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Critiques de Min Jin Lee (355)
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La famille Han

Avec La famille Han, Min Jin Lee nous offre un portrait de la communauté immigrée coréenne à New-York dans toute sa diversité. Du quartier ouvrier du Queens aux luxueuses rues de Manhattan, nous assistons aux tentatives successives de Casey pour s’extraire de sa pauvreté et atteindre la sphère fastueuse de l'Upper East Side.



À première vue, ce contexte contemporain dans un monde d’ultras privilégiés n’est pas ma tasse de thé. Mais les personnages que Casey rencontre sur sa route sont autant de prétextes permettant à l’autrice d’aborder des thèmes plus profonds comme les différences culturelles et la place des femmes, l’ascenseur social, le sexe et surtout, l’argent.



J’écris « surtout », car on a là plusieurs facettes de cette ressource si convoitée et omniprésente dans l’histoire. Sa nécessité pour survivre et la pression qu’elle engendre comme son inutilité lorsqu’elle est aveuglément désirée comme fin en soi pour accéder au bonheur.



Pour ce qui est du rôle des femmes dans la société américaine et coréenne, plusieurs passages sont très parlants, j’ai beaucoup annoté et surligné des citations à ce sujet. La scène entre Casey et sa mère à la fin m’a émue aux larmes.



A l’instar de « Pachinko », on retrouve le talent de Min Jin Lee pour dépeindre un récit riche d’une multitude de personnages décrits avec consistance. Même si je les ai tout de même trouvés ici moins appréciables et parfois moins approfondis.



L’héroïne



J’ai mis du temps à m’attacher à elle, qui a un côté assez antipathique au début, mais ses doutes et inquiétudes face à l'avenir ont eu raison de moi, je me suis identifiée à elle. En même temps, c’est pour ça qu’on aime lire Min Jin Lee, les grands héros ne l’intéressent pas.



J'aime lire des personnages et des récits nuancés. Ici, on a d'un côté une fille qui a dû grandir avec le manque terrible laissé par l'absence d'une mère et une autre qui s'arrache à la sienne pour trouver la liberté. Un père faisant promettre à son fils de ne jamais rentrer afin qu’il connaisse une vie meilleure et un autre bannissant sa fille qui ne répond pas à ses attentes. 
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La famille Han

Une lecture qui me tentait terriblement mais qui m’effrayait par la taille du roman. Un sacré beau bébé de plus de 800 pages, une belle brique que l’on peut utiliser comme arme en cas d’intrusion.

J'ai adoré Pachinko et lorsque je me suis plongée dans ce roman, j’ai tout suite été happée par la plume de l’autrice que j’étais ravie de redécouvrir.



Nous rencontrons Casey, jeune coréenne qui a immigré avec sa famille aux États-Unis. Nous allons suivre son parcours à la suite de l’obtention de son diplôme et à ses choix de vie.



J’ai adoré Casey qui se retrouve tiraillée entre sa famille coréenne profondément ancrée dans la tradition coréenne et le respect des traditions et sa vie de jeune fille qui vit aux États-Unis, pleine de rêves et d’ambitions. Son souhait ? Gagner de l’argent et faire ce qu’elle veut. J’ai beaucoup aimé le fait que tout le long de la lecture on la suive dans la découverte d’elle-même. Un peu perdue, elle ne sait pas qui elle est vraiment. Qu’on soit d’accord ou non avec ses choix de vie, je me suis accrochée à elle. Sous ses airs rebelles, se cache une jeune fille en plein questionnement, en plein doute qui a besoin d’attention et d’amour.



Dans ce roman, nous rencontrons également des personnages de la vie de Casey et découvrons leur rôle dans la vie de la jeune fille.

L’autrice traite de thématiques réelles et actuelles : le respect des aînés, la violence familiale, l’amour, la trahison, les rapports à l’autre, l’ascension et l’échec social. Ainsi, grâce à tout ce monde, j'ai vraiment été immergée dans la vie de Casey.



Grâce à une plume juste et avec beaucoup de pudeur, j'ai vraiment été transportée dans l'histoire. Vous le savez la Corée du sud est un pays cher à mes yeux et j'ai beaucoup aimé retrouvé dans ce livre tout l'aspect culturel autour de ce pays.



Ce livre, je l’ai dévoré en trois jours tant il m’était difficile de le refermer à la fin de journée.

C’est une véritable fresque familiale où amour, amitié sont les maîtres mots et où on ressent également beaucoup du vécu de l'autrice qui a tout comme Casey, immigrée.


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La famille Han

La famille Han 🙌🏼🥺

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Casey, fille d’immigrés coréen, a été élevée dans le Queens, dans le respect des traditions de ses parents, très stricts, autant sur le plan personnel que professionnel. 👊🏼

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Les parents ont travaillé toute leur vie pour assurer à leurs deux filles, un bel avenir, sauf que Casey n’a pas d’ambition professionnelle et ne rêve que de faire partie de l’élite de New York. 🏙️

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Elle se retrouve sans travail, ni argent, et va être jetée dans le grand bain par ses parents qui ne comprennent pas son choix. Elle arrive dans ce monde de privilège, de pouvoir et de richesse 💴

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Ce roman retrace à la perfection l’idéal américain tel que beaucoup d’entre nous peuvent le voir, où la soif prend parfois le dessus sur l’humanité. 🤑

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Bercée entre les valeurs strictes de la Corée et les rêves d’une vie de l’Amérique, Casey va tenter de se faire une place dans ce monde avide de pouvoir. 🙄

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Une héroïne forte qui se détourne de son chemin et de ses mœurs, des personnages marquants dans leurs identités respectives, un portrait glaçant d’une Amérique brisée par la jalousie et la soif de gloire. 🫣

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C’était bouleversant, poignant. 800 pages de pur plaisir. J’adore cette autrice. Elle sait conter toutes sortes d’histoires et fait partie de mes autrices chouchou maintenant ❤️

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Et toi, tu l’as lu? 🙌🏼
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La famille Han

Après avoir adoré Pachinko, j’attendais avec impatience de découvrir cet autre livre de Min Jin Lee ! La famille Han a été écrit 10 ans avant Pachinko, mais vient tout juste d’être publié en français, il ne s’agit donc pas d’un nouveau roman.

Je pense qu’il s’en est fallu de peu pour que cette lecture se transforme en coup de cœur, et c’est en partie dû à quelques longueurs dans le récit. Malgré ce petit défaut, j’ai vraiment été touchée par cette histoire de rêve américain.

Avec beaucoup de justesse, l’autrice analyse la complexité des relations de couple, les croyances religieuses, le communautarisme, sans oublier les nombreux travers du capitalisme…Par le prisme des difficultés financières de Casey, Min Jin Lee pointe les défauts d’une société américaine pétrie d’ambition et de réussite, cristallisée par le système Business School et Wall Street. C’est un roman riche, indéfinissable, tant par les sentiments qu’il nous procure que par son style, entre le feuilleton soap et la fiction contemporaine.

Même si les personnages n’ont pas l’ampleur de ceux de Pachinko, on ne peut pas résister à leur charme et à leur complexité. Il faut passer cette première impression, cet agacement qui surgit face aux tempéraments de certains. Car oui, la passivité de Leah, l’intransigeance de Joseph, les mauvais choix de Casey nous sont parfois incompréhensibles, oui on lève les yeux au ciel, et on s’insurge devant telle ou telle réaction !

Min Jin Lee dessine ses personnages de façon très communautaire, leurs attribue des caractéristiques en fonction de leurs origines. Chacun se construit en opposition, ou en adéquation, avec ces traditions et cette culture qui les prédéterminent. Tout ce petit monde peut alors sembler très cliché, et pourtant… La magie finit par opérer. On regarde chacun avec indulgence, et les pages défilent malgré tout, malgré nous. Le roman se termine et on sent poindre la nostalgie de devoir quitter cette famille à laquelle on s’est finalement attaché.

Il n’y aura pas de demi-mesure avec La famille Han, vous allez adorer ou détester !
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La famille Han

En tant que fille d'immigrés coréens, Casey Han a grandi dans le respect des valeurs et traditions strictes de ses parents aux côtés de sa soeur. Une vie dans le Queens qui a fini par la lasser et à 22 ans, tout juste diplômée de Princeton, elle aspire à autre chose. Ses rêves de rejoindre la haute société new-yorkaise, "l'élite", sont bien loin des rêves plus modestes de ses parents qui n'ont pourtant jamais cessé de travailler dur pour offrir à leurs filles un avenir correct. Après une énième dispute avec son père concernant son refus d'entrer à Columbia alors qu'elle y a été admise en droit, Casey se retrouve à la rue, sans le sou et avec ses ambitions pour seuls repères. Tandis qu'elle est prête à tous les sacrifices pour accéder à ce monde de luxe, de pouvoir et de privilèges, Casey va vite s'apercevoir que ses origines et son éducation en sont à des années lumière et que l'ascension s'avère plus compliquée que prévu ...







Ce pavé de plus de 800 pages que j'ai dévoré en seulement trois jours (sans passer mes journées à lire je précise) et dans lequel l'autrice a sûrement mis beaucoup de son propre vécu est un énorme coup de coeur dont je me souviendrai longtemps ! Je n'ai ressenti aucune longueur dans cette fresque familiale en one shot qui grouille de vie(s), de rêves, d'espoirs brisés, d'amour(s), d'amitié(s) et de faux semblants dans une ville gigantesque à l'image des ambitions de Casey. Même si certaines de ses réactions sont choquantes on comprend sa quête de rêve américain et d'émancipation pour faire comme ses camarades de Princeton. Ces jeunes riches qui vivent dans de belles maisons, roulent dans de belles voitures et portent de beaux vêtements. Qui peut reprocher à la jeune femme de vouloir la même chose ? Et pourtant on sait en tant que lecteur que son émancipation de sa communauté et de son éducation vont lui causer bon nombre de problèmes et tout du long on attend ces moments pour dire "je le savais". Casey fait ses propres choix en son âme et conscience. Il y a des rencontres bienveillantes et d'autres qui le sont beaucoup moins, mais tout ça va la forger à devenir une nouvelle personne et c'est aussi tout l'intérêt de ce roman. J'ai également beaucoup aimé découvrir cette culture coréenne bien éloignée de la nôtre, l'analyse de la société de (sur)consommation, l'argent qui brûle les doigts, la santé mentale dans certains milieux professionnels, le poids de la religion et ce qui se passe dans certains mariages mixtes. Une richesse de thématiques qui s'ajoute à l'histoire de Casey et de tous les personnages qu'elle va côtoyer. A lire absolument !

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La famille Han

Je suis contente d'être allée au bout de cette lecture, malgré la longueur. Ce livre m'a clairement sortie de ma zone de confort. J'appréhendais un peu la lecture après avoir lu Pachinko, que je n'avais pas adoré.



Dans ce livre, j'ai apprécié de suivre l'évolution de Casey. J'aime ce livre pour son honnêteté. Il est 100% brut, sans retouches. L'autrice nous montre que la vie n'est pas simple, ce n'est pas tout blanc ou tout noir. Le personnage de Casey dans toute sa complexité est passionnant. Elle semble prise entre deux mondes, cette communauté dont le poids est trop important pour elle et ce monde de blancs riches qu'elle fréquente par le biais de son travail & ses études. Je me suis également beaucoup attachée aux personnages de Leah & Ella.



J'ai aimé la complexité des personnages. Un livre si long permet de bien approfondir toutes les contradictions & leur caractère. Lecture un peu ternie par les longueurs qui se glissent dans les chapitres.
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La famille Han

Les éditions Charleston ont eu la bonne idée de publier le premier roman de Min Jin Lee à la suite du succès de « Pachinko », son second roman devenu best-seller international. Si ce premier succès se concentrait sur l’immigration d’une famille coréenne au Japon, ce sujet est également le motif de fond de « La famille Han », mais dans un cadre différent, peut-être plus directement personnel, puisqu’on va principalement suivre l’évolution de Casey Han, une jeune femme qui, diplômée de Princeton, va chercher l’orientation à donner à sa vie, dans une certaine douleur.



Car Casey est écartelée entre ses envies de jeune adulte américaine ambitieuse et snob sortant d’une université de l’Ivy League – gagner le plus d’argent possible et tout claquer dans des vêtements de luxe, mais sans pour autant s’en donner réellement les moyens – et la stricte éducation coréenne reçue de ses parents – obéir à ses aînés et réussir pour s’élever socialement –, ce qui a tendance à l’étouffer et à la pousser à la rébellion, dépensant en cela une énergie folle. Qui est-elle ? Que veut-elle ? Elle ne le sait pas vraiment… Même si elle est persuadée que si elle veut réussir, ce sera à sa façon, et seule, refusant à tout prix la solidarité que son réseau amical et universitaire pourrait lui apporter. C’est ainsi qu’au début du roman, Casey répond une fois de trop à son père et se fait virer de chez elle. Comment fera-t-elle pour s’en sortir ?



Min Jin Lee y répond en plus de 860 pages et si, quand on ouvre ce pavé, on se sent au même stade que Casey, soit partir de zéro, il se dévore plus que facilement. On suit ainsi cette fière jeune femme avancer dans sa vie en faisant des choix, plus ou moins bons, qui réussiront en tout cas à la faire évoluer et gagner en maturité. On suit également le parcours de son amie Ella Shim, à qui semble tout réussir : elle est jeune, elle est belle et d’une gentillesse à tout épreuve, et elle semble prête à réussir à sa vie en se fiançant à Ted Kim, un golden boy, lui aussi d’origine coréenne, qui brasse déjà des millions de dollars à moins de trente ans. Mais le parcours d’Ella sera-t-il plus facile, malgré les apparences ?



Les éditions Charleston présentent ce roman sur sa quatrième de couverture (ceux qui m’ont déjà lue savent ce que je pense de celles-ci…) comme s’inspirant des romans victoriens. Si dans un premier cela m’a un peu surprise parce qu’on n’est pas dans du Dickens, au final on s’y retrouve assez puisque « La famille Han » est clairement un roman d’apprentissage, celui-ci se faisant à la dure, aucun personnage n’échappant aux difficultés (Casey, en se cherchant, approfondit ses dettes et ne peut s’empêcher de tourner en rond ; Unu, son compagnon, dégringole dans l’échelle sociale en passant de trader à chômeur ; Ted Kim perd le respect de sa famille en connaissant les affres de la passion, Leah, la mère de Casey, transgresse une tradition de sa communauté et le paye au prix fort…) digne des meilleurs romans moralistes du xixe siècle. S’esquisse ainsi une certaine critique de la société américaine typique des années Clinton, marquée par la réussite économique et cette quête du succès à la sauce « Loup de Wall Street » qui peut vite écraser, du fait de préceptes à la positivité assez oppressante (du type « sky is the limit »…). Comment y faire face quand on baigne en outre dans une culture différente, ici asiatique, mais pas moins dénuée de pression ? Comment ne pas céder à une certaine schizophrénie, incarnée ici par une Casey en apnée, handicapée par la volonté de s’affranchir des conventions imposées par sa communauté (trouver un bon fiancé coréen à épouser, témoigner du respect dû à ses parents) tout en essayant de s’y adapter, mais à sa façon ?



J’ai beaucoup aimé ce roman, aimé ses personnages nuancés et ambigus, et me suis attachée à Casey malgré une personnalité qui ne plaira pas à tout le monde. Sa ténacité (ou son entêtement, au choix) à faire face à toutes sortes de situations désagréables pour se trouver est admirable. Min Jin Lee réussit un premier roman maîtrisé, fruit d’un effort qu’elle décrit dans un avant-propos dédié à son apprentissage passionnant, et qui me fait soupçonner qu’elle a mis beaucoup d’elle-même (ou en tout cas de son parcours) dans son héroïne.

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La famille Han

Une fresque familiale comtemplative qu'il vous sera difficile de lâcher





La force de ce roman se trouve dans les personnages, on y suit une galerie de personnages dont aucun n'est manichéen et c'est pour moi la prouesse de ce roman fort sur les inégalités raciales et financières.



On y suit principalement les personnages féminins et coréens tentant de naviguer dans les eaux troubles de la jeunesse dorée de New-York, faisant face à des obstacles de la vie de tous les jours rendus plus compliqués par le racisme sous-jacent d'une ville qui vous regarde de haut.
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La famille Han

La famille Han de Min Jin Lee, c’est un énorme coup de coeur. Une de mes meilleures lectures de cette année. Une analyse passionnante de la société américaine des années 90. Un roman dynamique à la plume qui nous passionne pour les destins de Casey, d’Ella, de Leah, de toutes les femmes qui gravitent autour d’elles, de leurs parents. C’est une perle, un bijou, à découvrir de toute urgence
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Pachinko

Dans ce magnifique roman nous suivons les quatre générations d'une famille coréenne émigrée au Japon. Sunja est arrivée à Osaka pendant l'époque coloniale et ses enfants et petits-enfants sont nés sur cette terre. Mais ils n'en restent pas moins des "zainichi" (des Coréens au Japon), et sont dénigrés pour cela.

Nous voyons à travers le destin des membres de cette famille le racisme criant, le mépris et le dédain des Japonais envers les Coréens, la cruauté avec laquelle ces derniers sont traités et toutes les difficultés auxquelles ils doivent faire face. C'est incroyable que des personnes de troisième génération soient toujours autant discriminées alors qu'ils n'ont finalement toujours connu que le Japon et parlent tout aussi bien japonais qu'un "local pure souche".



Ce roman est très dense, tant au niveau des sujets abordés que de la complexité des sentiments des personnages. Nous y découvrons donc le racisme anti-coréen dont je viens de parler, mais aussi le monde du pachinko, les yakuzas, l'homosexualité, la pauvreté et la guerre. Ce roman est une vaste saga familiale et nous nous attachons à chacun de ses membres et des amis bienveillants qui gravitent autour d'eux. J'ai eu un faible pour le sensible Noa qui m'a beaucoup touché.



J'ai été très marquée par le destin des Coréens expatriés avant la division de leur mère patrie. Certains se sont retrouvés sans pays d'origine, ou à devoir choisir entre le Nord ou le Sud après la guerre de Corée.



Malgré ces thèmes difficiles, et la répétition du destin qui semble s'acharner, le roman reste tout de même lumineux grâce à l'amour de cette famille pour les siens, un amour profond et sincère, et une grande bonté.



C'est donc ici un roman magnifique qui mêle la petite histoire à la grande.
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Pachinko

Dans un petit village coréen, dans les années 1930, Sunja est une jeune fille qui aide sa mère à gérer la pension familiale. Son chemin croise celui d’Hansu, un riche Coréen vivant à Osaka, au Japon. Sunja cède à ses avances et tombe enceinte. Elle fait le choix de refuser de se faire entretenir par Hansu et que sa situation soit connue au grand jour. Elle épouse alors Isak, un jeune pasteur chrétien, qui accepte de devenir le père de son enfant. Ensemble, ils iront vivre à Osaka pour y construire leur nouvelle vie.



Ce roman est une très belle découverte ! J’ai beaucoup aimé suivre la famille de Sunja sur quatre générations et j’ai été très touchée par les épreuves que chacun a traversées. Ce roman traite d’un sujet qui m’était encore inconnu : celui de la vie des Coréens au Japon. J’ai été révoltée par tout le mépris, les préjugés et les humiliations auxquels ceux qu’on appelle les Zainichi ont fait face pendant de nombreuses années. Et pourtant les personnages que nous suivons dans ce roman font preuve d’une magnifique résilience. J’ai été profondément émue par cette volonté de vouloir devenir de « vrais » Japonais alors que bien qu’ils soient nés dans ce pays, ils soient encore considérés comme des étrangers et ne peuvent pas acquérir la nationalité japonaise. Et bien qu’ils aient subi de nombreuses et douloureuses brimades de la part des Japonais, ils ne ressentent aucune haine envers eux.



Ce que je retiens aussi de ce roman, c’est la volonté de ces femmes qui, alors qu’elles sont jugées très durement pour leurs actes, ne cessent d’œuvrer et de se démener pour la survie de leur famille. Elles ne reculent devant rien pour eux et font de leur mieux pour leur offrir la meilleure vie possible.



Ce roman est beau, émouvant et m’a fait passer par toute une palette d’émotions ! Il permet d’en savoir plus sur cette période de l’histoire tout en mettant en lumière ces personnes que la vie n’a pas épargnée mais qui ont malgré tout réussi à survivre pour que leurs enfants puissent tout simplement vivre.

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Pachinko

Pachinko est un livre qui nous fait voyager dans le temps. De 1932 à 1989 nous suivons la vie d'une famille coréenne. Guerres, amours, destins tragiques, nous accompagnons tous les membres de cette famille. Min Jin Lee a une très belle plume le roman se lit très facilement.
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Pachinko

Un roman qui commence comme un conte où le lecteur se laisse mener au fil de l'eau et des tourbillons dans la vie d'un homme Hoonie, au physique peu avenant, en quête par le biais de la matriarche, d'une femme qui accepterait malgré tout de l'épouser. Nous sommes au début des années 1910 et c'est en Corée que cette frise familiale débute, une histoire de famille, une chronologie sur près de 600 pages laissant filer les années, les naissances, les abandons, les décès, les batailles, les surprises, les peurs, les non-dits, les disputes, les amours déchus, les amitiés naissantes et les drames. Hoonie et Yangjin laissent derrière eux une unique fille, Sunja, et c'est par elle que le roman respire. Elle est la voix de Pachinko, tantôt elle nous apparait tonitruante de force, de ferveur, de passion, de rigueur, tantôt elle n'est qu'un murmure en filigrane, le murmure tranquille et sage d'un pilier qui veille sur une famille qui se créée, se construit, une famille en devenir. Pachinko, c'est le parcours de femmes à travers le regard de Sunja. C'est le parcours de celle qui croit au grand amour mais lui préfère l'honneur, c'est l'histoire d'une femme qui souhaite travailler contre l'avis de son mari, c'est l'histoire d'une mère qui préfère embrasser sa fille pour la dernière fois et la laisser partir pour un avenir meilleur, c'est l'histoire d'une femme battue, de celle qui ne peut pas enfanter ou encore d'une autre à l'insouciance ternie par l'orgueil. Des femmes comme passerelles de l'histoire des hommes. "Derrière chaque grand homme, se cache une femme", une citation qui s'applique parfaitement à Pachinko. Dans cette généalogie écrite sur un peu plus de 80 ans, les fils, les maris, les amants, les pères se succèdent et ne se ressemblent pas. Tous ont eu un lien plus ou moins étroit avec Sunja, mais elle aura marqué leur vie. le lecteur s'attache à ce personnage qui, par sa discrétion et son courage, laisse une douce empreinte dans les esprits. de jeune femme chétive à grand-mère investie, protectrice et aimante, nous ne la quittons pas des yeux, nous avons à coeur de suivre son destin. A travers ces quotidiens de femmes qui gravitent autour de Sunja, il est aussi question d'histoires culturelles, de conflits entre deux pays, la Corée et le Japon et d'un peuple prêt à renier ses origines pour faire partie du second. Jusqu'à quel point est-on capable d'oublier sa propre culture, ses propres traditions, ses propres ancêtres pour rentrer dans un moule, se faire accepter et respecter ?

Dans l'écriture de Min Jin Lee, on ressent la culture du geste lent et précis, du geste presque méditatif, de la satisfaction du peu, de la richesse du rien. On entend  presque les petits pas feutrés de Sunja sur le tatami de la pension. le mot est posé, doux, constant et précis. Pachinko est un train à vapeur sillonnant les contrées lointaines. Les wagons se succèdent avec à leur bord des personnages gravitant les uns autour des autres. Dans cette vaste épopée historique, la survie est le lot quotidien d'une généalogie hantée par ses origines. Une généalogie qu'il est parfois difficile de suivre avec à certains moments des bonds dans le temps trop rapides et a contrario des longueurs qui mériteraient plus de rythme. Un roman émouvant, riche et combattif qui gagnerait juste à équilibrer sa voilure.
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Pachinko

Cette extraordinaire épopée nous fait vivre la destinée d'une famille coréenne sur quatre générations.



Tout commence alors que le Japon occupe la Corée au début du XXème siècle. Sunja, une jeune adolescente tombe enceinte d'un homme marié. Pour lui éviter le déshonneur, Isak un pasteur décide de l'épouser et le couple s'exile au Japon dans l'espoir d'une vie meilleure car la misère gangrène le pays.



Mais arrivés là-bas, la réalité est loin de ce qu'ils escomptaient. Les Coréens sont rejetés par la population japonaise, relégués dans de misérables quartiers. Au fil des décennies, Sunja et sa famille devront travailler dur pour survivre.



J'ai dévoré ce roman de six cents pages qui ne souffre d'aucune longueur et qui m'a captivée jusqu'à la dernière page. On découvre des destinées multiples, des protagonistes éprouvés par les épreuves de la vie ainsi que par les bouleversements historiques de ce siècle, avec notamment des personnages féminins particulièrement marquants.



Cette fiction addictive est d'une grande richesse puisqu'elle aborde de nombreux sujets tels que l'identité, la résilience, le pardon ou encore l'exil. La prose est délicate, superbe et le dépaysement total.



Mais, le principal attrait de cette lecture est, selon moi, sa dimension historique qui s'est révélée être passionnante. J'ignorais tout des relations nippo-coréennes à cette période, de la discrimination qui a profondément meurtri les Coréens venus s'installer au Japon.



Une incroyable et bouleversante fresque familiale.
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Pachinko

Je suis conquise par la plume des auteurs asiatiques, toute en poésie et en pudeur, même sur les détails les plus banals du quotidien. A travers la plume de Min Jin Lee, c’est le destin de Sanja et de ses descendants qui nous est raconté. L’intrigue est complexe, d’autant plus que nous traversons tout le XXe siècle avec cette famille, période extrêmement mouvementée au Japon, en Chine et en Corée. J’ai vraiment adoré le fond historique du roman, ce qui nous permet de mieux nous rendre compte des répercutions de l’Histoire sur le présent dans lequel nous vivons. En ce sens, la situation des Coréens du Japon est très particulière et rend le tout d’autant plus réel et touchant. Pour en venir aux personnages, ils ont tous leur importance dans le récit, et je me suis beaucoup attachée à eux. Pour vous rassurer, je n’ai eu aucun mal à rentrer dans le récit malgré toutes les subtilités de l’œuvre et le grand nombre de personnages présents. Le seul petit point négatif que je relèverais est la (trop) grande pudeur présente dans la façon dont sont narrés certains évènements. On passe vite sur certains détails, ce qui peut effacer le côté touchant de certains moments, mais cela n’enlève absolument rien à la beauté de l’œuvre.



En bref, vous ne pouvez pas passer à côté d’une telle lecture !



Merci à l'éditeur de sa confiance.
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Pachinko

Je suis assez partagée après la lecture de ce roman. Je l'ai lu et il m'a intéressée, je ne peux pas donc dire que c'est une mauvaise lecture. Mais il y a dans ce roman, dans la structure du récit, une distance, qui ne m'a pas permis de m'immerger dans l'histoire. D'un point de vue historique c'est très intéressant, j'ai découvert un morceau de culture coréenne, la guerre entre la Corée et le Japon, dont je n'avais jamais entendu parler. En cela c'est un roman très instructif et enrichissant. Du point de vue de l'histoire, comme je l'ai dit, il y a une distance. Les personnages sont survolés, on n'entre pas vraiment dans leur intimité, on les regarde vivre de haut, on ne les accompagne pas sur le chemin comme c'est le cas dans d'autres romans. Ce roman ressemble davantage à un scénario : tout est là, mais pas fouillé, pas développé. Pour donner un exemple de ce que je veux dire : à un moment du récit, en l'espace de 3 pages (je n'exagère pas, vraiment, 3 pages), un des personnages principaux passe de célibataire à marié avec 3 enfants. J'ai lu que ce roman allait faire l'objet d'une série, c'est une bonne idée, mais il faut absolument creuser et laisser voir tout ce qui n'est que survolé dans ce récit.
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Pachinko

J'ai découvert Pachinko. Un livre que j'ai beaucoup vu passer sur les réseaux et que j'avais très envie de découvrir.

C'est une belle brique de 630 pages qui ne sont pas très aérées.

La couverture est vraiment très belle.



Dans ce livre nous traversons plusieurs décennies avec Sunja une coréenne qui va devoir faire de nombreux choix diffiles et des sacrifices pour pouvoir vivre et survivre.



Mon avis :

C'est une très belle histoire qui est contée de façon douce et agréable malgré toutes les difficultés que recontrent les personnages pour lesquels on éprouve beaucoup d'empathie.

J'ai pris beaucoup de plaisirs à lire ce livre.

C'est une histoire dans laquelle on a envie de rester encore un peu et dont on ne souhaite pas lire les dernières pages.

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Pachinko

Une belle découverte grâce à une amie qui m’a offert ce livre. Déjà rien que la couverture est magnifique…



A la manière orientale, asiatique tout du moins, l’écriture est simple et limpide, sans fioritures. Elle va droit à l’essentiel. Pas d’effet de style ou de syntaxe compliquée pour exprimer ce que vivent et ressentent les personnages.



Une phrase reprise régulièrement: « Le destin d’une femme est de souffrir ». Il faudra pourtant attendre la dernière génération pour remettre cet écueil culturel au vestiaire. Un espoir de vie meilleure, un rejet de traditions ancestrales au final inconnues? C’est tout l’intérêt de l’évolution de ces personnages à travers 4 générations.



Ce livre est un hommage aux peuples immigrés, avec tout l’honneur et la dignité qu’il leur reste. Des valeurs chères à l’orient dont l’Occident ferait bien de plus s’inspirer.

Un récit plein de sagesse et d’humanité



Bref, je le conseille vivement!

Une belle brique mais que j’ai eu du mal à lâcher
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Pachinko

Je tiens à remercier vivement Lecteurs.com de la Fondation Orange, ainsi que les Éditions Harper Collins Poche, de m’avoir fait découvrir ce formidable roman !



Nous sommes à Yeongdo (Busan) en Corée. La jeune Sunja est la fille d’Hoonie (un malheureux garçon pourvu d’un bec de lièvre et d’un pied bot) et de Yangjin (une fille sans dot d’un village voisin). Ces derniers sont les (très modestes) propriétaires d’une « pension de famille ». Trois bébés mâles n’ont pas survécu avant la naissance de Sunja. Son brave homme de père – qui la vénère et la gâte – va hélas mourir lorsqu’elle atteindra l’âge de treize ans …



À seize ans, Sunja – enceinte d’un homme marié (Hansu) dont elle est très amoureuse, verra son salut en la personne d’Isak Baek, un jeune et bienveillant pasteur chrétien, qui l’épousera et l’emmènera vivre auprès de sa propre famille, installée à Osaka.



Mais les coréens ne sont pas les bienvenus au Japon et leur vie chez Yoseb (le frère d’Isak) et sa femme Kyunghee sera semée d’embûches … Sunja aura deux garçons : Noa (le fils d’Hansu) et Moses (le fils d’Isak, qui répondra sa vie durant au nom japonisé de Mozasu …) De même, le nom de famille coréen des Baek se transformera en Boku, selon une règle établie par les autorités japonaises … Les deux progénitures de Sunja s’avéreront être aussi différentes que le jour et la nuit ! Déchirés entre leurs origines coréennes (que les japonais méprisent) et leur affection pour ce Japon (où ils sont tous deux nés …) il leur faudra faire des choix « cornéliens » …



Un sublime roman, divisé en trois parties chronologiques (Livre I : 1910-1933, Livre II : 1939-1962, et Livre III : 1962-1989) aussi enrichissant qu’addictif ! Entre Corée, Japon et États-Unis (New-York) nous suivrons les différents destins de tous ces protagonistes, jusqu’à celui du petit-fils de Sunja (Solomon, le fils de Mozasu) à travers un merveilleux récit, riche en rebondissements. Une intrigue dont il est pratiquement impossible de se détacher, une fois la lecture entamée !



Ah ! Et pour l’anecdote : le « Pachinko » est un endroit où l’on joue à des appareils à billes (entre flippers et machines à sous), un lieu qui tire de la salle de jeux et du casino !



Incontestablement, mon coup de coeur du début de l’année 2022 !
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Pachinko

Un petit pavé de 620 pages, mais que je n'ai trouvé ni long, ni lent. L'écriture est fluide, les chapitres sont courts, et les pages défilent sans s'en rendre compte.



Une belle histoire familiale durant laquelle nous suivons la vie d'une famille coréenne sur 4 générations, de 1910 à 1989. J'ai trouvé magnifique de voir l'évolution de cette famille qui n'est partie de rien, dans une pension en Corée, et de découvrir ce qu'elle devient au fil des années, après leur exil au Japon, et après avoir vécu la seconde guerre mondiale, la guerre froide, l'extrême pauvreté, la discrimination, la maladie, tout ça au plus près de la mafia nippone.



Une lecture très enrichissante. Je ne me suis jamais vraiment intéressée à l'Histoire du Japon et de la Corée et à leurs cultures. C'est donc pour moi une belle découverte des traditions coréennes et japonaises, de la place des femmes dans ces sociétés à différentes époques, de la colonisation de la Corée, du monde des yakuzas, et du pachinko, entre autres.

De plus, il existe beaucoup de roman sur la seconde guerre mondiale en Europe, et j'ai trouvé très intéressant de découvrir comment le Japon et la Corée on subi cette période également. D'être plongée avec cette famille en plein coeur des bombardements tristement célèbres de Nagasaki, et de découvrir les tristes conditions de vie de ses peuples pendant et après la guerre.



J'ai beaucoup apprécié cette lecture et ses personnages qui sont attachants, et je pense que c'est un roman qui va me marquer pour longtemps.



En bref : Un joli roman très enrichissant, avec une belle histoire familiale.
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