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Critiques de Michèle Perret (68)
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Le premier convoi 1848

Voici un très bon roman historique. En ce qui me concerne, un très bon roman (historique) fait oeuvre de littérature, en ce sens que la fiction s'affranchit progressivement de la réalité historique qui la nourrit et la transfigure. La postface m'a confirmé que : « Ni Antoine, ni Jeanne Sabour, ni Léonie, ni Raoul, ni Jeanjean le violeur, ni Louise l'infirmière bénévole, ni Ali, ni Ahmed n'ont existé et leurs aventures, leurs amours et leurs haines sont de pure invention. »



Le travail de la romancière s'appuie certes sur une solide documentation (une bibliographie est d'ailleurs proposée en fin d'ouvrage) et sur un émouvant et nécessaire hommage rendu aux 843 « transportés » de ce premier convoi de 1848 (cf. liste reproduite également en fin d'ouvrage), mais ce qui procure surtout un grand plaisir de lecture c'est précisément que cette histoire prend vie grâce au travail d'écriture romanesque. Ainsi, l'écrivaine va jusqu'à reprendre une romance ancienne (« Plaisir d'amour») chantée par Jeanne Sabour (cf. citation de la page 102).



De puissants portraits de femmes, un style très fluide, un rythme très alerte de la narration, une certaine poésie dans les descriptions de la nature, une réflexion subtile sur la liberté et l'injustice voilà ce que j'ai aimé, à l'image de ce beau passage que je cite pour finir :



« C'est le soir, à nouveau, une de ces longues et belles soirées du début du mois de juin. Antoine et Jeanne sont côte à côte, ils se tiennent par la taille et regardent ondoyer les blés mûrs. Leur première vraie récolte. Plus loin, on a planté de jeunes oliviers. Plus loin encore, les Arabes du douar gardent leurs chèvres. Ont-ils oublié ? Ont-ils pardonné ? Jeanne se sent toujours sourdement coupable, elle pense souvent à toute cette aventure, à tout cet héroïque voyage pour aboutir à ça. ».



On est presque trois ans plus tard et pour découvrir ce à quoi « ça » fait allusion, une seule solution pour vous : lire ce très beau roman, véritable ode à la vie simple.
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La véridique histoire de la fée Mélusine

Ah, comme j’aimerais bien tomber sur des lutins qui la nuit « accomplissent complaisamment les tâches ménagères et disparaissent au matin ». Je dois cependant me contenter de l’aide de mes deux filles pour ce faire et je les gratifie en partie en leur proposant de beaux livres comme celui-ci.



Je précise tout d’abord que l’illustration de couverture et les dessins de l’intérieur sont signés de Sylvain Bourrières et que j’ai, pour ma part, beaucoup apprécié son travail. On est bien loin des représentations de fées à la Walt Disney et c’est tant mieux. Vraiment ! La couverture suggère fort bien des éléments clés de cette histoire, dont notamment les ruines d’une forteresse et une belle et délicate Mélusine. Le dessin de la fin du chapitre 3 propose par exemple de beaux effets de lumières et d’ombres, au clair de lune.



Dans sa postface Michèle Perret rappelle qu’elle adapte (c’est également indiqué en sous-titre « d’après le roman de Jean d’Arras, XIVe siècle ») ici une histoire déjà écrite (et traduite de l’ancien français par ses soins comme indiqué dans la bibliographie, Jean d’ARRAS, Mélusine, roman du XIVe siècle. Préface de Jacques LE GOFF, traduction et postface de Michèle PERRET, Stock, 1979) :



« “Telle est la véridique histoire de la puissante forteresse de Lusignan en Poitou et de la noble lignée qui est issue de la fondatrice de cette forteresse, lignée qui régnera jusqu’à la fin du monde…” nous dit Jean d’Arras, un auteur de talent dont nous ne connaissons que le nom et qui, en pleine guerre de Cent Ans, écrivit en français la légende de Mélusine sur les ordres de son seigneur Jean de Berry, un prince du sang qui venait de reprendre la forteresse de Lusignan aux Anglais et se croyait un peu parent avec la fée poitevine. »



C’est donc le fruit d’un travail de longue haleine qui nous est restitué ici. Le résultat est charmant, romanesque à souhait.



Insister sur la véracité de l’histoire me semble être une marque de croyance dans les éléments surnaturels ou féeriques qui est propre au conte. C’est aussi un moyen de capter l’attention comme cette touche d’humour de la part de Michèle Perret qui insert une note de bas de page à l’attention des (petits) lecteurs lors qu’il s’agit d’allumer un feu : « pas d’allumettes, bien sûr, à cette époque », ou bien de nous expliquer ce que se signer voulait dire « il ne s’agit pas seulement de s’attirer la protection de Dieu, comme aujourd’hui avant de faire quelque chose de difficile (tirer une question à un examen ou un penalty au foot !) [...] ».



C’est en revanche avec beaucoup de sérieux que d’autres nombreuses notes nous aident à mieux comprendre le contexte historique légendaire, comme celle-ci : « Léger anachronisme : les canons existaient à la fin du XIVe siècle, à l’époque où Jean d’Arras racontait la légende de Mélusine, mais ils n’existaient certes pas encore dans les temps reculés où sont supposés avoir vécu Mélusine et Raymondin ».



De nombreuses belles phrases péremptoires comme « mérite vaut mieux que beauté » ou « et les jugements de Dieu sont si mystérieux que nul homme ne peut les comprendre avec son esprit limité » trottent encore dans l’esprit du lecteur bien après la fin de la lecture.



Le roi Élienor perd sa femme la fée Pressine qui donne naissance à trois filles : Mélusine, Mélior et Palestine. C’est ainsi que commence ce conte de Mélusine où ils sont nombreux à expier des fautes et où on est souvent convié à célébrer un mariage ! Deux appendices nous renseignent sur le sort des deux autres sœurs.



Très belle découverte, au hasard heureux des amitiés qui se nouent sur babelio !
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La véridique histoire de la fée Mélusine

C'est un exercice toujours très délicat que de faire la critique d'une œuvre écrite par une personne pour laquelle on a à la fois de la sympathie, de l'estime et de l'admiration. J'ai pris cet engagement auprès d'elle d'en faire une critique la plus impartiale et objective possible.



Pour ce faire, j'ai pris le temps au préalable d'étudier le livre in-extenso avec une classe de CM1/CM2 d'un niveau correct, pas exceptionnel, loin s'en faut, mais pas non plus aussi bas qu'il m'est arrivé d'en croiser. L'avis qui va suivre est donc une espèce de fusion de mon ressenti propre de lecture, de mon ressenti d'enseignante ayant eu à faire étudier ce livre à des élèves et des remarques mêmes des élèves, qui restent les principaux intéressés dans cette expérience.



Le livre se présente sous forme de dix-neuf chapitres allant de 2 à 8 pages (4 à 5 pages de moyenne). Certains chapitres présentent une illustration de pleine page en noir et blanc de Sylvain Bourrières. Autant régler tout de suite leur sort à ces illustrations. Personnellement, elles ne m'ont pas convaincu et ne me semblent rien apporter à l'histoire, mais les élèves, eux, semblent les avoir appréciées et les trouver importantes.



L'histoire est une double adaptation de l'œuvre de Jean d'Arras intitulée Mélusine ou la noble Histoire des Lusignan, datant de la fin du XIVème siècle. Adaptation en français moderne, tout d'abord, et adaptation pour les enfants d'autre part.



Cette histoire de Jean d'Arras est complexe car à cheval sur différents genres : le récit merveilleux, tout d'abord, quasiment récit mythique fondateur car on retrouve des avatars de Mélusine dans beaucoup de folklores indo-européens depuis des temps immémoriaux. C'est aussi un roman de chevalerie comme il s'en faisait à l'époque et c'est encore une manière de biographie généalogique sur la famille de Lusignan, originaire du Poitou et dont des représentants seront rois qui à Chypre, qui à Jérusalem, qui en Arménie, qui en Bohème ou au Luxembourg, sans oublier une myriade de comtés ou d'autres type de provinces françaises.



Selon moi, il convient d'examiner séparément les deux types d'adaptations que propose Michèle Perret de cette œuvre. Tout d'abord, l'adaptation en français moderne, qui, je ne pense pas faire vraiment débat là-dessus est très réussie. En rafraîchissant la langue, les cheminements ou des détails tels que les unités de mesure, on a affaire à un texte réellement intelligible au XXIème siècle. L'auteur propose également fréquemment, en bas de page des éléments d'éclaircissement quant au texte même de Jean d'Arras.



Donc, pour le lecteur actuel, une adaptation parfaite en français moderne. En revanche, si je dois donner sincèrement mon opinion sur l'adaptation destinée à des enfants de 9 à 13 ans, la fenêtre d'âge qui semble le cœur de cible de l'ouvrage, mon éloge sera plus mesuré pour les raisons suivantes :



1) En premier lieu, la richesse et la complexité du vocabulaire employé a très fortement nuit à la compréhension. Les élèves n'ont pas décroché parce que je les ai tenus à bout de bras (et un peu menacé, faut être sincère jusqu'au bout). Je ne sais pas si en lecture libre, un seul de mes élèves serait allé au bout. C'est particulièrement vrai pour les termes propres à la chevalerie ou à la religion, deux domaines où les enfants actuels sont quasi vierges de connaissances et de vocabulaire spécifique.



2) En second lieu, la multiplication des personnages, les descendants de Mélusine, dans la seconde moitié du livre, personnages auxquels on n'a pas vraiment le temps de s'habituer ni de s'identifier me semble également un frein. J'ai perçu un net déclin d'intérêt dans cette phase alors que la première partie, ayant le couple Mélusine et Raymondin pour centre, les avait, elle, captivés.



3) Troisièmement, en regard des connaissances limitées des enfants en géographie, une carte présentant les différents lieux de l'histoire aurait été plus que nécessaire. Les élèves n'arrêtaient pas de me demander : c'est où la Marche ? c'est où l'Arménie ? c'est ou Parthenay ? etc., etc.



4) Enfin, pour des enfants de cet âge, le mélange des genres à quelque chose de frustrant et de déroutant. Je m'explique. Ils ont, vers 10 ans, une expérience à la fois des œuvres de fiction et également des documentaires (historiques ou autres). Ici, du fait que des informations réelles sont constamment entremêlées d'événements peu crédibles, ils ont eu tendance à se sentir menés en bateau et à ne plus croire à rien du tout. C'est susceptible un enfant à cet âge-là, et c'est assez manichéen aussi : soit c'est faux, soit c'est vrai. Quand c'est entrecroisé, ça dérange.



Je vais donc conclure avec cette dernière adaptation, celle destinée spécifiquement à la jeunesse, en disant qu'il aurait très certainement fallu une simplification du vocabulaire et des tournures trop éloignées du quotidien des enfants (ex : vint à passer, eut-on dit, chapellenie, etc.), un débroussaillage plus approfondi sur les descendants de Mélusine sur lesquels on souhaitait se focaliser, une carte des lieux mentionnés, et un documentaire réel, en fin d'ouvrage où les enfants auraient pu avoir accès à " ce qui est vrai " dans l'histoire qu'ils viennent de lire. Le simple " repères chronologiques " en fin d'ouvrage ne me semble pas suffisant pour gommer les interrogations germées tout au long du livre.



Bien évidemment, ceci n'est que la véridique histoire de mon avis, qui ne signifie pas grand-chose.
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Le premier convoi 1848

.

1848 . Sous Louis Philippe la révolte gronde .

Chômage et misère ont fait d'une bonne partie du peuple parisien des insurgés et les révoltes sont réprimées dans le sang .

Aussi , l'offre de participer à la colonisation de l'Algérie

semble pour beaucoup la seule issue salvatrice : on leur promet un eldorado !



Et voilà l'aventure où l'on va se couler parmi des personnages de fiction très attachants ou charismatiques et d'autres , historiquement célèbres comme Lamartine .

On part donc à travers la France pour embarquer sur " L' Albatros " à Marseille puis , place à la découverte de la terre algérienne .



Un récit très riche , vivant et parfaitement documenté qui va faire revivre ce pan de l'histoire, ô combien important encore de nos jours et qui donne tant à réfléchir . Et , je l'avoue , je n'en connaissais que les grandes lignes .



Sans hésitation , je dirais que cette lecture fut un moment fort , dû sans aucun doute à la qualité d'écriture de Michèle Perret qui nous offre de magnifiques portraits de ces gens modestes qui ont fait l'histoire contre vents et marées .

Un moment fort car , par ce récit , sont aussi mis en lumière les combats de nos anciens pour la liberté et contre l'oppression .



Un roman historique qui retrace cette épopée en toute neutralité mais sans langue de bois .

Un document précieux , précis et passionnant .

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Le premier convoi 1848

En tout premier lieu, je voudrais remercier Michèle Perret pour son écriture si fluide, au rythme si palpitant qui met l’Histoire de ces premiers colons d’Algérie à la portée de toutes et tous. Médiéviste et linguiste, il se dégage de sa plume, le plaisir de transmettre. Sa prose coule comme une eau limpide sous notre regard et rend la lecture passionnante, sans rencontrer aucun obstacle.



Juste auparavant, je venais de terminer « L’été des quatre rois » de Camille Pascal. Extrêmement intéressant cette période des Trois Glorieuses mais la narration est particulièrement dense, terriblement condensée et qui, bien que très érudite, n’est pas d’une lecture facile.



Aussi, « Ce premier convoi » est une suite logique de cette Histoire des Trois Glorieuses mais tellement plus agréable à lire pour la béotienne que je suis !



Ce roman, construit sous forme de fiction, nous relate avec réalisme l’histoire du premier convoi qui parvient à Arzew, près d’Oran, le 27 octobre 1848. « Ces colonies de population » furent décidées à la suite des émeutes parisiennes de 1848 où fut destitué Louis-Philippe et la République proclamée.



L’auteure resitue son récit fictionnel dans l’Histoire entre quelques premières pages intitulées « Le coup de l’éventail » qui résume la France de 1830, la prise d’Alger et la chute de Charles X. Puis en fin de livre, la postface où l’on découvre avec émotion le nom de tous les transportés de ce premier convoi dont 49 enfants de moins de deux ans.



C’est à partir de l’aventure de quelques personnages fictifs, hommes et femmes du peuple de Paris, que s’élabore le récit qui s’appuie sur une documentation approfondie. Le roman fourmille de détails très précis sur le Paris de cette époque. On sent bien l’auteure qui ne veut rien laisser au hasard, captivée par l’aventure. Avec eux, le récit nous immerge dans les émeutes de ce Paris de 1848, pour se terminer sur l’échec des barricades dont celle du faubourg Saint-Antoine et la terrible répression qui s’en suit.



La misère sévit dans la capitale, une misère inimaginable, révoltante d’autant qu’il est question de fermer les Ateliers Nationaux, 40 % de chômeurs à Paris, des salaires en baisse, des crève la faim qui crient les slogans « du pain ou du plomb » « du plomb ou du travail ». C’est le Paris de Victor-Hugo qui s’étale sous nos yeux. Une fois de plus les parisiens ont faim.



Le 20 septembre, Paris se couvre d’une affiche « Colonisation de l’Algérie » Avis aux ouvriers – Et c’est le début d’une autre histoire pour tous ces pauvres gens, mélange d’ouvriers et de bourgeois, d’artisans, candidats à l’immigration, qui partent remplis d’espoir pour un monde meilleur, un univers où l’on peut souhaiter se nourrir correctement. Alors, ils embarquent après avoir été acceptés. C’est la lente descente en bateau vers Marseille avec la découverte d’autres horizons, d’autres régions, d’autres misères, jusqu’à l’embarquement sur l’Albatros.



On imagine aisément tous ces colons épuisés, dépenaillés, après une traversée mouvementée, arrivant à Arzew qui découvrent un pays totalement à l’opposé du leur, une terre desséchée, caillouteuse, des conditions climatiques difficiles, un hébergement tout ce qu’il y a de plus sommaire, des militaires qui les observent plutôt avec mépris, des maladies, des morts, des autochtones méfiants, et le courage qu’il leur faut à tous pour faire de cette terre, une terre cultivable, une terre nourricière. Et c’est là où le récit est le plus éloquent, le plus instructif sur les difficultés rencontrées. Ils parviendront à force de travail, d’abnégation, à rendre cette terre infertile, un peu plus généreuse, ils s’y attacheront et contrairement à tous les préjugés d’aujourd’hui, ce récit apporte un éclairage essentiel dans la connaissance des motivations de l’époque.



Il y a de très beaux portraits de femmes courageuses dans ce récit et je remercie l’auteure d’avoir su mettre en évidence une qualité que j’ai toujours appréciée chez la femme, c’est le courage.



Ce livre m’a rappelée « Les gardiennes » d’Ernest Pérochon. J’y ai retrouvé la même force, la même puissance de narration. Et j’ai une pensée toute particulière pour Albert Camus qui fait référence à ses ancêtres dans « Le Premier Homme ». Les livres mènent aux livres. Merci Michèle !





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Le premier convoi 1848

« – Voici la terre, voici l’Algérie !

On se pressa à l’avant de l’Albatros, on ouvrait grand les yeux sur cette côte assez aride, on cherchait un peu de végétation, les palmeraies et les orangeraies promises (…) » (P 149)



Que faire lorsque c’est l’insurrection à Paris et que l’on vous promet le paradis ailleurs ? On ne réfléchit pas vraiment et on y va, même si l’on sait déjà que le voyage sera dur et que l’Eden convoité n’existe pas réellement.



Michèle Perret retrace ici, sous la forme d’un roman historique, le contexte du départ, le voyage en bateau, l’arrivée sur la « Terre promise » et la suite. Certes, il s’agit d’un roman mais les personnages sont tellement réalistes qu’on s’y croirait. Certains sont le symbole de cette misère qui s’est expatriée. D’autres doivent vite débarrasser le plancher s’ils ne veulent pas être fusillés…



Ce livre se lit avec aisance tant l’écriture est fluide. Je ne connais pas beaucoup l’histoire de l’Algérie, si ce n’est la guerre, est cela m’a permis d’apprendre avec facilité un épisode important qui déterminera le cours de l’Histoire. J’ai retrouvé dans ce livre le réalisme d’un Zola, auteur que j’adore, mais d’un Zola qui se serait débarrassé de certaines longues descriptions pour céder à un peu plus de fluidité additionnée d’un soupçon de truculence.



Et si on s’est laissé embarquer pendant les 250 pages, la postface nous remet face à la réalité. D’autant plus que vont s’ensuivre ensuite les noms de tous ceux qui ont fait partie de ce convoi. Quel bel hommage à ces derniers !



Un grand merci Michèle Perret !
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Introduction à l'histoire de la langue française

Les clichés, préjugés, associés à la fainéantise sont souvent des obstacles à la curiosité saine et constructive. De ce fait, certains peuvent penser - à tort - que ce type d'ouvrage n'est pas fait pour eux, arguant qu'il n'y a que les étudiants en lettres ou les universitaires sentant le moisi (à force d'étudier, ces pauvres gens sentent le renfermé... Cela vous choque ? On m'a déjà fait cette réflexion lorsque j'étais à la Fac... sans commentaire) pour comprendre le charabia intellectuel qu'il doit y avoir dedans (bien entendu, la personne n'a tout de même pas poussé le vice jusqu'à l'ouvrir, des fois que ses deux neurones lui tomberaient sur place, foudroyés par l'apport culturel... et elle en a besoin de ses neurones pour regarder Secret Story !).



Bref, trêve de plaisanterie, ou plutôt d'ironie mordante. Quiconque s'intéresse un tant soit peu à ses origines, sa langue, se pose un jour des questions sur son évolution. J'admets qu'il existe des ouvrages rébarbatifs et soporifiques, difficiles à comprendre. Mais celui de Michèle Perret n'appartient en rien à cette catégorie. L'individu lambda peut le lire sans peur (et sans reproche). Il se veut clair, à la portée de tous. Ponctué par des anecdotes historiques, il est aussi accessible qu'il est agréable à lire. Si tous les manuels étaient comme celui-ci, autant vous dire que ce serait un vrai bonheur !



Ah, si j'avais eu un bouquin de grammaire française aussi abordable que celui-ci à l'époque, je ne me serais pas arrachée les cheveux sur la subordination inverse ou autres joyeusetés !!!
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Introduction à l'histoire de la langue française

J'ai déjà dit tout le bien que je pensais de cet ouvrage lors de sa 3ème édition. Celle-ci est le reflet du travail titanesque de son auteur ainsi que de sa réputation. On sent cette passion qui l'anime : Passion pour la langue mais également passion de faire partager ses recherches et ses connaissances. Un très grand merci !
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La véridique histoire de la fée Mélusine

Je ne vous présente plus cette grande médiéviste qu'est Michèle Perret. Celle-ci avait traduit, dans un premier temps, le texte de Jean d'Arras. Aujourd'hui, elle veut le faire connaître aux plus jeunes. Je trouve l'idée vraiment intéressante. En effet, très souvent, on entend dire que les textes médiévaux sont complexes, peu accessibles. Viennent s'ajouter les préjugés et l'on comprend dès lors que peu de gens lisent cette littérature. En la faisant découvrir dès le plus jeune âge, cela permettra peut-être d'en faire des adeptes, tout au moins d'éveiller leur curiosité.



N'allez pas croire que le texte s'adressant aux jeunes lecteurs, il soit niais ou simpliste. Personnellement, je me suis replongée dans cette histoire avec délice. Et s'il n'y avait pas les dessins illustratifs (que je ne commente pas, chacun se fera sa propre idée), rien ne pourrait dire qu'il s'agit de littérature de jeunesse. C'est avec intelligence et avec un style moderne que Michèle Perret a épuré le texte médiéval. J'ai même presque envie de dire qu'elle l'a dépoussiéré (et c'est moi qui dis ça !) La légende est là, dans toute sa splendeur, réinterprétée avec brio.



Michèle, on en redemande !
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Les arbres ne nous oublient pas

C'est toujours avec intérêt que je lis un livre de Michèle Perret qui sait si bien transcender des événements de la vie quotidienne. Car il s'agit ici d'un texte purement autobiographique où la pudeur de la vie privée se mêle à l'émotion. Une histoire qui nous fait découvrir celle avec un grand H... cette décolonisation violente qui en a fait souffrir plus d'un... Des choses que l'on ne raconte pas dans les manuels scolaires, bien évidemment. On tape souvent sur "le colon", sur celui qui a "spolié" la terre de l'autre. Loin de moi l'idée de nier cette partie de l'Histoire. Mais on ne s'imagine pas non plus que ces deux peuples pouvaient bien s'entendre. Pourtant, j'ai beaucoup de personnes autour de moi qui me relatent de très bons souvenirs. Mais on connaît aussi le prisme de cette mémoire qui a le don de tout enjoliver... Et que dire des français nés là-bas et arrachés à ce pays de manière brutale ?



Michèle Perret répond à cette question en nous faisant part du vécu de sa famille et de sa propre expérience lorsqu'elle est retournée dans ce pays dans lequel elle n'avait pas remis les pieds depuis des années. Entre émotions, joies et déceptions, le cœur balance !



J'ai vraiment apprécié ce livre et cette façon de se livrer, très sincère. Et ce titre, d'une beauté... majestueuse ! Alors si vous voulez en savoir plus, vous savez désormais ce qu'il vous reste à faire !
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D'ocre et de cendres : Femmes en Algérie 1950..

Je connaissais Michèle Perret en tant que médiéviste puisque quelques-unes de ses traductions trônent sur mes étagères. Dans ce recueil de nouvelles, elle cède avec brio la place à l'écrivain, à la femme poète qui laisse libre cours à sa plume et à la magie des mots. J'ai lu ces treize nouvelles avec un plaisir certain. L'écriture est riche, travaillée, au service de l'histoire racontée. Elle a un impact sur le lecteur, elle le charme, l'envoûte et le laisse, lors de la chute, dans un état second. Michèle Perret n'hésite pas à jouer sur plusieurs registres (langue, style) afin de surprendre au fil des pages.



Habituellement, dans un recueil de ce type, il arrive qu'il y ait une hétérogénéité : certains textes sont souvent en-dessous des autres. On sent un essoufflement. Ici, rien de tout cela. Toutes, je dis bien TOUTES les nouvelles sont d'une puissance sans égal. J'ai voyagé à travers cette prose poétique, j'ai souffert pour certaines de ses femmes, j'ai appris des coutumes inconnues.



Je terminerai par un seul mot : Merci !
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Le premier convoi 1848

Avec verve, émotion, justesse de ton, Michèle Perret nous raconte, façon romancée , ce fait historique : Ce premier convoi composé de quelques huit cents Parisiens (pour beaucoup prolétaires miséreux, factieux virulents dénonçant les injustices, chômeurs affectés par une économie décadente et un certain nombre d’autres aventuriers par nature …) la route pour l’Algérie, colonie de peuplement .

Afin d’inciter les futurs colons (personne qui a quitté son pays pour aller exploiter une terre, faire du commerce...dans une colonie  ) à s’engager dans cette aventure , tout était présenté de façon idyllique . La réalité devait s’avérer bien différente terriblement fallacieuse et cruelle . Ils allaient, ainsi, rejoindre les rangs des soldats de 1830, devenus soldats-laboureurs.

Ceux qui résistèrent aux multiples fléaux, par leur labeur acharné, leur volonté , purent défricher « la terre promise » et la faire fructifier . Cette lecture peut aider à comprendre l’attachement à leur pays des descendants de ces pionniers …



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Terre du vent : Une enfance dans une ferme ..

Le titre laisse rêveur et annonce d'emblée une prose poétique, marque de l'auteur. "Terre du vent", deux éléments naturels associés ici dans le souvenir, dans la rêverie, dans le retour sur un passé pas si lointain. Certes, s'il y a des éléments autobiographiques, ils appartiennent à Michèle Perret. Car ce texte n'est pas un récit de vie pur et simple. Écrit à la troisième personne du singulier, il permet à l'auteur de faire des références personnelles en toute pudeur mais il permet également une identification du lecteur. Car cette petite fille devient presque tout un chacun et si ce n'était cette période historique marquée, elle pourrait presque être intemporelle, symbole d'un lieu de notre enfance. L'onirisme en fait ressortir toutes les saveurs, toutes les senteurs. Les couleurs, la nature le sublime. Même le quotidien en devient magique. La fraternité entre les différentes nationalités, les différentes couches sociales font rayonner ce pays. Cependant, La petite Choune va également expérimenter les aléas du quotidien. Tout n'est pas rose dans une vie. Mais là encore, c'est tout en retenue, à pas feutrés, qu'on va nous délivrer les moments douloureux.



Puissance des mots, magie poétique, tels sont les vecteurs de ce magnifique texte qui nous laisse sans voix.
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Le premier convoi 1848

«1848 : Pour se débarrasser des fauteurs de troubles on leur propose de créer des colonies agricoles en Algérie. Un décret du 20 septembre 1848 stipule que les colons doivent partir le plus vite possible.»

Dernier roman de Michele Perret, le premier convoi se lit d'une seule traite. L'écriture nous emporte comme ces premiers "colons" dans un voyage au long cours dont, comme eux, nous ignorons tout de l'issue.

Le livre est différent de tout ce qui a été écrit sur cette «Déportation» qui ne dit pas son nom.

Michèle Perret s'appuie certes sur tous les documents et essais divers existant sur le sujet de «l'envoi» de citoyens français en Algérie, leur faisant miroiter monts et merveilles, mais elle a choisi, et c'est là l'intérêt du livre, de dresser une galerie de portraits des différents personnages pris dans la tourmente de 1848, «condamnés» à choisir le premier convoi.

Elle situe l'histoire dans le contexte économique et social de la France où le chômage est endémique, les salaires en diminution constante, «2 francs, après 1 franc 50 et maintenant 1 franc.», et la perspective de fermeture des ateliers nationaux loin d'être une menace en l'air «(...) s'ils touchent aux ateliers, nous les vrais hommes, on leur montrera de quel bois on se chauffe.»

Parmi les principaux personnages, Antoine, le patron d'un bistrot parisien du Faubourg Saint Antoine, le Trou Normand, n'était pas le dernier en 1840 à crier «La liberté ou la mort. du pain ou du plomb»

Avec sa femme Léonie, une jeune fille de loin sa cadette, ils fréquentent Jeanne Sabour, une ancienne d'Antoine macquée maintenant avec Raoul un homme à la moralité douteuse.

Quand les événements se précipitent, et que les habitants du Faubourg sont tous suspects, ils sont parmi les premiers à décider de partir, préférant l'Algérie au bagne où à la condamnation à mort.

Les cent-cinquante premières pages du livre sont consacrées aux événements qui ont conduits les autorités politiques à organiser un premier convoi puis au voyage vers l'Algérie.

Ce dernier s'étend du 8 au 28 octobre. Bien que considérés comme suspects, les «colons» le vivent comme une parenthèse enchantée. Ils découvrent une France qu'ils ignoraient mais dont ils sont désormais exclus, celle des villes industrieuses et des réalisations technologiques dont ils n'avaient pas idée. Ils s'interrogent sur les motivations réelles de leur départ. Mais leur optimisme emporte tout. Les habitants des villes des bords des canaux les acclament, l'excitation règne à bord au sujet de ce paradis vers lequel ils voguent, ils chantent, sont nourris gratuitement, fantasment sur les orangers, les palmiers les champs de blé, et leurs petites maisons à l'ombre d'un tilleul.

Pourtant lorsqu'il laisse aller ses pensées, Antoine s'interroge sur ce pays et ses habitants premiers, « (...) n'allait-il pas devoir arracher cet os à d'autres et devenir le bourgeois de populations encore plus misérables que lui ? »

A l'inverse, Alphonse Machicoine et son âme damnée Bécu, sont plus cyniques, motivent leur départ en Algérie parce que «les pays neufs permettaient des fortunes bien plus prodigieuses que la vielle France frileuse, avec ses révolutions manquées (...)»

D'autres ont des motivations moins avouables, l'indic Jeanjean joue la carte de la délation au service de l'autorité, Raoul le compagnon de Jeanne, mise lui sur le plaisir et le jeux, certain de l'attrait qu'ils représenteront pour les futurs «colons».



L'arrivée en Algérie et les déconvenues des colons sont traités de la même façon. Par touches successives, l'auteur livre à travers les dialogues des personnages ou leurs réaction aux événements, une image de plus en plus précise de l'organisation sociale et de la place de chacun des groupes qui compose cette société nouvelle, «colons» petits et gros, espagnols, armée, algériens.



Les dialogues entre les différents personnages, leur ressenti, donnent une vision juste de ce qu'allait devenir la société en Algérie, avec ses contradictions et ses exagérations. L'auteur parvient à en esquisser les traits en ne faisant pas intervenir sa connaissance de ce qu'il adviendra des ces colons et de comment ils réagiront par la suite. Un livre tout en finesse et subtilité sur un sujet souvent évoqué avec manichéisme,.

Merci Michèle Perret et bravo pour cet ouvrage à mettre entre toutes les mains.



PS : Après avoir lu le premier convoi, je me suis remémoré le concept des «farces de l'histoire» tel que Jean Duvignaud mon professeur de sociologie à l'université de Tours l'exposait lorsqu'il mettait en garde nos jeunes esprits contre les idéologies, en attirant notre attention, tout en reconnaissant forcer le trait, sur le fait que, selon son analyse, les descendants des insurgés de 1848, de la commune et de Républicains espagnols avaient contribué à l'émergence du mouvement pour l'Algérie Française.
Lien : https://camalonga.wordpress...
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Les arbres ne nous oublient pas

Oh! Que j'ai aimé ce carnet de voyage en Algérie, qui décrit tout à tour l'époque coloniale et l'époque contemporaine... L'enfance de l'auteure dans une ferme et la réalité de la vie dans l'Algérie d'aujourd'hui.

Un livre à la fois autobiographique mais aussi historique; qui permet de comprendre une période de l'histoire et même d'en tirer des leçons pratiques, pour peu que l'on ait des envies d'expatriations!
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Le premier convoi 1848

🎶Partons, partons pour l’Algérie...🎵🎶

« Adieu Paris, adieu misère, adieu terreur d’être fusillé »

Atmosphère de fête et flonflons, discours emphasés et séparations éplorées.



En octobre 1848, le quai de Bercy voit partir 800 personnes sur un convoi de chalands direction l’Algérie, terre coloniale conquise en 1830 et en attente de peuplement.

Cette population* (hommes, femmes, enfants) est constituée de volontaires et non de repris de justice. Ils sont les Colons du Décret, les déportés avec honneurs de la République. La disposition remporte un franc succès dans les classes sociales exsangues du Paris populaire.



Pour le gouvernement de la Seconde République c’est l’occasion de se débarrasser des indésirables de la capitale, des insurgés des émeutes sanglantes du printemps dues au chômage et à la fermeture des Ateliers Nationaux. Et si la réussite du projet aboutit à une terre en grenier à blé pour la France, c’est du « gagnant-gagnant ».



Las! Politique sociale incongrue et irréfléchie vers un échec prévisible, à vouloir faire d’ouvriers des agriculteurs, sans compter la galère de 20 jours de voyage, l’amère déception de l’arrivée dans un désert de cailloux. Tout est à construire, encadrés par l’armée.



Le contexte historique est posé, s’humanise dans un roman factuel à travers l’histoire d’Antoine et Léonie et de quelques familles d’ouvriers des faubourgs. Michèle Perret nous fait un récit à la fois dynamique et dramatique des difficultés majeures rencontrées par la première population française établie en terre Algérienne.





* listing du rôle d’équipage en fin de livre.



NB: un livre qui fait écho au magnifique Un faux pas dans la vie d’Emma Picard de Mathieu Belezi sur l’implantation de colons en 1860

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La véridique histoire de la fée Mélusine

NastasiaB (voir sa critique) a travaillé pendant plus d’un trimestre ce texte avec sa classe de CM1/CM2 et elle a eu la gentillesse de m’envoyer les appréciations de ses élèves. En voici quelques unes, de très jeunes critiques, que je retranscris « dans leur jus » c'est-à-dire avant demande de correction de l’enseignante. Trop chouette, et une sérieuse leçon d’humilité !

* Bonjour ! J’ai trouvé ce livre super ! Il y a pleins d’aventure. Quand Mélusine avait des enfants et que des garçons, j’était stupéfiée. Il y a beaucoups de mots que je ne connaissais pas, mais j’ai cherchée dans le dictionnaire avec ma classe. J’ai bien aimée le chapitre sept, douze et enfin le chapitre quinze. Sans oublier, tout le monde étaient intéressés au chapitre onze Mélusine au bain. Mais j’ai bien aimé ce livre.

* Cette véridique histoire était très bien. Il y avait beaucoup de batailles, mais les événements magiques m’ont plus. C’était très étonant que, d’une simple peau de cerf on peut recouvrir tout un royaume ou que les fées savent se qu’il se passait alors qu’elle ne sont pas là. j’amais aussi quand Geoffroy à la grande dent combatait les geans. Il y avait beaucoup de vocabulaire qu’on ne connaissait pas, mais ça m’a plus de les connaître.

*Bonjour Michèle Perret. je m’appelle XXX j’ai beaucoup aimer votre histoire car on a rencontré beaucoup de mots et ils étaient très durs puis on les appris. On a eu du mal à le lire, il y a eu du roman, de la tristesse, de la baggare et la serpente puis les monstres horribles et celui qui s’appelle Urien il faisait rire et peur avec sa tête ovale et ses yeux vairons c’était quand même pas mal et l’histoire est très jolie

* Je n’ai pas beaucoup aimé cette histoire car il y avait beaucoup de mots qu’on ne comprenait pas. Et la maîtresse les mettait dans le vocabulaire fortuit. Dès qu’il y a un mot qu’on ne connaît pas on le met dans le vocabulaire fortuit. Et presque toutes les semaines la maîtresse nous donne une nouvelle feuille de vocabulaire fortuit et nous deuvons l’apprendre sinon on a une pénitence (c’est un mot du vocabulaire fortuit) c’est d’écrire cent fois « je fais de mon mieux pour réussir ». Et grâce à cette histoire on a eu au moins cinquante mots. Mais sinon ce n’est pas mal. Mais on ne comprenait pas bien la fin.

* Je n’ai pas trop aimer cette histoire car elle était émouvante et un peut rigolotte. Nous avons eux beaucoup de vocabulaire. J’ai bien aimé la fin et j’ai détester Mélusine dans le bain quand sont (sic !) homme la regarder toute nue toute la classe aller vomir. Moi j’ai aimer la dame blanche dans le château qui était Englai et de Chypre.

* J’ai bien aimé l’histoire, les nouveaux mots pour les apprendre. J’ai pas compris la fin (le dernier paragraphe). Il y avait pas d’animal pas grave, j’ai quand même aimer. […] Encore une mais une histoire avec des chiens et des animaux. »

Un grand merci, Nastasia, pour ce sourire.

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Les arbres ne nous oublient pas

De beaux souvenirs confiés avec générosité,

Des détails lointains, occultés , qui resurgissent au gré de ces pages ensoleillées,

D'autres réminiscences douloureuses, difficiles à oublier,

Des mots-vérité assumés,

Nostalgie , bien sûr, partagée.
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Les arbres ne nous oublient pas

Nul besoin d’écrire 800 pages pour communiquer une foule d’émotions...



J’avais beaucoup aimé le roman « Terre du vent, une ferme en Algérie » – à peine autobiographique – qui contait les découvertes de la petite Choune sur l’exploitation de son père, dans les dernières années d’une colonisation que certains croyaient heureuse.



Ce texte-ci, ramassé, dense, sincère, est le témoignage poignant du retour, plus de soixante années plus tard, de l’auteur sur cette terre d'enfance éclatante, de vent et de lumière : l’Algérie. Un regard de tendresse sur un pays de promesses non tenues, encore largement à construire …



La redécouverte du domaine des premières années, laissé à l’abandon, lacéré, défiguré mais dont l’atmosphère particulière, l’odeur, le bruit du vent dans les arbres encore dressés, demeure … « décrépitude et splendeurs ». Le livre est un hymne à l’hospitalité millénaire des Algériens.



Le pèlerinage commence avec la redécouverte d’Oran, capitale de l’ouest, trépidante, gaie, malgré la crise économique qui touche particulièrement les jeunes désœuvrés, malgré les stigmates d’un passé qui, décidément, ne passe pas comme le rappelle justement la citation de William Faulkner en exergue : « The past is never dead. It’s not even past. »



Les souvenirs remontent à la surface et éclatent comme des bulles, dit joliment l’auteure : « Des souvenirs qu’on avait jamais convoqués et qui vous sautent au cœur. »



Malgré la violence de tous bords qui a saisi ce pays béni de la nature, pendant la guerre d’indépendance puis la décennie noire, malgré la façon cruelle dont les colons – les plus modestes comme ceux qui possédaient des centaines d’hectares – furent contraints au départ sans un regard en arrière, cette chronique d’un retour tardif et désintéressé au paradis perdu de l’enfance porte en elle la joie de vivre, l’espoir d’une renaissance, la passion d’un paysage, d’un peuple, le souvenir vivant de parents exceptionnels.



Georges Perret, le grand patron de la ferme Saint-Jean, avait seulement deux ans de plus de mon père lui aussi vénéré. La maison de mon enfance aussi a été vendue, elle est toujours debout. Si elle est toujours campée en France, jamais je ne la reverrai. C’est sans doute pourquoi j’ai apprécié ce livre : bienveillance, lucidité, puissantes évocations, style impeccable … quelques heures de lecture émouvante. Un pur plaisir.



A mettre en parallèle : "L'art de perdre" d'Alice Zeniter" ...

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Terre du vent : Une enfance dans une ferme ..

Dernier volet de mon triptyque sur l'Algérie autrefois, le livre de Michèle Perret, Terre du vent, dans lequel la narratrice nous parler d'un monde qui n'existe plus.

Moi aussi, comme Michèle Perret, je viens de ce monde qui n'existe plus, qui n'existe plus que dans mes souvenirs, j'allais dire dans nos souvenirs, tant ceux de Michèle Perret, à des années de distance, me rappelle les miens.

Le prologue pose le décor. Un pays dont les quatre populations ont forgé la culture de la narratrice, quatre populations qui se sont enfuies un jour d'été, dans la colère, le ressentiment, la peur, la désillusion. Volonté d'abandonner ce qui a constitué l'essentiel de leur vie, en ne laissant rien à ceux qui vont rester, qui vont s'approprier des choses mais pas de leurs âmes.

Ce flot de colère est comme les oueds algériens, une fois passé il laissera la terre pure comme elle l'était avant leur passage.

« Terre des ombres, terre du vent, terre prêtée le temps d'un songe… »

Un songe, l'Algérie était un songe.

Nous retrouvons la petite fille bleue, celle qui a rêvé et qui veut encore nous parler de son rêve, de ses souvenirs qu'elle ne retrouve plus lorsqu'elle retourne à Saint Antoine – son pays imaginaire -. Après l'orage.

Beaucoup a été écrit et dit sur l' Algérie, ce territoire francais entre 1830 et 1962 devenu indépendant dans la douleur, l'oubli, le mépris, la haine.

Beaucoup a été écrit et dit en méconnaissance de cause.

Terre du vent n'est pas dans le registre du politique ou du rationnel. Il raconte les souvenirs d'une enfant : ce qu'elle a perçu de la réalité, sa réalité qui, comme une autre, a le droit d'être, d'exister, de hurler ce qu'elle veut. Une réalité que personne n'a le droit de nier.

Témoignages souvent rejetés au motif de leur analyse politique pauvre.

Il ne s'agit pas ici de nier le droit du peuple algérien à disposer de lui même, simplement de témoigner, sans vouloir donner de leçons, sur ce que fut ce pays avant que ne l'emporte le vent de l'histoire.

L'histoire de Choune commence, elle, vers 1940 dans le plaine de la Mekerra.

Choune, sa jeune soeur Cerise, Mouchka – qui n'est pas Russe – et la Néna, sont confiées à la garde de Mado, qui se définit elle même par un « je ne suis pas une domestique, je suis une gardienne d'enfants. »

Choune et Mouchka, les grandes, savent pourtant que les Bergasco, les parents de Mado et Néna, sont pauvres, une famille « indigente » comme on disait alors.

Cette société a ses règles, ses hiérarchies, avec lesquelles s'accommodent les différents groupes :

« Et comme les Francais « de souche » se pensaient bien plus haut dans l'échelle sociale que les Espagnols naturalisés, qui écrasaient les émigrés Espagnols de fraiche date, les Fabre méprisaient les Hortez qui méprisaient les Bergasco, lesquels, dans leur dénuement, se sentaient supérieurs à Ben Mansour, malgré l'allure de seigneur du gardien. »

C'est pourtant le vocabulaire des pauvres que les enfants utilisent dans leurs jeux : Bagali, cacafouilla, carrico, vinga que vinga, chacail, cacharoulo, tire un pet y mata dos, balek balek, fissa !,



Mado Bergasco utilise l'arme des pauvres pour oublier sa position sociale : l'humour, l'ironie, le détournement :

Le beau Lilou passe son temps à s'imaginer faire troucou-troucou avec les belles dames, madame avale-graisse, l'épicière, madame Bitou, la femme du notaire, Mardochée le vieux, sont les héros d'histoires crues aux « sous entendus grivois » que Choune comprenait « à la mine de Mado ».

Mais Choune préfère hanter le jardin des ombres en compagnie de Majda la folle et de ses avatars, des chiens sauvages qui vous suivent dans la nuit et disparaissent mystérieusement.

Le pays de son enfance n'est-il pas le plus beau pays au monde ? Pour s'en assurer, Choune « a elle aussi gravé ses initiales et la date de l'année, pour mettre, elle aussi, sa marque dans ce lieu enchanté, et pour que les trembles, toujours, se souviennent d'elle. »

La guerre 1939-1945 brouille les cartes. Elle permet aux Algériens de combattre, leur ouvre des portes qui se referment aussitôt l'armistice signé.

« Déjà une autre guerre couvait mais personne, pas même Lakdar, ne le savait encore... »

Roman intimiste servie par une belle écriture, tantôt légère tantôt poignante, jamais complaisante, « Terre du vent » ne vous laissera pas insensible et peut-être vous aidera-t-il à mieux comprendre ce pays imaginaire et rempli d'illusions que les hommes ont détruit par leur volonté.



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