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Critiques de Marie Neuser (316)
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Un petit jouet mécanique

Dès le début du livre, on sait qu’un drame va arriver. Je pensais à tort que c’était l’adolescente qui allait persécuter ce bébé, comme quoi il faut bien lire la quatrième de couverture… :-)



J’ai ressenti un malaise lors de ce récit, cela m’a rappelé les guerres répétées entre mes sœurs et moi, et ces vacances obligatoires ou l’on subissait plus que l’on appréciait… Mais cela, c’est une autre histoire ;-).



C’est un petit roman captivant, inattendu et incompréhensible pour moi… Comment une mère peut en arriver là ?



Enfin, je vous laisse découvrir.



Bonne lecture !
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Prendre Gloria

Prendre Gloria.

Une histoire simple et bien écrite. On ne s’y ennuie jamais, même s’il y a parfois des longueurs. Une sorte de polar. Nouvelle façon. Contrairement au polar traditionnel, l’auteur ne tient pas le lecteur en haleine, en le menant par le bout du nez. Là, le lecteur s’attend à ce qui va arriver. L’intérêt du roman est dans le déroulement patient de l’enquête, et la description par le menu du contexte et de l’environnement dans lequel, policiers, victimes, proches des victimes, suspects et proches des suspects évoluent.

Cela se passe à P. Une ville d’Italie. L’action se déroule, entre 1993 et 2010.

12 septembre 1993. Un dimanche. (précision le 12/09/1993 était bien un dimanche) Gloria et Elena, deux adolescentes de 16 ans, ont menti à leurs parents en disant qu’elles se rendaient à la messe, à l’église de la Miséricorde. En fait, Gloria Prats a rendez-vous avec Damiano SolIvo, un adolescent travaillé par le sexe, qui est direct avec les femmes en général. Ce dernier veut lui offrir un cadeau.

Elle a peur et demande à Elena de l’accompagner.

La consigne est précise. 11H40 : Si je ne suis pas aux cabines téléphoniques, près de l’église, vient me chercher aussitôt sur le parvis.

Elena attends, attends jusqu’à 12h30, plus de Gloria, pas davantage de Damiano. Elle cache pendant un temps la vraie raison de leur venue à l’église puis le dévoile aux frères de Gloria.

S’ensuit une course poursuite dans la ville. A l’église. Chez Damiano. Rien.

Contactée, la police plaide en faveur de la fugue. La famille en faveur de l’enlèvement et pire. L’histoire est construite sur ce malentendu qui conduit à une enquête bâclée. Une tentative d’inculpation d’Elena pour faux témoignage.

Elle déclare :

« Et là, il faut que je précise quelque chose. Pour répondre aux accusations qui ont été proférées contre moi et qui m’ont valu un procès, une condamnation avec sursis et une amende : je n’ai pas omis de parler de Damiano pour dissimuler quoi que ce soit dans un but scélérat. J’ai juste cru bon de ne pas enfoncer le clou parce qu’à ce moment-là, ce 12 septembre 1993 à midi et des poussières, je ne pouvais absolument pas concevoir qu’une jeune fille entre dans une église, lieu public le plus fréquenté ce jour-là et à cette heure-là, dans une petite ville de province où tout le monde se connaît, et ne plus jamais en ressortir. »

Coup de théâtre 17 après, des ouvriers roumains, dont Nicolae, découvre le corps de Gloria, dans les combles de l’église. Un endroit dont Elena de Sanctis nous dit :

« Elle était là, sous notre nez. Ou plutôt non, pas sous notre nez mais juste au-dessus de nos têtes. Sous un toit. Un sous-toit. Les combles, baisodrome notoire, de l’église de la Très-Sainte-Miséricorde. »

Le récit alterne entre 1993 et 2010, à des rythmes différents. L’auteur retrace à merveille l’état d’esprit des protagonistes dans les deux époques.

On penche, comme la mère de Gloria, Giuseppa, pour la culpabilité de Damiano Solivo. Et la famille ne comprend pas pourquoi il n’est pas arrêté.

Les témoignages se succèdent. La plupart confirment que Gloria aurait été vue dans différents endroits du village après 12h30.

Le village est vite coupé en deux. Partisans contre partisans. Fugue contre enlèvement. Les relations se tendent. La police et la justice n’aident pas à l’apaisement en prenant clairement le parti de la fugue, contre la famille.

2010. La vérité éclate. Tout est remis à plat. Et au fond, c’est là que le roman commence réellement. Pourquoi ce corps se retrouve-t-il 17 ans après, là où la victime a disparue ?

Le 13 septembre 1993, la police déclare :

« Nous, ce qui nous embête un peu, c’est que personne ne peut nous dire ce qu’a fait Damiano entre 11 h 30, où il a rencontré Gloria à l’intérieur de la Miséricorde, et le moment où on l’a retrouvé aux urgences. Un trou de deux heures dans une affaire de disparition et quand on est le dernier témoin, c’est délicat. »

La conviction autour de la culpabilité de Damiano se confirme à la lecture de fragments du récit en italique. 1993, 1985,

Par ailleurs certains témoignages paraissent à charge :

Audition de Sabrina Falchi, connaissance de Damiano Solivo, 13 septembre 1993, 12 h 45 « Il essayait de me toucher et à diverses reprises m’avait proposé de me retirer dans un coin tranquille avec lui. Il disait qu’il voulait parler ou qu’il avait un petit cadeau pour moi. »

« Il est apparu également que par le passé SOLIVO Damiano, âgé seulement de quatorze ans, s’était rendu coupable d’actes de violence à l’aide d’un canif sur la personne d’un camarade de jeu. »

En 1994, Damiano est en prison, à l’isolement. Son père Vittorio déclare :

« Je me permets de vous rappeler que des témoins ont affirmé l’avoir croisée l’après-midi, sur ses deux pieds et frétillante comme une truite, en compagnie de ce petit rastaquouère, cet Albanais dont le nom m’échappe, et je pense qu’on ferait bien de continuer à fouiller la piste albanaise au lieu de s’acharner sur un pauvre garçon. »

Plus on avance dans le récit, plus les questions sur la culpabilité réelle de Damiano Solivo deviennent prégnantes. Des interrogations, des doutes apparaissent. Quel a été le rôle du curé qui en 2010 a déclaré avoir vu le corps deux mois avant sa découverte.

Et Alicia Toscanini, le Procureur, pourquoi a-t-elle tant de mansuétude à l’égard des Solivo ?

En 2011 :

« Gloria a maintenant un tombe et une histoire. Mais elle n’a toujours pas d’assassin. »

Nouvelles approximations découvertes dans l’enquête. Les vêtements sur le cadavre n’ont pas fait l’objet d’une recherche d’ADN.

Enfin, les recherches aboutissent et le coupable est confondu.

J’ai retenu de ce roman : la performance de l’écriture, les descriptions précises et jamais ennuyeuses, le travail méticuleux pour présenter par le menu le détail d’une enquête qui a foiré et les tentatives pour la remettre sur les rails. L’analyse des profils des différents protagonistes.

Un roman qui vaut le détour.


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Prendre Lily

Bonjour les babeliophiles avec un peu de retard je vous faut un petit retour sur ma lecture "PRENDRE LILY" de M.Neuser.

J'avais beaucoup aimé je tué les enfants français dans les jardins ainsi que un petit jouet mecanique. Alors le sujet est totalement différent car l´auteure nous plonge dans une histoire vraie d'un crime commis fin 2002 et résolu près de 10 ans après. Gordon en fait une affaire personnelle et va se lancer corps et âme pour faire plonger l'assassin. Nous suivons donc Gordon et croyez moi lorsqu'il croit touche au but il y a toujours un grain de sable pour prouver la culpabilité du criminel . Des policiers qui ne veulent rien lâcher une enquête difficile et à chaque échec in est avec eux et à chaque victoire on est encore plus avec eux. Comment allaient ils faire plonger ce criminel calculateur manipulateur narcissique??

J'ai célébre cette victoire avec Gordon car j'étais vraiment t pris par ce thriller.

Par contre il y a des passages un peu longs et je suis content de ne pas avoir lu Prendre Gloria le T1. Mais comme je dis toujours ceci n'est que personnel.
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Je tue les enfants français dans les jardins

Quelle claque

Ni un roman policier ni un roman noir , juste un roman mais quel roman , je l'ai dévoré dans la journée, bon il n'y a que 160 pages , mais parfois 160 pages peuvent sembler une éternité.

Son 1er roman , et cela s'avère pire que tout ce que je m'étais imaginé sur le vécu au sein des collèges , la pression ,les insultes les violences , que peuvent vivre au quotidien les enseignants, avec une hiérarchie trop souvent aux abonnés absents , les optimistes me répondront que c'est un cas isolé, je n'y crois pas une seconde , et chaque cas serait de toute façon un cas de trop .

J'ai donc adoré ce livre que je conseille fortement ,sauf si vous avez des enfants qui vont au collège ( :) )

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Prendre Gloria

Je ne vais pas y aller par quatre chemins, le roman de Marie Neuser est tout simplement inoubliable. Un vrai chemin de croix. Sauver Gloria…



Ce second tome d’un diptyque, débuté avec Prendre Lily, a la singularité de nous raconter les prémisses de l’affaire, le versant italien qui a précédé le versant anglais. Minutieusement basé sur une histoire vraie, le récit de Prendre Gloria est proprement ahurissant. Une jeune fille entre dans une église italienne et disparaît sans laisser de traces…



Dans le premier tome, l’auteure décortiquait méticuleusement l’enquête anglaise et mettait en lumière combien il est long de combattre l’ombre. Bien loin de tous ces polars dans lesquels les enquêtes se résolvent en deux coups de cuillère à pot. La réalité sans fard.



Pour ce Prendre Gloria (qui peut se lire également indépendamment), on pouvait s’inquiéter de se retrouver devant un rabâchage. Ce n’est absolument pas le cas, pas du tout. Ce roman n’a rien d’un polar, nous sommes dans le cadre d’un vrai roman noir basé sur un fait réel.



Entre enquête, témoignages et novélisation d’un fait divers, Marie Neuser nous raconte de manière magistrale une histoire folle. Tellement dingue que si c’était une pure fiction, on pourrait penser que l’intrigue est tirée par les cheveux. Et pourtant, les faits sont bien authentiques…



Oui, ce roman est tellement plus qu’un reportage. On entre dans cette église avec Gloria et on gravit le beffroi de cette intrigue avec effroi. L’histoire et sa foultitude de rebondissements est incroyable, la manière de la raconter tout autant.



Car Marie Neuser est une surdouée. Je pèse mes mots. Son écriture est très très TRES très au dessus de la moyenne. Et la manière dont elle conte ce fait divers fait éclater son talent tel un feu d’artifice. Une plume protéiforme, qui colle aux différents personnages qu’elle incarne littéralement, ou qui prend des formes diverses lorsqu’elle passe en mode narratif.



Neuser a pris le parti de proposer un récit déstructuré, faisant parler ses personnages ou décrivant les scènes, passant d’une période à l’autre de cette lonnnnngue enquête sans jamais perdre le lecteur.



Et pourtant, que sa construction est audacieuse ! Il y avait de quoi en perdre son latin. Mais rien n’arrive comme un cheveu sur la soupe, et les briques temporelles s’imbriquent à la perfection. Il y a du génie dans cette structuration et j’en suis totalement béat d’admiration.



Mamma Mia, quelle histoire et quel roman ! Hypnotisant, révoltant, fascinant, déroutant. De quoi faire se dresser les cheveux sur la tête, de quoi remercier dieu sait qui pour avoir le privilège de déguster une telle lecture.



Ave Marie, d’une écriture pleine de grâce, je n’oublierai jamais ce moment passé entre tes pages.
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Je tue les enfants français dans les jardins

Ce roman - mais pourquoi parler de roman quand il s'agit d'un cri? - ne vaut pas par son dénouement, inévitable et attendu : la montée, jusqu'au crime, de la haine d'une jeune enseignante, mise chaque jour face à la violence des élèves d'un collège de zone.

Mais il met devant les yeux du lecteur qui voudrait l'ignorer l'horreur que peut être la vie de ces jeunes professeurs, issus d'impitoyables sélections universitaires, et maintenant chargés de modeler -ou plutôt de garder, car on se fout du résultat - des monstres irrécupérables, que le "bla-bla" bien pensant et marxisant veut voir comme des victimes de la société et du système, alors qu'ils sont les impitoyables bourreaux des enseignants, sur lesquels l'opinion publique continue à déverser ses clichés, à voir comme des fainéants, avec leurs quatre mois de vacances ,"des malades mentaux, des dingues, des mal baisés, des obsessionnels, des tyrans, des incapables, des faibles, des trouillards, à qui l'Etat délivre sûrement des diplômes par charité, histoire de (les) occuper un peu, pauvres intellos qui feraient quoi, sinon, je vous le demande un peu..." .

D'ailleurs la salle des profs elle-même n'est pas épargnée : peu à peu, pour survivre, on se met une carapace, et on est plus secoué par une farce scatologique que par le suicide par défenestration d'une élève.

A découvrir, à lire ABSOLUMENT !
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Prendre Lily

Ce roman policier part d'un vrai fait divers ou les noms des protagonistes ont été modifiées.



Une jeune femme qui est maman va être retrouvée morte dans sa baignoire, ce sont ses enfants qui donnent l'alerte et vont chercher de l'aide. Rapidement les enquêteurs sur l'affaire vont faire une enquête de voisinage et ils ont de forts soupçons sur une des personnes côtoyant cette jeune femme.



Cette affaire fait également miroir avec le meurtre d'une autre jeune femme en Italie car elles sont toutes deux retrouvées avec des mèches de leurs cheveux dans leurs mains.



La plume de l'auteur est vraiment agréable à lire cependant ce récit n'est pas des plus haletants car le coupable est sous nos yeux depuis le début, il n'y a donc pas vraiment de traque de celui-ci ou de rebondissements pour retrouver celle-ci.



J'ai cependant Prendre Gloria également dans ma pile à lire et je le lirai pour prendre connaissance de cet autre fait divers.
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Délicieuse

Amour, amore, à mort.



L’amour comme le soleil d’une vie, sa perte comme ses ténèbres. Une fleur qui pousse, pousse, pousse en vous, et qu’on oublie parfois d’arroser. Elle est pourtant accrochée à vos entrailles et peut vous pousser aux pires extrémités.



Marie Neuser raconte une histoire d’amour, de perte, d’arrachement. Une thématique intemporelle, universelle, antique et contemporaine. Délicieuse est une Tragédie 2.0.



Youtube, une femme face à son mari par écran interposé, face au monde aussi, et face à soi-même. Une longue confession, peut-être catharsistique, sans aucun doute vengeresse. Une femme blessée dans sa chair et meurtrie dans son âme, et qui expose sa douleur et ses sentiments dans les moindres détails. A l’homme qu’elle aime à s’en arracher les tripes. Aux réseaux sociaux comme spectateurs, comme s’il fallait démultiplier ces témoins à l’infinie entre mariage et rupture.



Martha Delombre côtoie l’ombre au quotidien dans le cadre de son travail. Psychologue criminelle, elle est le réceptacle des pires confessions. Pas étonnant qu’elle ressente à son tour le besoin de s’épancher.



Délicieuse est une mise à nu. Couche après couche, pelée jusqu’à l’os. De pelures de pommes juteuses (le sucre c’est de l’amour) jusqu’aux pelures d’oignons (qui agressent les yeux).



Par-delà l’histoire personnelle entre deux adultes (ou trois, selon le point de vue), l’écrivaine propose nombre de belles et profondes réflexions sur ce qu’est le sentiment amoureux, ce qu’est la peur du vide. Elle met en scène une foultitude de pensées face à la vie de couple, la trahison… La vie, dans ce qu’elle a de plus fort et de plus cruel parfois.



Ce qui frappe de la première à la dernière ligne, c’est l’écriture sublime de Marie Neuser. Hyper expressive, imaginative, profonde, ciselée. Elle donne du sens et de l’émotion aux ressentis de la narratrice bafouée.



Ses manières d’entrer au plus loin des pensées de son personnage sont d’une intensité folle. On s’abîme dans l’abîme de détresse d’une femme qui tombe de haut. On suit son cheminement mental, en décalé puisqu’elle nous le raconte, mais en prise directe avec la moindre parcelle de son être.



Délicieuse est un récit noir, vraiment noir. Quand l’amour se brise sur les récifs de l’infidélité, il n’y a plus qu’à ramasser les morceaux pour tenter de les assembler à nouveau. Sauf que ce nouvel agglomérat de chair, de sang et de tripes ne peut que ressembler à un monstre.



Marie Neuser nous plonge dans les excès que peut engendrer le sentiment amoureux. Le récit aurait peut-être pu gagner en plus de concision parfois, mais est totalement en phase avec cette outrance des sentiments. Une sensation totalement balayée une fois la lecture achevée, tant j’ai été bluffé par le talent éclatant de l’auteure.



Ce livre est une aventure intérieure, même si elle est jetée sur la place publique. Ce n’est pas l’action qui prédomine (ce n’est pas ce style de livre), mais c’est une dramaturgie incroyablement riche, jusqu’à un dernier tiers étouffant.



Marie Neuser est une écrivaine exceptionnelle. Son talent narratif éclabousse cette sombre histoire d’amour déchu et de vengeance. Délicieuse est un roman rare, une vraie tragédie antique transposée au XXIème siècle.
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Prendre Gloria

Je remercie les Editions Fleuve et Babelio de m'avoir permis de lire Prendre Gloria, et de participer à la rencontre avec l'auteur, Marie Neuser.





Elle s'appelait Elisa, Elisa Claps. Le dimanche 12 septembre 1993, alors qu'elle avait tout juste seize ans, elle a disparu à Potenza, dans la région de Basilicate, en Italie méridionale… son corps a été retrouvé seize ans plus tard, caché dans une église, l'église de la Santissima Trinità, là-même où une amie l'avait vue pour la dernière fois.



De cette histoire vraie, Marie Nauser a tiré un roman : seuls, les noms ont été modifiés : Gloria Prats a pris les traits d'Elisa Claps, Damiamo Solivo s'est substitué à Danilo Restivo, l'assassin d'Elisa, un de ses camarades, et l'église est devenue l'Eglise de la Miséricore. Mais la trame est bien restée la même : un crime odieux perpétré par un fils de famille sur une jeune fille sans histoires ; un crime nié, «occulté» pendant seize longues années, sous le prétexte que le corps de Gloria n'avait jamais été retrouvé.

Marie Nauser a reconstruit à sa manière le faits divers, elle a choisi de ne pas suivre une chronologie linéaire, elle a préféré donner la parole aux protagonistes et aux témoins du drame au moment du drame, et tout au long de l'enquête, sans suivre un ordre logique… Tour à tour elle nous fait découvrir la famille de la victime, sa mère et ses frères, fous de douleur, son amie Elena, qui savait que Gloria avait rendez-vous avec son bourreau à l'église, Vittorio Solivo, le père de Damiamo, les membres de l'Eglise, la communauté albanaise, et la Justice, sous les traits de la Toscanini, la magistrate chargée d'instruire l'affaire Gloria. Au coeur du roman, alors que les témoignages se succèdent, que les avis s'affrontent, que les médias, sous forme d'une émission de télévision sur les personnes disparues, entrent en jeu, Marie Nauser nous raconte d'une plume sobre, en quelques pages, le meurtre de Gloria. Une façon originale, en quelque sorte, de lui rendre la justice qu'elle n'a pas eue.



Prendre Gloria est un roman que je me propose de relire rapidement. En effet, son histoire est obsédante, le visage de Gloria/Elisa est omniprésent, il nous hante. J'ai beaucoup aimé l'écriture de Marie Neuser, et sa manière originale de « reconstruire » la réalité. Ce qui aurait pu être le compte-rendu quasi journalistique d'un fait divers prend une tout autre dimension. Sa critique sociale est féroce, elle vise tous ceux qui ont voulu étouffer l'affaire, qui avaient intérêt à ce que le corps de Gloria ne soit jamais retrouvé. Je souhaite me replonger dans l'affaire pour mieux comprendre comment la culpabilité de Damiamo, si évidente, a pu être mise en doute, niée, comment les témoins ont été bafoués, comment les faux témoignages ont mis le doute….

Lors de la rencontre organisée par Babelio avec Marie Neuser en janvier 2015 à laquelle j'ai eu la chance de participer, j'ai particulièrement apprécié la simplicité de la romancière, lorsqu'elle nous a parlé de son rapport à l'affaire Claps, des recherches qu'elle a effectuées, de l'obsession qui a été la sienne face à une disparition qui a duré de si longues années, de sa colère face à tous ceux qui n'ont rien fait ou rien dit. Une belle soirée, une rencontre mise en valeur par la précision des questions de Pierre Krause, et au final, dans la salle, le sentiment d'une émotion partagée….



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Je tue les enfants français dans les jardins

Les 3ème 2



Lisa est professeur d’italien dans un collège de Marseille. Elle enseigne aux 4èmeq et aux 3èmeq. Tous les matins elle part la boule au ventre, la mort dans l’âme… C’est une jeune prof (elle commence sa troisième année, la première dans ce collège), et très vite elle se rend compte que ce métier d’enseignante qu’elle a choisi et qu’elle a commencé à exercer avec passion (suivant les traces de son père) va la mener à une impasse, voire à la folie. Dans sa classe de 3ème 2, la plupart des élèves sont médiocres, apathiques, seule une jeune fille, Samira, sort du lot, brillante, sachant qu’elle doit emmagasiner le maximum de connaissances pour s’en sortir, mais quatre garçons, quatre caïds, lui mènent une vie infernale : insultes, incivilités, violences, jusqu’au jour où la goutte d’eau fera déborder le vase…

Ce livre est un véritable coup au cœur, un uppercut dont on ne se relève pas.

C’est un court roman, très noir, et j’ose espérer qu’il n’est pas autobiographique (Marie Neuser est professeur) et qu’il comporte une part de fiction. En réalité, je n’y crois pas trop, il suffit de suivre un peu l’actualité pour se douter que dans certains quartiers « difficiles » les profs sont soumis à une sorte d’enfer…

Ce qui est particulièrement frappant, au-delà de la violence quotidienne, c’est l’indifférence de la hiérarchie de Lisa… Le CPE, le principal… Jusqu’à l’inspecteur d’Académie qui lui dira « n'essayez même pas de faire cours, Mademoiselle. Sauvez votre peau. » . Ses collègues aussi, ceux qui pérorent qu’eux s’en sortent parfaitement et que dans leur classe on entend une mouche voler, et les autres, ceux qui se taisent… Rien ne les étonne, plus rien ne les révolte… C’est terrifiant.

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Prendre Lily

Marie Neuser s'est basée sur une histoire vraie pour écrire ce roman et je dois bien avouer que j'ai eu un peu de mal à rentrer dedans, en effet, ce policier est écrit à la façon d'un épisode de Columbo, on connaît le coupable dès le départ, reste à prouver sa culpabilité.

Lily est découverte morte assassinée chez elle par ses deux petites filles qui vont bien évidemment être traumatisées à vie, les policiers qui vont enquêter sur cette affaire vont très vite suspecter un voisin ayant déjà eu des démêlés avec la justice dans son pays d'origine l'Italie, suite à la disparition d'une jeune fille répondant au prénom de Gloria.

Reste que les preuves ne sont jamais vraiment évidentes, que l'accusé à toujours de très bonnes réponses et que le juge ayant peur de se mouiller dans cette affaire, ne donne pas l'ordre de mise en examen facilement.

Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé ce livre, je pense juste qu'il y a peut-être un peu trop de pages et que si l'auteure avait un peu plus concentré son texte, cette lecture aurait très certainement été plus plaisante. L'écriture de Marie Neuser est par contre très agréable. De plus, tout au long de ce livre l'affaire gloria est présente avec énormément de détails et du coup je me demande si la lecture de Prendre Gloria sera vraiment intéressante, je me laisserais quand même tenté, sait-on jamais.
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Prendre Gloria



En tant qu'ambassadrice 12-21, j'ai eu la chance de découvrir ce livre qui sort le 14 janvier 2016, en avant-première.

Ce roman est une vraie découverte pour moi. Je ne connaissais pas du tout cette l'auteure car je n'avais pas eu l'occasion de lire Prendre Lilly, sorti en 2015. Ce roman n'est pas construit comme les autres, je m'explique, une histoire meurtrière nous est racontée mais l'auteure joue avec le temps. , des témoignages de différentes époques de cette longue enquête parsèment le livre et nous permettent de comprendre et de découvrir petit à petit  les réalités de l'affaire Gloria. Les différents protagonistes qui interviennent ont un rôle plus ou moins important, mais ils apportent tous leur pierre à l'édifice, en éclaircissant d'une manière ou d'une autre la recherche de la vérité sur cette affaire hors du commun.Prendre Gloria se déroula antérieurement à prendre Lilly, mais cela ne pose aucun problème dans la lecture et la compréhension des événements.Marie Neuser nous embarque en Italie durant toute cette incroyable histoire et les détails, l'ambiance, les mentalités des personnages et cette ferveur religieuse apportent tous les éléments pour nous inviter à ce voyage.Une enquête difficile, minutieuse, semée d'embûches.Une enquête très bien ficelée, d'un bout à l'autre.
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Délicieuse

Je pourrai écrire que c'est l'histoire banale d'une séparation.

Après 20 ans passés ensemble, Raph annonce à Martha qu'il ne l'aime plus, qu'il a rencontré la Femme de sa vie, son double, son autre moi et qu'il part vivre avec elle.

"C'est si merveilleux, si exceptionnel, cette harmonie entre nous, c'est...surnaturel. Le même être dans un miroir. Des jumeaux d'âme."

Le temps de la mise à nue d'une vie entière est arrivé : les reproches, les certitudes, les excuses, les prédictions, la haine, la fureur, tout y passe.



Sauf que ce n'est pas une histoire banale.

C'est le cheminement d'une femme trompée, trahie, déchirée qui n'a rien rien vu venir et plus grand chose à perdre puisqu'elle a déjà tout perdu.

C'est l'histoire tragique d'une femme face à elle même, qui regarde sa vie avec hauteur, en fait un film, et le poste sur utube.

"Martha, il faut que je te parle."

La gravité des mots qui laisse entrevoir des paroles que ne pourront être reprises une fois prononcées. Et le contraste, saisissant, entre la douleur insupportable de l'un et le bonheur réjouissant de l'autre. Marie Neuser décrypte, dissèque, dépèce les émotions de l'un, les réactions de l'autre, les réflexions, les attitudes, avec un réalisme qui frôle ou le vécu, ou le génie.



C'est aussi l'histoire d'une femme qui a vieilli.

Qui ne l'a pas senti, qui s'est toujours vue rayonner dans les yeux de l'autre et qui entrevoit, pour la première fois, la décrépitude du corps par les années parce qu'elle est confrontée à la présence de cette autre femme qui a dix ans de moins qu'elle.



C'est l'histoire d'une femme qui est devenue mère, et qui a oublié d'être femme.

Pas par choix conscient, par habitude inconsciente. Et personne ne l'a réveillée cette femme là.

C'est vingt ans de couple, vingt ans de sexe... ou d'absence de sexe... ou de relations sexuelles molles, fades, qui n'existent encore que par habitude, quelques minutes entre la poire et le fromage, volées à l'horripilante machine de guerre qu'est le quotidien. Excuse banale, puisqu'il en faut une, d'être allé voir ailleurs.

La machine intellectuelle se met en branle pour incomber à l'autre la faute et la justification d'avoir cherché ailleurs ce qu'il ne trouvait plus chez lui.

"Tu as la libido au point mort (...), tu n'écoutes plus mes besoins (...) ton absence de désir a étouffé le mien (...). Elle, elle me veut. (...) Quand on fait l'amour, on est deux planètes en osmose. Elle me donne l'intensité qui est morte avec toi.(...) Tu es devenue asexuée Martha. Tu as rangé le sexe tout en bas de la pile."



L'histoire d'une femme qui passe par toutes les étapes d'un deuil : le choc et le déni, la colère, le marchandage, la dépression, l'acceptation.

Toutes ces phases sont étudiées au microscope, passées au peigne fin de l'analyse par l'écriture inouïe et prodigieuse de Marie Neuser.

Ce roman est écrit comme un gigantesque monologue qui peut rebuter, entrecoupés de dialogues sans dialogue qui peuvent laisser circonspect. Elle utilise des phrases longues pour marquer la tension nerveuse qui suit cette collision, une femme dont le débit de paroles est proportionnel à la force du choc, qui ne peut plus s'arrêter de parler, de penser, de raisonner.

Une caméra qui filme le flot ininterrompu de ses paroles, comme le film qu'elle est entrain de tourner, et qu'elle postera plus tard sur les réseaux sociaux, les mêmes réseaux qui ont fait d'elle une femme aux abois.

Dans la multitude des émotions qui sont transmises, le style n'est pas dénué d'humour.

J'ai souri, et ri aussi, quand emportée par la révolte, Martha utilise la vulgarité, des mots crus et cinglants pour enfoncer les clous de sa pensée. Les paroles qu'on prononce quand on est rendu à être un animal blessé.

"Oui je sais. La sacro-sainte intensité, tu l'as déjà dit. Est-ce que ce sera toujours aussi intense quand vous serez débarrassés des oripeaux de la clandestinité, quand vous partagerez au quotidien les haleines à l'ail et les odeurs de chiotte ? Quand votre union ne sera plus faite de fièvre corporelle et de séduction mais de vaisselles, de lessives et de poils aux pattes ? Et pardonne-moi de me faire l'avocate du diable, mais cette sublime gémellité dont tu me parles aujourd'hui, et qui concrètement n'est étayée par rien, excepté par l'argument on aime la peinture, quand tu devras vraiment construire un couple avec elle, est-ce que ça tiendra le coup ?"



Je pourrai décrire aussi les passages sublimes de la reconquête de l'autre par le désir quand Martha redevient une femme sexuée et sexuelle, les passages brillants quand détentrice de tous les indices, elle parvient à remonter le fil de la trahison, les passages incroyables de transformation de l'état de victime à celui de guerrière, les réflexions si justes du mécanisme de fonctionnement de l'autre qu'après vingt ans on connaît si bien, la connaissance du fonctionnement de l'Homme, la clairvoyance sur le futur, mais aucune de mes phrases ne pourra retranscrire les papillons dans le ventre ressentis comme lorsque l'on désire quelqu'un pour la première fois, ou la douleur tripale de l'abandon.



J'écris cette chronique et j'ai mal au ventre, mal au coeur, mal partout.

Marie Neuser est parvenue, par le seul biais de l'écriture à faire remonter des émotions, des sensations de la femme des premières fois. La femme que nous avons toute été un jour que le quotidien a simplement endormi. En ce sens, ce livre est un électrochoc qui frappe l'esprit d'incessants coups de boutoir et martèle à celui qui le lit de ne jamais oublier, de ne jamais s'endormir, d'être toujours sur ses gardes pour entretenir la flamme et le désir, de se souvenir qu'en un seul claquement de doigts, tout peut changer.



Enfin, je pourrai vous dire que ce livre est bien un roman noir, vous parler du métier de Martha qui assoit ses capacités d'analyse, de l'incroyable twist qui survient à la page 330, de la fin si logique qui exacerbe et conclue, comme un feu d'artifice, les émotions d'une femme à cran, mais je n'en ai pas vraiment envie, parce que ce livre, c'est tellement plus que ça....



Mangez-le, dégustez-le, avec ou sans curry mais gardez-en la substantifique moelle.

Merci Marie.




Lien : https://audebouquine.blogspo..
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Prendre Lily

12 novembre 2002. Dans un quartier paisible d'une petite ville anglaise B., deux fillettes découvrent en rentrant de l'école leur mère sauvagement assassinée gisant dans la baignoire. La femme a été mutilée ( je passe les détails) et son meurtrier a placé deux mèches de cheveux de couleurs différentes entre ses doigts.



Ce livre s'ouvre directement sur la scène où l'équipe de police dont fait partie Gordon McLiam débarque au domicile de Lily Hewitt. Un voisin Damiano Solivo ayant entendu hurler les deux filles les a appelés. Gordon McLiam ne peut chasser de son esprit ce qu'il a vu et pourtant ce n'est pas un débutant. Lily Hewitt la quarantaine bien passée, divorcée et couturière n'avait rien qui puisse lui attirer des ennuis. Gordon prend cette enquête à cœur, très ou trop à cœur. Hanté par Lily et par sa mort, il se promet de mettre l'assassin sous les verrous. Les soupçons se portent rapidement sur Damiano Solivo mais les preuves sont inexistantes ou inexploitables. A chaque interrogatoire, comme une couleuvre il glisse entre les mains des policiers. D'origine italienne et parlant très mal l'anglais, il a quand même réponse à tout et surtout il a un alibi. Mais Gordon a cette intime conviction que c'est bien lui tout comme ses collègues. Les mois passent et Gordon ne veut pas laisser tomber. Ce serait comme abandonner Lily et sa promesse.



L'histoire est racontée par Gordon et c'est comme si on était à sa place. Les mois deviennent des années, l'enquête semble avancer et à plusieurs reprises on se dit que cette fois c'est bon, Solivo va être arrêté. Mais les impasses et les déceptions surgissent et ce sont autant de frustrations comme si on était face à un meurtre parfait. Un des intérêts de ce livre est qu'il nous plonge dans les ressentis de Gordon sur dix ans tout comme il nous immerge dans l'enquête. Car oui, il faudra presque dix longues années pour coincer Solivo. Ca colle à une réalité, à un travail acharné où quelquefois le découragement surgit et est si grand que Gordon est prêt à bafouer l'éthique.



J'étais loin de m'imaginer que j'allais devenir accro. Et c'est un livre que j'ai eu du mal à lâcher tant j'ai été happée ! C'est précis mais jamais ennuyeux, on a l'impression que Solivo joue avec nos nerfs et c'est parfaitement réussi.

Un thriller totalement et hautement addictif où les émotions sont semblables à des montagnes russes.

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Je tue les enfants français dans les jardins

Il y a deux solutions.

Soit ce livre est un récit plus ou moins autobiographique et je suis très en colère !

Soit ce livre est un roman qui recherche la provocation et la juste réaction à des propos infâmes et je n'en vois pas l'intérêt, je vais l'enfouir au fin fond de mes étagères !

Je vous laisse le choix....

Pour ma part :

On pourrait croire que ce titre est un gag.

On pourrait croire que ce livre doit être lu au n iéme degré.

On voudrait bien y croire.

Quand je lis : "je ne voulais surtout pas avoir à me battre, et encore moins contre la saleté des hommes, comme ces gens qui usent leur vie à régler les problèmes crasseux des autres. Surtout pas faire du social, par pitié, surtout pas. J'avais donc décider d'enseigner,...."

Je me dis qu'il y en a qui n'ont vraiment rien compris !

Le métier d'enseignant n'est pas un moyen de se faire plaisir au travers d'une masturbation juste intellectuelle. Imaginez vous qu'il y a des gens en face qui ne sont pas comme vous souhaiteriez qu'ils soient mais qui sont comme ils sont et votre mission comme enseignant est de les faire évoluer, les éduquer ça s'appelle. Certainement pas facile, je vous l'accorde.

Évoquer les gentils médiocres ! Non mais, elle se prend pour qui cette c... !

Non mais, je rêve, "Ce qui s'est passé dans ma chair n'est autre que la conséquence directe de notre fabrication quotidienne de monstres, de notre impuissance à éliminer de la surface de la terre ces êtres inutiles et nuisibles,..." Rendez vous compte elles parlent de ses élèves !

Est il possible de rencontrer autant de conneries au travers de ces pages, autant de mépris, pour les autres, pour la différence !

Je crois, Madame, qu'il faut que vous changiez très vite de métier, car vous n'avez rien compris au rôle que vous a confié la République et vous ne faites que déshonorer votre profession et notre confiance.

Je crois que j'éviterai à l'avenir, toutes rencontres avec vos idées et mes mots à votre égard sont volontairement très méchants et même calomnieux, comme vos propos !
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Je tue les enfants français dans les jardins

Chaque matin, Lisa se rend à son travail la mort dans l'âme. Elle est professeure d'italien dans un collège "sensible" de Marseille où tout le monde se plie à la loi du plus fort que font régner quelques soit-disant caïds. Tous les jours, elle doit affronter insultes, menaces verbales et physiques. Pas de soutien à attendre ni de sa hiérarchie, ni de la plupart de ses collègues. L'idéal de ce métier d'enseignant qu'exerçait son père avant elle l'a totalement abandonné. A chaque retour de vacances, elle est dans le même état d'esprit que les poilus qui réintégraient les tranchées meurtrières après une permission. Pour elle, le risque d'y perdre la vie est identique... Jusqu'où va-t-elle pouvoir supporter l'insupportable ?



Ce livre, au titre si intrigant, peut être perçu de deux façons. La première comme un excellent roman noir où l'intensité dramatique va croissant jusqu'au point de non retour. La deuxième, quand on découvre que l'auteure a pratiquement le même profil que son héroïne, comme une fiction (la fin...) autobiographique, qui ressemble à un appel au secours ou tout au moins à la prise de conscience. Je ne sais pas quelle est la part véritable du vécu dans cette histoire mais, tout en étant absolument effrayant, c'est doublement bon de trouver quelqu'un qui met "les deux pieds dans le plat" et qui arrête d'user du "politiquement correct". Il faut cesser de se trouver des excuses, la réalité est là, même si ce n'est pas encore (pour combien de temps ?) une généralité. Des directeurs de collèges qui étouffent les problèmes internes pour préserver la respectabilité de leur établissement, des profs démotivés qui ne croient plus en leur métier d'enseignant, mais surtout des familles qui attendent tout de l'éducation nationale et qui ont oublié que c'est à elles d'inculquer à leur enfants la base de la vie en société, un laxisme général qui conduit droit dans le mur.



J'ai terminé ce court roman avec un sentiment de colère et d'impuissance à la fois (et je ne suis pas prof !) mais aussi avec un goût amer dans la bouche devant ce constat. Un petit hommage à toutes les "Samira"... et un 18/20 pour cette lecture.
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Un petit jouet mécanique

A la fois intrigue policiere et roman de famille je me suis fait prendre par cette histoire . On connait l'auteur du meurtre dés le début mais ce petit livre m'a fait passer un bon moment et m'a donné envie de découvrir Marie MEUSER
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Prendre Gloria

Merci à Babelio pour cette belle rencontre avec l'auteur.

J'attends rarement d'avoir entendu les réponses aux questions posées par les lecteurs pour "chroniquer" un roman,mais j'avais besoin de comprendre le parti pris de l'auteur de nous livrer les éléments de l'enquête comme les morceaux d'un puzzle dont je n'arrivais pas vraiment à rassembler les morceaux épars dans le temps.

Ce point éclairci et compris,je peux maintenant partager tout ce que j'ai aimé dans l'histoire vraie ,basée sur des faits réels et dont les vides ont été comblés par l'imagination de l'écrivain,d'une façon si plausible et convaincante qu'ils semblent plus vrais que les vrais.

J'ai aimé son approche de la personnalité du tueur(connu depuis le début).J'ai aimé découvrir le fonctionnement d'une justice italienne si différente de la nôtre.Je me suis révoltée à l'évocation de la mainmise des instances religieuses qui régissent une société totalement dépendante d'elle .J'ai compris que le famille,dans la plupart des cas,était tellement cadrante,qu'on ne pouvait songer à s'en émanciper sans dommages.J'ai compris le choix de certains personnages de taire ce qu'ils savaient,de mentir pour être intéressants ou pour se protéger.

Je suivrai volontiers la prochaine parution de l'auteur.
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Prendre Lily

Prendre Lily n'est pas un thriller comme les autres, c'est un thriller basé sur un véritable fait divers, un thriller sur le travail acharné de la police pour faire enfermer l'assassin : une histoire palpitante et effrayante !



Avec Prendre Lily vous allez rencontrer le mal à l'état pur, un mal existant, un crime qui a vraiment eu lieu. Ici il n'est pas question de chercher à deviner qui est le meurtrier puisqu'on le découvre assez rapidement, ici le sujet est propre à une poursuite, à une quête éperdue : faire en sorte de mettre un monstre derrière les barreaux.



La vraie force de ce thriller est de rentrer dans le véritable quotidien de la police, une lutte acharnée pour trouver l'ombre d'une preuve. Chaque membre de l'équipe apporte une touche complémentaire au groupe dans son entier, j'ai particulièrement aimé les personnages de Gordon dont la résolution de cette enquête deviendra une obsession dévastatrice, et celui de Bradford qui est un jeune chef d'équipe mais qui ne manque pas de maturité et d'investissement dans son travail.



Le fait de suivre de manière très réaliste une investigation met en exergue auprès du lecteur le fait qu'une enquête est remplie de haut et de bas, de moments forts et de grands vides. Dès lors le livre est parfois parsemé de passages un peu à vide, d'instants de rage face à l'impuissance de prouver la culpabilité de l'assassin, de périodes de grande émotion et d'attachement envers une équipe soudée.



L'écriture de Marie Neuser permet aussi de rentrer très aisément dans le récit, et malgré le fait que l'histoire ne repose pas sur la découverte du tueur, le lecteur ne peut que tourner les pages pour avoir le fin mot de l'histoire...



En définitive, voici un thriller de qualité et vraiment original qui plaira à ceux qui veulent découvrir la face cachée d'une enquête effrayante !


Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Marseille Noir

Cela faisait un moment que l’on attendait le premier inédit français d’Asphalte. C’est chose faite avec, qui plus est, un recueil de nouvelles dans la collection emblématique de la maison d’édition. Et, pour ne rien gâcher, le livre est vraiment bon.



En effet, de tous les volumes des « Villes noires » parus jusqu’à présent, Marseille Noir est certainement celui dans lequel on sent le mieux battre le cœur de la ville. Ici, elle ne sert pas seulement de décor mais est dans la quasi-totalité des quatorze nouvelles du recueil un personnage à part entière, bienveillant et menaçant, aimé et détesté. Car ce que disent ces récits, c’est que si les habitants de Marseille, du cru depuis plusieurs générations ou nouveaux arrivants, font la ville, la ville a aussi une réelle emprise sur eux.



Cela commence par une partie consacrée aux « mythologies » marseillaises, en particulier la tradition du crime plus ou moins – et quand même souvent moins – organisé. Cela continue avec un bouquet de nouvelles regroupées dans un chapitre « Errances » qui voit des personnages comme perdus dans une ville qui tient au moins autant du refuge que du cul-de-sac, avant de passer à l’inévitable « Sale et rebelle » dans lequel les récits montrent bien comment la ville, entité supérieure douée de [dé]raison, façonne ceux qui y vivent, y compris, nous dit la quatrième et ultime partie, « Toujours en partance », lorsqu’ils ne font qu’y passer.



C’est le jeu, bien entendu, on ne peut mettre sur un pied d’égalité toutes les nouvelles réunies par Cédric Fabre. Certaines apparaissent plus accrocheuses et/ou plus profondes que d’autres, mais il n’en demeure pas moins que l’on se trouve là face à un ensemble extrêmement cohérent. Les éditrices ont eu le nez fin en optant pour Marseille à l’occasion de ce premier recueil totalement inédit, la ville la plus susceptible de leur fournir une matière d’une telle qualité en terme de noir.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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