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Critiques de Michaël Foessel (49)
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Récidive 1938

Je ne sais plus à quelle occasion j'ai découvert cette lecture. Tout ce que je peux dire c'est qu'elle m'a vraiment captivité de bout en bout.

Ça m'a permis de mieux comprendre cette période d'avant guerre que fut l'année 1938.

J'avais peur que la comparaison avec 2018 ne soit trop mise en avant, mais Michael Fœssel est plus subtil que ça.

Il utilise la presse écrite de l'époque, glanée sur Gallica ou Retronews, pour témoigner des divers courants de pensée qui animaient la scène politique d'alors. Il est toujours assez troublant de constater que les thématiques qui opposent les diverses aspirations politiques en 1938

nous parlent encore aujourd'hui.

Le contexte a évidemment changé, Michael Fœssel s'emploie à rappeler que l'histoire ne se répète pas, pourtant les solutions des libéraux face à une crise économique, les thèses nationalistes devant les migrants, les luttes des défenseurs de la démocratie face à l'autoritarisme, les soulèvements populaires et leurs violentes répressions, nous semblent familiers.

Cependant Michael Foessel nous invite davantage à nous interroger sur la récurrence de la rhétorique politicienne .

S'il peut y avoir une analogie à faire entre les deux périodes elle se tient essentiellement dans les discours tenus.

C'est en effet dans la "langue des évènements" , plus que dans les évènements eux mêmes, que les correspondances peuvent s'établir.

Très intéressante immersion dans le langage politique d'hier pour peut-être mieux déchiffrer celui d'aujourd'hui.



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Récidive 1938

Ce livre vaut vraiment la peine d'être lu pour qui aime l'histoire, la politique et plus généralement est intéressé par la vie politique française et européenne. En 2018, l'auteur s'interroge sur l'année 1938 ; grâce à des sites (Retronews et Gallica) il lit la presse de cette année-là, s'imprègne totalement de cette époque et, tout au long de son enquête, il y voit des analogies avec la période actuelle. Il ne cherche pas absolument à faire un parallèle entre les deux périodes, mais à établir des liens entre une langue identique, des comportements identiques, des inquiétudes, des renoncements et des trahisons de la classe politique etc ... Mon édition était complétée par une postface de 2020.

Très éclairant pour notre monde actuel !

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L'avenir de la liberté de Rousseau à Hegel





J’ai connu cette collection (Une histoire personnelle de la philosophie) avec l’excellente contribution de Pierre Guenancia (La voie des idées, de Descartes à Hume) qui combinait l’élégance du style à la clarté de l’exposé. Si L’avenir de la liberté, de Rousseau à Hegel, m’a paru pour commencer un peu plus ardu, ou plus laborieux dans son expression, j’ai également été conquis par l’ouvrage de Michaël Foessel, lequel dirige aussi cette collection qui, suivant le point de vue d’un auteur, permet de découvrir la pensée d’une époque et de paradigmes philosophiques.



Au lieu de sauter des Lumières à l’idéalisme allemand, Foessel piste « l’idée qui commence à poindre que la philosophie peut s’incarner dans le temps. » Jusqu’à Hegel, passant par Kant et à commencer par Rousseau, à partir duquel « s’impose une nouvelle prémisse anthropologique : la liberté n’est plus un attribut humain parmi d’autres (comme la raison, l’entendement ou la sensibilité), mais bien ce qui définit l’humanité comme telle. » Selon Kant : « La clé de voûte du système. »



La liberté, non pas comme libre arbitre, mais comme un motif qui confère sens et rationalité à l’action : concept politique chez Rousseau (la souveraineté du peuple), concept moral chez Kant, permettant de répondre à la question « que dois-je faire ? », ou fondement d’une nouvelle métaphysique et d’une philosophie de l’histoire pour Hegel.



Michaël Foessel donne à comprendre la pensée de chacun des trois (escortés accessoirement de quelques autres) ainsi que leurs relations voire leur enchaînement. « Pour Rousseau, et plus encore pour Kant et Hegel, la liberté désigne davantage que le propre de l’homme, elle est le socle sans lequel il n’y aurait pas de monde humain. Non seulement l’action réclame d’être libre pour être responsable, mais le savoir lui-même trouve sa source dans une raison qui n’admet pas d’autre loi que celle qu’elle se fixe à elle-même. »



Ce n’est pas la bibliothèque verte, mais c’est accessible au profane qui s’intéresse à la philosophie et l’histoire des idées.

Au demeurant, l’intérêt de l’ouvrage n’est pas uniquement historique ou théorique. Si l’auteur ne néglige pas que « l’alliance entre la liberté et la raison a perdu l’évidence que semblaient lui conférer la dynamique de la la modernité et la Révolution française », il souligne que « le projet de penser ensemble raison et liberté demeure pertinent à une époque où la tentation de substituer des automatismes techniques à l’initiative humaine est partout à l’œuvre. »
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La méchanceté

Lorsqu’un livre est terminé, je me pose toujours cette question : cette lecture mérite-t-elle de rester dans ma bibliothèque ou est-elle de passage, vite lue, vite oubliée ? Un livre doit me faire réfléchir, rire, pleurer, etc.



Ce livre vous fera comprendre comment et pourquoi les gens sont méchants. Très instructif !
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Quartier rouge

Voici un livre tout à fait stimulant parlant du plaisir. Ce qui m'a donné envie de lire ce livre c'est le constat d'une époque ou l'on est sans cesse jugé. Peut-on encore prendre du plaisir en mangeant de la viande ? En prenant sa voiture ? En fumant ?



Le titre du livre ne laisse pas de doute, l'auteur s'interroge pour savoir s'il y a encore de la place pour le plaisir à gauche. Comme si la droite s'était approprié cette notion sous une forme d'hédonisme et de droit à jouir des biens matériels.



Pour répondre à cette question l'auteur remonte le temps : les événements de la Commune de Paris, les grèves de 1936 et mai 1968 sont souvent cités. J'ai beaucoup aimé le concept de « luxe communal » qui avait pour but de « transformer le travail en jeu ». Ce concept de « luxe communal » a été introduit par Eugène Pottier, l'auteur du Manifeste de la Fédération des artistes. Plutôt que d'associer au travail une valeur de rendement, les artisans, élevé au niveau d'artiste, doivent créer de beaux objets. Les communards sont aussi à l'origine des écoles publiques. Autre période, Simone Weil lors des grèves de 1936 note que sur les lieux de travail en grève on danse et on fait la fête. le mouvement des gilets jaunes et l'occupation festive des ronds points sont remarqués. L'urbanisme aliénant, simple lieu de passage, devient un lieu de joie lorsqu'il est occupé comme une agora. Michaël Foessel fait souvent ce constat : nous n'avons pas qu'un seul corps. L'un peut danser, faire la fête, l'autre travailler.



L'auteur cite également de nombreux auteurs parlant du plaisir et son préalable, le désir. Deleuze et Foucault sont par exemple cités car ils n'ont pas la même conception du plaisir. Deleuze a une vision radical du plaisir pour lui c'est comme une mort, quelque chose de consommé. Pour Foucault au contraire le désir c'est l'imaginaire alors que le plaisir c'est ce qui est immanent, ce qui est réalisé. On retrouve également cité Jean-Jacques Rousseau et quelques philosophes grecs pour donner un aperçu de cette notion de plaisir à travers les époques.



Face à l’absurde du monde, ses lois, ces statues de « grands hommes » qu’on construit puis qu’on déboulonne, l’auteur propose d’en rire pour les dépasser. Pour appuyer son propos il cite l’analyse hégélienne du rire, mais aussi la tragédie et les comédies antiques. Un rire cathartique qui procure de la joie.



Enfin tout au long de l'ouvrage des films et leurs réalisateurs sont cités pour appuyer tel ou tel propos. Ainsi on trouve par exemples des films de Claude Sautet et Michel Audiard. le plaisir et le regard du spectateur ne sont pas les mêmes à travers les époques.



Les différents supports, à force d'exemples marquent le lecteur et on comprend mieux ou Michaël Foessel veut en venir. Il fustige les collapsologues et les « puristes » de l'ascétisme. Même végan on ne peut pas se prétendre « meilleur » que quelqu'un qui mange de temps en temps de la viande.



En épilogue, l'auteur propose des plaisirs partagés, mais aussi la notion de démesure du plaisir. Politiquement la gauche ne peut pas se positionner sur la honte, sur le fait de culpabiliser. Selon l'auteur, en démocratie faire voter des lois liberticides est dangereux et difficile. Les mesures autoritaires, d'état d'urgence (confinements, covid) sont tout aussi problématique. Il vaut mieux que ce soit nos gestes, nos paroles qui soient porteuses de bifurcation, de changements, d'une autre réalité possible. Il faut miser sur les émotions qui rendent les consciences heureuses. (p228). En politique, les seules expériences prometteuses sont celles d'où la terreur et la honte sont absentes.



L'idée de l'auteur c'est de créer du plaisir, de se faire plaisir, pour ensuite que ce plaisir devienne quelque chose de désirable, un désir. C'est le plaisir qui doit susciter le désir et pas l'inverse. Par nos actions, créons un monde désirable.
Lien : http://www.romary.fr
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Les penseurs de l'intime

Je souhaite premièrement remercier Babelio pour cet envoi, dans le cadre de l'opération Masse Critique Non-Fiction.



Ma critique se fait un peu tardive, après la lecture de ce livre, parce qu'il m'a fallu prendre un certain temps pour en intégrer tous les aspects, quitte à le relire même une seconde fois.

Je suis surtout heureuse d'avoir eu ce livre entre les mains, car les auteurs nous montrent l'impact qu'a eu la pandémie sur nos vies, au travers de notre affect et de nos émotions. Parce que notre vie entière s'est vue perturbée, notre intimité a été la première impactée. Il nous fallait rester chez nous, et faire face à la peur de ce virus inconnu jusqu'alors. Il fallait composer avec ses démons, ses rêves, l'ennui ou le trop plein d'imagination, sans autre terrain que celui de la maison. Quand certains l'ont bien vécu, d'autres ont traversé l'enfer.



Ce que les auteurs comme Nicolas Truong s'attachent à mettre en avant ici, c'est notamment cette incroyable capacité que l'Homme a eu de se rassembler alors même qu'il était isolé chez lui. Autant de mouvements d'entraide qui ont vu le jour, pour ceux qui devaient faire front.



Je conseille vivement cette lecture à quiconque voudrait pouvoir comprendre le tournant émotionnel qu'a prit notre société, en passant depuis à cette crise à l'histoire des sensibilités.
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Les penseurs de l'intime

Un ouvrage reçu dans le cadre de la Masse Critique non-fiction grâce à Babelio et les Éditions de l'Aube que je remercie.

Il s'agit d'entretiens de Nicolas Truong avec dix intellectuels en sciences humaines paru en août 2021, après les confinements, tandis que la pandémie est toujours en cours. L'introduction par Nicolas Truong part du constat que cette crise est révélatrice des forces et des faiblesses des individus aussi bien que des sociétés. Elle a aussi "perturbé le délicat équilibre entre le contact et la distance. " (p. 7)

S'interroger sur le thème de l'intimité est donc judicieux à ce moment de bouleversement.

La forme de l'entretien permet de découvrir ces intellectuels et leurs travaux sous une forme plus légère qu'un essai. En contrepartie, les sujets sont parfois effleurés. Mais cela peut donner envie d'aller lire de plus près ceux de notre choix et d'avoir une idée des thèses de ceux dont on ne lira pas les sommes. Ce sont des historiens, sociologues, philosophes et écrivains dont beaucoup sont contributeurs de la revue "Sensibilités."

Hervé Mazurel, historien des sensations, héritier d'Alain Corbin, défend l'idée, tout comme Thomas Dodman, que les émotions et les sensations ne sont pas seulement des réactions neurologiques mais qu'elles s'inscrivent dans L Histoire et évoluent au cours du temps.

Belinda Cannone, avec une sensibilité d'écrivain, insiste sur le fait que "nous sommes des êtres en relation."

Clémentine Vidal-Naquet le confirme en rappelant que les intimités deviennent soudain visibles en temps de guerre.

Pierre Zaoui, philosophe, évoque le couple dont la pandémie a révélé aussi les failles. Chacun ayant sa théorie et/ou sa pratique du couple, je n'ai pas été d'accord avec toutes ses affirmations, mais chacun s'accordera sur le fait qu'il est impératif de "laisser l'autre respirer"...

Eric Fiat parle de l'angoisse, de la joie et de l'importance du sentiment du "travail bien fait", en particulier dans les métiers du soin. L'expérience contraire est une source de fatigue qui conduit à l'épuisement et au burn-out alors que le travail bien fait est source de fierté et entraîne une "bonne fatigue" qui n'a pas ces effets-là.

Mickaël Foessel traite de l'intime dans sa relation avec la liberté, l'un et l'autre bouleversés par les diverses mesures gouvernementales.

Eva Illouz s'intéresse plus particulièrement aux femmes et à la dimension politique de ce que l'on appelle amour.

Claire Marin, avec nuance, précision et clarté, analyse les changements subis dans nos interactions quotidiennes se faisant de plus en plus "à distance" (enseignement, travail, etc.) et la nécessité que nous avons d'apprendre à "vivre autrement."

Ilaria Gaspari, enfin, qui a tenté de vivre concrètement et tour à tour comme le préconisent les philosophes antiques (épicuriens, stoïciens, cyniques, etc.) évoque le bonheur, à réinventer, encore une fois.

Les biographies de chacun en fin de chapitre sont très intéressantes et donnent des repères et des pistes de lectures. C'est donc un ouvrage qui met des mots et des pensées sur des bouleversements qui feront date dans l Histoire comme dans nos vies, bouleversements que avons tous vécus, sinon subis, sans avoir la possibilité de les analyser avec cette finesse et ces connaissances. Il peut donc nous aider à prendre du recul tout en nous instruisant et devenir plus tard un témoin de ce moment de changements.
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Les penseurs de l'intime

Recueil d'entretiens, de débats philosophiques autour du coronavirus mené par Nicolas Truong, journaliste "Le Monde" auprès de moraliste, écrivain, moraliste et philosophe.



Ouvrage qui s'intéresse aussi bien aux affects qu'aux concepts. L'épidémie du covid a entrainé beaucoup de contraintes, d'incertitudes et de bouleversements dans nos vies. Notre santé mentale va mal.

Infectée ou non, des troubles psychologiques sont apparus, une nouvelle inquiétude contemporaine.

La maladie s'est immiscée dans nos vies, dans nos gestes, dans nos habitudes et notre imaginaire.



Permet de mettre des mots sur les maux...

se lit très rapidement, d autant plus qu il y a beaucoup de références philosophiques, qui m ont peu interpellées.

Après chaque entretien, une biographie précise de la personne est donnée, que j'ai trouvé intéressante mais peut être un peu superflue.



Pour finir, je tiens à remercier Babelio et les éditions de l'Aube pour la découverte de ce précieux recueil de cette pandémie.



Et gardons en tête :

"Il n y a rien de plus fatigant qu'une angoisse et rien de plus défatigant qu'une joie"



Faites en sorte, de garder votre joie de vivre, dans ces temps difficiles qui malheureusement est loin d être révolu....

A vos masques!!!! 😷
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Quartier rouge

Vous partagez la mélancolie de gauche de Vincent, François, Paul et les autres, ou vous préférez la gaillardise gourmande des Tontons flingueurs, aujourd’hui revendiquée par la droite ? Résumé abrupt, forcément trop abrupt, d’une question explorée philosophiquement (avec moult références au cinéma) par Michaël Fœssel dans son dernier essai, Quartier rouge.
Lien : https://www.telerama.fr/livr..
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Quartier rouge

Une réflexion originale et intéressante sur le plaisir comme élément constituant à part entière de la sphère du politique. Je ne suis pas particulièrement familière des ouvrages de philosophie mais cette plongée dans les idées m’a séduite, parce qu’elle est étroitement liée à nos sociétés contemporaines. Elle a pu ainsi me donner des pistes nouvelles d’interrogation, autant d’occasions de mesurer mes engagements aux nombreux impératifs de changement du monde. L’avant-propos fait entrer de plein pied dans la dimension politique du plaisir à travers ses réalités contrastées dans le contexte des classes sociales ; l’auteur puise ses exemples dans l’histoire et la littérature : la joie affirmée fièrement dans les occupations d’usine et les grèves du front populaire et, sous la plume se Zola, le regard envieux du bourgeois Hennebeau qui surprend dans les fourrés les étreintes à peine cachées des ouvriers. Oui, le plaisir immédiat des corps renvoie à la question de ce qu’il représente dans l’ordre social, à la fois dans le concret du réel et dans l’imaginaire rêvé d’une autre société à construire. L’auteur développe cette idée et recherche leur écho dans les écrits philosophiques qui ont marqué la deuxième moitié du vingtième siècle en France. Il nous propose ainsi d’explorer les écrits de Gilles Deleuze et Michel Foucault mais aussi ceux de Georges Friedmann. Il brosse par souci d’une démonstration par l’absurde, le portrait du « réactionnaire bon vivant » dans son rapport au plaisir et démontre ainsi que la gauche en est fort éloignée, les renoncements de la social-démocratie mis à part. On retiendra l’évocation heureuse de la Commune de Paris et le Manifeste de la Fédération des artistes rédigé par Eugène Pottier, qui évoque le « luxe communal » appliqué loin de toute utopie, à l’éducation gratuite et laïque (bien avant les lois de 1981 et 1905) une éducation « polytechnique » qui abolit l’opposition entre travail manuel, intellectuel et artistique. L’épilogue du livre nous confronte aux défis du temps présent, le plaisir est affirmé comme une donnée incontournable de toute réalité sociale autant que de sa transformation, mai 68 bien sûr est évoqué mais au-delà, les enjeux des révolutions à venir sont cités : renverser la destruction programmée de la planète par la logique du capitalisme, rétablit à gauche la dimension désirable des projets politiques.

Une lecture stimulante.

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Récidive 1938

Ce livre part d'une idée assez originale et intéressante. Revisiter 1938, deux ans avant l'invasion de la France par l'Allemagne. Il essaye de ne pas tenir compte ni qu'il se trouve dans l'année 2018, dans la vraie vie, ni qu'il connaît la suite des événements. Pour cela, il lit la presse de l'époque, dans l'ordre chronologique.



L'année commence en en avril 1938 avec la défaite de Léon Blum et l'ascension de Daladier. Un basculement de la gauche vers la droite qui remet en cause les acquis sociaux et remet dans le devant de la scène. Il faut les considérer juste comme un portrait à un moment donné : l'antisémitisme, le rejet de l'étranger (immigration), la réduction du nombre de fonctionnaires, la France au travail (travailler plus...), la menace au niveau international (à l'époque c'était Hitler), ...



En même temps, on apprends beaucoup sur la presse de l'époque, leurs tendances et surtout la probable domination des titres de droite voir extrême-droite. Fait intéressante est la diffusion de l'hebdomadaire antisémite le plus radical et le plus important de l'époque, le "Je suis partout" où Robert Brasillach déversait sa haine des Juifs - passée de 40.000 en 1939 à 250.000 en 1942 (information trouvé dans Wikipédia).



Dans le postface l'auteur commente un article d'un grand hebdomadaire consacré aux "Nouveaux fanatiques" - "indigénistes", "gauche racialiste", "déboulonneurs de statues", "écriture inclusive" : Cette liste n'évoque, pour l'auteur, aucun des adversaires de la démocratie qu'il a croisé en 1938. Par contre, l'auteur s'intéresse au profil des insurgés du Capitole (janvier 2021). A mon avis personnel, tous ces fanatiques, par leur radicalisation derrière un meneur ou une idéologie, certains dangereux et d'autres moins ou pas, constituent toujours une source d'instabilité et de conflit dans la société.



L'inspiration que j'ai de ce retour en arrière est, en plus du récit de ce livre, est l'actualité brûlante du moment (février/mars 2022). En 1938 l'Allemagne d'Hitler a annexé partie de la Tchécoslovaquie (les Sudètes), sous l'argument des Allemands que la y vivaient. Avec la participation de la France, ces territoires ont été consentis aux Allemands par les Accords de Munich, le 30 septembre 1938. En ce moment, Putin a envahi l'Ukraine pour, soit disant, la protection des pro Russes vivant dans le Donbass.



C'est la première fois que je lis un livre de cet auteur. Et ça me fait plaisir puisqu'il écrit dans un style agréable et accessible aux non-philosophes comme moi. Son idée de revenir dans le temps de façon très méthodique m'a semblé originale. La narration faite dans la première personne (je) m'a semblé très approprié, c'est un conte, et pas égocentrique comme j'ai vu dans d'autres textes.




Lien : http://lecture.jose-marcio.o..
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Quartier rouge

Le philosophe Michaël Fœssel invite la gauche à renouer avec les traditions qui articulent plaisir et émancipation.
Lien : https://www.nouvelobs.com/id..
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Après la fin du monde : Critique de la raison..

Un livre intéressant et facile à lire et comprendre sur un sujet que nos sociétés ne veulent pas affronter : quelle est la valeur d'une vie humaine ?

On se doute bien que deux vies n'ont pas la même valeur mais l'auteur, lui, le démontre, avec arguments et exemples à l'appui. On se rend compte alors que la valeur de chaque vie dépend du fait d'être homme/femme, travailleur/chômeur, occidental/non occidental, etc. Quand la vie d'un homme blanc occupant un poste clé dans une grande entreprise est chiffré et mise en comparaison avec la vie d'une femme au foyer noire d'un village africain, cela fait froid dans le dos...

A lire surtout dans ces temps troublés de covid-19 pour se demander si les décisions gouvernementales discutables prises sous couvert et sous influence des mondes scientifique et médical ne sont pas avant tout prises parce que l'homme blanc occidental a de la valeur. Aurait-on réagi de la même façon si cela touchait d'autres êtres humains de moindre valeur ? (à priori non, puisqu'un autre coronavirus (le MERS) circule depuis 2012 sans réaction d'aucun gouvernement; celui-ci touche en effet essentiellement les chameliers du Moyen Orient avec 20-30% de mortalité pour les infectés (à comparer aux 2% de mortalité des infectés pour le covid-19), donc on s'en fiche un peu... beaucoup même vu que la vie de ces gens n'a pas de valeur...).

Ce livre est un rappel à l'ordre salutaire !
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Les penseurs de l'intime

"Un concept qui ne s'articule pas à une vérité affective ne vaut rien", disait Spinoza. La dizaine de penseurs de l'intime privilégient les sensibilités comme marqueurs de la pandémie. Celle-ci redécoupe l'univers des affects. Les auteurs tracent la nouvelle géographie de notre for intérieur au départ de ce qu'ils ont vécu en ces temps confus ; ils tirent également les premiers enseignements d'un phénomène inusité.

Le cheminement touche des domaines aussi variés que le couple, l'éthique du soin, la nostalgie, les relations. Le livre est décliné sous la forme de questions et réponses. Une notice détaillée après chaque entretien renseigne sur le parcours et l'orientation de l'interlocuteur sollicité.

C'est un ouvrage précieux qui, sorti à chaud, réussit néanmoins à cerner avec recul les modifications significatives de notre façon d'être, de gouverner et de se projeter dans un avenir incertain.

Précieux !
Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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La nuit

Un essai philosophique sur la nuit et les plaisirs paradoxaux qu’elle fait naître. M. Fœssel parvient à dépeindre les errances nocturnes et l’imprévisibilité des ténèbres avec énormément de génie. Les thèmes abordés sont étudiés minutieusement et les réflexions qui en découlent sont passionnantes.

Grandiose.
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La philosophie moderne

Cette collection "Histoire de la philosophie" par les éditions Frémeaux et associés, correspondant à la collection "Une histoire personnelle de la philosophie" chez PUF, est une véritable aubaine pour ceux qui veulent s'initier à la philosophie, approfondir un peu cette discipline, sans pour autant reprendre des études, ou payer des formations. L'aspect oral du livre audio, où l'on entend les intonations, les explications avec une tonalité humaine, où les phrases du style oral sont plus claires et limpides, rendent la connaissance philosophique moins aride, plus accessible, plus compréhensible, que certains ouvrages où l'auteur, pourtant de bonne foi, parle un langage académique et donc inaccessible pour les non-initiés. Vous ne serez pas un professionnel de la philosophie après avoir écouté ce livre audio, mais vous aurez des notions de philosophie assez détaillées pour une culture générale un tant soit peu approfondie.
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La méchanceté

Ce livre est la retranscription d'une discussion plutôt intéressante sur la méchanceté ches France Culture. Ce thème soulève de nombreuses questions : la méchanceté est-elle innée ou acquise? Provient-elle de la société ou est-elle une composante première de l'Homme? Peut-elle être contrôlée? Peut-on la faire complètement disparaître et est-ce une bonne idée?



Les deux orateurs tentent de réponde à ces questions et de montrer que nombreux auteurs et philosophes ont déjà tenté, à différentes périodes de l'histoire, d'y répondre.

Michael Foessel retiendra surtout cet élément important dans la compréhension de la méchanceté : pour lutter contre elle, il faut déjà renoncer à l'expliquer.
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Récidive 1938

Dystopie et immersion sont des mots de plus en plus présents dans nos vies. Même si le premier est encore absent du Petit Robert : à quoi bon imaginer le pire quand il a déjà existé ? Le second y est. Mais pourquoi s'immerger dans des images 3D quand la réalité dépasse la fiction ? Et que les journaux de 1938 sont en ligne sur Gallica ? Ce voyage autour d'une année charnière, qui referme la porte du Front Populaire et ouvre d'autres grilles réveille l'esprit et nous secoue. Et se lit comme un roman-feuilleton. Bravo et merci Michaël Foessel.
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L'avenir de la liberté de Rousseau à Hegel

En 1789, La Révolution française met la liberté à l'ordre du jour.



La philosophie au siècle des Lumières a activement participé à la critique du despotisme, et a délivre à la pensée de nouveaux horizons où les maîtres-mots sont souveraineté politique du peuple et autonomie morale du sujet.



Michaël Foessel passe en revue et analyse les idées de Rousseau (qui fait de la liberté le fondement de toute légitimité) à Hegel (pour qui "l'esprit est liberté" en passant par Kant qui consacre le droit inaliénable des peuples à disposer d'eux-mêmes.



Un livre très intéressant même si il est assez ardu.
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Où est le pouvoir ?

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