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Citations de Marina Tsvetaieva (457)


Que d'ardeur, que de fougue donnée
Pour une ombre soudaine ou un bruit...
Et mon coeur, vainement enflammé,
Dépeuplé, retombant en cendres.

O, les trains s'envolant dans la nuit
Qui emportent nos rêves de gare...
Sauriez-vous tout cela, même alors,
Je le sais, vous ne pourriez savoir

Pourquoi ma parole est si brusque
Dans l'éternelle fumée de cigarette
Et combien de tristesse noire
Gronde sous mes cheveux clairs.
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La littérature ? - Non ! - Quel "littérateur" suis-je, si je suis prête à donner tous les livres du monde - ceux des autres et les miens - pour une seule petite flammèche du feu de Jeanne ! Pas de littérature, - l'auto-dévoration par le feu.
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Marina Tsvetaieva
Je connais la vérité — abandonnez toutes les autres vérités !
Il n’y a plus besoin pour personne sur terre de lutter.
Regardez — c’est le soir, regardez, il fait presque nuit:
de quoi parlez-vous, de poètes, d’amants, de généraux ?

Le vent s’est calmé, la terre est humide de rosée,
la tempête d’étoiles dans le ciel va s’arrêter.
Et bientôt chacun d’entre nous va dormir sous la terre,
nous qui n’avons jamais laissé les autres dormir dessus.
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Feu qui saute, feu qui souffle,
Feu qui fauche, feu qui siffle.
Feu - suis,
Faim - ai !
Feu - suis,
Cendres - serai !
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La tanière pour la bête,
Le chemin pour le pèlerin,
Le corbillard pour le mort.
A chacun son bien.

Ruser pour la femme,
Pour le tsar gouverner,
Et moi que je célèbre
Blok – Alexandre.
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Ça me plaît que vous n’ayez pas le mal de moi
Et ça me plaît que je n’aie pas le mal de vous,
Que la lourde boule terrestre n’aille pas
S’enfuir sous nos pieds tout à coup.
Ça me plaît de pouvoir être amusante –
Dévergondée – sans jeux de mots ni leurre –
Et de ne pas rougir sous la vague étouffante
Quand nos manches soudainement s’effleurent.

Ça me plaît aussi que vous enlaciez
Calmement devant moi une autre femme,
Et que, pour l’absence de mes baisers ;
Vous ne me vouiez pas à l’enfer et aux flammes.
Que jamais sur vos lèvres, mon très doux,
Jour et nuit mon doux nom – en vain – ne retentisse…
Que jamais l’on n’aille entonner pour nous :
Alléluia ! dans le silence d’une église.

Merci, de tout mon cœur et de ma main,
Pour m’aimer tellement – sans le savoir vous-même ! - ,
Pour mon repos nocturne et pour, de loin en loin,
Nos rencontres qu’un crépuscule enchaîne,
Pour nos non-promenades sous la lune parfois,
Pour le soleil qui luit – pas au-dessus de nous.
Merci de n’avoir pas – hélas – le mal de moi,
Merci de n’avoir pas – hélas – le mal de vous.
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N’oubliez pas : un seul cheveu de ma tête
M’est plus cher que toutes les têtes.
Allez-vous en… - Vous aussi,
Et vous, - et vous aussi.

Cessez de m’aimer, tous, cessez de m’aimer !
Ne me guettez plus le matin !
Que je puisse sortir calmement
Et prendre l’air.
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Je parle d’un amour à l’air libre, sous le ciel, d’un amour libre – d’un amour secret, non mentionné dans les passeports, le prodige du prochain.
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Qui n'a pas soupé n'a pas sommeil !
Même l'oiseau se garnit le gésier !
La panse exige la dépense- ou bien
Allons tout droit acheter un cercueil !
Mangez donc, mes enfants- conseillent les anciens,
Et buvez par-dessus, bonne mesure !

(dans "La tempête de neige")
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Une fleur épinglée à la poitrine.
Je ne sais déjà plus qui l'a épinglée.
Inassouvie, ma soif de passion,
De tristesse et de mort.

Par le violoncelle et par les portes
Qui grincent, par les verres qui tintent
Et le cliquetis des éperons, par le signal
Des trains du soir,

Par le coup de fusil de chasse
Et par le grelot des troïkas -
Vous m'appelez, vous m'appelez,
Vous - que je n'aime pas !

Mais il est encore une joie :
J'attends celui qui, le premier,
Me comprendra, comme il le faut -
Et tirera à bout portant
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《 Chaque livre est un cambriolage dans votre vie ! Plus on lit, moins on sait et on veut vivre soi-même.
C'est horrible ! Les livres sont notre perte. Celui qui a beaucoup lu ne peut être heureux. Le bonheur en effet est toujours inconscient, le bonheur n'est qu'inconscience. 》
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Debout, ainsi, dans le brouillard -
Au loin du bien et du mal,
Je tambourine d'un doigt léger
Sur la vitre qui vibre à peine.
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Mourante, je ne dirai pas : j'ai été !
Je ne geindrai pas, ne chercherai pas les coupables.
Il y a chose plus grave au monde
Qu'orage de passion, exploits d'amants.

Toi qui frappas de l'aile à mon sein,
Jeune garant de mon inspiration,
Je t'ordonne : sois !
À l'obéissance, je ne me déroberai pas.

30 juin 1918.
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LES YEUX


Deux lueurs rouges — non, des miroirs !
Non, deux ennemis !
Deux cratères séraphins.
Deux cercles noirs

Carbonisés — fumant dans les miroirs
Glacés, sur les trottoirs,
Dans les salles infinies —
Deux cercles polaires.

Terrifiants ! Flammes et ténèbres !
Deux trous noirs.
C'est ainsi que les gamins insomniaques
Crient dans les hôpitaux : — Maman !

Peur et reproche, soupir et amen...
Le geste grandiose...
Sur les draps pétrifiés —
Deux gloires noires.

Alors sachez que les fleuves reviennent,
Que les pierres se souviennent !
Qu'encore encore ils se lèvent
Dans les rayons immenses —

Deux soleils, deux cratères,
— Non, deux diamants !
Les miroirs du gouffre souterrain :
Deux yeux de mort.

30 juin 1921.

p.86-87
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À BORIS PASTERNAK


Dis-tance : des verstes, des milliers...
On nous a dis-persés, dé-liés,
Pour qu'on se tienne bien : trans-plantés
Sur la terre à deux extrémités.

Dis-tance : des verstes, des espaces...
On nous a dessoudés, déplacés,
Disjoint les bras — deux crucifixions,
Ne sachant que c'était la fusion

De talents et de tendons noués...
Non désaccordés : déshonorés,
Désordonnés...
Mur et trou de glaise.
Écartés on nous a, tels deux aigles —

Conjurés : des verstes, des espaces...
Non décomposés : dépaysés.
Aux gîtes perdus de la planète
Déposés — deux orphelins qu'on jette !

Quel mois de mars, non mais quelle date ?!
Nous a défaits, tel un jeu de cartes !

24 mars 1925.

p.167
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Ainsi : se faufiler à travers
le temps, comme l'océan, sans alarmer les eaux...
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Sous la caresse du plaid; de ses peluches,
Je fais revivre le rêve d'hier : c'était
Quoi ? - qui fut vainqueur ?
Qui fut vaincu ?

Je repense à tout, de nouveau,
Et, à nouveau, je souffre de tout.
Car, dans cette chose, dont j'ignore
Le nom, Y avait-il de l'amour ?

qui était le chasseur ? - Qui la proie ?
Tout diaboliquement, devient son contraire.
Et le chat de Sibérie ronronnait - lui -,
Oui, mais qu'est-ce qu'il comprenait ?

Dans ce duel de caractère, qui,
Quelle main avait toujours -
La balle ? Quel coeur - le Vôtre, ou
Le mien, renait son galop ?
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Encore une chose : si je m’étais bornée à réfuter le mensonge, c’est-à-dire à le dénoncer, je me serais retrouvée dans le rôle qui m’est le plus odieux : celui de procureur. En opposant, au mensonge, la vie vivante (et n’est-il pas plein de charme mon Mandelstam, malgré sa peur des morts et sa passion du chocolat, et peut-être même grâce à eux ?), en affirmant la vie (qui est elle-même affirmation), je ne sors pas de la condition innée du poète : celle de défenseur.
(page 248)
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Que voulait Brioussov avec sa « famille de poètes » ? On est tellement ami que ce n’est pas la peine de se saluer ? Voulait-il m’épargner vingt mains étrangères dans l’unique mienne ? Épargner à lui-même cinq minutes d’inactivité ? Ménageait-il la timidité supposée de la débutante ?
Peut-être une des raisons citées est-elle la bonne, peut être toutes à la fois, mais c’était plus probablement le refus inconscient de connaître quelqu’un intimement, humainement, paume contre-paume (et donc de s’engager). Le bond en arrière du loup à la vue d’une autre espèce. Le flair qui détecte l’étranger. L’instinct.
Depuis lors nous nous saluâmes ainsi, par un signe de tête. À chaque rencontre, la possibilité d’une poignée de main s’éloignait un peu plus. Convenez qu’après avoir passé dix ans à se saluer de loin, c’est un peu gênant, un peu déplacé de tout à coup, sans crier gare, se serrer la main.
Ainsi n’ai-je jamais su comment était la paume de Brioussov.
(page 272)
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Le poème de l'air

…(Ou les tiroirs chêne éclissé,
Ou la boîte à soucis de Pandore,
L'intarissablement long cortège !)
Qui donc derrière la porte ne frappe pas ?
Chose certaine pour l'oreille quant à
L'écart des coups entre eux. Contre le mur
Collée, elle est sûre que
Réponse (ton tympan, le mien) résonnera.
Par avance convaincue qu'une fois
Clé dans la main, l'entrée se fera,
Si délicieux soit-il de jouer à son retard :
Se faire des peurs de serrures sucrées !
Au diable les sentiments, brisée
L'union époux épouse, les moines
D'Optino même se fussent
Reniés, eussent renoncé aux cloches.
Dénouée l'étole des affections,
L'âme n'est plus qu'un fellah nu.
Cabriole pieds au mur, la porte !
Et les oreilles, les oreilles donc ?
Comme cornes de faune au front
Comme ordre d'« en joue… feu » qu'on
Exécute ! À deux doigts de jaillir
Elle, porte, de ses gonds,
Si forte est la présence pressant
Contre le bois. De même, à l'heure
De la passion, se bandent de peur,
Tressaillent de crainte d'au-delà toute
Tension les veines. L'écho d'un heurt,
Ici, il n'y en a pas. Flageole — le sol.
La porte bondit, se rue aux mains.
Obscurité — recul d'un pas.

p.180
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