« Ce que l'on conçoit bien, s'énonce clairement, Et les mots pour le dire arrivent aisément. » remarquait Nicolas Boileau dans son Art Poétique. Eh oui, c'est bien là tout le problème ! La mécanique quantique n'a jamais été très claire dans mon esprit et les explications qu'on m'en a donné m'ont toujours semblé étriquées.
Je n'ai donc pas hésité à sauter le pas, à passer dans un état de plus grande excitation en gravitant autour de mon noyau atomique suite à la découverte de cette BD docu-fiction traitant du monde quantique.
Je trouve l'idée géniale, osée, mais il fallait le faire. On peut discuter de la qualité graphique de la réalisation ou de l'intérêt pictural des héros Bob et Rick, copies à peine masquées de Tintin et Milou, mais cela n'a pas, à mes yeux, grand intérêt.
Le but était de faire passer le message à un public, a priori, non préparé. Là, il faut saluer la tâche qui est particulièrement ardue. J'ai, personnellement, beaucoup aimé la présentation des concepts de la mécanique quantique sous sa forme historique ou chronologique.
Rien que pour le challenge et l'effort de vulgarisation aussi bien textuel que graphique, il faut saluer absolument cette réalisation. En revanche, je trouve que cela reste, malgré le dessin, assez ardu et que les concepts développés ne m'apparaissent pas beaucoup plus clairs maintenant.
Le fait aussi — et surtout — que les chercheurs et penseurs du domaine ne soient pas eux-mêmes d'accord sur l'essentiel prouve, s'il en était besoin, qu'en l'état, cette théorie n'est pas vulgarisable de façon satisfaisante.
Autant, je conçois très bien la théorie de la relativité générale et sa célèbre formule E = mc², que je traduis dans mes termes comme le fait que l'énergie d'un corps est équivalente à sa masse à une constante près. Je conçois alors très bien qu'une grosse bûche pour la cheminée contient potentiellement plus d'énergie qu'une plus petite. Je conçois également que même un judoka ou un boxeur très puissant ne fera jamais " le poids " face à un sumo, tout simplement pour une question de masse.
Bien évidemment, beaucoup d'applications de cette théorie m'échappent totalement mais, elle ne me paraît pas inabordable. En revanche, quand on bascule sur l'équation de Schrödinger, qui s'appuie sur un nombre imaginaire pour décrire ma réalité, là j'ai plus de mal. J'ai pourtant essayé de lire pas mal de trucs sur la question avant d'aborder ce livre mais je suis au regret de constater que ce n'est pas beaucoup plus clair dans ma tête à présent.
On peut toujours prendre le parti, et je ne l'exclus pas, que je sois, moi, trop bête pour comprendre ce qu'il y a à comprendre. Mais on peut aussi penser, ce n'est pas totalement illégitime, qu'on a affaire à une théorie en devenir, qui n'est pas encore arrivée à son stade de développement ultime, celui qui mettra enfin les chercheurs d'accord sur l'essentiel. Peut-être que quand je serai très vieille une avancée aura permis de lier tout cela de façon satisfaisante.
De mes autres lectures, je retiens surtout qu'on utilise une équation (celle de Schrödinger) et qu'on en est très content car elle donne des résultats vérifiés par l'expérience. Le problème avec cette équation étonnamment bizarre et branlante, c'est qu'on ne sait pas pourquoi elle marche. C'est l'impression que j'ai eue également en lisant attentivement cette docu-fiction.
On suit successivement Max Planck (le découvreur de la fameuse constante de Planck symbolisée par la lettre h, leitmotiv graphique de tout l'ouvrage), Albert Einstein, Niels Bohr, Louis de Broglie, Werner Heisenberg, Erwin Schrödinger, Max Born et Hugh Everett. Disons que jusqu'à Louis de Broglie, ça va, après ça part un peu en sucette, avec notamment Schrödinger dont les résultats contredisent ceux des autres mais dont l'équation tarabiscotée donne des résultats conformes à certaines observations.
En ce qui concerne le " scénario " de la BD, c'est un peu tiré par les cheveux, on suit Bob et Rick qui vont d'un espace à l'autre, d'une époque à l'autre à la rencontre des chercheurs. En ce qui concerne le contenu scientifique, c'est assez intéressant et il me faut encore signaler un bon glossaire en fin d'ouvrage qui éclaire certains aspects restés obscurs à la lecture.
En somme, une très bonne introduction à la thématique qui alimente bien le questionnement mais en aucun cas un ouvrage qui pourra lever toutes vos interrogations conceptuelles, surtout si vous n'êtes pas scientifique à la base. Ceci dit, ce n'est la qu'une probabilité d'avis dans l'infiniment petit, c'est-à-dire, pas grand-chose comme le prouve l'équation de Schrödinger.
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1862, dans une petite ville du Jura. Ici et là s'affairent les vendeurs de poissons, de fruits ou de fromages. Parmi la foule, venue en nombre faire son petit marché, déambule Eugénie que l'on salue de toutes parts ou que l'on apostrophe pour lui montrer ici, un bel ortolan, là de beaux lapins. Il faut dire qu'en tant que cuisinière virtuose de Dodin-Bouffant, le maître absolu de la gastronomie, elle a presque toutes les faveurs ou les attentions des commerçants. Une fois le panier rempli de bonnes victuailles, elle s'en retourne chez son patron. Mais voilà qu'elle meurt subitement une fois le portail franchi. La pauvre femme... Les célèbres compères de Dodin-Bouffant, les seuls encore conviés à sa table, se rendent chez leur ami. Ils se trouvent face à un homme désemparé. Comment va-t-il faire maintenant sans Eugénie? Même le tenant du "Café de Saxe" déplore cette perte. En effet, il va devoir supporter le gastronome sévère et impénétrable à sa table tous les jours. Un casting est organisé afin de la remplacer mais Dodin-Bouffant est très exigeant...
Librement adapté du roman de Marcel Rouff, "La vie et la passion de Dodin-Bouffant, gourmet", cet album nous met évidemment en appétit. Ici ou là un pâté en croute aux pieds de cochon, des lapereaux à la Sagaraz, des saucissons à la dauphine, une purée de soubise ou encore le fameux pot-au-feu de Dodin-Bouffant, le tout servi avec les plus grands crus. En somme, une cuisine de terroir généreuse composée de produits frais. L'on sentirait presque toutes ces odeurs de ces mets se dégager de cet album. Mathieu Burniat nous a mijoté un album doux et savoureux, réhaussé par des personnages fantasques et croustillants, servi par un dessin soigné, tout en légèreté et finesse.
La passion de Dodin-Bouffant... A table!
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♫ C'est pas l'homme qui prend la mer, c'est la mer qui prend l'homme... ♫
Sur ce fond musical, Albert, dans la cuisine de son restaurant, prépare ses fameuses croquettes de crevettes, les meilleures de toute la ville. Mais, alors qu'il rêvasse en admirant sa jolie voisine, son employée le sort de son rêve en lui disant que ça sent le cramé. Ce soir-là, comme à son habitude, la salle est pleine mais lorsqu'Albert voit justement arriver sa voisine, Mia, il s'empresse de virer un couple qui avait presque fini et l'installe à cette table. Un peu intimidé, un peu gaffeur, il ne sait pas trop quoi lui dire. Son élan sera de toute façon coupé net par l'arrivée de l'ami de Mia, Mr Chang. Ce sont les deux derniers clients encore présents et le jeune homme les entend parler de Las Palmas, une cité balnéaire qu'il rêve de visiter, notamment pour ses plus grosses crevettes du monde, les palmitas. Mr Chang s'agace de cette incrustation, s'énerve et s'en va, accompagné de Mia. Alors qu'il fait le ménage, Albert aperçoit une enveloppe qui traine par terre, la ramasse et l'ouvre. Quelle n'est pas sa surprise de découvrir le billet d'avion de Mr Chang et s'imagine déjà sous les cocotiers avec Mia. Il entend alors le moteur d'une moto puis aperçoit ce dernier à travers la porte. Celui-ci tambourine de toutes ses forces jusqu'à casser le carreau et pénétrer dans le restaurant, un couteau à la main. Paniqué, Albert se cache dans la cuisine et réussit à enfermer son rival dans la chambre froide. Le lendemain matin, un écriteau sur la porte indique "Vacances exceptionnelles". Albert ne devine pas un seul instant de ce qui l'attend au cours de ce voyage...
Albert, ce simple cuistot qui prépare des croquettes aux crevettes comme personne, ne se doute pas de l'aventure qui l'attend une fois qu'il aura embarqué à bord de ce bateau. Et heureusement pour lui, d'ailleurs... De nombreux rebondissements et surprises jalonneront son voyage. De vraies chinoiseries si l'on peut dire! Les scénaristes nous emmènent à bord de ce navire un peu spécial et nous font voyager dans un autre monde. Mêlant habilement romance, science-fiction et aventure, ce premier tient ses promesses et le personnage d'Albert est tout à fait attachant. Le dessin de Mathieu Burniat séduit d'emblée: un trait alliant raffinement et modernité.
Shrimp... bon voyage!
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Je suis assez épaté par la qualité de cette bande dessinée de vulgarisation scientifique. Elle se devrait de figurer dans toutes les bibliothèques (pardon CDI) des lycées. On y rencontre des personnages historiques, théoriciens de la physique moderne, dans des situations imaginaires liées à la poursuite de la constante fondamentale "h".
C'est Alice au pays des merveilles transposé dans notre univers quantique. La constante de Planck (le "h" donc pour ceux qui ne connaissent pas bien) jouant le rôle du lapin...
L'humour inhérent à la physique et aux physiciens est bien présent, c'est un délice.
Graphiquement également, le noir et blanc illuminé par quelques tâches de couleur illustrant parfaitement le propos... magnifique. La demeure de De Broglie est absolument réjouissante.
C'est simplement génial même si c'est mieux d'avoir quelques bases en physique pour en saisir la beauté.
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Au vu du titre, j’ai pensé spéléologie. Erreur ! Le dieu des enfers Hadés cherche un successeur. Beaucoup de candidats sont sélectionnés pour des épreuves à passer afin de trouver des cartes. En réalité c’est pour leur montrer tout ce qui vit sous terre et qu’il faut préserver. L’ensemble est plutôt un documentaire écologique qui, pour moi, s’accorde mal avec le côté aventurier. M’y suis ennuyée malgré des dessins sympas et colorés.
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Les légendes arthuriennes ont toujours été source d'imagination pour de nombreux réalisateurs ou auteurs et ont toujours fait couler beaucoup d'encre.
Pour cette BD, l'encre se fait décapante et nous plonge dans un univers surprenant et pour le moins déjanté.
Oubliez les preux chevaliers de la Table Ronde et le vaillant Arthur maniant avec force et dextérité son épée Excalibur !
Dans ce roman graphique, vous retrouverez Arthur en roi alcoolique vautré sur son trône, dont le royaume part en décrépitude, une épée qui parle et peu respectueuse, et surtout la fille d'Arthur, Ysabelle, qui refuse qu'on la marie avec un vieux et ignoble baron.
C'est cette dernière qu'on va suivre dans des aventures trépidantes et hilarantes, accompagnée d'une épée bien furieuse et poursuivie par le baron et son valet, au don fort mystérieux.
Si cette BD adopte un ton irrévérencieusement drôle et fait un peu penser à la série Désenchantée, notamment par son graphisme, elle se veut également porteuse d'un message féministe et amène à une réflexion sur la quête du pouvoir.
Un chouette moment !
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Ysabelle est la fille du Roi Arthur, un roi décrépit, ivrogne, il l’a promise à un hideux et répugnant baron, elle décide de s’enfuir, et vole l’épée magique de son père. C’est un univers de contes et de légendes, on démarre de façon assez classique, mais ce récit ne cesse de surprendre le lecteur, il va là ou on ne l’attend pas, la magie apporte une dimension lyrique, cette quête possède un souffle épique formidable, le ton est moderne, chargé de réflexions diverses, faisant penser à ce que Hubert a réalisé dans ce type de registre. Le dessin possède lui aussi un certain lyrisme, il nous embarque, bien que je déplore quelques raideurs, les traits d’Ysabelle sont assez grossiers et les couleurs sont parfois agressives, avec quelques dégradés numériques pas très heureux, mais cela ne suffit pas pour gâcher le plaisir, parce que l’histoire est bien assez impressionnante pour offrir un moment de lecture intense.
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Après le "monde sans fin" et le "droit du sol", me voici avec encore une BD (ou roman graphique) sur l'environnement. Ici on n'aborde pas l'énergie et/ou le nucléaire mais on y parle du sol et du sous-sol, de sa richesse, de son fonctionnement, de ses habitants.
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Hadès, le dieu des Enfers, se cherche un successeur parmi les humains, espèce qu'il déteste car responsable de la destruction des sols et sous-sols où il vit.
On est ici non dans une histoire mythologique, ou une aventure (quoique), mais bien dans la vulgarisation scientifique qui va utiliser la mythologie grecque (j'ai bien aimé les énigmes dignes du Sphinx) pour nous expliquer le sol, la terre.
C'est ludique (via l'aventure de nos deux héros), bien amené, les dessins sont sympa. Bon je l'avoue j'ai quand même parfois été larguée. Mes connaissances en bio se sont arrêtées en terminale..... et ma terminale date !!!
Néanmoins j'ai appris des choses sur notre sol (et même sur les Enfers d'Hadès).
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J'ai quand même passé cette BD à ma fille aînée en école d'ingénieur, en spécialité biologie.... Elle, je suis sûre, va trouver ça trop simple !!!
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1862, quelque part dans le Jura...
Un homme passionné par la gastronomie perd sa cuisinière, un véritable drame. Et lui trouver une remplaçante ne sera pas chose aisée. Pourtant il finit pas la trouver, en la personne d'Adèle Priou, une femme pas très finaude mais cuisinière hors-pair qui ravive les papilles et le cœur du vieil homme aigri. Mais la passion qui les unit peut-elle suffire à garder ce nouvel équilibre ?
Une petite lecture douceur qui nous rappelle qu'une passion, si dévorante soit-elle, est bien peu de choses si on n'a personne avec qui la partager.
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Cette bande dessinée est l’adaptation d’un roman publié en 1924, elle raconte la vie d’un homme passionné par la gastronomie, un véritable gourmet et gourmand, un artiste des plaisirs de la bouche, pour qui chaque plat, chaque repas, même un simple pique-nique, devait être une ode à la vie et à ses sens.
Pendant une centaine de pages, je me suis retrouvée totalement immergée dans un monde de senteurs, j’ai salivé, j’ai humé des odeurs goûteuses de viandes rôties, de légumes frais, de fromages chauds et coulants, d’herbes aromatiques et d’épices plus relevées…
Les dessins sont tout à fait délicieux, d’un style un peu vieillot, totalement en adéquation avec l’histoire et l’époque.
J’ai découvert des mets fins et raffinés que je ne goûterais peut-être jamais mais qui m’ont furieusement fait envie.
A la fin, nous avons même le plaisir de découvrir une des recettes qui fait le régal des convives de l’histoire : les bouchées de Saint-Marcellin aux morilles.
Bon appétit !
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Voici mon retour de lecture sur la bande dessinée Furieuse.
Le roi Arthur.. celui de la légende ?
C'est un vieil ivrogne décrépit qui passe ses journées vautré sur son trône. Sa gloire désormais bien lointaine, il la doit à l'épée magique que Merlin lui a forgée pour terrasser les hordes de démons venues envahir le royaume de Pendragon.
Devenue témoin de sa déchéance, l'arme enchantée s'ennuie ferme tandis que la princesse Ysabelle fulmine car son débris de père l'a promise en mariage à l'ignoble petit baron de Cumbre.
Toutes deux bien décidées à se trouver un meilleur destin, Ysa et l'épée s'allient pour fuir le château et partir à la recherche de Merlin et de Maxine, la grande sœur disparue.
Mais le vaste monde peut se montrer bien cruel pour une princesse qui n'a connu que la vie de palais. Et les intentions de l'épée sont peut-être moins nobles qu'il n'y paraît..
Furieuse est une parodie très drôle des légendes arthuriennes. Fallait oser !
Qu'est ce que j'ai ri :) J'avoue que je ne m'attendait pas à ça et j'ai trouvé cette aventure d'Ysa excellente.
L'auteur malmène les légendes arthuriennes et ça fonctionne parfaitement. Ysa est une princesse en avance sur son temps de part son comportement, ses idées. Elle est haute en couleur et avec elle on ne s'ennuie jamais !
Les pages se tournent toutes seules, il y a de nombreux rebondissements.
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette bande dessinée, qui m'a beaucoup amusé.
Les illustrations et la colorisation sont très réussies.
Furieuse est une très bonne surprise que je vous recommande et note cinq étoiles :)
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Sous terre m’a fait un peu penser à la série TV “Il était une fois la terre”, c’est construit un peu de la même façon, une intrigue pleine d’aventure, de suspense pour faire passer un savoir scientifique assez complet et riche.
Suzanne et Tom font partie d’un groupe de milliers de personnes qui vont participer aux épreuves pour succéder à Hadès et devenir le nouveau maître des enfers. Ces épreuves seront terribles pour beaucoup d’entre eux, façon Squid Game, un seul vainqueur. Pour les réussir, les participants changeront régulièrement d’échelles, de la taille d’une fourmi, d’un acarien, d’une cellule, d’une particule, elles vont nous permettre d’explorer la couche de terre que nous foulons, ça sera l’occasion de sensibiliser sur l’usage que l’on fait de cette terre, sur la protection de l’environnement. Evidemment, c’est un livre militant, mais avec des arguments de poids et une démonstration percutante.
Le graphisme des personnages n’est pas extraordinaire, mais ce n’est pas vraiment gênant, par contre, la visite souterraine à diverses échelles est graphiquement riche et inventive.
Cette bande dessinée a le mérite de rendre agréable et passionnant un sujet scientifique assez complexe. Beaucoup de science traitée de façon très abordable, on y ingurgite une grande quantité d’informations, elle sensibilise sur un problème écologique majeur assez peu abordé dans les médias. On a l’impression que la pollution, ce n’est que le CO2 de l’air, que les pesticides ne présentent qu’un problème de santé pour les humains, “Sous terre" nous ouvre les yeux sur beaucoup d’autres aspects.
Bref, c’est à lire et à faire lire !
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Un livre qui parle de gastronomie, après tout, pourquoi pas le jour où Paul Bocuse vient de mourir. Et quelle belle surprise. Le trait du dessin est fin, griffonné, les couleurs naturelles, certaines planches dont les cases ne sont pas délimitée rappellent les gravures de la fin du XIXe siècle, les silhouettes des personnages sont directement inspirées des caricatures d’Honoré Daumier, il y a même à la fin de l’histoire, un série d’illustrations traitées à la manière de cette époque, avec le texte dans le même ton. L’histoire raconte la vie d’un expert en gastronomie, Dodin-Bouffant. Sa cuisinière meurt d’un accident cardiaque un jour en revenant du marché. Dodin-Bouffant cherchera alors, non sans mal à la remplacer. C’est une histoire bercé par des mots à se lécher les babines, et dans cet univers gustatif, il en sort une histoire touchante et belle, romantique et savoureuse.
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Beaucoup de récits ont déjà été écrits à travers les siècles autour de la légende arthurienne avec des visions souvent différentes. Kaamelott d'Alexandre Astier étant sans doute le dernier exemple mêlant avec talent drame et humour. Geoffroy Monde et Mathieu Burniat poussent un peu plus long le curseur humour dans l'esprit de la série "Désanchantée" de Matt Groening en y ajoutant une grosse dose de féminisme, faisant d'Ysabelle, fille du roi Arthur, la protagoniste de ce conte complétement barré, au côté de son épée magique.
Un bel ouvrage de plus de 200 pages pour un moment de lecture extrêmement appréciable.
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Avec comme pitch "Un homme qui vit à l'état sauvage. Avec un chien pour seul compagnon. Notre homme acquiertrt le pouvoir des animaux dont il endosse la fourrure. Ensemble, ils partent à la recherche d'un monstre féroce" (4ème de couverture), Mathieu Burnat et Loup Michiels livrent une bande dessinée muette (même pas une onomatopée) sur près de 200 pages.
Dans un monde très coloré - le chien, lointain ascendant de celui de Le Mystère du Monde quantique dont Burnat est l'un des co-auteurs, est ainsi bleu -, l'espèce d'anti-héros (Trap ?) part chasser un féroce monstre rouge avec l'aide plus ou moins active d'une ensorceleuse et d'une espèce de trappeur-braconnier.
Réussite visuelle et narrative, Trap est non seulement "sanglant, drôle , attachant, étrange !" (4eme de couverture bis) mais également une belle proposition dans le domaine de la bande dessinée muette.
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Invité à manger ? Pourquoi, au lieu des fleurs ou de la bouteille, offrir cette BD à un fin gourmet ? Ode à la gastronomie et à la passion. La vie de Dodin-Bouffant est basée sur les plaisirs du palais. Drame quand sa fabuleuse cuisinière meurt. Après maintes essais, enfin il trouvera sa perle en la personne d'Adele. Des dessins de plats qui font saliver, surtout le Saint Marcellin aux morilles. A vos papilles à accompagner d'un vin de paille.
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Attention, voici un OBNI ! Objet "Bédéesque" Non Identifié. Un joli travail de vulgarisation de la physique quantique (comme l'indique son titre) et de son évolution. On est plongé en compagnie de Bob et de son fidèle chien Rick dans un voyage spatio-temporel qui nous fera aller à la rencontre des plus grands scientifiques du 20ème siècle : de Planck à Everett en passant par Einstein et Bohr, sans oublier le prince de Broglie, Heisenberg, Schrödinger et Born. C'est l'Histoire avec un grand H de l'histoire d'un petit h ... d'une constante (de Planck) qui a révolutionné notre façon de voir l'espace et le temps, de l'infiniment petit au très très grand. Si vous étiez hermétique aux sciences à l'école, vous ne rentrerez probablement pas dans cette BD. Si par contre, vous avez quelques bases (ou souvenirs) et une quelconque affinité avec ce monde magique, l'expérience vaut la peine et vous en ressortirez emplis de "bonnes ondes" et plein d'énergie photonique (E=hf, ne l'oubliez pas).
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