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Critiques de Mazarine Pingeot (322)
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Premier roman

Agathe aime Hadrien et Victor, lequel aime aussi Suzanna. Ils mènent une existence très parisienne, au milieu d’une jeunesse intellectuelle qui se cherche et parfois se perd dans une société sans règle et sans tabou.

Voilà pour l’intrigue.

L’auteur, 23 ans, a beaucoup de choses à dire, beaucoup de sujets à aborder. Mais tout est plaqué dans une histoire assez inconsistante avec une écriture assez maladroite.

On a parfois l’impression qu’elle récite ses cours de philosophie et a voulu exprimer tout ce qu’elle ressentait sur les sentiments, sur la société, dans ce premier roman dans lequel il semble qu’elle ait mis beaucoup d’elle-même.

Le tout est assez lourd et pas très plaisant à lire.

Il y a cependant une sensibilité certaine et des pensées intéressantes qui laissent penser que les livres suivants seront meilleurs.

J’avais d’ailleurs eu une assez bonne impression avec « Bouche cousue », lu il y a quelques années.

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Se taire

Dans Se taire, la victime 20 ans, jeune photographe, est venue faire des photos du Nobel chez lui, pour un prestigieux journal, lorsque celui-ci la contraint à une relation sexuelle. Mathilde en parle à sa famille, mais son célèbre père fils d'un célèbre poète, la met en garde contre un dépôt de plainte. Ce monde de paillettes est peuplé de requins, de sauvages, d'envieux qui vont saisir cette chance pour mettre à terre et traîner dans la boue son illustre famille, un déferlement de haine risque de s'abattre sur eux par sa faute, aura-t-elle les épaules pour supporter cette violence, ces humiliations ? Alors Mathilde se tait. Elle se tait et se terre, change de métier, et se marie.Et puis un jour, elle confie son lourd secret à son époux qui crie, se fâche, et la pousse à porter plainte. Au commissariat, le policier lui conseille de faire juste une main courante, qui engage moins qu'une plainte qui pourrait avoir des conséquences terribles, en effet pourquoi porter plainte si longtemps après ? Elle doit encore réfléchir, le temps passe. Et puis un jour, l'affaire parait au grand jour.



A l'heure de #balancetonporc et #metoo, Mazarine Pingeot s'est inspirée, pour écrire ce roman, de l'actualité mais peut-être aussi, bien qu'elle s'en soit défendue, de sa cousine Pascale Mitterrand qui, en 2008, avait déposé plainte contre Nicolas Hulot pour un viol commis en 1997, chez lui, alors qu'elle était jeune photographe. Comme Mathilde, elle a changé de métier, comme Mathilde elle s'est tue longtemps, comme Mathilde, ce n'est pas elle qui a décidé de rendre publique son histoire. Il y a de nombreuses similitudes c'est vrai. Mais finalement les histoires de viols ne sont-elles pas toutes un peu les mêmes ? Des femmes contraintes d'avoir des relations sexuelles avec des hommes qui profitent de leur force physique, de leur influence, de leur notoriété... Un livre nécessaire pour comprendre pourquoi certaines choisissent de se taire sans que cela amoindrisse leur douleur. Celles qui crient au crime n'ont pas forcément plus souffert que les silencieuses.
Lien : http://www.levoyagedelola.com/
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Premier roman

Idée originale de Mazarine Pingeot d'appeler "Premier roman" son premier roman.

Au-delà du titre, personne n'écrit de roman dans cette histoire. C'est celle d'un jeune couple Agathe et Victor.

Je pense que ce titre indique en insistant qu'il ne s'agit pas d'autofiction même si Agathe est étudiante en philosophie et pourrait ressembler à Mazarine Pingeot notamment pour l'amour qu'elle porte à son père souvent absent mais toujours là dans les moments essentiels. Rappelons que Mazarine Pingeot est la fille que François Mitterrand a eu avec Anne Pingeot alors qu'il était marié à une autre femme.

Pour autant l'inspiration de l'autrice vient de son vécu et l'on retrouve un thème qui doit lui être cher, celui de l'amour libre. Elle fait la démonstration qu'il est possible d'aimer plusieurs personnes en même temps sans trahison.

J'ai particulièrement aimé la première partie du roman pour la psychologie des personnages et même si on est dans un univers assez bobos il y a une ambiance 90's très juste et appréciable.





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La dictature de la transparence

La « vie privée » n'est rien d'autre que cette zone d'espace, de temps, où je ne suis pas une image, un objet. C'est mon droit politique d'être un sujet qu'il me faut défendre.



Cette phrase courte de Roland Barthes extraite de la Chambre claire, donne la tonalité de l'ouvrage de Mazarine Pingeot, la Dictature de la transparence, qui fait partie de la collection « Nouvelles Mythologies », de Robert Laffont.

Le thème de la transparence tient particulièrement à coeur à l'auteure, la fille de François Mitterand, dont l'existence est restée totalement cachée jusqu'en 1994. « Ecrire sur la transparence quand on a vécu dans le secret, puis dans l'exposition totale, c'est occuper en même temps la position de sujet et d'objet d'une réflexion. Ce qui peut nuire au raisonnement – comment rester objectif ? – mais donne aussi un socle à cette réflexion – l'expérience – ce qui oriente certainement l'angle sous lequel on aborde les concepts – mais qui échappe aux biais ? - et dans tous les cas témoigne d'une pensée incarnée ». Dès l'introduction de l'ouvrage Mazarine Pingeot revient sur la définition du terme de transparence, et souhaite l'analyser en tant que "mythe". Que recouvre le terme de transparence ? L'exigence de transparence que l'on retrouve aussi bien dans la presse à scandales, dans la vie politique, dans les réseaux sociaux n'est-elle pas le plus grand des leurres ? Ne faudrait-il pas se méfier d'une exigence de transparence qui pourrait se confondre avec une forme de totalitarisme ?



La lecture de la Dictature de la transparence m'a beaucoup intéressée. J'avoue que ce n'est pas une lecture facile, rapide, vite terminée, et vite oubliée. Mes études de philosophie sont bien lointaines, et si j'ai toujours aimé réfléchir sur des textes philosophiques, la difficulté, liée au vocabulaire, à l'analyse des concepts, reste la même… J'ai trouvé le texte particulièrement bien écrit et de grande qualité ; la réflexion est étayée par des exemples clairs : Les nouvelles technologies, les réseaux sociaux sont aussi bien l'objet de l'étude que les philosophes classiques. Les pistes de réflexion sont nombreuses : il ne s'agit pas d'une pensée qui "tourne en rond", mais d'une réflexion qui débouche sur d'autres problématiques, toutes aussi riches les unes que les autres.



Lire un tel ouvrage une seule fois ne me suffit pas – je vais donc le reprendre, relire encore et encore certains passages qui m'ont le plus intéressée, en particulier la troisième partie intitulée « Voir avec ses yeux, voir avec son esprit ». le rôle des médias, le poids des images… Alors que notre société se dévoile totalement, il faut donner à voir, montrer elle n'a jamais été aussi opaque….



J'aimerais terminer par cette phrase extraite de la conclusion de l'ouvrage : "Où se situera le désir dans un monde de transparence ? Où se situeront les oeuvres dans un monde de transparence ? Où se situeront les relations humaines, qui doivent échapper à l'antinomie manichéenne opposant le mensonge à la transparence ? Dans toute antinomie, nulle place pour la symbolisation, la création, la séduction, ces trois voies qui font le sel de notre humanité».



Je tiens à remercier Masse Critique de Babelio, et les Editions Robert Laffont de m'avoir permis de lire et de critiquer cet ouvrage, et de découvrir son auteure.



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Se taire

Première lecture, donc grande découverte de Mazarine Pingeot, et très belle découverte.

Se taire, voilà la vie de Mathilde, se taire. La fille du plus grand chanteur français, photographe, se rend chez le prix Nobel de la paix afin d'effectuer quelques photos. Ce dernier profite de son rang, et du rang de Mathilde pour la violer.

Les conseils de la famille : se taire, pour la protéger, pour protéger le nom familial, pour ne pas faire d'esclandre, pour ne pas être jetée en parture dans les journaux, à la télévision..... Elle les écoute, l'affaire ne s'ébruite pas.

Dégoutée par ce qui lui est arrivée, elle reprend des études d'urbanisme. Elle rencontre Fouad, grand parleur. Ils s'installent ensemble, tout ce passe merveilleusement bien. Elle lui raconte ce qui lui est arrivée, le viol, le prix nobel. Fouad lui demande de porter plainte, mais le commissaire la dissuade et créer une main courante. Après quelques temps de vie commune, Fouad change, est très possessif. Mathilde, sans trop s'en rendre compte, vie derrière lui, s'efface. Bien qu'enceinte, un soir, il la giflle, elle décide alors de quitter l'appartement. Elle vie chez Clémentine, sa soeur, chez sa grand mère et élève seule son fils.

Plusieurs années plus tard, l'histoire de la main courante ressurgie et est mise en avant par les journalistes. Son fils subit cette révélation. Une solution : retourner voir le prix nobel.

Ce livre est superbement bien écrit, le style, les mots se savourent à la petite cuillère, bien que le sujet soit difficile.

Il nous montre les dégâts d'un viol sur les femmes qui doivent se taire pour ne pas faire de vagues, un sujet tabou qui commence doucement à être dévoilé grâce, ou plutôt à cause de l'affaire Weinstein, #metoo, #balanceton porc.
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Se taire

Une fois de plus, pari réussi pour Mazarine Pingeot qui écrit joliment bien et avec grande maîtrise, traitant des sujets évidents mais pas forcément faciles : le poids du secret, la place de la femme, son rôle symbolique et la manière dont elle peut ou non échapper à son éducation. L'intrigue est passionnante mais au-delà du récit, c'est bien la qualité d'une réflexion qu'il faut saluer.
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Magda

Magda et Guillaume son mari, sont agriculteurs dans une ferme des Pyrénées-Atlantiques. Ils vivent presque en autarcie et fréquentent peu de monde. Ils prennent beaucoup de plaisir à faire ensemble des randonnées en montagne. Ils restent toujours peu absents de leur ferme, afin de rester proches d'Ézéchiel, leur fils de 27 ans, schizophrène, qui vit dans une dépendance de la ferme, suivi par une assistante de vie. Ils mènent une vie simple, loin du monde et son agitation.

Leur fille Alice vit, quant à elle, dans une communauté rejetant la société de consommation et fréquente peu ses parents. Alice et son compagnon Fabrice, qu'ils n'apprécient pas, sont arrêtés et accusés de terrorisme, Alice ayant été vue dans une voiture à proximité du lieu d'un sabotage sur une voie ferrée.

Alors Magda et Guillaume vont chercher leur petite-fille Rosa, âgée de huit ans. La gamine les découvre, ils découvrent la gamine....une gamine élevée loin de tout, loin de la société, loin de l'école.

Visites régulières à la prison, fouilles, enquête de gendarmerie, ferme et animaux dont il faut s'occuper, gamine que l'on découvre...La vie simple est bousculée. Mais, de temps en temps une randonnée permet de faire le vide, d'autant plus que l'enquête de gendarmerie avance peu. Les gendarmes s'intéressent cependant beaucoup à leur mode de vie, et à la conception de la communauté d'Alice et Fabrice. Ils cherchent des renseignements sur les changements dans le comportement d'Alice, ses fréquentations, veulent savoir qui l'a influencée, quelles étaient ses fréquentations. A t-elle été l'objet d'un lavage de cerveau ? Pourquoi s'est-elle radicalisée?

Magda est allemande de naissance, elle a sans doute par ses lectures de Marx, par sa vie en autarcie, par ses conversations, influencé Alice. Elle ne peut s’empêcher d'y penser, de culpabiliser chaque fois qu'elle lui rend visite en prison. Heureusement que Magda et Guillaume ont brûlé les livres politiques qu'ils possédaient lors de l'arrestation d'Alice.

Photo de Magda prise de nuit par un journaliste....la presse s'empare du fait divers, de la vie de famille... la presse fouille-m...qui vend du papier avec du sensationnel, avec tout ce qui sort de clous... avec des vies privées étalées au grand jour en toute indécence, avec des suppositions montées en épingle...

Révoltant!

La fin réserve une surprise qui m'a effleuré l'esprit au cours de la lecture. Ouah!

Un bon moment de plaisir. Plaisir de découvrir Mazarine Pingeot, philosophe et habile dans la description des mentalités, des âmes de ses personnages, de leurs faiblesses comme de leurs forces de caractère.

Plaisir aussi de lire aussi les réactions de ces personnes dont les vies privées sont étalées au grand jour, sont violées par ces journaux avides de sensationnel, avides de suppositions et de mensonges..."Elle se sent traquée, et c’est bien cela l’image qu’elle a vue, si précise qu’elle en était douloureuse, une proie cernée de toutes parts. Une proie condamnée à fuir."

Mazarine Pingeot en fut victime, elle dut en souffrir et peut-être que cette souffrance a été déterminante dans la construction de sa personnalité.

Je ne savais pas qu'elle était auteure! La presse préférait écrire qu'elle était fille de...et diffuser des photos volées à coté de lui, ce qui ne m’intéressait nullement. J'ai "rencontré" Mazarine Pingeot et lu cet ouvrage grâce à une boite à livres dans laquelle un autre lecteur l'avait laissé, mais pas abandonné. Merci à celui-ci ou celle-ci.

Je vais m'empresser de donner une nouvelle vie à cet ouvrage.

Il le mérite.

Je ne l'abandonne pas, je l'offre !
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Les invasions quotidiennes

Qu’est-ce qui rend la vie de Joséphine Fayolle si compliquée ? Son ex, culpabilisant, envahissant et hypocondriaque (oui, ça fait beaucoup…) ? Le stress de ne pas être à la hauteur des attentes de son nouveau directeur de collection ? Le peu d’humour de son banquier face à son découvert ? Sa volonté d’être une bonne mère pour ses 2 enfants qu’elle s’efforce de préserver et d’éduquer sans pension ? (que le lecteur masculin se rassure, l’auteur ne verse pas dans la misandrie (oui, j’ai cherché le pendant de misogynie) car si le portrait de l’ex est gratiné, celui de la mère de l’héroïne est peut-être encore plus féroce). Engluée dans un quotidien pesant (illustré par l’épisode rocambolesque du lave-vaisselle), Joséphine doute, gaffe, intellectualise jusqu’à ses SMS mais cherche à avancer sur tous les fronts, en tant que mère, auteur et amoureuse.

Je ne sais pas ce qui rassure le plus : ses loupés (décomplexant) ou ses réussites (alors, c’est possible…)

Un clin d’œil amusant à sa filiation paternelle par le biais d’un labrador, chien présidentiel mais un clin d’œil seulement, pour connaître l’autre histoire, il faut lire Bon petit soldat.

Un parti pris comique (qui fonctionne) où pointent des banderilles plus réflexives.

Comme un léger style à la Jaenada par certaines parenthèses très réussies ou certaines remarques bien senties ( voir p 26).


Lien : http://leschroniquesdepetite..
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Le salon de massage

A la lecture de ce salon de massage, j’ai vraiment eu l’impression que Mazarine avait créé Souheila, lui avait donné un âge, un copain et un métier et s’était ensuite contentée de la regarder vivre…



… et entrer dans un salon de massage et…



Une Souheila qui semble vivre comme un bateau en papier qui descend le courant, se laissant porter, coincer, chahuter par les éléments.



Une vie où même le désir, les rencontres ou les conflits ne semblent réussir à la toucher. Et pour qui ne se laisse pas toucher, quoi de mieux qu’entrer dans un salon de massage ?
Lien : https://www.noid.ch/le-salon..
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Bouche cousue

Si je devais caractériser ce que je pense de François Mitterrand en un seul mot, ma préférence irait à fatuité : qui est la satisfaction de soi-même qui s'étale d'une manière insolente, déplaisante ou ridicule.

Mazarine, au prénom tout aussi fat et ridicule mais ce n'est pas de sa faute, a cette complaisance à s’étaler de son père, grand maître du retournement et du double jeu, y compris dans sa vie privée.

Chez les Mitterand Pingeot, ce double se cultive de père en fille. Double famille, double nom, cacher/montrer.

Cela fait-il de la bonne littérature ?

Si on enlève une masse de répétitions sur la même thématique que reste-t-il ?

200 000 exemplaire vendus !

Ouvrage abandonné donc, en sa petite moitié.
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Le cimetière des poupées

Depuis sa prison, une femme écrit une longue lettre à son mari. Elle explique ce qui l’a conduit au crime pour lequel elle est emprisonnée: des pulsions violentes qu’elle connaît depuis sa jeunesse et la maltraitance dominatrice de son mari. D’autres livres de Mazarine Pingeot m’ont procuré un énorme plaisir de lecture, mais j’ai peiné à terminer celui-ci, tant il est noir.



De Mazarine Pingeot, j’avais lu « Magda » et puis « Se taire » et ces deux livres m’avaient enthousiasmé et donné l’envie de garder leur auteure en bonne place sur ma pile. Je me réjouissais donc d’entamer « Le cimetière des poupées », mais pour moi, ce n’était pas une bonne pioche. Il s’agit de son cinquième roman, il est paru une bonne douzaine d’années avant ceux que j’avais davantage aimé.



Il s’agit d’une longue lettre d’une femme à son mari. Elle écrit depuis la prison où elle purge une peine pour un crime qu’elle a commis. Elle rumine tout le cheminement qui l’a conduite à cet acte, que l’on découvre peu à peu (si je comprends bien, il est expliqué sur la quatrième de couverture de certaines éditions et dans plusieurs critiques sur Babelio; je vous déconseille d’en prendre connaissance avant d’entamer votre lecture). La principale cause, c’est le comportement de son mari, un comportement dominant, dégradant, qui finit par briser sa personnalité, déjà fragilisée par des pulsions violente de sa jeunesse.



Certains lecteurs applaudiront probablement Mazarine Pingeot pour la force des ressentiments, de l’aigreur, de la détresse, qu’elle parvient à décrire ici. En effet, c’est fort, on n’en sort pas indemne. L’emprise destructrice qu’un homme peut avoir sur une femme est également fort justement dépeint.



Mais voilà: pour moi, c’était trop fort. Ce flux constant de noirceur m’a donné la nausée, pour finalement m’énerver. Les sentiments de cette femme auraient dû me toucher car clairement, elle a été maltraitée. Mais non, par le ton qu’elle a choisi d’employer, Mazarine Pingeot a tué ma compassion. La raison pourrait peut-être me pousser à vous recommander ce livre, mais pas l’émotion.



J’ai retrouvé dans « Le cimetière des poupées » le même trop plein qu’en lisant « La fille démantelée » de Jacqueline Harpman, où dans un long monologue, une femme réglait ses comptes avec sa mère. Cela ne m’a pas empêché de lire les autres romans de Jacqueline Harpman, une de mes auteures belges favorites. De même, je continuerai à lire les autres textes de Mazarine Pingeot. Je vous la recommande chaudement, mais pas « Le cimetière des poupées » !
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Bouche cousue

Voici ma dernière lecture de la sélection d'automne de mon club de lecture, et je comprends pourquoi le précédent lecteur a été si long a rapporter le livre à la médiathèque..... J'ai eu un mal fou à le lire... Je n'aime pas du tout le style. Je me perds dans ces phrases qui sont un flux de pensées de réflexions, d'interrogations... je n'ai pas aimé cette absence de chronologies sans repère chronologique... Je livre me tombait des mains dès que je lisais plus d'une page.

Pourtant, j'ai trouvé le propos très intéressant... mais voilà, je n'ai pas pu particulièrement apprécier ce qui était dit, à force de lutter pour lire.

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Les invasions quotidiennes

Au début j'avais du mal à entrer dans sa vie puis Joséphine m'est devenue sympathique et j'ai beaucoup aimé la complicité avec le père dans l'épisode de l'anniversaire et sa rencontre avec son nouvel éditeur.

Une femme d'aujourd'hui qui jongle avec tous les petits tracas du quotidien tout en essayant de sublimer sa vie !

belle découverte de l'auteure que je ne connaissais que médiatiquement jusque là.
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Les invasions quotidiennes

La description que m'en a faite l'amie qui me l'a prêté me laissait penser que je n'allais pas beaucoup aimer ce livre...Mais j'aime varier les plaisirs et comme je venais de lire un chef d'oeuvre ("Tendre est la nuit" de F.S.Fitzgerald, excusez du peu), cela me semblait une bonne alternative, à tenter du moins.

Bien m'en a pris. Le thème n'est pas très original mais on se reconnait toutes (à quelques détails près) dans ce récit des affres d'une femme qui mène de front, avec plus ou moins de succès, boulot, enfants et vie privée, harcelée par son ex-mari hargneux, son banquier collant , et une mère assez terrible.

Mon mari n'est pas "ex" ni grognon, mon banquier plutôt patient mais il y a quelques situations et réflexions qui m'ont rappelé des souvenirs.

C'est bien écrit, drôle et attendrissant. Ce fut un vrai et bon moment de détente, frais, léger mais intelligent.

Je lirai d'autres romans de cet auteur, même si je crois comprendre que les précédents sont d'un registre moins léger.
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Les invasions quotidiennes

Voilà un roman qui débute un peu comme un long monologue duquel je me suis un peu senti exclu, le temps de m'habituer au rythme, et au fait que c'est bien une femme qui parle et que donc, moi, pauvre homme, je ne pouvais en placer une (je sais, c'est un peu facile, mais c'est vraiment la première impression qui m'est venue). Une sorte de logorrhée, un long monologue entrecoupé de quelques dialogues donnant à l'ensemble un rythme rapide ; c'est parfois saoulant, souvent ironique et drôle et toujours réaliste. Sans m'en rendre totalement compte, j'ai penché dangereusement vers l'empathie et la sympathie pour Joséphine, pour ses déboires, ses tracas de femme seule empêtrée dans des actes de la vie quotidienne. Et à force de pencher, je suis véritablement tombé sous le charme de l'écriture de Mazarine Pingeot, que jusqu'à cette lecture je ne connaissais que de nom (et un peu de visage pour l'avoir vue à la télévision). Son roman aurait pu être une simple bluette un peu cucul, la vie d'une mère-célibataire-futur-divorcée en proie à tous les soucis susnommés et au bord de la dépression, mais Mazarine Pingeot analyse finement et profondément ses personnages, Joséphine en particulier, comme rarement je l'ai lu dans des romans, et puis elle a la classe et l'élégance de l'écriture, usant d'un vocabulaire large (il y a sûrement plus de mots différents dans une seule phrase -certes longue- de Mazarine Pingeot que dans un roman entier de Christine Angot, mais il est vrai qu'on ne va pas au bout des romans d'icelle), de tournures de phrases travaillées et belles et faisant preuve d'une maîtrise certaine de la syntaxe. Un vrai style littéraire quoi, qui me ravit ; je vous l'ai dit, sous le charme, je suis ! Ses phrases sont souvent longues, belles, très ponctuées, virgulées, avec apartés personnels -de Joséphine-, opinions, avis, digressions, car l'esprit de Joséphine s'échappe très vite laissant son corps présent mais ses idées hors de lui, parfois très loin...

"Une nuit a passé et je suis une autre. Une autre que celle-de-la-veille victorieuse, c'est-à-dire que je suis redevenue l'ancienne, celle qui hésite devant sa tenue, qui regarde sa montre pour faire avancer le temps comme si l'observation du cadran avait un quelconque pouvoir d'accélération (en l'occurrence cela a plutôt un pouvoir inverse), celle qui se sent incapable de travailler car autre chose travaille son esprit, celle qui trouve que sa coupe fraîche après une bonne nuit de sommeil ressemble à un saint-honoré, et qui n'arrive pas à y remettre de l'ordre, parce que le pli de la mèche de dessus que l'oreiller a modelé sept heures durant est indestructible, comme sculpté dans la pierre, celle qui se gratte la tête parce que le brushing pulvérisant d'un coiffeur à bout de patience est pour le pou ce que le spa jet d'eau chaude, enrobage de boue et massage aux pierres chaudes est pour la femme de quarante ans célibataire et work addict, celle qui trouve soudain ses trente pages écrites en une soirée nulles, vaines, voire honteuses, celle qui se dégoûte d'avoir accepté si promptement un déjeuner avec son nouvel éditeur qu'elle a la faiblesse de trouver attirant, celle qui se regarde dans la glace et a envie de pleurer, celle qui reçoit un SMS de son ex-mari lui demandant si elle peut récupérer ses enfants en début d'après-midi car il doit passer un scanner." (p. 179/180)

J'ai cédé à la tentation de citer ce long passage, cette longue phrase qui résume l'état d'esprit de Joséphine et l'écriture de Mazarine Pingeot qui alterne dans une même phrase les considérations matérielles, les emmerdements et les questionnements tout cela de manière assez légère (j'adore le passage sur le spa des poux -avec un "x" comme bijou, caillou, chou, genou, hibou et joujou, comme chacun sait).

Je découvre avec ce roman l'œuvre de cette auteure que je vais m'empresser d'aller creuser -euh, l'oeuvre évidemment...-, m'attend déjà, dans un genre très différent, beaucoup plus grave, Bouche cousue.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Pour mémoire

D'un sujet passionnant (peux-t'on par devoir de mémoire s'infliger des tortures physiques et psychiques), Mazarine Pingeot survole malheureusement bien trop vite l'enfer de ce jeune garçon à jamais marqué par les images de la Shoah et du film "Nuit et brouIllard". L'auteur déroule son récit intropectif sans saveur, sans émotion comme si elle voulait se débarrasser au plus vite de son récit. Expédier en quelques 80 pages, le sentiment d'une arnaque prédomine (14€ prix éditeur quand même). Et surtout une sacrée déception, alors que par le sujet "Pour mémoire" avait tout pour toucher un large public.

Reliser plutôt les bouquins de Lanzmann ou de Levi.
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Bouche cousue

Longtemps, Mazarine Pingeot a vécu «bouche cousue». Aujourd'hui, elle rompt le silence et tente de percer sa mémoire emmurée par une histoire trop lourde à porter.



Depuis que son père est mort, Mazarine a perdu l'un de ses deux principaux témoins et acteurs de son enfance. Et tandis que les historiens et les journalistes continuent de s'approprier le personnage public de François Mitterrand, sa jeunesse, déroulée dans le secret le plus total auprès de cet homme, semble perdre peu à peu de sa réalité. Tout cela a-t-il bien existé ? Ce François Mitterrand des journaux et des livres d'histoire a-t-il bien été son père ?

Pour lutter contre l'oubli, elle doit faire revivre, à tout prix, la petite fille heureuse qu'elle a été, ses paysages et ses jeux d'enfant, ses parents amoureux, le trio idéal, jalousement gardés dans un coin de sa mémoire... Tissant les instants magiques, banals ou cruels d'une enfance pas comme les autres, passée auprès d'un père président de la République, Mazarine fait surgir la figure étonnante de l'homme qu'elle a connu, celle d'un père aimant et exclusif. Et c'est cette image émouvante, salvatrice, qu'elle s'autorise enfin à partager.

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Se taire

Une jeune photographe de 20 ans se fait violer par le prix Nobel de la Paix lors d'une séance photo. Elle ne peut rien dire, elle ne doit rien dire, ne pas porter plainte car ses parents sont eux aussi des personnalités connues. Elle vit avec ce drame. Elle arrive à créer une relation, un couple avec un homme d'une autre culture, je trouve que l'histoire raconte plus cette possible difficulté de vivre avec une personne ayant une culture différente, un âge différent que de sa reconstruction après le viol.

C'est une lecture en demi teinte.
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Et la peur continue

Se taire m'avait emportée et je l'avais adoré.

Là je suis restée complètement hors du livre, par protection, peut-être n'ai je pas pu me laisser embarquer dans ce mal-être constant, qui ne m a ni touché, ni émue et que je ne pouvais ajouter au mien.

Sans doute suis je passée à côté...

Grosse déception.
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Bouche cousue

Je viens de terminer ce livre de Mazarine Pingeot. Elle écrit alors qu'elle attend son premier enfant, un peu sous forme chronologique. Elle décrit bien comment elle a été la fille la mieux cachée de la République. Tout le long de son livre, elle montre sa quête de vouloir être une jeune fille "normale". Elle évoque son père, évidemment qui vivait avec eux le plus possible, le dimanche soir il allait manger avec son épouse, Danielle Mitterand, dont il était séparé.



Elle en dit suffisamment sur son père sans trop en dire. Elle écrit dans le souci de la nuance et du juste.



Son père l'a reconnu, à l'âge de 10 ans après sa naissance, elle ne sait pas comment il s' y est pris. Son existence a été reconnue publique à l'âge de 19 ans.



Elle perd l'enfant attendu à 4 mois de grossesse, alors que Paris Match fait l'annonce d'un heureux événement pour Mazarine Pingeot. Elle décrit bien l'horreur de perdre un enfant mort avant d'être ne, tout se que l'on peut ressentira ce

moment là.

J'ai bien aimé ce livre tres bien écrit.

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Sa discrète mère, conservateur de musée, a travaillé longtemps dans un musée qui fête ses vingt-cinq ans :

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