Le Fils, c'est Lion, celui qui est mort à 21 ans mais qui continue d'être tellement présent auprès de ses parents, Martine et Michel.
Le Fils, c'est le narrateur de ce petit livre, celui qui s'exprime sous la plume de son père, celui qui nous fait le récit de sa mort, de la semaine qui l'a précédée et des jours après.
Michel Rostain, philosophe, psychologue, metteur en scène d'opéra et directeur de théâtre a connu le pire un samedi d'octobre 2003. Après 2 jours de fièvre et de vomissement, son fils unique est mort d'une méningite fulgurante à l'hôpital de Quimper.
Une mort brutale, douleur immense, la pire qu'un parent puisse connaître.
Des années après, par un procédé original, le père s'est glissé dans la tête de son fils pour mettre des mots sur cette tragédie, pour témoigner, pour aider.
"La mort fait partie de la vie, on peut vivre avec ça."
Le fils raconte en détail ses dernières heures, l'inquiétude de ses parents face à son état, la fièvre, les marques bleues qui apparaissent sur le corps, et le verdict qui tombe à l'arrivée du SAMU, juste quelques heures avant que la méningite finisse de lui exploser les veines.
Assez terrible à lire, mais jamais larmoyant ou plombant.
Plus léger, le fils raconte également la belle semaine qui a précédé sa mort, riche en émotions et dialogues avec ses parents, d'une conversation téléphonique, en déjeuner et opéra.
À travers la voix de son enfant perdu, Michel Rostain se soulage. Il dit ses éternels regrets de ne pas avoir été plus présent à ses côtés lors des derniers jours, lors des dernières heures. Ignorant de la réalité, de l'état gravissime dans lequel était tombé son fils, ne pouvant supposer une seule seconde que bientôt il ne serait plus, il était obsédé par ses envies de bien faire. Bien ranger les courses dans le frigo et les placards, bien préparer le passage des secours pour qu'ils puissent accéder rapidement à son fils.
Autant de minutes précieuses qu'il n'a pas passées au chevet de Lion.
Ces passages m'ont vraiment émue.
C'est le fils qui s'exprime, mais c'est bien du père qu'il parle (et c'est bien le père qui parle), de la façon qu'il a eu de faire face à la situation.
C'est très habile.
Les heures après, à la morgue, pour décider de la suite, préparer les funérailles.
Réalité insoutenable mais implacable.
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