groseille, oui. C’était bien ça. Cette fragrance piquante et fruitée. Une bille écarlate qui éclate en jus acide, très acide sous ses dehors pimpants, pas du genre à enrober le palais de douceur sucrée, la groseille, plutôt du genre à le picoter délicieusement – avec, de temps à autre, l’éclair d’amertume des minuscules grains qui cèdent sous la dent.❞



ou Giselle :



❝ parfum chaleureux et végétal, la lourde et capiteuse puissance du patchouli sur ces bras massifs, plutôt flasques, bardés d'hématomes, des bras faits pour serrer — éventuellement pour étouffer — et pour s'agiter avec expressivité... Une drama queen à l'orientale, le patchouli, fragrance liquoreuse, séductrice et entière, qu'on aime ou qu'on déteste, une note de fond, facilement entêtante, avec une tendance notoire à s'incruster. Et puis aussi, en humant bien, quelque chose d'autre... quelque chose de plus tendre et léger, une note de tête, aérienne, fragile : le lilas. Et ce n'était pas un mélange parfaitement harmonieux, non, le lilas et le patchouli, l'accord était risqué et parfois dissonant, comme une guerre que l'un et l'autre se menaient au cœur de Giselle. Souvent à l'avantage du patchouli, qui écrasait tout, mais le lilas résistait, il surgissait brièvement puis se faisait de nouveau engloutir, et l'ensemble formait malgré tout un semblant de cohérence, une odeur poudrée, vibrante, très effective, nimbée de naïve coquetterie.❞



ou encore ce long vieillard maigre aux joues creuses qui sent :



❝ [...] du vieux journal et de la bergamote. [...] Du vieux journal [...›] Quand le papier jaunit et commence à s'émietter, vous savez... ça dégage un genre d'odeur suave et humide, très légèrement plus sucrée que les vieux bouquins mais c'est la même famille, la cellulose en décomposition, c'est très fin et dé"lichât, cette odeur, léger comme la poussière et dense à la fois... ❞



Chez ce taiseux, ce lyrisme soudain à de quoi étonner. En tout cas, il captive Alice, jeune thésarde venue observer Sylvain dans le cadre de ses recherches en anthropologie. Des thanatopracteurs elle en a rencontré d’autres avant lui, mais celui-ci... celui-ci l’intrigue, sa manière de travailler... son mutisme... Il cache quelque chose que cette curieuse impénitente, prompte à mettre les pieds dans le plat, se fait fort de découvrir. Et Alice intrigue tout autant Sylvain :



❝ Qu'est-ce que ça cachait, cette gaieté permanente, il se le demandait, une fille comme ça, on aurait dit qu'elle surajoutait de la vie partout comme on noie sous le sel et les épices un plat trop fade,❞



Sylvain et Alice. Alice et Sylvain. L’un est taiseux, l’autre volubile, très volubile. L’un est solitaire, l’autre envahissante, très envahissante. L’un est rugueux, replié sur lui-même, l’autre spontanée (comprenez limite sans-gêne), pétillante, et bien décidée à fendre l’armure de cet homme taciturne pour lequel on se prend d'affection tant on pressent qu'il a laissé derrière lui sa propre vie. Que lui est-il arrivé ? Quel événement en est la cause ?

Difficile de trouver deux êtres plus dissemblables. Les opposer est un procédé convenu qui, poussé ici méthodiquement jusque dans les moindres détails, manque de finesse, c'est certain. Pourtant aussi mal assorti soit-il le duo qu’ils forment fonctionne bien et on pardonne son côté caricatural. Il est intéressant de voir comment petit à petit la virevoltante Alice apprivoise Sylvain, l’amenant avec toute la douceur brusque dont elle est capable à lui livrer des bribes de son passé qu’il remonte jusqu’à ce jour de juillet au parfum de cendres, quinze ans auparavant.



❝ Sylvain ne s’entendait pas avec les vivants. Il ne pouvait établir avec eux la même complicité, ressentir à leur égard la même affection qu’envers ces dépouilles vaguement nauséabondes étalées sur la table de préparation. Un fossé le séparait d’eux : le fossé entre la mort et la vie. Ce que ressentaient les macchabées, il le comprenait, et eux semblaient le comprendre aussi, bien mieux qu’aucun vivant. Leur monde à eux, le monde des vivants, Sylvain Bragonard l’avait quitté, sur la route de Grasse, le 21 juillet, il y a quinze ans.❞



La clef de l’énigme est là qui explique pourquoi Sylvain, après avoir suivi de brillantes études de chimie qui le destinaient à devenir nez chez un grand parfumeur, a tout laissé tomber du jour au lendemain pour devenir thanatopracteur et quitter le côté des vivants pour celui des morts.



De nombreuses variations de style (familier voire gouailleur, paroles de chanson, registre plus soutenu entre autres) créent un rythme dans un roman où, il faut bien le dire, il ne se passe pas grand chose. L'écriture de Marie Mangez n’est jamais aussi juste que lorsqu’elle évoque l’univers sensoriel des odeurs et des sons. C'est particulièrement réussi



❝ Oui, c’est dans cet univers des plus triviaux, l’univers de la mort, que surgissait soudain tout un monde de parfums, sensuel et vibrant, créé par une voix dont les accents s’adoucissaient au contact de ces particules olfactives jaillies du néant. À leur contact la voix bourrue et sèche de l’embaumeur devenait enveloppante comme celle d’un conteur et Alice se laissait bercer, transporter par ce son grâce auquel, sous leurs yeux, les chairs figées reprenaient couleur et vie.❞



et, comme Alice, on se laisse volontiers bercer. Par contre, l'écriture peine à me convaincre dès qu'elle s'éloigne de cet univers-là. Les dialogues, par exemple, sont empreints d'une vulgarité répétitive loin d’être toujours indispensable, me semble-t-il.



Roman de la perte, Le Parfum des cendres est l’histoire d’une renaissance comme un miracle laborieux à la faveur d’une rencontre fortuite, de deuil à faire, de fantôme à laisser partir, d'un fossé de douleur à enjamber pour revenir du côté des vivants, d’un passé dont l’odeur âcre a recouvert et annihilé toutes les autres, de goûts à réapprendre — celui de vivre n’étant pas le moindre.



Un premier roman intrigant, plein d'humanité sur une profession méconnue et de fraîcheur sur la mort comme vous ne l’avez jamais sentie.



Lu pour la sélection 2022 des #68premieresfois


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Le Parfum des cendres

Alice, c'est une bavarde, passionnée de musique et qui prépare une thèse sur... les thanatopracteurs. Pourquoi ? Elle-même ne sait pas tellement. Elle a suivi plusieurs embaumeurs jusqu'au moment où vient le tour de Sylvain Bragonard. Presque mutique, visiblement plus à l'aise avec les morts qu'avec les vivants et qui a la faculté de cerner la personnalité de ses "clients" à travers leur odeur.

Parce que les différentes senteurs, odeurs, parfums, fragrances font partie intégrante de la vie de Sylvain. Il dresse à son envahissante accompagnatrice les portraits de celles et ceux qui passent sous ses pinceaux : l'acidité de la groseille, la pureté des pétales de cerisier... et c'est quand il décrypte les odeurs que Sylvain prend vie. Il est une énigme que veut absolument résoudre Alice : il a un secret, elle en est sûre.



Le Parfum des Cendres, c'est un voyage aux mille senteurs, un aperçu doux et poétique de ce métier au mieux inconnu, au pire incompris. C'est aussi le récit de la perte, du manque, du renouveau. On ne peut pas rester de marbre face à ces différents portraits et les relations entre les personnages. Comme l'odeur de la muscade, ce roman continue à nous suivre même une fois la dernière page tournée.
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Le Parfum des cendres

En flânant dans les allées de la FNAC, c'est la couverture qui a attiré mon regard. C'est vrai, elle est belle mais malheureusement, elle n'a pas tenue ses promesses... ce fût une terrible déception.



Alors voilà, mon enthousiasme s'est arrêté là, à cette couv'... Je me suis clairement ennuyée, c'était interminable. A plusieurs reprises, l'abandon m'a effleuré l'esprit mais je gardais toujours espoir qu'un rebondissement inattendu vienne illuminer ce roman... Alors j'ai tenu bon. Mais non, il n'est jamais venu...



Absolument pas captivée par l'intrigue, ni touchée par les personnages.



Je n'aime pas dire du mal d'un bouquin. Je sais que c'est beaucoup de travail pour les auteurs, qu'ils y mettent souvent tout leur cœur. Alors j'espère que ce roman trouvera ses lecteurs. Ça n'a juste pas fonctionné avec moi !
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Le Parfum des cendres

La thanatopraxie, un sujet bien délicat pour un premier roman... Pourtant, Marie Manguez a fait ce choix, celui de nous faire découvrir ce métier méconnu mais indispensable, des femmes et des hommes qui laissent à nos proches un soupçon de vie pour leur dernier voyage, accompagnent les familles dans leur deuil. C'est le choix  de vie de Sylvain Bragonard, lui qui ne vit plus vraiment depuis un drame survenu quinze ans plus tôt. Mort en dedans, son enveloppe corporelle est pourtant toujours vivante, alors chaque jour avec délicatesse il côtoie la mort avec pour point d'honneur la solitude. Sylvain met un supplément d'âme dans sa pratique, à travers les odeurs, il les fait vivre encore un peu, avec l'envie de figer ce parfum pour l'éternité. Alice va le bousculer pour comprendre ce que cache son comportement. L'arrivée d'Alice thésarde, jeune femme pétillante ne se projetant pas dans le futur et venue l'observer va mettre à mal l'équilibre précaire du thanatopracteur.



J'ai profondément aimé Sylvain, cet homme singulier pour qui les odeurs sont toute sa vie, sa raison d'être! Alice pétillante a finalement manqué un peu de profondeur à mon goût mais son rôle est essentiel pour bousculer cet homme! Le duo fonctionne vraiment bien. Les sens sont mis en exergue dans ce roman, l'odorat, le goût et l'ouïe sont au cœur de cette histoire. Malgré la mort omniprésente au fil des pages, elle passe au second plan, ce qu'on retient, c'est les hommes et femmes qui ont vécu et ce roman est empli de vie, d'espoir. A travers Sylvain c'est toute une palette de sensation que l'autrice nous offre parsemée d' envolées lyriques, en parallèle la plume est plus classique, moderne avec des touches d'humour un brin sarcastique qui m'a beaucoup plu.



Une découverte surprenante et singulière que j'ai adoré et qui a su me toucher! Bon public, je n'ai pas deviné le drame touchant Sylvain ni la raison de son comportement et j'avoue avoir été agréablement surprise par ce dénouement qui termine cette histoire en apothéose! Ce roman ne fait pas l'unanimité et je vous invite donc à vous faire votre propre avis mais je vous le conseille vivement! 
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Le Parfum des cendres

Alice prépare une thèse sur les thanatopracteurs. C'est à cette occasion qu'elle croise Sylvain, qu'elle va suivre pendant plusieurs mois. Sylvain, incapable de surmonter un deuil, dont la vie tourne autour des parfums.

L'intrigue de ce roman peut sentir le déjà-vu par certains aspects, et notamment quand on pense qu'Alice est bien là pour sortir Sylvain de sa carapace. Pourtant, le contexte est vraiment original et l'autrice déploie son histoire avec beaucoup de délicatesse. L'originalité vient aussi des personnages, en particulier de Sylvain, qui, au delà du désespoir dont il ne peut se répartir, cache un secret.

Difficile de ne pas s'attacher à la pétillante Alice et au sombre Sylvain, tant leur duo fonctionne à merveille.

Côté narration (puisque je l'ai écouté), j'ai beaucoup aimé la voix de Sophie Frison, un brin espiègle, qui retranscrit parfaitement l'univers du roman, faisant tour à tour preuve de légèreté ou de gravité quand l'intrigue l'exige.

Au final, le parfum des cendres est un joli roman, plein de sensibilité qui malgré son style délicat, laisse une empreinte à celui qui l'a lu.

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Le Parfum des cendres

Le parfum des cendres est le premier roman de Marie Mangez, par ailleurs doctorante en anthropologie. Le résumé m’a rendue curieuse et évidemment je me le suis procuré. Dans une rentrée littéraire de septembre 2021 assez lourde, plombante et axée sur la famille – notamment le père – un roman qui me semblait plus gai – ahahah gai, je ris, parce que vous allez me prendre pour une cinglée lorsque vous découvrirez de quoi ça parle, mais je suis habituée à ce que l’on m’appelle la psychopathe, alors…



Alice fait une thèse sur les thanatopracteurs. Pas sur la thanatopraxie, sur les thanatopracteurs. Et elle arrive en stage chez Sylvain Bragonard. Le trentenaire se dit que ce stage va être long, même le son du crayons sur le bloc-notes d’Alice l’exaspère. Se rendant compte que sa présence doit se faire la moins visible possible, Alice se tait, regarde et prend des notes en rentrant chez elle. Elle observe Sylvain Bragonard restaurer les corps, leur redonner un semblant de vie pour que les proches aient un dernier souvenir apaisé de leurs morts. Il se débrouille bien mieux que certains autres qu’elle a suivis, mais Sylvain Bragonard, lui, ne dit rien. Il sent les corps, retrouve avec leur odeur ce qui faisait l’essence même de leur vie. Le jasmin, la bergamote, le papier parcheminé.



Alice sent, elle aussi, mais dans son corps, que Sylvain Bragonard ne va pas bien. Et en effet, c’est le cas. Il y a quinze ans, il est comme mort. Il a tiré un trait sur un avenir tout tracé de nez chez un célèbre parfumeur, il a réduit ses visites à sa famille au strict minimum et il se noie dans le travail. Alice, avec sa curiosité, ses playlists improbables à plein volume dans le fourgon du thanatopracteur et ses invitations à boire un verre après le travail, attaquent petit à petit les murailles qui entourent Sylvain, les démons qui le poursuivent et le secret qui le bouffe de l’intérieur.



Personnellement, j’ai vraiment apprécié Le parfum des cendres. J’ai trouvé cette histoire positive et bienvenue après avoir lu des romans déprimants. C’est une histoire agréable à lire. On cherche à découvrir le secret de Sylvain, même si on se doute de ce qui est arrivé quinze ans auparavant dans sa vie, mais ce qui est intéressant, c’est de savoir pourquoi cela a eu un tel impact, quel est le rouage qui s’est grippé. Et ça j’ai bien aimé. Je me suis laissée porter par l’histoire et ça m’a fait du bien.



Néanmoins, gros bémol qui vous fera peut-être changer d’avis sur mon avis : j’ai prêté Le parfum des cendres à une de mes collègues déprimée par ses lectures. Elle me l’a rendu en me disant l’avoir abandonné rapidement, peu séduite par l’histoire et déçue par l’écriture banale. Elle a préféré un autre roman dont je vous parlerai prochainement. Pas du tout joyeux et pas du tout optimiste. Teasing de ouf…
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Le Parfum des cendres

Pour les besoins de sa thèse Alice suit le quotidien de thanatopracteurs. Étrange métier que celui de rendre un visage décent aux morts avant de leur dire adieu, un métier méconnu, moqué et pourtant tellement utile. C’est ainsi qu’elle se retrouve chez Sylvain, un passionné de son métier mais un grand taiseux, un solitaire fracassé par un drame survenu 15 ans plus tôt qui l’a définitivement coupé du vivant. Ce n’est qu’auprès des corps sans vie qu’il se sent revivre, son nez exceptionnel reconstituant dans les effluves de ces corps la trame de leur existence. Alors que l’une va se rapprocher de la mort, l’apprivoiser et apprendre à ne plus la craindre, l’autre va au contact d’Alice se réconcilier peu à peu avec la vie.

C’est un roman bien original que celui ci. Un très beau voyage au pays des sens, faisant la part belle à l’odorat, au travers du don exceptionnel de sylvain’, au toucher plein de délicatesse quand il rend leur dignité à ces corps malmenés par la mort, mais aussi à l’ouïe au travers de la musique qui peu à peu le ramènera vers le monde des vivants. C’est fluide et le style est enlevé mais à vrai dire je n’ai pas été complètement séduite par cette belle histoire. Peut être était elle un peu trop convenue ou ses personnages un peu trop caricaturaux? J’ai passé un bon moment mais je n’en garderai pas un souvenir impérissable. On est quand même bien loin du « Parfum » de Suskind auquel je l’ai souvent vu comparé.
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Le Parfum des cendres

Je ne vais pas m’attarder sur ce livre. Je pense qu’il n’était pas fait pour moi. J’ai vraiment eu du mal à le finir et ce qui m’a permis de continuer, c’est la description des odeurs dans laquelle je me suis retrouvée. C’est mon métier et ma passion donc forcément ça me parle, mais alors le récit a été très looong pour moi.
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Le Parfum des cendres

« Ici un fragment de citronnelle, un effluve de camomille, de la cardamome, une pincée de badiane. Là du muguet, de la coriandre ou du bois de rose, des notes de sauge ou de lavande, acajou et églantine, ou encore cuir de chèvre et pain grillé, plastique neuf et mousse de chêne, parfois framboise et terreau frais. »



Sylvain, thanatopracteur, appréhende une personnalité grâce à son don, il hume les parfums des corps. Les senteurs sont variées : florales, puissantes, sensuelles, enivrantes, gourmandes. Que ce soit les vivants ou que ce soit les morts, Sylvain sent tout ce qui lui passe sous le nez. Quand Alice s’intéresse à la profession de l’homme, elle trouve sa façon de faire très particulière. En bousculant le quotidien de Sylvain, elle comprend que celui-ci cache quelque chose. La rencontre des deux est une explosion de fragrances.



« Depuis lors, son nez errait dans le vide atmosphérique, pauvre appendice isolé et stérile, privé de connexion avec son cerveau dont il constituait jadis, tout à la fois, la proue, la boussole et le radar ; et dans ce cerveau amputé de son radar, dans cette prison mentale flottaient, elles aussi condamnées à perpétuité, toutes les odeurs emmagasinées au cours des vingt-deux ans de sa présence au monde. »



Quelle surprise ! Le parfum des cendres est le style de roman que j’affectionne beaucoup. En effet, tous les sens sont en éveil pendant la lecture, impossible d’être insensible. Marie Mangez m’a immergé dans un lieu qui n’est pas des plus joyeux, je vous l’accorde, mais avec ses descriptions olfactives elle le rend tellement vivant et beau à lire que les pages défilent. Alice si pétillante. Sylvain si morne. Les deux forment un duo qui fonctionne vraiment bien.

Un premier roman sensoriel qui ne pouvait que m’attirer à lui. Ce rapport aux corps, aux morts se mêlant à nos sens, il ne pouvait en être autrement en étant soignante. Observer, sentir, toucher et se raconter leurs histoires.



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Le Parfum des cendres

Pourquoi Sylvain Bragonard (clin d'œil à la maison Fragonard de Grasse ?) a-t-il abandonné sa vocation de parfumeur de génie doté d'un odorat exceptionnel (on le surnommait alors le « Picasso du nez ») pour devenir thanatopracteur ?

Vous le découvrirez en compagnie d'Alice, une thésarde intéressée par cette étrange profession et intriguée par le comportement énigmatique de son objet d'étude.

De ce premier roman prometteur, j'ai aimé l'originalité du thème, qui n'est pas sans rappeler « Le parfum » de Süskind, même si Sylvain n'a rien d'un psychopathe, « et la manière dont l'autrice décrit un métier méconnu et magique qui tente de réussir la gageure de pérenniser l'aspect humain d'un mort ou, en quelque sorte, de rendre vivant un défunt en lui insufflant une forme de fausse éternité. Juste pour ses proches qui garderont de lui le souvenir de celui qu'il fut avant son décès.

Dans la manière dont il exerce son métier, Sylvain fait à la fois œuvre d'artiste, par sa capacité de création, et de philosophe, dans son rapport à la mort.

J'ai aussi apprécié le rythme du récit qui ménage le suspense et qui exalte les sens : odeurs, couleurs, sons...

Avec sa solitude, sa complexité, son passé dévoilé par bribes, ses obsessions, ses fêlures, ses silences, sa fascination pour la mort, le personnage masculin est bigrement attachant. Un autre personnage, essentiel car il est la clé de tout, va se dévoiler progressivement tout au long du roman.

En revanche, moins réussi est le portrait d'Alice, sorte de messie féminin toujours de bonne humeur et prêt à tous les sacrifices pour sauver le taciturne embaumeur. Quitte à tomber dans une sentimentalité un peu niaise.

Quant au style, il est un peu déroutant. Presque lyrique quand il évoque les rapports de Sylvain avec ses « clients », il vire trop souvent à la trivialité dans la restitution des dialogues, parfois trop convenus, et des pensées de l'étudiante.



EXTRAIT

C'est aux rituels d'embaumement que le parfum devait sa maternité. Les hommes avaient commencé par parfumer leurs morts, avant d'embaumer les vivants.




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Le Parfum des cendres

1ere phrase : Bernadette était allongée, paupières fermées, les bras sagement étendus le long du corps



L’histoire

Avec cette première phrase, le lecteur plonge sans détour dans la vie de Sylvain Bragonard, trentenaire, thanatopracteur. Sylvain a un don, il est capable de voir la vie de ces morts en les respirant. Il va rencontrer Alice qui va bousculer sa vie bien établie. Passionnée de musique, elle est étudiante et boucle une thèse sur ce métier extra-ordinaire. Elle va l’accompagner, lui qui accompagne les morts. Doucement le voile va se lever sur les raisons qui ont conduit Sylvain à exercer ce métier.



Mon avis

Dans ce premier roman, Marie Mangez embarque le lecteur dans un double voyage olfactif et musical très original. Les deux personnages sont décrits avec finesse dans une écriture fluide, riche, contemporaine et déjà très personnelle pour un premier roman. Les pages défilent. Avec ce sujet très inhabituel on ne pourra pas s’empêcher de penser au Parfum de Patrick Süskind, l’auteur y fait elle-même référence, comme un clin d'œil au lecteur. Mais le récit suivra ici un chemin différent.

Le lecteur échappe aux sujets plus classiques des premiers romans, souvent autobiographiques, on espère que celui-ci ne l’est pas ! Une très belle découverte et un sujet qui ne doit pas effrayer le lecteur. Marie Mangez entre avec brio dans la catégorie des jeunes écrivains à suivre !
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