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Citations de Michel Jeury (169)


Depuis ma descente du train, je n'entendais que clameurs, charivaris et tumultes. On s'appelait de-ci, de-là, à grands cris et grands gestes. Les porteurs proposaient leurs services en hurlant tandis que les locomotives crachaient leurs jets de vapeurs comme de vieilles vaches leur dernier souffle. Les gens se heurtaient, donnant de l'épaule, agitant les bras, du moins ceux qui le pouvaient, car la plupart étaient chargés de sacs de toile ou de cuir.
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Au début de 1850, Pierre lui rapporta des États-Unis une poupée noire, fort gracieuse, "un modèle assez rare", dit-il.
- L'abolition de l'esclavage est aujourd'hui la grande affaire de l'Amérique, m'expliqua-t-il.
C'était aussi sa passion du moment. Il ajouta avec une intention fielleuse que certains protestants des États-Unis étaient parmi les pires défenseurs de l'esclavage et les maîtres les plus cruels.
Marie fut effrayée par la poupée noire. Elle n'avait jamais vu de nègres. Je n'en avais jamais vu non plus avant de venir à Lyon, mais ils n'étaient pas rares dans cette grande ville et on pouvait toujours en croiser quelques-uns aux foires et aux fêtes. Je lui racontai que les enfants nègres étaient de beaux et bons enfants, que Dieu les aimait comme les enfants blancs ou jaunes ; elle était encore trop petite pour comprendre mes explications, mais elle finit par accepter la négresse, qui devint sa préférée.
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Au mot "soie", mes lèvres frémissaient. Je sentais la poésie de cette aventure, commencée dans la nuit des temps, à l'autre bout du monde, dans la Chine lointaine : l'aventure qui allait d'un vilain papillon aux atours des reines.
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Ce qu’on appelle pour simplifier « école d’autrefois », c’est l’école de la IIIe République, et surtout l’école de Jules Ferry, qui s’est développée après 1880. Il est utile de voir comment l’apprentissage de la lecture s’effectuait dans la première moitié du XIXe siècle… cent ans avant les querelles sur la méthode syllabique et la méthode globale, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y avait pas de querelles. On a choisi un exemple qui peut paraître extrême pour rendre sensible le caractère à la fois rebutant et biscornu de la plupart des manuels très anciens d’apprentissage de la lecture et expliquer la répulsion des instituteurs républicains pour ces jeux de patience, ces casse-tête chinois.
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Quant aux « ânes noirs » avec lesquels on « perdait son savon à blanchir », il faut se demander s’ils restaient ânes jusqu’au bout. Interrogée sur ce point, ma mère crut se rappeler que « tout le monde finissait par savoir lire tôt ou tard ».
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Aujourd’hui, un élève qui n’a pas acquis les connaissances de base en français et, dans une moindre mesure, en calcul, à l’issue du cours moyen, soit vers l’âge de onze ans, a bien peu de chances de se rattraper au cours de ses études prétendues secondaires. Il devra, dès la sixième, ânonner Homère et Molière sans en comprendre un mot.
L’essentiel lui manquera jusqu’à la fin de ses jours.
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Compter : une autre aventure, belle et dangereuse. Au sens large du mot, compter, c’est manier les chiffres, tous les chiffres, avec une certaine sûreté, calculer sans sa petite machinette et se représenter mentalement des grandeurs et valeurs.
Les calculettes et les ordinateurs font désormais le travail pour nous. Enfin, presque. On ne sait plus ce qu’étaient une règle à calcul ou une table de logarithmes. Le calcul mental n’est une priorité que pour les fans des jeux télévisés. L’exemple type d’une notion presque perdue aujourd’hui pour beaucoup d’adultes cultivés, surtout littéraires, c’est bien l’ordre de grandeur.
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La rédaction nécessite un outil, qui est la grammaire (avec la conjugaison), et un matériau de base, les mots. L’école d’autrefois enseignait méthodiquement le vocabulaire.
L’étude des synonymes, des antonymes et des homonymes était très organisée à l’école jusqu’au milieu du XXe siècle. On s’en aperçoit en feuilletant, par exemple, les « livres uniques de français », le Bouillot, le Dumas et quelques autres.
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La plume, sergent-major ou autre, avait sa part dans les apprentissages. Savoir écrire, c’est savoir tracer, pour laisser une trace. C’est aussi connaître l’orthographe et rédiger passablement. L’outil essentiel de l’écriture est la grammaire. Peu à peu, à partir du milieu du siècle dernier, la grammaire traditionnelle a été remplacée par des considérations linguistiques savantes, mais en général fort peu pratiques.
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L’écriture m’a donné tant de déboires que je n’en suis pas encore remis. Les stylos à encre les plus hermétiques se mettent toujours à couler sur mes doigts dès que je les touche ! Les plumes sergent-major étaient trop dures pour ma main ; elles me causaient d’affreuses souffrances et blessaient aussi mes pauvres cahiers. Plus tard, je découvris les plumes « lances », beaucoup plus douces ; mon martyre prit fin. Tout de même, je faisais des taches, je consommais trop d’une encre plus précieuse encore pendant la guerre. Je cherchais, du bout de ma plume, les dernières gouttes au fond de l’encrier.
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Je ne crois pas que papa-sème-de-la-salade bouleverserait beaucoup d’enfants du XXIe siècle. Dommage.
En moi, elle provoqua un déclic. Dès ce jour, j’aimai la lecture. On vivait dans un monde simple, nourri de mots simples. Les auteurs de syllabaires puisaient aisément dans cette manne.
Une fois la graine en terre, en attendant qu’elle germe et que la salade arrive dans le saladier, la suite ne fut pas pour moi aussi facile que le laissait présager ce premier triomphe. J’aimais la lecture, mais pas la maîtresse censée me l’enseigner. Cette rude et forte femme me terrifiait.
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En prophétisant la catastrophe, on compte bien la faire arriver...
(...)
la grande faux... la trombe électrique... la tache grondante
(...)
Parce que nous savons que vous ne voyagez pas dans le futur, ni nulle part. Vous ne faites que singer le voyage
(...)
Le ciel avait la couleur de la vache-mascotte des pionniers et le soleil matinal une nuance de crème tournée. Un temps tout à fait bovin, décida-t-il.
(...)
— Nous avons le temps, dit Simon calmement.
— Même pas. Le temps n'est plus de notre côté.
(...)
Bruna avait sans doute rejoint Marlene, avec qui elle, partageait un chalet, comme au centre Argus-Atlantique. Il devait accepter qu'elle se partage entre Marlene et lui. Plus tard, elle accepterait qu'il se partage entre elle et Marlene. Ainsi le voulait la destinée. Et II ne se battait pas contre ce décret, qui l'arrangeait fort bien.
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1 - Gérard KLEIN, Une vue sur l'histoire, pages 7 à 42, Préface (lire ce texte en ligne)
2 - Esquisse pour une biographie sommaire, pages 43 à 48, Biographie
3 - Ouragan sur le secrétaire d'Etat, pages 49 à 85
4 - La Poudre jaune du temps, pages 86 à 106
5 - La Fête du changement, pages 107 à 177
6 - La Mémoire de l'Eden, pages 178 à 207
7 - Vivre le temps, pages 208 à 218
8 - Les Cygnes se créent dans le ciel, pages 219 à 243
9 - Mais quel territoire ?, pages 244 à 264
10 - La Planète des vaches, pages 265 à 287
11 - Les Négateurs, pages 288 à 316
12 - Bibliographie de Michel Jeury, pages 317 à 321, Bibliographie
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Vive Fargan Oulds ! Vive le jour des Voies !
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Quand les hommes, pour de bon, reviendront, nous ouvrirons grands les yeux. Ils seront comme des dieux. Et sur la vieille Terra, la gloire se lèvera.
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Si personne ne les arrête, ils continueront longtemps encore, peut-être des siècles, muselant le peuple, bloquant tout progrès et interdisant à l'humanité de prendre un nouveau départ.
(...) quand il y a dans un système une contradiction insoluble, on en fait un mystère et le tour est joué !
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Il se retrouve dans une grande pièce aux murs lisses. En face de lui, son image multipliée plusieurs fois : au moins une dizaine d'images qui s'animent peu à peu. Toutes sont différentes. Certaines jaillissent des murs-miroirs. Elles se reflètent sur le sol, se dédoublent encore. C'est un vrai grouillement dans la salle où Alain est enfermé. Les images - les doubles - gesticulent, dansent, bondissent, avancent, reculent, font des signes d'appel ou d'horreur, se croisent, se mêlent, tombent, disparaissent...
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Je ne discute pas les ordres venus du futur !
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Le temps va et vient.
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P. 186 : Les neuf dixièmes des oeufs mondes ratent leur éclosion, dit le docteur Goldberg. Ils projettent des éclats dans toute l'extension. Certains de ces fragments rejoignent des mondes en fin de précohésion.
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