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Critiques de Michel Polac (13)
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La Luxure : Fragments d'un autoportrait en ..

Petit livre très vite lu. On y découvre un Michel Polac aux antipodes du personnage médiatique et critique littéraire. Très loin des premières émissions culturelles du fameux « Droit de réponse » des années 80. Polac dévoile dans cette autobiographie très ciblée sa passion pour les femmes et le sexe. Il nous fait part de ses multiples aventures, de manière parfois drôle, mais toujours avec une grande sincérité. On le suit avec plaisir dans ses turpitudes depuis les années 50, époque où une chape de plomb obscurantiste recouvrait toutes les activités libertines en dehors du cadre étroit et officiel du couple. Morale hypocrite oblige ! On s'amuse beaucoup lorsqu'il détaille les spécificités de ses conquêtes où lorsqu'il s'aventure, ne résistant pas à la curiosité, dans les milieux libertins parisiens encore très confidentiels. De plus, comme on s'y attend, bien que les termes soient parfois très crus et directs, c'est très bien écrit, avec moult références culturelles ponctuant son récit.
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Mettez un livre dans mon cercueil

Je me suis interrogée pour savoir comment je pouvais rendre compte de chroniques aussi variées, aussi étendues que passionnées...Alors pour "RE-transmettre"... au mieux le plaisir intense de cette lecture (j'ai retrouvé des auteurs que Michel Polac a toujours défendus, comme Tchéhkov, Ambrose Bierce, Raymond Carver, Victor Serge, Nina Berberova, Jean Rhys, etc…et la liste est longue !!)..J'ai ajouté des citations, réalisé une liste spécifique de coups de coeur de Michel Polac... du moins une sélection toute personnelle , que j'ai établie ,de textes à "savourer"...toutes "affaires cessantes", à la suite de la lecture de ces « critiques littéraires », ou « mots d’humeur »---------------------------------------...Dans ce volume que j'ai sur-abondamment souligné, je retiens une chronique qui est pour moi l'image la plus juste du parcours de ce critique littéraire, chronique intitulée "Gloire aux anonymes" (p.322), chapitre qui me tient tout spécialement à cœur, car elle parle d’une auteure et d’une lecture, qui a été ces dernières années, l’un de mes plus grands chocs émotionnels et intellectuels.-------Je souhaite à mon tour nommer Marie Didier, avec « Dans la nuit de Bicêtre »…Je vais me permettre de citer les impressions et enthousiasme de Michel Polac…pour ce livre…. Qui représente pour ma part la quintessence de la littérature : un style original, une humanité, l’espoir, la réparation d'iniquités, la connaissance, sans aucune frontière de classe, race, ou autre sectarisme. Le livre, les mots pour une humanité meilleure…Le combat contre l’ignorance, l’hommage à des figures de « justes »…qui permettent de faire progresser la communauté des hommes =========================================================

« J’aime trop les individus et les aléas bizarres de leur vie. Alors je salue bien bas le travail de Marie Didier (ce médecin dont j’avais tant aimé –Contre- visite-voici vingt ans), qui a sorti de l’oubli un héros, un « Juste », puisqu’il a arraché à une mort programmée des « fous » traités encore à la fin du siècle des lumières comme des bêtes inutiles ou dangereuses. –Dans la nuit de Bicêtre » (Gallimard)forme-hasard de l’édition-un dyptique dantesque avec –Les Folles d’enfer de la Salpêtrière (Actes Sud), de Mâhki Xenakis (dont je m’aperçois que ça date déjà de 2004) (…)

====================(cf. Dans la nuit de Bicêtre) : Pussin était fils de tanneurs (métier puant et maudit) , ruinés lors du rattachement de la Franche-Comté à la France (impôts accablants). Devenu vagabond tubard, scrofuleux, il est enfermé à Bicêtre, où il échappe à la mort grâce à une stricte discipline hygiénique et une gymnastique qui le font passer pour encore plus fou. Il apprend à lire et écrire, on finit par l’utiliser comme brancardier puis comme gardien, on le paie modestement. Il est le seul à savoir calmer les fous furieux. Il se marie, et avec sa femme ils développent un potager afin d’améliorer l’infâme brouet quotidien qui provoque le scorbut et la mort. Devenu surveillant chef, il fait ôter les chaînes et interdit les violences des gardiens. Le fameux docteur Pinel est nommé et soutient Pussin, qu’il admire. Mais après la mort de Pinel, son fils lui attribuera toutes ces réformes, et par la suite les mandarins de la médecine accréditeront cette légende plus académique ; c’est que cela la fout mal d’honorer un autodidacte, un prolo sans diplôme, bien qu’il ait terminé sa carrière comme « surveillant des folles » à la Salpêtrière (et sa femme surveillante ; elle créera des ateliers de couture, de cuisine). Marie Didier a interrogé en vain le service de communication de l’hôpital : « Pussin, on ne connaît pas ». Il faudrait allumer une flamme sous l’Arc de Triomphe pour les « justes inconnus » (p.322-324 / 2006).

Ce recueil de chroniques, j’y reviendrai, relirai des passages…dans cette première lecture, j’ai déjà vagabondé… découvert les chroniques dans le désordre, selon l’humeur du moment… j’y ai éprouvé plein de petits bonheurs et de très belles découvertes… grâce à notre amoureux des Livres, Michel Polac…qui reste ainsi présent parmi nous …

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Hors de soi

Et dire que j'avais oublié d'inscrire comme lu ce magnifique recueil d'aphorismes de Polac...



Hors de soi...



A côté de soi, hors d'une identité fixe est en effet l'auteur. Toujours en devenir...



Si vivre implique que l'on ne se voit pas vivre, se regarder vivre nous amène à ne pas vivre... Telle est une des pensées profondes de Polac.

Ces aphorismes, drôles ou amers, et parfois à la fois drôles et amers, nous ramènent ici à ceux de Cioran, que Polac admirait tant...



"Je précise que je prends ma vie pour une pure hypothèse."

"Ne pas tenir à ses opinons c'est s'ouvrir à l’ambiguïté du réel."



L'un et l'autre n'auraient-ils pas pu écrire ces aphorismes où l'incertitude colle au réel, devient seule.... réelle ?

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Le Q.I.

Ce roman évoque la transmission du savoir par le cannibalisme intellectuel.

Lorsqu'ils découvrent qu'on peut développer son QI en mangeant le cerveau de certains singes, les humains deviennent fous !



Après s'être rués sur cette panacée (!), un cercle d'élus est créé.



Une fiction addictive sur le thème de l'eugénisme.

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Michel Polac est connu du grand public pour ses émissions sulfureuses , où le verre d’un spectateur mécontent vole frôlant ainsi le crane dégarni de notre présentateur qui tente vainement de calmer les esprits échauffés.

Cet étonnant autodidacte avait également la réputation de se fâcher avec bon nombre de ses collaborateurs.

Toutefois , ceux qui l’ont côtoyé s’accordaient à dire que ce misanthrope avait une impressionnante culture littéraire.

Et le moins que l’on puisse dire est que ce recueil de chroniques nous confirme que Polac était un sacré lecteur.

J’ai soigneusement épluché ces chroniques et ça m’a procuré une irrépressible envie de m’acheter une vingtaine de ces romans. La majorité appartiennent à la littérature des pays de l’Est (sa culture de la littérature russe est impressionnante et porte Tchekhov au-dessus de tous les autres) ainsi qu’à la littérature nippone .

Habitué aux critiques littéraires soignées de Pascal Pia , j’ai été surpris par la prépondérance du ressenti émotionnel dans ces chroniques. Pas d’ergotage , peu de digressions théoriques. Polac se livre !

Il n’hésite pas à expliquer que les larmes lui ont coulé sur les joues à la lecture de La Supplication : Tchernobyl, chroniques du monde après l'apocalypse de Svetlana Alexievitch , à expliquer le mal qu’il à eu à se remettre de Sonderkommando , du ravissement qui l’a saisi en parcourant quelques très belles nouvelles japonaises , quelle cicatrice a laissé le départ précipité de son père ou encore les attouchements sexuels qu’il a subis enfant .

Son style est bien moins soigné que celui d'un François Nourissier par exemple mais il parvient à décrire avec justesse les subtilités , le dessein mais aussi parfois les faiblesses d’un roman.



Procurez-vous ce très beau livre . Vous aurez des idées de lecture pour au moins une bonne année.

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Créateur et animateur du Masque et la plume en 1955, journaliste de presse, télévision, radio, critique littéraire, producteur, écrivain, cinéaste, Michel Polac donne l'impression d'avoir eu plusieurs vies...

"Les textes de cet ouvrage, réunis à l'initiative de Nadia Polac et Clement Rosset, ont été publiés entre 1989 et 2009 par l'Evénement du Jeudi et Charlie Hebdo. Le choix proposé est celui de Nadia Polac."



Le convoi de l'eau, d'Akira Yoshimura, Soseki, Inoué, Yi Munyol, Un sergent dans la neige, de Rigoni Stern, Pessoa, Hermann Hesse, Isaac Bashevis Singer (relire Sosha, Ennemies), Svetlana Alexievitch (La supplication, "La primo Levi de Tchernobyl"), Tchékov, Schiffter, Tranströmer, Le fléau de David van Reybrouk, et tant d'autres pépites mises à jour par Polac au fil de ses chroniques... (là j'ai juste noté ce qui m'intéressait a priori)



Fort heureusement pour ma liste à lire présente (!) il s'enthousiasme parfois pour des auteurs que j'ai déjà lus, tels, Wallace Stegner, il faut lire comme il parle de Vue Cavalière et La vie obstinée! Il dit aussi beaucoup de bien de Dorothy Johnson et sa Colline des potences, de John Muir, et il parle de Cécile Vargaftig (que j'ai lue aussi, marrant tout plein)



Avec lui, même s'il râle, s'emporte, dynamite parfois (BHL...), ne prend pas de gants ("la Bovary m'emmerde") on est en bonne compagnie, les idées lectures s'empilent, et l'on retrouve des auteurs aimés. Bref, on sent le gros lecteur passionné, et ça c'est bien agréable. Quelques incursions en philosophie, un peu évocation de sa vie perso, mais sans plus, il reste pudique...



Sans doute tout cela est-il classé, peu importe, j'ai aimé aussi les textes précédant chaque partie :

"C'est le rentrée, quoi de neuf? Ce n'est pas moi qui vous le dirai. Je lis à mon rythme et me fous d'être le premier à parler d'un bouquin."

"Quand on veut parler chaque semaine d'un livre qu'on aime sincèrement, il faut ramer : je hume, feuillette, lis la quatrième de couverture, quelque chose m'accroche, je lis cinquante pages et puis soudain je décroche (le style, le sujet, des réflexions stupides), j'abandonne neuf fois sur dix et le dégoût monte, temps perdu ( mieux vaut relire un classique)"

"Depuis trois mois, je me bourre de romans de rentrée et je résiste au désir de leur rentrer dedans : lire tous les jours ce genre d'ouvrages, ça vous gâcherait le plaisir de rêver l'été sous un pin ou un figuier entouré de petites bêtes silencieuses si reposantes : coccinelles, lézards, papillons qui ignorent, les bienheureux, les mots qui nous causent tant de maux, et le chant des oiseaux est un poème sans paroles."

"Je crois que je sature, faudrait que j'arrête, ça me rend dingue tous ces livres que je reçois, que je feuillette et qui me tombent des mains(je vous rassure, je ne les vends pas aux soldeurs, je les donne : écoles, hôpitaux, mais j'ai honte, ce ne sont pas de bonnes lectures)
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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La vie incertaine

Ce roman (paru en 1956 aux éditions Gallimard) a été réédité en 2007 aux éditions Neige. Michel Polac l’a écrit, dans un premier jet a l’âge de 22 ans, y a apporté certaines restrictions et l’a terminé quatre ans plus tard. Comme l’auteur le précise dans la préface son interrogation principale était le pourqoi vivre et non le comment ? ; Cela explicite mieux la création de son deuxième personnage. J’ai apprécié la qualité de l’écriture, la manière parfois un peu désuète des rapports humains décrits, mais qui reflète bien son époque, à laquelle, par ailleurs, j’appartiens. Michel Polac, met en exergue les difficultés du passage de l’état adolescent à la découverte du monde des adultes, l’ambiguïté d’être tout à la fois heureux et désespéré de vivre. Il nous livre une bonne analyse de la société frelatée où vivaient ces deux héros. L’un Marc qui se sent une âme d’artiste et vit replié sur ses états d’âme, alors que Germain exerce diverses activités et se confronte aux autres. Intéressant, et nos adolescents d’aujourd’hui, de même que leurs parents, peuvent se retrouver dans les personnages de la vie incertaine. J.P.
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Journal, Pages choisies

Je ne sais pas si c'est dans ce journal mais en tout cas c'est embrassant le cas polac.

L'homme avait des qualités , avait fait des interviews excellentes de grands écrivains comme witold gombrowicz avec Dominique de roux ou encore une interview géniale avec le cinéaste Louis malle pour sa passion dévorante pour l'œuvre de Joseph Conrad, et j'ai du mal à comprendre comment il a pu si mal finir médiatiquement , sur la fin il était agressif , virulent , méchant et moralement compromis et je pense que dans son drame réside peut être un drame médiatique plus large à savoir que la télévision tue tous ceux qui s'en approchent , ou du moins les blesse grièvement.

Marc edouard nabe raconte l'homme de manière très cruelle et les faits qu'on peut reprocher à polac et l'homme qu'il a connu sur le son site wikinabia ,  qui est un travail collectif sur son œuvre et les gens qu'il a côtoyé ,  dans la section à propos de son journal intime Kamikaze :

" La sortie de l'ouvrage est l'occasion pour Serge Moati, d'organiser un débat sur le journal intime dans son émission Ripostes, sur France 5. L’enregistrement a lieu le 26 mai 2000 en présence de Marc-Édouard Nabe et de Michel Polac, Renaud Camus était invité mais a fui la Maison de la Radio au moment du tournage[1].



Pendant l'émission, Michel Polac attaque Nabe sur le thème de l’antisémitisme, en visant particulièrement ses pages concernant l'affaire de la profanation du cimetière juif de Carpentras en mai 1990. En réponse, Nabe demande à la journaliste Dorothée Woillez de lire des passages du Journal 1980-1998 de Polac, dont une page faisait état d'une relation sexuelle avec un enfant. Une lecture que Polac empêche et qui provoque sa colère sur le plateau.



Après l'enregistrement, Michel Polac menace le producteur de poursuites judiciaires[2] pour empêcher la diffusion de l'émission qu'il finit par obtenir. L'altercation fait l'objet d'une chronique dans l'émission Arrêt sur images, diffusée sur la même chaîne que Ripostes. La presse papier évoque largement la censure de l'émission par Michel Polac, toujours en donnant la parole à Polac qui se positionne comme la victime, et jamais à Nabe qui est le vrai censuré[3].



Dans Charlie Hebdo, Michel Polac donne donc sa version des faits[4], rangeant Marc-Édouard Nabe et Renaud Camus dans le camp des « racistes de service », le ton de l'article est virulent et tend à placer les deux écrivains à l'extrême-droite. Sur la censure de l'émission, il considère qu’elle n'a pas été diffusée en raison des extraits de Kamikaze traitant de la profanation du cimetière juif de Carpentras, qu’il avait lu à l’antenne et qui ne se retrouvaient pas dans le montage final. Mais Polac n’évoque qu’à peine la page de son journal lue par Dorothée Woillez. Dans le même numéro, Philippe Val, rédacteur en chef, consacre son éditorial à l'affaire, en appuyant sur la lutte contre le racisme et l'antisémitisme[5].



Le journal Le Monde consacre deux courts articles à l'affaire[6]. Michel Polac obtient un droit de réponse, publié le 10 juin, dans lequel il reprend le contenu de son article publié dans Charlie Hebdo trois jours plus tôt[7]. Il invoque son père mort à Auschwitz pour défendre son comportement lors de l'enregistrement de l'émission.



Sébastien Le Fol dans Le Figaro écrit un article pour rééquilibrer les forces : « Quand Michel Polac se fait censeur »[8].



Enfin, l'émission est également racontée et analysée par Marc-Édouard Nabe lui-même dans un texte déjà conçu comme un tract et envoyé à toute la presse par fax en juin 2000 (et repris dans le fanzine naissant de Bruno Deniel-Laurent et Isidora Pezard, Cancer !) . Il lui faudra attendre septembre pour qu’un organe de presse officiel lui donne la parole : il s’agit des Écrits de l’image, revue de Jacques Chancel et de Monique Alié dans laquelle il donnera une longue interview.



L’écrivain reviendra sur l’affaire Polac dans le premier tome des Porcs[9], paru en mai 2017. "



Et voici le texte qu'écrira nabe :



J‘ai tué Michel Polac. Et ça ne me fait aucune peine. Ma charité ne s‘exerce pas sur les renégats. C‘est Péguy qui m‘a appris ça. Pourquoi renégat ? Parce que Polac est celui qui m‘a fait naître à la télévision en 1985, avant même que ne paraisse mon premier livre qu‘il a défendu ensuite avec enthousiasme contre presque tout le monde (il s‘agissait d‘« Au régal des vermines »). J‘étais son « auteur préféré », disait-il. Renégat de Nabe, ce ne serait encore rien, c‘est renégat de soi-même qui est le plus grave dans le cas de Polac, incarnation symptomatique d‘un certain gauchisme en décomposition volontaire et qui a renié peu à peu tout idéal libertaire au profit d‘une vigilance antifasciste factice.

J‘ai retrouvé Polac quinze ans après, le 26 mai dernier, sur le plateau de « Ripostes », émission censurée par ses soins, et pour une seule et unique raison qu‘aucun journal ne semble vouloir reprendre (pourquoi ?) et que je me propose de dévoiler ici. Polac m‘a agressé sous l‘oeil de Caïn attristé de la caméra. J‘ai répondu à ses insultes par des jets de vérité en pleine face. C‘était si visible qu‘il voulait mourir ! Masochiste comme il est, pitoyablement hanté par une haine des autres qu‘il dissimule sous une haine de soi, Polac est un vieil homme aigri et misérable qui tape n‘importe où comme un ex-boxeur aveugle dont les coups flous frappent dans le vide. Il a eu beau citer hors contexte des extraits de « Kamikaze », mon dernier tome de journal intime dont le succès le rend malade, je lui ai répondu et lui ai expliqué pourquoi il était devenu si jaloux, si faible, si bête depuis qu‘il avait été licencié de TF1.

C‘était lui le kamikaze ! Il s‘est jeté sur moi pour s‘écraser. Ça a donné une excellente émission, l‘une des meilleures (pas) vues depuis longtemps à la télévision. Comme je n‘ai laissé passer aucune de ses ridicules perfidies, Polac a réussi à pousser le manque de fairplay jusqu‘au seuil des tribunaux... Et il veut nous faire croire qu‘il est la victime de La Cinquième qui aurait supprimé une de mes citations ? Ça ne tient pas. Tout le monde a une bonne raison de m‘en vouloir à cause de ce que j‘écris dans mon journal intime : l‘un parce que j‘ai dit qu‘il avait les dents en avant, l‘autre parce que sa belle-mère ne devait pas savoir qu‘il en était amoureux, l‘autre parce qu‘elle a un gros derrière, etc. Comme tous ces gens-là ne peuvent pas avouer la vraie raison de leur colère à mon encontre, ils ont trouvé une accusation fédératrice qui ne mange pas de pain, qui arrête les discussions et fait trembler la mémoire de notre beau pays : l‘antisémitisme. Il a bon dos l‘antisémitisme ! Cherchez bien, ça cache toujours quelque chose. Dans le cas de Polac, ne croyez pas qu‘il me traite de tous les noms parce qu‘il est sincèrement choqué par mon analyse à chaud de la surmédiatisation nécrophilique particulièrement abjecte de la profanation du cimetière juif de Carpentras il y a dix ans... Non, ce vaniteux susceptible m‘en veut uniquement parce que j‘ai révélé à quel point les éditeurs qui le publiaient méprisaient sa prose et se foutaient de sa gueule en tant qu‘« écrivain ». Pour cet « affront », l‘ancien animateur de « Droit de réponse » qui se rêve « artiste », me ferait mettre en prison, ou guillotiner s‘il le pouvait. Un jour, peut-être, une certaine justice, fragilisée par l‘autoculpabilisation française, donnera raison à ce genre de procureur du bas journalisme, contre tout individu libre qui lui tient tête. En attendant, à l‘heure où j‘écris ces lignes, Polac étire le plus possible son bras long dans les médias pour me dénoncer comme monstre. Quelle détresse !

La vérité est toujours simple : si Polac a tout fait pour censurer « Ripostes », c‘est parce que la co-animatrice de Serge Moati a trouvé légitime de lire un peu de son journal intime à lui concernant son expérience de pédophile honteux avec un jeune garçon sur les fesses duquel Polac raconte élégamment avoir « déchargé ». Le « défenseur de la liberté d‘expression » a alors insultée Dorothée Woilliez, comme il avait déjà insulté Daniela Lumbroso sur LCI pour le même « motif ». Il a essayé de lui arracher sa feuille de papier, il a menacé tout le monde : il n‘assumait pas ce qu‘il avait écrit et fait publier par les PUF. La mauvaise foi soudain n‘a plus fait rire personne. La vraie raison de sa lamentable censure est qu‘il voulait effacer son image à lui et sa déconfiture à jamais archivée, sa perte de contrôle, son « fascisme » comme a dit une jeune Congolaise dans le public et son « effondrement » comme tout le plateau le murmurait à la fin du tournage. On n‘efface pas sa mauvaise image. Polac devrait le savoir. Ce moment a eu lieu et a été filmé, et un jour tout le monde le verra et Polac mourra une seconde fois, la dernière, et par où il a péché : la trahison.

Quand l‘émission s‘est achevée, Polac a eu cette phrase me concernant, entre deux insultes qu‘il continuait à cracher au visage de la journaliste : « Lui, il s‘en sort toujours ! ». Oui, je m‘en sors toujours, mais il y a une raison à cela : je n‘ai pas changé de fidélité depuis que je suis né, fidélité à l‘art, et à la vérité, fidélité à la liberté, la vraie, pas celle qu‘on offre en sacrifice à un président de la République pseudo-socialiste qui écoute pendant quatorze ans les « subversifs » au téléphone, et qui rit aux plaisanteries de son ami René Bousquet. Fidèle à moi-même et à ma conviction — pour le coup très utopique — qu‘il faut tenir bon contre l‘aigreur des collabos du pouvoir, des traîtres et des démissionnaires, ceux qui ont tout galvaudé, tout vendu, tout bradé et qui se retrouvent vieux et seuls face à ce qu‘ils ont aimé le plus, pour mourir le plus tristement possible



Et en l'occurrence le passage du "  journal " de polac ou en tout cas tel qu'on le rapporte sur le forum 18-25 de jeux vidéo.com :

Oui, j’ai vécu cela à 14 ans avec I. J’ai défailli comme on disait au XVIIIe siècle, rien qu’en frôlant son ventre nu avec mon ventre. (…) De même avec un autre I. à 28 ans, il avait 18 ans environ, mais ce fut moins foudroyant car je l’avais pris pour un tapin : et enfin à 40 ans, avec ce curieux gamin un peu bizarre, sauvage, farouche, un rien demeuré, fils de paysan, orphelin peut-être, qui devait avoir 10, 11 ans, peut-être moins, et qui m’a si étrangement provoqué jusqu’à se coucher nu dans ma chambre d’hôtel en me racontant une obscure histoire de relation sexuelle avec un homme de son entourage et je me suis rapproché de lui, et il était nu sur le côté, et j’ai seulement baissé mon pantalon et ai collé mon ventre contre son cul, et j’ai déchargé aussitôt, en une seconde, dans un éblouissement terrible, et il a eu un petit rire surpris comme s’il s’attendait à ce que je le pénètre, il paraissait si expérimenté, si précocement instruit, tout en ignorant ce que cela signifiait, tout en étant capable de préciser ce qu’il savait ou voulait. »

 Extrait de ‘Journal’, récit autobiographiqu de Michel Polac, p.147



Je ne sais pas si c'est vrai mais dans tout les cas c'est déprimant , très triste pour polac et surtout révélateur d'un problème médiatique beaucoup plus large de matzneff à polanski ou avec l'affaire le landais et nottamment Alain jakubowicz qui incarne toute la schizophrénie de ce petit milieu sur le sujet bien sombre et bien dégoûtant de l'antisémitisme et de la pédophilie de la part d'un petit milieu de gens immondes qui paraugent tous ensemble dans la fange.

Le problème de la liberté d'expression ,  de la censure et des tribunaux est en réalité le problème des fous qui nous gouvernent , ces élites qui nous influencent ,  qui nous disent ce qu'on a le droit de dire et de penser , et qui au final ont besoin de lois et de tribunaux pour se protéger et se réguler eux mêmes.



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Journal, Pages choisies

Le nom de Michel Polac évoquera pour la plupart d'entre nous, l'homme des médias, le présentateur d'émissions particulièrement agitées.

Ce journal nous le présente comme un misanthrope passionné de littérature (et de sexe).

Alors évidemment, on est très loin des Mémoires d'outre-tombe sur le plan stylistique. Son écriture est même par moments très négligée (il le reconnaît volontiers).

Mais il est intéressant de lire les périodes de doute, de spleen et de mal de vivre que traversait ce vieux grincheux dont les marottes sont le questionnement sur les raisons d'écrire, la misère du désir, son non-talent, la pauvreté de la littérature contemporaine (surtout la littérature française) .

Toutefois, on se prend au jeu et je dois bien avouer qu'on lit rapidement ce journal comme les lettres qu'un vieux copain nous envoie.

Il est à regretter que ce journal ne commence qu'à l'année 1980 car je serais curieux de connaitre les lectures de jeunesse de ce fascinant érudit.

Et malheureusement, sur la fin du journal il se répète un peu , se fourvoie dans des raisonnements assez vaseux.

Mais certaines pages sont sublimes. Les pages sur la fin de vie de sa mère, sa relation avec Z., ou son amitié avec une sauterelle qu'il a adoptée sont à lire et relire. Très touchant.



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Chroniques multiples où l'on découvre surtout ou redécouvre parfois beaucoup d'écrivains et livres qui ont marqués Michel Polac. Il fait un travail méticuleux et m'a convaincu quelque fois à lire certains de ces livres.
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Il aurait aimé le style !



Un livre direct, franc, drôle sur un homme atypique,



Journaliste, écrivain, producteur, réalisateur, il aurait emmagasiner un nombre considérable de connaissances, au gré de ses rencontres, et de ses célèbres provocations.

Car c'est en tant que polémistes que le grand public le connait le plus, mais ses proches et son entourage savent qu'il n'était pas que frondeur ni provocateur,

et c'est au travers de courts récits que nous découvrons l'autre Michel Polac,

un bel hommage pour les inconditionnels et les autres !
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L'auteur anti-conformiste assume sa partialité et ses contradictions...
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Sans oublier non plus que les grands textes sont aussi un point de départ pour parler d'autre chose. Polac l'illustre à merveille dans chacune de ses chroniques, en faisant le lien entre la littérature et la vie.
Lien : http://www.actualitte.com/cr..
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