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Citations de Maurice G. Dantec (283)


Alice savait que cette journée qui s'achevait refermait un livre entier de son existence. Elle n'était que le premier mot sur une page solitaire, qu'une tempête s'apprêtait à balayer, comme une vulgaire feuille tombée de l'arbre.
C'était ça son pressentiment. L'intuition que le ciel s'éclaircissait pour donner un second souffle aux éléments. Elle en était sûre, quelque chose allait souffler sur la ville. Une tempête.
Et cette tempête, c'est cela qui la faisait trembler et frissonner, cette tempête prenait le visage de sa mère.
Sa mère qui devait certainement être en colère.
Très en colère.

(Page 39)
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Le plus important, c’était la bibliothèque. Les livres. On ne peut espérer gagner une guerre sans avoir mis certains livres de son côté.
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La présence de sa chair, palpitant sous le mince voile de soie, est devenue la seule réalité de cet univers.
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Nous avons beaucoup pleuré sur le sort des victimes musulmanes de la guerre en Bosnie, mais il était hors de question d’aller y risquer nos vies contre des communistes serbes.
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Maurice G. Dantec
Ce n'est pas tant que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort , comme le disait Nietzsche, mais que cela nous rend meilleur , avait-il compris en un fulgurant éclair venu du ciel combustible Mésozoïque. […]
Alors Toorop avait corrigé, pour lui-même et pour tous les êtres vivants de la jungle : c'est ce que nous tuons qui nous rend meilleur .
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Maurice G. Dantec
Chimie blanche / chimie noire / chimie rouge
Lumière / nuit / feu
Eau / encre / sang.

Moments cinétiques quasi impossibles / engins aux trajectoires variables s'évitant selon des angles calculés à la dernière seconde
Sphères / cubes / cônes / tubes / disques / plaques / filets solarisants la nuit stellaire de leurs incendies anaérobiques
Impacts / trouées / éclairs / rayons / nues / fissures / déflagrations / effondrements / craquements / éruptions / fosses / masses / fusions / fissions
Gaz / liquides / solides / plasmas / ultraviolets / infrarouges / rayons X / gamma / alpha / bêta
Protons / neutrons / électrons / photons / positons / neutrinos
Fuseau / arcs / tourbillons / pointes / lignes / cercles / électricité / magnétisme / radioactivité / particules en vortex / pico-secondes d'illumination / lumens / volt / watts / ohms / ampères / celsius / fahrenheit
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Maurice G. Dantec
Les astres lointains ne scintillaient pas. Points fixes à la luminosité invariable, ils ensablaient de leur silice stellaire un désert sans fin, aux dimensions inconcevables pour l'œil et l'esprit humains, un désert peuplé de leur présence monochrome, irradié d'un soleil proche dont les reflets pouvaient consommer la rétine, animée d'une Lune néon-radium toujours pleine, toujours ronde, ne dévoilant sa face cachée qu'à ceux pour qui la nuit est un moment de la lumière.
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Maurice G. Dantec
Le chemin vers le pays des morts. Où es-tu, mon ami. […] Neuro des nerfs, les chemins d'argent. Romancier. Nécromancien. J'appelle les morts. Mais non, mon ami […], je suis les morts et leur terre.
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Maurice G. Dantec
Les gens ne savent plus ce que sont les anges.
D’abord ils n’y croient pas, ils pensent que c’est une espèce de mythologie de chrétiens déjantés. Moi, ce n’est pas que j’y crois, c’est que
je sais qu’ils existent, c’est tout, point barre. Si tu es catholique, c’est
comme ça. Les anges sont des créations divines qui ne sont pas des
êtres de chair, c’est tout.
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Maurice G. Dantec
Samuel Estier – Pierre Guyotat, qui a écrit Éden, Éden, Éden (14), l’a
utilisé. En revanche, Claude Simon, qui a beaucoup travaillé la forme,
ne l’utilise pratiquement jamais, à ma connaissance. Il enlève la
ponctuation, dispose les fragments de textes sur la page. Vous n’allez pas aussi loin dans l’expérimentation mais l’expérimentation est
fondamentale...
Maurice G. Dantec Là aussi, je pense que Claude Simon ne calculait
pas. Cela lui a semblé à un moment nécessaire de déstructurer la forme
écrite, la prose, comme Burroughs l’a fait avec ses propres techniques,
en allant justement choper du réel et en le remontant, un vrai mécano
lui, il n’y a pas de problème. Mais je connais mal Claude Simon, je le
reconnais humblement. Même très mal, il faut bien le dire. William S.
Burroughs, c’est plus mon « fonds de commerce », et je sais qu’il n’a pas
pu faire autrement. Burroughs disait à une époque, un peu en se fichant
de la gueule de tout le monde, tout en étant très sérieux, que la guérilla
précisément « électronique », c’était par exemple faire des trous dans la
rue. Pourquoi? Parce qu’il était du côté du concret. Si on fait un trou dans
la rue, les pneus des bagnoles crèvent ou elles ne peuvent plus passer: c’est
concret, ce n’est pas de la théorie politique là non plus. On fait un trou
dans le réel, et soudainement on crée du chaos, ce qui était son objectif. Il
faisait pareil dans la littérature, c’est-à-dire qu’en allant enregistrer d’une
certaine manière des morceaux de médias, de journaux, en les mettant sur
des cordes à linge dans son appartement de Tanger et en les reprenant,
c’est un écrivain non matérialiste, mais du côté du concret, de la chair,
du métal. Donc il a trouvé sa solution. Ça me rappelle que j’aimais bien
Georges Perec. Tous les livres que j’ai lus de lui. La Disparition, au passage,
c’est vrai que ce n’est pas lisible, ce n’est pas fait pour ça, mais on va me
dire: « Putain, un livre qui n’est pas fait pour être lu! » Non, et alors? En
même temps, là aussi, c’est plus compliqué que ça, mais bon...
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Maurice G. Dantec
Samuel Estier – Il y a un autre moment où vous avez beaucoup prié
pour écrire un chapitre, c’est le viol collectif dans les Résidents...
Maurice G. Dantec Oui c’est pareil, ce n’est pas moi qui parle. Ce
n’est pas moi qui écris tout ça, ce n’est pas « moi », ce n’est pas Maurice Dantec. Je ne sais pas ce que c’est d’ailleurs, ce truc qui fait que
ça écrit. Comment dire? J’ai une sorte d’exigence. En l’occurrence,
là, cette scène de viol collectif, c’est une synthèse de faits divers que
j’ai lus dans les journaux (ou que l’on m’a rapportés, peu importe),
et en faisant cet acte de synthèse, là aussi j’ai été confronté à mes
limites d’écrivain, et d’être humain. Parce que si je décris un viol,
je ne vais pas faire: « Oui, Jacqueline est passée devant une porte
cochère, oh putain elle s’est faite violer! », et puis je passe au chapitre
suivant. Le problème, c’est: « qu’est-ce que je dis? » Or, dans cette
séquence précisément, je pense que les passages les plus durs sont les
moments où les violeurs s’expriment, c’est-à-dire au moment où ils
font « verbe », donc j’allais dire « sous-verbe », destruction du verbe,
par le verbe, sans compter l’acte. Mais ce qui m’a le plus traumatisé, au sens étymologique du terme, dans l’écriture, ce sont quelques lignes
en fait… D’une certaine manière il vaudrait même mieux qu’elles ne
soient pas lues. Il aurait peut-être fallu que je mette un bandeau, ou
du noir, je n’en sais rien. Mais cela devait être dit, quelque part, parce
que voilà : c’est le monde tel qu’il est.

Revue des Deux Mondes
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Maurice G. Dantec
Le progrès, source de conservatisme... C’est
toujours pareil : c’est quoi, le progrès, c’est quoi, la modernité? Un
des sujets, c’est effectivement l’état réel des technologies. Le point de
départ, c’est: où est-ce qu’on en est réellement dans l’évolution « technique » dont on nous vante régulièrement l’explosivité? Et moi, c’est
vrai que de plus en plus, j’ai un doute fondamental sur ce que sont
devenues la science et les technologies, en gros depuis une trentaine
d’années. Plusieurs fois je vous ai dit qu’il me semblait qu’il y avait eu
un arrêt, une « mise au congélateur », de cette prétendue explosivité.
Et c’est grave parce que c’est en train de formater le monde tel qu’il
se défait. J’ai l’impression que sur beaucoup d’aspects, on est moins
avancés qu’il y a trente ans, honnêtement. Et en particulier sur le plan
des applications pratiques des technologies. La science, il faut voir,
mais les applications techniques des découvertes scientifiques à mon
avis ne suivent pas.
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c Le progrès, source de conservatisme... C’est
toujours pareil : c’est quoi, le progrès, c’est quoi, la modernité? Un
des sujets, c’est effectivement l’état réel des technologies. Le point de
départ, c’est: où est-ce qu’on en est réellement dans l’évolution « technique » dont on nous vante régulièrement l’explosivité? Et moi, c’est
vrai que de plus en plus, j’ai un doute fondamental sur ce que sont
devenues la science et les technologies, en gros depuis une trentaine
d’années. Plusieurs fois je vous ai dit qu’il me semblait qu’il y avait eu
un arrêt, une « mise au congélateur », de cette prétendue explosivité.
Et c’est grave parce que c’est en train de formater le monde tel qu’il
se défait. J’ai l’impression que sur beaucoup d’aspects, on est moins
avancés qu’il y a trente ans, honnêtement. Et en particulier sur le plan
des applications pratiques des technologies. La science, il faut voir,
mais les applications techniques des découvertes scientifiques à mon
avis ne suivent pas.
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c Si on se contentait de réagir, j’allais dire comme
tous les indignés de la Terre, aucun intérêt. Houellebecq ne s’est pas
contenté de réagir, il a agi précisément, il a fait acte, par la parole,
comme disait Ernest Hello. Donc les gens qui l’ont affublé d’un qualificatif stylistique de type neutre, sans style, c’est pareil que ce que je
viens de décrire, sur un autre plan.
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« Le monde entier était mort, il était sous le contrôle de ma mère. Je savais qu'elle étendait ses tentacules à partir de sa tombe. Ma maison, mon quartier, toute la ville, la planète, bientôt l'univers entier serait sous sa domination. Je n'avais que le Feu pour ami. Ça a toujours été mon seul ami. Il fallait que je fasse disparaître tout cela par le Feu, et je me comptais dedans évidemment »
.../...
Je vais vous dire à quoi sert un bureaucrate, à l'ère de la communication instantanée, à l'âge de la vitesse-lumière. Il sert à bloquer l'information.
.../...
Le monde de la fin du XXe siècle est une colossale expérience darwiniste, où les conditions de survie sont dictées par une poignée de règles fondamentales. L'une d'entre elles tient en ces quelques mots : Vous-devez-payer-votre-loyer-tous-les-mois.
.../...
Quel que soit le truc que vous inventiez, il vaut mieux se faire une raison quand on est un scientifique : il y a toujours, quelque part, un militaire prêt à transformer votre zinzin en machine de destruction massive. Nous n'étions pas les premiers à être confrontés à la dure thermodynamique du pouvoir humain et de l'histoire. En 1940-45, les savants européens et américains réunis autour du projet Manhattan en avaient déjà prouvé les effets inconfortables, quand ils furent mis devant le fait accompli : la Bombe serait bientôt produite. C'était devenu techniquement faisable, donc ce serait fait (aucune invention de l'humanité n'échappe à cette règle). On avait le choix entre une Bombe nazie et une Bombe américaine. Ils eurent ensuite le choix entre la Bombe du monde libre et la Bombe de l'empire communiste.
.../...
— Oublie un peu tes raisonnements rationnels, Dark... Tu as affaire à des humains. Complexité, chaos.
.../...
Il faut bien comprendre que les « véritables » scientifiques sont avant tout des êtres doués d'imagination. C'est-à-dire capables de faire « rupture » avec l'ordre informationnel qui les entoure. Il faut de l'imagination pour entrevoir les structures cachées qui sous-tendent l'univers, au-delà de ce que nous donnent à voir nos sens et nos instruments.
.../...
Nous étions en train de discuter, Svetlana et moi, des travaux de Colin Wilson, datant du début des années soixante-dix, il avait mis dès cette époque le doigt sur un certain nombre de points essentiels, comme par exemple la nécessité de disposer de pas mal de temps libre, pour tuer de manière répétitive pendant des années. L'apparition des meurtriers en série est en effet inséparable de la naissance de la civilisation des « loisirs ». Et ce, pour une raison bien simple : il faut du temps pour tuer. Et surtout il ne faut rien avoir de mieux à faire. La civilisation des « loisirs » masque un sous-développement flagrant de l'esprit humain, et elle ne produit en fait qu'un mécanisme banal, parfaitement ennuyeux et dépersonnalisant, décortiqué depuis longtemps par les situationnistes, par exemple. Ces derniers ont expérimenté d'emblée la seule solution radicale, donc possible : celle de transformer l'espace urbain en terrain de jeu. En fait, les tueurs en série opèrent d'une façon similaire, quoique sous des modalités quelque peu différentes, je le reconnais. Les situationnistes étaient des artistes et des êtres relativement épanouis, même s'ils étaient en rupture avec l'ordre du monde. Tous les artistes sont des démiurges ambivalents ; ils sont en rupture et en harmonie, de façon synchrone, c'est-à-dire « paradoxale ». C'est de la confrontation entre ces deux aspects de leur personnalité que naît leur prise de conscience. Mais pour d'autres individus, plus instables, la dépersonnalisation agit de manière différente : face à la perte de l'ego qui en résulte, la seule façon de continuer d'« exister », c'est-à-dire de « sentir » que l'on existe, ne peut résulter que d'une combinaison de violence et de rituel : la magie. Le raccourci symbolique, qui redonne consistance et intensité à la vie. La plupart des meurtriers en série ont en effet un QI se situant dans les strates supérieures du tableau. Ils font partie de ces cinq pour cent de la population considérés par les psychologues behavioristes comme « dominants », voire « sur-dominants ». Les meurtriers en série ont souvent un goût prononcé, voire des prédispositions réelles pour des activités nécessitant intelligence, créativité, et audace. Mais lorsque la vie tout entière n'est plus qu'un vaste « espace de loisirs », sans but ni direction, neutre et sans affect, « média froid » où les séries télé s'enchaînent aux jeux stupides, au déluge publicitaire et à l'ennui, le nombre des solutions se restreint au fur et à mesure que s'empilent les frustrations. Face à la dépersonnalisation de la civilisation des « loisirs », le tueur en série invente son propre Jeu, son territoire symbolique personnel, dont il est le maître absolu. Le jeu est en effet une activité où l'identification est forte, c'est un « média chaud », pour reprendre la classification de Mac Luhan. La « vie » y est bien plus intense que dans la vie. Le jeu est magie pure. Le sexe lui-même ne devient plus que le vecteur « magique » par lequel exercer la soif de domination, de créativité et de pouvoir, frustrée à tous les stades de l'évolution personnelle, stratifiée par Marslow selon sa « théorie des besoins » : nourriture/sécurité-territoire/sexe/reconnaissance de soi/ activités métaphysiques ou créatrices.
.../...
Elle a chuchoté mon nom, dans un souffle qui attendait depuis des siècles, cette vérité me frappa de plein fouet. Sa main s'est enroulée autour de mon bras et je me suis retrouvé soudé à elle. L'amour ressemble à s'y méprendre au mécanisme des bombes atomiques, deux morceaux de matière fissile rassemblés brusquement pour atteindre la masse critique. Réaction en chaîne. Haute énergie.
.../...
—Vous vous souvenez d'Henry Lee Lucas et de son pote Ottis Toole, et la petite amie du premier, qui était la nièce du second ?...
— Oui, oui, ai-je marmonné, ils font partie des cas que j'ai consignés avec Gombrowicz, à l'époque...
— Vous vous rappelez comment leur histoire s'est terminée ? J'ai fait travailler mes méninges.
— Oui... Henry a supprimé Lorraine « Becky » Powell, sa petite amie, lors d'une dérive tueuse en couple. Ensuite, j'crois qu'lui et Ottis se sont fait chopper... — C'est ça... Vous savez, on constate souvent la même chose avec les tueurs en série qui opèrent en groupe... Leur sens de la solidarité est extrêmement réduit. Le groupe n'est qu'un objet, comme le reste, comme leurs victimes, la bagnole, la télé, les canettes de bière, ou pour ceux qui nous occupent un PC portable. S'il ne fonctionne plus, ou s'il est devenu inutile, il doit disparaître...
.../...
La neuromatrice allait-elle nous échapper pour de bon ? Et n'était-ce pas la logique même de la création, et en particulier de la première forme d'intelligence artificielle digne de ce nom ? Allait-elle nous supplanter définitivement, nous rejetant sans peine dans les musées d'anthropologie ? Homo sapiens sapiens, primate évolué ayant disparu au début du troisième millénaire de son « ère chrétienne », éliminé par la plus aboutie de ses productions...
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Le joint se consumait dans l'air et une paire de poumons
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- Une chose tout simple : toute habitude est en fait une sorte de "pilote automatique" de la conscience qui prend le relais après la phase d'apprentissage initiale... Un bébé met des semaines pour apprendre à marcher, puis peu à peu il se met à le faire automatiquement, sans effort apparent... Or ceci est valable pour tout le reste, vous le savez bien... Conduire une voiture, lire, écrire, baiser... Tout peux être fait sans effort tendu de la conscience, à condition de le pratiquer suffisamment longtemps pour qu'il soit pris en charge par le "pilote automatique" ... mais comme le souligne Wilson, le robot humain est plus efficace que celui de n'importe quel animal. Et c'est cette efficacité qui cause notre perte, car elle engendre paresse et dépendance. Pire, elle engendre l'ennui... Et vous savez que l'ennui répétitif produit frustration et surtout dépression, donc perte de l'image de soi, fluctuation chaotique des contours de la personnalité, à la recherche de stimuli extérieurs, ce qui différenciait, il y a encore peu, les machines programmables de l'humain... mais la neuromatrice et comme nous, comme eux ... c'est la "loi de frustration" qui veut que plus la frustration dure et plus les besoins qu'elle provoque sont exigeants..
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J’ai toujours pensé que les rêves, naturels ou "provoqués", nous indiquaient la présence d'une sorte d'interface dans la conscience, qui ouvre sur des processus encore largement inconnus, et pour la "présence", les "manifestations" nous apparaissent encore comme des énigmes.
Il m'est arrivé fréquemment, lors de mes recherches sur le cerveau humain, depuis le début des années quatre-vingt donc, d'avoir fait usage de substances hallucinogènes diverses, comme le LSD. Pendant plus de quarante ans, le docteur Hoffmann, "découvreur" de cette molécule, en a régulièrement ingurgité. Lors d'expériences individuelles, ou en communauté, quand il fêtait annuellement avec ses collaborateurs cette prodigieuse découverte. À plus de quatre-vingt ans, le docteur Hoffmann vous aurait surpris par la vivacité et l'acuité de son esprit.
Pour le docteur Hoffmann, comme pour moi, il ne fait aucun doute que le formidable programme géo-biologique qui a conçu l'écosystème dont nous faisons partie a réservé un usage précis à cette substance. Celui de nous faire connaître directement la nature quantique de l'univers, sa formidable unité cosmique, tout autant que sa prodigieuse diversité. 
Comme les autres hallucinogènes, connus et pratiqués par l'homme depuis les origines, les substances de la famille du LSD ouvrent momentanément cette interface et nous font entrer dans un univers où le réel et l'onirique sont en interaction.
Ils sont eux-mêmes des étapes, comme le reste. Des signes qui nous indiquent la voie à suivre.
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Maurice G. Dantec
« ABATTOIR NUMÉRO MILLE »
[5 septembre 2013]
Allongé Animal numéroté

Sur le lit d’hôpital scellé

Calculé métaboliques analyses

Le corps sûrement s’aseptise



Mécanique générale du Grand Garage

Blanc visage des résonances magnétiques

Des ondes scintillent aux graphies

Les rayons X pour seule image



La chair est une idée

Que la lame cautérise

En ouvrant son passage

Dans toutes les matières grises



La chair est découpée

Par le fil du scalpel

La lumière du laser

Et l’éclair de cobalt



Coma clinique à la chimie

Des longs sommeils anesthétiques

Au bout du tunnel la sortie

Le lourd soleil d’hélium liquide





Abattoir Numéro Mille

Au fond du couloir l’asile

De Jour et de Nuit

Abattoir Numéro Mille

Le soir tombe sur l’esprit

L’aube noire pointe sur la ville

Abattoir Numéro Mille

Abattoir Numéro Mille

Le monde comme diagnostic et chirurgie
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Maurice G. Dantec
« LA NUIT LUMIÈRE »
[27 février 2013]


Dans la Nuit Obscure

De Saint Jean de la Croix

Le Ciel était Lumière

Esprit, Vision et Voix



Passé, Présent, Futur

Nombres, Signes et Noms

La Parole forgeait l’Or

De toute la Création



Dans la Nuit des Éons

L’Astre du Christ-Roi

Révélait par Millions

L’infinité d’Étoiles



Régnant Puissance et Gloire

Tous les Anges en rayons

L’Éternité du Père

Convergeait vers le Mont



Annonçant pour le Corps

La Sainte Résurrection

Chaque homme renaît Seigneur

Nouvelle Créature



Dans la Nuit des Photons

Le Peuple des Prophètes

Savait l’Incarnation

Comme le prochain Zénith



Le Frère que l’on dit mort

Revit dans l’Absolu

Palpitant Sacré-Cœur

L’âme en armure mise à nu.



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