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Citations de Maurice Leblanc (812)


Les songes d’un homme dont la conscience est tranquille et qui entretient avec son estomac des relations cordiales ont toujours un agrément que n’atténuent même pas les cahots du chemin de fer.
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Dans mon enfance, nous rêvions d'être explorateur et coureurs des bois, comme les personnages de Jules Verne et de Fenimore Cooper.
Il n'y avait pas de mal.
Mais que deviendrait une jeunesse qui, séduite par ces histoires enchanteresses de gentlemen cambrioleurs, aspirerait à imiter les exploits d'un Arsène Lupin ?
(A l'occasion de la répétition générale, Paul Souday, s'alarmant de cet agréable divertissement, écrit dans le journal "L’Éclair")
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Le dur visage prit une expression barbare. Un rire méchant tordit sa bouche, et il grogna :

« Ça, c’est de la veine ! La petite blonde que j’ai ratée trois fois l’autre jour… Qu’est-ce que vous faites là, petite demoiselle ? Alors, vous aussi, vous vous intéressez à la vente du château ? »

Il fit un pas en avant. Effrayée, Antonine eût voulu s’enfuir, mais, outre qu’elle n’en avait pas la force, comment l’aurait-elle pu, acculée aux obstacles qui l’eussent empêchée de courir ?

Il fit un pas de plus, en se moquant.

« Pas moyen de s’enfuir. On est bloquée. Quelle revanche pour Gorgeret, hein ? Voilà que Gorgeret qui depuis tant d’années ne quitte pas de l’œil l’affaire ténébreuse de ce château, et qui n’a pas cru devoir manquer l’occasion de venir fureter ici au jour de la vente, voilà qu’il se trouve nez à nez avec la maîtresse du grand Paul. Si vraiment il y a une providence, vous avouerez qu’elle me protège outrageusement. »

Un pas encore. Antonine se raidissait pour ne pas tomber.

« Il me semble qu’on a peur. On en fait, une grimace ! De fait, la situation est mauvaise, doublement mauvaise, et il va falloir expliquer à Gorgeret en quoi la liaison de Clara la Blonde et du grand Paul se rattache à l’aventure du château et le rôle que le grand Paul joue là-dedans. Tout cela est captivant, et je ne donnerais pas pour beaucoup la position de Gorgeret. »

Trois pas encore. Gorgeret tira de son portefeuille le mandat d’amener qu’il déplia avec un air de raillerie féroce.

« Faut-il vous lire mon petit papier ? Pas la peine, n’est-ce pas ? Vous m’accompagnerez docilement jusqu’à mon auto, et à Vichy on prend le train pour Paris. Vrai, je lâche sans regret la cérémonie des enchères. J’ai levé un gibier qui me suffit. Mais pourquoi diable ?… »

Il s’interrompit. Il se passait quelque chose qui l’intriguait. Toute expression d’épouvante s’effaçait peu à peu du joli visage blond, et l’on eût dit – phénomène incompréhensible – oui, on eût dit qu’un vague sourire commençait à l’éclairer. Était-ce croyable, et pouvait-on admettre que son regard se détachât de son regard à lui ? Elle n’avait plus son air de bête traquée, d’oiseau fasciné et qui tremble. En vérité, où donc allaient ses yeux, et à qui souriait-elle ?

Gorgeret se retourna :

« Cré bon sang ! murmura-t-il. Qu’est-ce qu’il vient faire, ce client-là ? »

En réalité, Gorgeret n’apercevait, à l’angle d’un pilier, où s’arc-boutaient les vestiges d’une chapelle, qu’un bras qui dépassait, qu’une main qui braquait un revolver de son côté… Mais, étant donné l’apaisement subit de la jeune fille, il ne douta pas une seconde que ce bras et que cette main n’appartinssent à ce M. Raoul qui semblait acharné à la défendre. Clara la Blonde, au château de Volnic, cela supposait la présence du sieur Raoul, et c’était bien dans la façon badine du sieur Raoul que de rester invisible tout en faisant jouer la menace de son revolver.

Gorgeret, d’ailleurs, n’eut pas un instant d’hésitation. Il était fort brave et ne reculait jamais devant le danger. D’autre part, que la petite se sauvât – et elle n’y manqua point –, il saurait bien la rattraper dans le parc ou dans le pays. Il s’élança donc en criant :

« Toi, mon bonhomme, tu n’y coupes pas. »

La main disparut. Et lorsque Gorgeret atteignit l’angle du portique, il ne vit qu’un rideau de lierre drapé d’une arcade à l’autre. Il ne ralentit pas sa course cependant, l’ennemi n’ayant pas pu s’évanouir. Mais, à son passage, le bras jaillit du lierre, un bras qui n’agitait pas d’arme, mais qui était muni d’un poing, lequel poing alla frapper directement Gorgeret au menton.

Le coup, précis, implacable, accomplit proprement sa besogne : Gorgeret perdit l’équilibre et s’effondra, comme s’était effondré l’Arabe sous le choc d’une semelle. Gorgeret ne se rendit compte d’ailleurs de rien. Il était évanoui.
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– Monsieur, ma gratitude envers vous n’a pas de bornes.

– Tais-toi. Je ne parle pas pour que tu me répondes, mais parce que j’ai un petit discours à placer. Je continue. Employé par moi à diverses besognes, tu avoueras loyalement que tu t’en es acquitté avec une maladresse insigne et une inintelligence notoire. Je ne m’en plains pas, mon admiration pour ta barbe blanche et ta bobine de parfait honnête homme n’ayant subi aucun déchet. Mais je constate. Ainsi, dans le poste où je t’ai mis depuis quelques semaines, afin de protéger le marquis d’Erlemont contre les intrigues qui le menacent, dans ce poste où ta mission consistait tout bonnement à explorer les tiroirs secrets, à recueillir les papiers équivoques et à écouter les conversations, à quoi es-tu arrivé ? à peau-de-zébie. Bien plus, il est hors de doute que le marquis se méfie de toi. Enfin, chaque fois que tu utilises notre installation téléphonique particulière, tu choisis le moment où je dors pour me révéler d’incroyables niaiseries. Dans ces conditions…

– Dans ces conditions, vous me donnez mes huit jours, fit Courville piteusement.

– Non, mais je prends l’affaire en main, et je la prends parce que s’y trouve mêlée la plus ravissante enfant aux cheveux d’or que j’aie jamais rencontrée.

– Puis-je vous rappeler, monsieur, l’existence de Sa Majesté la reine Olga ?

– Je me fous de Sa Majesté la reine de Borostyrie. Rien ne compte plus pour moi qu’Antonine, dite Clara la Blonde. Il faut que tout cela marche rondement, que je sache ce que complote le sieur Valthex, en quoi consiste le secret du marquis, et pourquoi survient inopinément aujourd’hui la soi-disant maîtresse du grand Paul.
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Germaine.- Vous ne savez pas qui est Lupin ?
Le plus fantaisiste, le plus audacieux, le plus génial des filous.
Sonia.- Depuis dix ans, il met la police aux abois. C'est le seul bandit qui ait pu dépister notre grand policier Guerchard.
Germaine.- Enfin, quoi ! Notre voleur national. Vous ne le connaissez pas ?
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" Le pas du vieux Druide ou les délices de Jules César.
Ohé!... La danse du gui sacré, vulgairement appelé danse de Saint-Guy!...
La valse des œufs de serpent, avec la musique de Pline...
Ohé! ohé! plus de spleen!...
La Vorska, ou tango des trente cercueils!...
L'hymne du prophète rouge
Alléluia! Alléluia! Gloire au prophète! "

Quelques moments encore il continua ses bonds endiablés, puis , brusquement, il s'arrêta devant Vorski...
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Ganimard décacheta la lettre. Elle était griffonnée en hâte, au crayon, et contenait ces mots :
Ceci, mon bon ami, pour te mettre en garde contre une excessive crédulité. Quand un quidam te dit que les cartouches de ton revolver son mouillées, si grande que soit ta confiance en ce quidam, se nommât-il Arsène Lupin, ne te laisse pas monter le coup. Tire d'abord, et, si le quidam fait une pirouette dans l'éternité, tu auras la preuve : 1° que les cartouches n'étaient pas mouillées; 2° que la vieille Catherine est la plus honnête des femmes de ménage.
En attendant que j'aie l'honneur de la connaître, accepte, mon bon ami, les sentiments affectueux de ton fidèle
ARSÈNE LUPIN
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Deux minutes après, M. Dudouis explorait le tiroir. Il y trouva d’abord une liasse d’articles de journaux découpés par l’Argus de la Presse et qui concernaient Arsène Lupin, puis une blague à tabac, une pipe, du papier dit pelure d’oignon, et enfin deux livres.
Il en regarda le titre. C’était le Culte des héros, de Carlyle, édition anglaise, et un elzévir charmant, à reliure du temps, le Manuel d’Épictète, traduction allemande publiée à Leyde en 1634. Les ayant feuilletés, il constata que toutes les pages étaient balafrées, soulignées, annotées. Était-ce là signes conventionnels ou bien de ces marques qui montrent la ferveur que l’on a pour un livre ?
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Tonnerre de malheur! s’exclama-t-il, incapable de maîtriser plus longtemps la rage qui bouillonnait en lui depuis deux heures, tonnerre de nom d’un chien, je n’en finirai donc pas avec cette histoire-là!
Et au fond de lui, grandissait peu à peu une peur obsédante de l’avenir. Une date luisait devant ses yeux, la date effroyable qu’il assignait inconsciemment à la justice pour faire son œuvre de vengeance, la date à laquelle, par un matin d’avril, monteraient sur l’échafaud deux hommes qui avaient marché à ses côtés, deux camarades qui subiraient l’épouvantable châtiment.
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"Si je vous disais que je me suis trouvé en face de lui, jadis, sur le territoire même de la France !"
Elizabeth regarda Paul Delroze avec l'expression de tendresse d'une jeune mariée pour qui le moindre mot de celui qu'elle aime est un sujet d'émerveillement.
"Vous avez vu Guillaume II en France ? dit-elle.
- De mes yeux vu, et sans qu'il me soit possible d'oublier une seule des circonstances qui ont marqué cette rencontre. Et cependant il y a bien longtemps...".
Il parlait avec une gravité soudaine, et comme si l'évocation de ce souvenir eût éveillé en lui les pensées les plus pénibles.
Elizabeth lui dit :
"Racontez-moi cela, Paul, voulez-vous ?...
(extrait du chapitre I "Un crime a été commis")
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Paul ne répondit pas un seul mot. Il se rappelait cette phrase abominable du prince Conrad, rapportée dans le journal d’Elisabeth : « C’est la guerre… C’est le droit, c’est la loi de la guerre. » Cette loi, il en sentait peser sur lui le poids formidable, mais il sentait en même temps qu’il la subissait dans ce qu’elle a de plus noble et de plus exaltant : le sacrifice individuel à tout ce qu’exige le salut de la nation.

Le droit de la guerre ? Non, le devoir de la guerre, et un devoir si impérieux qu’on ne le discute point, et qu’on ne doit même pas, si implacable qu’il soit, laisser palpiter, dans le secret de son âme, le frémissement d’une plainte. Qu’Elisabeth fût en face de la mort ou du déshonneur, cela ne regardait pas le sergent Paul Delroze, et cela ne pouvait pas le détourner une seconde du chemin qu’on lui ordonnait de suivre. Avant d’être homme il était soldat. Il n’avait d’autre devoir qu’envers la France, sa patrie douloureuse et bien-aimée.
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Un cri d’horreur lui échappa. Il y avait dans la cabane le cadavre d’un homme. Et, en même temps, à la seconde précise où elle apercevait ce cadavre, elle se rendait compte de l’anomalie qui en était la marque particulière : une des mains de l’homme mort manquait.
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Il ne savait que faire, et sans bouger, les yeux écarquillés, il contemplait le bouleversement des choses, les chaises tombées, un grand flambeau de cristal cassé en mille morceaux, la pendule qui gisait sur le marbre du foyer, toutes ces traces qui révélaient la lutte affreuse et sauvage. Le manche d’un stylet d’acier étincelait, non loin du cadavre. La lame en dégouttait de sang. Le long du matelas, pendait un mouchoir souillé de marques rouges.

Charles hurla de terreur : le corps s’était tendu en un suprême effort, puis s’était recroquevillé sur lui-même… deux ou trois secousses, et ce fut tout.

Il se pencha. Par une fine blessure au cou, du sang giclait, qui mouchetait le tapis de taches noires. Le visage conservait une expression d’épouvante folle.
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Isidore eut un éblouissement. Le château de l’Aiguille ! le département de la Creuse ! L’Aiguille, Creuse ! La clef même du document ! La victoire assurée, définitive, totale...

Sans un mot de plus, il tourna le dos aux deux femmes et s’en alla en titubant, comme un homme ivre.
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Au-dessous une croix, et au-dessous de cette croix, une autre date, mais d’une écriture différente et plus fraîche :

14 avril 1915

– 1915 ! … 1915 ! … prononça Patrice. C’est effrayant ! La date d’aujourd’hui ! Qui a écrit cela ? Cela vient d’être écrit. Oh ! c’est effrayant !… Voyons… Voyons… nous n’allons pourtant pas…

Il s’élança jusqu’à l’une des fenêtres, d’un coup tira le rideau qui la voilait, et ouvrit la croisée.

Un cri lui échappa.

La fenêtre était murée, murée avec de gros moellons qui s’interposaient entre les vitres et les volets.
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Pas le moins du monde mystérieuse, dit-elle. Je m’appelle Constance Bakefield. Je rejoins à Monte-Carlo mon père, lord Bakefield, qui m’attend pour jouer au golf avec lui. En dehors du golf, dont je suis passionnée comme de tous les exercices, j’écris dans les journaux pour gagner ma vie et garder mon indépendance. Mon métier de « reporter » me permet ainsi d’avoir des renseignements de première main sur tous les personnages célèbres, hommes d’État, généraux, chefs et chevaliers d’industries, grands artistes et illustres cambrioleurs. Je vous salue, monsieur.
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Lupin est incompréhensible, c’est un mythe, un personnage de roman, sans rapport avec la réalité.
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Arsène Lupin est un type, un type déjà légendaire, et qui restera. Figure vivante, jeune et plein de gaieté, d'imprévu, d'ironie. Voleur et cambrioleur, escroc et filou, tout ce que vous voudrez, mais si sympathique ce bandit ! Il agit avec une si jolie désinvolture ! Tant d'ironie, tant de charme et tant d'esprit ! C'est un dilettante. C'est un artiste !
Remarquez-le bien : Arsène Lupin ne vole pas ; il s'amuse à voler. Il choisit. Au besoin, il restitue. Il est noble et charmant, chevaleresque, délicat, et je le répète, si sympathique, que tout ce qu'il fait semble juste, et qu'on se prend malgré soi à espérer le succès de ses entreprises, que l'on s'en réjouit, et que la morale elle-même est de son côté.
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Un long silence s’établit entre eux ; Raoul ne pêchait rien et n’avait aucun espoir de rien pêcher, la rivière étant dépourvue du moindre goujon. Mais tout de même ils contemplaient tous trois les jeux du bouchon de liège. De temps à autre ils échangeaient une phrase, et le crépuscule les surprit dans cette intimité heureuse
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On croirait que la nature s'est amusée à prendre les deux types de policier les plus extraordinaires que l'imagination ait produits, le Dupin d'Edgar Poe, et le Lecoq de Gaboriau, pour en construire un à sa manière, plus extraordinaire encore et plus irréel. Et l'on se demande vraiment, quand on entend le récit de ces exploits qui l'ont rendu célèbre dans l'univers entier, on se demande si lui-meme, ce Herlock Sholmès, n'est pas un personnage légendaire, un héros sorti vivant du cerveau d'un grand romancier, d'un Conan Doyle, par exemple.

Portrait d'Herlock Sholmès page 88-89.
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