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Citations de Mikhaïl Boulgakov (525)


Brûle donc, lumière de ma lampe, brûle doucement, je veux me reposer après mes aventures moscovites, je veux les oublier.
Je les ai oubliées.
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le bonheur est comme la santé : lorsqu'il est là, on ne le remarque pas. Mais que passent les années, il vous revient en mémoire
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Tu t'endormiras coiffé de ton éternel bonnet de nuit tout taché, tu t'endormiras un sourire aux lèvres. Le sommeil te donnera des forces et tu raisonneras sagement. Quant à me chasser, tu ne le pourras plus. C'est moi qui serai la gardienne de ton sommeil.
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Grande et terrible fut cette année-là, mil neuf cent dix-huitième depuis la naissance du Christ, et seconde depuis le début de la Révolution. L'été regorgea de soleil, l'hiver fut enseveli sous la neige, et dans le ciel, à une hauteur insolite, étaient suspendues deux étoiles : l'étoile du berger - la Vénus vespérale -, et la lueur rouge et vacillante de Mars.
Mais,dans les années de paix comme dans les années de sang, les jours passent comme des flèches, et les jeunes Tourbine ne virent pas arriver, dans le gel rigoureux qui durcissait la terre, le blanc et chenu décembre. Ô notre père Noël, étincelant de neige et de bonheur ! Maman, radieuse reine? où es-tu ?
(incipit)
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Le torrent d'eau fut libéré d'un seul coup et l'orage se mua alors en ouragan. A l'endroit même où; vers le milieu du jour, près d'un banc de marbre du jardin, s'étaient entretenus le procurateur et le grand prêtre, le tonnerre éclata comme un coup de canon et un grand cyprès fut brisé net comme une brindille. Sous le péristyle, en même temps qu'une poussière d'eau mêlée de grosses gouttes, s'engouffrèrent des roses arrachées, des feuilles de magnolia, de menues branches et des tourbillons de sable. L'ouragan ravageait le jardin.
Un seul homme se trouvait à ce moment sous les colonnes et cet homme était le procurateur.
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Je me suis précipité, raconta Béhémoth, dans la salle des réunions, celle qui a des colonnes, messire, avec l'intention de sauver quelques objets précieux. Ah ! messire, ma femme - si toutefois j'en avais une - a bien risqué vingt fois de rester veuve ! Mais heureusement, messire, je ne suis pas marié, et je vous dirai carrément que je suis heureux de ne pas l'être. Ah ! messire, est-il possible d'échanger la liberté du célibataire contre cet insupportable fardeau !
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Je suis heureux de vous entendre vous adresser si poliment à un chat. J'ignore pourquoi, habituellement, on tutoie les chats, bien qu'aucun chat n'ait jamais trinqué avec personne.
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« L’amour surgit devant nous comme surgit de terre l’assassin au coin d’une ruelle obscure et nous frappa tous deux d’un coup. Ainsi frappe la foudre, ainsi frappe le poignard ! Elle affirma d’ailleurs par la suite que les choses ne s’étaient pas passées ainsi, puisque nous nous aimions, évidemment, depuis très longtemps, depuis toujours, sans nous connaître, sans nous être jamais vus, et qu’elle-même vivait avec un autre homme et moi, euh... avec cette euh... comment déjà ?... »
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D’un seul coup, l’audace de la mort s’empara de lui. Il escalada, s’agrippant et se rétablissant tour à tour, un des piliers du parapet, s’y balança, se redressa de toute sa taille et cria :
« Mieux vaut la mort que la honte ! » (p. 110)
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Comme la morphine au drogué, la littérature donne à l’écrivain le pouvoir de modeler le monde à son propre désir sans rencontrer impossibilités ni obstacles
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Le temps guérira les blessures comme chantait Amn. Pour elle, évidemment, tout est simple et facile
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Un rideau de pluie me cache le monde. Et c’est très bien comme ça. Nul n’a besoin de moi, et je n’ai besoin de rien ni de personne
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Que de mystères, dans les brouillards qui flottent sur les marais ! Celui qui a erré dans ces brouillards, celui qui a beaucoup souffert avant de mourir, celui qui a volé au-dessus de cette terre en portant un fardeau trop lourd, celui-là sait ! Celui-là sait, qui est fatigué. Et c’est sans regret, alors, qu’il quitte les brumes de cette terre, ses rivières et ses étangs, qu’il s’abandonne d’un cœur léger entre les mains de la mort, sachant qu’elle – et elle seule – lui apportera la paix.
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Sans rouvrir les yeux, Marguerite but une gorgée, et une onde de volupté courut dans ses veines, et ses oreilles tintèrent. Il lui sembla que quelque part, des coqs lançaient leur cri assourdissant, et qu’un orchestre invisible jouait une marche. La foule perdit alors sa physionomie : hommes et femmes tombaient en poussière. La putréfaction, sous les yeux de Marguerite, gagna rapidement toute la salle, au-dessus de laquelle flotta une odeur de caveau. Les colonnes craquèrent et s’effondrèrent, les lumières s’éteignirent, tout se flétrit, et il ne resta rien des fontaines, des camélias et des tulipes. Il n’y eut plus que ce qui avait été : le modeste salon de la bijoutière, où une porte entrouverte laissait passer un raie de lumière. Marguerite franchit cette porte.
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J’ai tout vécu, je suis résigné à mon destin, et si je pleure maintenant, c’est seulement à cause du froid et de la douleur physique, parce que mon âme n’est pas éteinte… C’est vivace, une âme de chien.
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Et moi, ce qui m'a frappé, ce n'est pas tellement sa beauté, mais cette solitude, si extraordinaire, dans ses yeux, que personne n'avait vue !
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Vous avez toujours été un ardent défenseur de la théorie selon laquelle, lorsqu’on coupe la tête d’un homme, sa vie s’arrête, lui-même se transforme en cendres et s’évanouit dans le non-être. Il m’est agréable de vous informer, en présence de mes invités, et bien que leur présence même soit la démonstration d’une tout autre théorie, que votre théorie à vous ne manque ni de solidité ni d’ingéniosité. D’ailleurs, toutes les théories se valent. Il en est une, par exemple, selon laquelle il sera donné à chacun selon sa foi. Ainsi soit-il ! Vous vous évanouissez dans le non-être, et moi, dans la coupe en laquelle vous allez vous transformer, je serai heureux de boire à l’être !
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Le temps était venu d'agir, de boire la coupe amère de la responsabilité.
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Mes paroles ne sont pas du tout des turlutaines, selon l’expression que vous vous êtes permis d’employer en présence d’une dame, mais un chapelet de syllogismes, solidement ficelés, qu’eussent appréciés selon leur mérite des connaisseurs tels que Sextus Empiricus, Martius Capella, voire – pourquoi pas ?- Aristote lui-même.
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Du bout des doigts, Marguerite appliqua une touche de crème sur la paume de sa main ; l’odeur de forêt humide et d’herbe des marais se fit plus forte. Marguerite commença alors à enduire de crème son front et ses joues.
La crème s’étalait aisément, et – sembla-t-il à Marguerite – s’évaporait aussitôt. Après quelques frictions, Marguerite se regarda de nouveau, et partit d’un rire fou, irrépressible.
Ses sourcils, affilés au bout en fines pointes, s’épaississaient en arcs noirs d’une régularité parfaite, au-dessus de ses yeux dont l’iris vert avait pris un vif éclat. La mince ride qui, depuis octobre, c’est-à-dire depuis la disparition du Maître, coupait verticalement la racine de son nez était complètement effacée. Les ombres jaunes qui ternissaient ses tempes, ainsi que les pattes d’oie qui ridaient imperceptiblement le coin de ses yeux, s’étaient également effacées. Une teinte rose uniforme colorait ses joues, son front était devenu blanc et pur, et ses cheveux, artificiellement bouclés par le coiffeur, s’étaient dénoués.
Dans la glace, la Marguerite de trente ans était contemplée par une jeune femme de vingt ans, à la souple chevelure noire naturellement ondulée, qui riait sans retenue en montrant toutes ses dents.
Réprimant enfin son rire, Marguerite, d’un geste vif, se débarrassa de son peignoir, puisa largement dans le pot la légère crème grasse et en enduisit énergiquement son corps nu. Aussitôt, celui-ci devint rose et chaud. En même temps se dissipa, comme si on venait d’ôter une aiguille de son cerveau, la douleur lancinante qui avait enserré ses tempes toue la soirée, depuis la rencontre de l’inconnu dans le jardin Alexandrovski ; les muscles de ses bras et de ses jambes s’affermirent, et enfin, le corps de Marguerite perdit toute pesanteur.
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