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Citations de Marie de Hennezel (534)


(...) Je peux maintenant lui masser doucement la zone douloureuse et le bercer légèrement.
Il semble apprécier et pousse des soupirs de soulagement. "Cela me fait du bien, dit-il, vous savez, j'ai l'impression de souffrir comme une femme en couches." A peine a-t-il prononcé ces mots que le voilà pris de sanglots convulsifs. Je reste-là, calmement. Je sais pour l'avoir observé si souvent, que le seul fait d'être touché avec respect et tendresse déclenche parfois de fortes réactions émotionnelles. C'est que la peau a une mémoire, et il arrive qu'un contact bon et confirmant réveille une peine, un manque très anciens.
"Que se passe-t-il?" lui demandé-je?
- En vous disant cela, j'ai pensé à ma mère, et cette pensée me fait très mal. Je suis un enfant non désiré, et ma mère a tenté tout ce qu'elle a pu pour se débarrasser de moi, dans les premiers mois de sa grossesse. Elle ne m'a jamais aimé, et je crois que je mourrai sans en être consolé."
Comment mourir, ai-je pensé, quand on a le sentiment de n'avoir pas été accueilli dans la vie? (...)
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On peut être en couple et se sentir libre. Non pas d'aller ailleurs, dans le sens où on l'entend d'ordinaire. Avoir un amant ou une maîtresse. Non, on peut avoir cette liberté intérieure et un des aspects de cette liberté et de savoir s'échapper en pensée.... Pour vivre cela à deux, il faut savoir s'ennuyer ensemble. J'aime l'apologie de l'ennui qui est faite ici.....(...) c'est par cet exercice invisible, cette nage intérieure qu'on se possède soi-même...être capable d'évoluer en soi-même. Non pour évoluer comme on évolue dans une carrière, non pas progresser dans une voie tracée par d'autres, mais évoluer de manière imprévisible, comme un banc de poisson dans la mer, ce qui suppose l'existence d'un monde intérieur" (Le goût de la vie commune) de Claude Habib
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Ce "souci de l'autre" qui est le propre de notre humanité, j'ai voulu l'aborder ici à partir d'une situation qui nous concerne tous : la situation de vulnérabilité. Une chose est certaine, nous sommes tous vulnérables, de la femme sur le point d'accoucher au mourant, en passant par tous les éclopés de la vie. Personne ne peut affirmer qu'il ne passera jamais de l'autre coté de la barrière des bien portants. Personne ne peut prétendre qu'il ne se retrouvera pas un jour sur un lit d’hôpital, ni assis au chevet d'un proche malade ou près de sa fin. Ce jour-là, nous voudrons non seulement des soins efficaces mais des soins humains. Nous aurons soif de ce regard, de ce sourire, de ce geste qui disent l'attention et le respect. De ces petites choses qui donnent le sentiment intime que l'on reste un être humain.
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Et soudain, elle (Tsilla Chelton) s'est écriée, avec force et conviction : " Mais c'est intéressant de vieillir! On est enfin libre!"
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André me confie : « J’ai toujours pensé que face aux tentations ― et il y en a eu ― il ne fallait pas la première fois. Quand un homme trompe sa femme une fois, il ouvre une porte qui ne sera plus refermée ! » et Jeanne d’ajouter : « Je lui ai toujours fait confiance. Je savais que si j’avais une épreuve je pouvais m’appuyer sur lui. »
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Le philosophe Alain disait : « Soyez heureux, voilà le vrai bonheur. » On peut décider de voir la vie sous son jour le plus lumineux plutôt que de pointer tout ce qui ne va pas. On peut décider de privilégier ce que l’on aime chez l’autre plutôt que d’attendre de lui qu’il corresponde à l’image idéale que l’on porte en soi. C’est une décision intime que tout le monde peut prendre un jour, et à tout âge.
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La révolution narcissique, c’est celle que Woody Allen définit ainsi : « Je ne me regarde plus jamais dans la glace, car c’est désespérant, je regarde à l’intérieur de moi parce qu’à l’intérieur je suis jeune. » C’est valable pour les femmes aussi, bien sûr ! Il s’agit de passer « du corps que l’on a », celui qu’on voit dans le miroir, au « corps que l’on est », la corporalité animée, le corps ressenti. « Je me fiche pas mal de voir mon corps vieillir, me dit une amie de mon âge, je me sens bien à l’intérieur. »
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Alors que je poursuis la rédaction de ce livre, le rabbin Delphine Horvilleur, auteure de "Vivre avec nos morts", intervient sur France Inter. Lorsque Léa Salamé lui demande si elle croit aux fantômes, elle répond: "Je crois qu'il y a toujours eu autour de nous des fantômes. Il y en a toujours eu. En temps de crise, ils se font beaucoup plus loquaces. La question est de savoir quel dialogue on va engager avec eux.
La question, c'est comment vivre avec les résidus dans sa vie, avec ce que vous n'avez pas pu faire, pas pu dire, pas eu le temps de réaliser. Plus on s'obstine à les ignorer, plus ils s'accrochent."
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Car il faut parler des morts. Car il faut les faire vivre parmi nous, via le souvenir, via la trace qu'ils ont laissée dans nos coeurs. Parfois ils nous laissent avec des questions sans réponse, leur disparition nous remue en profondeur, mais ne pas les évoquer serait pire.
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Faire le récit de sa vie, avant de mourir. […] Il y a un besoin de donner forme à sa vie, d’adresser cette mise en forme, créatrice de sens, à quelqu’un d’autre. Une fois le récit achevé, la personne semble pouvoir lâcher prise et mourir.
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J’aime qu’on parle de spiritualité en termes d’interrogation ouverte. Je déteste les réponses radicales. La certitude en ce domaine m’irrite. C’est comme si on me claquait la porte au nez.
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La vie m'a appris trois choses : la première est que je n'éviterai ni ma mort ni celle de mes proches. La deuxième est que l'être humain ne se réduit pas à ce que nous voyons ou croyons voir. Il est toujours infiniment plus grand, plus profond que nos jugements étroits ne peuvent le dire. Il n'a, enfin, jamais dit son dernier mot, toujours en devenir, en puissance de s'accomplir, capable de se transformer à travers les crises et les épreuves de sa vie.
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Nous nous apercevons aujourd'hui que la plupart de nos contemporains ont été mal accueillis comme humains. Dès l'enfance, ils n'ont pas été respectés pour ce qu'ils étaient. Ils ont été obligés de s'adapter aux autres, à leurs désirs. Ils ont été obligés de se conformer à ce qui n'était pas eux. La plupart d'entre eux ne savent finalement pas ce qu'est être accueilli comme la personne que l'on est, être confirmé. C'est à Frans Veldman que l'on doit d'avoir attiré notre attention sur le manque de "confirmation affective" qui est une des plaies de notre monde. Être confirmé dans son existence et dans son essence.
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L'être humain qui pressent l'approche de sa mort est animé d'un désir d'aller au bout de lui-même, un désir d'accomplissement. Il cherche à se rapprocher de sa vérité la plus profonde, il désire son Être. Il s'agit bien là d'un désir spirituel? Et, s'il y a une demande chez celui qui va mourir, c'est une demande de reconnaissance de ce désir, de cette dimension par les autres. Ne pas être considéré comme un corps malade, mais comme une personne, avec son histoire, son axe intérieur intime, et surtout son mystère.
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...
- Et ce qui m'a beaucoup émue, moi, c'est quand elle écrit : "Si Dieu ne m'aide pas, c'est moi qui vais l'aider. " C'est bouleversant, non ?
- C'est stupéfiant ! s'exclame le président. Cette vision d'un Dieu que l'homme va aider, comme s'il était faible, fragile. Rien à voir avec le Dieu tout-puissant que nous avons en tête !
- Oui, le Dieu d'Etty Hillesum, ai-je précisé, c'est le Dieu de saint François d'Assise, cette petite lueur d'amour et de lumière nichée au fond de soi, forte et fragile à la fois, dont nous avons la responsabilité.
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comme la mort est un mystère total, je me dis que la meilleure façon de s'y préparer est de vivre le plus consciemment possible. Que pouvons-nous faire d'autre ?
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Car s'adresser à l'âme d'autrui, c'est frapper à une porte qui ouvre sur l'inconnu. On ne sait jamais comment on sortira de là.
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L'idee s' est développée qu'il ne faudrait plus souffrir, sous aucun prétexte. Pourtant certaines souffrances sont inévitables même necessaires.
Liées, aux évènements de la vie, aux deuils, aux séparations, aux conflits familiaux, elles ne demandent pas à être traitées chimiquement, mais doivent être vécues, participant ainsi a la maturation psychique de l'individu. Et si ces souffrances requierent une aide, elle est psychologique.
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(à propos de la fin de vie)

La lutte contre le désespoir existe, elle est belle, elle est noble. Les media en parlent peu. ils agitent l'euthanasie et le suicide, qui font recette. Ils veulent en faire un droit, en oubliant que la plupart des personnes âgées aspirent à du sens plus qu'à un droit. (...) On ne vit pas parce que cela nous plait, même s'il est indispensable d'avoir du plaisir pour vivre, mais plutôt parce qu'il le faut.
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L'âme s'éprouve, elle ne se prouve pas. Elle se montre, elle ne se démontre pas. On est une âme, on n'a pas une âme.
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