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Citations de Michael Roch (154)


Il avale sa rancœur, puis il se penche sur son bureau. Il a le rictus de Judas. Il murmure an bagay. Il a retrouvé un vyé livre, il dit. Yo ka kriyé’y Traité du Tout-monde, par Édouard Glissant. C’est faux. Sa fo ! Je le regarde gwo zyé. Je résiste à l’envie de krazé tout ! Sa fo. Le Tout-monde, c’est pas un livre. Il ment, j’en suis sûr. Il ment ou je lui écrase le nez.
I ka mimiré : ce que cet homme a écrit au siècle dernier n’est qu’une vision de l’esprit. Le Tout-monde n’est pas un territoire, mais une pensée à la croisée de la politique, de la philosophie et de la poésie. Il dit kon sa, que la quête que je mène depuis les ravines de Lanvil n’existe que dans mon cerveau. Retrouver la terre des ancêtres et puis après ? Que cessent les discriminations, les oppressions ? C’était le combat de nos aïeux, ce n’est plus le nôtre. La grève contre les classes sociales d’en haut et les corpolitiques est éternelle. Elle n’a même plus de revendications claires. C’est un fourre-tout émotif, de rage et de colère qui n’appartiennent qu’à ceux qui se battaient vraiment pour leur émancipation. C’est bon, c’est fini ! Le Tout-monde n’existe pas. La terre de nos ancêtres n’a jamais existé. La vraie terre, nous l’avons détruite, nous l’avons rasée.
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Nous avons été dotés d'une origine, nous courons vers une fin qui nous a été promise ; créons alors la vie que nous désirons le plus ardemment, car entre ces deux points, nous sommes seuls maîtres de notre navire.
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Nous courûmes affolés, sous les cafards et les rats morts, sous les colombes cendrées et les serpents noueux qui quittaient les cieux noircis de brumes malades. Ils assommèrent les tuiles et les gouttières, fracassèrent les vitres et les lanternes, gorgèrent les rigoles et les tombeaux. Puis ce furent les briques, les caillasses et les cordes qui frappèrent nos têtes, puis les terrasses, les maisonnées, les campaniles et les guette-ciels.
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Qu'importe ton choix, il y aura toujours un endroit, un instant, où tu seras meilleur.
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Dans les Bois Perdus au cœur de la Forêt Interdite, je recherche l’écho des enfants disparus. Je poursuis les noms portés par ceux qui ont grandi, qui ont quitté le Pays Imaginaire. Sous les feuilles géantes des palétuviers, je nettoie leurs tombes vides des rares feuilles mortes. Ils ne sont pas morts, ils ne sont simplement plus là. Et au centre du cimetière symbolique que les enfants perdus, Clochette et moi avons dressé, j’allume une bougie déjà bien entamée. Dans la clarté du matin, son éclat est illusoire, mais j’ai besoin de leurs noms.
– J’ai besoin de vos noms, Filles et Garçons perdus, Gens disparus, mauviettes évaporées ! J’ai faim de vos noms comme les peuples cannibales, mangeurs de phalanges et suceurs de lobes, qui croquaient l’œil des morts pour obtenir une meilleure vue ou leur bras pour acquérir une plus grande force.
J’ai besoin de leur chance, de leur raison. Je veux imprégner mon cœur des restes de leurs vibrations, celles qui flottent ici-bas, celles qui ont le pouvoir de me réconforter, jour comme nuit. Parfois, je sens cette connexion, ce véritable contact avec l’ailleurs – tous les ailleurs : celui du passé, celui du futur, celui qui est invisible, ou celui qui est beaucoup trop loin, tout simplement. Je ressens cette permanence, cette indivision du moi et de la nature qui m’entoure, celle qui m’a précédé et celle qui me survivra. Mais aujourd’hui, il n’y a rien. Pas la moindre sensation, ni même la plus petite émotion : que le désert vide d’un champ de pierres qui s’enlisent sous une marée de lierre bleu.
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Il ne s’agissait pas de supprimer la douleur, l’ennui, la mélancolie, il ne s’agissait pas de la rendre absente de moi-même, il s’agissait de la dépasser.
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La vie ne m’avait pas abandonné, non, elle m’apprenait sa leçon. Elle n’était que le navire voguant à l’improviste sur les mers azur et sa voile, sa voile n’était autre que l’amour. L’amour guide, l’amour aveugle, l’amour en cage, l’amour fou, l’amour vrai. L’amour n’est pas l’arme adéquate pour affronter la mort, mais il nous insuffle le courage nécessaire pour aller au-devant de nous-mêmes
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Mais je ne suis pas un prophète.
— Tu voudrais être un prophète ?
— Non, j’aimerais que les mots que je prononce te percent le cœur et ressortent de toi en sourires, en larmes ou en caresses. Qu’ils te lavent de tous les maux que tu gardes au fond de toi. Il n’y a que les larmes, les caresses ou les sourires pour se laver du malheur.
— Le soleil et la mer, aussi
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La sensation de s’être connus par cœur, bien avant cette première rencontre, et celle de s’être cherchés tant d’années, à travers les mers et les continents
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La liberté nous ronge comme les vagues mangent une île.
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Tu sais, toi, le pirate, ce qu’il en coûte de tout perdre, puis d’avoir à tout reconstruire. Tout aimer, tout perdre. Tout perdre encore, même soi, et tout reconstruire, se reconstruire. S’aimer, puis, de nouveau, tout perdre. Surtout soi. Tu le sais déjà.
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La prochaine fois que je verrai ce crocodile de pacotille, ce croque-soupir de malheur, je lui dirai que moi, Peter Pan, je suis riche d'une myriade de trésors. Je n'ai pas peur de mes souvenirs, ils sont les ancres de mon présent.
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- Vous, les filles, vous êtes comme les étoiles. Ça ne vous sert à rien de savoir laquelle brille plus que l’autre. Vue d’ici, qu’on soit pirate, indien ou enfant perdu, chaque étoile a le pouvoir d’illuminer à elle seule un bout de notre territoire. Vous êtes uniques.
- Mais nous sommes si nombreuses. Quelle différence y a-t-il à ça ?
- La différence, c’est la bonne étoile : il n’y en a qu’une par personne.
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Être libre, ce n’est pas avoir la possibilité d’hésiter, mais c’est de pouvoir accomplir ce que l’on a choisi.
Se battre, ou fuir.
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Nous ne sommes pas faits pour nous ennuyer. Nous devons garder notre esprit à l'instant présent, le précieux trésor de nos vies, l'endroit-clé d'où partent l'élan, l'envie, l'ambition, et les mille bonheurs qui en découlent. L'avenir n'arrivera jamais qu'un seul jour après l'autre.
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Et parfois, je me dis que je n'ai pas d'autres moyens de franchir la vie qu'en la traversant en m'élançant comme au départ d'un cent mètres. Tu as un problème, dépasse-le. Si tu n'as pas de nom trouves-en un. Fais-le briller comme si l'Univers entier était à toi. Cajole-le jusqu'à ce qu'il te représente, toi, et qu'il soit celui que tu veux devenir, celui que tu veux être au jour le jour.
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C’est bien le moment de faire dans l’héroïsme. Je le secoue. Ce connard a tué ma femme. Il n’a pas le droit de crever comme ça. Il n’a pas le droit de mourir sans que je le décide. Il n’a pas le droit de m’ôter ma vengeance.
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Les meilleures planques sont toujours les plus dures à trouver.
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Alors, conserve ce nom précieusement. Personne n'est toi et c'est là ton plus grand pouvoir.
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Posez-vous la question : est-ce que la liberté que vous avez acquise sert à quelque chose, ou est-ce que vous la gâchez lamentablement ?
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