AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Marie Neuser (316)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Je tue les enfants français dans les jardins

Après mon coup de foudre sur Délicieuse, j'ai eu une envie subite et urgente de retrouver la plume de Marie Neuser. Intriguée par ce titre, je me suis jetée dessus et quelle bonne idée j'ai eu là !

J'ai envie de dire, maintenant que j'ai lu deux de ses livres, que quoi qu'elle écrive, ce sera bon, ce sera beau et que cela t'emportera là où tu n'avais pas forcément envie d'aller.

Sa plume, elle me fait rêver. Ses mots, ses phrases sont comme une mélodie que tu peux écouter, réécouter inlassablement. Tout sonne juste sans aucune fausse note. C'est franchement orgasmique !!!

"Je tue les enfants français dans les jardins", est un récit terrifiant à la première personne d'une prof, Lisa Genovese qui essaye, tant bien que mal, d'enseigner l'italien.

Son quotidien, sa vie dans une classe de jeunes "défavorisés" de 16 ans environ. Un quotidien peu reluisant qui tient plus du combat, que de l'éducation. Un quotidien qui est, sans doute, le vrai quotidien de beaucoup de profs.

Je crois que c'est un des récits le plus flippant que j'aie lu depuis quelques temps parce que, oui, j'ai réellement frissonné et, oui, ça m'a vraiment foutu les boules grave de grave d'imaginer cette jeune génération supposée être l'avenir de notre monde.

Au travers de ce récit en apparence "banal", Marie dénonce toute une société, dénonce la problématique d'éducation aujourd'hui, la difficulté de se faire respecter, la difficulté pour certains jeunes de se faire une place dans notre monde qui est leur difficulté à eux aussi. Même s'il ne sont, certes, pas tous, à mettre dans le même panier, cette jeunesse pourrie existe pour de vrai.

C'est génialement brillant !

Une montée crescendo tout en souplesse pour te conduire jusqu'au final ébouriffant comme seule Marie Neuser sait le faire. Un final qui te laissera interrogatif, c'est certain.

Pour tout te dire, je n'ai jamais vraiment rêver d'être prof mais là encore moins…

Par contre, la question qui reste puisque Marie Neuser est, elle-même, prof dans sa fausse vie : est-ce une expérience vécue ? 😜

A lire absolument !
Lien : https://sangpages.com/2018/1..
Commenter  J’apprécie          70
Un petit jouet mécanique

« Un petit jouet mécanique » est un roman court, intensément noir, magnifiquement écrit.

Le récit s’ouvre sur Anna, adulte et jeune maman, qui revient dans la maison de vacances familiale d’Acquargento, en Corse. Anna est tendue, angoissée… on sent que ce lieu est chargé d’émotions et a été le théâtre de faits importants. L’auteure rembobine le film et nous transporte en arrière : l’été des 16 ans d’Anna. Comme chaque année, la jeune fille est contrainte d’accompagner ses parents à Acquargento, pour les vacances d’été. Adolescente de 16 ans, elle ne supporte plus ce petit chalet, loin de tout, écrasé de chaleur et de solitude. Anna rêve de poésie, d'écriture, de musique rock-punk-gothique, de nouvelles rencontres… En guise de nouvelle rencontre, sa sœur aînée Hélène débarque avec sa petite fille d’un an prénommée Léa. Si entre Anna et Léa, le courant passe instantanément, en revanche entre les deux sœurs, c’est la guerre froide. Victime de son imagination trop fertile ou bien d’une clairvoyance naturelle Anna finira par soupçonner Hélène de vouloir mettre la vie de sa fille en danger afin d’exister et de briller aux yeux des autres.

« Un petit jouet mécanique » possède un rythme lent, une narration surprenante parfois dérangeante avec l’emploi du « vous », un vocabulaire riche et toujours juste. L’atmosphère est lourde voire étouffante. La psychologie des personnages est fine, profonde. La chute de l’histoire est abrupte et triste.

J’ai passé un moment de lecture bouleversant.

Commenter  J’apprécie          70
Je tue les enfants français dans les jardins

Un très bon livre. Court et incisif il va droit au but.

Sur un sujet que tout le monde devrait connaître de ce point de vue là. Que tous les parents devraient lire et tous les autres aussi.

Après le récit du calvaire quotidien de cette femme son geste final est incontournable !

Magistralement écrit !
Commenter  J’apprécie          71
Prendre Gloria

Une seule solution : Tourner les pages !!

Tout d’abord un grand Grand Merci à Fleuve Noir et à Babelio pour l’envoi de ce livre que j’ai reçu en plus quelques jours avant sa sortie officielle. J’ai fait une belle découverte et j’en suis ravie.J’avoue tout de suite que je ne connaissais pas l’auteure Marie Neuser car je n’ai pas eu l’occasion de croiser un de ces livres. L’erreur est enfin réparée et j’en suis très heureuse.

Je vous le dis de suite, ce livre a été plus que prenant et j’ai du mal encore à comprendre pourquoi … Je m’explique : on connaît la fin dès les premières pages en effet quand on retrouve Gloria, on se doute que les indices vont parler. Mais là où Marie Nauser fait très fort, c’est qu’elle va nous distiller petit à petit les informations, les circonstances et les évènements pour nous faire comprendre ce qu'il s’est réellement passé ! Et on comprend que cette histoire est beaucoup plus compliquée qu'on ne croit !



Au début, j’ai eu l’impression d’avoir un puzzle pratiquement vide et qu’au fur et à mesure, on me plaçait une pièce ici ou là, enfin en tout cas à un endroit où je m’y attendais le moins. Et enfin à la fin, j’avais toutes les pièces de ce fameux puzzle et je pouvais alors enfin tout comprendre.



Marie Neuser nous ramène régulièrement dans le temps ! Elle donne la parole successivement aux différents protagonistes plus ou moins impliqués, de près ou de loin dans cette affaire, qui ont eu un rôle important ou pas. Et chacun va amener sa petite pierre à cette histoire. J’ai été donc, tout au long de la lecture balancée dans des émotions très différentes. Suivant les révélations, j’ai été indignée, triste, révoltée, déçue, rassurée, dégoutée, trahie, compréhensive, déboussolée, inquiète et j’en passe … Je trouve cette construction très bien faîte et sur moi, elle a été très efficace !



Marie Neuser a également changé et adapté son écriture à chaque fois qu’elle donne la parole aux personnages. Quand c’est un père qui parle, j'ai reconnu le patriarche de famille. Quand c’est un roumain, on devine son accent. Et enfin, quand c’est une adolescente, celle-ci prend les expressions typiques et nous emmène dans son monde de jeunes. J’ai vraiment tout au long de ma lecture "entendu" des personnages différents.



Vous l’aurez compris un très bon moment de lecture qui m’a tenu en haleine sans problème, une écriture « élastique » qui m’a permis de voyager entre les personnages et dans le temps. Un coup de cœur pour ce livre.



Attention : Ce livre "Prendre Gloria" est le tome 2 ! Donc si vous le lisez le tome 2 d'abord, il n'y aura presque plus de secrets pour vous pour le tome 1 "Prendre Lilly". Mais le Tome 2 se lit sans problème et indépendamment du 1 !
Lien : http://ideeslivres.jimdo.com..
Commenter  J’apprécie          70
Prendre Lily

Découvert au Salon du Livre de Paris 2015, j'étais très curieuse de lire ce roman de Marie Neuser.

Début des années 2000, dans une petite ville anglaise très tranquille, deux fillettes découvrent leur mère assassinée. Retrouvée dans sa baignoire, les seins découpés et une mèche de cheveux dans chaque main. Cette femme, Lily Hewitt, était une femme et mère modèle, appréciée par tous. Pas très loin de chez Lily habite Damiano Solivo, un immigré Italien. Malgré son alibi et la protection de sa femme, les soupçons de la police se portent rapidement sur lui.

Plusieurs policiers vont faire partie de cette enquête, et nous allons suivre particulièrement le personnage de Gordon. Très sensible, il va rapidement se dévouer corps et âme à l'élucidation de ce crime, mettant tout en œuvre pour coincer le meurtrier. Quitte à mettre même sa propre vie de côté ! Cette affaire va le ronger et le titiller, tout comme ses collègues. On est très vite prit au cœur par cette équipe de policier mais surtout d'êtres humains. On ressent parfaitement leur désarroi, leur colère, et leur volonté de tout faire pour empêcher le meurtrier de s'échapper impunément.

Prendre Lily est un policier que je suis ravi d'avoir pu lire, notamment car il m'a donné la possibilité de découvrir Marie Neuser, mais aussi pour sa construction particulière. Ici, pas une enquête résolue au bout de quelques jours, pas d'illuminations de génies ou de profiler. Une équipe de choc, mais simplement composée de policiers. Et surtout, c'est une enquête qui va durer dans le temps, qui ne sera éclaircie (ou pas ?) que des années après le meurtre. Et ça, je trouve que c'est vraiment appréciable !

(Suite de mon avis sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
Commenter  J’apprécie          70
Prendre Lily

Je vais tenter de faire court pour cette critique. C'est ma première rencontre avec l'auteure et je trouve le style plaisant, jamais pesant et direct. J'apprécie.

Le fait que l'histoire soit tirée d'un fait divers est intéressant car il est synonyme d'une certaine véracité du travail des forces de polices.

L'histoire se déroulant entre l'Italie et l'Angleterre, ça ne m'a pas surpris de ne pas connaître cette histoire criminelle. (Pourtant entre ma profession et mon goût des émissions sur les criminels, j'aurais pu mais non).

Le découpage est intéressant lui aussi car s'il semble chronologique, il est aussi thématique. On évolue à la vitesse de l'enquête en fonction des découvertes mais au lieu d'y passer 8 années on y consacre 400 pages.

Intime conviction ? Doute raisonnable ? Mafia ? Appel ? Justice ?



Il paraît que c'est le premier tome d'un dyptique et je m'interroge donc sur la suite.



Agréable lecture qui me fera sûrement revenir vers Mme Nauser.
Commenter  J’apprécie          70
Marseille Noir

La ville "fausse et haine" se livre ici sous toutes ses coutures : de l’Estaque au Vieux-Port, de la Joliette à la Plaine, de la Belle de Mai au stade Vélodrome, en passant par le Panier ou encore le Frioul…



Ce bouquin fait le récit d’une interaction entre un personnage et son environnement, les conséquences terribles d’une société criminogène. Exemple type dans la nouvelle de Patrick Coulomb, Le Panier – Le silence est ton meilleur ami : un mec, soi-disant très calme, va finir par tuer son voisin pour tapage nocturne.

Un bon écrivain serait un homme qui observe son environnement pour livrer une sorte de diagnostic sur ce qu’il découvre. Un chercheur, donc, ou un archéologue des bas-fonds de la ville. Dans le présent ouvrage, le point de départ est toujours le lieu, et Marseille se prête particulièrement bien au jeu. Ici, il est pratiquement impossible de faire abstraction du lieu où l’on se trouve. La ville nous rattrape sans cesse avec un cri, un coup (de vent), une odeur. Marseille est un parfait matériau d’écriture avec ses mythes, son folklore et les fantasmes qu’elle génère. Elle est le personnage principal de chaque histoire et se donne en spectacle, à mi-chemin entre tragique et comique. Comme le rappelle l’anthologiste en citant Stevenson : « Certains lieux parlent distinctement. »

A l’heure où les écritures du réel la gagnent, la fiction montre patte noire. Elle est surréelle, à l’image d’une ville ô combien excessive. Dans Marseille Noir, la subjectivité est assumée : ici, on ne fait que raconter des histoires.

Commenter  J’apprécie          70
Un petit jouet mécanique

L'écriture. On ne peut pas ne pas l'évoquer en ce qui concerne Un petit jouet mécanique de Marie Neuser. C'est en tout cas un des aspects du livre qui retient immédiatement l'attention. Elle est là, comme cette petite musique à laquelle fait référence l'auteur dans le livre : « Quoi que tu aies envie d'écrire, tu dois trouver ta petite musique. Trouve-la et suis-la. Et elle te fera aller au plus près de la vérité. ». Elle est là, donc, et emporte irrémédiablement le lecteur dans les filets de son histoire, dont, désolé pour le cliché, on ne ressort pas indemne (mince, je viens de me rendre compte que ce sont les termes exacts de la quatrième de couverture... mais comme c'est exactement ça, on ne va rien changer aux mots !



Après bien des années, Anna revient en Corse, à Acquargento, demeure où ses parents passaient leurs vacances avec elle. Elle se rappelle son dernier été passé là-bas, lorsqu'elle avait seize ans. L'été où sa sœur, Hélène, est tout à coup réapparue sur leur lieu de villégiature, bébé au bras. Étrangères de cœur, étrangères en tous points, les deux filles ne s'apprécient guère. Les douze années qui les séparent n'ont sans doute rien arrangé. Et si l'arrivée de la jeune femme et de son enfant chamboulent au début le quotidien des uns et des autres, les jours filent pourtant, semblables, chacun vaquant à ses occupations. Anna écoute de la musique, peint, écrit, se rend à la plage, se nourrit de son ras-le bol d'être ici et pas ailleurs, se nourrit aussi de sa solitude quand elle ne joue pas avec le bébé. Pourtant à mesure que les jours passent, Anna en vient à s'interroger sur le comportement de sa sœur à l'égard du bébé.



L'été, le quotidien transfiguré petit à petit, le malaise prégnant sans qu'on puisse clairement en identifier la nature, ou même l'apaiser. C'est en cela, dans sa faculté à générer cette impression que l'écriture de Marie Neuser est redoutable. Les mots, leur sens et ce qu'ils génèrent deviennent purement indissociables. La « petite distillation progressive », évoquée dans le roman, est en marche. Que ce soit le glissement d'Anna dans son approche de l'âge adulte ou dans les événements qui se nouent. Les phrases effleurent, s'inscrivent dans le cerveau comme un sillon qui passe et repasse, gravent sournoisement mais implacablement la monstruosité d'un instant, d'une période de la vie où la normalité n'a plus sa place. A moins bien sûr qu'elle ne soit constitutive d'un tout, drame compris.



Et ces mots là - on en revient à eux - vous touchent d'autant plus, vous lecteur, lorsqu'Anna raconte son histoire à la deuxième personne du pluriel. Une manière de prendre de la distance face aux événements, dont le temps n'a en rien altéré la douleur.



Tout est à sa place dans ce roman. Il n'y a rien à enlever, rien à rajouter. Juste à se laisser prendre, se laisser aller au doute, à l'amertume et à l'espoir aussi.
Lien : http://www.bibliomanu.blogsp..
Commenter  J’apprécie          70
Un petit jouet mécanique

Nous sommes en Corse et Anna revient dans la maison où, avec ses parents elle passait les mois d'été de son enfance. En ouvrant le placard, elle retrouve un petit jouet mécanique qui déclenchera en elle les souvenirs précis de cet été particulier. Elle se souvient du temps où à 16 ans elle était la fille d'Acquargento, celle qui s'ennuyait ferme dans cette masure isolée dans les années 80. Celle qui rêvait d'école de design à New York, de rock, d'une vie trépidante. Celle qui, incomprise de tous, avait tout perçu alors que les autres ne l'écoutaient pas. Jusqu'à ce que le drame se produise.



Pendant cet été là, c'est l'arrivée de sa sœur, Hélène, et de sa fille, Léa, qui va perturber l'ordre immuable entre plage, travaux de jardin, murets de pierres sèches et repas sur la terrasse.



Marie Neuser nous plonge avec justesse et humour dans la peau de cette adolescente. Et c'est à travers ses réflexions que nous découvrons peu à peu les rapports entre les différents membres de la famille, dans ce cercle presque fermé, où la seule ouverture sur le monde est la plage avec ses naïades et ses bellâtres.



Avec talent, l'auteure nous brosse là un portrait attachant et sensible d'une adolescente, avec toutes ses contradictions entre réalité et illusions. Un bon moment de lecture.
Lien : http://www.canalblog.com/cf/..
Commenter  J’apprécie          70
Un petit jouet mécanique

Un thriller bien écrit , complet bien que relativement court. Dès le début, j'ai su et j'ai été prévenue d'un drame. L'auteure change alors de narrateur et parle en "vous" ce qui est assez perturbant, je me suis sentie impliquée dans l'histoire. La lecture est assez stressante , j'attendais le drame. Par des descriptions précises, un peu longues parfois, l'auteure installe un huis clos au climat pesant, aux silences chargés de rancoeur, d'émotions. Le portrait de cette adolescente à la sensibilité exacerbée, à fleur de peau, en révolte, en questionnement est particulièrement bien conçu.
Commenter  J’apprécie          60
Prendre Lily

Une chose est sûre, il n’y a pas eu rencontre entre Prendre Lily et moi lorsque j’ai commencé à le lire. J’ai trouvé l’écriture en deçà de ce à quoi je m’attendais, et la froideur générale qui se dégage de l’écriture a imposé une distanciation entre l’histoire et moi. Avec une écriture comme celle-ci, me faire entrer dans une intrigue à laquelle je ne m’attendais pas du tout au vu de la quatrième de couverture, a été très compliqué, et je pense ne jamais y être parvenu.



Je ne m’attendais donc pas à un roman policier, et pourtant, Prendre Lily en est un. Il n’est pas mentionné une quelconque enquête ni même de policiers sur la quatrième, et je trouve ça un peu trompeur puisque cela prend, en réalité, 99% de l’espace. Oui, Prendre Lily est un roman policier, oui il y a des flics et une enquête. En soi, ça ne m’a pas plus dérangée que ça puisque je trouvais la quatrième sympathique, et que du coup j’étais curieuse de voir comment l’autrice allait traiter son intrigue policière avec ce résumé.



L’idée de départ était très prometteuse, seulement avec moi, l’autrice s’est méchamment pris les pieds dans le tapis et s’est affalée de tout son long. Ça a coincé dès le départ : personnages, intrigue, style, genre, rien n’allait avec rien, je n’ai trouvé aucune cohérence, aucune harmonie. Pourtant, j’ai persévéré. D’accord, plus parce que je savais qu’en faisant une pause jamais je ne reprendrai ce livre, que parce que j’avais vraiment envie de le lire, mais quand même, j’ai persévéré. Et ça a été long.



L’intrigue est basée sur un seul concept que l’on étire sur plus de 500 pages : les enquêteurs ont un suspect, un coupable même puisque la présomption d’innocence passe quand même vachement à la trappe, mais aucune preuve. Finalement, on cherche à prouver une théorie, une intime conviction, plus qu’à trouver le coupable d’un meurtre. Cinq cent pages construites sur le fait qu’une femme a été tuée, que les flics sont persuadés d’avoir trouvé le coupable, n’ont aucune preuve pour l’inculper mais cherchent à partir de rien, le tout répété plusieurs fois selon le cycle « suspect → recherche de preuve → échec » étalé sur plusieurs années, ça fait long quand on n’est pas dedans.

Ça a été pour moi d’autant plus long que jamais l’autrice n’a réussi à semer la conviction en moi de la culpabilité du suspect. Les déductions sont tirées par les cheveux, les intimes convictions basées sur du néant : en somme, je n’y ai pas cru une seule seconde, même une fois le livre terminé. Dès lors, je n’ai pas saisi l’acharnement ni même les déductions et les intuitions des enquêteurs, que je n’ai en aucun cas partagées. Dans ma tête, ces flics perdaient leur temps avec une non-histoire, et moi aussi. La résolution de l’affaire n’a rien changé : je ne suis pas convaincue, même par les « preuves », cette affaire n’est pour moi pas close du tout. En définitive, ce n’est pas tant le fait de ne pas croire en la culpabilité du suspect qui me chagrine, mais plutôt cette façon que l’autrice a eu de tourner en rond pendant plus de 500 pages pour arriver à des preuves et conclusions dont certaines auraient pu être trouvées bien avant, et qui elles aussi sont tirées par les cheveux, le tout pour exactement arriver là où on voulait en venir au départ sans avoir l’impression d’avoir été éclairée. Tout ça pour ça.



Peut-être les personnages auraient-ils réussi à me convaincre et à rendre le tout un peu plus palpitant si seulement ils avaient été un peu plus mis en avant, plus décortiqués. Au moins le flic principal. Or, là, rien. Aucun personnage n’a de réelle histoire et d’ailleurs, je n’ai su donner d’apparence, de caractéristiques ou de visage à aucun d’entre eux, si ce n’est le suspect que l’on se contente de surnommer gros tas. Et heureusement qu’il est là, ce Damiano Solivo pour donner un peu de vie humaine à ce livre qui n’est peuplé que de fantômes !



Jusqu’à la fin, j’ai misé sur le potentiel, sur l’espoir, sur le caractère prometteur de la quatrième, et si le dernier tiers est un peu plus rythmé, je reste avec ce goût de « je n’y ai pas cru une seule seconde » et d’inachevé, et de façon générale avec une grande frustration, celle de ne pas avoir adhéré à cette histoire ni à la façon dont elle est racontée.
Lien : https://aufildelhistoire.com..
Commenter  J’apprécie          60
Prendre Lily

Quel roman, mais quel roman ! Alors, vous me connaissez, quand j'aime, je le dis, et quand je n'aime pas, ben je le dis aussi. Et là, j'ai aimé... globalement. Oui, il y a un petit mais... mais qui n'en est peut-être pas un : vous allez comprendre !



L'histoire est incroyable. Dès les premières pages, on se retrouve avec le cœur au bord des lèvres. La scène d'ouverture est une scène de crime particulièrement horrible, détaillée, et surtout qui nous est présentée avec une émotion incroyable, avec comme actrices les enfants de la victime. Il y a de quoi être bouleversée, et cela a été mon cas. Du coup, après un tel incipit, je ne pouvais que plonger à pieds joints dans la suite de cette histoire.



Et l'histoire a suivi son cours, sublimée par un narrateur atypique qui a une réelle personnalité, qui prend à cœur cette affaire, et qui met ses tripes, sa vie et sa santé pour réussir à confondre le meurtrier. Il est sûr, il n'en démord pas, il fonce, et son style est caustique à souhait. Gordon est un personnage que j'ai adoré, et il fait le roman à lui tout seul.



Les autres personnages sont un peu plus effacés, car finalement on les voit au travers des yeux de Gordon. Il les connaît, certes, mais la vision que l'on a des gens est toujours très subjective, et c'est en partie grâce à cela que j'ai trouvé ce roman extrêmement réaliste quant à la mise en place générale des lieux, de l'intrigue, des bons et des moins gentils.



Que de louanges, me direz-vous ! Alors, où se trouve donc ce mais ? Eh bien, tout simplement dans la longueur. Cinq cent vingt pages environ, sept ans d'enquête. Peu d'actions, des réflexions. Je vous jure que tout cela, ça se sent, cela pèse, c'est long. Mais cela reflète aussi tellement l'état d'esprit de Gordon, alors comment qualifier cela de négatif ? Honnêtement, je ne peux pas, car finalement cela donne le ton de cette enquête insupportable pour les nerfs du flic.



Il n'y a pas à dire, cette lecture restera dans ma mémoire, car elle était aussi atypique qu'impressionnante. J'ai aimé et, même si j'ai soufflé par moment en me disant que cent pages de moins, cela ferait du bien, ce roman était absolument incroyablement bien ficelé. Je me suis posé mille questions, et cela m'a fait du bien. Alors, n'hésitez pas, et lisez-le !
Lien : http://mes-reves-eveilles.bl..
Commenter  J’apprécie          60
Je tue les enfants français dans les jardins

Roman noir ...

Ce n'est pas en lisant ce livre que l'envie de devenir professeur des écoles vous viendra ... ;) Marie Neuser décrit très bien, grâce à cette plume incroyable, la violence auquel sont confronté les enseignants de nos jours ... Du grand n'importe quoi où "apprendre" est devenu impossible dans une ambiance pareil :( Roman que je conseille à tous car il est à l'image de notre société actuelle !!! fort malheureusement :( ce livre est plein de vérités que l'on néglige bcp trop !
Commenter  J’apprécie          60
Je tue les enfants français dans les jardins

L'avis de Jean Luc

Marie Neuser avec ce premier roman déménage !

Juste avant de commencer ma critique sur ce roman très atypique, un petit mot pour situer l’auteure : Marie Neuser est enseignante, et elle est agrégée en langue italienne.

Dans ce roman, au titre dérangeant : « Je tue les enfants français dans les jardins », l’auteure nous livre un roman qui dénonce l’insuffisance, l’inefficacité, et l’hypocrisie du système scolaire dans les quartiers difficiles.

Ici en l’occurrence, il s’agit de Marseille ou d’une agglomération proche. L’action se déroule dans un collège en plein cœur d’une cité, avec comme personnage principale, une professeur d’italien débutante.

C’est très bien écrit, les phrases sont percutantes, aiguisées comme une lame de rasoir. Au passage, plusieurs sujets sont traités tels que l’intégration des étrangers, le passage du rôle scolaire de l’école à un rôle éducatif et surtout il s’agit avant tout de la descente aux enfers d’une enseignante livrée en pâture à ses élèves.

C’est comme je l’ai dit, superbement écrit et encore plus terrifiant, ce roman sent le vécut à plein nez !

Pour terminer, un super roman noir mais d’abord un roman sociologique, qui dénonce un système éducatif en perdition dans les quartiers difficiles.

Un roman très court à découvrir


Lien : https://collectifpolar.com/
Commenter  J’apprécie          60
Prendre Lily

Dans le registre du roman policier, on y découvre Marie Neuser moins pertinente. Nous suivons le cheminement de l’enquête dans le cadre d’un meurtre abject, enquête dirigée par un policier nommé Gordon qui développe une véritable obsession dans cette recherche du coupable. Finalement, celui-ci est démasqué assez tôt mais les preuves ne permettent pas de l’inculper. Se passe alors un temps affreusement long, aussi bien pour le lecteur que pour l’enquêteur, et qui peut nous décontenancer.

On retiendra cette ouvrage pour la qualité du récit (le déroulement de l’enquête y est particulièrement développé) mais pas pour le suspense occasionné qui est malheureusement absent..

Commenter  J’apprécie          60
Je tue les enfants français dans les jardins

"Je tue les enfants dans les jardins" de Marie Neuser est un court roman noir de 152 pages, aux chapitres courts qui se lisent très vite.

Il est plutôt bien écrit, malgré les expressions à la mode dans les banlieues difficiles et le vocabulaire un peu choquant. Mais cela s'inscrit bien dans l'histoire.

Une jeune femme, professeur d'italien, est aux prises avec une classe de 3e d'un collège de Marseille, les élèves pour la plupart émigrés s'intéressant très peu à cette langue et n'ayant en tête que de malmener leurs professeurs. Les plus anciens tiennent le coup mais les jeunes enseignants ont beaucoup de problèmes.

L'histoire est assez intéressante et m'a semblé proche des réalités actuelles, mais j'ai trouvé la fin un peu invraisemblable et cela a un peu gâché ma lecture.
Commenter  J’apprécie          60
Prendre Lily

Je viens de refermer le 1er volume du fameux diptyque écrit par la non moins fameuse Marie Neuser.

Un sentiment mitigé, assez étrange m’habite : un contentement mêlé de frustration.

Le contentement parce que j’ai adoré être au cœur de l’enquête portant sur le meurtre atroce de Lily et la frustration parce que la fin du roman est trompeuse. Elle ne conclut rien, elle n’apaise pas les tensions, elle laisse planer le doute et c’est super énervant !

Heureusement « Sauver Gloria » m’attend bien sagement dans ma PAL. J’ai hâte de retrouver la plume particulière de l’auteure. Tour à tour raffinée, sombre, drôle, imagée, cette plume vous happe avec délice dans un concentré d’horreur sans nom.

L’histoire débute le 12 novembre 2002. Lily Hewitt, 48 ans, est trouvée par ses deux filles, dans sa baignoire, nue, dépecée, avec entre ses doigts deux mèches de cheveux, une brune et une blonde, taillées avec soin. Le détective Gordon McLiam, qui découvre le corps, hérite de l’affaire. Lily devient son obsession ; la condamnation du tueur : son Graal.

Le récit est prenant, étoffé de rebondissements multiples. On passe de l’espoir au désespoir en quelques lignes. Il n’y a aucun temps mort. Les 522 pages de ce livre se dévorent toutes seules. J’ai passé un excellent moment de lecture !

Commenter  J’apprécie          60
Je tue les enfants français dans les jardins

Un collège difficile, des gamins borderline (insolents, irrespectueux, violents, paresseux, déconnectés de la réalité - complétez avec tous les clichés disponibles sur les mômes de banlieue ! à l'infini !!), une prof qui part bosser chaque matin avec la peur au ventre mais qui décide de tenir le coup dans l'attente d'une mutation et surtout parce qu'elle a encore une haute opinion du métier d'enseignant.



Sauf que ça dérape chaque jour un peu plus avec cette classe, que ça déborde et qu'on sent le dégoût et la rancœur monter, l'envie de meurtre éclore, à mesure que les semaines passent.



"(…) il est incroyable de voir à quel point les schémas mafieux sont bien implantés dans les rapports que ces gamins ont entre eux : la servilité à celui qui gueule le plus fort est visiblement le modèle de prédilection."



Au-delà d'une tension impeccable, c'est tout un microcosme qu'explore l'auteur : une société qui fout le camp dans laquelle l'administration se voile la face (surtout ne pas faire de vagues, "enterrer" les problèmes), une société où la violence psychologique et la détresse semblent les maîtres.

Il y a tant d'accents de vérité dans ces situations qu'on ne peut qu'y voir une expérience vécue, qu'on ne peut aussi s'empêcher de trembler !

Marie Neuser dresse un portrait réaliste et sans complaisance de l'école dans un roman très sombre et d'une remarquable qualité pour ses quelques 160 pages ! D'autant qu'elle évite avec justesse l'écueil de la "leçon", du jugement.



Bravo ! Un roman choc !
Commenter  J’apprécie          60
Un petit jouet mécanique

Anna, nous raconte l'été de ses seize ans, à Acquargento, en Corse, où elle passaient ses vacances avec ses parents. C'était il y a vingt ans. Elle nous délivre, à travers un portrait de famille peint à l'acide de la rébellion adolescente, ses rêves d'école de design à New York, ses émotions, sa solitude, ses angoisses. Elle nous raconte l'arrivée de sa sœur après un an sans nouvelle, accompagnée de son bébé, Léa. Et au milieu des chèvres, du hameau en ruine, des méduses, des guêpes et de la chaleur étouffante, Anna commence à se poser des questions sur l'état mental de sa sœur...



Je ressors mitigée de cette lecture. La principale chose qui ne m'a pas plu est l'emploi du "vous" quand la narratrice (Anna) parle d'elle : "Vous vous sentez perdue au fin fond de nulle part", "Vous avez seize ans"...Mais l'écriture de Marie Neuser est affûtée, l'ambiance qu'elle a su créer dans la chaleur écrasante, la langueur d'un été corse est vraiment très prenante. Elle a aussi un don pour faire monter l'angoisse, le malaise. Lentement...ce qui fait que parfois j'ai eu l'impression que rien n'avançait. Nous sommes spectateurs de la tragédie alors qu'Anna se débat tellement pour que rien arrive, c'est très frustrant! D'ailleurs, un peu déçue aussi d'avoir vu venir la révélation de loin. Les personnages sont intéressants même si les parents sont assez absents, ils ne comprennent rien, ne voient rien...ou bien sont-ce les impressions de l'adolescente révoltée?



Une histoire de famille ordinaire et unique à la fois, des lenteurs imposées par l'ambiance et la montée de l'angoisse pour arriver au paroxysme de ce drame familial.



J'ai noté les autres romans de Marie Neuser qui ont aussi l'air d'être dérangeants...
Commenter  J’apprécie          60
Prendre Lily

Un polar addictif surprenant de par sa construction. Basé sur des faits réels, l'auteure nous fait toucher du doigts les difficultés que peuvent rencontrer les enquêteurs lors d'une affaire qui parait simple mais qui en fait se révèle vraiment casse-tête. Ici on oublie la recherche du meurtrier, il est déjà connu. Le problème c'est les preuves.

Les enquêteurs naviguent entre l’Angleterre et l'Italie, et les années passent, épuisant les ressources et les hommes.

Une quête de longue haleine donc, où l'on se demande si elle finira par aboutir.

Plus qu'un polar, c'est un récit qui développe toute la palette des sentiments qui habitent les protagonistes. le sentiment de toute puissance du meurtrier, et ceux, d'injustice, d"'échec, de doute, mais aussi de conviction profonde et de ténacité des policiers et notamment du détective Mc Liam pour qui cette affaire deviendra la seule obsession.



Marie Neuser, dont c'est un premier livre que je lis, a réussi à m'accrocher du début à la fin et je lirai la suite avec entrain certainement.
Commenter  J’apprécie          60




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Marie Neuser (783)Voir plus

Quiz Voir plus

Comment te dire Adieu ?

Tous les garçons et les filles de mon âge Se promènent dans la rue deux par deux Tous les garçons et les filles de mon âge Savent bien ce que c'est d'être ...?...

deux
affreux
heureux
vieux

10 questions
149 lecteurs ont répondu
Thème : Françoise HardyCréer un quiz sur cet auteur

{* *}