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Critiques de Maurice Pons (156)
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Les Saisons

Un ovni culte de la littérature ou le mélange improbable d’un roman de terroir avec un récit percutant et kafkaïen, le tout sous une plume élégante particulièrement douée pour le pittoresque. Jamais la séparation entre le drame et l’humour n’aura été aussi fine, à tel point que le lecteur, tout comme le héros luttant pour apporter l’espoir dans un monde aussi rude, en sortira en parfait état d’hébétude.
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Le passager de la nuit

Pour une affaire de film qui se tourne, sans grand importance, Georges, le narrateur se rend à Champagnole, Jura... La route s'annonce belle, la nuit sereine et accueillante. Georges a avec sa décapotable une relation animale dont il tire une jouissance de tous les instants. Elle répond à ses ordres, guide ses pas, partage ses élans. Le paysage défile, splendide, silencieux. A la lumière des phares, les villes-étapes défilent. Les pensées errent, rappellent fugitivement le souvenir d'une femme aimée.

A ses côtés , un énigmatique Algérien, qu'une amie lui a demandé de transporter. Un jeune Algérien alors que là-bas la guerre tue impitoyablement, et qu'ici certains posent des bombes. Et que Georges , lui, n'en pense pas grand chose.

Ce passager d'une nuit est taciturne, brutal parfois. Mais au fil des kilomètres, malgré "les paroles énigmatiques" et les "gestes suspects" du début, la langue se délie, une confiance s'installe et le conducteur passe d'une certaine rage à une fascination pour cet homme dérangeant qui lui révèle des choses insoupçonnées : la lutte secrète des armées clandestines du FLN.



Cette nuit étrange et belle, pleine de sensations mêlées à l'impression étrange de découvrir un monde de combat pour la liberté trop longtemps ignoré, laissera une marque indélébile en Georges, ce jeune homme insouciant qui fume la pipe, aime sa voiture et les femmes.



C'est un court récit, un huis-clos envoûtant, écrit avec une belle élégance, une sensualité mêlée de violence. On est embarqué dans cette voiture, qui roule abruptement ou s'apaise, selon l'état d'esprit de son conducteur, on accompagne ces deux hommes, la tension palpable entre eux. Une compréhension cruciale s’installe, de révélations en mystères, au fil des pages, des heures, des kilomètres.



C'est beau, d'autant qu'on apprend dans la préface que ce roman a été un roman de courage et de lutte, qui circulait dans les prisons, "de cellule en cellule" entre les combattants français et algériens incarcérés.
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L'oiseau bariolé

Il se trouve que cette édition, traduite par Maurice Pons contient des contresens et des faux-sens à quasiment chaque page , par ailleurs de nombreux passages ont été tronqués et les scènes de violence atténués. L'enfant brutalisé dans son errance apprend à maitriser le langage pour se défendre. Il est frappé de mutisme puis retrouve la voix à la dernière page. La parole retrouvée, qui refait le chemin de sa perte dans la dernière page quand le narrateur prononce ses premiers mots dans le dialecte des paysans puis dans la langue de la ville qui était sienne, est celle qui n’a cessé d’être entendue par le lecteur : elle est la langue du roman. C’est à ce moment précis que l’œuvre livre son véritable dessein : une langue brutalisée, perdue puis retrouvée en ayant acquis la capacité d’interpréter chacune des étapes de sa destinée. La forme du roman est dès lors cohérente avec son thème. En nommant son origine, un langage véritable de l’imagination, The Painted Bird (l'oiseau peint et non pas bariolé comme Pons le traduit par erreur) referme sa boucle et s’accomplit, révélant sa vocation esthétique à la fin de cette autobiographie fictive : l’acquisition par l’œuvre de la langue qui l’engendrera. Ce souci de la circularité a amené Kosinski a supprimer la fin qui paraissait dans la toute première édition anglaise. Cette fin artificielle diminuait l’impact de l’épisode de la voix retrouvée et avait par ailleurs pour défaut de replacer trop fortement l’œuvre dans un contexte autobiographique en créant un parallèle entre le narrateur et la fuite de l’auteur pour les États-Unis d’Amérique. Ce roman est avant tout un livre sur l'écriture sous la forme littéraire d'une autobiographie fictive construit selon des épisodes successifs sans aucun lien entre eux qui pourraient parfaitement être interchangeables. Il présente également, au moins pour les six premiers chapitres de grandes similitudes avec les contes, notamment le conte voltairien. L'oiseau peint est également un roman picaresque qui respecte tous les codes du genre. On trouvera une approche intéressante dans la thèse publiée sur Amazon "Jerzy Kosinski : Du franchissement des espaces à l'affranchissement des limites" qui apporte un éclairage complètement différent sur l'œuvre que l'approche traditionnelle amenant le lecteur à lire l'histoire d'un petit garçon brutalisé dans les campagnes d'un pays de l'est (en fait la Pologne est indiquée comme telle puis supprimée dans les éditions ultérieures anglaises, encore une fois dans le souci de gommer l'approche autobiographique et faire que l'œuvre "fasse plus roman"). On trouvera également au format kindle une version intégrale sans passages censurés sous le titre L'oiseau peint, traduction Christian VASSEUR, 2016.
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L'oiseau bariolé

L'histoire, cruelle et désespérante, d'un enfant livré à lui-même dans la campagne d'Europe de l'Est en pleine Seconde Guerre Mondiale. Le récit est beau, très beau, et d'une violence percutante, partagé entre poésie et réalité crue. C'est un de ces romans troublants, dérangeants, révoltants, qu'on n'oublie jamais vraiment.
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Les Saisons

J'étais assez décontenancé à la fin de la lecture de ce livre et je ne savais pas quoi en penser, c’est pour ça que j'ai attendu un mois après l'avoir fini pour venir écrire une critique que je ferai rapide car je ne suis pas doué pour cet exercice. Si finalement , je reviens écrire ce petit billet, c’est que j'ai beau avoir lu deux autres livres depuis, dont un assez rude sur la pédophilie dans l'église ( il n'est pire aveugle de John Boyne ) , les saisons me hante toujours , et pas juste certains passages, non, le livre en entier reste ancré dans ma mémoire et c'est la première fois que je ressens l'envie si vite après avoir lu un livre de le relire pour en sucer toute la moelle. C'est en ça que ce livre est une des fables les plus profondes que j'aie pu lire, elle est cruelle, elle est désespérée, mais elle sonne tellement juste surtout à notre époque qu'elle est indispensable à lire. Elle dépeint ce que l'humanité ne devrait pas être et qui pourtant est ce vers quoi elle tend à être de plus en plus. Le genre de livre à mettre au programme en terminale pour éveiller les esprits et faire en sorte que le monde de demain ne soit pas celui décrit dans ce livre mais un monde où Simeon peut écrire son livre, le genre de monde opposé qu'on s'imagine en lisant Les Saisons comme échappatoire à l'horreur de ce qu'il subit. C'est ça qui est magistral dans ce livre, il est volontairement tellement noir et nihiliste que cela crée en nous, par instinct de préservation, l'envie pour ceux qui croient encore en l'humain d'imaginer une version alternative de cette histoire, une version plus positive car si on n'est même plus capable d'imaginer cette version positive, c’est que l'humanité en est arrivé au stade décrit dans ce livre, c'est-à-dire à sa fin.
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Le passager de la nuit

Maurice Pons, c’est l’auteur des “Saisons“, dont j’ai déjà fait la critique. Les Saisons, roman culte, roman massif, incroyable roman, trop riche, trop horrible, inoubliable. J’ai du mal à croire que c’est le même homme qui a écrit celui dont je veux vous parler aujourd’hui, Le passager de la nuit.

Le passager de la nuit, c’est une histoire de rien, de presque rien. Presque une histoire de Résistance, mais pas vraiment. Pas une histoire d’amitié, même naissante, non, trop courte l’histoire. Un récit engagé ? Non, plutôt dégagé le récit. Une road story ? Si ce genre existait en littérature comme il existe pour le cinéma, ou pourrait dire : peut-être.

Un homme jeune, vingt-neuf ans, propriétaire attentif et cajoleur d’un cabriolet grand sport (1), automobiliste dominateur et sûr de lui, conduit un mystérieux homme d’origine algérienne entre Paris et Champagnole (2). En arrière-plan, les évènements d’Algérie, comme on les appelait officiellement à cette époque (3) donnent tout leur mystère au passager de cette nuit et aux motifs de son voyage. L’automobiliste a accepté l’Algérien pour rendre service à une amie, mais le passager demeure taciturne et le conducteur regrette presque de l’avoir pris à son bord. Mais peu importe puisque ce qu’il aime, c’est conduire, vite, sans hésitation, sans considération ni respect pour autrui ni pour les interdictions. Toute son attention est concentrée sur l’observation du comportement de sa voiture — un personnage à elle toute seule — et de la route dans la lumière du crépuscule puis dans celle des phares.

“(…) Le soir qui tombe, c’est l’heure glorieuse des routes. Les grands arbres, agités par le vent, se découpent sur le ciel bleu sombre et les ombres frémissent sur l’asphalte. Les virages se perdent au cœur de la campagne claire. C’est aussi l’heure de la plus heureuse combustion dans l’air frais du soir, les pipes des carburateurs aspirent l’essence avec ivresse, le moteur ronronne de quiétude, sensible aux moindres attouchements. “

Petit à petit, par toutes petites touches, tandis que le rôle de l’Algérien dans la guerre devient de plus en plus clair, une ébauche de confiance s’établit entre les occupants du cabriolet. Mais leurs échanges sont plus des frôlements que des discussions et ni l’un ni l’autre ne cherche à expliquer ou à convaincre. D’ailleurs, si l’Algérien est évidemment engagé, le conducteur, lui, demeure sans opinion sur cette guerre. Pourtant, par amitié, par solidarité anti-flic ou par simple humanisme, quand une menace, même incertaine, s’approche de son passager, il le protège de son immunité de français de souche. Dans l’extrait qui suit, le narrateur, un peu fâché contre son passager, est allé boire seul dans un café de Dijon endormie tandis que l’autre attend dans la voiture.

“(…) Quand je sortis du bar, je ressentis un coup violent et mon cœur se mit à sonner l’affolement : deux agents de police descendus de leurs bicyclettes, se tenaient auprès de ma voiture. L’un, qui avait ouvert la portière du côté de la chaussée, était penché vers l’intérieur et parlait avec mon passager ; l’autre attendait à deux pas derrière.

—Quelque chose qui ne va pas ? demandai-je en m’approchant crânement.

Le premier agent se redressa et, avant qu’il eût pu parler, j’ajoutai avec autorité :

—Oui, Monsieur est avec moi.

—Ah bon, fit-il. On pouvait pas savoir, vous comprenez.

Il referma la portière et esquissa un vague salut.

—Dans ce cas, excusez, dit-il encore, et il s’éloigna avec son collègue, leurs bicyclettes à la main.“

De la part du conducteur, ce sera le seul acte à peine teinté d’un minimum de bravoure. Le reste, que l’on verra si on lit la suite, il l’accomplira par simple décence.

Si le style du Passager de la nuit est moins brillant, moins riche, et j’allais dire heureusement, que celui des Saisons, il demeure étonnant de précision et de réalisme pour quiconque a aimé conduire sur les routes à platanes des années anciennes. Le premier extrait que j’en ai donné plus haut n’en est qu’un exemple.

S’il est remarquable par son style, le Passager de la nuit est attachant par la délicatesse et même la légèreté avec laquelle est suggérée l’atmosphère de ces années troublées (4) et l’évolution de la relation éphémère des deux personnages.

Note 1 : S’il n’y avait la description ébauchée de la figure de proue du capot, je verrais assez bien une Jaguar Type E

Note 2 : Champagnole, Jura. Pas vraiment loin de la frontière suisse.

Note 3 : 1959

Note 4 : Les notes de bas de page, ça fait sérieux, non ?


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Les Saisons

Acheté d'occasion en dépot-vente sur la seule foi du statut de livre-culte dont se réclamerait une communauté de "Happy Few" en quatrieme de couverture, la découverte ne fut que bonheur et surprise. Un vrai roman, avec une vraie imagination, un vrai univers, une vraie histoire, voilà tout. On se prend d'une tendresse sans nom pour les protagonistes de ce conte sans lieu ni âge, pour cet écrivain perdu dans le gris d'un village qui oscille entre le froid et la pluie.

Véritablement culte donc.
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Les Saisons

Je hais ce livre fabriqué pour nous faire partager les expériences abominables de Siméon, un "étranger" qui arrive dans un pays où tout pue, les lieux, les personnages, les objets. De plus le héros écrit un journal de ce vécu, une mise en abyme qui rend ses expériences plus repoussantes encore. Ce livre narre un vécu atroce et l'on se demande pourquoi Siméon ne quitte pas ce pays qui lui tend des pièges où le mépris, la destruction, la haine dominent...
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Pourquoi pas Metrobate - L'histoire de Metr..

Le premier livre de Maurice Pons. Plutôt une "novella". L'histoire évoque un peu le film "Théorème". Les décors, dans la riche bourgeoisie du Nord de la France, au lendemain de la seconde guerre mondiale, sont très cinématographiques. Le jeu de la séduction est éphémère et peut se retourner contre son auteur. Une écriture fluide et dépouillée, qui annonce le style "Pons". Un addendum, en forme de making of sur l'écriture de ce premier texte.
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L'oiseau bariolé

Lecture abandonnée une fois atteintes les 120 pages.

On n'en peut plus de cette énumération ennuyeuse de vilénies et autres bassesses humaines, étalées sans ironie, ni aucun style, comme une litanie qui se veut triste récit d'aventures...



On suit les errances d'un enfant se retrouvant orphelin dans la campagne (polonaise ?) durant la Seconde Guerre Mondiale ; sa malédiction : ressembler à un bohémien et pour cette raison, devant subir à longueur de chapitres, actes malveillants et de violence extrême, le tout décrit par un auteur très soucieux du détail lorsqu'il s'agit de faire état de l'ingéniosité humaine dans le domaine de la cruauté et du sadisme. Non pas que je fasse preuve d'hypersensibilité s'agissant de violence, mais lorsqu'un récit n'offre aucune respiration au lecteur et qu'il se contente de montrer la laideur du monde et des hommes sans même un quelconque "alibi littéraire", sans rien dénoncer, sans même faire preuve d'aucune fibre poétique, cela devient lassant et on a l'impression de lire un livre "inutile".

Pas d'empathie, et donc pas même émouvant, je passe à ma lecture suivante.
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Les Saisons

Simeon, aspirant écrivain « sur le point d’écrire un livre bouleversant », fuit un passé douloureux et arrive dans un étrange village, dans une vallée perpétuellement sous les eaux ou le gel et aux habitants aux meurs détonnantes.



Malgré tout ce qui aurait dû le décourager dès son arrivée, Simeon reste dans ce drôle d’endroit avec la ferme intention de s’y intégrer.



Ce roman m’a fait l’effet d’un rêve qu’on m’aurait raconté au réveil d’une nuit agitée. Surréaliste mais, malgré tout soumis à une certaine cohérence des acteurs pris individuellement.



Il est aussi intéressant de suivre les chemins détournés que prend l’étranger pour se faire accepter. Sûr de sa supériorité, Simeon joue de son statut de savant pour être intégré (« en confiant à un homme d’études et qui passait pour savant, la gestion de l’appareil hydrométrique, chacun formait la secrète espérance que les conditions climatiques, dans la vallée, ne manqueraient pas de s’améliorer. »). Mais, une fois assimilé, il perd sa différence qui aurait pu lui permettre de sauver le groupe et se trouve à nouveau rejeté (« ils ne pouvaient plus rien espérer de Siméon: il était devenu un des leurs. »).



« Les saisons » est un roman très riche dont je suis sûre qu’il mérite (au moins) une seconde lecture.



A lire devant une assiette de lentilles.
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Les Saisons

« Un diamant noir de la littérature française » annonce la quatrième de couverture de ce monument. Effectivement, Les Saisons mérite sa place entre l'Oeuvre au Noir, La Condition Humaine et quelque part aussi les Jardins Statuaires de Jacques Abeille.

Par une caricature désespérée, grotesque mais pleine de poésie et d'espoir, Maurice Pons a su concentrer en quelques pages des ressorts profonds de l'humanité. En mêlant l'esprit de clocher, le rêve, l'horreur, un rappel sans concession de ce qu'est le totalitarisme aussi, en rappelant tout ça et plus il met en couleur la montagne qu'a à franchir tout homme qui veut changer son destin ou celui des autres. Il illumine l'absurdité de l'existence, le combat sans fin pour tâcher de lui conserver un sens... Tant de choses.

Les Saisons est un livre d'une poésie incroyable qui montre la beauté au travers de la laideur. C'est un diamant noir. On me l'avait dit notez bien, mais c'est vrai.
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Délicieuses frayeurs

Un recueil de nouvelles, si justement paru sous le titre Délicieuses Frayeurs, qui ne perd pas de son éclat. On se laisse piéger par sa simplicité touchante, voire bouleversante. Un bon exemple du genre.
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Les Saisons

J'en garde une lecture presque terrifiante, mais terrifiante dans le sens attirante, prenante, angoissante en même temps. On ne peut pas se détacher de ce roman facilement. On lit une phrase, une ligne, une page et on veut encore plus...on veut savoir, on veut avancer comme le personnage principal de ce roman. J'ai aimé, beaucoup aimé, et je pense qu'il fera parti des romans que je reprendrai plus tard, pour le relire...
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Délicieuses frayeurs

5 nouvelles à chute. Il y en a de meilleures que d'autres, comme c'est souvent le cas dans un recueil.

le vocabulaire est accessible, des notes précisent les mots un peu plus raffinés. Toutefois, je ne suis pas toujours d'accord avec les définitions données: elles interprètent trop le mot dans son contexte et empêchent l'acquisition du mot de vocabulaire.

Je regrette que les niveaux de classe soient mentionnés au dos: on aurait pu imaginer ce type de lecture en 4è, mais quand c'est inscrit "3è, 2de..." c'est difficile car il y aura des récriminations. De même pour les 3ème, la mention des classes de lycée favorisera les remarques des élèves et des parents insinuant que les textes sont trop difficiles; à l'inverse, des lycées peuvent prendre ombrage de devoir se pencher sur un recueil conseillé pour des 3èmes.
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L'oiseau bariolé

L'oiseau bariolé tire son nom, si l'on en croit les propos de l'auteur dans la préface de son oeuvre, d'une pratique paysanne fort cruelle. On capture un oiseau, on le peint des couleurs les plus vives, et on le relâche parmi ses congénères, qui, malgré son chant, ne le reconnaissant pas comme étant de leur espèce, saisi par la crainte et l'incompréhension, ne tardent pas à le tuer. C'est le sort qui menace le jeune narrateur de cette histoire, envoyé par ses parents, qui pensaient le mettre à l'abri à la campagne en le plaçant dans une famille d’accueil, alors que la guerre fait rage. La femme qui s'occupait de lui décède très vite; débute alors un long chemin émaillé de tribulations et d’adversités que lui vaut son physique noiraud, qualifié de bohémien ou de juif, et qui éveille l'hostilité et la méchanceté de la populace.



Les paysans polonais y sont décrits comme des êtres arriérés dans leur mode de vie, abjectes d'inhumanité, superstitieux dans leur croyance, bestiaux dans leur appétits, cruels jusqu'au sadisme, collaborant servilement avec l'occupant nazi. Le roman, l'autobiographie romancée, le mystère demeure tant la personnalité de l'auteur est complexe, est composé de chapitres assez indépendants les uns des autres, c'est l'horreur des tableaux qui en assure la cohésion, cette succession effroyable et écœurante de turpitudes, de sévices, de massacres. L'auteur et sa famille a survécu grâce à la bonté de polonais de l'est du pays, pourtant à la lecture du texte parût en 1967, on a l'impression d'un procès à charge de la paysannerie polonaise, alors que l'armée de "libération" soviétique est décrite avec une certaine complaisance.



L'intérêt principal de cette oeuvre réside dans le regard naïf et versatile que l'enfant porte sur ce monde incompréhensible qui le rejette. L'oiseau bariolé est un livre atroce, dérangeant et controversé, qui pêche par un certain manque d'unité et par la noirceur complète du tableau proposé.
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Le passager de la nuit

Le roman aborde la situation algérienne à la manière de phares puissants, d'un éclairage ciblé, très partiel mais intense. Des deux hommes dans la voiture, il n'y a ni bon ni méchant, personne n'a raison ou tort et il ne s'agit pas d'expliquer au lecteur la guerre d'Algérie. La voiture roule vite, très vite et c'est la fugacité du décor qui nous en fait saisir la force et la complexité. Maurice Pons n'entre pas dans le détail, propose un témoignage ouvert et c'est ce qui fait la valeur de son livre.



L'article complet sur mon blog.
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Mademoiselle B.

Dans le petit village de Jouff, Maurice Pons profite de la tranquillité de la campagne. Écrivain à la retraite, il passe son temps à flâner et passer des heures à bavarder avec ses amis. Mais durant un week-end, un corps est découvert dans le lac venant perturber sa sérénité. C'est le premier retrouvé d'une série de disparition inexpliquée. Intrigué par les commérages des habitants et le mystère qui entoure les morts, il va tenter de comprendre ce qui se cache derrière.

Mademoiselle B. est un livre sombre. Après qu'elle ait rencontré plusieurs hommes, ceux-ci décident irrémédiablement de mettre fin à leurs jours. Pourquoi ? C'est ce que Maurice veut comprendre. Tout le village semble être d'accord sur ....
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Paul Klee : L'île engloutie

Comme le regard est le thème fondateur, à la fois de la collection Ekphrasis des éditions Invenit, et du texte de Maurice Pons, je commence par regarder le livre que je viens de recevoir de la part des-agents-litteraires.fr (opération "Un éditeur se livre" de Libfly).



Je vois un livret d'une trentaine de pages à la couverture vert olive. Sous le cartouche pour le titre et le nom d'auteur, il y a une découpe ronde, comme un hublot de bathyscaphe ou de scaphandrier. Au travers, on voit un bout de l'île engloutie... Ce que je vois me plait, déjà.

Un petit livre de forme classique et élégante qu'une astuce de présentation rend ludique et pratique à la fois. Le rabat de couverture où est imprimé la reproduction de l'œuvre de Klee permet, une fois déplié, d'avoir le tableau sous les yeux tout en lisant le texte. Simple, malin et efficace. Pas grand-chose d'un livre d'art, et surtout pas le prix (9 euros) !



Bon, vous allez penser : la forme ça va, on a compris, elle aime, mais le fond ?

Le fond de quoi répondrait niguedouille : le fond de l'océan ?

Ah pardon, vous voulez dire le contenu ! Excusez-moi, je rêvassais.



Le texte de Maurice Pons c'est ça : une rêvasserie. Mais un rêve qui n'a rien de gnangnan bien au contraire. Un rêve à rebondissements !



Que j'avoue quand même n'avoir jamais rien lu de Pons... et pire, que je le confondais carrément avec Francis Ponge. L'éditeur place opportunément une courte biographie de Pons, et une autre de Klee, à la fin de l'ouvrage, avant la bibliographie complète - mais pas interminable - de l'auteur. On comprend pourquoi le couple Klee-Pons fonctionne. Le peintre suisse qui voulait être poète ou musicien, et l'écrivain français, comédien amateur, capable de transformer le cauchemar de la guerre d'Algérie en œuvre littéraire, ou d'inventer comme aussi Georges Perec les toiles d'un peintre qui n'a jamais existé, et d'en faire un roman.



Maurice Pons est certainement un charmant vieux monsieur qui rêve beaucoup, à moins qu'il ne s'amuse énormément à nous faire croire qu'il rêve, alors que tout est vrai, physique, scientifique, astrologique (comme il l'écrit) ! Vraie, la conjonction astrale de Beltégueuse avec l'Etoile du Kremlin et celle de l'île de Klee ! Vraie, la table de reproduction de documents de taille considérable qui équipe un atelier de reprographie tenu par deux vieilles filles méticuleuses, dans un petit bourg normand ! Et ainsi de suite jusqu'à ce que l'écrivain parvienne à ses fins : pénétrer le tableau, entrer, hanter, se promener dans un paradis célesto-aquatique à la rencontre du peintre qui l'a créé.



Comme le bâillement, le rêve c'est contagieux. Alors j'ai rêvé à la chanson de Trenet : En rentrant de l'école. Rêvé d'un sous-marin jaune qui plonge au fond des mers pour pêcher des oursins. Rêvé de la lune et des étoiles qui font du bateau à voile. Rêvé des images du Voyage de Chihiro de Miyasaki.



"L'Ile engloutie" est un livre à rêver. Dans mon rêve je rencontrais Maurice Pons devant les vitres bleutées de l'aquarium du Tocadero, je lui serrais la main et je lui disais :



- Merci Maurice, c'est magnifique tout ça. Je peux bien vous appeler Maurice maintenant, n'est-ce pas ?
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Les Saisons

Siméon cherche désespérément un endroit pour abriter son matériel d’écrivain (joli papier, beau crayon, idées à la pelle et besoin de partager ses mots, sa culture, sa souffrance, son être)...



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