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Citations de Michael Cunningham (184)


Elle est peut-être la femme la plus intelligente de toute l’Angleterre , ( Virginia Woolf) pense t’il. Ses livres seront peut-être lus pendant des siècles. Il y croit avec plus d’ardeur que quiconque. Et elle est sa femme. Elle est Virginia Stephen, grande et pâle, bouleversante comme un Rembrandt ou un Vélasquez….
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D’abord viennent les migraines, qui ne sont en aucune manière des douleurs banales. Elles la pénètrent. Elles l’habitent plutôt qu’elles ne l’affligent, comme les virus habitent leurs hôtes. Des filaments douloureux l’envahissent, projettent dans ses yeux des éclats de lumière avec tant d’insistance qu’elle a du mal à croire que les autres ne les voient pas. La douleur la colonise, se substitue de plus en plus à elle, Virginia, et son avancée est si irrésistible, ses contours déchiquetés si perceptibles, qu’elle l’imagine aisément comme une entité ayant une vie propre. Elle pourrait la voir tandis qu’elle marche au côté de Leonard dans le parc, une masse scintillante couleur d’argent qui flotte au-dessus des pavés, hérissée de pointes, fluide et compacte telle une méduse.
« Qu’est-ce que c’est ? » demanderait Leonard. « C’est ma migraine, répondrait-elle. N’y prête pas attention. »
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(...) nous nous escrimons à écrire des livres qui ne changent pas la face du monde, malgré nos efforts obstinés, nos espoirs les plus extravagants. Nous menons nos vies, nous faisons ce que nous avons à faire, et puis nous dormons - c'est aussi simple et banal que cela. Certains se jettent par la fenêtre ou se noient ou avalent des pilules ; plus nombreux sont ceux qui meurent par accident ; et la plupart d'entre nous, la vaste majorité, est lentement dévorée par une maladie ou, avec beaucoup de chance, par le temps seul. Mais il y a ceci pour nous consoler : une heure ici ou là pendant laquelle notre vie, contre toute attente, s'épanouit et nous offre tout ce dont nous avons jamais rêvé, même si nous savons tous, à l'exception des enfants (et peut-être eux aussi) que ces heures seront inévitablement suivies d'autres, ô combien plus sombres et plus ardues.
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Une neige scintillante et cristalline s'est mise à tomber, assez fine pour être pratiquement invisible, à l'exception des nimbus orangés que répandent les réverbères, petits films qui apparaissent, un par bloc, légers tourbillons d'étincelles dorées, un effet spécial, une illusion projetée dans les halos de lumière encapuchonnés.
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Peut-être commence-t-on à mourir ainsi : en s'abandonnant aux soins d'une fille devenue adulte, au confort d'une pièce. Il y a l'âge, aussi. Place aux petites consolations, à la lampe et au livre. Place à un monde de plus en plus dirigé par d'autres que vous; qui réussiront ou échoueront; qui ne vous regardent pas lorsqu'ils vous croisent dans la rue.
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Et peut-être – peut-être – que l’amour viendra, et restera. C’est possible. Il n’y a pas de raison évidente pour justifier les caprices de l’amour (pas plus qu’il n’y a de raison évidente qui explique le comportement des neutrons). Ce n’est qu’une question de patience, n’est-ce pas ? De patience, et de refus de renoncer à l’espoir.
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Un mardi, vous rentrez chez vous et vous vous dites : je vais m’arrêter dans ce deli où je ne suis jamais entré, et acheter un Coca. Un mardi, à dix-huit heures trente-deux. Il y a ce grand type debout devant l’armoire réfrigérée, vous ne pensez à rien de particulier à son sujet, aussi tout est-il naturel, il ne faut ni courage ni effort particulier pour demander : « Vous êtes Coca ou Pepsi ? » Il n’est pas étonnant que le grand type se tourne vers vous, qu’il vous adresse un petit sourire songeur, comme s’il s’agissait d’une question sérieuse, et dise : « Pepsi sans hésiter. Coca est pour les Beatles, Pepsi pour les Rolling Stones. »
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La différence entre trente-six et vingt-cinq ans, dit-elle, c'est qu'a vingt-cinq ans tu ne parais jamais pathétique. La jeunesse est l'excuse par excellence. Tu peux tout tenter, te coiffer n'importe comment, et avoir l'air parfaitement à l'aise dans tes baskets. Tu ne t'es pas encore trouvé, donc tout va bien. Mais tu prends de l'âge, et tu t'aperçois que tes illusions commencent à transparaître.
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Nous menons nos vies, nous faisons ce que nous avons à faire, et puis nous dormons -- c'est aussi simple et banal que cela. Certains se jettent par la fenêtre ou se noient ou avalent des pilules ; plus nombreux sont ceux qui meurent par accident ; et la plupart d'entre nous, la vaste majorité, est lentement dévorée par une maladie ou, avec beaucoup de chance, par le temps seul. Mais il y a ceci pour nous consoler : une heure ici ou là pendant laquelle notre vie, contre toute attente, s'épanouit et nous offre tout ce dont nous avons jamais rêvé, même si nous savons tous, à l'exception des enfants ( et peut-être eux aussi) que ces heures seront inévitablement suivies d'autres , ô combien plus sombres et plus ardues. Pourtant, nous chérissons la ville, le matin ; nous voudrions, plus que tout, en avoir davantage.
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Bien qu'elle soit des plus élégantes, Richmond n'est finalement et indéniablement qu'une banlieue, rien de plus, avec tout ce que le mot implique de jardinières aux fenêtres et de haies ; de femmes au foyer qui promènent des carlins ; de pendules qui sonnent les heures dans des pièces vides.
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Il est temps que le jour prenne fin. Nous donnons nos réceptions ; nous abandonnons nos familles pour vivre seuls au Canada ; nous nous escrimons à écrire des livres qui ne changent pas la face du monde, malgré nos dons et nos efforts obstinés, nos espoirs les plus extravagants. Nous menons nos vies, nous faisons ce que nous avons à faire, et puis nous dormons – c’est aussi simple et banal que cela. Certains se jettent par la fenêtre ou se noient ou avalent des pilules ; plus nombreux sont ceux qui meurent par accident ; et la plupart d’entre nous, la vaste majorité, est lentement dévorée par une maladie ou, avec beaucoup de chance, par le temps seul. Mais il y a ceci pour nous consoler : une heure ici ou là pendant laquelle notre vie, contre toute attente, s’épanouit et nous offre tout ce dont nous avons jamais rêvé, même si nous savons tous, à l’exception des enfants (et peut-être eux aussi) que ces heures sont inévitablement suivies d’autres, ô combien plus sombres et plus ardues. Pourtant, nous chérissons la ville, le matin ; nous voudrions, plus que tout, en avoir davantage.
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Il la pénètre une fois, prudemment. Il s'enfonce à nouveau et il part, il part dans un néant convulsif. Pendant quelques secondes, il éprouve cette déchirante perfection. Il n' y a que ça, seulement ça, il se perd, il n'est personne, il est annihilé, il n'y a plus de Tyler, il y a seulement....Il pousse un cri étouffé. Il s'enfonce dans une béatitude brûlante, extasiée, il est en train de se perdre, il est perdu, inexistant.
Et c'est fini.
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Je pense que les gens s'inquiètent trop. Je pense que nous devrions aller de l'avant et faire des erreurs. Comme, par exemple, décider de se marier. Avoir des enfants. Tu vois? Même si nos raisons ne sont pas toutes nobles et pures. On peut être noble et pur toute sa vie et finir, eh bien, pratiquement seul.
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Si Lucas pouvait s'élever hors de son corps, il deviendrait ce qu'il voyait, ce qu'il entendait, ce qu'il sentait. Il s'enroulerait autour de Catherine comme l'air alentour , l'effleurerait tout entière. Il serait aspiré en elle lorsqu'elle respirerait.
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(...) une de ces passions qui s'embrasent quand on est jeune - lorsque vous croyez sincèrement que votre découverte de l'amour et des idées est unique, que personne ne les a jamais perçus comme vous ; durant cette brève période de la jeunesse où l'on se sent libre de faire ou de dire n'importe quoi ; de choquer, de voler de ses propres ailes ; de refuser le futur qui vous est proposé et d'en exiger un autre, beaucoup plus noble et plus surprenant, entièrement déterminé par soi-même, (...).
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Richard, dans l'angle le plus reculé, enveloppé de son absurde robe de chambre en flanelle (une version pour adulte d'une robe de chambre d'enfant, d'un bleu d'encre, parsemée de fusées et d'astronautes casqués), est aussi majestueux et ridicule qu'une reine noyée encore installée sur son trône.

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Il faut que quelqu’un meurt pour que nous donnions tous un prix à la vie.
( Virginia Woolf à Leonard Woolf)
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"Tu m'as toujours dit que ça te plaisait. Alors, tu mentais ?
Non,. Enfin, pas exactement. Je suppose que ça me plaisait parce que tu aimais tellement ça. Mais ce soir, je n'en ai pas vraiment envie.
C'est quand même un peu humiliant, tu ne trouves pas ? Pour moi, en tout cas.
Non. Je l'ai fait parce que je t'aime. Quand tu aimes quelqu'un, tu es heureux de le rendre heureux.
Même si tu trouves ça bizarre, même si tu trouves ça dégoûtant".
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Je meurs dans cette quiétude.
( Virginia Woolf)
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Est-ce plus tragique, ou l'est-ce moins de glisser si doucement et brièvement dans ce monde , et d'en sortir de la même manière? D'avoir apporté , et changé si peu de chose?
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