Je n’avais jamais lu Mazarine Pingeot. Sans doute en raison d’un préjugé informulé et informulable. Préjugé surmonté avec Théa… Belle narration d’une écriture riche et fluide sur les années 80, sur la quête d’identité, sur les moments de l’histoire qui s’emmêlent et sur le retour sur le passé, sur des histoires familiales, sur ce qui ne se compare pas et se heurte néanmoins. Chacun a ses fêlures et ses lâchetés. Théa rebaptisée ainsi par son amant alors quelle s’appelle Josèphe en souvenir de son frère mort est confrontée à une double quête et un double amour et s’en trouve écartelée. Entre un père qui a fait la guerre d’Algérie et un amant qui a fui la dictature argentine, elle essaye de les comprendre l’un et l’autre et de décrypter leur passé qui est toujours indicible et inavouable. C’est un beau livre sur l’indulgence : chacun fait ce qu’il peut, comme il peut. Et chacun porte ses affres, ses lâchetés et en est irrémédiablement abîmé. Au bout du compte, faut-il juger ? Sans doute pas ou pas trop en tout cas. C’est aussi un beau livre sur la construction tardive d’un dialogue entre une mère et une fille, dans l’amour des siens qui constitue la première marche de l’acceptation, sinon de la construction de soi…
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Reçu en Masse Critique, je m'attendais à un texte totalement différent. Résultat, j'ai été incapable de dépasser la page 10 ... La réflexion philosophique ardue m'a complètement découragée de m'intéresser à ce sujet plus longtemps, et j'ai mis un mois à me décider à l'abandonner. Je ne peux donc vous en dire plus sur ce texte paru aux éditions Robert Laffont, collection Nouvelles mythologies ...
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"Bouche cousue", le livre porte bien son nom. L'auteure, Mazarine Pingeot fût le secret le mieux gardé de France.
Les personnages sont d'une grande banalité : un père, son enfant et ... un Président de la République Française. Car le père est double.
Tout le livre repose sur la dualité.
Etre l'enfant d'un personnage public quel qu'il soit n'est pas un choix et ce non-choix est lourd à porter.
Il y a donc deux histoires ; celle racontée par les journaux, par les rumeurs, les personnes qui croient savoir. Puis la seconde, celle vécue par l'auteure qui est distillée par fragments et qu'elle souhaite transmettre sous forme de correspondance à son enfant pas encore né.
Ce témoignage aborde également les thèmes suivants : l'enfance, les secrets de famille, la construction de soi, la solitude, la filiation et le deuil.
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Il a sept ans lorsqu’à l’insu de ses parents, il se trouve nez à nez avec des images violentes de la Shoah diffusées à la télévision au travers le film « Nuit et brouillard » de Resnais. Ces quelques secondes de diffusion et un manque total de communication avec ses parents vont irrémédiablement bouleversé sa vie. Hanté par ces images, au fur et à mesure qu’il grandit, il se documente et expérimente physiquement la souffrance du déporté en s’infligeant entre autre l’anorexie. La narration se fait par son autre lui tel un dédoublement de personnalité. Comment peut-on vivre après la disparition de ces six millions de morts, comment trouver encore un peu d’humanité après un génocide?. Quelle est la responsabilité des générations suivantes ? C’est grâce à la philosophie qu’adulte il apprendra à vivre enfin pour lui. L’auteur nous décrit un enfant qui culpabilise à l’extrême face à la Shoah comme pour nous rappeler que le devoir de mémoire doit se faire certes, mais avec vigilance. Un court roman troublant dont chacun tirera sans doute un sens différent.
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Un roman qui décrit très bien les blessures et la souffrance que vit quotidiennement la victime d'un viol qui tait ce traumatisme. De plus ici, le personnage est ici obligé par ses proches de se taire. Le clan a plus d'importance que l'individu !!!!!?????
Mais l'autrice décrit vraiment les émotions et le ressenti vécu par une victime de viol. Ce dernier s'imprime profondément dans sa vie de tous les jours. Car la première étape du cheminement vers la guérison est la reconnaissance de l'agression. Ce silence transforme l'agression en une agression quotidienne.
Un roman à lire mais certains passages sont révoltant.
merci à l'autrice.
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Il y a 12 ans que j'ai lu ce livre ... mais en lisant la critique de jmlyr, j'ai eu envie de retourner voir dans mes "cahiers de lecture" ce que j'avais écrit en fermant la dernière page et je vous le livre ici .....
J'ai choisi ce livre à la bibliothèque, pas du tout convaincue de mon choix, pas convaincue même que j'allais le lire jusqu'au bout .... et puis .... je l'ai dévoré !
L'écriture en est très agréable et l'histoire de cette petite fille cachée pendant si longtemps est émouvante.
Ce texte éclaire d'un jour inhabituel le personnage de François Mitterrand, cela l'humanise. Lui qui aimait tant les femmes, bien sûr qu'il a totalement craqué face à ce petit bout de femme qui était sienne et il a été un extraordinaire papa pour Mazarine, oui un papa extra-ordinaire ...
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Ce livre raconte l'histoire de Mathilde, une jeune photographe de vingt ans, violée par une sommité politique au domicile de ce dernier au cours d'une séance photo.
Ses parents et sa grand-mère font pression sur elle afin qu'elle ne dépose pas plainte et qu'elle ne rende pas publique cette agression.
Seule sa soeur Clémentine semble la comprendre et lui apporter tout le soutien dont elle a cruellement besoin.
J'ai apprécié ce roman bien qu'il ne fasse pas partie de mes coups de coeur.
Les thèmes abordés dans ce roman sont ceux qui sont si chers à @Mazarine Pingeot : le poids du secret, le scandale et l'opposition entre valeurs familiales et valeurs individuelles.
La plume de l'auteure est agréable à lire. La psychologie des personnages est très bien décrite.
Je me suis un peu perdue au détour des considérations d'ordre architectural abordées dans une partie du livre.
Cela reste néanmoins un roman intéressant à plus d'un titre.
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Comme toujours j'ai beaucoup aimé ce roman. Comme tous les autres il parle du secret, ne rien divulguer et vivre dans le déni. Pour moi je pense que c'est une mauvaise chose. Nom célèbre ou pas il faut oser éclabousser surtout si on nous a fait du mal et le viol est une chose terrible pour une femme.
Dans ce livre elle démontre que une femme garde cette plaie ouverte au fond d'elle et que elle ne se referme jamais et ce traumatisme peut aller jusqu'au pire car un jour ou l'autre il ressort, sali tout ce qui entoure la femme, les enfants, le mari et les parents et là soit elle sombre soit se rebelle et se révolte.
Comme il est dit sur la couverture c'est une histoire sombre et triste car même les parents sont contre elle : surtout ne pas faire de vagues. Je dois dire que j'en avais le coeur sur les lèvres, écoeurée par certaines attittudes mais lorsque elle voit son fils sombrer alors elle essaie de réagir mais je pense que il est trop tard, la messe est dite et nous allons vers un drame.
Tout me fait penser à une histoire vraie mais j'espère que non car pour cette femme ce serait terrible.
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Coup de cœur pour ce livre ! Je n’avais encore jamais lu un livre de Mazarine Pingeot , pourtant cette dernière a déjà publié plus d’une quinzaine de livres. Ce fut une très belle découverte qui me donne envie de me pencher sur sa biographie.
La sensibilité et la fragilité de ses personnage est palpable à chaque page. Son écriture est passionnante, belle et maitrisée. Elle traite donc à travers ce roman du thème tabou du viol, du poids du secret, de la place de la femme, de l’influence, de l’ascendance des uns sur les autres et de l’éducation reçue.
Je vous conseille la lecture de ce livre superbement écrit qui retrace la vie d’une femme après un viol et toutes les séquelles qui en découlent : une pépite de la rentrée littéraire 2019 !
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Faisant partie de cette "génération Mitterrand", je ne pouvais qu'être curieuse de lire cet ouvrage mi journal, mi souvenirs de Mazarine Pingeot. Le fil conducteur de l'ouvrage est la campagne présidentielle de François Hollande. L'auteur nous fait part de ses réflexions, de ses souvenirs, de ses analyses. J'ai eu du mal à adhérer à la forme (mise à distance avec un usage parcimonieux du "je"). J'ai parfois été aussi "dérangée" par le malaise engendré par l'aigreur ou le mal être de l'auteur. Mais j'ai aussi été touchée par ce parcours hors du commun, et par des passages très émouvants (notamment quand elle évoque ses points communs avec Claude Chirac, et la toute fin de l'ouvrage lors de la victoire du candidat socialiste). Mazarine Pingeot nous montre son "papa" célèbre dans son intimité mais sans voyeurisme. Et plus largement c'est une lecture intéressante et source de réflexion pour qui s'intéresse aux thèmes de la célébrité, des secrets de famille...
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C'est à partir de faits réels que Mazarine Pingeot construit son roman autour du personnage de Magda. Belle femme de 60 ans, cette dernière vit avec son mari dans un hameau isolé des Pyrénées-Atlantiques. Rien ne semble troubler cette existence retirée mais sereine. La déflagration de l'arrestation d'Alice, leur fille, soupçonnée de complot terroriste, fait exploser le cadre du quotidien et contraint Magda a replonger dans les secrets de son passé.
Transmission, culpabilité, responsabilités, silences, mensonges irriguent cette histoire qui pose aussi la question de l'engagement politique. L'écriture affûtée de Mazarine Pingeot traque ses personnages jusqu'au plus profond de leur intériorité et de leur souffrance. Des gestes les plus quotidiens aux interrogations les plus pointues, le récit nous décrit par le menu le cheminement d'une femme, rattrapée par ses choix anciens et une nouvelle fois contrainte au choix. Un très beau roman.
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J'étais un peu fébrile.
Parce que c'est Mazarine Pingeot. Parce que j'avais des a priori. Intellectuels j'entends. Parce qu'elle est agrégée et docteur en philosophie. Ça en jette sur le papier.
Serais-je à la hauteur de la lecture ?
Je l'ai feuilleté avant de le lire, peu de dialogue, voire quasiment pas. Non pas qu'un livre sans dialogues me fasse peur, j'en ai vaincu des bouquins. Mais voilà, se reporter à l'a priori cité plus haut.
Trois jours plus tard, bilan de cette lecture : se méfier des a priori, toujours.
Vaincre sa peur, toujours.
Se jeter dans le vide, car on ne sait pas ce qu'il nous réserve avant d'avant d'avoir sauté.
Quelle belle lecture Mazarine Pingeot m'a offerte.
Car ce ne fut pas une chute libre, mais un envol.
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Un roman entre deux eaux. Mazarine Pingeot n'a pas la force, le souffle qu'elle avait exprimés dans Théa. Son écriture demeure élégante, son intelligence est toujours aussi prégnante. Elle est femme de gauche, cela se sent et cela fait du bien. Mais le lecteur comprend dès les premières pages ce qui ne sera dévoilé que tout à la fin. Un livre sur le terrorisme qui pourtant en parle bien peu. Finalement, on n'en apprend pas beaucoup sur les autonomes à la sauce Tarnac qui sont le prétexte à la narration. On n'en sait pas tellement plus sur le terrorisme des années septante et sur la filiation ou non entre ces deux époques. Madga, personnage central du roman, est bien campée dans sa vie, dans le retrait social qu'elle choisit, dans cette envie de retour à la terre et à la simplicité. Personnage familial central, elle a bâti sa vie plus sur le silence sur le passé que sur le mensonge. Et pourtant, c'est de ce mensonge qu'elle devra rendre compte finalement à son mari, à ses enfants, à sa petite-fille, lesquels la rejetteront. Et pourtant, nonobstant son mystère, elle a été une mère honorable au sens le plus plein du terme pour un parent : faire comme on peut, avec intégrité et bonne volonté, avec amour, avec maladresse, inévitablement. Marquer sans peser. Donner de soi. Tout cela Magda l'a fait et cela a, un temps du moins, pesé si peu par rapport à ce qui était dissimulé, ce qui était son passé et ce qui finalement ne concernait, ni n'impliquait ceux qu'elle a, par la suite, aimés, élevés. Sans doute est-ce là le message le plus fort : nous sommes multiples et authentiques dans chacune de nos composantes successives. La dernière image est à contre-courant, belle, émouvante et intelligible. On ne peut être jugé sur un acte ou sur un moment mais sur une destinée complète. La fin devient haletante car on dispose, enfin, de la clef qui était attendue depuis le début mais il faut bien le reconnaître pour y arriver, il faut traverser des plages d'ennui.
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Un roman sur les origines, une passion amoureuse déchirante et une quête d'identité. Théa, c'est Josèphe, jeune femme des années 1980 qui tombe amoureuse d'Antoine, en fait Agustin, exilé argentin; leur relation va faire surgir de nombreuses questions pour la jeune femme qui ignore réellement qui sont ses parents et l'histoire de sa famille.
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Bon roman sans prétention mais très bien écrit (une belle plume, ça se souligne), et bourré d'humour, au final assez touchant ! Ce portrait de Joséphine Fayolle, mère célibataire (enfin séparée) est humain, sensible, bien ancré dans notre époque. Bref, un virage plutôt réussi pour Mazarine Pingeot dans le style romanesque un peu plus léger que ce à quoi elle nous a habitués ces derniers temps avec "Bon petit soldat" ou "Bouche cousue".
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