Citations de Michel Jeury (169)
Elle représente le type parfait de ce groupe humain qu'on appelle vulgairement "les lions de velours". Très douée mais complètement immature, hypersensible et toujours prête à la violence, au moins verbale, agressive et généreuse, vindicative et désarmée, menteuse par goût et par habitude mais sincère jusqu'au désespoir...Telle est Dona Rejren : un vrai bouillon de culture de sentiments extrêmes.
une bonne part de la gêne provient de l'ignorance d'un métier pour les garçons et de l'in compétence des femmes qui ne savent ni coudre, ni raccommoder, ni tailler du neuf dans du vieux.
le monde à l'école
Femmes et jeunes filles, soyez toujours bien proprettes, Rien ne rebute comme une femme en loques, sordide
le monde à l'école
combien de jeunes femmes, par paresse de réfléchir, ne prévoient rien ! elles font cuire le déjeuner au dernier moment, et quand le mari arrive, la viande est crue à l'intérieur, quoique brûlée à la surface.
LE monde à l'école
que penseriez-vous d'une ménagère qui, dès la chute du jour, irait se coucher, comme les poules dont l'occupation en ce monde, est de manger, caqueter et dormir, dormir, caqueter et manger/
LE ménage de Madame Sylvain
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Le troisième Grand État n'était pas encore parvenu, après vingt et un ans, à éliminer toutes les structures policières et pénitentiaires de son prédécesseur. Et un certain nombre de "légitimistes" fidèles à Grand État II envers et contre tout, se trouvaient internés dans les camps créés par Grand État II : le paradoxe n'avait rien d'exceptionnel dans l'histoire.
La fabrique au sens lyonnais était au cœur du miracle de la soie, et ce que nous appelions ici "fabrique", filature ou moulinage, n'était qu'une simple usine où l'on tirait, tournait, tordait, embobinait le fil, sans jamais tenir les deux bouts de la filière ni maîtriser l’organisation, et sans jamais toucher l'étoffe ! Se cantonner à une seule activité de cette immense chaîne, c'était comme casser les pierres pour construire un palais, sans jamais voir le maçon ni le charpentier, sans jamais poser un pied sur la première marche de l'escalier.
Et je savais bien qu'en revenant vivre et travailler aux Trois-Vallées je serais comme un marin de paquebot chassé de la mer et réduit à mener une barque sur la rivière de son village.
Le temps à Lyon était souvent gris et maussade. De chaque côté de la Grand-Côte et des autres montées de la Croix-Rousse, aussi bien que des rues transversales, se dressaient des maisons à quatre ou à six étages, serrées les unes contre les autres et se disputant l'air et le jour. Les toits noircis par la fumée des usines s'élevaient à peine au-dessus du brouillard de la rue, que le vent des deux fleuves déchiquetait et dispersait peu à peu. Lyon, ville de feu, de bruit et de brume !
Au moment où ce siècle de triomphante industrie et de folie humaine va plier bagage, une hâte presque superstitieuse me prend soudain.
Je n'aurai sans doute pas le temps de finir le récit de ma vie avant que sonne l'an 1900. Tant pis, le XXe siècle ne s'ouvre qu'en 1901, m'a-t-on dit, ce qui me donne une pleine année.
Je me lance donc dans cette grande affaire, avec une plume d'acier qu'on n'a pas besoin d’aiguiser. J'ai toujours pensé qu'un travail commencé était à moitié fini : c'est ainsi que j'ai accompli, en bonne partie au moins, et à travers les pires vicissitudes, les espérances de ma jeunesse.
Me voilà prête pour étaler tous mes secrets, le cœur tranquille, d'autant que personne ne me lira de mon vivant. Après ma mort, mes petits-enfants choisiront : brûler mes cahiers ou tenter de déchiffrer l'âme de leur grand-mère !
L'odeur douceâtre des chrysalides étouffées au cœur des cocons emplissait l'atelier. C'était une odeur de mort, de pourriture, et en même temps une odeur de vie, un parfum de plaisir. Elle était mon haleine.
Elle était mon sang et le fluide de mes poumons.
- ... Ellen ?
- Rob.
- Comment vas-tu ?
- Je m’ennuie un peu. Tu t’offres un tour de piste et moi je reste à la maison...
- Ton rôle est très important, tu le sais.
- Oui. Et toi, comment ça va ?
- Chrono rapide, comme d’habitude. Toujours en avance aux rendez-vous...
En attendant le retour à la terre chanté par Ernest Pérochon et mis en œuvre, un peu plus tard, par le maréchal Pétain.
(oui Pérochon et Pétain sont pour la vie à la campagne, mais pas pour les mêmes idéaux)
Hier soir il est parti
Pour aller voir en l'autre monde
Ce qu'il faut croire en celui-ci.
Le génie des spaciens était sans limite. Sarkar pouvait faire éclater le temps.
Et les Terriens, s'ils le démasquaient, le condamneraient au châtiment suprême : la folie furieuse
En fin de compte, il s'était habitué au régime des Syndicats et il l'aimait bien. Ce système avait constitué un progrès par rapport au capitalisme et à l'étatisme.
Et elle l'a vu, avec les yeux du coeur, l'avion de papier qui s'était envolé par dessus la mer.
C'est parce que j'ai connu l'enfer que je suis prêt à l'affronter de nouveau.
Claudine respire l'odeur de la terre humide et de l'herbe nouvelle, qui lui gonfle le cœur d'une bouffée d'enfance.
Un miracle. Mais les miracles n'arrivent qu'une seule fois.
Il prendra peut-être ta main, que tu lui laisseras en feignant un demi sommeil. Et tu te rendormiras, confiante, presque heureuse.
Les temps, dit-il, ne sont pas venus. Viendront-ils jamais ?
Première partie. Chapitre 5
(...), il prétendait avoir entendu les "voix de la source" qui lui avaient confié toutes sortes de secret. Je lui faisais rentrer ses mensonges dans la gorge à coups de ceinture.
Première partie. Chapitre 4