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Critiques de Mazarine Pingeot (322)
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Le cimetière des poupées

La polémique autour de ce livre et autour de qui est Mazarine Pingeot, je veux l'ignorer et simplement lire une jeune romancière talentueuse, ce qu'on semble oublier parfois tant le "people" recouvre de poussière (grise ou rose, à votre guise) toute personne dont l'identité est devenue publique. Oui, j'ai de la tendresse pour cette romancière, oui j'ai beaucoup aimé son livre "Bouche cousue" et je ne l'ai pas enviée ni plainte, à chacun son destin, il y en a de pires. Mais il me semble injuste de faire porter le poids de sa naissance sur chaque parole, chaque écrit qu'elle peut commettre. Le sujet de l'infanticide dont elle traite avec pudeur est un sujet qui dérange, qui révolte, que l'on ne peut comprendre. Comprendre signifierait pardonner et cela semble impossible. Pourtant dans la longue lettre de cette mère, dans cet immense appel au secours, dans ce cri d'amour difficile à accepter, dans cette brimade vécue depuis l'enfance, un être humain demeure qui nous écorche. Compassion difficile certes, mais compassion tout de même malgré l'horreur. Compréhension à petits pas dans le vécu d'une enfant, d'une jeune fille puis d'une femme ignorée, malmenée, soumise, s'excusant sans arrêt, se justifiant, donc, étant coupable aux yeux de ces autres "monstres" bien dissimulés sous leurs oripeaux de gens bien-pensants, d'ordre et de savoir être dans le paraître. Il y aura toujours les forts et les faibles, les dominants et les dominés, chacun jouant son rôle soit bien soit mal. Et cette femme infanticide qu'on ne peut aimer alors que c'est tout ce qu'elle demandait : être re/connue, on peut au moins tenter de l'entendre et de la comprendre par le biais de la plume de Mazarine Pingeot. Plume tour à tour sèche, parfois trop "construite" dans un sens scolaire, un peu redondante et touffue mais qui ne laisse pas indifférent.



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Premier roman

Je pense que l'éditeur qui nous inflige un tel pensum se rend coupable d'une infraction pénale.
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Magda

Une plume magnifique, ce roman est incontestablement bien écrit. Mais (et oui il y un mais) l'intrigue, la psychologie des personnages, la Transmission, tout cela est dans l'ouvrage mais ma conclusion reste : et alors ?
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Magda



Magda découvre aux informations télévisées que sa fille vient d’être arrêtée pour acte de terrorisme.

Inspiré de l’histoire du « soi-disant » sabotage politique de voies SNCF à Tarnac (après 10 ans d’enquête, le jugement a été rendu il y a quelques jours), ce récit est celui de Magda, la mère d’Alice emprisonnée, la grand-mère de Rosa qu’elle recueille alors. Elle est la femme de Guillaume depuis 40 ans, ils vivent loin du tumulte du monde dans un village qui s’organise plus ou moins en autarcie.

Magda est allemande, elle est arrivée dans le village à l’âge de 25 ans, sans passé, sans famille. Elle a fondé la sienne avec Guillaume et leurs deux enfants.

Superbe plume, rapporteur des pensées de Magda qui s’interroge sans fin sur la pertinence de son éducation. J’ai beaucoup apprécié le style de l’auteure, fluide malgré un vocabulaire soutenu.

C’est passionnant : la mère éduquée et d’idéologie d’extrême gauche qui a élevé sa fille dans la dureté intellectuelle, la poussant à prendre son indépendance ; la fille cherchant la reconnaissance de sa mère, allant jusqu’à s’engager dans le militantisme.

Magda se remet sans cesse en question et se tourmente à l’idée qu’elle n’aurait pu faire mieux puisque ses convictions la portent vers la responsabilité que chaque individu se doit d’offrir aux autres en se battant pour se débarrasser des carcans de la société consumériste.

Approche philosophique de l’éducation et du militantisme, ce roman m’a emportée vers des réflexions plus personnelles, notamment sur ce que nos propres expériences peuvent apporter aux autres, en bien ou en mal.

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Premier roman

Premier roman, ce titre aucun rapport avec l'histoire, et c'est pourtant lui qui a attiré mon regard pour cet achat.

Lecture mitigée, d'un roman qui conte la vie des jeunes adultes encore étudiants en face finale. On côtoie la vie parisienne, Londonienne, la vie nocturne des étudiants avec tous les dangers et les extrêmes. Agathe aime Victor, mais ce dernier tombe aussi amoureuse de Suzanne une quadragénaire mariée et des enfants, habitant à Londres. Quand Agathe passe quelques jours chez sa tante avec son père à la campagne. Un autre lieu autre atmosphère, Agathe renoue avec sa passion de l'équitation, s'entraîne pour un concours proche.

Ne pouvant en dire plus, il arrive ce qui arrive, Victor est donc tiraillé entre ses deux amours. Mais finalement, le dénouement final est inattendu voire surprenant.

Ce premier roman aborde également l'amitié profonde à la limite de l'amour, l'amour fraternel, la perte d'un proche, la descente aux enfers suite à la consommation de produits illicites et mortels à plus ou moins long terme. Le tout écrit sans réelle originalité, agréable malgré tout.



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Les invasions quotidiennes

Mazarine Pingeot nous livre ici un roman léger et plein d'humour, très différent par exemple de "Un bon petit soldat".

L'héroïne et narratrice, la quarantaine, femme célibataire, écrivain de littérature jeunesse (les héros de ses livres étant des animaux pour le moins "décalés") et prof de philo, mère de deux enfants, nous relate au long de douze chapitres (chacun constituant une journée) une période charnière de sa vie.

Les relations avec "le père de ses deux enfants", avec sa famille, ses copines, son nouvel éditeur et les "invasions quotidiennes" que peuvent être la livraison d'un lave-vaisselle sans porte, une visite chez son banquier ou encore les poux de ses enfants donnent lieu à des scènes assez croustillantes et souvent très justes. Il faut ajouter que ses copains philosophes ont souvent leur mot à dire, comme Kant, par exemple, réincarné en perroquet, avec qui elle partage des monologues intérieurs.

Au début du livre, j'ai trouvé que ça "fusait" un peu dans tous les sens mais finalement, je me suis faite au rythme. C'est sans prétention, incisif et humoristique, parfait à lire entre deux traités philosophiques, par exemple.
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Le cimetière des poupées

Dans une longue lettre à son mari, une femme derrière les barreaux, raconte et explique comment elle a tué son enfant. Bien que c’est une histoire fictive, l’auteure s’est basé sur des faits réels : L’affaire Véronique Courjault.



Ça m’a plu de découvrir cette histoire. Une femme qui tente d’expliquer l’inexplicable et l’impardonnable surtout. Pourtant, on découvre qu’au fil de son mariage, son mari ne s’est jamais bien comporté avec elle. Peu d’amour, des réflexions, des paroles blessantes… Mais, on ne peut pardonner, ni même comprendre ce qu’elle a fait. On plonge dans ses souvenirs de petite fille, elle raconte sa vie conjugale, ce qui amène certainement son mari à voir son couple d’un autre angle. Je dis certainement car on ne saura jamais ce qu’il en pense, ni lui ni ses deux autres enfants. Ce livre est simplement composé des paroles de cette femme qu’elle destine à son mari.



On ressent beaucoup d’émotions durant ce livre et ce récit ne laisse pas indifférent. Je reste sur ma faim pour la fin du roman. J’aurais aimé découvrir ce qu’il est advenu du mari et des enfants et j’aurais aimé comprendre plus clairement ce qu’elle a fait… on parle d’un congélateur dans les dernières pages… Un final plutôt flou mais un récit fort et dur.
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Bouche cousue

Mazarine Pingeot, fille « cachée » de François Mitterrand, écrit pour son enfant à naître.

Dans ce témoignage, Mazarine voudrait expliquer à cet enfant - loin du portrait du personnage public dont s’emparent encore les historiens et la presse, et inquiète du brouillage de sa mémoire à cause du temps qui passe -, qui était ce grand-père (et père). Qu’en est-il du portrait psychologique intime de ce père ? Quelles furent les relations intimes que Mazarine entretint avec lui ? Cet homme dont on parle encore, 15 ans après sa mort, était-il bien le même que celui auprès de qui elle a passé sa jeunesse?

Cette confession dévoilée, l’héritage sera-t-il, alors, moins lourd à porter ?



Pour lutter contre les distorsions de la mémoire et l’oubli, Mazarine évoque, tour à tour, la petite fille heureuse qu’elle a été, ses parents amoureux, les « autres », la famille, les petits déjeuners à trois, ses jeux d’enfant, le musée d’Orsay, la littérature, les chiens,… tous ces souvenirs jalousement gardés dans un coin de sa mémoire… Relatant les instants magiques, banals ou cruels d’une enfance hors du commun, Mazarine renoue le dialogue avec ce père aimant et exclusif. Et c’est cette image émouvante, salvatrice, qu’elle nous livre.



Un livre touchant qui dévoile, la vie privée d'un homme public, mais surtout, l'amour d'une fille pour son père. Un beau texte intuitif et sensible où sont abordés avec finesse, tendresse et justesse des questions importantes relatives à la construction identitaire : les racines, l’image de soi, le rapport aux autres, la notoriété, le mensonge, la mort, la descendance, l’oubli.

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Bouche cousue

Des années que je voulais lire ce roman en particulier de Mazarine Pingeot. Je savais qu’elle y racontait ses souvenirs, son enfance et sa vérité. Je ne connaissais pas la genèse de ce récit. C’est en décidant de devenir maman qu’elle a voulu faire le point avec son passé et avec l’histoire de ses parents et plus particulièrement son père. Est-il nécessaire de rappeler que son père fut François Mitterrand, ex-Président de la République, et que sa mère est Anne Pingeot, « la femme cachée » ? Tout le monde pense tout savoir, tout le monde pense avoir tout lu et tout vu. Mais, elle, Mazarine, qu’a-t-elle vraiment vécu ? De quoi se souvient-elle ? Quelle fut son enfance, son adolescence ? Au travers des pages, on découvre une petite fille angoissée, solitaire par devoir et qui souvent s’ennuie. L’adolescente a eu du mal à trouver sa place. Son père est mort quand elle avait 21 ans. C’est peu 21 ans pour faire le tour du personnage qu’il était.

J’ai trouvé ce roman vraiment touchant et sincère. Elle s’assène pas LA vérité en disant que tous ont tort. Non. Elle expose sa propre vérité avec la sensibilité qui la caractérise.

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Se taire

L'auteure, dont chacun connaît la naissance et l'enfance cachée, a beaucoup écrit sur ses années là, dont Bouche cousue, qui fut le premier livre que j'ai lu d'elle. Mazarine me touche, m'émeut, je l'admire pour le niveau de qualité de ses analyses sociétales, et malgré la brillance de son parcours culturel, elle demeure une personne mesurée et digne dont les interventions sont accessibles à tous, une personne avec qui je me sens en totale sororité.

La thématique du livre est le viol d'une jeune fille journaliste dont le milieu social est celui de l'intelligentsia parisienne très populaire, par un cinquantenaire, venant de recevoir le prix Nobel de la paix !

Mathilde se confie à ses parents qui lui intiment le silence. Ne rien dire, ne rien faire, omerta totale pour éviter que le déshonneur ne vienne perturber la brillante carrière d'artiste du célèbre père ; elle se confie à sa soeur Clémentine qui, en opposition totale à ses parents lui conseille de dénoncer. Jeune, influençable, Mathilde obéit à se parents.

Se taire, c'est coller un pansement sur une blessure qui ne guérira jamais.

Se taire, c'est imposer un déni à la victime pour lui permettre de survivre.

Se taire, c'est se soumettre à des injonctions supérieures qui aliènent la victime.

Après ça, le parcours de Mathilde sera houleux, douloureux…

Car la violence masculine, comme le viol, est l’acte « banal » de la domination mâle pour assujettir la femelle, créature de servitude éternelle.

Comme à l'accoutumée, l'écriture de Mazarine est maitrisée, incisive ou sensuelle quand il le faut, les phrases fluides. La narration est efficace, l'émotion aussi.

Ce livre me rappelle celui de Karine Tuil, Les choses humaines, également édité en 2019, là où dans le gotha culturel parisien, le scandale est synonyme de la pire des humiliations.

Malheureux constat du conditionnement par notre statut, quel que soit le milieu social, il nous lie.

Apprendre à s'en détacher… un autre programme !


Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Se taire

C’est le premier livre que je lis de Mazarine Pingeot. Une histoire qui peut hélas sembler banale dans le contexte actuel où émergent plusieurs cas de relations incestueuses.

J’ai eu un peu de mal à m’habituer au style d’écriture de l’auteure, un style riche où chaque phrase est lourde de sens. Aucune légèreté, aucune fioriture dans l’écriture, on a l’impression que chaque mot est pesé, c’est presque chirurgical, on ne peut rien ajouter, ni retirer. J’ai même failli renoncer tant je trouvais que c’était oppressant.

L’analyse des conséquences psychologiques d’un viol est percutante. On mesure à quel point la victime est confrontée à la double peine, celle se subir et celle de se taire. Mathilde, après avoir été abusée, est entrée dans une spirale infernale, celle de l’échec dans ses relations amoureuses.

La fin du livre lui offre une petite échappatoire bien que l’auteure nous laisse le soin de l’imaginer.

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Premier roman



Mazarine PINGEOT. Premier roman.



Déjà le titre nous interpelle. Il s’agit bien du premier livre écrit par Mazarine PINGEOT.. Heureusement que je n’ai pas fait sa connaissance en temps qu’auteure, lors de la sortie de ce livre. Je n’aurait pas eu le plaisir de lire «Se taire». Ce « Premier roman » retrace, ni plus, ni moins que le parcours de la jeune femme. Pour les Éditions Juillard, c’est un bon coup de pub que l’édition de ce récit. Oui, l'auteure et la narratrice a vingt-trois ans lors de la publication de ce livre; elle fait des études de philosophie. Elle est issue d’une classe privilégiée en fonction de sa naissance. C’est la fille naturelle d’un président de la République. En raison de sa filiation, elle a reçu une éducation haut de gamme, bénéficiant de la notoriété de son père. Elle a pu voyager et mener une belle vie, non d’une jeune fille rangée, mais d’une fille bien nantie.



Je ne trouve pas de synonyme au terme de mauvais livre… Je demande donc à vous tous, lecteurs, de m’en indiquer au moins un. Nous visionnons des films de qualité médiocre, ce sont des navets…. Mais je ne trouve pas de terme approprié pour qualifié un livre de qualité médiocre. Il n’y a rien comme trame, pas de suivi sauf les sorties dans les boites de nuits parisiennes, avec usage de stupéfiants, d’amphétamines et des mœurs plus ou moins dissolues. Ce sont tous des jeunes issus de milieu favorisé, du monde culturel, cinématographique, avec des carnets d’adresses bien remplis et ouvrant des portes. L’histoire qu’elle nous conte n’est pas originale. Victor aime Agathe. Agathe aime Victor, puis Victor aime Suzanna, et Agathe aime Hadrien. Histoires inconsistantes. Nous sillonnons Paris , visitons des chambres de bonne converties en loft pour riches étudiants, avons une belle vie de bohème, dansons, buvons toute la nuit et regagnons nos pénates au petit matin, nous nous effondrons dans notre lit et dormons la moitié du jour…



Depuis, Mazarine PINGEOT a beaucoup écrit. Mais je ne pense pas reprendre un de ses livres. Par contre, je me permets de vous recommander « Se taire », roman paru en 2019, narrant l’histoire d’un viol commis dans le milieu artistique. Mais je ne vous dévoile pas l’intrigue, je vous laisse la découvrir. Bonne journée.



Lu le 05/03/2021.
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Se taire

Mathilde Léger, âgée de vingt ans, effectue des études de photographe. Sa mission : faire des portraits du prix Nobel de la Paix. Elle se rend au domicile de cet homme, prend plusieurs photos de son modèle. Ce dernier profite de sa notoriété et la viole. de retour au domicile familial, la jeune femme narre sa mésaventure. Son père, un célèbre chanteur engagé, lui-même fils d'un académicien de l'Académie Française et d'une intellectuelle féministe lui interdit de dévoiler son agression sexuelle. Il lui faut se taire. Ravagée, la jeune femme quitte le milieu de la photographie et reprend des études et se consacre à l'urbanisme.

Elle rencontre Fouad, un urbaniste comme elle. Ils s'aiment et emménagent ensemble. Elle tombe enceinte. Elle dévoile son viol à son compagnon. Il l'incite à porter plainte. Elle se rend donc au commissariat. L'agent de service l'incite à déposer une main-courante. Fouad change de comportement. Il devient agressif et la maltraite. Elle quitte le domicile conjugal et se réfugie chez sa sœur clémentine. Elle accouche d'un petit garçon qu'elle va élever seule. Les années passent. La main-courante surgit sur la scène publique. Mathilde va être face à son destin de femme violée. Va-t-elle être en mesure d'affronter cette souillure qui l'encombre, jour et nuit, depuis ses vingt ans ? Quel devenir pour son fils , harcelé par ses amis ?

Dans ce roman merveilleusement bien écrit, il faut dire que Mazarine Pingeot est une brillante universitaire , le viol est toutes les séquelles qui s'en suivent est très bien cerné. Une bonne analyse psychologique, de l'héroïne et les tabous relatifs à l'éducation, eu milieu social, à la notoriété sont bien rendus. Nous souffrons avec Mathilde. Nous portons sa croix. Il faut vivement encourager, défendre, toutes ces jeunes femmes, ces jeunes filles victimes d'abus sexuels, indépendamment de la classe sociale, l'origine, le renom du prédateur, sa fonction dans la société.

Merci Mazarine pour toutes nos consœurs, victimes de tels abus sexuels.
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Se taire

Le roman de Mazarine Pingeot est un très bon livre, juste un peu anxiogène ce qui n'est pas recommandé en cette période de confinement.

Elle a le mérite d'aborder un sujet essentiel dans "Se taire" : la pression familiale pour garder le silence et ne pas dénoncer un viol par peur du scandale.



Le roman commence par une scène choc lorsque Mathilde, jeune photographe, se retrouve face au Nobel de la paix (jamais nommé), afin de prendre des photos pour son journal. Mais c'est un homme qu'elle a devant elle qui va lui demander d'approcher et sans autre sommation la violer. Cela se passe très vite et elle reste tétanisée. Elle se relève très vite afin de prendre des photos comme si cela devait lui permettre d'effacer l'autre image traumatisante.

Mathilde en parle à ses parents qui, par peur du scandale, l'invite à se taire. Il faut dire qu'elle est fille DE, une personne relative, identifiée comme fille de son père, chanteur très médiatisé ou de son grand-père académicien.

Heureusement sa soeur est là pour la soutenir mais Mathilde prendra la décision de se taire et de changer de métier.

Quand elle rencontre Fouad elle tente de se persuader qu'elle peut être heureuse avec un homme mais celui-ci est particulièrement antipathique. C'est comme si elle continuait de se voiler la face. En apprenant qu'elle a été violée, il l'oblige à aller porter plainte mais elle se retrouve seule devant le commissaire qui l'incite à ne déposer qu'une main courante. Pourtant, l'affaire va éclater contre son gré, dans la presse.

Mazarine Pingeot sait maintenir le suspense et décrire la souffrance insidieuse de celle qui a été abusée. Il y aussi le poids de son éducation qui l'empêche de s'opposer à ses parents.

Ce qui est certain, c'est qu'elle montre bien que se taire n'empêche pas d'oublier.





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Se taire

Ce livre m'a emportée dans la vie de Mathilde. On la suit de ses 20 à 31 ans. L'écriture juste, précise, piquante de Mazarine Pingeot m'a transportée. J'ai pris mon temps pour le lire. Je l'ai dégusté page par page, tantôt dans le métro, tantôt dans le train, tantôt chez moi dans le canapé. J'avais le sentiment de manger une délicieuse tarte au citron meringuée : la finesse de l'écriture et la fluidité des moments de vie racontés m'ont évoqué la douceur de la meringue, quand la violence -physique, sexuelle, morale-énoncée m'a rappelé plutôt l'acidité de ce mets. Critique de la société, ce livre fait réfléchir. Avoir été violé.e est difficile à dire quand on vient d'une famille où, plus que tout, il faut sauver les apparences. Mathilde qui, tout du long, fait une description clinique, médicale, presque détachée de sa propre vie, et où ses sentiments et émotions brillent par leur absence, a tout de même réussi à me toucher. Je recommande ce livre à tous. Brûlant d'actualité et en même temps intemporel, il informe mieux que les chaînes télévisées. La poésie en plus.
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Mara

J’ai choisi ce livre dans le cadre du challenge plumes féminines où l’un des romans proposé devait avoir pour titre un prénom.

Et j’ai cherché un livre peu chroniqué sur Babelio !

J’ai mis un peu de temps à entrer dans cette histoire qui est centrée sur Mara, jeune femme à la beauté éclatante, que le lecteur va accompagner dans sa quête des origines.

Mara vit à Tanger avec Miguel. Ils forment un couple fusionnel, exclusif. Nul ne sait d’où ils viennent , qui ils sont. Alors que cet amour semblait la combler, Mara sombre dans une sorte de folie à cause d’un désir d’enfant qui ne peut se concrétiser. Elle entraîne Miguel avec elle.

Sauvés de la mort qu’ils s’étaient choisie par Hicham, l’associé de Miguel, le lecteur va peu à peu découvrir le secret de cet amour poison.

Mara va entamer une guérison avec le soutien d’Hicham qui l’accompagne dans la découverte de ses racines.

Une histoire très romanesque, qui tient grâce à l’écriture solide de l’auteure et à la toile de fond qui met en scène le Maroc d’abord, puis l’Algérie dans la période très troublée des années 1990.

Des longueurs cependant et une fin qui ne m’a pas convaincue.

J’ai été contente de découvrir l’univers romanesque et l’écriture de Mazarine Pingeot que je relirai sûrement.



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Magda

Cette histoire est bien menée, avec des analyses fines des motivations des différents acteurs.

Nous sommes emportés avec les protagonistes dans un enchaînement d'évènements, anodins pour les premiers (des rencontres dues au hasard), mais qui finissent par s'agglomérer vers le drame, à cause d'un réseau de non-dits.

Avec eux nous sommes saisis par le désarroi, l'incompréhension au début, la culpabilité à la fin.

Je regrette la fin, où vient se greffer une histoire sur l'histoire, qui a pour but, je pense, d'expliquer le scénario principal. La surenchère de la fin à pour effet d'écraser l'ensemble du roman. J'aurais préférer rester ....dans le non-dit.

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Bon petit soldat

Je ne suis pas un lecteur de "Gala" et de "Voici", et je ne m'intéresse pas du tout aux faits et gestes des "people". Pourtant, je n'ai pas hésité à lire ce texte clairement autobiographique de Mazarine Pingeot, la fille longtemps cachée de François Mitterand. Elle a eu un destin vraiment extraordinaire: être descendante directe d'un homme illustre et devoir vivre incognito (strictement !) jusqu'à l'âge de vingt ans. Comment a-t-elle vécu cette dichotomie, c'est le sujet du livre.

Tout est résumé dans un seul passage, que voici: « Vous avez un surpère, une surmère, une histoire, une métahistoire, une surfamille, des enfants surdoués (là c'est votre orgueil maternel qui exagère un peu) et un surmoi gros comme ça (ce qui n'exclut pas l'absence de moi). (…) Vous vous demandez à juste titre pourquoi vous continuez d'écrire. Mais pour arrêter de surestimer tout ça, pardi. Dieu merci, vous n'y parvenez pas du tout » Dans cet extrait, on trouve non seulement le sujet principal, mais aussi le ton du livre et cette étonnante façon de se désigner soi-même en se vouvoyant. Mais également un certain narcissisme, la conscience aigüe de ses contradictions internes et sa tendance à l'autodérision. On en a une illustration avec l'excellente photo de couverture du livre: elle la montre, enfant, paradant devant la tombe du soldat inconnu, avec sur l'épaule un parapluie qui remplace le fusil…

L'auteure fouille dans ses souvenirs et évoque sa vie d'adulte en 2012, pendant la campagne électorale qui s'achèvera par la victoire du second président de la République socialiste. Ce texte m'a semblé parfois très intéressant. (J'ai appris, notamment, que F. Mitterand n'avait plus aucune vie commune avec sa femme légitime: on peut être interpellé par le fait que la presse des années '80 ait accepté de garder le secret jusqu'au bout). Si je la crois, Mazarine devenue adulte a su mener sa vie personnelle et professionnelle sans trop s'appuyer sur sa filiation. C'est un personnage étonnant, sinon attachant. Le livre est original et mérite d'être lu.

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Magda

Une mère de famille, MAGDA, un mari et deux enfants. Un secret. Et les secrets de famille, on le sait bien, n'ont pas besoin d'être dits pour qu'ils traversent les générations...

Cette Magda a le rôle central dans cette histoire. La famille supporte et s'adapte au comportement de la maman pour une raison expliquée dès le début. MAIS...

C'est le premier M. PINGEOT que je lis, j'ai mis du temps avant de me décider à découvrir cette auteure. Je vais en lire un autre pour avoir une idée plus précise de son talent d'écriture.
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Bon petit soldat

Autobiographie de la jeunesse de Mazarine, fille naturelle de François Mitterrand, dissimulée pendant des années au nom de la culture du secret de son père et de l'enjeu principal de sa vie, à préserver à tout prix, le pouvoir. Mazarine raconte simplement son enfance et son adolescence, différente de celle de ceux qui n'ont rien de tel à cacher, elle devient finalement attachante au fil des pages et c'est bien mieux de lire son histoire par elle-même que dans les médias assoiffés de sensationnel.
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