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Citations de Michel Jean (358)


Jimmy a appris à se méfier des Blancs qui prétendent aider les Autochtones. Les 'Indian Lovers', comme il les appelle avec dédain. Trop souvent, ceux-ci ne s'intéressent à leur sort que le temps de réaliser un projet ou d'apaiser quelque remord secret.
(p. 35-36)
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Le vieux Nakota n'est guère difficile à trouver. Il passe ses journées dans sa roulotte où il accueille les Autochtones dont personne d'autre ne se préoccupe. Les perdus, les abandonnés. Ces hommes et femmes qui ont quitté leur réserve pour venir s'échouer dans une ville qui n'en veut pas.
Audrey entre sans frapper et surprend Jimmy en train de faire chauffer la soupe qu'il va distribuer ce soir.
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Trente-trois. Le prêtre a bien expliqué que c'était maintenant son nom. Virginie sait calculer et lire un peu.
Sa mère le lui a montré pendant les longues soirées d'hiver dans leur territoire de chasse, près du lac Manouane. Son père a l'habitude de monter le campement familial pas très loin d'une haute falaise verticale. L'eau y est profonde et on y prend de grosses truites. Virginie a appris comment tracer un trou dans la glace et tendre une ligne au bout d'une branche. C'est un peu comme pour les collets; elle en installe plusieurs et revient le lendemain voir si les poissons ont mordu. Elle peut également voir si les poissons ont mordu.
Elle peut également compter jusqu'à trente-trois.
Elle trouve ridicule d'être appelée par un nombre.
Comment les chiffres peuvent-ils la définir? Ce nombre ne reflète rien d'autre que le moment où elle est descendue de l'avion et a mis le pied à Ford George.
l'homme aux cheveux rouges a dit aussi que personne ne pouvait s'exprimer en Innu sur l'île. Que ceux qui le feraient seraient punis. Mais plusieurs d'entre eux parlent peu ou pas du tout le français.
Alors tout le monde s'est tu.
Les enfants ont compris, à la façon dont il a traité la fille qui ne lui avait pas obéi en sortant de l'avion, de quoi était capable cet homme.
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Pour Salomon Bacon, la pêche n'est pas un loisir. C'est une manière de se nourrir et de vivre en harmonie avec la nature. Les mailles des filets sont assez larges pour laisser passer les plus petits poissons et ne retenir que les gros. Salomon, comme les autres Innus, ne prélève sur la Bersimis que ce dont il a besoin.
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Chaque jour, le vent faisait danser la fine tige insouciante.
Au fil des semaines, elle a pris des forces et son vert, de la profondeur Chaque jour, le vent soufflait et la feuille s'amusait à lui glisser entre les doigts Le vent savait que le temps était son allié Toutes les choses vivantes finissent par plier devant lui Rien ne lui résiste, même ^pas le roc le plus dur Il se levait de jour comme de nuit, parfois brise douce et caressante, parfois bourrasque rageuse et menaçante
La feuille a appris à vivre avec les humeurs du vent Cependant, à mesure que les journées raccourcissaient, elle éprouvait de la lassitude devant ses caprices
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« Qu’on le veuille ou non, la vie place des obstacles sur notre chemin […] À force d’essayer de les contourner, on peut s’égarer, et parfois il vaut mieux escalader la montagne plutôt que d’en faire le tour. Du sommet, on distingue mieux sa propre destinée. »

(Libre expression, p.147-8)
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"Mes grands parents sont partis, pourquoi rester quand on a perdu l'enseignement, oublié son identité, changé ses valeurs ? Les herbes ont poussé haut sur le chemin de portage qui date du temps du nomadisme des miens. La rivière ne me parle plus. La bouteille a remplacé le gibier de mon enfance" pense t-elle.
Nashtash va à la ville.
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[ policiers canadiens, 1936 ]
- C'est fini, vos histoires d'Indiens. Fini, le temps de vivre comme des bêtes, a-t-il vociféré sans se préoccuper que l'enfant écoutait derrière la porte. On va s'en occuper, nous. On va en faire du monde.
(p. 78)
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Certaines choses changent. D'autres restent. Et c'est bien ainsi.
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Comme tant d’autres, Geronimo avait perdu son chemin sans le réaliser. « C’est comme lorsque tu marches dans le bois et que tu fais pas attention, avait-il l’habitude de dire pour raconter comment il s’était retrouvé dans la rue. Tu prends le mauvais virage. Au début, les sentiers se ressemblent. Puis tu finis par comprendre que tu t’es perdu. Tu oses pas retourner, tu te dis que tu vas t’arranger, que ça doit aboutir quelque part, mais ça mène nulle part et tu te perds pour de bon. »

(Libre expression, p.125)
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C'est le hasard et une bonne action qui ont conduit cette femme sophistiquée entre les murs lugubres du bureau du coroner pour identifier le cadavre d'un itinérant. Le barreau incite chaque année ses membres à accepter et à plaider sans honoraire une cause. Une forme de charité qui a l'avantage de donner accès à la justice à des gens qui n'en auraient pas les moyens. Surtout au tarif horaire exigé par Audrey. Cela permet en même temps à la profession d'avoir la conscience tranquille.
Audrey opte d'habitude pour des affaires qu'elle sait gagnées d'avance et qu'elle pourra mener rondement. Mais, cette fois, en lisant un article du Globe and mail de Toronto, elle est tombée sur une histoire qui l'a interpellée sans qu'elle ne sache trop pourquoi. Le journal racontait comment, au début du XXè siècle, les jeunes Autochtones avaient été envoyés de force par le gouvernement canadien dans des établissements d'enseignement. Au lieu de les éduquer comme on l'avait promis aux parents, les pensionnats visaient plutôt à assimiler les enfants. Le journal expliquait ainsi que plus de cent cinquante mille membres des Premières Nations, Inuit et Métis avaient été arrachés à leurs familles, délibérément coupés de leur culture et soumis à une forme de lavage de cerveau. Dans ce que le Canada appelait les pensionnats autochtones, beaucoup d'enfants avaient subis des sévices, et des agressions sexuelles.
Comme bon nombre de ses compatriotes, Audrey ignorait jusque-là que, sur cent trente-neuf pensionnats ouverts au pays, douze l'avaient été au Québec. Comment un peuple qui lutte contre l'assimilation depuis trois cents ans a-t-il pu lui-même tenter d'en acculturer un autre ? L'idée lui avait parue d'autant plus choquante que les pensionnats étaient dirigés par le même clergé qui, dans le passé, s'était imposé contre l'intégration forcée des francophones. L'article mentionnait, et cela avait frappé la curiosité de l'avocate, qu'une entente avait été conclue entre Ottawa et les Autochtones à la suite d'un recours collectif. Elle prévoyait une indemnisation totale de 1.9 milliard de dollars pour les anciens pensionnaires. Mais le journal rapportait qu'un certain nombre d'entre eux ne réclamaient pas leur dû, comme s'ils avaient disparu dans la nature.
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Notre soif infinie est semblable à la douleur intérieure qui traverse les générations et les siècles. Toi et moi, à nous deux, ça serait une folle combinaison de tous ces viols, de ces dépossessions, et de ces hurlements que nous portons tous les deux dans notre ADN. Quand je bois, ça se termine jamais. Je sais jamais quand je m'endors. Je fais juste me réveiller à répétition. Tu fais sûrement la même chose.
J'ai brûlé toutes les lettres de mon prénom.
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ELLE

Les choses que l'on apprend dans l'enfance nous suivent et nous servent toute notre vie. Elles deviennent une part de nous que l'on a la responsabilité de porter jusqu'aux générations suivantes . Comme un héritage.
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Chaque culture possède ses rites. Mais peu importe la couleur de leur peau ou leur origine, manger offre aux humains une occasion de rassemblement et de partage.
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4
Route 138
Élie marche sur une petite route de bitume craquelée au milieu d'une savane comme celles de la Basse-Côte-Nord où il a grandi. Le vent souffle de l'est , de chez lui , et caresse les herbes hautes comme la main d'un géant les cheveux d'une déesse endormie. Les véhicules qu'il croise ne ralentissent pas ni ne s'écartent . (...)
Deux heures plus tard le visage écrasé contre la vitre de l'autobus , Élie Mestenapeo regarde la paysage défiler sans le voir . À chaque arrêt, des gens montent et descendent . Les heures s'écoulent , le décor change. La mer devient fleuve , passé Tadoussac , et le moteur du véhicule gronde en gravissant des montagnes comme Élie n'en a jamais vu.
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J'aimais cette existence nomade , exigeante, où il faut défaire et refaire le campement très souvent et où on ne s'installe jamais dans le confort. Une tempête pouvait vous confiner longtemps à votre tente . Pourtant, ce mode de vie me procurait ce sentiment de liberté dont j'avais rêvé depuis l'enfance,
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Il est difficile de se reconnaître chez les autres et de déterminer sa place quand on n'arrive pas à définir sa propre identité . Faute de savoir, j'ai souvent eu l'impression dans ma vie de tourner en rond dans un labyrinthe
où je suis seul à marcher.
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Ses mains posées sur son ventre, et ses doigts desséchés tiennent un chapelet noir. La peau tannée comme un vieux cuir est restée foncée. Rappel du sang qui courait dans ses veines. Montagnais, comme elle le disait. Innu, comme on l'appelle maintenant.
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L'amour est une chose que tous comprennent, peu importe la langue dans laquelle il s'exprime.
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Vous m’avez tous quittée l’un après l’autre, et mon temps à moi aussi s’achève, car avec les années on devient la somme de toutes ces blessures, qui nous tuent peu à peu…
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