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Critiques de Maud Simonnot (212)
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L'heure des oiseaux

Un des avantages du club de lecture de Dinard (et ce n’est le seul) c’est de chercher des titres dans les romans français, enfin surtout pour les nouveautés et cela me change un peu des auteurs étrangers.

Ce livre est un petit bijou tout en délicatesse et pourtant … Pourtant il traite d’un des sujets qui me révolte le plus, et je ne dois pas être la seule ! Les souffrances infligées aux enfants dans des institutions censées les protéger. Dans le genre le Canada doit être en première ligne avec le sort réservé aux enfants indiens arrachés à leurs familles pour les ré« éduquer » dans dans des maisons qui ont été pour nombre d’entre eux l’antichambre du cimetière. L’Irlande n’est pas mal non plus et voilà que nous sommes dans un endroit que j’adore : Jersey et les îles anglo-normandes. D’ailleurs on y parle de Serk et des Écrehous qui sont parmi les plus jolies îles que j’ai vues. Mais loin de ce tourisme ou de l’évasion fiscal, Jersey a eu son orphelinat à la tête duquel un directeur pervers à régner. Le malheur pour ces enfants c’est que l’île est loin de tout et qu’il a fallu bien du temps pour que les langues se délient. D’ailleurs les habitants de l’île ne veulent toujours pas parler de cette affaire bien réelle hélas ! La romancière a imaginé des personnages qui semblent tellement vrais, si eux n’ont pas existé leurs sosies ont bien souffert de tous les maux qu’elle nous décrit. Lily est une petite fille de 8 ans, et elle arrive à survivre dans cet enfer car elle aime les oiseaux et la nature mais le petit qu’elle protège (je peux dire sans divulgâcher que c’est son petit frère) lui n’a que quatre ans et ne peut pas se protéger. La fin est tragique, je vous laisse deviner. La narratrice du roman est une femme de 60 ans qui veut faire toute la lumière sur ce qui s’est passé car cela la concerne de près. Il y a aussi un personnage qui lui a existé : il vivait un peu en marge de la société et a été accusé de crimes à connotation sexuelle, il était innocent et on découvrira plus tard que le vrai coupable était employé à l’orphelinat c’est lui en particulier qui faisait le père Noël … Cet homme dégouté par ses concitoyens se réfugiera au Écrehous et se déclarera roi de ces îles. Vous pourrez vous renseigner sur lui dans cet article ce fait divers n’est vraiment pas à la gloire des habitants de l’île, c’est le moins qu’on puisse dire ! !

La si belle île de Jersey s’est refermée sur son silence et la narratrice n’apprendra pas grand chose d’autre que ce que l’enquête officielle n’avait découvert.

Comme je le disais au début un livre d’une délicatesse étonnante pour un sujet sordide . Bravo Maud Simonnot !
Lien : https://luocine.fr/?p=15775
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L'heure des oiseaux

Encore un très délicat roman de Maud Simonnot. Poétique, difficile sans être intolérable, nécessaire.

Tout en pudeur et via des personnages de fiction, l'autrice nous révèle une histoire assez méconnue. Ce roman reste en marge des histoires qui font peur sur les orphelinats.

On retrouve également une très belle écriture sur l'enfance et les perceptions de cet âge.
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L'heure des oiseaux

Une petite pépite de la rentrée littéraire 2022. Maud Simonnot imagine dans ce roman l’entrecroisement du destin de deux orphelins sur l’île de Jersey en 1959, Lily et Simon, et la quête de vérité d’une jeune femme qui, plusieurs décénnies plus tard, cherche à en savoir plus sur son père qui n'est autre que l'un de ces enfants. Si le sujet peut paraître dur, car il y est question de sévices passées sous silence, l’écriture lumineuse et très poétique de l’autrice contraste merveilleusement avec la mélancolie ambiante. L’alternance entre les deux temporalités dans une succession de très courts chapitres donnent du rythme à l'enquête de la narratrice et aux évocations du passé des deux enfants, ce qui nous empêche de lâcher ce roman avant la dernière page. A découvrir absolument.
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L'heure des oiseaux

« C’est son heure préférée, celle où la forêt devenue bleue renaît. Cette heure merveilleuse, suspendue avant l’aube, où tous les chagrins s’effacent, où tous les espoirs semblent permis. L’heure aux oiseaux. »



La plume cristalline de Maud Simonnot m’avait laissée sous le charme à la lecture de L’Enfant céleste même si ce roman au rythme lent ne correspond pas au type de textes qui m’attirent d’habitude. C’est donc avec curiosité que j’ai découvert que L’heure des oiseaux développait une « enquête » : j’étais particulièrement avide de voir se rencontrer la tension narrative que l’on pouvait attendre de ce nouveau registre et l’écriture poétique de l’autrice. Je me suis lancée dans la lecture sans même avoir lu la quatrième de couverture.



Ce nouveau roman s’inspire d’un scandale sordide révélé dans les années 2000 quant aux sévices infligés durant plusieurs décennies aux pensionnaires d’un orphelinat de l’île de Jersey. Deux fils narratifs s’imbriquent pour ne progressivement faire qu’un.



D’une part, l’histoire ancienne de Lily, enfant solaire qui cherche la force de résister aux épreuves subies à l’orphelinat dans la beauté de la nature environnante, dans son imaginaire et dans son amour pour un petit garçon.



D’autre part, la quête contemporaine d’une jeune ornithologue qui tente de faire la lumière sur le passé de son père. Cette investigation n’est pas de celles qui mettent sous tension un récit. La chape de silence maintenue par les îliens ne l’empêche étrangement pas de se dérouler de façon linéaire et on comprend vite où cela va nous mener.



Il s’agit donc plutôt de dénoncer la violence inconcevable dont certains humains sont capables et la lâcheté et le cynisme qui ont entravé la protection des enfants et l’enquête sur l’affaire de l’orphelinat de Jersey. Cette noirceur est soulignée à chaque page par le contraste avec la beauté paradisiaque de l’île, sublimée par les mots de l’autrice. Le fil conducteur des oiseaux nourrit une exploration subtile des traces imprimées à la fois sur les lieux et dans les existences individuelles, de la vulnérabilité et la lumière de l’enfance.



Une lecture en demi-teinte en raison de la simplicité de l’intrigue, malgré une plume toujours très belle et un propos poignant.
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L'heure des oiseaux

Pour aider son père âgé, qui a été un enfant placé dans l'orphelinat de l'Île de Jersey, la narratrice se rend sur place, afin de découvrir ce qu'il a oublié ou occulté et le perturbe depuis quelques temps. L'orphelinat qu'on a surnommé "l'orphelinat de la honte" a été fermé dans les années 80 avant que n'éclate en 2008, suite à la découverte d'un corps d'enfant enterré dans une cave sous une dalle en béton, un véritable scandale, fait à la fois de rumeurs et de faits avérés qui pour certains sont toujours en cours d'investigation.

Le père de la narratrice faisait partie des enfants présents en 1959. Il est depuis cette découverte macabre, victime de crises d'angoisse de plus en plus terribles. Le procès dont les médias se sont emparés, en donnant beaucoup de détails, n'a pas arrangé les choses. Pour l'apaiser, mais aussi pour en apprendre davantage sur sa grand-mère biologique, et comprendre pourquoi son père a été abandonné, la narratrice se rend sur l'île afin d'enquêter. Mais depuis longtemps ceux qui savaient quelque chose ne sont plus de ce monde, et ceux qui restent, soixante ans après, n'ont pas envie de dévoiler ce qui a été gardé secret depuis tout ce temps : actes de cruauté, enfermements, privations, humiliations, abus sexuels, la liste est longue de ce qu'elle va tout de même réussir à découvrir.

Derrière cette île paradisiaque qui à l'époque, était un véritable paradis fiscal, se cachent de bien sordides affaires de maltraitance...et l'omerta qui y règne est une seconde violence pour ceux qui sont sortis de cet orphelinat.

En parallèle de cette enquête, l'auteur choisit de nous dévoiler la vie quotidienne fictive de deux enfants de la même fratrie, Lily et celui qu'elle surnomme dans le récit, le Petit.

Lily est une petite fille éprise de liberté, elle trouve le courage de supporter leur vie quotidienne en partant dans la forêt écouter le chant des oiseaux auxquels elle parle et avec qui elle chante. Elle fait la connaissance d'un ermite vivant dans une grotte proche, qui va beaucoup l'aider à connaître l'île et ses richesses naturelles.

Je ne vous dirai pas en quoi ces deux histoires sont liées, ni le drame vécu par le père de la narratrice qui explique que si petit, avant ses 5 ans, il ait totalement occulté le détail de ces événements traumatisants...



Inutile que je vous précise que ce court roman s'inspire d'une histoire vraie mais que les personnages et leurs noms sont de la pure fiction. Cet orphelinat a réellement existé, les faits de maltraitance, d'abus sexuels et autres horreurs décrites sont avérés. Seuls les noms ont été changés. Des notables de la région sont impliqués dans les actes de pédophilie et le cruel Tilbrook, le directeur de ce sinistre établissement a bel et bien existé, même si son nom réel n'est pas dévoilé.

Je tiens cependant à préciser que tout est suggéré. L'auteur raconte la vie quotidienne des enfants avec beaucoup de pudeur et de légèreté. Le lecteur les suit dans leurs rêves, dans leurs escapades, leur fragilité pour celui qu'elle nomme le Petit et leur volonté en ce qui concerne Lily. Par contraste avec ce récit léger, la nature, les oiseaux et le côté paradisiaque de l'île, le lecteur découvre le vécu des enfants au sein de l'orphelinat et le silence des habitants qui tous savaient...mais n'ont pas voulu entacher la belle image idyllique de leur île par pur égoïsme ou intérêt privé.

Peu à peu, au fur et à mesure de ses questionnements, et des révélations qui lui sont faites, la narratrice arrive à en savoir plus et à comprendre le traumatisme vécu par son père.

De nombreuses citations et extraits étayent le récit, nous donnant des éléments sur l'affaire telle qu'elle a pu être traitée par les journalistes.

Un livre fort et pudique à la fois, poignant et qui m'a fait découvrir ce fait divers dont je n'avais jamais entendu parlé, je le reconnais.

La plume de l'auteur très poétique, toute en retenue et en finesse est une belle découverte pour moi qui n'aie pas encore eu l'occasion de lire son premier roman.
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L'heure des oiseaux

L’enquêtrice et les deux orphelins



Maud Simonnot confirme son talent avec ce second roman qui revient sur l’affaire de l’orphelinat de Jersey. On y suit d’une part Simon et Lily, deux des pensionnaires qui essaient de ses soustraire aux mauvais traitements et d’autre part une enquêtrice cherchant à reconstituer leur parcours plus d’un demi-siècle plus tard.



La jeune femme qui débarque à Saint-Hélier sur l'île anglo-normande de Jersey n'est pas venue pour ouvrir un compte bancaire et profiter des largesses de ce paradis fiscal, mais pour enquêter sur une affaire bien plus douloureuse. En 2008, à la suite de découverte de plusieurs cadavres autour de l'orphelinat, une «immense bâtisse victorienne en granit, rendue plus lugubre encore par son histoire», les langues ont commencé à se délier dans ce pays qui cultive le secret comme personne. Le scandale provoqué par la découverte des mauvais traitements et des sévices subis par les enfants a été retentissant. Mais depuis l'affaire s'est tassée. Alors pourquoi remuer à nouveau ce douloureux dossier? Parce que, comme on le découvrira plus tard, son père était l'un des pensionnaires de l'établissement.

C'est à la fin des années 1950, il n'avait alors que trois ans, qu'il a débarqué en compagnie de Lily. La fratrie a longtemps partagé son infortune, mais seul Simon a réussi à prendre la fuite. Désormais, il veut savoir ce qui s’est passé sur l’île maudite, ce qu’il est advenu de ce petit ange qui avait cherché dans la nature environnante de quoi se préserver du mal. Il avait en particulier trouvé le réconfort au petit matin (et la romancière son titre): « C’est son heure préférée, celle où la forêt devenue bleue renaît. Cette heure merveilleuse, suspendue avant l’aube, où tous les chagrins s’effacent, où tous les espoirs semblent permis. L’heure des oiseaux. »

Mais leur projet de fuite va prendre une forme plus concrète après leur rencontre avec un ermite. Ils sont persuadés que le «roi des Écréhou» pourrait les aider à fuir l’enfer qu’ils vivent au quotidien.

On l’a compris, Maud Simonnot a choisi de faire alterner l'enquête menée par la narratrice et le récit de la vie de Lily et de Simon quelques 60 années plus tôt. Un contraste saisissant entre une brutale réalité et un silence pesant, entre l’abjecte violence infligée et la douceur autoproclamée d’un territoire qui vit par et pour la discrétion, entre la cruauté et la poésie.

Ce roman, qui est basé sur des faits réels, s’appuie notamment sur deux témoignages glaçants Personne n’est venu de Robbie Garner ainsi que Ils ont volé mon innocence de Toni Maguire (disponibles au Livre de poche) ainsi que sur le drame vécu par Alphonse Le Gastelois (l’ermite), accusé à tort d’agressions sexuelles. Il s’inscrit également dans la lignée de L’enfant céleste, qui déjà explorait le monde de l’enfance, un monde où tout est encore possible mais aussi un monde où l’innocence bafouée laisse de profonds traumatismes. On retrouve aussi l’île dans L’heure des oiseaux. Mais ici le territoire est une prison, alors que dans le premier roman il constituait d’abord un refuge. En filigrane, on y ajoutera aussi la dimension socio-politique que Maud Simonnot parvient parfaitement à rendre sans attaquer frontalement ces autorités de tous ordres qui ont failli et continuent de privilégier le silence ou, à l’inverse, qui s’acharnent sur le premier bouc-émissaire trouvé.

Un roman bouleversant, qui marque durablement.


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L'heure des oiseaux

J'ai l'habitude, à la lecture d'un livre, de corner les pages sur lesquelles une phrase ou un passage me marque. Avec L'heure des oiseaux, je n'ai pas pu. Tout simplement parce que le livre entier est une citation, une ode à la nature, à l'enfance, au traumatisme. C'est un magnifique récit, palpitant, bien écrit, raconté avec une justesse et une honnêteté incroyable. J'ai été happée par l'histoire, que j'ai lue en quelques jours seulement, avec l'envie d'y revenir tout le temps (c'est assez rare pour être notifié). Tout y est très sensible, le drame est sans chichi, les descriptions de paysage extrêmement parlantes. On s'y croirait presque, sauf qu'on n'y est pas, heureusement pour nous.
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L'heure des oiseaux

Ile de Jersey, 1959, Lily, 8 ans, vit dans un orphelinat où règnent les mauvais traitements et les sévices. L’enfant parvient à endurer cela grâce au chant des oiseaux, à la beauté de la forêt et à son amour pour le petit.



Soixante ans plus tard, une jeune femme vient sur l’île pour mener l’enquête sur les origines de son père. Il aurait séjourné à l’orphelinat avant d’être envoyé en France en 1959 où il sera adopté. La jeune femme va rapidement se heurter au silence des habitants qui ne veulent pas raviver les souvenirs des violences subies par les enfants de l’orphelinat. La tranquillité de Jersey doit être préservée. « Au nom d’un principe absolu : la discrétion est l’ingrédient essentiel de la prospérité d’un paradis fiscal. » Mais la jeune femme ne compte pas en rester là.



Maud Simonnot nous entraine sur l’île de Jersey après nous avoir fait découvrir l’île de Ven en mer Baltique dans son merveilleux premier roman « L’enfant céleste ». De courts chapitres alternent entre le passé et le présent, entre la lumineuse et vive Lily et la narratrice en quête de vérité. Toutes les deux ont en commun l’amour des oiseaux : Lily ne cesse de s’émerveiller de leurs chants, la narratrice est ornithologue. Comme dans son premier roman, Maud Simonnot prête une grande attention à la nature, ses descriptions sont encore une fois sensibles et poétiques. Une grande douceur se dégage de la nature, source de consolation pour Lily face à la brutalité des hommes. Le sujet traité, inspiré de faits réels, est extrêmement douloureux mais l’autrice n’en rajoute pas dans le pathos, son texte est sobre et juste.



Avec « L’heure des oiseaux », Maud Simonnot confirme son talent entre infinie délicatesse, poésie, économie des mots et beauté de la nature. Un très beau texte aux personnages touchants.
Lien : https://plaisirsacultiver.com/
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L'heure des oiseaux

Il y a des livres qu’on aimerait aimer, des rendez-vous manqués qu’on regrette tellement. Tous les ingrédients semblaient réunis pour que ce livre me plaise, pourtant l’émotion n’est pas survenue, la magie n’a pas opéré et je suis restée sur ma faim. Alors, je vais essayer de vous expliquer pourquoi je suis passé à côté de ce texte qui aurait dû me plaire.



Jersey, avec ses fleurs et ses banques, fait figure de paradis terrestre. Pourtant, dans les années soixante pourtant, dans l’orphelinat de l’île, les enfants vivent un enfer. Ils subissent sévices et cruautés en tout genre. Soixante ans plus tard, la narratrice arrive sur l’île pour enquêter sur le passé de son père. Elle tente de comprendre ce qui s’est passé dans cet orphelinat mais se heurte au silence des habitants. Progressivement, elle tente de reconstituer le puzzle de l’enfance brisée de son père.



Le décor de l’île de jersey, un sujet douloureux et un récit qui alterne entre deux époques : je ne pouvais qu’être emportée. Pourtant j’ai eu la sensation de toujours rester en surface, de ne jamais réussir à entrer véritablement dans l’intrigue. Les passages d’enquête à l’époque contemporaine sont pour moi trop rapides et les ficelles employées trop grosses. Je n’y ai pas cru. La narratrice rencontre les bonnes personnes du premier coup, réussit à faire tomber les masques en quelques mots. Les chapitres racontant l’orphelinat m’ont davantage touchés sans que je sois néanmoins complètement convaincue. L’autrice suggère les sévices mais de manière tellement délicate qu’ils me semblent totalement édulcorés. Si j’ai aimé les descriptions de nature et le lien d’attachement entre les deux enfants que nous suivons, je n’ai pas ressenti l’effroi de l’orphelinat.



Ces derniers temps j’ai lu plusieurs livres traitant des internats pour enfants autochtones au Canada, notamment le poignant Maikan de Michel Jean et l’inoubliable Jeu blanc de Richard Wagamese. Est-ce que ces lectures récentes et bouleversantes ont joué un rôle dans mon incapacité à être émue par ce livre ? Est-ce qu’à force de lire des livres fouillant la noirceur des hommes, je ne suis plus touchée quand cette noirceur est seulement suggérée ? Ou bien est-ce que le roman de Maud Simonnot aurait gagné en intensité à être plus long et plus détaillé ? Ce qui m’a manqué dans ce livre finalement c’est du temps pour voir se créer la tension, se déployer l’intrigue. J’aurai aimé davantage explorer la relation entre les deux enfants et l’hostilité des îliens envers l’enquête de la narratrice. J’aurai aimé sentir le poids du secret sur les âme et celui de l’innocence brisée.



Je suis néanmoins contente d’avoir lu ce livre pour l’incroyable personnage d’ermite qui s’y trouve. Alphonse Le Gastelois, roi des Ecréhous, est de ces marginaux qui me fascine tellement ! Que mes regrets ne vous empêchent pas de découvrir L’heure des oiseaux. Beaucoup ont été émus par cette histoire, je suis peut-être juste devenue complètement insensible d’avoir trop lu de romans américains…
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L'heure des oiseaux

Une ornithologue se rend sur l'île de Jersey pour tenter d'interroger le passé.

Son père y fut pensionnaire de l'orphelinat dans sa jeune enfance.

Devenu pianiste, il est sujet à des crises d'angoisse proches de la panique.

Un nom lui revient souvent, « Lily »

Alternance de chapitres entre maintenant et les années 60, où l'auteur imagine la vie de Lily et du petit.

Les révélations sur l'enfer que vécurent les enfants de l'orphelinat de Jersey sont effroyables.

Et pourtant, Maud Simonnot réussit un livre plein de douceur et de poésie.

Musique et chants d'oiseaux accompagnent le texte.

L'écriture est remarquable et rend hommage à tous ces enfants abîmés de Jersey dont on parle peu.

Un roman beau et touchant pour raconter une histoire horrible et révoltante.
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L'heure des oiseaux

L’heure des oiseaux de Maud Simonnot



C’est un tout petit livre que celui de Maud Simonnot, mais combien il restera marqué dans ma mémoire. Nous sommes en 1959, sur l’ile de Jersey à quelques encablures de Granville. Jersey c’est le paradis des millionnaires, de tout ceux qui fraudent le fisc sur la planète. Dans cette île anglo-normande d’où la référence à Granville, c’est aussi dans cet écrin de verdure, celui d’un orphelinat du Haut de la Garenne, qui dans les années 1950 à sa fermeture en 1986, a été le théâtre d’agressions sexuelles pédophiles, dans des pièces secrètes en sous-sol. A sa fermeture en 1986 la police découvre un fragment de crâne d’un enfant. A partir de cette découverte, des témoignages de plus de 160 personnes révèlent avoir été physiquement et sexuellement abusées par des personnes invitées par les responsables de cet orphelinat pour assumer leurs déviances sexuelles . Une partie du gouvernement de l’ile essayera d’étouffer l’affaire, lit-on dans un article du Monde du 1 juin 2021 : révélant que lorsque que Graham Power s’est saisi de l’affaire il a été à sommé de s’occuper des affaires courantes et de ne pas faire de vague. Evidemment, il sera limogé. Mais revenons à ce livre L’heure des Oiseaux de Maud Simonnot en suivant Lyly et Simon qui comme l’indiquera à la fin de son ouvrage sont des personnages fictifs dont leur histoire est librement inspirée des faits réels et des informations provenant d’articles de presse, de livres, de documentaires sur ce sujet. Pour survivre à la cruauté des responsables de cet orphelinat, Lily puise tout son courage et Dieu sait qu’il lui en faudra, dans le chant des oiseaux et en se liant d’amitié lorsqu’elle s’échappe de l’orphelinat, au risque de sanction les plus terribles, avec un vieil ermite vivant de la nature au fond d’un bois et en donnant un amour inconditionnel au Petit qui sera en fait Simon. Soixante plus tard, une jeune femme se rend sur l’ile pour enquêter sur le passé de son père. « Le jour où je suis arrivée dit-elle sur l’ile, il neigeait. J’avais rêvé d’azur, de voiliers et de soleil couchant. J’ai débarqué en pleine tempête dans un endroit où personne ne m’attendait. » Par facilité elle choisit un vieil hôtel dans un port Sud de Saint-Hélier, à quelques kilomètres du lieu du crime. « Dès le lendemain, j’ai voulu voir l’orphelinat. Une immense bâtisse victorienne en granit, rendue plus lugubre encore par son histoire et le fait que depuis des années elle est abandonnée aux vents et aux dégâts du temps. » Un des orphelins, parmi les témoins les plus important du procès avait souhaité voir démolir cet endroit symbole de son traumatisme. Dans ce sombre bâtiment bordant la forêt à la sortie du village des dizaines d’enfants placés par l’Assistance publique avait subi l’inavouable ; maltraitances physiques, humiliations, privations de nourriture de soin, punitions et sévices sexuels. Tout avait débuté en 2008 lorsqu’on avait dégagé les restes d’un corps enterré dans une cave de l’orphelinat sous une dalle de béton. Un appel téléphonique anonyme ayant précisé au commissariat l’emplacement des ossements. Les policiers ont tenté de dresser la liste des personnes impliquées et celle des victimes. L’une comme l’autre fût difficile à établir : de l’orphelinat fermé en 1986 on n’avait conservé aucun registre des employés ni des enfants. « En outre la police locale qui se divisait entre une police dite officielle et une police honorifique constituée de connétables, centeniers et vingteniers , des citoyens élus depuis le XIVe siècle par les paroissiens pour le maintien de l’ordre, débordée par une si grosse affaire , n’avait rien fait dans les règles. » Les preuves ont été égarées, les analyses et témoignages contredits, les informations confidentielles divulguées, des témoins intimidés et comme je l’ai dit plus haut, le chef de la police dont l’intégrité gênait les notables locaux, limogé. Dans l’ile Britannique l’onde de choc s’éteignit aussi vite qu’elle s’était levée et le baillage de Jersey put retrouver sa légendaire tranquillité, ses banques et son bocage verdoyant. Paragraphe par paragraphe en alternance, nous suivons les démarches conduites par cette jeune femme sur les traces de son père et celle de Lily, une très jeune enfant beaucoup plus mure pour son âge, qui comprendra bien avant tout ce monde les dangers dont elle va devoir faire face et notamment pour protéger le Petit, dans cet enfer que fut cet orphelinat à Jersey. L’on ne peut, ne pas faire référence à l’enquête de la commission CIASE, révélant que 216 000 mineurs ont été victimes de prêtres, de diacres et religieux depuis 1950. Grâce à l’écriture de Maud Simonnot, nous passons si j’ose dire de l’ombre à la lumière. L’ombre : celle obscure de cet orphelinat : la recherche des victimes mais aussi celle des auteurs leur interpellation. Auteurs des faits qui ont su se draper dans leur honorabilité séculaire. La lumière : celle de la poésie de la campagne, des bords de mer, celle de la rencontre avec ce vieil ermite et celle de la musique des chants des oiseaux narrée avec délicatesse par Maud Simonnot. L’heure des Oiseaux de Maud Simonnot, je vous invite à le découvrir pour ne pas oublier les enfants de cet orphelinat. Bien à vous.

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L'heure des oiseaux

Le rythme du roman tient par l’alternance des points de vue et leur complémentarité. Il y a Lily qui, accompagnée du Petit, tente de quitter l’orphelinat. Il y a une jeune femme qui explore l’île où règne encore le poids traumatique de l’établissement. Nous sommes ainsi face à deux visions d’une même situation, au présent et dans l’après. On découvre ainsi le vécu des enfants, la violence subie, l’humiliation constante et ce qui pèse tellement sur ces jeunes humains. Et des décennies plus tard, l’île de Jersey sur laquelle se trouvait l’orphelinat surgit dans tout ce qui n’est pas dit. Le silence des enfants devenus grands est lourd et la jeune narratrice nous guide vers le dévoilement du secret, familial et communautaire. Le lecteur apprend et comprend en même temps qu’elle, avec toujours cette idée de libérer la parole et soulager les consciences.

Maud Simonnot compose un roman sur l’instantanéité et cette confrontation au moment, mêlant drame et stupéfaction, est mélangée par l’alternance de points de vue. Les chapitres autour de Lily et du Petit sont riches de leur recours à l’imaginaire, à leur envie de se fuir mentalement de cet orphelinat et de la véritable oppression des adultes. Leur complicité attendrit et la tragédie de leur histoire surgit grâce aux autres chapitres qui sont une balade dans l’île au milieu des habitants. On réalise à quel point les enfants sont enfermés et prisonniers à jamais. Cette perpétuité à subir le mal est la force de l’enquête menée par la jeune femme, soixante après l’histoire de Lily. Les chapitres sont plus informatifs et donnent de la densité à ce roman. Sans jamais alourdir la portée des faits racontés, Maud Simonnot tire le fil de la mémoire et de la nécessité de faire entendre les paroles. Les mots sont libérateurs, même après soixante ans.
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L'heure des oiseaux

Roman découvert pour la rentrée littéraire et lu dans deux cadres : celui du prix littéraire des lecteurs de la médiathèque où je travaille et celui du Cold Winter Challenge dans le menu Hiver sombre et dans le thème Fantôme des noëls passés.



Ce roman est très bien construit entre passé et présent. Au fil des pages, on apprend de plus en plus de choses et les deux époques se répondent bien. L'enquête permet d'identifier qui est cette petite Lily en même temps que l'on découvre les origines du père de la narratrice. On plonge avec elle dans son histoire familiale et on partage sa frustration lorsqu'elle fait face aux "taiseux" de l'île.



Evoquant des sujets aussi difficiles que les violences et abus sur enfants et les traumatismes qui en découlent, le roman nous touche en tant que lecteur sans pour autant tomber dans le pathos. Il est à noter que même si le récit s'inspire d'une histoire vraie, celle de l'orphelinat de Haut-de-la-Garenne à Jersey, les personnages sont totalement fictifs bien qu'incarnant les nombreux témoignages d'anciennes victimes.



C'est un très beau roman, très bien écrit. J'ai apprécié le clin d'œil à Olivier Messiaen, compositeur très connu et enterré là où j'ai grandi. A la suite de ma lecture, j'ai regardé le documentaire diffusé sur Arte sur l'orphelinat de Jersey qui s'intitule "Jersey, l'orphelinat de la honte" de Camilla Hall. Il est très intéressant et s'avère être un bon complément d'information sur ces événements.







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L'heure des oiseaux

Un court roman basé sur des faits réels, révoltants, mais assez peu détaillés ici. L'écriture est un peu trop froide pour moi et je suis resté en dehors de ce livre, sans réussir ni à m'identifier ni à m'apitoyer réellement sur ces jeunes à qui pourtant la vie a été bien difficile. L'alternance des récits ne m'a pas trop aidé non plus à rentrer dans l'histoire. Un livre intéressant néanmoins qui nous fait découvrir une nouvelle (pour moi) page noire de l'humanité.
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L'heure des oiseaux

Une belle plume parfois poétique pour décrire l'horreur, la monstruosité, l'inimaginable. Lily raconte, en alternance, dans des chapitre courts, à petite dose, le quotidien de ces enfants placés, oubliés. Le silence des habitants, des employés du lieu....encore bien des années après sa fermeture.

Le rêve, l'imagination, le repli sur soi jusqu'à l'oubli seront la protection, l'armure,, l'espoir de la fuite, d'une vie ailleurs sur la note musicale du chant des oiseaux.

Un livre court aux saveurs amères sur une réalité plus que dérangeante....
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L'heure des oiseaux

"A partir d'aujourd'hui , c'est une nouvelle vie qui débute ."

Le triste c'est qu'elle ne durera vraiment pas longtemps .

Ce petit livre qui se passe à deux périodes différentes est facile à lire.

J'ai ensuite cherché des renseignements sur ce pauvre "ermite" qui est aussi une victime de cette histoire puisqu'il a réellement existé.

Dommage que, encore de nos jours, on accuse sans preuve alors qu'on est innocent, et, qu'on mène seulement une vie différente de celle des autres.

Et heureusement pour Lily qu'il était juste présent.

Est-on si sûr aussi que de tels orphelinats n'existent plus ? ( ce que j'espère !)
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L'heure des oiseaux

Je me suis ennuyée dans ce roman. Le chapitre sur la vie de Lili, le chapitre sur cette adulte qui enquête sur les méfaits commis dans l'orphelinat de Jersey m'ont faite bailler. Je m'attendais à plus de mystère, plus de poésie ? Là, j'étais trimballée dans chapitre à l'autre sans grande conviction. Dommage.
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L'Enfant céleste

Mary élève seule son fis Celian, garçon rêveur et « surdoué « qui a du mal à s’adapter à l’école mais passionné par la nature et le cosmos. Suite à une rupture douloureuse, elle décide de quitter Paris avec Celian pour rejoindre une île sauvage de la mer Baltique où vécu Tycho Brahe, astronome célèbre qui y fit construire un palais pour observer les étoiles et produire une nouvelle carte du Ciel.



Le choix d’une lecture est souvent aléatoire et une superbe couverture peut nous attirer d’emblée, ce fut le cas pour ce discret roman d’une centaine de pages.

On s’attache immédiatement aux deux personnages principaux, Mary, dans sa détresse amoureuse et sa fragilité et Celian pour sa fraîcheur, sa candeur et sa pureté.On les suit dans leur cheminement vers plus de lumière, de joie, de liberté.

C’est avec une écriture fine, légère et poétique que l’auteur nous décrit les divers paysages de cette île , à la fois tourmentés par la puissance de la mer et apaisants au milieu des forêts et landes. Les personnages , plongés dans cette nature sauvage et réparatrice se recentrent peu à peu.Mary retrouve la sérénité oubliée des promenades en forêt de son enfance.

J’apprécie les livres qui nous ouvrent des fenêtres vers l’Autre et l’Ailleurs : on fait connaissance avec Tycho Brahe, prince danois, peu connu en France, personnage curieux de la Renaissance qui bouscula les connaissances sur les étoiles et astres lointains et qui fut disgracié , voire empoisonné. Sa vie est si riche et complexe qu’elle aurait inspiré Shakespeare pour son Hamlet. Une belle découverte !

Le récit, fait de courts chapitres, se déroule à deux voix, celles de Mary et Celian ; il permet une lecture calme, contemplative . Le récit de Celian amène beaucoup de poésie à travers ses observations de la nature.

L’auteur analyse avec tendresse et justesse le chagrin d’amour de Mary, elle nous le représente comme un cycle nécessaire que celle-ci doit suivre pour atténuer sa douleur. Les divers personnages rencontrés sur l’ile vont chacun à leur manière être un appui pour avancer dans sa quête du bonheur.

Elle parsème son récit de citations lumineuses de Rainer Maria Rilke, de Borges et Shakespeare.Tout un plaisir.

C’est un roman d’une douce et tendre mélodie.

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L'heure des oiseaux

Roman court, sensible tout en délicatesse sur un sujet tragique et bouleversant : les maltraitances infligées par les religieux, la direction, l'institution d'un orphelinat sur l'île de Jersey. Inspiré d'histoire vraie, ce roman est d'une grande sensibilité et toute en finesse, bouleversant devant les souffrances infligées à Lily et le "petit" dans l'écrin de nature que représente Jersey. C'est une jeune femme ornithologue, remontant le passé de son père qui va permettre petit à petit de dévoiler au lecteur les terribles exactions qui avaient lieu dans cet orphelinat. Son père souffre et n'arrive plus à jouer du piano, vivre sa vie suite aux réminiscences d'un passé qui resurgit avec violence, toute son enfance qu'il avait bien entassé, muré dans l'oubli de sa mémoire revenant le heurter et le hanter bien des années plus tard, suite à un reportage télé...
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L'heure des oiseaux

"C'est son heure préférée, celle où la forêt devenue bleue renait. Cette heure merveilleuse, suspendue avant l'aube, où tous les chagrins s'effacent, où tous les espoirs semblent permis. L'heure des oiseaux."



Après L'enfant céleste, tellement aimé en 2020, j'ai retrouvé avec bonheur la plume de Maud Simonnot. Cette fois encore, elle nous convie sur une île et nous parle d' enfants.



Deux temporalités alternent en courts chapitres.



De nos jours une jeune femme ornithologue se rend sur l'île de Jersey pour tenir une promesse faite à son père. Ses questions se heurtent à un mur de silence.

"Sous les banques et les tapis de primevères  dirent le sang, les larmes et les anciennes peurs.  L'île aux fleurs cache la mort dans ses entrailles."



Soixante ans auparavant, on suit l'histoire de Lily et du Petit, pensionnaires de l'orphelinat de Jersey. Lily, une fillette différente, d'une beauté sauvage mue par une liberté qui dérange et l'amour inconditionnel de la nature et des oiseaux. Amour qui lui donne la force de résister à la cruauté de la vie ...

Ces chapitres sont d'une beauté et d'une poésie infinies.



Après avoir lu ce roman,  j'ai regardé le documentaire d'Arte, "Jersey, l'orphelinat de la honte"qui m'a révoltée et mise très en colère.  L'omerta du silence pour protéger  des intérêts financiers est scandaleuse. Ce film fait partie des nombreuses sources sur lesquelles a travaillé l'autrice pour écrire ce roman. Et j'ai été encore plus admirative de son travail. Qu'elle ait réussi à écrire un roman aussi beau et lumineux sur ce sujet sordide relève du grand art.

"Le Petit oublie ses larmes [...] Lily a transformé l'atmosphère autour d'eux  avec cette manière si particulière des enfants souverains,  capables de réenchanter l'endroit le plus sordide et de créer un monde plus heureux. Un instant."



Connaissez-vous Maud Simonnot?

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